- MorgaredNiveau 9
Jolie défense de l'enseignement du latin et de la littérature par Fabrice Luchini au JT de France 2 il y a quelques minutes. Même Pujadas semblait convaincu.
- HypermnestreÉrudit
Morgared, j'allais poster la même chose. Quelle bouffée d'air en ces temps si difficiles ! J'en aurais pleuré... un peu de bon sens et un bel hommage au milieu de tant de mépris et d'aberrations.
- MorgaredNiveau 9
hypermnestre a écrit:Morgared, j'allais poster la même chose. Quelle bouffée d'air en ces temps si difficiles ! J'en aurais pleuré... un peu de bon sens et un bel hommage au milieu de tant de mépris et d'aberrations.
Moi aussi, son discours et sa passion m'ont émue, alors qu'en rappelant son parcours scolaire, Pujadas semblait au départ chercher à lui faire dénigrer l'école et le manque de pédagogie des enseignants. Luchini n'a pas saisi cette perche, et a dénoncé le prétendu "ennui" que susciteraient les études littéraires.
- Thalia de GMédiateur
Je viens de l'entendre. Cela mériterait un topic à part. Bel hommage à la poésie (littérature) et au latin-grec.Morgared a écrit:Jolie défense de l'enseignement du latin et de la littérature par Fabrice Luchini au JT de France 2 il y a quelques minutes. Même Pujadas semblait convaincu.
- AsarteLilithEsprit sacré
Post édité.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- NLM76Grand Maître
AsarteLilith a écrit:Et quand est-ce qu'on sait qu'on est un bon enseignant ?
Perso, je l'aime bien pour ses pages étymologies, ses leçons assez claires et le questionnement sur les textes ( qui m'aide à élaborer les miens).
Merci, ça me rassure (grosse remise en cause pendant 1h là)
Le manuel Quid Novi a beaucoup de qualités. Mais il me paraît proposer beaucoup trop peu d'exercices de version et de thème, oraux et écrits, pour aider les enseignants à enseigner la langue latine (et le français, ce faisant).
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- AsarteLilithEsprit sacré
Allez, encore un communiqué de presse de mon assos !
- communiqué presse n°4:
- Communiqué de presse du 21 mai 2015
Le latin et le grec à la trappe : Najat Vallaud-Belkacem décrète et signe !
Alors même que les grilles horaires du collège unique garantissaient jusqu’ici aux élèves de
milieux défavorisés d’avoir accès aux options de latin et de grec, le gouvernement vient de
leur en retirer le droit, tout en prétendant lutter contre les inégalités. Le décret et l’arrêté
qui suppriment le latin et le grec en tant que disciplines à part entière et rendent très
aléatoire leur enseignement en les diluant dans des dispositifs flous ont été publiés le 19
mai comme une provocation, au moment où la Ministre annonçait paradoxalement que sa
porte restait « ouverte », et au moment où commence la consultation nationale sur les
programmes.
Les textes parus, semblables en tous points aux projets antérieurs, ne marquent aucune
avancée, et confirment, s’il le fallait, à quel point les discours ofciels et les déclarations
ministérielles sont un leurre, et à quel point la suppression du latin et du grec est un
objectif idéologiquement et économiquement déterminé.
Tout d’abord, en continuant à exclure les langues anciennes du socle commun de
connaissances, de compétences et de culture, ces textes ofciels privent 100% des
collégiens de l’accès dès la 6e aux sources latines et grecques de la langue française par le
biais des programmes de français.
De plus, dans ces textes ministériels contournés aux formulations alambiquées,
volontairement obscurs, on peut toujours observer que les matières « latin » et « grec »
continuent d’être absentes des grilles horaires de 5e, 4e et 3e (cycle 4), contrairement aux
grilles horaires actuellement en vigueur.
La thématique d’enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) surnommée « Langues et
cultures de l’Antiquité », censée les remplacer, continue à avoir le même statut que dans les
textes antérieurs. Elle a peu de chances d’exister, puisque seuls 75 % des EPI seront
organisés, que les EPI sont prélevés sur les horaires des disciplines… dont ne font pas partie
le latin et le grec, et qu’il faudra donc retirer des heures de français, de mathématiques ou
d’histoire pour que l’EPI-LCA puisse exister efectivement. Cette thématique a peu de
chances également d’être reliée explicitement aux langues anciennes, car sa définition vient
d’être dissoute par les nouveaux textes : « le contenu [des EPI] est défini par chaque
établissement1 ». Quant à son horaire, variable (1h, 1 h 30 par semaine ?) pendant un an (au
lieu de 2 à 6 h par semaine pendant 3 ans selon que le collégien étudie le latin seul, ou latin
et grec), il en dit long sur le sérieux et l’approfondissement du dispositif.
Dernier point, le laborieux « enseignement de complément aux enseignements pratiques
interdisciplinaires [...] qui porte sur un enseignement de langues et cultures de l’Antiquité2 »
- pour ne pas dire « latin » ! - continue d’être laissé aux marges et à la discrétion des
établissements : son statut ne change pas. Il a peu de chances d’exister : il est lié à
1 Décret 2015-544, Art. 2.
2 Arrêté du 19 mai 2015, Art. 7.
l’implantation d’un EPI aléatoire et n’est pas financé. Quant au grec, soyons clairs : il est
condamné à mort – le singulier de « enseignement de complément », dans ce libellé
ampoulé, limite les langues anciennes au seul latin.
La publication précipitée de ces textes, cherchant à couper court à la contestation, n’entame
pas notre détermination. Nous répétons que nous avons fait des propositions visant à
préserver, dans la réforme, le latin et le grec comme disciplines à part entière. Nous
rappelons que nous avons demandé à la Ministre et à la DGESCO des audiences qui n’ont à
ce jour pas été accordées. Nous nous élevons contre les assertions mensongères répétées
de la Ministre, afrmant la pérennisation du latin et du grec. Plus généralement, nous
continuons à refuser une réforme du collège qui retire aux élèves 3 ou 4 heures de cours
disciplinaires3, dont des heures de français, pour les remplacer par des dispositifs non
régulés, et laisse aux établissements une marge d’autonomie dont chacun sait qu’elle est
toujours le refuge des privilèges, le nid des inégalités, et le lit de l’enseignement privé.
