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- Laurent HAZANNiveau 1
Après que leur autorité a été progressivement sapée, surtout au cours des quinze dernières années, les enseignants, et plus généralement les personnels de l'Education Nationale qui concourent à l'éducation et à la formation des élèves, ont été finalement renversés de leur piédestal entrainant dans leur chute la vénérable institution qu’ils représentent.
Nonobstant leur statut de fonctionnaires, ils sont désormais traités comme de vulgaires prestataires de services au service des parents consommateurs.
Comment expliquer le changement du statut des enseignants ?
L’État a-t-il programmé la mort de l’école publique ?
A qui la faute ?
I - Au Législateur d’abord qui n’a cessé de renforcer les droits des élèves et des parents tandis que dans le même temps il a considérablement augmenté les obligations des enseignants sans renforcer leurs droits, renversant ainsi un rapport de forces jusque-là favorable à ces derniers.
Si l’on a pu se réjouir de voir les parents collaborer davantage au processus éducatif, l’on ne peut aujourd’hui que regretter les abus commis par beaucoup dont on devrait s’inquiéter qu’au fil des années, ils ne soient plus une minorité.
Invités à pénétrer l’enceinte de l’école, les parents se sont progressivement organisés, le plus souvent en associations structurées et fortement politisées, et ont rapidement capté le pouvoir à des enseignants désorganisés, abandonnés et donc particulièrement vulnérables.
A tel point qu’il n’est plus anodin de voir certains parents faire la loi dans l’école de leurs chères progénitures jusqu’à faire arrêter ou déplacer ceux des enseignants qui ne trouvent pas grâce à leurs yeux.
Certains parents exercent un contrôle continu et oppressant sur les enseignants. Ils scrutent leur travail, leur méthode, leur comportement, leurs décisions, et exercent un insupportable droit d’ingérence qui déstabilise et fragilise les plus faibles. Les enseignants doivent désormais rendre compte et répondre de leurs actes devant le tribunal parental.
Et lorsque les parents sont insatisfaits ou simplement mécontents, ils le font immédiatement savoir. C’est alors le début de la fin pour l’enseignant mis en cause.
En effet, ils actionnent progressivement, et parfois cumulativement, les différents leviers dont ils disposent et contre lesquels même les plus solides des enseignants ne pourront in fine résister : avocats, autres parents, inspecteurs académiques, recteurs, et même Ministre !
Il arrive souvent que dès les premiers assauts, l’enseignant poursuivi abandonne le combat déjà épuisé par la rumeur et la calomnie.
Et les plus virulents des parents n’hésitent plus à rendre eux-mêmes justice ! On a vu ainsi se multiplier les atteintes à l’intégrité physique des enseignants par des parents qui n’avaient même pas l’excuse d’être des marginaux ou des cas sociaux.
Le nombre et la forme des agressions commises sur les enseignants en dit long sur le sort réservé aux enseignants et trahit outre la total inconscience, le sentiment d’impunité des parents.
Pour la majorité de ceux des parents qui commettent des violences sur les enseignants, ce n’est en effet que lorsqu’ils se retrouvent devant le tribunal correctionnel qu’ils réalisent – enfin – la gravité de leurs comportements notamment au regard de la peine encourue.
Faudra-t-il mettre les parents fautifs en prison pour qu’enfin reviennent le calme et la sérénité dans les écoles de la République ?
Et comment demander à des enfants de respecter l’école et les enseignants quand dans le même temps ils sont témoins de scènes de violences perpétrées par leurs parents contre leurs enseignants ?
Le putsch des parents a sonné la revanche des élèves. Trop longtemps soumis, trop longtemps avilis, on leur avait nié le droit d’exister, de s’exprimer, de revendiquer, et même de dénoncer les actes les plus horribles dont certains ont pu malheureusement être victimes.
