- ysabelDevin
Laurent Lafforgue, mathématicien : « L’Education nationale est devenue un vaste mensonge »
http://www.en-aparte.com/2013/06/28/laurent-lafforgue-mathematicien-leducation-nationale-est-devenue-un-vaste-mensonge/
http://www.en-aparte.com/2013/06/28/laurent-lafforgue-mathematicien-leducation-nationale-est-devenue-un-vaste-mensonge/
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- BalthazaardVénérable
Les propos de Lafforgue ont toujours respiré le bon sens, hélas, il est catholique, a vécu longtemps avec sa mère, est plutôt de droite, affirme avoir des sympathies pour le snalc et ne porte pas d'araignée en broche...tout cela le rend suspect , voire infréquentable aux yeux de beaucoup.
Au fait, il est aussi membre de l'Académie des Sciences..
C'est un très grand mathématicien, qui s'est vraiment intéressé de manière objective aux systèmes d'enseignement des mathématiques à l'étranger et qui a claqué la porte d'une réunion du HCE en traitant les participants de "fous"
J'aime beaucoup sa conclusion, très adaptée au discours pédagogiste (j'assume le terme)
"Le standard de qualité est aujourd’hui perdu : la qualité de la production éditoriale actuelle est inversement proportionnelle à la quantité de livres publiés. Désormais tout le monde estime avoir des choses intéressantes à dire, personne n’est plus capable de s’évaluer justement soi-même et de s’abstenir de publier ce qui ne mérite pas de paraître, le volume de la production éditoriale rend impossible de reconnaître ce qui a de la valeur, ce qui signifie que nous avons une censure d’un genre nouveau, la censure par ensevelissement sous la masse."
Autre lien à lire qui date de l'époque de sa démission, que de chemin , encore, dans le mauvais sens, depuis!
http://archives.polemia.com/article.php?id=1128
Au fait, il est aussi membre de l'Académie des Sciences..
C'est un très grand mathématicien, qui s'est vraiment intéressé de manière objective aux systèmes d'enseignement des mathématiques à l'étranger et qui a claqué la porte d'une réunion du HCE en traitant les participants de "fous"
J'aime beaucoup sa conclusion, très adaptée au discours pédagogiste (j'assume le terme)
"Le standard de qualité est aujourd’hui perdu : la qualité de la production éditoriale actuelle est inversement proportionnelle à la quantité de livres publiés. Désormais tout le monde estime avoir des choses intéressantes à dire, personne n’est plus capable de s’évaluer justement soi-même et de s’abstenir de publier ce qui ne mérite pas de paraître, le volume de la production éditoriale rend impossible de reconnaître ce qui a de la valeur, ce qui signifie que nous avons une censure d’un genre nouveau, la censure par ensevelissement sous la masse."
Autre lien à lire qui date de l'époque de sa démission, que de chemin , encore, dans le mauvais sens, depuis!
http://archives.polemia.com/article.php?id=1128
- AdsoNiveau 6
Le lire m'a fait du bien au moral dans le contexte désolant de cette réforme.
- IgniatiusGuide spirituel
Pour ma part, j'extraie ceci :
Je trouve que c'est un gros pavé dans la mare des pédagos qui ne cessent de nous rabâcher qu'avant, on ne réfléchissait pas.
Je partage son constat : mes élèves de TS auraient du mal à aborder certains problèmes de CM2 "d'avant" et on les a rendus incapables de réfléchir.
Je souscris nettement moins au soutien aux écoles hors-contrat, même si je crains leur généralisation sous la prochaine présidence, grâce au travail de l'UNSA.
Laurent Lafforgue a écrit:De mon point de vue, les anciens humbles problèmes d’arithmétique du certificat d’études primaires étaient de beaucoup préférables aux actuels problèmes de terminale S.
Ils consistaient en une seule question tenant en une phrase qui nécessitait pour sa solution un raisonnement en plusieurs étapes qu’il fallait rédiger. Maintenant l’épreuve de mathématiques en terminale S est constituée de 4 exercices, dont un QCM, et les trois autres sont découpés en de multiples questions, avec souvent des énoncés plus longs que les solutions.
On a prétendu rendre les élèves plus créatifs, faire d’eux des chercheurs dès leur plus jeune âge, mais le résultat est que, quand ils parviennent à l’âge adulte, on ne peut leur demander autre chose que des automatismes, un savoir pré-mâché.
Je trouve que c'est un gros pavé dans la mare des pédagos qui ne cessent de nous rabâcher qu'avant, on ne réfléchissait pas.
Je partage son constat : mes élèves de TS auraient du mal à aborder certains problèmes de CM2 "d'avant" et on les a rendus incapables de réfléchir.
Je souscris nettement moins au soutien aux écoles hors-contrat, même si je crains leur généralisation sous la prochaine présidence, grâce au travail de l'UNSA.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- Spinoza1670Esprit éclairé
A fusionner avec le sujet jumeau datant de 2013 : https://www.neoprofs.org/t61862-laurent-lafforgue-leducation-nationale-est-devenue-un-vaste-mensonge ?
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- archebocEsprit éclairé
Vous estimez que les principaux responsables de cette débâche sont les experts de l’Education nationale. Mais comment une telle dégradation a-t-elle pu se propager sans plus de résistance de la part des professeurs et des parents ?
Je ne sais pas, je suis très étonné que les professeurs et les parents n’aient pas davantage résisté.
L’Education nationale est devenue un vaste mensonge, accepté par la plupart des gens. Les enfants ne se rendent pas compte (ou alors une minorité) qu’on leur enseigne mal, et les parents sont contents du moment que leurs enfants passent dans la classe supérieure et ont de bonnes notes. Je caricature, mais à peine.
Je voudrais revenir sur cet étonnement de Laurent Lafforgue. J'ai eu l'occasion de discuter de la réforme avec d'autres parents la semaine dernière. Nous étions sur la même longueur d'onde : cette réforme a l'air vraiment idiote. Mais au fil de la discussion, chacun lui trouvait aussi un point positif, et ce point positif était pour chaque parent un écho des difficultés de son propre enfant. "Il faut laisser de la place à la créativité", disait le père d'un enfant rêveur, et "il faut leur laisser du temps", disait la mère d'un enfant très lent. Chacun au fil de la discussion s'est mis à trouver à cette réforme l'avantage d'aider son enfants à s'en sortir.
Dans l'absolu, la réforme est mauvaise. Pour son cas particulier, chacun pense qu'elle est profitable.
Je vois là un biais cognitif fabuleux. la scolarité de nos enfants fonctionne comme un équivalent inversé des tickets de loto : nous avons envie que la réalisation de l'alea ne se fasse jamais, car nous avons une aversion totale pour une issue négative de la scolarité : plus la décision est reportée loin, plus nous avons l'impression qu'elle a des chances d'être positive. Nous savons que l'école devrait sanctionner vite et fort, mais nous avons très peur que cela tombe sur notre Kevin à nous, et cette perspective nous fait pencher du côté du laxisme, c'est-à-dire du côté qui réduit l'espérance globale du système.
Igniatius a écrit:Pour ma part, j'extraie ceci :Laurent Lafforgue a écrit:De mon point de vue, les anciens humbles problèmes d’arithmétique du certificat d’études primaires étaient de beaucoup préférables aux actuels problèmes de terminale S.
Ils consistaient en une seule question tenant en une phrase qui nécessitait pour sa solution un raisonnement en plusieurs étapes qu’il fallait rédiger. Maintenant l’épreuve de mathématiques en terminale S est constituée de 4 exercices, dont un QCM, et les trois autres sont découpés en de multiples questions, avec souvent des énoncés plus longs que les solutions.
On a prétendu rendre les élèves plus créatifs, faire d’eux des chercheurs dès leur plus jeune âge, mais le résultat est que, quand ils parviennent à l’âge adulte, on ne peut leur demander autre chose que des automatismes, un savoir pré-mâché.
Je trouve que c'est un gros pavé dans la mare des pédagos qui ne cessent de nous rabâcher qu'avant, on ne réfléchissait pas.
Le pire, c'est que le défaut a touché les épreuves de CAPES. "Vous montrerez par récurrence que..." : une telle phrase est risible dans un sujet de concours pour embaucher un enseignant.
- ycombeMonarque
Dans un sujet de CAPES ?archeboc a écrit:
Le pire, c'est que le défaut a touché les épreuves de CAPES. "Vous montrerez par récurrence que..." : une telle phrase est risible dans un sujet de concours pour embaucher un enseignant.
C'est juste n'importe quoi .
c'est comme si on donnait en devoir à des sixième un problème de proportionnalité ainsi rédigé:
2kg de pommes coûtent 5€. Vous calculerez le prix de 4,5kg de pommes en multipliant les 5€ par 2 et en ajoutant au résultat la moitié de 5€.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- BalthazaardVénérable
Je ne suis pas sur d'avoir 100% de réussite à ton problème en seconde avec ta rédaction.
- archebocEsprit éclairé
ycombe a écrit:Dans un sujet de CAPES ?archeboc a écrit:
Le pire, c'est que le défaut a touché les épreuves de CAPES. "Vous montrerez par récurrence que..." : une telle phrase est risible dans un sujet de concours pour embaucher un enseignant.
C'est juste n'importe quoi .
Je ne sais pas si "n'importe quoi" concerne mon affirmation, ou bien les sujets de CAPES.
http://cache.media.education.gouv.fr/file/capes_externe/55/6/2014e_capes_ext_math_1_257556.pdf
Vous avez au moins trois "guidages" qui me semblent, comment dire, prendre les candidats pour des quiches :
- "en additionnant les inégalités précédentes" (B.2 - p. 3)
- "on rappelle que la somme des carrés des n premiers entiers est..." (B.4.1 - p. 3)
- "on rappelle que la fonction x -> x.ln x - x est une primitive de la fonction ln ..." (B.4.2 - p. 3)
Il me semble que sur cette session, seule la moitié des places a été pourvue.
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