Cette réforme, loin d’être démocratique, renforce au contraire les avantages des
« héritiers ».
APFLA-CPL (Association des Professeurs de Français et Langues Anciennes en Classes Préparatoires Littéraires)
www.apfla-cpl.com
APLAES (Association des Professeurs de Langues Anciennes de l’Enseignement Supérieur) www.aplaes.org
APLettres (Association des Professeurs de Lettres) www.aplettres.org
CNARELA (Coordination Nationale des Associations Régionales des Enseignants de Langues Anciennes) www.cnarela.fr
SEL (Sauvegarde des Enseignements Littéraires) www.sel.asso.fr
SLL (Sauver Les Lettres) www.sauv.ne
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- AsarteLilithEsprit sacré
REFORME DU COLLEGE
>
>
> Communiqué de l'intersyndicale du 21 mai 2015
Les organisations syndicales SNALC-FGAF, SNES-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, CGT Educ’action, SUD Éducation, SNCL-FAEN et SIES-FAEN dénoncent la publication des textes concernant la réforme du collège au soir même d’une grève majoritaire dans les collèges. Cette provocation et ce mépris des personnels sont contre-productifs : il est illusoire d’espérer mettre en œuvre une réforme contre les professionnels.
>
> Elles dénoncent les manœuvres de récupération politiciennes et les amalgames.
>
> Elles demandent l’abrogation de ces textes, décret et arrêté, et la reprise immédiate des discussions sur l’avenir du collège. En tout état de cause, elles refusent de discuter des modalités d’application de cette réforme.
>
> Elles appellent les personnels à signer et faire signer la pétition intersyndicale (lien en préparation), à poursuivre les mobilisations en cours : assemblées générales, délégations, rassemblements etc., et à mettre en débat une journée de grève nationale en juin.
>
> Elles appellent d’ores et déjà à faire du jeudi 4 juin une nouvelle journée nationale de mobilisation dans tous les collèges : heures d’information syndicale, rencontres et débats avec les parents.
>
>
>
> Communiqué de l'intersyndicale du 21 mai 2015
Les organisations syndicales SNALC-FGAF, SNES-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, CGT Educ’action, SUD Éducation, SNCL-FAEN et SIES-FAEN dénoncent la publication des textes concernant la réforme du collège au soir même d’une grève majoritaire dans les collèges. Cette provocation et ce mépris des personnels sont contre-productifs : il est illusoire d’espérer mettre en œuvre une réforme contre les professionnels.
>
> Elles dénoncent les manœuvres de récupération politiciennes et les amalgames.
>
> Elles demandent l’abrogation de ces textes, décret et arrêté, et la reprise immédiate des discussions sur l’avenir du collège. En tout état de cause, elles refusent de discuter des modalités d’application de cette réforme.
>
> Elles appellent les personnels à signer et faire signer la pétition intersyndicale (lien en préparation), à poursuivre les mobilisations en cours : assemblées générales, délégations, rassemblements etc., et à mettre en débat une journée de grève nationale en juin.
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> Elles appellent d’ores et déjà à faire du jeudi 4 juin une nouvelle journée nationale de mobilisation dans tous les collèges : heures d’information syndicale, rencontres et débats avec les parents.
>
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- AsarteLilithEsprit sacré
Très beau texte du président de la FIEC
- Texte FIEC:
- Le Président :
Prof. Franco MONTANARI
Via San Luca 8
I – 56011 Calci (PI)
tél. (prof.) + 39 010 209 9724
tél. (privé) + 39 050 93 93 19
franco.montanari@unige.it
www.fiecnet.org
Università di Genova, le 19 mai 2015
Lettre ouverte
à Madame la Ministre
de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche,
Mme N. Vallaud-Belkacem
Madame la Ministre,
La réforme annoncée du collège et ses conséquences pour l’enseignement du latin et du grec
suscitent depuis plusieurs semaines une émotion qui dépasse désormais les frontières de la
France et justifie que la Fédération Internationale des Associations d’Études Classiques (FIEC),
que nous représentons, se permette d’intervenir dans le débat en vous adressant ce courrier.
La FIEC, créée en 1947, est une organisation faîtière qui regroupe la plupart des associations
d’études classiques dans le monde. Elle a pour but de favoriser la collaboration entre les savants
mais aussi de soutenir et d’encourager les classical studies à tous les niveaux et sur tous les
continents, et notamment l’apprentissage des langues anciennes.
Sans un tel apprentissage, les sciences de l’Antiquité (philosophie, philologie, archéologie,
histoire, littérature…) et leurs nombreuses sous-disciplines (épigraphie, numismatique,
paléographie, papyrologie…) n’existeraient tout simplement pas. En effet, les textes
documentaires ou littéraires écrits en grec ou en latin qui sont parvenus jusqu’à nous constituent
le socle commun sur lequel se fondent ces sciences et, partant, notre connaissance de la
civilisation gréco-romaine. Or si ces sciences, développées par les humanistes de la Renaissance,
sont encore vivantes et productives au XXIe siècle, c’est parce que ce patrimoine textuel, loin
d’être une sorte de mémoire morte, s’enrichit chaque jour. Non seulement les savants
découvrent de nouveaux témoins (papyri, ostraka, inscriptions, manuscrits), mais surtout ces
découvertes suscitent en permanence de nouvelles interprétations qui intéressent tous les
champs des sciences humaines. Leur écho se fait entendre bien au delà de la seule communauté
savante.
Autrement dit, la disparition ou l’affaiblissement significatif des langues anciennes dans
l’enseignement secondaire aura des effets – aujourd’hui ignorés ou sous-évalués –
catastrophiques pour la recherche française de haut niveau : ce sont des domaines entiers des
sciences humaines dont la vitalité, sinon l’existence, seront, par ricochet, menacés, en particulier
en archéologie et en histoire. En sapant les fondations des études classiques, on affaiblira et
condamnera à court terme un secteur de la science française qui, malgré un contexte
international de plus en plus concurrentiel, reste dynamique et conserve une place éminente,
comme l’a encore montré le dernier Congrès mondial de la FIEC, qui s’est tenu à Bordeaux en
août 2014.
