- darty33Niveau 1
Bonjour,
Un groupe Facebook a été créé pour regrouper des hommages à nos professeurs de langues antiques, en ces temps difficiles pour eux.
N'hésitez pas à poster vos témoignages et à leur rendre hommage vous aussi !
https://www.facebook.com/groups/nosprofesseurslatingrec/
Un groupe Facebook a été créé pour regrouper des hommages à nos professeurs de langues antiques, en ces temps difficiles pour eux.
N'hésitez pas à poster vos témoignages et à leur rendre hommage vous aussi !
https://www.facebook.com/groups/nosprofesseurslatingrec/
Description du groupe a écrit:Un groupe pour laisser nos témoignages à nos professeurs de grec et de latin, qui, loin de ressembler à la caricature de vieux barbons professant devant des salles vides, diffusée par le gouvernement, nous ont ouvert l'accès à l'antiquité.
- AsarteLilithEsprit sacré
OUAIIIIIIIIIIIIS ! on nous aime enfin ! Merci ! J'en pleurerais presque de joie !
_________________
Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- AudreyOracle
Allez, j'exprime ici un gros chagrin...
La prof de grec que j'ai eue au lycée, que je vénérais, qui m'a confortée dans mon choix de devenir prof de LC à mon tour, est une personne dont j'ai découvert il y a peu que je ne la fréquenterais pour rien au monde dans un contexte personnel.
Anti-mariage pour tous, pour la reconduite à la frontière de tous les étrangers, je vous laisse deviner à quel parti politique va son affection...
Ca m'a foutu un coup.
La prof de grec que j'ai eue au lycée, que je vénérais, qui m'a confortée dans mon choix de devenir prof de LC à mon tour, est une personne dont j'ai découvert il y a peu que je ne la fréquenterais pour rien au monde dans un contexte personnel.
Anti-mariage pour tous, pour la reconduite à la frontière de tous les étrangers, je vous laisse deviner à quel parti politique va son affection...
Ca m'a foutu un coup.
- MarillionEsprit éclairé
Je suis en train de préparer une lettre à François H. (je vous laisse deviner :lol: ) et j'y cite le nom du professeur de Latin qui est à l'origine de ma vocation, M. Maz..... à Tulle. Je recopie cette lettre demain, la poste et la tweete aussi
- OudemiaBon génie
Est-ce que cela change quelque chose à ce qu'elle t'a appris ?Audrey a écrit:Allez, j'exprime ici un gros chagrin...
La prof de grec que j'ai eue au lycée, que je vénérais, qui m'a confortée dans mon choix de devenir prof de LC à mon tour, est une personne dont j'ai découvert il y a peu que je ne la fréquenterais pour rien au monde dans un contexte personnel.
Anti-mariage pour tous, pour la reconduite à la frontière de tous les étrangers, je vous laisse deviner à quel parti politique va son affection...
Ca m'a foutu un coup.
La personne privée n'est pas ce que tu aurais aimé qu'elle fût, mais elle reste un professeur exceptionnel, c'est ce dont tu avais besoin en tant qu'élève (et si rien de ses opinions n'a percé dans ses cours, c'est une preuve supplémentaire de ses qualités de professeur).
- e-WandererGrand sage
J'ai commencé le latin en 4e avec un homme qui n'avait pas de très grands talents de pédagogue : il suivait le manuel (au demeurant fort bien fait), point barre. Mais il était extrêmement gentil, on se sentait bien avec lui, donc on apprenait (n'en déplaise aux contempteurs des déclinaisons)… Ce n'est pas la peine d'en faire des tartines avec la bienveillance comme certains nous y invitent aujourd'hui. Les élèves savent très bien qui ils ont en face d'eux.
En 3e, l'horreur : une jeune prof qui faisait des crises d'autorité incompréhensibles et très violentes, pourtant avec une classe très facile, presque tout le monde a arrêté (on l'avait aussi en français, c'était épouvantable !).
Au lycée, dans une autre ville, j'ai eu le même prof pendant trois ans. Ch***tissime en cours, pas très liant, mais sérieux, et surtout il avait le mérite de choisir de très beaux textes (parfois hors des sentiers battus) : ça peut suffire. Je ne me souviens plus en détail, mais je me rappelle être tombé à l'oral du bac sur un texte d'Ausone. Ce prof (véritable sosie de Cicéron, c'était surprenant !) était proche de la retraite, n'avait plus trop la foi, mais suivait sa petite routine proprement. Nous respections cette probité.