Comme bien souvent, on a soigné le mal par le mal. En l’occurrence, on est passé d’un extrême à l’autre. Et pour cause puisque nous sommes désormais entrés dans un processus expiatoire qui nous conduit à ne plus douter et à ériger la parole de l’enfant en preuve incontestable avec présomption irréfragable de crédibilité. La conséquence est que dès qu’un enfant se prétend victime, l’enseignant est automatiquement perçu comme coupable et ne bénéficie plus de la présomption d’innocence.
Et il faudra souvent attendre la clairvoyance du juge pénal pour que l’enseignant soit rétabli dans son honneur.
II - A la hiérarchie ensuite, et en premier lieu aux inspecteurs de circonscriptions qui, eux mêmes soumis à une politique de résultats, n’hésitent pas à sacrifier leurs protégés sur l’autel des statistiques. La conséquence est qu’ils ne protègent plus leurs préposés. Ils sont devenus une chambre d’enregistrement des doléances des parents. Et comme ils sont allergiques aux problèmes de leurs enseignants, ils les règlent le plus souvent en déplaçant les enseignants visés…. lesquels, résignés et impuissants, n’ont pas d’autres choix que de s’exécuter….
Cette attitude assez largement répandue participe de la fragilisation des enseignants et tend à consolider la toute puissance des parents qui ont trouvé en la personne des inspecteurs des alliés résignés de poids.
III - Aux enseignants eux-mêmes enfin !
La défense des enseignants et de l’école publique, aussi noble soit-elle, ne doit souffrir aucune hypocrisie. S’il faut dénoncer les dérapages de certains parents et la défaillance de certains inspecteurs, il faut dans le même temps pouvoir affronter l’épreuve du miroir et s’obliger à une douloureuse mais nécessaire introspection. Beaucoup trop d’enseignants se sont laissés submergés par les parents sans broncher précipitant ainsi leur chute.
Les enseignants ne pourront recouvrer leur statut et l’autorité afférente que s’ils commencent par réagir ! Ils sont aidés et soutenus par des associations militantes, une majorité de parents et d’inspecteurs qui ne veulent pas laisser mourir l’école publique et les valeurs républicaines qu’elle véhicule depuis des décennies !
Conclusion :
La survie de l’école publique passe par une indispensable et urgente pacification des relations entre les différents acteurs de la vie scolaire.
Les enseignants ne sont plus tout puissant et c’est tant mieux ! Ils doivent désormais conjuguer avec les parents et c’est tant mieux !
Les parents doivent cesser de vouloir se substituer aux enseignants et tenir la place - importante - qui est la leur dans le respect de leurs droits mais également de leurs obligations.
Dans cette relation désormais horizontale, tous doivent comprendre qu’ils ont l’obligation de collaborer pleinement et utilement au processus éducatif s’ils souhaitent sauvegarder l’école publique et garantir l’intérêt suprême des enfants de la République.
Laurent HAZAN - avocat - www.laurenthazan-avocat.fr
Nonobstant leur statut de fonctionnaires, ils sont désormais traités comme de vulgaires prestataires de services au service des parents consommateurs.
Comment expliquer le changement du statut des enseignants ?
L’État a-t-il programmé la mort de l’école publique ?
A qui la faute ?
I - Au Législateur d’abord qui n’a cessé de renforcer les droits des élèves et des parents tandis que dans le même temps il a considérablement augmenté les obligations des enseignants sans renforcer leurs droits, renversant ainsi un rapport de forces jusque-là favorable à ces derniers.
Si l’on a pu se réjouir de voir les parents collaborer davantage au processus éducatif, l’on ne peut aujourd’hui que regretter les abus commis par beaucoup dont on devrait s’inquiéter qu’au fil des années, ils ne soient plus une minorité.
Invités à pénétrer l’enceinte de l’école, les parents se sont progressivement organisés, le plus souvent en associations structurées et fortement politisées, et ont rapidement capté le pouvoir à des enseignants désorganisés, abandonnés et donc particulièrement vulnérables.
A tel point qu’il n’est plus anodin de voir certains parents faire la loi dans l’école de leurs chères progénitures jusqu’à faire arrêter ou déplacer ceux des enseignants qui ne trouvent pas grâce à leurs yeux.