Puisque les sciences humaines ne peuvent se passer d’hellénistes et de latinistes
sérieusement formés, leur vocation doit pouvoir être éveillée dès le collège. C’est un moment
essentiel, où se sont dessinées dans de petits collèges de province, et pas seulement dans des
établissements de grandes villes, les carrières de certains de ceux qui aujourd’hui illustrent
l’image de la recherche française en grec ou en latin à l’étranger. Pour cela, des enseignements
de civilisation ne suffisent pas : il faut donner aux élèves un accès direct aux langues anciennes,
offert à tous ceux qui en expriment le désir. Le but n’est évidemment pas de former des
spécialistes dès le collège, mais de maintenir ouverte, pour tous ceux que l’Antiquité passionne,
la possibilité de se construire un parcours où le grec et le latin aient leur place. Cette liberté est
l’une des spécificités de l’enseignement secondaire français : l’apprentissage des langues
anciennes n’y a jamais été, comme ailleurs, cantonné à certains établissement privés et réservé
à des publics privilégiés, mais ouvert à tous ; et il a largement contribué, pendant des décennies,
à la réputation de rigueur et d’excellence du modèle éducatif français.
À ces enjeux stratégiques s’ajoute la nécessité, qui revient principalement à l’école, de
transmettre aux jeunes générations une histoire et une culture communes. Or c’est autour de la
Méditerranée que se sont formées les grandes civilisations qui ont permis de construire l’Europe :
Grecs, Romains, Arabes, Carthaginois, Hébreux, et bien d’autres peuples encore ont communiqué
dans une interaction féconde dont nous devons préserver et faire connaître les précieux
témoignages. Construire la France de demain ne passera que par une compréhension du passé ;
et cette constatation vaut pour tous les autres pays affiliés à la FIEC par l’entremise de leurs
associations d’études classiques.
Dans l’espoir que cette lettre saura trouver votre intérêt et votre compréhension, nous vous
prions de recevoir, Madame la Ministre, l’assurance de nos sentiments respectueux.
Franco Montanari, Président de la FIEC
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- Luigi_BGrand Maître
Merci AsarteLilith.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- AsarteLilithEsprit sacré
Merci à toi de publier !
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- Luigi_BGrand Maître
Pour montrer que l'intention du ministère était bien de supprimer les langues anciennes, j'ai (de nouveau) posé cette question à Michel Lussault :
A retweeter le plus possible : https://twitter.com/loysbonod/status/602765854317641728
Qui a demandé au CSP de ne pas rédiger de programme de langues anciennes ?
A retweeter le plus possible : https://twitter.com/loysbonod/status/602765854317641728
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- HypermnestreÉrudit
Tiens-nous au courant dès que tu obtiens une réponse ...
Pour sourire un peu, une annonce déposée par Robert Delord :
http://www.leboncoin.fr/prestations_de_services/810539010.htm
Pour sourire un peu, une annonce déposée par Robert Delord :
http://www.leboncoin.fr/prestations_de_services/810539010.htm
- alprechac2Expert
Mail reçu aujourd'hui de l'IA-IPR de lettres classiques (académie de Grenoble) :
Quelques précisions, particulièrement sur les EPI :
- le choix des EPI ainsi que leur organisation relèvent de l'établissement (proposition du conseil pédagogique, vote au CA) ; ces deux instances sont donc fortement stratégiques ;
- chaque élève doit, sur les 3 ans du cycle 4, suivre 6 EPI ; l'établissement est libre, lui, de proposer ou non 6 EPI différents sur chaque année;
- seul l'EPI LCA est dérogatoire dans la mesure où c'est le seul qui peut être proposé chaque année par l'établissement et suivi trois ans de suite par un même élève ; mais il doit en plus suivre 5 autres EPI ;
- il faut se dégager de l'idée selon laquelle 1 EPI = 1 semestre. Toutes les configurations sont possibles : par exemple, l'EPI relatif à l'orientation peut être concentré sur une semaine (période banalisée pour des visites d'entreprise, un stage, etc), et certains d'entre vous organisent une "semaine des langues anciennes" qui pourrait aussi prendre place dans ce type d'organisation ;
- les EPI se différencient des IDD dans la mesure où : ils s'appuient sur les programmes des disciplines concernées, ils mettent en place une démarche de projet et aboutissent à une production concrète, sont évalués, contribuent aux parcours (artistique, citoyenneté, orientation). Ils font appel au numérique et aux langues vivantes.
Les langues anciennes sont bien présentes à trois niveaux :
- dans le programme de français du tronc commun (c'est déjà le cas mais le CSP est invité à faire de nouvelles propositions qui accentuent cette orientation)
- en EPI : l'EPI éponyme comme les autres, les LCA peuvent en effet participer, avec un autre enseignement disciplinaire, à un autre EPI ;
- à travers un enseignement de complément : seuls les élèves qui ont suivi un EPI de LCA peuvent également suivre l'enseignement de complément. Mais il n'est pas question de réserver la langue à l'enseignement de complément, et que l'EPI soit exclusivement consacré à la civilisation. Sur l’articulation entre les deux, là encore, le CSP a été saisi et devrait donner des pistes pour aider chacun.
_________________
Habillez vos petits ! Mise à jour 18/04/2022 :
https://www.neoprofs.org/t120915-vd-fille-6-mois-9-ans-sm-pb-maj-18-04-2022#4574437
- Luigi_BGrand Maître
Simple répétition des éléments de langage.
On peut donc faire des heures de latin en retranchant sur l'horaire de français : visiblement cette question ne pose aucun problème à notre IA-IPR, pas plus que la possibilité que l'enseignement de complément ne puisse pas être proposé.
Dit autrement : ils rognent sur les horaires disciplinaires...les EPI se différencient des IDD dans la mesure où : ils s'appuient sur les programmes des disciplines concernées
C'est pourtant tout le contraire qui a été affirmé aux associations...Mais il n'est pas question de réserver la langue à l'enseignement de complément, et que l'EPI soit exclusivement consacré à la civilisation.
