- PanturleNiveau 8
J'ouvre un fil au sujet du cours d'introduction en philosophie
- D'abord, en faites-vous systématiquement un en terminale ? J'entends, par cours d'introduction, une série de séances dédiées principalement à présenter l'activité philosophique en tant que telle (et non, comme tout au long de l'année, par le biais de différentes notions). J'écris bien "principalement" parce que j'imagine que tout cours d'introduction permet aussi d'approcher différents points utiles pour la suite de l'année.
- Si vous proposez un tel cours à vos élèves, avez-vous mis au point une introduction suffisamment satisfaisante pour être proposée chaque année, devant chaque type de classe, ou la remaniez-vous souvent ?
- À quoi ressemblerait votre introduction type ? (étude de textes portant sur l'activité philosophique ? traitement de questions ? présentation thématique ?) NB : cette dernière question ouvre ce fil à tout esprit capable d'imaginer ce que serait son introduction à un cours de philo
En ce qui me concerne, je suis sorti très mitigé de mon seul et dernier cours d'introduction. Pas convaincu de la nécessité de proposer une introduction bien distincte du reste de mon cours, j'ai tenté d'y mêler réflexion autour de "l'exercice libre du jugement" et méthodologie. Nous avions ainsi, par exemple, réfléchi aux questions : "Puis-je penser librement sans les autres ?", "La connaissance peut-elle nuire à la pensée ?", et lu le début de République, VII, le début des Méditations... Les séances tentant à la fois de sensibiliser les élèves à ce qui caractérise le questionnement philosophique et ce qui est attendu dans les deux exercices du Bac en termes de méthodologie.
Avec le recul, j'ai l'impression que c'est la sensibilisation aux exigences méthodologiques qui a été la plus féconde (dès le premier DM, j'ai pu lire des choses qui ressemblaient de plus ou moins loin à des dissertations). En ce qui concerne le contenu, je demeure un peu plus sceptique : c'était assez laborieux d'aborder d'entrée de jeu des questions assez denses et qui demandent certains bagages que les élèves n'ont pas en septembre. Je n'ai pas pu non plus me convaincre que c'était assez rendre justice aux textes que d'en faire des prétextes à la méthodo du commentaire (même si, au fond, ce n'était pas complètement ça).
Du coup, je me vois bien me passer de cours d'introduction l'année prochaine, et insérer plus de travail méthodologique dans les premiers cours (que je structure comme des dissertations). Ou alors lire en classe deux trois textes majeurs sur l'étonnement, l'activité philosophique, l'objet de la philosophie... J'attends vos retours
- D'abord, en faites-vous systématiquement un en terminale ? J'entends, par cours d'introduction, une série de séances dédiées principalement à présenter l'activité philosophique en tant que telle (et non, comme tout au long de l'année, par le biais de différentes notions). J'écris bien "principalement" parce que j'imagine que tout cours d'introduction permet aussi d'approcher différents points utiles pour la suite de l'année.
- Si vous proposez un tel cours à vos élèves, avez-vous mis au point une introduction suffisamment satisfaisante pour être proposée chaque année, devant chaque type de classe, ou la remaniez-vous souvent ?
- À quoi ressemblerait votre introduction type ? (étude de textes portant sur l'activité philosophique ? traitement de questions ? présentation thématique ?) NB : cette dernière question ouvre ce fil à tout esprit capable d'imaginer ce que serait son introduction à un cours de philo
En ce qui me concerne, je suis sorti très mitigé de mon seul et dernier cours d'introduction. Pas convaincu de la nécessité de proposer une introduction bien distincte du reste de mon cours, j'ai tenté d'y mêler réflexion autour de "l'exercice libre du jugement" et méthodologie. Nous avions ainsi, par exemple, réfléchi aux questions : "Puis-je penser librement sans les autres ?", "La connaissance peut-elle nuire à la pensée ?", et lu le début de République, VII, le début des Méditations... Les séances tentant à la fois de sensibiliser les élèves à ce qui caractérise le questionnement philosophique et ce qui est attendu dans les deux exercices du Bac en termes de méthodologie.