Certains parents exercent un contrôle continu et oppressant sur les enseignants. Ils scrutent leur travail, leur méthode, leur comportement, leurs décisions, et exercent un insupportable droit d’ingérence qui déstabilise et fragilise les plus faibles. Les enseignants doivent désormais rendre compte et répondre de leurs actes devant le tribunal parental.
Et lorsque les parents sont insatisfaits ou simplement mécontents, ils le font immédiatement savoir. C’est alors le début de la fin pour l’enseignant mis en cause.
En effet, ils actionnent progressivement, et parfois cumulativement, les différents leviers dont ils disposent et contre lesquels même les plus solides des enseignants ne pourront in fine résister : avocats, autres parents, inspecteurs académiques, recteurs, et même Ministre !
Il arrive souvent que dès les premiers assauts, l’enseignant poursuivi abandonne le combat déjà épuisé par la rumeur et la calomnie.
Et les plus virulents des parents n’hésitent plus à rendre eux-mêmes justice ! On a vu ainsi se multiplier les atteintes à l’intégrité physique des enseignants par des parents qui n’avaient même pas l’excuse d’être des marginaux ou des cas sociaux.
Le nombre et la forme des agressions commises sur les enseignants en dit long sur le sort réservé aux enseignants et trahit outre la total inconscience, le sentiment d’impunité des parents.
Pour la majorité de ceux des parents qui commettent des violences sur les enseignants, ce n’est en effet que lorsqu’ils se retrouvent devant le tribunal correctionnel qu’ils réalisent – enfin – la gravité de leurs comportements notamment au regard de la peine encourue.
Faudra-t-il mettre les parents fautifs en prison pour qu’enfin reviennent le calme et la sérénité dans les écoles de la République ?
Et comment demander à des enfants de respecter l’école et les enseignants quand dans le même temps ils sont témoins de scènes de violences perpétrées par leurs parents contre leurs enseignants ?
Le putsch des parents a sonné la revanche des élèves. Trop longtemps soumis, trop longtemps avilis, on leur avait nié le droit d’exister, de s’exprimer, de revendiquer, et même de dénoncer les actes les plus horribles dont certains ont pu malheureusement être victimes.
Comme bien souvent, on a soigné le mal par le mal. En l’occurrence, on est passé d’un extrême à l’autre. Et pour cause puisque nous sommes désormais entrés dans un processus expiatoire qui nous conduit à ne plus douter et à ériger la parole de l’enfant en preuve incontestable avec présomption irréfragable de crédibilité. La conséquence est que dès qu’un enfant se prétend victime, l’enseignant est automatiquement perçu comme coupable et ne bénéficie plus de la présomption d’innocence.
Et il faudra souvent attendre la clairvoyance du juge pénal pour que l’enseignant soit rétabli dans son honneur.
II - A la hiérarchie ensuite, et en premier lieu aux inspecteurs de circonscriptions qui, eux mêmes soumis à une politique de résultats, n’hésitent pas à sacrifier leurs protégés sur l’autel des statistiques. La conséquence est qu’ils ne protègent plus leurs préposés. Ils sont devenus une chambre d’enregistrement des doléances des parents. Et comme ils sont allergiques aux problèmes de leurs enseignants, ils les règlent le plus souvent en déplaçant les enseignants visés…. lesquels, résignés et impuissants, n’ont pas d’autres choix que de s’exécuter….
Cette attitude assez largement répandue participe de la fragilisation des enseignants et tend à consolider la toute puissance des parents qui ont trouvé en la personne des inspecteurs des alliés résignés de poids.
III - Aux enseignants eux-mêmes enfin !
La défense des enseignants et de l’école publique, aussi noble soit-elle, ne doit souffrir aucune hypocrisie. S’il faut dénoncer les dérapages de certains parents et la défaillance de certains inspecteurs, il faut dans le même temps pouvoir affronter l’épreuve du miroir et s’obliger à une douloureuse mais nécessaire introspection. Beaucoup trop d’enseignants se sont laissés submergés par les parents sans broncher précipitant ainsi leur chute.