On peut donc faire des heures de latin en retranchant sur l'horaire de français : visiblement cette question ne pose aucun problème à notre IA-IPR, pas plus que la possibilité que l'enseignement de complément ne puisse pas être proposé.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- AsarteLilithEsprit sacré
Du grain à moudre de la part de mon ARTELA :
La réforme du collège : légalité en question
Chers adhérents,
Le Bureau à décidé de vous faire part d'un communiqué et d'un texte d'analyse sur la réforme du collège de deux membres de la Société des Agrégés s'exprimant en leur nom. Il nous a paru intéressant de porter à votre connaissance des textes riches d'enseignements à plus d'un titre. Comme d'autres, nombreux, ces deux collègues s'interrogent sur la violation de la liberté pédagogique qu'entraîne la réforme avec l'instauration des EPI ; plus largement, ils remettent en cause la constitutionnalité de la loi de 2013. Nous ne sommes pas juristes, il ne nous appartient pas de nous prononcer sur la conformité aux éléments de droit de ce qui est avancé, mais ce texte nous a paru digne, comme d'autres déjà transmis, d'alimenter notre débat.
Bien cordialement,
Le Bureau de l'ARTELA-CNARELA
De : Pierre Blazevic [mailto:pierre.blazevic@uvsq.fr]
> Envoyé : mercredi 20 mai 2015 20:17
> À : undisclosed-recipients:
> Objet : Communiqué de presse sur la réforme du collège
Chère Collègue, cher Collègue,
>
> Nous avons l'honneur de vous faire tenir notre communiqué de presse du 20 mai 2015 relatif à la réforme du collège.
>
> Nous vous adressons en pièce jointe le texte intégral de l'analyse: POURQUOI LA RÉFORME DU COLLÈGE DOIT-ELLE ÊTRE RÉVOQUÉE?
>
> Nous vous serions reconnaissants des remarques dont vous pourriez nous faire part.
>
> Si vous le souhaitez vous pouvez transmettre ce texte à toute personne de votre choix.
>
> Si vous ne souhaitez plus recevoir de courriel de notre part nous vous remercions à l'avance de nous le faire savoir.
>
> Veuillez croire, chère Collègue, cher Collègue, à l'assurance de notre entier dévouement.
>
> Pierre BLAZEVIC et Geneviève ZEHRINGER
>
> RÉFORME DU COLLÈGE
> (En pièce jointe, le texte intégral de l'analyse: POURQUOI LA RÉFORME DU COLLÈGE DOIT-ELLE ÊTRE RÉVOQUÉE?)
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 20 MAI 2015
Au lendemain de la signature, par le Premier ministre, du décret et de l'arrêté portant réforme du collège, comme citoyens et comme fonctionnaires de l'État, nous proclamons de nouveau notre attachement à la Constitution de la République française. Nous condamnons les dispositions paradoxales par lesquelles la loi dite de « Refondation de l'École de la République » du 8 juillet 2013, en son article 13, a soustrait à la Loi la détermination des principes fondamentaux de l'Enseignement, et a permis la confiscation, au profit du Gouvernement, des prérogatives du Parlement.
>
> En conséquence, nous demandons la révocation du décret du 19 mai 2015 relatif à l'organisation des enseignements au collège, ainsi que de l'arrêté du 19 mai 2015 relatif à l'organisation des enseignements dans les classes de collège. Nous demandons la révocation des textes réglementaires déjà publiés, notamment du décret du 20 août 2014 dit de « réforme du métier », du décret du 31 mars 2015 relatif au socle commun, du décret du 18 novembre 2014 relatif au suivi et à l’accompagnement pédagogique des élèves. Nous demandons l’abrogation de la loi dite de « Refondation de l'École de la République ».
> Pierre BLAZEVIC
> Agrégé de Physique Appliquée
> Professeur des universités
> Directeur de l’ISTY
> pierre.blazevic@uvsq.fr
> Tél : 06 64 09 25 70
>
>
> Geneviève ZEHRINGER
> Agrégée de Philosophie
> Professeur (H)
> genevieve.zehringer@orange.fr
> Tél : 06 89 76 61 07
La réforme du collège : légalité en question
Chers adhérents,
Le Bureau à décidé de vous faire part d'un communiqué et d'un texte d'analyse sur la réforme du collège de deux membres de la Société des Agrégés s'exprimant en leur nom. Il nous a paru intéressant de porter à votre connaissance des textes riches d'enseignements à plus d'un titre. Comme d'autres, nombreux, ces deux collègues s'interrogent sur la violation de la liberté pédagogique qu'entraîne la réforme avec l'instauration des EPI ; plus largement, ils remettent en cause la constitutionnalité de la loi de 2013. Nous ne sommes pas juristes, il ne nous appartient pas de nous prononcer sur la conformité aux éléments de droit de ce qui est avancé, mais ce texte nous a paru digne, comme d'autres déjà transmis, d'alimenter notre débat.
Bien cordialement,
Le Bureau de l'ARTELA-CNARELA
De : Pierre Blazevic [mailto:pierre.blazevic@uvsq.fr]
> Envoyé : mercredi 20 mai 2015 20:17
> À : undisclosed-recipients:
> Objet : Communiqué de presse sur la réforme du collège
Chère Collègue, cher Collègue,
>
> Nous avons l'honneur de vous faire tenir notre communiqué de presse du 20 mai 2015 relatif à la réforme du collège.
>
> Nous vous adressons en pièce jointe le texte intégral de l'analyse: POURQUOI LA RÉFORME DU COLLÈGE DOIT-ELLE ÊTRE RÉVOQUÉE?
>
> Nous vous serions reconnaissants des remarques dont vous pourriez nous faire part.
>
> Si vous le souhaitez vous pouvez transmettre ce texte à toute personne de votre choix.
>
> Si vous ne souhaitez plus recevoir de courriel de notre part nous vous remercions à l'avance de nous le faire savoir.
>
> Veuillez croire, chère Collègue, cher Collègue, à l'assurance de notre entier dévouement.
>
> Pierre BLAZEVIC et Geneviève ZEHRINGER
>
> RÉFORME DU COLLÈGE
> (En pièce jointe, le texte intégral de l'analyse: POURQUOI LA RÉFORME DU COLLÈGE DOIT-ELLE ÊTRE RÉVOQUÉE?)
