- UlrichNiveau 6
http://www.mezetulle.fr/reforme-des-colleges-et-liberte-pedagogique/La réforme des collèges et son projet de nouveaux programmes fait des vagues – enseignement des langues anciennes mis sous tutelle et noyé dans les « EPI » (enseignements pratiques interdisciplinaires), programmes d’histoire avec de possibles (et donc plus que probables) impasses. La presse s’en fait l’écho, notamment France Inter le 24 avril, où un membre du Conseil national des programmes avance la notion de liberté du professeur … à contresens.
- IphigénieProphète
Excellent article comme toujours et qui pose les vraies questions de fond: nous entrons en effet avec cette réforme dans une pédagogie d'état , ce qui n'est pas conforme à notre liberté pédagogique fondamentale et alors qu'à l'inverse les programmes ne sont plus réellement nationaux.
Pour moi cette réforme est illégale peut-être pas au vu du décret sur nos statuts ( vu que ce sont les mêmes qui décrètent et qui réforment)mais au vu de l'esprit de la république en tout cas!
Pour moi cette réforme est illégale peut-être pas au vu du décret sur nos statuts ( vu que ce sont les mêmes qui décrètent et qui réforment)mais au vu de l'esprit de la république en tout cas!
- ÆnésidèmeNiveau 6
CK a écrit:La notion de liberté pédagogique du professeur ne concerne pas les programmes, c’est-à-dire les contenus, mais seulement les méthodes. En France, seule l’instruction est obligatoire (il faut donc des programmes nationaux s’imposant à toutes les écoles tant publiques que privées et au préceptorat). En revanche les méthodes d’enseignement sont libres, dans le cadre du droit commun et du code de l’éducation : jusqu’à nouvel ordre, il n’y a pas de pédagogie officielle. Or c’est exactement le contraire qu’explique sur l’antenne de France Inter le 24 avril Denis Paget, membre du Conseil supérieur des programmes...
CK a écrit:Qu’il existe une manière « active et intelligente » d’enseigner l’histoire – comprendre : celle que recommande le CSP. Car bien sûr, on aura compris aussi que les professeurs formés à la connaissance de disciplines, ceux qui s’arc-boutent de façon archaïque sur des savoirs constitués, ne la pratiquent pas – préférant probablement une manière d’enseigner « passive » et « bête ». Il est donc opportun de les mettre au pas. Comment ? En les noyant autant que possible dans l’interdisciplinarité et en leur conseillant de se plier aux méthodes de ce qui ressemble fort à une pédagogie officielle.
:aam:
Merci pour ce rappel salutaire !
- Spinoza1670Esprit éclairé
Michel Delord a écrit:La liberté pédagogique est la liberté individuelle donnée aux enseignants dans les méthodes et la manière de traiter le programme. Un point c’est tout.
Il y a donc deux conditions pour que l’on puisse parler de liberté pédagogique :
1) que les programmes non pas d’une classe dans une matière mais dans toutes les classes pour toutes les matières soient véritablement des programmes d’instruction dont on maîtrise aussi bien la cohérence verticale - par matière - que horizontale – interdisciplinaire -.
2) que les enseignants soient suffisamment formés pour l’interpréter.
Aucune de ces deux conditions n’est, au sens général, actuellement remplie.
Source : http://michel.delord.free.fr/blogjpb-desobeisseurs.pdf
Michel Delord a écrit:La liberté pédagogique n’a donc qu’un sens : la liberté absolue de l’enseignant devant sa classe d’utiliser tout ce qu’il estime nécessaire pour enseigner les connaissances définies dans les programmes et le plan d’études.
La condition de sa mise en œuvre est une bonne connaissance des disciplines enseignées, c'est-à-dire d’un niveau bien supérieur à celui du niveau d’enseignement donné, ce que garantissait par exemple la possession du diplôme du brevet supérieur que seuls de fort rare bacheliers seraient capables d’obtenir maintenant.