Les enseignants ne pourront recouvrer leur statut et l’autorité afférente que s’ils commencent par réagir ! Ils sont aidés et soutenus par des associations militantes, une majorité de parents et d’inspecteurs qui ne veulent pas laisser mourir l’école publique et les valeurs républicaines qu’elle véhicule depuis des décennies !
Conclusion :
La survie de l’école publique passe par une indispensable et urgente pacification des relations entre les différents acteurs de la vie scolaire.
Les enseignants ne sont plus tout puissant et c’est tant mieux ! Ils doivent désormais conjuguer avec les parents et c’est tant mieux !
Les parents doivent cesser de vouloir se substituer aux enseignants et tenir la place - importante - qui est la leur dans le respect de leurs droits mais également de leurs obligations.
Dans cette relation désormais horizontale, tous doivent comprendre qu’ils ont l’obligation de collaborer pleinement et utilement au processus éducatif s’ils souhaitent sauvegarder l’école publique et garantir l’intérêt suprême des enfants de la République.
Laurent HAZAN - avocat - www.laurenthazan-avocat.fr
- User21714Expert spécialisé
"Les enseignants sont au service des enfants comme les caissières sont au service des clients."
M. RAOULT, président en titre de la FCPE...
Tout est dit!
M. RAOULT, président en titre de la FCPE...
Tout est dit!
- rodinNiveau 4
Il faut mentionner que de plus en plus (en tout cas dans le supérieur) on ne parle plus d'élèves ou d'étudiants mais d'usagers, un choix lexical qui en dit beaucoup...
- rodinNiveau 4
M. Hazan, vous qui êtes avocat, que suggérez-vous à la fois pour que les enseignants ou les établissements, de plus en plus mis en cause devant la justice pour des affaires qui pourraient très bien être réglées en interne, puissent se défendre en justice face à des parents vindicatifs; et pour permettre aux professeurs, victimes d'incivilités à répétition ou de mises en cause systématiques de leurs compétences de la part de parents ou mêmes d'élèves, de se défendre en justice quand leur administration traîne des pieds pour administrer la moindre sanction ou offre tellement de voies de recours ou de procédures dilatoires que la sanction se retrouve privée de toute efficacité ?
- LefterisEsprit sacré
Je pense aussi que beaucoup d'enseignants se laissent faire, ne réagissent pas, intègrent le principe qu'ils ne sont plus cadres A et libre se leur méthodes, mais employés de base, ne tapent pas du poing sur la table quand des parents se lancent impunément dans des diatribes en conseil de classe contre un professeur, hésitent à attaquer des parents pour diffamation , à déposer plainte contre des élèves (j'ai vu des cas de dissuasion, et des cas où des collègues tiennent bon).
Evidemment, il y a une dose de chaque problème décrit plus haut, mais cette oppression grandissante vient aussi du laisser faire, d'une sorte de servitude volontaire. J'ai été extrêmement surpris , en me reconvertissant après une autre carrière , de trouver la mentalité que j'ai trouvée, que j'imaginais bien différente et plus combative.
Evidemment, il y a une dose de chaque problème décrit plus haut, mais cette oppression grandissante vient aussi du laisser faire, d'une sorte de servitude volontaire. J'ai été extrêmement surpris , en me reconvertissant après une autre carrière , de trouver la mentalité que j'ai trouvée, que j'imaginais bien différente et plus combative.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- archebocEsprit éclairé
"Après que leur autorité ait été progressivement sapée"
Cela commence mal.
=> "Après que leur autorité a été progressivement sapée"
(proposition d'amélioration)
Cela commence mal.
=> "Après que leur autorité a été progressivement sapée"
(proposition d'amélioration)
- OlympiasProphète
Tout à fait. Sans compter que certains collègues sont des professionnels quand il faut râler et des petits enfants quand il faut agir.Lefteris a écrit:Je pense aussi que beaucoup d'enseignants se laissent faire, ne réagissent pas, intègrent le principe qu'ils ne sont plus cadres A et libre se leur méthodes, mais employés de base, ne tapent pas du poing sur la table quand des parents se lancent impunément dans des diatribes en conseil de classe contre un professeur, hésitent à attaquer des parents pour diffamation , à déposer plainte contre des élèves (j'ai vu des cas de dissuasion, et des cas où des collègues tiennent bon).
