- ameneulNiveau 2
Bonjour, je suis prof d'histoire-géo en collège et je n'ai donc pas la chance de m'entretenir avec des collègues économistes.
Après avoir écouté plusieurs interviews ou conférences de Nicolas Agbohou, j'ai l'impression que si la France n'est pas au niveau de "crise" de l'Espagne, par exemple, c'est en partie grâce aux réserves de change que les 7 pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine et les 6 de la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale déposent dans notre Trésor Public.
Je suis d'assez près l'actualité ouest-africaine et j'ai le sentiment que cette analyse est de plus en plus partagée dans cette région. Je n'ai sans doute pas toutes les clefs pour mesurer le poids de ce système pour l'économie française et pour les économies régionales africaines.
Quelqu'un a t-il un avis ?
Après avoir écouté plusieurs interviews ou conférences de Nicolas Agbohou, j'ai l'impression que si la France n'est pas au niveau de "crise" de l'Espagne, par exemple, c'est en partie grâce aux réserves de change que les 7 pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine et les 6 de la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale déposent dans notre Trésor Public.
Je suis d'assez près l'actualité ouest-africaine et j'ai le sentiment que cette analyse est de plus en plus partagée dans cette région. Je n'ai sans doute pas toutes les clefs pour mesurer le poids de ce système pour l'économie française et pour les économies régionales africaines.
Quelqu'un a t-il un avis ?
- AshtrakFidèle du forum
Je n'avais pas vu ce message et je suis donc désolé de répondre si tardivement. Cependant, je vais être encore plus désolé : si effectivement, cette hypothèse semble très intéressante, je n'en avais pour le moment jamais entendu parler. Peut-être est-elle valable mais .... En tout cas, je peux dire que cette puce vient de se rapprocher de mon oreille.
Merci.
Merci.
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Un âne dit toujours ce qu'il pense : hi-han !
- ameneulNiveau 2
Merci. C'est déjà très aimable de répondre.
Je sais bien que le sujet est peu connu chez les économistes comme les africanistes... Ca m'intéresse mais je n'ai jamais vraiment compris le rôle du Trésor public. Je crois assez bien comprendre le rôle des banques privées dans la création monétaire, celui de la BCE sur les taux directeurs... mais je ne vois plus trop bien à quoi servent la Banque de France et le Trésor Public.
Alors à votre avis, notre trésor, gonflé aux francs CFA, garantit-il notre solvabilité ?
Je sais bien que le sujet est peu connu chez les économistes comme les africanistes... Ca m'intéresse mais je n'ai jamais vraiment compris le rôle du Trésor public. Je crois assez bien comprendre le rôle des banques privées dans la création monétaire, celui de la BCE sur les taux directeurs... mais je ne vois plus trop bien à quoi servent la Banque de France et le Trésor Public.
Alors à votre avis, notre trésor, gonflé aux francs CFA, garantit-il notre solvabilité ?
- AshtrakFidèle du forum
J'ai fait des recherches rapides sur internet mais je n'ai pas trouvé d'article intéressant sur la problématique initiale (crise moins forte grâce au franc CFA). Cependant, je suis extrêmement surpris par ce problème qui montre bien que le passé colonialiste de la France n'est pas si passé que cela. La meilleure preuve étant selon moi le silence gouvernementale sur la question. Même la cour des comptes est, pour une fois, extrêmement silencieuse et peu pédagogue (j'ai trouvé un rapport de 2014 sur les fameux comptes d'opérations et il n'y a rien dedans).
Ce qui est certain, c'est que la politique monétaire des 14 pays d'Afrique concernés est entièrement dans la main de la France, et que l'obligation de placer un % non négligeable des réserves dans ces fameux comptes d'opération est un facteur de fragilité supplémentaire pour eux. La Françafrique existe visiblement toujours.
Cependant, dans la mesure où je n'arrive pas à trouver pour le moment une analyse neutre, j'ai un peu de mal à voir les avantages de la chose (en dehors de la garantie de convertibilité). Il va falloir que je creuse encore un peu.
Donc, pour répondre à votre question finale, il me semble que SI le montant global de ces réserves est effectivement énorme, cela peut jouer comme garantie de solvabilité. Mais cette réponse est liée à la connaissance du processus par tous les acteurs - ce qui n'est pas certain - et par la disponibilité des fonds pour la France (et là je n'en sais rien). De plus, la dimension juridique (que dit le Droit international concernant ces réserves et surtout concernant leur utilisation potentielle par la France ?) est sans doute à prendre en compte.
Va falloir que je creuse.
Ce qui est certain, c'est que la politique monétaire des 14 pays d'Afrique concernés est entièrement dans la main de la France, et que l'obligation de placer un % non négligeable des réserves dans ces fameux comptes d'opération est un facteur de fragilité supplémentaire pour eux. La Françafrique existe visiblement toujours.
Cependant, dans la mesure où je n'arrive pas à trouver pour le moment une analyse neutre, j'ai un peu de mal à voir les avantages de la chose (en dehors de la garantie de convertibilité). Il va falloir que je creuse encore un peu.
Donc, pour répondre à votre question finale, il me semble que SI le montant global de ces réserves est effectivement énorme, cela peut jouer comme garantie de solvabilité. Mais cette réponse est liée à la connaissance du processus par tous les acteurs - ce qui n'est pas certain - et par la disponibilité des fonds pour la France (et là je n'en sais rien). De plus, la dimension juridique (que dit le Droit international concernant ces réserves et surtout concernant leur utilisation potentielle par la France ?) est sans doute à prendre en compte.
