Page 1 sur 4 • 1, 2, 3, 4
- histoires2Niveau 3
une tribune que je trouve très juste
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/05/19/31003-20150519ARTFIG00092-touche-pas-a-ma-3e-c-le-coup-de-gueule-d-un-prof-de-zep.php
Dans ma carrière, j'ai eu affaire à des classes épouvantables, dans des quartiers difficiles, où on ne s'entendait parfois même plus crier. Je revois les regards affolés des élèves sérieux durant ces moments.
J'ai également enseigné dans ces classes "élitistes", où on arrivait à travailler le vendredi après-midi pendant que c'était la foire dans les classes "normales" du collège "normal".
Mais pourquoi le gouvernement veut-il punir ceux qui veulent s'en sortir?
ean-François Chemain est agrégé et docteur en Histoire, professeur dans un collège de ZEP
«Ô égalité, que de crimes on commet en ton nom», ai-je envie de crier à la façon de Manon Rolland, dont plus aucun élève n'entend désormais parler! Je n'ai jamais fait grève de ma vie, mais là c'en est trop, ras le bol, la coupe est pleine... On va m'enlever ma 3e C!
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/05/19/31003-20150519ARTFIG00092-touche-pas-a-ma-3e-c-le-coup-de-gueule-d-un-prof-de-zep.php
Dans ma carrière, j'ai eu affaire à des classes épouvantables, dans des quartiers difficiles, où on ne s'entendait parfois même plus crier. Je revois les regards affolés des élèves sérieux durant ces moments.
J'ai également enseigné dans ces classes "élitistes", où on arrivait à travailler le vendredi après-midi pendant que c'était la foire dans les classes "normales" du collège "normal".
Mais pourquoi le gouvernement veut-il punir ceux qui veulent s'en sortir?
- AdsoNiveau 6
Cet article me touche tellement! C'est tellement juste! J'y reconnais certains de mes grands élèves qui ont bien réussi leur vie grâce à notre enseignement au collège. C'est pour tous ces élèves passés et à venir que je suis allée manifester aujourd'hui. Pourquoi les carriéristes de la DEGSCO n'ont-ils pas compris çà? Que sans notre aide culturelle, sans notre travail avec ces élèves-là, certains d'entre eux n'auraient pas eu la possibilité de réussir. J'ai peur de répondre : par manque d'humanité.
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Bilangues + latinistes dans la même classe
Qu'on soit clair, je suis pour le maintien des options... mais je suis également pour qu'on répartisse les élèves optionnaires dans un maximum de divisions. Une circulaire existe, qu'on l'applique.
Chez moi, les bilangues sont répartis dans 4 divisions sur 6, les sections euro aussi, les latinistes dans 3 (alors qu'ils ne sont que 6/7). Là, en donnant en exemple une classe comme celle-là, on donne des armes au ministère et aux autres pourfendeurs d'excellence.
Qu'on soit clair, je suis pour le maintien des options... mais je suis également pour qu'on répartisse les élèves optionnaires dans un maximum de divisions. Une circulaire existe, qu'on l'applique.
Chez moi, les bilangues sont répartis dans 4 divisions sur 6, les sections euro aussi, les latinistes dans 3 (alors qu'ils ne sont que 6/7). Là, en donnant en exemple une classe comme celle-là, on donne des armes au ministère et aux autres pourfendeurs d'excellence.
_________________
Asinus asinum fricat
- bobo the mokNiveau 5
C'est un beau texte.
Il y a déjà eu une discussion autour de l'auteur :
https://www.neoprofs.org/t39656-jean-francois-chemain-professeur-en-zep-et-secretaire-general-du-parti-chretien-democrate
Il y a déjà eu une discussion autour de l'auteur :
https://www.neoprofs.org/t39656-jean-francois-chemain-professeur-en-zep-et-secretaire-general-du-parti-chretien-democrate
- Thalia de GMédiateur
arth75 a écrit:Bilangues + latinistes dans la même classe
Qu'on soit clair, je suis pour le maintien des options... mais je suis également pour qu'on répartisse les élèves optionnaires dans un maximum de divisions. Une circulaire existe, qu'on l'applique.
Chez moi, les bilangues sont répartis dans 4 divisions sur 6, les sections euro aussi, les latinistes dans 3 (alors qu'ils ne sont que 6/7). Là, en donnant en exemple une classe comme celle-là, on donne des armes au ministère et aux autres pourfendeurs d'excellence.
Complètement d'accord. De plus c'est lui qui les récupère tous les ans. Bref, pas séduite par ce témoignage.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- trompettemarineMonarque
arth75 a écrit:Bilangues + latinistes dans la même classe
Qu'on soit clair, je suis pour le maintien des options... mais je suis également pour qu'on répartisse les élèves optionnaires dans un maximum de divisions. Une circulaire existe, qu'on l'applique.
Chez moi, les bilangues sont répartis dans 4 divisions sur 6, les sections euro aussi, les latinistes dans 3 (alors qu'ils ne sont que 6/7). Là, en donnant en exemple une classe comme celle-là, on donne des armes au ministère et aux autres pourfendeurs d'excellence.
Chez nous elle est appliquée : 8 élèves en grec répartis dans 5 classes différentes !
- ycombeMonarque
En ZEP.arth75 a écrit:Bilangues + latinistes dans la même classe
C'est peut-être la seule solution pour avoir quelques élèves qui s'en sortent. Quand le nombre d'élèves à problèmes est trop grand, répartir sur plusieurs classes ne permet à personne de réussir (contrairement à ce que prétend la ministre).
_________________
Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- TazonNiveau 9
C'est ce que je me suis dit aussi. Répartir les élèves, c'est pieux, en sauver quelques-uns en conservant l'attractivité du colllège c'est pragmatique. Et après tout, si l'accès à la bilingue n'est fermé à personne, ni à celui du latin, (et ce n'est pas tout le temps le cas) eh bien, on peut se dire pour se consoler qu'il n'y a pas d'injustice en intention, seulement en fait. Sans compter que c'est tout de même rudement plus pratique pour les emplois du temps.
Bon, c'est triste d'en arriver là.
Bon, c'est triste d'en arriver là.
- Marie LaetitiaBon génie
histoires2 a écrit:une tribune que je trouve très juste
ean-François Chemain est agrégé et docteur en Histoire, professeur dans un collège de ZEP
«Ô égalité, que de crimes on commet en ton nom», ai-je envie de crier à la façon de Manon Rolland, dont plus aucun élève n'entend désormais parler! Je n'ai jamais fait grève de ma vie, mais là c'en est trop, ras le bol, la coupe est pleine... On va m'enlever ma 3e C!
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/05/19/31003-20150519ARTFIG00092-touche-pas-a-ma-3e-c-le-coup-de-gueule-d-un-prof-de-zep.php
Dans ma carrière, j'ai eu affaire à des classes épouvantables, dans des quartiers difficiles, où on ne s'entendait parfois même plus crier. Je revois les regards affolés des élèves sérieux durant ces moments.
J'ai également enseigné dans ces classes "élitistes", où on arrivait à travailler le vendredi après-midi pendant que c'était la foire dans les classes "normales" du collège "normal".
Mais pourquoi le gouvernement veut-il punir ceux qui veulent s'en sortir?
Cet article m'a fait monter les larmes aux yeux. Tout y est...
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marie LaetitiaBon génie
Thalia de G a écrit:arth75 a écrit:Bilangues + latinistes dans la même classe
Qu'on soit clair, je suis pour le maintien des options... mais je suis également pour qu'on répartisse les élèves optionnaires dans un maximum de divisions. Une circulaire existe, qu'on l'applique.
Chez moi, les bilangues sont répartis dans 4 divisions sur 6, les sections euro aussi, les latinistes dans 3 (alors qu'ils ne sont que 6/7). Là, en donnant en exemple une classe comme celle-là, on donne des armes au ministère et aux autres pourfendeurs d'excellence.
Complètement d'accord. De plus c'est lui qui les récupère tous les ans. Bref, pas séduite par ce témoignage.
On ne sait pas quelles classes il a à côté. Les autres sont peut-être infernales. Et si dans celle-ci, les élèves méritants (pas riches comme les bornés du ministère et quelques autres veulent le croire) ont plus de chances d'y arriver, alors c'est la seule chose à faire si nous sommes vraiment au service des élèves et de leur réussite.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- skindiverÉrudit
Je suis d'accord avec lui sur le fond, en revanche le fait que ce soit lui chaque année qui a cette classe me dérange...
Chez nous aussi les bilangues, anglais euros et latinistes sont répartis dans toutes les classes.
Chez nous aussi les bilangues, anglais euros et latinistes sont répartis dans toutes les classes.
- SphinxProphète
J'ai une classe de troisième très très faible, avec deux très bons élèves dedans et quelques moyens. Ben c'est triste à dire, mais les deux très bons, j'aimerais les voir ailleurs. Oh, je fais le programme, hein, ils partiront sans lacunes ; mais je ne peux pas faire plus. J'ai tellement de travail à m'occuper des 24 autres que je n'ai pas assez à leur offrir. Mélanger les "avec" options avec les "sans", c'est beau sur le papier, mais dans les faits, ni les uns ni les autres n'y gagnent. Rappelons qu'une classe faible, ce n'est pas forcément une classe de perturbateurs (même si c'est souvent le cas), c'est aussi et surtout une classe qui a des besoins différents des élèves qui ont des facilités. Je veux bien m'occuper des très bons si on me les confie, je veux bien m'occuper des très faibles si on me les confie, mais je ne peux pas faire les deux à la fois. Du coup, on propose un enseignement moyen, qui fait que les bons s'ennuient et que les plus faibles sont largués.
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- ThalieGrand sage
+ 1000. Faut arrêter de se mettre des oeillères. Ils sont en ZEP là.ycombe a écrit:En ZEP.arth75 a écrit:Bilangues + latinistes dans la même classe
C'est peut-être la seule solution pour avoir quelques élèves qui s'en sortent. Quand le nombre d'élèves à problèmes est trop grand, répartir sur plusieurs classes ne permet à personne de réussir (contrairement à ce que prétend la ministre).
- DimkaVénérable
Ben pas moi. J’ai passé mon collège dans un établissement où on mélangeait, résultat, j’ai été dans des classes où c’était la zone, avec des différences d’âge − pour ne pas parler des différences de niveau − de parfois plus de quatre ans entre les plus jeunes et les plus vieux, et j’ai appris dès la sixième que j’avais le choix entre être harcelé ou être violent et vulgaire. Tout cela n’a créé que de la frustration et de l’humiliation (pour les redoublants, de voir des petits cons se la ramener en permanence, pour les bons, considérés comme des intellos, des nazis (bah oui, tu fais allemand, t’es un nazi, hein…) et des lèches-bottes − je te passe l’essentiel des commentaires sur diverses pratiques homosexuelles, nécrophiles ou incestueuses, ou sur la profession des mères, supposées − par le reste). Les seuls cours intéressants et sécurisants étaient… les langues anciennes, l’allemand et l’anglais (LV2, donc).arth75 a écrit:Qu'on soit clair, je suis pour le maintien des options... mais je suis également pour qu'on répartisse les élèves optionnaires dans un maximum de divisions.
Je n’ai pas l’impression d’avoir appris grand chose de bien, ni même d’être devenu quelqu’un de bien, durant ces quatre années.
Qu’est-ce que c’est que cette éducation nationale qui n’est même pas foutue d’assurer un cadre sécurisant − sans même parler de la qualité de l’instruction − aux élèves qui lui sont confiés et qui acceptent de jouer le jeu ? C’est indigne.
_________________
- Spoiler:
- ThalieGrand sage
Exactement et la ministre l'a dit sans ciller : 'certains élèves sont protégés !" De quoi ou de qui plutôt ? Nous aurions bien aimé qu'elle développe mais jamais personne ne l'interroge sur ce thème !