Actuellement, on ne peut se réclamer de la liberté pédagogique qu'en tant que principe de reconstruction de l'école car la situation actuelle ne permet pas de lui donner le sens défini ci-dessus pour deux raisons fondamentales :
- les programmes sont déplorables […]
- dans la loi Fillon, il n’y a de liberté pédagogique de l’enseignant que le nom, puisqu’elle est soumise à l’approbation de divers comités pédagogiques
Source : « Liberté pédagogique - Petit Historique » http://michel.delord.free.fr/liberpeda-blogjpb28042006.pdf
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- ÆnésidèmeNiveau 6
Iphigénie a écrit:Pour moi cette réforme est illégale peut-être pas au vu du décret sur nos statuts ( vu que ce sont les mêmes qui décrètent et qui réforment)mais au vu de l'esprit de la république en tout cas!
Oui ! Remarque qu'on peut étendre plus globalement au mouvement des réformes par "compétenciarisation" (ça se dit ça ?) — la tendance à l'officialisation de la pédagogie que dénonce CK y participe. Un enseignant doit évaluer des productions pas des capacités (je parle des disciplines où il y a une production, en particulier écrite, bien entendu). Je crois aussi qu'il en va, dans ces histoires, de principes fondamentaux de la République.
- InvitéInvité
Aenésidème a écrit:Iphigénie a écrit:Pour moi cette réforme est illégale peut-être pas au vu du décret sur nos statuts ( vu que ce sont les mêmes qui décrètent et qui réforment)mais au vu de l'esprit de la république en tout cas!
Oui ! Remarque qu'on peut étendre plus globalement au mouvement des réformes par "compétenciarisation" (ça se dit ça ?) — la tendance à l'officialisation de la pédagogie que dénonce CK y participe. Un enseignant doit évaluer des productions pas des capacités (je parle des disciplines où il y a une production, en particulier écrite, bien entendu). Je crois aussi qu'il en va, dans ces histoires, de principes fondamentaux de la République.
Est-il si facile de dissocier ces deux choses ? (à moins que nous n'ayons pas la même définition de capacité)
- JPhMMDemi-dieu
On ne peut jamais évaluer autre chose que ce qui est manifesté, ici dans des productions.
Évaluer une capacité ou une compétence est un leurre, une imposture intellectuelle. Pour que cela soit possible, il faudrait être capable de "voir" à l'intérieur de la boîte noire cognitive, ce qui est impossible, on ne peut voir que ce qui est visible.
Évaluer une capacité ou une compétence est un leurre, une imposture intellectuelle. Pour que cela soit possible, il faudrait être capable de "voir" à l'intérieur de la boîte noire cognitive, ce qui est impossible, on ne peut voir que ce qui est visible.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- InvitéInvité
JPhMM a écrit:On ne peut jamais évaluer autre chose que ce qui est manifesté, ici dans des productions.
Évaluer une capacité ou une compétence est un leurre, une imposture intellectuelle. Pour que cela soit possible, il faudrait être capable de "voir" à l'intérieur de la boîte noire cognitive, ce qui est impossible, on ne peut voir que ce qui est visible.
C'est évident. Mais ce qui est visible (la production) ne permet-il pas d'appréhender un minimum les capacités qui lui ont permis d'être construite ?
- BalthazaardVénérable
Ça renvoie au test de turing non?
- ÆnésidèmeNiveau 6
Tamerlan a écrit:JPhMM a écrit:On ne peut jamais évaluer autre chose que ce qui est manifesté, ici dans des productions.
Évaluer une capacité ou une compétence est un leurre, une imposture intellectuelle. Pour que cela soit possible, il faudrait être capable de "voir" à l'intérieur de la boîte noire cognitive, ce qui est impossible, on ne peut voir que ce qui est visible.
C'est évident. Mais ce qui est visible (la production) ne permet-il pas d'appréhender un minimum les capacités qui lui ont permis d'être construite ?
Il n'empêche, la production est nécessaire comme seul support d'évaluation. Tu évalues, si tu veux, les compétences de la copie (ou de l'exposé oral)... au fond, pas celle de l'élève ! Dans un texte, bien évidemment, tout n'est pas à fleur de lettres... voire même presque rien.
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