Avec le recul, j'ai l'impression que c'est la sensibilisation aux exigences méthodologiques qui a été la plus féconde (dès le premier DM, j'ai pu lire des choses qui ressemblaient de plus ou moins loin à des dissertations). En ce qui concerne le contenu, je demeure un peu plus sceptique : c'était assez laborieux d'aborder d'entrée de jeu des questions assez denses et qui demandent certains bagages que les élèves n'ont pas en septembre. Je n'ai pas pu non plus me convaincre que c'était assez rendre justice aux textes que d'en faire des prétextes à la méthodo du commentaire (même si, au fond, ce n'était pas complètement ça).
Du coup, je me vois bien me passer de cours d'introduction l'année prochaine, et insérer plus de travail méthodologique dans les premiers cours (que je structure comme des dissertations). Ou alors lire en classe deux trois textes majeurs sur l'étonnement, l'activité philosophique, l'objet de la philosophie... J'attends vos retours
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Multaque res subita et paupertas horrida suasit.
- User17706Bon génie
Au bout de quelques années, je suis plus ou moins parvenu à la conclusion que plus le cours d'introduction était bref et meilleur il était.
- PanturleNiveau 8
Ça donnerait quoi, du point de vue des heures de cours passées sur l'introduction ?
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- PépèreNiveau 4
PauvreYorick a écrit:Au bout de quelques années, je suis plus ou moins parvenu à la conclusion que plus le cours d'introduction était bref et meilleur il était.
Entièrement d'accord. Dans le cas d'un cours d'introduction à rallonge, attention à la perception des élèves, qui peuvent très vite être amenés à croire que la philosophie est une discipline narcissique, voire qu'elle n'a pas d'autre objet qu'elle-même. La lecture commentée (de façon + ou - approfondie, selon l'horaire hebdomadaire de la classe) de l'inusable Lettre à Ménécée peut être une introduction intéressante à l'année de philosophie (la meilleure introduction est sans doute une invitation...).
- User17706Bon génie
Faut pas que ça déborde de la première semaine, disons. Je dis ça, mais d'autres jugeraient peut-être différemment.Panturle a écrit:Ça donnerait quoi, du point de vue des heures de cours passées sur l'introduction ?
- PanturleNiveau 8
Ok, merci, donc pour vous deux la concision est de mise. Je garde sous le coude l'idée d'une lecture suivie d'entrée de jeu (choix du texte en fonction du comportement lors de la première heure ).
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- vesperNiveau 7
Je ne fais pas de cours d'introduction à la philosophie et, pour ce que j'en sais, il n'est pas recommandé par l'inspection.
- AspasieNiveau 10
Oui. Systématiquement. C'est un chapitre bref, qui est consacré, au fond, à la question de l'opinion et de la recherche de la vérité. Il ne s'agit donc pas d'un chapitre avant les chapitre, mais bien d'un premier chapitre.Panturle a écrit:
- D'abord, en faites-vous systématiquement un en terminale ? J'entends, par cours d'introduction, une série de séances dédiées principalement à présenter l'activité philosophique en tant que telle (et non, comme tout au long de l'année, par le biais de différentes notions). J'écris bien "principalement" parce que j'imagine que tout cours d'introduction permet aussi d'approcher différents points utiles pour la suite de l'année.
A peu près oui. En fait, j'ai deux ou trois cours que je teste encore. L'idée est toujours à peu près la même, mais l'approche change. Je ne désespère pas de parvenir à choisir. Mais je sais aussi que cela ne m'empêchera pas de remanier, comme je le fais pour tous mes cours ; mon approche des questions change inévitablement du fait de ma propre évolution, et les cours que je fais me ressemblent...- Si vous proposez un tel cours à vos élèves, avez-vous mis au point une introduction suffisamment satisfaisante pour être proposée chaque année, devant chaque type de classe, ou la remaniez-vous souvent ?
Cependant, il ne s'agit pas d'un cours type pour toutes les séries. Il varie selon les séries, et varie aussi nécessairement en fonction des classes, du fait même des élèves ; mais ça, c'est du registre de la part d'improvisation que contiennent tous les cours.
-Une question titre ;- À quoi ressemblerait votre introduction type ? (étude de textes portant sur l'activité philosophique ? traitement de questions ? présentation thématique ?) NB : cette dernière question ouvre ce fil à tout esprit capable d'imaginer ce que serait son introduction à un cours de philo
-une mise au clair du problème contenu par cette question -occasion pour moi de faire d'entrée une remarque sur la méthode philosophique d'approche des questions.
-deux ou trois parties, qui contiennent chacune des définitions (remarque de méthode sur leur usage et leur élaboration), des recherches à partir d'étymologies (remarque de méthode), des auteurs (remarque de méthode).
