Rapport de la StraNES sur l'enseignement supérieur

Sauf erreur de ma part, personne n'en a parlé.

La StraNES a publié son rapport en début de semaine sur l'enseignement supérieur. Particulièrement, il vise à préciser les réformes et les objectifs qui devraient être réalisés sous 10 ans.

Ce rapport parle principalement d'enseignement supérieur, mais aussi un tout petit peu de secondaire avec la transition lycée-supérieur.

Si je devais devait donner mon avis en une phrase : la meilleure chose à faire pour l'enseignement supérieur français consiste à ne pas appliquer ce qu'il y a dans ce rapport. Mais malheureusement, je doute que ça soit ce que nous réserve le futur

Ici pour le lire et le télécharger : http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid92442/pour-une-societe-apprenante-propositions-pour-une-strategie-nationale-de-l-enseignement-superieur.html

Ouch, 250 pages...
Ca m'intéresse beaucoup... Mais là pour l'instant j'ai pas le temps de lire tout ça.

Je n'ai pas tout lu, pour la même raison que vous.

Par contre, assez rapidement vous pouvez lire la préface de NVB/Mandon et les 40 propositions. Elles se comprennent bien seules (à part pour deux ou trois ou effectivement, j'ai envie d'aller voir dans le texte ce qu'ils ont en tête).

C'est fou à quel point c'est exactement la même rhétorique que pour le secondaire. Ou l'incapacité à penser les différences entre le supérieur, le secondaire et le primaire.

"Valeurs de la République", "vivre ensemble", "corriger les inégalités sociales", "mobilité sociale", "le numérique" (mon chouchou des directives non heuristiques), et le dernier né des mots-qui-sont-jolis-mais-veulent-rien-dire : "société apprenante".

Le minimum, quand on s'adresse au supérieur, ce serait déjà de définir les notions nouvelles au lieu de les balancer comme des patates à la tête d'autrui. A l'heure actuelle, je n'ai toujours pas le détail des "valeurs" de cette République, je ne sais pas clairement ce que signifie le "vivre ensemble" dans la bouche d'un ministre, je ne comprends pas la plus value du "numérique" dans l'usage qu'en fait l'ESPE ou autres (j'en vois les avantages dans mes usages, différents), et je ne sais surement pas ce qu'est une "société apprenante".

De l'intérieur, je vois surtout le manque de moyens des universités. Ce qu'il faut, ce n'est pas inventer des mots qui font bien dans le cénacle, c'est débloquer des sous pour la recherche.

C'est quoi ça, la SuperNES ?
Nan, en fait j'ai pas envie de savoir.
Leur baratin m'indiffère.

J'ai jeté un œil à ce verbeux exercice de novlangue : on y retrouve sans surprise les mêmes âneries que dans le rapport parlementaire d'Émeric Bréhier ou dans les recommandations de Terra Nova. Quoi d'étonnant, quand on sait que Bertrand Monthubert était déjà solidement encarté au PS quand il était étudiant ? Numérique à toutes les sauces, augmentation du nombre de diplômés en passant à une "évaluation par compétences" (excellent moyen pour masquer la misère), évaluation des pratiques pédagogiques des enseignants-chercheurs (incités à mettre en place des "pédagogies innovantes" et inspectés par les andouilles des ESPE au moment de leur titularisation), augmentation substantielle des droits d'inscription des étudiants (pour ceux qui croient encore que le PS est de gauche…). N'en jetez plus !

Il fallait bien que Bertrand Monthubert ait son comité Théodule. Il l'a mérité.

Je me rappelle, à l'époque de "Sauvons la Recherche", le même nous répétait, jurait, chantait, promettait, scandait, certifiait, psalmodiait sur tous les tons à quel point il était indépendant du Parti Socialiste...

Mouarf !

Pierre-Henri a écrit:Il fallait bien que Bertrand Monthubert ait son comité Théodule. Il l'a mérité.

Je me rappelle, à l'époque de "Sauvons la Recherche", le même nous répétait, jurait, chantait, promettait, scandait, certifiait, psalmodiait sur tous les tons à quel point il était indépendant du Parti Socialiste...

Je m'en rappelle aussi : SLR est un bel exemple du coup d'épée dans l'eau.

Condorcet a écrit:
Je m'en rappelle aussi : SLR est un bel exemple du coup d'épée dans l'eau.

Le Parti Socialiste, via SLR, est parvenu à saper l'union des universitaires, pour offrir un boulevard à Valérie Pécresse. Quand on a constaté, quelques années plus tard, que Geneviève Fioraso suivait la même politique à la virgule près, tout est devenu plus clair.

Bertrand Monthubert peut être fier de son œuvre. Il est juste qu'il soit récompensé.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'hésite un peu à m'enfiler 250p. de "Vers une société apprenante". Vais plutôt boire une bière moi.

Marcel Khrouchtchev a écrit:Je ne sais pas pourquoi, mais j'hésite un peu à m'enfiler 250p. de "Vers une société apprenante". Vais plutôt boire une bière moi.