Préavis de grève déposé par le SNALC pour le Brevet (surveillance et correction)

abricotedapi a écrit:Je m'attends juste à subir la grosse colère de mes collègues qui vont aller corriger demain et qui sautent à la gorge des grévistes (alors que l'ennemi c'est la réforme me semble-t-il...) Super ambiance, ça fait un an seulement que j'ai rejoint l'équipe

Heureusement que j'ai Loreleii avec moi

Rien ne les empêchait de faire grève ... Tu te moques de l'avis des autres ( bon, il se trouve que je ne connais pas les collègues qui étaient convoqués, mais j'aurais agi de même). De toute manière, cette réforme va cliver les personnels, ne serait-ce que sur le fond. Moi qui n'avais rien ni pour ni contre certains collègues (ma vie n'étant pas mon travail, j'ai beaucoup de distance), qui ai plutôt de bonne relations avec tour le monde, je sens que je me mets à en mépriser certains en moi-même, parce qu'ils tournent la tête pour ne pas voir, parce que j'en ai entendu dire "dans ma matière, c'est plutôt pas mal", parce que certains tiennent le raisonnement de haute volée "le collège ne marche pas, il faut bien une réforme", etc.

Lefteris a écrit:C'est la guerre. Elle devient individuelle vu le désintérêt de la masse, mais  chaque coup qui pourra être porté légalement, je le porterai, maintenant, à la rentrée, plus tard contre les EPI où je ne ferai rien que ce qui sera obligé mais sans participer, etc.  Et si reconvocation il y a , je m'arrangerai à l'éviter légalement (nouvelle grève, maladie).
Comme je ne crois plus guère  au succès, ça devient une affaire d'honneur personnel,  La Haine, chaque jour, me tuyaute et m'apprête /La fraise dont l'empois force à lever la tête

Je suis tout à fait d'accord.
Je pense que j'aurais très mauvaise conscience si je m'asseyais sur mes convictions par peur du conflit. Même si j'aime beaucoup l'ambiance de mon établissement je n'y vais pas pour me faire des amis. Je tiens à lutter jusqu'au bout contre cette réforme, même si ce sont des coups d'épée dans l'eau. Par dignité personnelle et professionnelle.

Je ne sais pas si ça a déjà été posté : de quoi remonter le moral. Je suis bien content d'avoir fait partie des 17000.
https://www.snalc.fr/national/article/1552/

Effectivement, grosse colère de collègues qui n'ont pas apprécié de devoir se répartir mon lot de copie, jugeant mon comportement individualiste et méprisant aussi bien envers eux que vers les élèves, ou encore accusant de détourner le droit de grève chèrement acquis.

Le dérangement causé est navrant mais la colère leur fait tenir des propos injustes. La situation doit être tendue dans les centres où, comme le mien, il y avait peu de grévistes et où les quelques moutons noirs se font conspuer par tous. En revanche, je devine que ce doit être moins tendu dans les centres où les grévistes étaient plus importants, ou est-ce que je me trompe ?

Ici aussi, appel de la direction de mon collège après signalement par le chef de centre de mon absence. À noter, je n'ai eu aucune pression pour l'instant.

abricotedapi a écrit:Je m'attends juste à subir la grosse colère de mes collègues qui vont aller corriger demain et qui sautent à la gorge des grévistes (alors que l'ennemi c'est la réforme me semble-t-il...) Super ambiance, ça fait un an seulement que j'ai rejoint l'équipe

Heureusement que j'ai Loreleii avec moi

Oui, certaines sautent à la gorge des grévistes et je suis drôlement contente que tu aies rejoint l'équipe ! Je me sens moins seule.
Leur colère passera ...

Loreleii a écrit:

abricotedapi a écrit:Je m'attends juste à subir la grosse colère de mes collègues qui vont aller corriger demain et qui sautent à la gorge des grévistes (alors que l'ennemi c'est la réforme me semble-t-il...) Super ambiance, ça fait un an seulement que j'ai rejoint l'équipe

Heureusement que j'ai Loreleii avec moi

Oui, certaines sautent à la gorge des grévistes et je suis drôlement contente que tu aies rejoint l'équipe ! Je me sens moins seule.
Leur colère passera ...

Je ne comprends pas leur réaction : ces gens sont prêts à faire du travail supplémentaire gratuit bientôt, et beaucoup, et pour rien, et  pour des années, mais ils braillent pour quelques copies . Pas très logique comme attitude...

