Page 2 sur 2 • 1, 2
- Spinoza1670Esprit éclairé
En droit, la séquence peut fonctionner et la critique de V. Marchais porte sur le fait.
Cela peut fonctionner puisque le livre unique de Dumas amène de très bons résultats.
Mais créer l'équivalent de ce manuel structuré en construisant soi-même toutes ces séquences et, à travers la succession des séquences et des différentes séances de chaque séquence, faire en sorte qu'il y ait une progression structurée et cohérente dans chaque discipline (progression sans laquelle il ne peut pas y avoir d'acquisition raisonnée et pas d'apprentissage approfondi), relève de la mission impossible, d'où les dérives relevées en pratique par V. Marchais.
Le livre unique de Dumas-Collin est un édifice complexe et je vois mal un prof réussir à construire lui-même un tel édifice les premières années de sa carrière. Même pour un prof chevronné, je pense que ce n'est pas donné à tout le monde.
Exemple : progression de Lucien Dumas et Paul Collin, Le nouveau livre unique de français, Cours moyen :
Cela peut fonctionner puisque le livre unique de Dumas amène de très bons résultats.
Mais créer l'équivalent de ce manuel structuré en construisant soi-même toutes ces séquences et, à travers la succession des séquences et des différentes séances de chaque séquence, faire en sorte qu'il y ait une progression structurée et cohérente dans chaque discipline (progression sans laquelle il ne peut pas y avoir d'acquisition raisonnée et pas d'apprentissage approfondi), relève de la mission impossible, d'où les dérives relevées en pratique par V. Marchais.
Le livre unique de Dumas-Collin est un édifice complexe et je vois mal un prof réussir à construire lui-même un tel édifice les premières années de sa carrière. Même pour un prof chevronné, je pense que ce n'est pas donné à tout le monde.
Exemple : progression de Lucien Dumas et Paul Collin, Le nouveau livre unique de français, Cours moyen :
- DjinnNiveau 1
L'an dernier je travaillais en collège et je cloisonnais, d'un côté les activités lecture/vocabulaire/écriture et de l'autre les activités de langue grammaire/conjugaison/orthographe. Personnellement je n'arrive pas à voir pourquoi il serait particulièrement logique d'étudier le passé composé sur des textes en rapport avec les saisons... Par ailleurs je trouve que les élèves ont besoin de plus en plus de cadres et qu'ils s'y retrouvent mieux quand on cloisonne clairement les disciplines. Ainsi ils savaient qu'il y avait un jour de la semaine où nous faisions toujours une leçon de langue et que tel autre jour nous faisions de la littérature. Cette organisation semblait leur plaire.
- V.MarchaisEmpereur
Voilà.
Comme le dit Spinoza, le problème n'est pas la séquence en soi. Le Dumas, Les Gabet-Gillard et bien d'autres manuels ont fonctionné sur ce principe avec beaucoup de rigueur et une réelle efficacité des décennies durant (comme quoi, cette innovation est loin d'en être une). Il est certainement encore possible, en théorie, de bien travailler en séquences.
Pourquoi est-ce si difficile en pratique ?
Plusieurs raisons à mon avis.
La première, je pense, tient à une maîtrise disciplinaire bien moindre. Et je ne jette la pierre à personne en disant cela, ne m'excluant pas du lot. J'ai moi-même été très mal formée en grammaire, si même l'on peut dire que j'y ai été formée entre la linguistique pure de la fac et le trou noir de 'lIUFM.
Regardez la progression grammaticale du manuel de Dumas, juste ci-dessus : elle est irréprochable. En suivant cette progression pas à pas, les élèves pourront construire peu à peu une représentation ordonnée de la langue et de la syntaxe. Aujourd'hui, les professeurs de Lettres eux-mêmes sont si mal formés en grammaire qu'ils ne maîtrisent plus les enjeux des différentes notions, peinent à les enseigner autant qu'à les organiser. Jusqu'à ce que les programmes de 2009 les obligent à s'emparer de cette question, bien peu étaient capables d'élaborer une progression de grammaire digne de ce nom. La plupart se contentaient de distribuer les notions au fil de l'année en fonction des liens possibles avec leurs chapitres littéraires. D'où cette atomisation de la grammaire que j'évoquais, qui ne permet ni d'éclairer les notions les unes grâce aux autres, ni de faire système.