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Ok. Dans ce cas-là quand NVB dit que les options sont des moyens déguisés pour faire des classes d'élite, on ne peut pas répondre qu'elle a tort. Moi aussi, je suis en ZEP. Et on répartit quand même. Dura lex sed lex.ycombe a écrit:En ZEP.arth75 a écrit:Bilangues + latinistes dans la même classe
C'est peut-être la seule solution pour avoir quelques élèves qui s'en sortent. Quand le nombre d'élèves à problèmes est trop grand, répartir sur plusieurs classes ne permet à personne de réussir (contrairement à ce que prétend la ministre).
Tazon a écrit:C'est ce que je me suis dit aussi. Répartir les élèves, c'est pieux, en sauver quelques-uns en conservant l'attractivité du colllège c'est pragmatique. Et après tout, si l'accès à la bilingue n'est fermé à personne, ni à celui du latin, (et ce n'est pas tout le temps le cas) eh bien, on peut se dire pour se consoler qu'il n'y a pas d'injustice en intention, seulement en fait. Sans compter que c'est tout de même rudement plus pratique pour les emplois du temps.
Bon, c'est triste d'en arriver là.
Je pense que c'est la vraie raison, malheureusement. Mais, là encore, il ne faut pas s'étonner du discours des chiens de garde du gouvernement.
Puisqu'on en est à 3615 TAVIE, moi c'est l'inverse: j'ai été mis dans une classe d'élite, cyniquement appelée "classe camif" par le chef d'établissement. Les profs se battaient pour nous avoir (et nous reprochaient de ne pas nous comporter de la manière qu'ils attendaient). Les autres classes étaient des poubelles assumées, quand j'y pense, j'ai encore un sale goût dans la bouche.Dimka a écrit:
Ben pas moi. J’ai passé mon collège dans un établissement où on mélangeait, résultat, j’ai été dans des classes où c’était la zone, avec des différences d’âge − pour ne pas parler des différences de niveau − de parfois plus de quatre ans entre les plus jeunes et les plus vieux, et j’ai appris dès la sixième que j’avais le choix entre être harcelé ou être violent et vulgaire. Tout cela n’a créé que de la frustration et de l’humiliation (pour les redoublants, de voir des petits cons se la ramener en permanence, pour les bons, considérés comme des intellos, des nazis (bah oui, tu fais allemand, t’es un nazi, hein…) et des lèches-bottes − je te passe l’essentiel des commentaires sur diverses pratiques homosexuelles, nécrophiles ou incestueuses, ou sur la profession des mères, supposées − par le reste). Les seuls cours intéressants et sécurisants étaient… les langues anciennes, l’allemand et l’anglais (LV2, donc).
Je n’ai pas l’impression d’avoir appris grand chose de bien, ni même d’être devenu quelqu’un de bien, durant ces quatre années.
Qu’est-ce que c’est que cette éducation nationale qui n’est même pas foutue d’assurer un cadre sécurisant − sans même parler de la qualité de l’instruction − aux élèves qui lui sont confiés et qui acceptent de jouer le jeu ? C’est indigne.
Pour ce que tu racontes de ton expérience du collège, elle ressemble à la mienne et pourtant j'étais dans une classe "protégée".
Je défends les langues anciennes pour leur apport à la culture humaniste, et les LVE pour leur ouverture sur le monde. Pas pour qu'elles continuent (apparamment) à être des leviers de construction d'une prétendue "élite générationnelle".
Faire réussir tous les élèves ne doit pas être un voeu pieux, personne n'a dit que ça serait aisé. Ce genre de facilité est d'indigne de nous, il me semble.
- KorémuseNiveau 8
Dimka a écrit:
Qu’est-ce que c’est que cette éducation nationale qui n’est même pas foutue d’assurer un cadre sécurisant − sans même parler de la qualité de l’instruction − aux élèves qui lui sont confiés et qui acceptent de jouer le jeu ? C’est indigne.
Tres juste !!
- ThalieGrand sage
arth75 a écrit:
Je défends les langues anciennes pour leur apport à la culture humaniste, et les LVE pour leur ouverture sur le monde. Pas pour qu'elles continuent (apparamment) à être des leviers de construction d'une prétendue "élite générationnelle".
Faire réussir tous les élèves ne doit pas être un voeu pieux, personne n'a dit que ça serait aisé. Ce genre de facilité est d'indigne de nous, il me semble.