Pour ce qui est de sauter à la gorge des uns et des autres, rappelons que les deux "côtés" se valent bien l'un l'autre.

Lefteris a écrit:Ce matin , vers 10 h00  j'ai trouvé un message téléphonique de mon CDE , qui lui même était interrogé sur mon absence par le chef de centre où j'aurais dû corriger. J'ai donc bien confirmé que j'étais en grève...

C'est exactement ce que j'avais indiqué m'être arrivé dès vendredi, jour où nous devions commencer les corrections de français dans mon académie.

Contrairement à ce que l'on a pu lire, il semblerait que l'on ne puisse pas se contenter du silence radio. :|

Loreleii Je suis contente de pouvoir te soutenir, c'est tellement injuste de se retourner contre toi pour cette raison.

Lefteris, leur logique c'est : je veux finir ma journée tôt et je veux partir en vacances avant le 10 juillet donc je fais ce qu'on me demande le plus vite possible et c'est tout. La réforme ne leur fait pas peur, elles se disent que ça ne va pas changer grand chose, qu'il y aura du positif, qu'on pourra faire à notre sauce comme d'habitude... Ce qui les inquiète là tout de suite, c'est comme je le disais leur confort personnel immédiat.

arth75 a écrit:Pour ce qui est de sauter à la gorge des uns et des autres, rappelons que les deux "côtés" se valent bien l'un l'autre.

Peu importe le "côté", c'est une attitude regrettable. Encore que quand la raison est la colère face à la réforme et l'inertie des collègues qui n'essaient pas de protester, je trouve cela plus compréhensible que quand c'est une colère égoïste de vacancier...
En l'occurrence, dans le cas de Loreleii et moi, nous n'avons sauté à la gorge de personne, on a à peine eu le temps de dire que nous songions à faire grève et le ton est immédiatement monté en face.

abricotedapi a écrit:Je m'attends juste à subir la grosse colère de mes collègues qui vont aller corriger demain et qui sautent à la gorge des grévistes (alors que l'ennemi c'est la réforme me semble-t-il...) Super ambiance, ça fait un an seulement que j'ai rejoint l'équipe

Heureusement que j'ai Loreleii avec moi

Stagiaire cette année, je ne veux pas faire de vagues pour ma titularisation, je vais donc corriger demain. Je soutiens cette grève et ceux qui la font et j'aurais plutôt tendance à sauter à la gorge de ceux qui ne la font pas (autoflagellation avant d'aller me coucher). Par respect pour les grévistes, je ferai tout pour ne pas corriger des copies en plus et qu'ils se démerd... avec; je sais que cela n'arrivera pas mais ce n'est pas grave, je veux qu'il y ait de nombreuses copies en plus: au moins cela me donnera l'occasion de parler de la réforme aux collègues.

Albius a écrit:Contrairement à ce que l'on a pu lire, il semblerait que l'on ne puisse pas se contenter du silence radio. :|

Quand on dit que tu n'as rien à déclarer, c'est en comparaison avec le Primaire : tu n'as aucune obligation de prévenir à l'avance. Par contre, ton chef, une fois prévenu de ton absence, s'informe des raisons, c'est normal. Si tu es malade, ou si tu as eu un pépin sur la route, c'est pas pareil.

Bon, ma fille a chopé la varicelle. Ça me ferait une super-excuse pour ne pas corriger. Mais allez, je vais me déclarer gréviste quand même : c'est bien parce que c'est nous !

Albius a écrit:

Lefteris a écrit:Ce matin , vers 10 h00  j'ai trouvé un message téléphonique de mon CDE , qui lui même était interrogé sur mon absence par le chef de centre où j'aurais dû corriger. J'ai donc bien confirmé que j'étais en grève...

C'est exactement ce que j'avais indiqué m'être arrivé dès vendredi, jour où nous devions commencer les corrections de français dans mon académie.

Contrairement à ce que l'on a pu lire, il semblerait que l'on ne puisse pas se contenter du silence radio. :|

Je crois que si : j'ai rappelé pour qu'on me foute la paix, et qu'il soit bien pris acte que je faisais grève, mais si je ne l'avais pas fait, ça n'aurait rien changé, ça reste une journée de traitement en moins.

abricotedapi a écrit:Loreleii Je suis contente de pouvoir te soutenir, c'est tellement injuste de se retourner contre toi pour cette raison.