Ensuite, je crois que même un expert de sa discipline serait aujourd'hui bien en peine de refaire un petit Dumas.
J'ai beaucoup pratiqué de tels manuels. Ils sont efficaces à condition de commencer l'année à la première page et de dérouler la progression chapitre après chapitre sans jamais déroger à l'ordre établi. Qui, aujourd'hui, travaille ainsi, avec un ordre figé une bonne fois pour toutes, qui ne tiendrait compte ni du profil de la classe, ni des projets particuliers menés telle année (je ne vais pas étudier le théâtre au même moment si j'emmène mes élèves voir une représentation en octobre ou en mai, si je décide de travailler toute l'année avec un comédien...), ni des envies nouvelles, lesquelles nécessitent parfois de bousculer nos habitudes ? Personne, je crois.
Aussi, quelqu'un qui voudrait vraiment travailler en séquences thématiques, avec des leçons de grammaire traitant obligatoirement du thème en cours en littérature, devrait refaire perpétuellement ses exercices à cette fin. Il y en a peut-être que ça amuse, mais je trouve que c'est gaspiller beaucoup d'énergie que de réinventer perpétuellement la roue, quand cette énergie peut être employée à de vraies recherches pédagogiques (par exemple, je n'aurais jamais eu le temps de développer mon travail sur l'écriture si j'avais passé mon temps à refaire tous les ans toutes mes leçons de grammaire).
Faute de connaissances suffisamment solides en grammaire au moins, et sans pouvoir rien construire de pérenne, les amateurs de séquences en sont réduits à un perpétuel bricolage chronophage et hasardeux.
Comme le dit Spinoza, le problème n'est pas la séquence en soi. Le Dumas, Les Gabet-Gillard et bien d'autres manuels ont fonctionné sur ce principe avec beaucoup de rigueur et une réelle efficacité des décennies durant (comme quoi, cette innovation est loin d'en être une). Il est certainement encore possible, en théorie, de bien travailler en séquences.
Pourquoi est-ce si difficile en pratique ?
Plusieurs raisons à mon avis.
La première, je pense, tient à une maîtrise disciplinaire bien moindre. Et je ne jette la pierre à personne en disant cela, ne m'excluant pas du lot. J'ai moi-même été très mal formée en grammaire, si même l'on peut dire que j'y ai été formée entre la linguistique pure de la fac et le trou noir de 'lIUFM.
Regardez la progression grammaticale du manuel de Dumas, juste ci-dessus : elle est irréprochable. En suivant cette progression pas à pas, les élèves pourront construire peu à peu une représentation ordonnée de la langue et de la syntaxe. Aujourd'hui, les professeurs de Lettres eux-mêmes sont si mal formés en grammaire qu'ils ne maîtrisent plus les enjeux des différentes notions, peinent à les enseigner autant qu'à les organiser. Jusqu'à ce que les programmes de 2009 les obligent à s'emparer de cette question, bien peu étaient capables d'élaborer une progression de grammaire digne de ce nom. La plupart se contentaient de distribuer les notions au fil de l'année en fonction des liens possibles avec leurs chapitres littéraires. D'où cette atomisation de la grammaire que j'évoquais, qui ne permet ni d'éclairer les notions les unes grâce aux autres, ni de faire système.
Ensuite, je crois que même un expert de sa discipline serait aujourd'hui bien en peine de refaire un petit Dumas.
J'ai beaucoup pratiqué de tels manuels. Ils sont efficaces à condition de commencer l'année à la première page et de dérouler la progression chapitre après chapitre sans jamais déroger à l'ordre établi. Qui, aujourd'hui, travaille ainsi, avec un ordre figé une bonne fois pour toutes, qui ne tiendrait compte ni du profil de la classe, ni des projets particuliers menés telle année (je ne vais pas étudier le théâtre au même moment si j'emmène mes élèves voir une représentation en octobre ou en mai, si je décide de travailler toute l'année avec un comédien...), ni des envies nouvelles, lesquelles nécessitent parfois de bousculer nos habitudes ? Personne, je crois.