Evidemment, il y a une dose de chaque problème décrit plus haut, mais cette oppression grandissante vient aussi du laisser faire, d'une sorte de servitude volontaire. J'ai été extrêmement surpris , en me reconvertissant après une autre carrière , de trouver la mentalité que j'ai trouvée, que j'imaginais bien différente et plus combative.
- OlympiasProphète
Dans mes bras, j'allais le dire !archeboc a écrit:"Après que leur autorité ait été progressivement sapée"
Cela commence mal.
=> "Après que leur autorité a été progressivement sapée"
(proposition d'amélioration)
- rodinNiveau 4
Laurent HAZAN a écrit:
Et il faudra souvent attendre la clairvoyance du juge pénal pour que l’enseignant soit rétabli dans son honneur.
La clairvoyance... parlons-en: http://www.leparisien.fr/faits-divers/le-professeur-condamne-pour-une-gifle-ne-fera-pas-appel-19-08-2008-156331.php
D'ailleurs comme l'a rappelé un avocat les juges ont une connaissance très lointaine, et très approximative, de l'EN d'aujourd'hui, ce qui peut expliquer qu'ils aient pris une décision qui en pure théorie correspond peut-être aux peines prévues dans leur Dalloz mais qui fait totalement l'impasse sur le contexte de l'affaire: un homme vieillissant et occasionnellement placé en congé maladie, au foie rongé par l'alcool, face à des gaillards qui ont parfois la même carrure qu'un adulte et qui en jouent en se plaçant dans des rapports de force permanents dans le but de faire craquer, justement:
Une occasion importante vient d’être manquée pour l’autorité judiciaire de rappeler également solennellement son devoir de protection à l’égard des enseignants victimes des risques de leur métier exercé dans des conditions de plus en plus difficiles. »
Un autre commentaire est intéressant car il monte que certains adultes sont encore des gamins dans leur tête qui croient que chaque professeur est un croque-mitaine affiché ou un sadique en puissance dont le seul but dans la vie est de battre un record d'heures de colle, de gifles ou autres violences:
Néanmoins je suis heureuse que l’impunité du corps professoral soit belle et bien terminée. Agée de 25 ans, j’ai de très mauvais souvenirs de mes années de scolarité où j’ai souvent subi une violence psychologique pernicieuse (dévalorisation, insultes...) de la part de professeurs ivres de leur toute-puissance.
Cela pourrait expliquer que certains parents, avec un effet à retardement, se servent de prétendus abus sur leurs enfants pour se venger des sanctions, méritées ou imaginées, qu'ils ont subies eux-mêmes plus jeunes...
Même le dernier commentaire (signé Claude Pelletier), qui prétend qu'une bonne baffe est une violence passible du tribunal, est obligé de reconnaître que les sanctions contre les professeurs n'ont de toute façon aucune vocation à être médiatisées (ce qui ne peut que nuire au professeur). Dans l'affaire de Berlaimont, non seulement le parent d'élève a voulu saisir la justice immédiatement au lieu d'attendre l'issue d ela procédure disciplinaire initiée dans le collège, mais en plus le procureur lui-même a refusé la procédure abrégée et confidentielle applicable dans cette affaire ("plaider-coupable" sans audience publique) pour exiger un procès public, avec au menu présence de la PQR dans la salle d'audience pour ne pas manquer une miette du réquisitoire constitué uniquement d'éléments à charge... La peine prononcée, même excessive (une peine d'amende ferme) pèse finalement bien peu face aux frais de justice mais aussi face à l'honneur perdu d'un enseignant irréprochable (sans compter ses frais de justice), alors que l'élève insolent peut quant à lui compter sur une popularité inégalée qui lui donne jusqu'au bac une image de caïd et une sorte de "permis d'insulter" dont il ne s'est peut-être pas privé d'user !
Et pour finir sur une note d'humour
- DaphnéDemi-dieu
rodin a écrit:
Et pour finir sur une note d'humour
Très bon :lol:
- JPhMMDemi-dieu
Ils peuvent se gratter.Thierry30 a écrit:"Les enseignants sont au service des enfants comme les caissières sont au service des clients."
M. RAOULT, président en titre de la FCPE...
Tout est dit!
Même pas en rêve.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Benji-XNiveau 8
rodin a écrit:Il faut mentionner que de plus en plus (en tout cas dans le supérieur) on ne parle plus d'élèves ou d'étudiants mais d'usagers, un choix lexical qui en dit beaucoup...
Dans les bouquins de droit public, on parle d'usagers à partir du moment où c'est un service public. Et comme, l'école, le collège ou le lycée sont des services publics.
- ZapponsNiveau 7
Laurent HAZAN a écrit:Certains parents exercent un contrôle continu et oppressant sur les enseignants. Ils scrutent leurs travails, leurs méthodes, leurs comportements, leurs décisions
:shock: :shock: :shock:
- cléoNiveau 9
Benji-X a écrit:rodin a écrit:Il faut mentionner que de plus en plus (en tout cas dans le supérieur) on ne parle plus d'élèves ou d'étudiants mais d'usagers, un choix lexical qui en dit beaucoup...
Dans les bouquins de droit public, on parle d'usagers à partir du moment où c'est un service public. Et comme, l'école, le collège ou le lycée sont des services publics.
Tout le monde n'est pas d'accord avec cette idée. A la base, non, l'école n'est pas un service public.
- User25249Niveau 5
rodin a écrit:
... alors que l'élève insolent peut quant à lui compter sur une popularité inégalée qui lui donne jusqu'au bac une image de caïd et une sorte de "permis d'insulter" dont il ne s'est peut-être pas privé d'user ! ...
Mais p :censure: de b :censure: de m :censure: ils peuvent pas faire leur boulot les parents ?
Si moi j'avais pris une baffe par un professeur, ma mère m'en aurait donné le double, et mon père, encore le double de ma mère, le tout sans même chercher à comprendre le pourquoi de cet acte du professeur. Le genre de mésaventure qu'on ne provoque qu'une fois, ou jamais.
Triste époque. Je plains notre collègue du nord :injuste:
- User5899Demi-dieu
Vu la justesse du propos, je ne me suis pas occupé des coquilles, chose que je pratique en direction d'enseignants qui, en plus de ne pas maîtriser leurs disciplines, favorisent par leur pusillanimité la dégringolade de notre métier.archeboc a écrit:"Après que leur autorité ait été progressivement sapée"
Cela commence mal.
=> "Après que leur autorité a été progressivement sapée"
(proposition d'amélioration)
- InvitéInvité
cléo a écrit:Benji-X a écrit:rodin a écrit:Il faut mentionner que de plus en plus (en tout cas dans le supérieur) on ne parle plus d'élèves ou d'étudiants mais d'usagers, un choix lexical qui en dit beaucoup...
Dans les bouquins de droit public, on parle d'usagers à partir du moment où c'est un service public. Et comme, l'école, le collège ou le lycée sont des services publics.
Tout le monde n'est pas d'accord avec cette idée. A la base, non, l'école n'est pas un service public.
Il y a aussi des gens qui sont contre l'idée même de service public... Que veut dire "à la base" ? Si cela fait allusion aux quelques fonctions régaliennes des sociétés anciennes c'est tout de même un parti pris...
- User5899Demi-dieu
C'est vous qui le dites. Moi, quand j'y suis entré, on m'a dit justement, "pas service public, mais institution".Benji-X a écrit:Dans les bouquins de droit public, on parle d'usagers à partir du moment où c'est un service public. Et comme, l'école, le collège ou le lycée sont des services publics.
J'ai un peu de mal à voir en quoi nous travaillerions pour un service public...