Lefteris, leur logique c'est : je veux finir ma journée tôt et je veux partir en vacances avant le 10 juillet donc je fais ce qu'on me demande le plus vite possible et c'est tout. La réforme ne leur fait pas peur, elles se disent que ça ne va pas changer grand chose, qu'il y aura du positif, qu'on pourra faire à notre sauce comme d'habitude... Ce qui les inquiète là tout de suite, c'est comme je le disais leur confort personnel immédiat.

En 2016, la DHG va encore baisser, les compléments de service vont se multiplier. Ca a commencé un peu avec les IMP qui suppriment des heures qui pouvaient être à l'emploi du temps. La deuxième salve arrive en septembre 2016.   Là, tu entendras sans doute le choeur des geignardes... (je mets au féminin parce qu'apparemment c'est le cas dans ton établissement, mais ça marche aussi au masculin).

Nous ne sommes que des femmes en lettres dans mon établissement, en effet. Et s'il y a complément de service ce sera pour moi vu que je suis la dernière arrivée, donc...

abricotedapi a écrit:Nous ne sommes que des femmes en lettres dans mon établissement, en effet. Et s'il y a complément de service ce sera pour moi vu que je suis la dernière arrivée, donc...

Elles devraient donc comprendre que  tu ne sois pas contente, ne serait-ce qu'à  titre personnel. De toute manière, même sans complément de service, elles vont aussi en prendre plein la tête (je ne dis pas ailleurs pour ne pas être hors charte) d'une autre façon.

V. Marchais a écrit:Par contre, ton chef, une fois prévenu de ton absence, s'informe des raisons, c'est normal. Si tu es malade, ou si tu as eu un pépin sur la route, c'est pas pareil.

Mon chef n'a pas réagi. Je peux quand même garder le silence, non ?

D'ailleurs, quel chef est censé réagir quand on est TZR ?

abricotedapi a écrit:Nous ne sommes que des femmes en lettres dans mon établissement, en effet. Et s'il y a complément de service ce sera pour moi vu que je suis la dernière arrivée, donc...

Mais, vous êtes deux dernières arrivées ! En même temps !!! Alors pourquoi toi ?

Parce que je suis la plus jeune.

abricotedapi a écrit:Parce que je suis la plus jeune.

Croisons les doigts pour que tu n'aies pas à devoir compléter ton service ailleurs !
Voilà, je suis encore plus en colère contre cette :censure: réforme !

En grève demain d'autant plus que mes collègues m'ont engueulée ce matin comme quoi je "ne suis pas solidaire des correcteurs" si je fais cela.

Pfff, la mauvaise foi des gros égoïstes. Pour eux, tu es solidaire seulement quand tu les arranges.

Moi je suis solidaire des grévistes

Lettre d'un collègue correcteur d'un autre établissement.
"Il me semble que laisser d'autres collègues faire son travail est plutôt individualiste et irrespectueux. La correction fait partie de votre travail, me semble-t-il... J'espère ne pas travailler avec vous, la solidarité ne semble pas une valeur que vous défendez. Cordialement, X."
Je peux parfaitement concevoir le désagrément d'avoir à corriger 6,8 ou 10 copies de plus. Mais de là à en tirer de telles accusations... Quelle prétention, comme si la solidarité était univoque. Vous apprécierez par ailleurs le "rappel au travail". J'espère qu'on la lui sortira la prochaine fois qu'il ne fera pas cours parce qu'il est en grève.

Li-Li a écrit:En grève demain d'autant plus que mes collègues m'ont engueulée ce matin comme quoi je "ne suis pas solidaire des correcteurs" si je fais cela.

Y a pas que chez nous, alors !

J'ai toujours corrigé les copies des brevets blancs, y compris quand je n'avais pas de 3e. Mes collègues de français savent ma décision de ne pas aller corriger mais elles ne m'ont rien dit. Ce sont d'autres collègues qui jouent les "dignités outragées" !

Zazk a écrit:J'ai toujours corrigé les copies des brevets blancs, y compris quand je n'avais pas de 3e. Mes collègues de français savent ma décision de ne pas aller corriger mais elles ne m'ont rien dit. Ce sont d'autres collègues qui jouent les "dignités outragées" !

Comme toi, je corrige les brevets blancs chaque année, même sans être professeur de 3è. Mais personne ne m'a  fait le coup de la dignité outragée. Remarque,  le premier qui ose sera bien reçu ...