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 20 MAI 2015
Au lendemain de la signature, par le Premier ministre, du décret et de l'arrêté portant réforme du collège, comme citoyens et comme fonctionnaires de l'État, nous proclamons de nouveau notre attachement à la Constitution de la République française. Nous condamnons les dispositions paradoxales par lesquelles la loi dite de « Refondation de l'École de la République » du 8 juillet 2013, en son article 13, a soustrait à la Loi la détermination des principes fondamentaux de l'Enseignement, et a permis la confiscation, au profit du Gouvernement, des prérogatives du Parlement.
>
> En conséquence, nous demandons la révocation du décret du 19 mai 2015 relatif à l'organisation des enseignements au collège, ainsi que de l'arrêté du 19 mai 2015 relatif à l'organisation des enseignements dans les classes de collège. Nous demandons la révocation des textes réglementaires déjà publiés, notamment du décret du 20 août 2014 dit de « réforme du métier », du décret du 31 mars 2015 relatif au socle commun, du décret du 18 novembre 2014 relatif au suivi et à l’accompagnement pédagogique des élèves. Nous demandons l’abrogation de la loi dite de « Refondation de l'École de la République ».
> Pierre BLAZEVIC
> Agrégé de Physique Appliquée
> Professeur des universités
> Directeur de l’ISTY
> pierre.blazevic@uvsq.fr
> Tél : 06 64 09 25 70
>
>
> Geneviève ZEHRINGER
> Agrégée de Philosophie
> Professeur (H)
> genevieve.zehringer@orange.fr
> Tél : 06 89 76 61 07
- Texte complet:
- 1
POURQUOI LA RÉFORME DU COLLÈGE DOIT-ELLE ÊTRE RÉVOQUÉE?
(20 mai 2015)
Le « socle commun » ciment ou facteur de désintégration de la Nation ?
Préambule :
Après vingt ans de rapports officiels commandés à l'échelon gouvernemental à seule fin de
parvenir à imposer la notion correspondante, les termes de « socle commun » ont été introduits
dans la loi n° 2005-380 du 23 avril 2005, dite « loi Fillon », sous l'action conjuguée du rapporteur
de la loi, M. Frédéric Reiss, qui avait retenu, du Rapport remis par M. Claude Thélot en 2004, l'idée
d'un tel « socle », et de M. Yves Durand, futur rapporteur de la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013,
dite « loi Peillon ». M. Yves Durand, s'adressant au Ministre M. François Fillon, avait salué en ces
termes l'ajout de l'adjectif « commun » : « Vous avez accepté d'introduire la notion de socle
« commun » dans le projet de loi, et nous nous en félicitons, car il vaut mieux l'écrire que le
suggérer ». Pourtant, comme le montre, notamment, la teneur des séances des 16 et 17 février
2005 au Palais-Bourbon, Ministre et Députés, faute de renoncer au commode clair-obscur d'une
expression par elle-même dénuée de toute portée conceptuelle, n'avaient pu conduire qu'un
débat inachevé, aucun n'ayant consenti à exposer complètement son intention, mais chacun se
flattant d'avoir seul aperçu le « véritable socle commun », et chacun utilisant les mêmes mots,
avec l'intention de ne pas dire la même chose, sans égard pour la clarté due au citoyen.
L'ampleur du conflit national suscité par la réforme actuelle du collège ne peut plus laisser ignorer
la nocivité d'une langue imagée, utilisée par abus à la place d'une langue claire et normative.
L'examen, à la lumière de la Constitution, de l'étendue des devoirs respectifs des organes de la
République à l'égard de l'Enseignement s'impose.
Dans l'organisation de cette institution que l'on nomme le « collège », l'on doit distinguer entre
des principes fondamentaux d'une part, et des contenus correspondant à des programmes et des
horaires d'autre part.
I.- Pour la détermination de ses principes fondamentaux, la réforme du collège relève de la Loi et
non du Décret : la présente réforme du collège ne respecte pas la compétence du Parlement
À quelle autorité appartient, en France, l'organisation de l'Enseignement ?
Le Peuple français répond à cette question par les dispositions des trois textes majeurs de son
Droit constitutionnel:
• du principe établi par l'article 6 de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen du 25
août 1789 -« la loi est l'expression de la volonté générale »- découle logiquement la
prééminence de l'organe législatif sur tous les autres : le Législateur est le seul créateur
authentique du Droit ; seule la loi fixe le Droit ; l'État est la personne juridique souveraine ;
• du Préambule de la Constitution de 1946 -« l'organisation de l'Enseignement public, gratuit
et laïque à tous les degrés est un devoir de l'État »- découle logiquement que l'État, comme
personne juridique souveraine, assume son devoir en légiférant, et ne saurait aliéner ni
déléguer son pouvoir de légiférer ;
• de l'article 34 de la Constitution du 4 octobre 1958, il résulte que « la loi » « détermine les
principes fondamentaux de l'enseignement ».
Ces textes ont donc été conçus pour instaurer un système national d'enseignement et pour
garantir l'égalité effective de traitement entre les élèves. Car nul ne peut ignorer que seule la loi
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peut garantir le caractère véritablement national de l'enseignement, ainsi que l'application
uniforme du droit de recevoir l'instruction dans tout le territoire national. Ces textes affirment que
l'État ne saurait déléguer son devoir d'organiser l'enseignement public, gratuit, et laïc à quelque
degré que ce soit. Ils affirment que des textes autres que ceux des lois, expressions de la volonté
générale, ne peuvent déterminer les principes de l'enseignement. Ils affirment que, dans
l'organisation de l'enseignement public, gratuit et laïque à tous les degrés, le Gouvernement ne
peut s'emparer des prérogatives du Parlement, ni le pouvoir exécutif confisquer ni absorber le
pouvoir législatif.
Mais le fait qu'en 2015, ce soit le Gouvernement qui détermine la réforme du collège résulte
directement du paradoxe par lequel la « loi Peillon » de 2013 a soustrait à la loi, contrairement à la
Constitution, la détermination de ce qui se voulait le principe fondamental de l'enseignement
obligatoire. Car l'article 13 de cette loi, tout en disposant que la scolarité obligatoire doit garantir à
chaque élève les moyens d'acquérir un « socle commun » de connaissances, de compétences et de
culture, a rejeté sur le pouvoir réglementaire la détermination du principe de l'enseignement
dispensé pendant la scolarité obligatoire, et cela en affirmant que « les éléments de ce socle
commun et les modalités de son acquisition progressive sont fixés par décret, après avis du Conseil
supérieur des programmes ». Or, ce « socle commun » dont la loi de 2013 confisque la
détermination au Parlement, le Rapport annexé à la « loi Peillon » le désigne pourtant comme le
« principe organisateur de l'enseignement obligatoire [...] ».
La « loi Peillon » de 2013 supprime donc de la loi l'exposé des éléments du « socle commun » qui
figuraient à l'article 9 de la « loi Fillon » de 2005: « la maîtrise de la langue française ; la maîtrise
des principaux éléments de mathématiques ; une culture humaniste et scientifique permettant le
libre exercice de la citoyenneté ; la pratique d'au moins une langue vivante étrangère ; la maîtrise
des techniques usuelles de l'information et de la communication» ; elle en supprime également
l'idée que le décret à venir ne pourrait faire plus que de préciser les connaissances et les
compétences énumérées par la loi ; elle en supprime enfin cette garantie que : « parallèlement à
l'acquisition du socle commun, d'autres enseignements [seraient] dispensés au cours de la
scolarité obligatoire ».
Aux termes de la « loi Peillon » du 8 juillet 2013, c'est désormais au Gouvernement qu'il appartient
de décider de l'organisation de l'Enseignement.
En conséquence de cette loi, c'est donc sous la signature du Premier ministre et des ministres
concernés qu'a été publié, au JO du 2 avril et au BO n° 17 du 23 avril 2015, le décret n° 2015-372
du 31 mars 2015, déterminant le « Socle commun de connaissances, de compétences et de
culture ».
Comme l'indique la « notice », ce « décret prévoit un nouveau socle commun de connaissances, de
compétences et de culture destiné à remplacer le socle commun de connaissances et de
compétences actuellement en vigueur » et il est pris « en application de l'article 122-1-1 du Code
de l 'éducation dans sa rédaction issue de l'article 13 de la loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013
d'orientation et de programmation pour la refondation de l'École de la République », dite « loi
Peillon ».
La lecture du décret apprend que le nouveau Socle commun de connaissances, de compétences et
de culture est désormais composé de « cinq domaines de formation qui définissent les grands
enjeux de formation durant la scolarité obligatoire ». Mais ce que ne dit pas le décret, c'est que le
Gouvernement a décidé de supprimer la disposition, qui figurait jusque-là dans la loi, selon
laquelle : « parallèlement à l'acquisition du socle commun, d'autres enseignements sont dispensés
au cours de la scolarité obligatoire ».
On ne se dissimulera certes pas que, de 2005 à 2013, le mystérieux « socle commun », supposé
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répondre à toutes les plus nobles aspirations des Français à l' « efficacité » du système scolaire et à
sa « justice », n'a jamais fait autre chose que d'emprunter ses « piliers », ses « volets », ses
« domaines » à un même corpus doctrinal, celui des « principes » et des « recommandations »
européennes, notamment celles du 18 décembre 2006 sur les compétences-clés et la formation
tout au long de la vie. Ces présupposés devront être remis en cause, et, avec eux, le leurre du
consensus obtenu sur l'expression obscure de « socle commun ».
Mais le coup de force accompli, spécifiquement par l'article 13 de la « loi Peillon », contre la
Constitution de la République française, doit être dénoncé, combattu et annulé. Il est, dans la
République française, inacceptable, fût-ce au prix du sacrifice consenti d'une Assemblée, que
l'Exécutif, en lieu et place du Législatif, puisse disposer des principes de l'organisation de
l'Enseignement. Il est inacceptable que ce soit le Gouvernement qui se charge de fixer par décret la
nature du « socle commun », et cela sous le prétexte que, pour rendre « ce dernier efficace, c'est-
à-dire évolutif […] il ne faut pas le figer » (M. Yves Durand, première séance du vendredi 15 mars
2013 de l'Assemblée nationale). Sauf à reconnaître à chaque nouveau gouvernement la faculté de
réviser les (prétendus) «fondamentaux », il est inacceptable que l'un quelconque des
gouvernements, présents ou à venir, se charge de la définition des principes fondamentaux de la
réforme du collège, qui appartient au Peuple français, Assemblée nationale et Sénat réunis.
De l'affaiblissement de la loi résulte l'arbitraire ; de l'arbitraire résulte le sentiment de révolte, qui
contient le risque, inhérent à la stratégie choisie pour la conduite du processus en cause , d'un
conflit majeur.
II.- La définition des contenus de l'enseignement au Collège, ainsi que des programmes et des
horaires correspondants, doit appartenir à une autorité scientifique indépendante : or la loi de
2013 laisse comme seul interlocuteur au Gouvernement le Conseil Supérieur des Programmes.
Il n'est pas possible d'approuver la Ministre de l'Éducation nationale lorsqu'elle soutient que les
dispositions de la réforme devraient être acceptées parce que : « cette réforme, ses principes ont
été actés par le Parlement dans la loi de 2013 ». Car il n'appartient pas au Parlement d' « acter »
les principes d'une réforme de l'Enseignement, mais de les « déterminer », c'est-à-dire de les
« préciser », d'en «indiquer avec précision » « l'étendue, le sens », et cela en étant libre d'en
débattre. C'est seulement par abus que, le 15 mars 2013, en dépit des protestations de plusieurs
Députés, le Parlement a été réduit à « acter » le principe du socle commun, qu'il lui appartenait de
« déterminer », voire de contester.