En prépa, rien de bien folichon côté profs : c'était scolaire, fastidieux, pas forcément très efficace en dépit du grand nombre d'heures. J'ai davantage de souvenirs de la charmante demoiselle avec qui je faisais du petit latin et des siestes crapuleuses .
Et pour finir, Pierre Laurens, LE professeur. J'ai suivi son séminaire deux années de suite dans la petite bibliothèque de latin de la Sorbonne, avec sa mezzanine et des bouquins partout : davantage une causerie qu'un cours, à vrai dire, sans préoccupation de diplômes. On était là pour le plaisir de la découverte, et il validait le séminaire pour tous les étudiants qui venaient régulièrement. Ça se savait, bien sûr, et certains étudiants s'inscrivaient pour profiter de la situation. Mais je pense que plus d'un s'est retrouvé pris au piège : celui du savoir dispensé gratuitement, bien au-delà de la vulgarité d'un quelconque contrôle de connaissances. La révélation, avec le néo-latin, d'une langue merveilleuse et des richesses d'un nouveau continent. Le plaisir de réaliser de belles traductions en vers, d'écouter un homme passionné, esthète et vaguement dilettante, érudit mais jamais pédant. Il nous parlait de latin, bien sûr, mais aussi de ses séjours à Fiesole ou à Rome, de peinture, de musique, des entrées royales, de l'art des jardins etc. Il ne faisait évidemment pas de cours de grammaire ou d'exercices scolaires, mais il nous donnait envie, par son exemple, de produire un jour d'aussi belles traductions et donc de progresser. Je me suis amusé récemment, pour une édition critique, à traduire en alexandrins un poème liminaire latin sans grand intérêt. Simple exercice de style, mais c'était aussi sous ma plume une sorte d'hommage. En tout cas, j'ai aimé chez ce grand professeur la générosité et la curiosité (il m'a reçu plusieurs fois chez lui pour discuter de ma thèse, alors que rien ne l'y obligeait), cette ouverture et ce souci de l'élégance qui faisaient qu'on ne ressentait jamais la pratique du latin comme un repli ou une crispation, mais au contraire comme un élan ou un appétit. Je suis loin d'être un latiniste professionnel, mais j'ai toujours faim… :lol:
En 3e, l'horreur : une jeune prof qui faisait des crises d'autorité incompréhensibles et très violentes, pourtant avec une classe très facile, presque tout le monde a arrêté (on l'avait aussi en français, c'était épouvantable !).
Au lycée, dans une autre ville, j'ai eu le même prof pendant trois ans. Ch***tissime en cours, pas très liant, mais sérieux, et surtout il avait le mérite de choisir de très beaux textes (parfois hors des sentiers battus) : ça peut suffire. Je ne me souviens plus en détail, mais je me rappelle être tombé à l'oral du bac sur un texte d'Ausone. Ce prof (véritable sosie de Cicéron, c'était surprenant !) était proche de la retraite, n'avait plus trop la foi, mais suivait sa petite routine proprement. Nous respections cette probité.
En prépa, rien de bien folichon côté profs : c'était scolaire, fastidieux, pas forcément très efficace en dépit du grand nombre d'heures. J'ai davantage de souvenirs de la charmante demoiselle avec qui je faisais du petit latin et des siestes crapuleuses .