Va falloir que je creuse.
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Un âne dit toujours ce qu'il pense : hi-han !
- ameneulNiveau 2
Un rapport vide !
Voici un extrait d'un vieux rapport (1999) d'une réunion des ministres des Finances de la zone France :
"Si les banques centrales peuvent recourir sans limitation aux avances du Trésor français, cette
faculté doit, dans l'esprit des accords, revêtir un caractère exceptionnel. En cas de découvert
prolongé du compte d'opération, les banques centrales sont tenues de mettre en oeuvre des
mesures de redressement (relèvement des taux directeurs, réduction des montants de
refinancement, plafonnement des crédits aux Etats, ratissage des devises). Depuis la mise en
oeuvre des accords de coopération monétaire actuels (1973), le compte d'opération n'a été
débiteur temporairement qu'à cinq reprises depuis 1973, le solde étant créditeur de manière
ininterrompue depuis janvier 1994."
Ca doit donc s'accumuler dans le Trésor !
Officiellement maintenant les réunions des ministres des finances de la zone franc à Paris servent à lutter contre le changement climatique !
C'est drôle comme la France présente la zone franc comme une idée africaine :
"L’origine de la Zone franc
La première réunion des ministres des finances de la Zone franc se tient à Paris en mars 1965. Le Président béninois du conseil d’administration de la BCEAO, Bernin Borna, apprend en 1963 l’existence de réunions régulières de ses homologues africains anglophones avec le chancelier de l’échiquier et propose au ministre français de l’économie et des finances, Valéry Giscard d’Estaing, l’organisation d’une réunion analogue et régulière des ministres des finances de la Zone franc, « pour étudier les problèmes communs, tant sur le plan monétaire et financier que sur le plan économique». Au travers de l’institutionnalisation de la réunion des ministres des finances de la Zone franc, dite « RMZF », les responsables de la Zone franc se dotent alors d’une instance d’échanges et de discussions.
Depuis sa création, cette réunion se tient tous les six mois, alternativement en Afrique, au printemps, et à Paris, à l’automne, et précède de quelques jours les assemblées du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.
Un point de l’ordre du jour est, à ce titre, systématiquement consacré à la préparation des assemblées des institutions de Bretton Woods.
http://www.economie.gouv.fr/files/files/PDF/zone-franc-reunion-dossier_de_presse-20141003.pdf
La Françafrique est une malheureuse réalité. Les entreprises françaises tiennent au moins le secteur agroalimentaire (nos poules pondeuses finissent sur les marchés urbains) et celui du BTP.
Il y a un mois, le pont construit à 308 millions d'euros par Bouygues à Abidjan, inauguré deux mois plus tôt, était inondé... et c'est un pont à péage !
Voici un extrait d'un vieux rapport (1999) d'une réunion des ministres des Finances de la zone France :
"Si les banques centrales peuvent recourir sans limitation aux avances du Trésor français, cette
faculté doit, dans l'esprit des accords, revêtir un caractère exceptionnel. En cas de découvert
prolongé du compte d'opération, les banques centrales sont tenues de mettre en oeuvre des
mesures de redressement (relèvement des taux directeurs, réduction des montants de
refinancement, plafonnement des crédits aux Etats, ratissage des devises). Depuis la mise en
oeuvre des accords de coopération monétaire actuels (1973), le compte d'opération n'a été
débiteur temporairement qu'à cinq reprises depuis 1973, le solde étant créditeur de manière
ininterrompue depuis janvier 1994."
Ca doit donc s'accumuler dans le Trésor !
Officiellement maintenant les réunions des ministres des finances de la zone franc à Paris servent à lutter contre le changement climatique !
C'est drôle comme la France présente la zone franc comme une idée africaine :
"L’origine de la Zone franc
La première réunion des ministres des finances de la Zone franc se tient à Paris en mars 1965. Le Président béninois du conseil d’administration de la BCEAO, Bernin Borna, apprend en 1963 l’existence de réunions régulières de ses homologues africains anglophones avec le chancelier de l’échiquier et propose au ministre français de l’économie et des finances, Valéry Giscard d’Estaing, l’organisation d’une réunion analogue et régulière des ministres des finances de la Zone franc, « pour étudier les problèmes communs, tant sur le plan monétaire et financier que sur le plan économique». Au travers de l’institutionnalisation de la réunion des ministres des finances de la Zone franc, dite « RMZF », les responsables de la Zone franc se dotent alors d’une instance d’échanges et de discussions.
Depuis sa création, cette réunion se tient tous les six mois, alternativement en Afrique, au printemps, et à Paris, à l’automne, et précède de quelques jours les assemblées du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.
Un point de l’ordre du jour est, à ce titre, systématiquement consacré à la préparation des assemblées des institutions de Bretton Woods.
http://www.economie.gouv.fr/files/files/PDF/zone-franc-reunion-dossier_de_presse-20141003.pdf
La Françafrique est une malheureuse réalité. Les entreprises françaises tiennent au moins le secteur agroalimentaire (nos poules pondeuses finissent sur les marchés urbains) et celui du BTP.
Il y a un mois, le pont construit à 308 millions d'euros par Bouygues à Abidjan, inauguré deux mois plus tôt, était inondé... et c'est un pont à péage !
- ameneulNiveau 2
https://vimeo.com/129434285 Pour relancer le débat, éventuellement.
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