Aussi, quelqu'un qui voudrait vraiment travailler en séquences thématiques, avec des leçons de grammaire traitant obligatoirement du thème en cours en littérature, devrait refaire perpétuellement ses exercices à cette fin. Il y en a peut-être que ça amuse, mais je trouve que c'est gaspiller beaucoup d'énergie que de réinventer perpétuellement la roue, quand cette énergie peut être employée à de vraies recherches pédagogiques (par exemple, je n'aurais jamais eu le temps de développer mon travail sur l'écriture si j'avais passé mon temps à refaire tous les ans toutes mes leçons de grammaire).
Faute de connaissances suffisamment solides en grammaire au moins, et sans pouvoir rien construire de pérenne, les amateurs de séquences en sont réduits à un perpétuel bricolage chronophage et hasardeux.
- MUTISExpert
Une séance n'est pas une heure de cours ?Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Oui, "Chapitre", je garde. "Cours", chais pas, j'assimile ça à l'heure de cours je crois. .
Je ne comprends pas...
_________________
"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- lolo91260Niveau 3
MUTIS a écrit:Une séance n'est pas une heure de cours ?Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Oui, "Chapitre", je garde. "Cours", chais pas, j'assimile ça à l'heure de cours je crois. .
Je ne comprends pas...
Une séance peut durer 2h, je crois, si les objectifs sont les mêmes durant tout ce temps.
- JEMSGrand Maître
J'ai des séances qui durent plus d'une heure. Je ne suis pas professeur de Lettres, mais un thème = séquence. Une séquence comporte à minima 4 séances (cours + synthèse + vocabulaire/applications/auto-évaluation). Vient ensuite se greffer l'évaluation voire la remédiation. C'est un système rigide mais je m'y retrouve et les élèves aussi.
- KapellmeisterHabitué du forum
J'ai subi le ioufme mais je n'ai jamais pratiqué la séquence une fois titularisée. Beaucoup de bons élèves de collège m'ont avoué qu'ils ne s'y retrouvaient pas du tout en français, parce que "tout est mélangé dans le classeur (ou le cahier)", et qu'ils ont toutes les peines du monde à retrouver un point de grammaire ou d'orthographe spécifique lorsqu'il faut le réviser.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
MUTIS a écrit:Une séance n'est pas une heure de cours ?
Je ne comprends pas...
Sans doute, mais je n'emploie pas ce mot, moi.
- ProvenceEnchanteur
Kapellmeister a écrit:J'ai subi le ioufme mais je n'ai jamais pratiqué la séquence une fois titularisée. Beaucoup de bons élèves de collège m'ont avoué qu'ils ne s'y retrouvaient pas du tout en français, parce que "tout est mélangé dans le classeur (ou le cahier)", et qu'ils ont toutes les peines du monde à retrouver un point de grammaire ou d'orthographe spécifique lorsqu'il faut le réviser.
Même impression pour moi: je crois que cela complique le travail de tout le monde, élève comme professeur, sans plus-value.
Une de mes collègues, fana de la séquence pédagogique, passe un temps fou à faire écrire des sommaires et classer les cours.
- JPhMMDemi-dieu
Si, c'est le temps où le séant est posé.MUTIS a écrit:Une séance n'est pas une heure de cours ?Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Oui, "Chapitre", je garde. "Cours", chais pas, j'assimile ça à l'heure de cours je crois. .
Je ne comprends pas...
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- DjinnNiveau 1
JPhMM a écrit:Si, c'est le temps où le séant est posé.MUTIS a écrit:Une séance n'est pas une heure de cours ?Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Oui, "Chapitre", je garde. "Cours", chais pas, j'assimile ça à l'heure de cours je crois. .
Je ne comprends pas...
:lol:
Je n'aime pas non plus le terme "séance", ça me fait penser au cinéma, comme si je m'apprêtais à projeter un film, à faire du divertissement ou de l'animation....
- doubledeckerSage
Djinn a écrit:JPhMM a écrit:Si, c'est le temps où le séant est posé.MUTIS a écrit:
Une séance n'est pas une heure de cours ?
Je ne comprends pas...
:lol:
Je n'aime pas non plus le terme "séance", ça me fait penser au cinéma, comme si je m'apprêtais à projeter un film, à faire du divertissement ou de l'animation....