Et pour finir, Pierre Laurens, LE professeur. J'ai suivi son séminaire deux années de suite dans la petite bibliothèque de latin de la Sorbonne, avec sa mezzanine et des bouquins partout : davantage une causerie qu'un cours, à vrai dire, sans préoccupation de diplômes. On était là pour le plaisir de la découverte, et il validait le séminaire pour tous les étudiants qui venaient régulièrement. Ça se savait, bien sûr, et certains étudiants s'inscrivaient pour profiter de la situation. Mais je pense que plus d'un s'est retrouvé pris au piège : celui du savoir dispensé gratuitement, bien au-delà de la vulgarité d'un quelconque contrôle de connaissances. La révélation, avec le néo-latin, d'une langue merveilleuse et des richesses d'un nouveau continent. Le plaisir de réaliser de belles traductions en vers, d'écouter un homme passionné, esthète et vaguement dilettante, érudit mais jamais pédant. Il nous parlait de latin, bien sûr, mais aussi de ses séjours à Fiesole ou à Rome, de peinture, de musique, des entrées royales, de l'art des jardins etc. Il ne faisait évidemment pas de cours de grammaire ou d'exercices scolaires, mais il nous donnait envie, par son exemple, de produire un jour d'aussi belles traductions et donc de progresser. Je me suis amusé récemment, pour une édition critique, à traduire en alexandrins un poème liminaire latin sans grand intérêt. Simple exercice de style, mais c'était aussi sous ma plume une sorte d'hommage. En tout cas, j'ai aimé chez ce grand professeur la générosité et la curiosité (il m'a reçu plusieurs fois chez lui pour discuter de ma thèse, alors que rien ne l'y obligeait), cette ouverture et ce souci de l'élégance qui faisaient qu'on ne ressentait jamais la pratique du latin comme un repli ou une crispation, mais au contraire comme un élan ou un appétit. Je suis loin d'être un latiniste professionnel, mais j'ai toujours faim… :lol:
- User5899Demi-dieu
Je ne suis pas sur Facebook, alors je le fais ici.
Au lycée Thiers, M. Signoret qui m'a accueilli en grec sans que je fusse inscrit, en 1re, puis régulièrement en T. Je corresponds toujours avec lui, il a pris sa retraite avec notre classe en 83... M. Fouquet en grec d'HKH, chien fou et remarquable ciseleur de détails chez Eschyle, Homère ou Platon. M. Ercole en latin de KH, avec des thèmes latins magnifiques (chaque mot donné en correction avec 2 ou 3 références à Cicéron, des thèmes littéraires admirables, une rigueur en version qui m'a été utile jusqu'à l'agreg). Je lui dois une de mes fiertés, la meilleure note en thème à Ulm en 85 et à l'agreg en 88 et nous mangeons encore ensemble une fois ou deux par an.
Au lycée Thiers, M. Signoret qui m'a accueilli en grec sans que je fusse inscrit, en 1re, puis régulièrement en T. Je corresponds toujours avec lui, il a pris sa retraite avec notre classe en 83... M. Fouquet en grec d'HKH, chien fou et remarquable ciseleur de détails chez Eschyle, Homère ou Platon. M. Ercole en latin de KH, avec des thèmes latins magnifiques (chaque mot donné en correction avec 2 ou 3 références à Cicéron, des thèmes littéraires admirables, une rigueur en version qui m'a été utile jusqu'à l'agreg). Je lui dois une de mes fiertés, la meilleure note en thème à Ulm en 85 et à l'agreg en 88 et nous mangeons encore ensemble une fois ou deux par an.
- senzuNiveau 1
Lycée Thiers ? Thiers ? "Le boucher de la Commune", celui qui a écrasé la Commune dans le sang et qui a eu pour ministre spécialiste de la Colonisation : Jules Ferry ? On se sert de ce nom sanguinolent pour baptiser des lycées ?? "Lycée Thiers", ça fait peur quand même, je trouve, on se demande comment il pourrait en ressortir quelque-chose de bon pour cette société. Thiers, celui qui est allé voir les Royalistes pour s'allier avec eux en leur expliquant en quoi une "République Démocratique" sera beaucoup plus puissante pour protéger les intérêts des riches qu'une monarchie. Thiers, celui qui fit le plus gros boulot pour enfumer tout le monde sur le concept de République Démocratique et inverser le sens du mot Démocratie. Thiers, celui qui compris très tôt comment on pouvait aisément manipuler le concept de Suffrage universel...
Sinon je cherche personnellement à apprendre le Grec ancien et je galère pour trouver un connaisseur qui me donnerait des choses (bénévolement) vers chez moi (Montagnes Savoyardes côté Belledonnes).
Sinon je cherche personnellement à apprendre le Grec ancien et je galère pour trouver un connaisseur qui me donnerait des choses (bénévolement) vers chez moi (Montagnes Savoyardes côté Belledonnes).
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