Une fois la détermination des principes de la réforme soustraite au Parlement, à quelle instance
pouvait-il appartenir de jouer auprès du Gouvernement le rôle de l' « autorité indépendante »,
sachant que celle-ci devrait, selon le Ministre, commencer par fournir « la définition du nouveau
socle commun de connaissances, de compétences et de culture » avant de détailler les
« programmes scolaires qui lui sont liés, en l'occurrence ceux de l'école primaire et du collège » ? La
« loi Peillon » de 2013 a investi le CSP de cette responsabilité. Or le CSP compte 18 membres, dont
trois députés (2 appartenant actuellement à la majorité présidentielle), trois sénateurs (2
appartenant actuellement à la majorité présidentielle), deux membres du Conseil économique,
social et environnemental, et 10 membres nommés par le Ministre, qui désigne aussi le président
et le vice-président, et qui met à la disposition du CSP « un secrétaire général assisté de chargés de
mission pour assurer l’organisation, la coordination et le suivi des travaux ». Le Ministre enfin
gouverne les travaux du CSP par une lettre de mission et par des lettres correspondant à des
« commandes »- celles qui sont actuellement en vigueur ayant été rédigées par M. Vincent
Peillon.
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Faut-il s'étonner si, dans un domaine qui concerne les citoyens en tant que tels, les protestations
se multiplient contre le tête-à-tête d'un Gouvernement avec un Conseil, lequel, faut-il le préciser,
ne publie pas de comptes rendus de ses débats ? Chargés par le Gouvernement de représenter à
la fois le Parlement, la société civile, les milieux économiques, les milieux scientifiques, les 18
membres de ce Conseil n'ont, si l'on en croit le témoignage de M. Alain Boissinot après sa
démission intervenue le 9 juin 2014, pas pour autant échappé à des pressions exercées par ceux
qui se présentent comme les militants historiques du socle commun. Les membres du CSP n'ont
sans doute fini par accoucher de textes délirants, Charte des programmes et Socle commun de
connaissances, de compétences et de culture compris, que parce qu'il est impossible de produire
des textes sensés au titre d'une réforme qui n'est que l'instrument d'une inavouable guerre totale
contre les disciplines d'enseignement.
Chapitre par chapitre, à l'aide exclusive de tournures verbales, et au prix de très longues
circonlocutions qui évitent de prononcer des mots tabous, tels que « Histoire » , « Géographie »,
« Sciences de la Vie et de la Terre », « Instruction civique », le décret du 31 mars 2015 sur le
« socle commun » énumère des acquis correspondant à des modes de comportement : par
exemple, du Domaine 5 : les représentations du monde et de l'activité humaine, il est précisé qu'il
« implique enfin une réflexion sur soi et sur les autres, une ouverture à l'altérité , et contribue à la
construction de la citoyenneté, en permettant à l'élève d'aborder de façon éclairée de grands
débats du monde contemporain ». Au titre de ce Domaine 5, « l'élève identifie ainsi les grandes
questions et les principaux enjeux du développement humain, il est capable d'identifier les causes et
les conséquences des inégalités, les sources des conflits et les solidarités, ou encore les
problématiques mondiales concernant l'environnement, les ressources, les échanges, l'énergie, la
démographie et le climat. Il comprend également que les lectures du passé éclairent le présent et
permettent de l'interpréter . L'élève se repère dans l'espace à différentes échelles. Il comprend les
grands espaces physiques et humains [etc...] ».
Or les présupposés de cette programmatique sont inacceptables.
L'examen systématique de la contribution des différents « domaines » à « la construction de la
citoyenneté » ouvre la possibilité d'un contrôle idéologique sur les contenus des enseignements.
Ce contrôle est inacceptable.
Le remplacement de l'enseignement par une sorte de programmation des élèves est inacceptable.
Les acquis de l'élève sont énumérés comme le seraient les performances d'un objet ; mais il s'agit
d'un objet qui « comprend » ; et l'on s'inquiète de constater que le savoir réfléchi et rationnel qui
nourrit les disciplines d'enseignement ne soit jamais reconnu comme un bien de valeur absolue.
Les rédacteurs de ces textes ont-ils perdu tout sens de l'Humain ? Ont-ils un jour entrevu que
l'enseignement se déshonorerait de se concevoir comme l'action « efficace » d'un individu sur un
autre, et qu'il n'y a d'enseignement que lorsque se produit, à propos d'un « objet d'étude» un
échange, plus ou moins fructueux, entre des intelligences ?
Les « militants historiques du socle commun » feraient mieux de l'avouer : ils n'ont jamais réussi à
se former une idée commune du socle commun. Ils n'y parviendront pas, pour la raison qu'il
n'existe pas de « socle commun », et qu'ils ne voudront jamais consentir à reconnaître que cette
expression imagée n'a été dès son origine que l'instrument de la destruction de l'École de la
République. Or les théoriciens du « socle commun » annoncé dans le rapport annexé à la loi de
2013, de peur d'être confondus avec les partisans du « socle commun » de 2005, soupçonné de
conformité servile avec les politiques libérales dominantes, croient s'en distinguer suffisamment
par l'ajout de la « culture » aux « connaissances et compétences », et par une description plus
ambitieuse du « socle commun », au prix d'une débauche descriptive qui n'est pas sans rappeler
les prospectus commerciaux : « l'élève parle, communique,
argumente...adapte...découvre...s'exprime...utilise...pratique... écoute... ».
La notion vide du « socle commun » ne saurait traduire quelque « promesse républicaine » que ce
soit, puisqu'elle ne sert qu'à tenter de justifier la destruction du système national d'enseignement
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qui caractérise la République française. Sous le prétexte de l'autonomie des « équipes », les
contenus seront abandonnés à des instances locales qui pourront être contrôlées par les militants
historiques du socle commun, grâce à l'amputation des horaires des disciplines au profit des
« EPI » (enseignements pratiques interdisciplinaires ), et cela en violation de la liberté pédagogique
des professeurs, pourtant consacrée par la loi. L'instauration de hiérarchies locales caporalisées est
inacceptable.
Le rétablissement officiel de l'École de la République exige l'abandon officiel et effectif de la notion
de « socle commun ».
Le rôle de l'École de la République n'est pas de dispenser « un » savoir, ni même « des » savoirs,
mais d'organiser l'enseignement « du » savoir.
En France, enseigner est un devoir pour l'État. S'instruire est un droit. Une école qui n'instruirait
pas chacun au mieux de ses capacités serait radicalement injuste. Elle serait aussi inefficace.