Bof, il y a un moyen tout simple pour ne pas avoir cette impression, suffit de se dire qu'on parle aussi d'une séance chez le dentiste.
_________________
If you're not failing every now and again it's a sign you're not doing anything very innovative (Woody Allen)
La boutique de LolaDragibus : des petites choses futiles et inutiles pour embellir la vie (p'tites bricoles en tissu, papier, crochet....) : venez y jeter un oeil 😊
- NuitsFidèle du forum
Provence a écrit:Kapellmeister a écrit:J'ai subi le ioufme mais je n'ai jamais pratiqué la séquence une fois titularisée. Beaucoup de bons élèves de collège m'ont avoué qu'ils ne s'y retrouvaient pas du tout en français, parce que "tout est mélangé dans le classeur (ou le cahier)", et qu'ils ont toutes les peines du monde à retrouver un point de grammaire ou d'orthographe spécifique lorsqu'il faut le réviser.
Même impression pour moi: je crois que cela complique le travail de tout le monde, élève comme professeur, sans plus-value.
Une de mes collègues, fana de la séquence pédagogique, passe un temps fou à faire écrire des sommaires et classer les cours.
J'ai eu les mêmes retours l'année ou j'ai dû utiliser la séquence.
En revanche, j'avais une année fais des cours de grammaire à part, organisés de manière logique ( enfin, je l'espère ), délivrés de manière explicite, accompagnés de bêtes exercices d'automatisation. Cela ne m'empêchait pas de réinvestir les notions étudiées dans mes cours de lecture / expression.
C'était avec des élèves " difficiles " ( on connaît tous la réalité derrière l'euphémisme ). Non seulement les élèves étaient contents parce qu'ils comprenaient ce que nous faisions et où nous allions, mais aussi les parents. La délégués des parents d'élèves était venue me voir à la fin d'un conseil de classe du troisième trimestre pour me dire " merci madame. Avec cette organisation, des parents qui d'habitude n'arrivent pas à accompagner leurs enfants en français parce qu'ils ne comprennent rien ont pu le faire cette fois-ci ".
Cette dame n'avait pas tenu de tels propos pour me complaire. Je partais à la fin de l'année et il y avait eu de très gros problème de gestion de classe ( j'utilise à dessein la tournure impersonnelle).
Bref, l'avantage du cloisonnement, à mon humble avis, c'est de permettre une meilleure lisibilité des cours, un meilleur accompagnement par les familles.
La séquence, telle que pratiquée aujourd'hui s'apparente en revanche à la confiscation des savoirs et à l'exclusion des parents dans le suivi de leurs enfants. Sans parler de l'atomisation des savoirs et du dévoiement des textes.
_________________
C'est dans l'intérêt de l'enfant.
- MUTISExpert
Oui, j'ai le même retour... Et en cloisonnant en partie + réinvestissement en lecture, comme tu le pratiques, tout le monde s'y retrouve beaucoup mieux... les élèves, les parents et... les profs...
_________________
"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- V.MarchaisEmpereur
Quand j'avais déclaré mes classes SLECC - il y a longtemps, avant la réforme de 2009 - et présenté le projet au CA, il y avait eu une sorte de bousculade chez les parents d'élèves : nombreux étaient ceux qui voulaient ce type d'enseignement pour leurs enfants.
- Spinoza1670Esprit éclairé
[Ceci n'est pas une pub]
SLECC : Le bon choix pour que la grammaire ne soit pas prise en grippe.
https://www.neoprofs.org/t55086p153-projet-slecc-nouvelle-formule#1846980
SLECC : Le bon choix pour que la grammaire ne soit pas prise en grippe.
https://www.neoprofs.org/t55086p153-projet-slecc-nouvelle-formule#1846980
_________________
« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
Page 2 sur 2 • 1, 2
- Vos questions de grammaire
- La note d'admissibilité au concours est-elle toujours nationale ou est-elle devenue académique ?
- USA : elle met son cours de primaire en ligne, et elle gagne... un million d'euros !
- 4eme - Une bonne élève me dit qu'elle ne pourra pas lire Dracula... car elle croit aux vampires.
- Réforme du collège : "La droite sait qu'elle est complice de ce qu'elle dénonce", lance Éric Zemmour
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum