- ShajarVénérable
Article de Thomas Messias, professeur de maths, sur Slate.fr
(Pour mémoire, Thomas Messias avait déjà fait polémique sur néo... https://www.neoprofs.org/t83254-thomas-messias-enseignant-oui-jai-des-chouchous-et-je-note-a-la-tete-du-client-slate)
On le sait depuis de trop nombreuses années: nos jeunes pousses ne brillent pas par leurs résultats en mathématiques. Les résultats du dernier test Pisa ont apporté des résultats très mitigés et guère surprenants: en maths, la France n’est que 25e sur 65 pays participants. Du test Pisa au DNB (diplôme national du brevet) 2014, la conclusion est la même: les élèves français peinent à mettre en application les notions qui leurs sont enseignées. Ce qui n’est guère étonnant.
Ce qui se produit en classe de troisième relève du paradoxe le plus aberrant. Depuis 2013, l’épreuve de mathématiques du brevet a changé. Auparavant, elle se présentait en trois parties, toutes notées sur 12 points: activités géométriques, activités numériques, problème. Quatre points concernant la bonne tenue et rédaction de la copie venaient compléter la note sur 40. D’une manière générale, réussir l’épreuve revenait à appliquer des techniques mises en œuvre au cours des années de collège, au gré d’exercices souvent peu innovants. Thalès, Pythagore, l’algorithme d’Euclide: savoir appliquer les grands classiques sur des exemples standards permettait d’accéder sans trop de difficultés à une note acceptable.
Mais parce qu’il fallait pousser nos élèves à prendre davantage d’initiatives et à se montrer moins scolaires, l’épreuve a donc changé il y a deux ans.
[...]
En toute logique, qui dit refonte de l’épreuve de mathématiques du brevet dit refonte de l’enseignement des mathématiques en collège (ou, au minimum, en classe de troisième). Sauf que, sur ce plan, il ne s’est rien passé. Absolument rien.
[...]
Bien sûr, certains enseignants quatre étoiles ont eux-mêmes fait preuve d’un esprit d’initiative admirable en se livrant à des expérimentations pédagogiques poussées de façon à livrer un enseignement adapté. Pendant ce temps, les profs de ma trempe, à savoir ceux qui ne se sentent pas capables de réinventer leurs pratiques de fond en comble sans qu’on leur tienne la main, ont continué à travailler comme si l’épreuve du brevet n’avait pas changé, en croisant les doigts pour que ça passe. Et badaboum. Ça n’est pas passé.
[...]
Seuls avec nos élèves la plupart du temps, nous n’avons pas d’enseignants référents ou de grands chefs pédagogues auxquels demander un avis sur les méthodes que nous pourrions avoir envie d’expérimenter. Les inspecteurs ont beau nous assurer de leur disponibilité en cas de besoin, il est clairement impossible de leur demander de nous rendre visite quand bon nous semble pour donner leur avis sur telle ou telle façon de faire. Il faut donc modifier sa façon d’enseigner seul dans son coin, avec pour seul avis celui des élèves, pas toujours ravis à l’idée de jouer les cobayes.
[...]
Tant pis pour la beauté des cours magistraux sur les grandes notions mathématiques, qui font plaisir aux professeurs mais ont tendance à assommer les élèves: il nous faut désormais réfléchir en termes de besoins à court terme (l’épreuve du brevet) et à plus long terme (la vie courante). Pourquoi pas en suivant le modèle que s’apprête à adopter la Finlande, qui veut abandonner les matières au profit des «sujets».
Ce modèle finlandais est totalement dans le bon esprit. Appliquer mille fois le théorème de Pythagore dans le triangle ABC, c’est bien, mais l’utiliser à bon escient pour calculer la longueur d’un toit et en déduire le nombre de tuiles nécessaires, c’est mieux.
Plus jamais les profs de maths n’entendront le fameux «Et le cosinus, à quoi ça sert en vrai?» si justement, dès le départ, l’objectif est de s’ancrer dans le réel pour en dégager ensuite des besoins mathématiques. Pour que les collégiens deviennent de jeunes actifs indépendants et innovants, capables de ne compter que sur eux-mêmes si besoin et de mener à bien des projets concrets, il convient de les responsabiliser le plus tôt possible.
(Pour mémoire, Thomas Messias avait déjà fait polémique sur néo... https://www.neoprofs.org/t83254-thomas-messias-enseignant-oui-jai-des-chouchous-et-je-note-a-la-tete-du-client-slate)
- Al9Niveau 10
Je partage le constat mais pas forcément la réponse à apporter...
L'intérêt du brevet ancienne version est qu'on évaluait des mathématiques pour des mathématiques, de manière assez standardisé. On évaluait la capacité (à mon sens) d'un élève à avoir compris son cours de maths et le retranscrire. En gros, a-t-il les bases ?
Maintenant, on évalue pas ce que l'élève est capable de faire en maths mais on lui demande d'être capable d'analyser une situation pour en extraire les maths et en faire (quand il y en a...).
A mon avis, on pourra changer ce qu'on voudra, les prochains résultats seront pires.
Je fais part de mon expérience, et ce n'est pas une référence loin de là.
Je fais faire des tâches complexes et des problèmes ouverts (en gros des maths contextualisés avec prise d'informations) mais force est de constater qu'ils ne sont pas plus capable de se débrouiller face à une nouvelle situation parce qu'on en a fait beaucoup.
Finalement, en faisant des tâches complexes, on a moins le temps pour des exercices systématiques et au final, ils sont moins capables de réussir un exercice standard et pas plus aguerri sur les problèmes contextualisés.
Il ne faut pas se leurrer, en 4 h, on ne peut pas à la fois avoir le beurre et l'argent du beurre : les former de manière systématique pour avoir des automatismes (reconnaître une situation, habitude de calcul) et les former à faire des taches complexes qui de toute façon ne seront réussies que si ils relient les informations à un savoir technique.
On peut faire les 2 (comme moi) et donc mal (c'est ce que j'estime actuellement et donc en profonde réflexion sur ce que je fais) et ou faire seulement l'un des deux.
Mais ne faire que des tâches complexes n'améliorera en rien les résultats AMHA.
L'intérêt du brevet ancienne version est qu'on évaluait des mathématiques pour des mathématiques, de manière assez standardisé. On évaluait la capacité (à mon sens) d'un élève à avoir compris son cours de maths et le retranscrire. En gros, a-t-il les bases ?
Maintenant, on évalue pas ce que l'élève est capable de faire en maths mais on lui demande d'être capable d'analyser une situation pour en extraire les maths et en faire (quand il y en a...).
A mon avis, on pourra changer ce qu'on voudra, les prochains résultats seront pires.
Je fais part de mon expérience, et ce n'est pas une référence loin de là.
Je fais faire des tâches complexes et des problèmes ouverts (en gros des maths contextualisés avec prise d'informations) mais force est de constater qu'ils ne sont pas plus capable de se débrouiller face à une nouvelle situation parce qu'on en a fait beaucoup.
Finalement, en faisant des tâches complexes, on a moins le temps pour des exercices systématiques et au final, ils sont moins capables de réussir un exercice standard et pas plus aguerri sur les problèmes contextualisés.
Il ne faut pas se leurrer, en 4 h, on ne peut pas à la fois avoir le beurre et l'argent du beurre : les former de manière systématique pour avoir des automatismes (reconnaître une situation, habitude de calcul) et les former à faire des taches complexes qui de toute façon ne seront réussies que si ils relient les informations à un savoir technique.
On peut faire les 2 (comme moi) et donc mal (c'est ce que j'estime actuellement et donc en profonde réflexion sur ce que je fais) et ou faire seulement l'un des deux.
Mais ne faire que des tâches complexes n'améliorera en rien les résultats AMHA.
- Spinoza1670Esprit éclairé
En lisant, je pensais que c'était de Zakhartchouk. Les grands esprits se rencontrent...
On retrouve tous les poncifs habituels du pédagogisme le plus vulgaire.
M. Messias, une désintoxication serait très salutaire. Et vous éviteriez d'empoisonner d'autres personnes par la même occasion.
On retrouve tous les poncifs habituels du pédagogisme le plus vulgaire.
M. Messias, une désintoxication serait très salutaire. Et vous éviteriez d'empoisonner d'autres personnes par la même occasion.
Conception formaliste-utilitaire de l’enseignement Apprendre à apprendre Apprentissage tout au long de la vie. Compétences d’accès. Compétences d’ordre supérieur. Compétences de pensée critique. Compétences de résolution de problèmes. Compétences métacognitives. Promesses de la technique. | Développementalisme romantique À leur propre rythme. Approprié au développement. Classe multi-âges. Différences individuelles. Écoles sur le modèle de l’usine. Écoute passive Élève au centre. Enseignement centré sur l’enfant. Enseignement individualisé. Enseigner à l’enfant et non enseigner la matière. Enseigner à l'enfant dans sa globalité Enseigner en classe entière Intelligences multiples. Styles d’apprentissages individuels. Styles multiples d'apprentissage "Une taille pour tous" (approche uniforme). | |
Antipathie au contenu disciplinaire Apprendre dans les manuels Apprendre par cœur. Capital intellectuel. De simples faits. Enseigner la compréhension, le sens. Faits inférieurs à la compréhension. "Les faits sont vite dépassés." Moins c’est plus. Théorie bancaire de l’enseignement. Théorie de la transmission scolaire. | Antipathie envers la notation et le classement Compétition. Écoles qui cassent le moule. Évaluation authentique. Évaluation basée sur la performance. Évaluation par portfolio. Productions. Tests biaisés culturellement Autres Estime de soi (amour-propre) Programme culturellement biaisé "La recherche a montré que..." Éducation basée sur les résultats | |
Pédagogie naturaliste Apprendre par cœur. Apprentissage coopératif. Apprendre en faisant. Apprentissage holistique. Apprentissage par la découverte. Apprentissage par la main à la pâte. Apprentissage thématique. Classe multi-âges. Classe ouverte. Constructivisme. Enseignement en classe entière L’exercice tue. Méthode du projet. Méthode globale. | Ce document est la traduction du Guide critique des termes et des expressions en éducation qui est en annexe du livre The Schools We Need and Why We Don't HaveThem de E. D. Hirsch. Texte en anglais : Critical Guide to Educational Terms and Phrases. La traduction française est de Pierre Lariba[lariba@wanadoo.fr]. |
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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