- InvitéInvité
Cripure a écrit:C'est vous qui le dites. Moi, quand j'y suis entré, on m'a dit justement, "pas service public, mais institution".Benji-X a écrit:Dans les bouquins de droit public, on parle d'usagers à partir du moment où c'est un service public. Et comme, l'école, le collège ou le lycée sont des services publics.
J'ai un peu de mal à voir en quoi nous travaillerions pour un service public...
Dans le sens où nous mettons en œuvre un service d'intérêt général pris en charge par la puissance publique. Ce n'est pas une définition acceptable ?
- User5899Demi-dieu
Non. Un service public ne répond pas, dans mon esprit, à une obligation légale, par exemple.Tamerlan a écrit:Cripure a écrit:C'est vous qui le dites. Moi, quand j'y suis entré, on m'a dit justement, "pas service public, mais institution".Benji-X a écrit:Dans les bouquins de droit public, on parle d'usagers à partir du moment où c'est un service public. Et comme, l'école, le collège ou le lycée sont des services publics.
J'ai un peu de mal à voir en quoi nous travaillerions pour un service public...
Dans le sens où nous mettons en œuvre un service d'intérêt général pris en charge par la puissance publique. Ce n'est pas une définition acceptable ?
- JPhMMDemi-dieu
Vue ?Cripure a écrit:Vu la justesse du propos, je ne me suis pas occupé des coquilles, chose que je pratique en direction d'enseignants qui, en plus de ne pas maîtriser leurs disciplines, favorisent par leur pusillanimité la dégringolade de notre métier.archeboc a écrit:"Après que leur autorité ait été progressivement sapée"
Cela commence mal.
=> "Après que leur autorité a été progressivement sapée"
(proposition d'amélioration)
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- User5899Demi-dieu
Non, c'est comme ci-joint, ou vive... Mais sur le fond, vous avez raison... En fait, on lit d'ordinaire "ayant vu..., je"JPhMM a écrit:Vue ?Cripure a écrit:Vu la justesse du propos, je ne me suis pas occupé des coquilles, chose que je pratique en direction d'enseignants qui, en plus de ne pas maîtriser leurs disciplines, favorisent par leur pusillanimité la dégringolade de notre métier.archeboc a écrit:"Après que leur autorité ait été progressivement sapée"
Cela commence mal.
=> "Après que leur autorité a été progressivement sapée"
(proposition d'amélioration)
- JPhMMDemi-dieu
Merci.
Je me fais avoir à chaque fois avec ce genre de règles grammaticales.
Je me fais avoir à chaque fois avec ce genre de règles grammaticales.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- InvitéInvité
Cripure a écrit:Non. Un service public ne répond pas, dans mon esprit, à une obligation légale, par exemple.Tamerlan a écrit:Cripure a écrit:
C'est vous qui le dites. Moi, quand j'y suis entré, on m'a dit justement, "pas service public, mais institution".
J'ai un peu de mal à voir en quoi nous travaillerions pour un service public...
Dans le sens où nous mettons en œuvre un service d'intérêt général pris en charge par la puissance publique. Ce n'est pas une définition acceptable ?
Pouvez-vous préciser? Je suis plutôt sur ce genre de définitions :
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/notion-service-public.html
https://www.alternatives-economiques.fr/Dictionnaire_fr_52__def1362.html
- User5899Demi-dieu
EDF me fournit un service pris en charge par la puissance publique : je puis refuser ce service et ne rien lui demander. Pour l'école, elle est obligatoire jusqu'à 16 ans et si je n'y envoie pas mes gosses, je suis obligé de faire ce qu'elle fait. Est-ce alors un service ?Tamerlan a écrit:Cripure a écrit:Non. Un service public ne répond pas, dans mon esprit, à une obligation légale, par exemple.Tamerlan a écrit:
Dans le sens où nous mettons en œuvre un service d'intérêt général pris en charge par la puissance publique. Ce n'est pas une définition acceptable ?
Pouvez-vous préciser? Je suis plutôt sur ce genre de définitions :
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/approfondissements/notion-service-public.html
https://www.alternatives-economiques.fr/Dictionnaire_fr_52__def1362.html
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