Faire réussir tous les élèves, soit. Mais comme le dit Brighelli "à la hauteur des possibilités de chacun" car donner le bac à tout le monde, mouais, on sait faire.
Pourquoi une "prétendue" élite générationnelle ? Un pays n'a-t-il pas besoin d'une élite ?
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
Dans mon collège de ZEP, les gamins sont répartis, sauf les années où les effectifs sont très minces (par exemple, j'ai cette année 30 cinquièmes répartis sur les trois classes, et 7 troisièmes, année sinistrée, qui sont dans la même classe).
Et je crois bien que je préfère quand ils sont répartis. Pas seulement parce que cela signifie qu'ils sont plus nombreux :lol: , mais aussi parce cela confère au cours de latin un parfum spécial : de nombreux élèves sont contents de se retrouver pour un cours singulier qui les sort de leur classe habituelle et qu'ils ont, justement, choisi.
Et je crois bien que je préfère quand ils sont répartis. Pas seulement parce que cela signifie qu'ils sont plus nombreux :lol: , mais aussi parce cela confère au cours de latin un parfum spécial : de nombreux élèves sont contents de se retrouver pour un cours singulier qui les sort de leur classe habituelle et qu'ils ont, justement, choisi.
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Thalie a écrit:arth75 a écrit:
Je défends les langues anciennes pour leur apport à la culture humaniste, et les LVE pour leur ouverture sur le monde. Pas pour qu'elles continuent (apparamment) à être des leviers de construction d'une prétendue "élite générationnelle".
Faire réussir tous les élèves ne doit pas être un voeu pieux, personne n'a dit que ça serait aisé. Ce genre de facilité est d'indigne de nous, il me semble.
Faire réussir tous les élèves, soit. Mais comme le dit Brighelli "à la hauteur des possibilités de chacun" car donner le bac à tout le monde, mouais, on sait faire.
Pourquoi une "prétendue" élite générationnelle ? Un pays n'a-t-il pas besoin d'une élite ?
Pour la réussite des élèves, je suis d'accord, même si jamais je ne citerai quelqu'un comme Brighelli pour appuyer mes propos (mais c'est un autre débat). Je n'ai par ailleurs jamais dit qu'un pays ne devait pas avoir d'élite. Je pense simplement que le Latin et les LVE (bilangue et section E) n'ont pas (et en devraient jamais avoir) vocation à sélectionner cette élite à l'entrée en 6e ou en fin de 6e, ou en fin de 5e.
Je ne comprends pas trop où va ce débat: pendant des semaines, sur ce forum, j'ai vu des profs de LC et de LVE défendre leurs options en précisant que le postulat de Najat (options = machine à sélectionner) était faux. Qu'ils avaient tous les types d'élèves (ce qui est vrai dans mon bahut et dans tous ceux que je connais). Ceux-là, je partage leurs idéaux et les soutient dans leur combat.
Mais sur ce post, j'entends dire, en gros: "Sisi, les options servent à faire des classes d'élite. Et c'est bien, c'est ça qu'il faut défendre." Là je dis non, je ne suis pas d'accord, ce ne sont pas mes valeurs.
- Marie LaetitiaBon génie
arth75 a écrit:Thalie a écrit:arth75 a écrit:
Je défends les langues anciennes pour leur apport à la culture humaniste, et les LVE pour leur ouverture sur le monde. Pas pour qu'elles continuent (apparamment) à être des leviers de construction d'une prétendue "élite générationnelle".
Faire réussir tous les élèves ne doit pas être un voeu pieux, personne n'a dit que ça serait aisé. Ce genre de facilité est d'indigne de nous, il me semble.
Faire réussir tous les élèves, soit. Mais comme le dit Brighelli "à la hauteur des possibilités de chacun" car donner le bac à tout le monde, mouais, on sait faire.
Pourquoi une "prétendue" élite générationnelle ? Un pays n'a-t-il pas besoin d'une élite ?