La « loi Peillon » doit donc continuer d'être combattue jusqu'à son abrogation, et avec elle ce que
la Ministre a eu raison de qualifier, le 17 mai 2015, comme « un texte fondamental [.. .] qui enfin
faisait évoluer les statuts et les missions des enseignants » et qui, enfin, incluait dans leurs
obligations (et par conséquent dans les critères de leur évaluation, de leur avancement, de leur
rémunération) le fait de « travailler en équipe » et de « rencontrer les parents » : c'est la fameuse
réforme du métier qui instaure notamment les missions particulières et prévoit leur indemnisation
(décret n° 2014-940 du 20 août 2014, au JO du 23), décret auquel s'est ajouté entre-temps le
décret n° 2014-1377 du 18 novembre 2014 (au JO du 20) sur le suivi et l'accompagnement
pédagogique des élèves.
Car les textes constitutionnels français ont défini un système d'enseignement national, qui n'a pour
« socle commun » que la Constitution, et pour « objet commun » que le monde, le monde que,
depuis deux mille ans, organisent les différentes disciplines d'enseignement. Par l'étude de ces
disciplines d'enseignement, et parce qu'elles sont aussi des disciplines de recherche, l'élève
s'instruit à la source.
Au lendemain de la signature, par le Premier ministre, du décret et de l'arrêté portant réforme
du collège, comme citoyens et comme fonctionnaires de l'État, nous proclamons de nouveau
notre attachement à la Constitution de la République française. Nous condamnons les
dispositions paradoxales par lesquelles la loi dite de « refondation de l'École de la République »
du 8 juillet 2013, en son article 13, a soustrait à la Loi la détermination des principes
fondamentaux de l'Enseignement, et a permis la confiscation, au profit du Gouvernement, des
prérogatives du Parlement.
En conséquence, nous demandons la révocation du décret du 19 mai 2015 relatif à l'organisation
des enseignements au collège, ainsi que de l'arrêté du 19 mai 2015 relatif à l'organisation des
enseignements dans les classes de collège. Nous demandons la révocation des textes
réglementaires déjà publiés, notamment du décret du 20 août 2014 dit de « réforme du métier
», du décret du 31 mars 2015 relatif au socle commun, du décret du 18 novembre 2014 relatif au
suivi et à l’accompagnement pédagogique des élèves. Nous demandons l’abrogation de la loi dite
de « Refondation de l'École de la République ».
Pierre BLAZEVIC Geneviève ZEHRINGER
Agrégé de Physique Appliquée Agrégée de philosophie
Professeur des universités Professeur (H)
Directeur de l’ISTY
_________________
Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- alprechac2Expert
Luigi_B a écrit:Simple répétition des éléments de langage.
C'est pourtant tout le contraire qui a été affirmé aux associations...
On peut donc faire des heures de latin en retranchant sur l'horaire de français : visiblement cette question ne pose aucun problème à notre IA-IPR, pas plus que la possibilité que l'enseignement de complément ne puisse pas être proposé.
Je suis tout à fait d'accord avec toi ...
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Habillez vos petits ! Mise à jour 18/04/2022 :
https://www.neoprofs.org/t120915-vd-fille-6-mois-9-ans-sm-pb-maj-18-04-2022#4574437
- Luigi_BGrand Maître
hypermnestre a écrit:Tiens-nous au courant dès que tu obtiens une réponse ...
J'ai eu une réponse aujourd'hui même : https://twitter.com/MichelLussault/status/602857571674886144
Michel Lussault (CSP) a écrit:Je répète la réponse : la lettre de commande de V. Peillon au CSP sur les prgs n'incluait pas les enseignements optionnels. Donc logiquement, nous n'avons pas pour le cycle 4 inclus les LCA, pas plus que les dispositifs optionnels qui peuvent exister.
Mon commentaire :
- Si les enseignements optionnels ne sont pas inclus, adieu les "langues vivantes". Il s'agit ici des enseignements optionnels facultatifs. Bon, c'est pour parler vite, je suppose.
- Cette réponse m'avait déjà été donnée par Michel Lussault. La lettre de mission ne spécifiait rien de ce type : "formuler des propositions sur la conception et le contenu des enseignements dispensés aux élèves des écoles, des collèges et des lycées".
Il a donc bien fallu que quelqu'un fasse cette distinction. Je lui ai donc reposé la question : "Dès lors, qui a effectué cette distinction ? Le CSP ou le ministère ?"
Pas de réponse pour l'instant.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- ProvenceEnchanteur
Je viens de recevoir le message envoyé aux signataires de la pétition. Merci Luigi.
- AudreyOracle
Ah ok, tu me rassures Provence, après vous l'avoir envoyé, je n'ai rien reçu et j'ai eu peur que ça ait buggé!
- Luigi_BGrand Maître
Les envois doivent se faire par paquets, vu la quantité.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- AudreyOracle
Luigi_B a écrit:Les envois doivent se faire par paquets, vu la quantité.
Oui, mais comme Provence et moi étions dans les premiers signataires, c'est étonnant... bref, si tout le monde l'a, sauf moi, pas de souci! ;-)
- AsarteLilithEsprit sacré
Bizarre, j'ai signé et pouic
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- ProvenceEnchanteur
En fait, merci Audrey!Audrey a écrit:Ah ok, tu me rassures Provence, après vous l'avoir envoyé, je n'ai rien reçu et j'ai eu peur que ça ait buggé!
- AudreyOracle
Ah non non, Luigi a écrit le texte, j'ai juste copié-collé et appuyé sur le bouton pour envoyer! ;-)
- ProvenceEnchanteur
Audrey a écrit:Ah non non, Luigi a écrit le texte, j'ai juste copié-collé et appuyé sur le bouton pour envoyer! ;-)
Je te retire donc immédiatement mes remerciements!
- Récapitulatif: Actions pour sauver les langues anciennes dans la réforme du collège
- Réforme du collège : une pétition aussi "pour sauver l'italien".
- Langues : la LV2 sera étudiée dès la 5eme. Une heure d'anglais pourrait être supprimée.
- Réforme du Collège: enfin un signe d’intérêt pour cette réforme dans mon lycée.
- Projet de pétition pour les langues anciennes ? (récapitulatif au 6ème post de page 6)
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