-j'aime bien y aborder les milésiens, la figure de Socrate, l'allégorie de Platon, les lumières de Kant. Mais cela varie.
-En L, cela débouche sur un premier travail de lecture avec compte-rendu de lecture pour les élèves ; dans les autres séries générales, cela débouche sur un exercice qui tient à la fois de l'acquisition de connaissance (le mythe selon Vernant, ou les Sophistes selon de Romilly, etc.) et de l'analyse ; en séries technologique, c'est suivi d'un exercice d'application.
-Dans tous les cas, on travaille en parallèle un premier sujet de dissertation sur la question de l'opinion et de la vérité, avec pour objectif, d'abord de leur faire analyser le sujet, ensuite de leur montrer comment les connaissances du cours peuvent être exploiter et permettre d'approfondir l'analyse.
Voilà pour mon témoignage
- PanturleNiveau 8
vesper a écrit: pour ce que j'en sais, il n'est pas recommandé par l'inspection.
Ah, des précisions ?
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- PanturleNiveau 8
Spasiba, Aspasie ! L'idée de choisir le premier chapitre de l'année de manière à ce qu'il puisse tenir lieu d'introduction sans être un empire dans un empire me parle bien C'est ce que j'avais tenté de faire l'année dernière... Effectivement, la question de l'opinion, à l'orée du cours de philosophie, mérite d'être posée !
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- ÆnésidèmeNiveau 6
Perso trente trois minutes, pas plus... Et plouf, tout le monde au bain* !
(*) Le bain, n'impliquant pas nécessairement un milieu profond standardisé, c'est tout bonnement, dans ma novlangue, la première séquence didactique de forme dissertative dispensant le contenu notionnel selon une structure spiralaire.
(*) Le bain, n'impliquant pas nécessairement un milieu profond standardisé, c'est tout bonnement, dans ma novlangue, la première séquence didactique de forme dissertative dispensant le contenu notionnel selon une structure spiralaire.
- PanturleNiveau 8
D'accord, merci Et de de quoi sont faites ces trente-trois minutes ? Un mix prise de contact/objectifs de l'année/introduction ?
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- ÆnésidèmeNiveau 6
Panturle a écrit:D'accord, merci Et de de quoi sont faites ces trente-trois minutes ? Un mix prise de contact/objectifs de l'année/introduction ?
Non là je parlais vraiment de l'introduction à la matière. Je m'en tiens à un ou deux traits distinctifs pour qu'ils ne soient pas perdus (en imaginant que la philo c'est tout et n'importe quoi) et à une perspective générale sur l'empan de la discipline, dans son rapport à toutes les autres, pour qu'ils ne soient pas découragés (en craignant d'aborder quelque chose de très compliqué et de totalement coupé de ce qu'ils ont fait jusqu'ici). Pour les traits distinctifs, je m'en tiens à de l'opératoire : par exemple, une règle pratique concernant l'attitude qu'on adopte en philosophie face aux énoncés.
- PanturleNiveau 8
Ok, je vois. J'avais aussi insisté, en présentant le tableau des notions, sur le rapport de la philosophie aux autres disciplines. Sur la question, j'aime bien le mot de Canguilhem : "La philosophie est cette discipline pour laquelle tout objet étranger est bon et même pour laquelle tout bon objet est étranger."
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- InvitéPPPNiveau 8
Jamais de cours d'introduction, anté-philosophique, "light", etc. Ca vient d'en haut !
Que faire alors ? Pas simple. Rentrer dans le gras par un biais assez général pour donner une direction pour la suite éventuellement sur l'année entière, dans mon cas j'en profite pour mettre les choses au clair sur le comportement en classe, le fonctionnement du cours et une approche générale de l'esprit de la discipline et du but recherché : réfléchir un peu par soi-même.
Ca dépend de la culture de chacun, il faut avoir un ou plusieurs éléments de culture qui permettent cette ouverture initiale.
Que faire alors ? Pas simple. Rentrer dans le gras par un biais assez général pour donner une direction pour la suite éventuellement sur l'année entière, dans mon cas j'en profite pour mettre les choses au clair sur le comportement en classe, le fonctionnement du cours et une approche générale de l'esprit de la discipline et du but recherché : réfléchir un peu par soi-même.
Ca dépend de la culture de chacun, il faut avoir un ou plusieurs éléments de culture qui permettent cette ouverture initiale.
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