Pour la réussite des élèves, je suis d'accord, même si jamais je ne citerai quelqu'un comme Brighelli pour appuyer mes propos (mais c'est un autre débat). Je n'ai par ailleurs jamais dit qu'un pays ne devait pas avoir d'élite. Je pense simplement que le Latin et les LVE (bilangue et section E) n'ont pas (et en devraient jamais avoir) vocation à sélectionner cette élite à l'entrée en 6e ou en fin de 6e, ou en fin de 5e.
Je ne comprends pas trop où va ce débat: pendant des semaines, sur ce forum, j'ai vu des profs de LC et de LVE défendre leurs options en précisant que le postulat de Najat (options = machine à sélectionner) était faux. Qu'ils avaient tous les types d'élèves (ce qui est vrai dans mon bahut et dans tous ceux que je connais). Ceux-là, je partage leurs idéaux et les soutient dans leur combat.
Mais sur ce post, j'entends dire, en gros: "Sisi, les options servent à faire des classes d'élite. Et c'est bien, c'est ça qu'il faut défendre." Là je dis non, je ne suis pas d'accord, ce ne sont pas mes valeurs.
Ah non. Erreur. Les options ne servent pas à ça. Je ne connais pas, sauf à travers cet article, de classe où tous les élèves ayant choisi des options rares sont regroupés. Je n'ai jamais vu que des élèves dispersés dans plusieurs classes (ce que je trouve un poil absurde, pour des questions d'organisation).
Tout au plus des classes constituées autour de projets originaux qui peuvent réunir des élèves sérieux. Et j'approuve assez ce système.
En outre, l'on n'a pas parlé de classes d'élite, mais de classes d'élèves méritants, parfois en difficulté mais désireux de réussir, ce qui n'est vraiment pas pareil. Et c'est bien la moindre des choses qu'on aide aussi ces élèves-là.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- eleonore69Érudit
trompettemarine a écrit:arth75 a écrit:Bilangues + latinistes dans la même classe
Qu'on soit clair, je suis pour le maintien des options... mais je suis également pour qu'on répartisse les élèves optionnaires dans un maximum de divisions. Une circulaire existe, qu'on l'applique.
Chez moi, les bilangues sont répartis dans 4 divisions sur 6, les sections euro aussi, les latinistes dans 3 (alors qu'ils ne sont que 6/7). Là, en donnant en exemple une classe comme celle-là, on donne des armes au ministère et aux autres pourfendeurs d'excellence.
Chez nous elle est appliquée : 8 élèves en grec répartis dans 5 classes différentes !
C'est très pratique cette affaire !
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Marie Laetitia a écrit:
Ah non. Erreur. Les options ne servent pas à ça. Je ne connais pas, sauf à travers cet article, de classe où tous les élèves ayant choisi des options rares sont regroupés. Je n'ai jamais vu que des élèves dispersés dans plusieurs classes (ce que je trouve un poil absurde, pour des questions d'organisation).
Tout au plus des classes constituées autour de projets originaux qui peuvent réunir des élèves sérieux. Et j'approuve assez ce système.
En outre, l'on n'a pas parlé de classes d'élite, mais de classes d'élèves méritants, parfois en difficulté mais désireux de réussir, ce qui n'est vraiment pas pareil. Et c'est bien la moindre des choses qu'on aide aussi ces élèves-là.
Un débat sémantique ? Chouette. Pour moi, cela revient à trier, à "choisir ses élèves". Qu'ils soient qualifiés de "doués", "méritants", "motivés", "travailleurs" ou je ne sais quoi, ça ne change rien pour moi.
- ThalieGrand sage
Je crois qu'il n'y a pas de contradiction. Pour ma part, je n'en vois aucune. L'école républicaine, pour moi, doit sélectionner une élite parmi toute la population celle issue des classes les plus défavorisées comme des plus favorisées. L'école se doit de permettre aux meilleurs d'entre nous, aux plus méritants de faire partie de l'élite de demain du pays pour ne pas maintenir une élite dynastique qui se donne juste le mérite de naître une cuillère d'argent dans la bouche. Bon, je sais que tout ceci n'existe plus, je divague.arth75 a écrit:
Mais sur ce post, j'entends dire, en gros: "Sisi, les options servent à faire des classes d'élite. Et c'est bien, c'est ça qu'il faut défendre." Là je dis non, je ne suis pas d'accord, ce ne sont pas mes valeurs.
Quant à Brighelli, j'ai l'honneur de le connaître et il sera toujours un modèle pour moi. Il manque fort à ce forum d'ailleurs.
- DimkaVénérable
Sérieux ? Tu as eu beaucoup d’élèves de ta classe, qui pouvaient lancer une chaise sur un autre pour un regard ? Tu as déjà lancé un extincteur sur quelqu’un pour lui prouver que t’es pas un :censure: et donc que tu ne laisses pas dire sans réagir que ta mère est une :censure: qui suce des :censure: . Tu as déjà vu que celui qui laisse dire que sa mère (etc.), il peut traverser un mur en se faisant « bousculer » . Tu as déjà évité de passer sous la passerelle, parce que les intellos (les profs aussi, d’ailleurs) qui passent par là, on leur pisse dessus du haut de ladite passerelle ? Tu es capable, plus de dix ans après, de sortir spontanément une phrase parfaitement correcte avec certaines personnes, et une phrase dont tous les noms et verbes pourraient (devraient) être remplacés ici par un « :censure: » à d’autres ? Tu as déjà eu une prof de français qui craque en direct parce qu’un élève s’est levé et a sorti sa bite quand elle lui a demandé de se taire ? Je n’ai pas été malheureux au collège, je ne me plains pas et ce que j’ai personnellement vécu, on s’en branle un peu. Par contre, si on parle de choix de société, de positionnement idéologique, ou plus simplement si j’avais des gamins, sans aucun doute, sans aucune hésitation, sans aucun compromis, je suis idéologiquement pour faire tout pour éviter de ce genre de situation. Les théories pédagogiques n’ont pas à jouer avec la sécurité des élèves, les grandes et belles idées n’ont pas le droit de mettre les élèves dans des situations où ils risquent de finir plus violents qu’ils ne l’étaient à la base, ou harcelés, ou encore ce n’est pas normal que certains sabotent leur scolarité pour ne plus être des boloss.arth75 a écrit:Pour ce que tu racontes de ton expérience du collège, elle ressemble à la mienne et pourtant j'étais dans une classe "protégée".
Je pense qu’une classe où il y a des gens presqu’adultes qui n’ont que l’explosion violente pour exprimer leurs frustrations par manque de vocabulaire et des encore gamins qui font du latin, du grec, de l’allemand LV1, de la danse classique et du violon baroque, ça ne marche PAS. Je me fiche de savoir si c’est bien ou mal que le latin, l’allemand, le grec, le violon soient des éléments de sélection et de reproduction sociale, je me contre-fiche des idéaux pédagogiques, des grandes théories, de ce que l’on voudrait, des champs de fleurs où galopent des licornes roses, je dis juste qu’il y a des contextes où faire une classe camif est une mesure de sécurité élémentaire, la base de la base, le minimum vital si l’institution veut assurer la sécurité physique et mentale des élèves qui lui sont confiés.
Par ailleurs, l’essentiel de mon message, où tu n’as vu que du 3615 mavie, c’était que la frustration et l’humiliation, ça touche tous les élèves. L’avantage d’une classe camif, c’est aussi que ça évite aussi aux pas camif, largués, avec des lacunes pas possible d’éviter de subir le regard méprisant du gamin intello qui sait tout et qui a tout compris, le jour où ils auraient l’idée de faire un semblant de tentative de participation « scolaire ». En gros, on se pare de beaux sentiments, ohlala, les classes camifs c’est pas bien, ça me donne mauvaise conscience, les élèves les plus faibles doivent être traités équitablement, etc. etc. (par contre, ceux qui jouent le jeu, rien à cirer, limite si on ne les insulte pas, comme un inspecteur qui les traitait de singes savants), et tout ça pour quoi ? Pour un truc qui ne profite même pas à ceux dont on prétend défendre les intérêts ! En plus d’être nocif, c’est hypocrite.
_________________
- Spoiler:
Page 1 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum