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- VipèreNiveau 6
Hello!
Je laisse un petit message, histoire de sortir de ma bulle de stress et d'échanger un peu avec les gens d'ici
Voilà, je passe lundi prochain l'épreuve de commentaire de texte français de l'agrégation, et malgré mes entraînements, il y a une foule de problèmes que je rencontre (d'un point de vue formel) quand vient le moment de "parler" mon commentaire. Autant je suis très à l'aise pour commenter un texte avec 5, 6h de préparation, autant en 1h30 je balise. En l'occurrence, mon principal problème concerne ma prise de note: j'ai bien conscience qu'en aussi peu de temps il est impossible de rédiger exhaustivement, et en même temps si je m'en tiens à des notes allusives et résumées, je n'arrive pas à déployer fluidement mon commentaire à l'oral. Si je laisse des notes sur mon brouillon du type "développer notion x", même si je connais par ailleurs bien la notion x, je n'arrive pas à poser ma voix et à construire sereinement des phrases pour expliquer cette fameuse notion x. Ce qui fait que je suis un peu embêtée, ceux qui ici ont passé cette épreuve ont-il des conseils/astuces/recettes de grand-mère pour parvenir, à partir d'un brouillon nécessairement parcellaire, à produire un commentaire fluide et bien parlé?
Merci d'avance à tous
Je laisse un petit message, histoire de sortir de ma bulle de stress et d'échanger un peu avec les gens d'ici
Voilà, je passe lundi prochain l'épreuve de commentaire de texte français de l'agrégation, et malgré mes entraînements, il y a une foule de problèmes que je rencontre (d'un point de vue formel) quand vient le moment de "parler" mon commentaire. Autant je suis très à l'aise pour commenter un texte avec 5, 6h de préparation, autant en 1h30 je balise. En l'occurrence, mon principal problème concerne ma prise de note: j'ai bien conscience qu'en aussi peu de temps il est impossible de rédiger exhaustivement, et en même temps si je m'en tiens à des notes allusives et résumées, je n'arrive pas à déployer fluidement mon commentaire à l'oral. Si je laisse des notes sur mon brouillon du type "développer notion x", même si je connais par ailleurs bien la notion x, je n'arrive pas à poser ma voix et à construire sereinement des phrases pour expliquer cette fameuse notion x. Ce qui fait que je suis un peu embêtée, ceux qui ici ont passé cette épreuve ont-il des conseils/astuces/recettes de grand-mère pour parvenir, à partir d'un brouillon nécessairement parcellaire, à produire un commentaire fluide et bien parlé?
Merci d'avance à tous
- AspasieNiveau 10
Je ne connais personnellement malheureusement qu'une seule solution : entraînement, entraînement, entraînement... le blocage vient d'un manque de pratique que le stress accentue. Il faut donc s'entraîner, ne serait-ce d'ailleurs que face à un miroir, ou face à n'importe qui. Le brouillon, la montre, la préparation en temps limité, et en route ! Les premières hésitations feront bientôt place à un sentiment de "je sais ce que j'ai à faire" qui finira par se transformer, sinon en aisance, du moins en capacité à développer. C'est souvent, au fond, un problème de confiance en sa propre capacité à expliquer et développer ; et contre cela, il n'y a qu'un remède : il faut se lancer.
Bon... je ne suis pas d'une grande aide, j'en ai conscience.
Mais quoi qu'il en soit, bon courage pour lundi
Bon... je ne suis pas d'une grande aide, j'en ai conscience.
Mais quoi qu'il en soit, bon courage pour lundi
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Vipère, pour ma part je stresse à fond pour l'explication de texte à l'oral du CAPES, on peut se faire une ou deux séances d'entraînement à deux d'ici ton oral si tu n'as personne avec qui le faire.
Comme le souligne Aspasie, "nos échecs viennent du fait que nous n'étudions pas assez en vue de la pratique" Epictète, Entretiens, livre I.
Comme le souligne Aspasie, "nos échecs viennent du fait que nous n'étudions pas assez en vue de la pratique" Epictète, Entretiens, livre I.
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- PanturleNiveau 8
En une heure et demi de préparation, en ce qui me concerne, ça s'est passé comme ça :
Je tire mon enveloppe. Je lis le texte une première fois entre la salle de tirage et la salle de préparation. Installé, je relis une nouvelle fois sans les mains. Puis je relis en notant tout ce qui bouge sur une feuille (que je range dans mon sac en fin de préparation : ça ne me sert qu'à construire mon intro et à ancrer le topo). Ah, tiens, plus qu'une heure. Je relis une dernière fois l'extrait et souligne les concepts et passages clefs, marque les points de transition à grands traits, relis entre eux certains passages qui se font coucou, me mets dans la marge un petit mot doux ("tel exemple", "cf. tel autre chapitre", "difficulté ici"). Si besoin, je regarde d'autres passages du bouquin (pages précédentes et suivantes, passages développant un concept mobilisé dans mon extrait). Une demi-heure. Je rédige uniquement l'intro et la conclusion. Je relis ça, rajoute deux trois gribouillis. L'apparitrice s'immisce et me glisse : "il vous reste une minute, bizut".
Sinon, pour l'exposé : une demi-heure max, c'est très court (trop court à mon avis, je n'imagine même pas ce que ça donne avec une traduction sur le temps de parole). Je pense qu'il ne faut pas chercher à tout dire mais se concentrer sur le plus important. Prendre le temps d'expliquer clairement pendant une minute un concept. Développer des exemples qu'on aime et qui sont toujours un très bon moyen de partir du texte pour construire un propos éclairant. Bref, procéder par "induction" à partir de points sur lesquels on se sait capable de dire quelque chose.
En ce qui concerne la part strictement oratoire de l'exercice, je ne sais pas trop quoi conseiller si ce n'est, comme l'a écrit Aspasie, de s'entraîner (même tout seul : "bon, le concept d'expression, chez Leibniz..."). Pendant l'exposé, personnellement, j'aime bien regarder les membres du jury qui notent sérieusement ce que je raconte : ça me rappelle que je parle à des humains qui essayent de me comprendre, qui seront reconnaissants si je prends le temps de clarifier mon propos, et qui seront sûrement intéressés si je n'oublie pas de penser tout en leur parlant.
Je tire mon enveloppe. Je lis le texte une première fois entre la salle de tirage et la salle de préparation. Installé, je relis une nouvelle fois sans les mains. Puis je relis en notant tout ce qui bouge sur une feuille (que je range dans mon sac en fin de préparation : ça ne me sert qu'à construire mon intro et à ancrer le topo). Ah, tiens, plus qu'une heure. Je relis une dernière fois l'extrait et souligne les concepts et passages clefs, marque les points de transition à grands traits, relis entre eux certains passages qui se font coucou, me mets dans la marge un petit mot doux ("tel exemple", "cf. tel autre chapitre", "difficulté ici"). Si besoin, je regarde d'autres passages du bouquin (pages précédentes et suivantes, passages développant un concept mobilisé dans mon extrait). Une demi-heure. Je rédige uniquement l'intro et la conclusion. Je relis ça, rajoute deux trois gribouillis. L'apparitrice s'immisce et me glisse : "il vous reste une minute, bizut".
Sinon, pour l'exposé : une demi-heure max, c'est très court (trop court à mon avis, je n'imagine même pas ce que ça donne avec une traduction sur le temps de parole). Je pense qu'il ne faut pas chercher à tout dire mais se concentrer sur le plus important. Prendre le temps d'expliquer clairement pendant une minute un concept. Développer des exemples qu'on aime et qui sont toujours un très bon moyen de partir du texte pour construire un propos éclairant. Bref, procéder par "induction" à partir de points sur lesquels on se sait capable de dire quelque chose.
En ce qui concerne la part strictement oratoire de l'exercice, je ne sais pas trop quoi conseiller si ce n'est, comme l'a écrit Aspasie, de s'entraîner (même tout seul : "bon, le concept d'expression, chez Leibniz..."). Pendant l'exposé, personnellement, j'aime bien regarder les membres du jury qui notent sérieusement ce que je raconte : ça me rappelle que je parle à des humains qui essayent de me comprendre, qui seront reconnaissants si je prends le temps de clarifier mon propos, et qui seront sûrement intéressés si je n'oublie pas de penser tout en leur parlant.
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Multaque res subita et paupertas horrida suasit.
- User5899Demi-dieu
Et sinon, on peut aussi être un peu moins fluide, mais s'interdire de lire un papier. C'est souvent assez mal vu de lire sa prestation (beaucoup de remarques concernant la leçon, par exemple, dans les RJC).
- VipèreNiveau 6
Merci à tous pour vos conseils!
Effectivement, l'entraînement est la clef, mais je commence quelque peu à saturer, ce qui fait que mes entraînements maison me minent plus le moral qu'autre chose... Il me reste encore trois jours pour en faire donc je vais essayer de poursuivre mon effort, mais j'avoue être vraiment angoissée par cette épreuve, ou plutôt par son format.
Panturle, merci pour ton témoignage! effectivement, j'imagine que profiter de la moindre minute pour bien lire et s’imprégner du texte est une bonne chose. Mais typiquement, je me sens incapable de ne rédiger que l'intro et la conclu, j'ai besoin d'un fil directeur rédigé pour le développement, c'est précisément ça qui me fait me sentir à l'aise et me permets de ne pas avoir le nez dans ma feuille
Bon, je vais continuer à m'entraîner et je reviens vers vous si je me sens vraiment complètement paumée
Effectivement, l'entraînement est la clef, mais je commence quelque peu à saturer, ce qui fait que mes entraînements maison me minent plus le moral qu'autre chose... Il me reste encore trois jours pour en faire donc je vais essayer de poursuivre mon effort, mais j'avoue être vraiment angoissée par cette épreuve, ou plutôt par son format.
Panturle, merci pour ton témoignage! effectivement, j'imagine que profiter de la moindre minute pour bien lire et s’imprégner du texte est une bonne chose. Mais typiquement, je me sens incapable de ne rédiger que l'intro et la conclu, j'ai besoin d'un fil directeur rédigé pour le développement, c'est précisément ça qui me fait me sentir à l'aise et me permets de ne pas avoir le nez dans ma feuille
Bon, je vais continuer à m'entraîner et je reviens vers vous si je me sens vraiment complètement paumée
- LevincentNiveau 9
Un conseil qui vaut ce qu'il vaut: si par exemple tes parents ne connaissent rien à la philosophie, tu peux essayer de leur expliquer un livre ou un texte que tu as lus. C'est ce que je fais avec ma femme quand j'ai lu un livre qui m'a plu, et ça oblige à expliquer de manière simple et claire.
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
C'est un oral d'agrégation...il faut qu'elle soit technique et donc pas comme si elle parlait à un philistin - même si dans sa technicité il faut aussi qu'elle soit claire. Mais en tout cas elle peut/doit utiliser des mots et expressions que ses parents ou son mari ne comprendraient pas.
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Marcel Jousse
- PanturleNiveau 8
Certes, l'en-soi-pour-soi ne va pas de soi pas pour n'importe quel humain normalement constitué... Mais je crois qu'il est presque dangereux de surestimer l'impératif de technicité : il s'agit surtout d'expliquer, ce qui réclame de la pédagogie (et, on est d'accord, la technicité qui permet d'être pédagogue). Arriver à expliquer l'en-soi-pour-soi à quelqu'un qui n'a jamais fait de philo : la classe. (Je ne parle pas de lui faire accepter la pertinence et les enjeux de la chose...) De toute manière, s'il s'agit d'exercer son aisance à l'oral, le chat ou un auto-portrait de Van Gogh font l'affaire, cf. Aspasie.
Vipère, concernant la prise de note, pourquoi ne pas essayer une "méthode" de ce type : prévoir une feuille A4 à gauche/droite du texte sur sa table durant l'exposé, sur laquelle seront inscrits quelques petits paquets de notes stratégiques reliés à des éléments du textes ? Exemple : dans le texte, on arrive sur "formes substantielles" ou "nécessité ex hypothesi"---------------------------> "À expliquer : histoire du bidule, enjeux polémiques, emploi chez Leibniz, rôle dans notre extrait, difficultés objectives éventuelles..." (Rayer la mention inutile : on n'a que trente minutes...)
Au Capes, où l'on a plus de temps de préparation, j'avais fait ça. Des va-et-vient entre le texte et des petits paquets de notes. Ça peut être rassurant d'avoir un fil d'Ariane, mais, dixit Cripure, se mettre volontairement dans l'impossibilité de lire un papier du début jusqu'à la fin me semble être salutaire pour tout le monde.
Vipère, concernant la prise de note, pourquoi ne pas essayer une "méthode" de ce type : prévoir une feuille A4 à gauche/droite du texte sur sa table durant l'exposé, sur laquelle seront inscrits quelques petits paquets de notes stratégiques reliés à des éléments du textes ? Exemple : dans le texte, on arrive sur "formes substantielles" ou "nécessité ex hypothesi"---------------------------> "À expliquer : histoire du bidule, enjeux polémiques, emploi chez Leibniz, rôle dans notre extrait, difficultés objectives éventuelles..." (Rayer la mention inutile : on n'a que trente minutes...)
Au Capes, où l'on a plus de temps de préparation, j'avais fait ça. Des va-et-vient entre le texte et des petits paquets de notes. Ça peut être rassurant d'avoir un fil d'Ariane, mais, dixit Cripure, se mettre volontairement dans l'impossibilité de lire un papier du début jusqu'à la fin me semble être salutaire pour tout le monde.
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- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Oui, c'est un peu une première pour moi de ne pas lire du tout mais je pense que tu as raison : il ne faut pas se laisser impressionner par cette perspective et avoir son fil d'Ariane à portée de main si on se sent vaciller. Mais se rattacher à de bons exemples est vraiment une bonne technique.
Mon plus gros souci c'est que je manque d'assurance pour faire tout ça...
Mon plus gros souci c'est que je manque d'assurance pour faire tout ça...
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- User17706Bon génie
Tu es tombé sur quoi, ô Panturle ?
Oui: rédiger intro et conclusion. Si possible ne pas rédiger grand'chose d'autre à part un fil conducteur qui insiste sur les articulations, les exemples, qui récapitule éventuellement aux moments-clefs... Ça force à avoir le nez sur le texte et non dans ses notes. Plus facile à dire qu'à faire, certes: pour ceux qui ont enseigné c'est incomparablement plus aisé. (Ceux qui ont enseigné risquent en revanche d'être souvent trop bavards, trop lents; il y a un ajustement à trouver.) D'où: comme Aspasie (comme souvent).
Effectivement, ne surtout pas surestimer l'impératif de technicité. Si un candidat me parle d'en-et-pour-soi, moi, jury («moi, président...»), in petto, je me dis: «j'espère bien qu'il va nous expliquer combien de pattes a cet animal-là».
Oui: rédiger intro et conclusion. Si possible ne pas rédiger grand'chose d'autre à part un fil conducteur qui insiste sur les articulations, les exemples, qui récapitule éventuellement aux moments-clefs... Ça force à avoir le nez sur le texte et non dans ses notes. Plus facile à dire qu'à faire, certes: pour ceux qui ont enseigné c'est incomparablement plus aisé. (Ceux qui ont enseigné risquent en revanche d'être souvent trop bavards, trop lents; il y a un ajustement à trouver.) D'où: comme Aspasie (comme souvent).
Effectivement, ne surtout pas surestimer l'impératif de technicité. Si un candidat me parle d'en-et-pour-soi, moi, jury («moi, président...»), in petto, je me dis: «j'espère bien qu'il va nous expliquer combien de pattes a cet animal-là».
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Et Pauvre Yorick, que pense-tu de la méthode que j'ai imaginé pour l'oral?
-Trois parties = un moment argumentatif de l'auteur et donc un moment de mon propre développement à l'oral.
-Un paragraphe = une idée que j'illustre d'une explication voire d'un exemple.
(on peut postuler qu'il y a environ 3 ou 4 paragraphes par partie)
-S'appuyer sur les concepts et intertextualité s'il y en a et saisir les perches tendues pour exposer des grands principes.
Transition - les expliciter mais bien montrer qu'elles sont internes au texte et justifiées par lui afin de montrer un découpage cohérent et que je suis de près la pensée de l'auteur et le mouvement textuel.
Voilà, à vue de nez, comment je compte m'y prendre (je manque cruellement d'expérience sur cette épreuve, je l'avoue et les deux seuls entraînements que j'ai pu décrocher était avec un Monsieur, très cultivé et doué, mais pas philosophe de profession et n'ayant jamais passé les concours).
Je ne suis pas trop à côté de la plaque? Le cas échéant, je suis très preneur d'une bonne méthode pour cette épreuve.
PS : bon, si c'est un dialogue ou un bout de l'Ethique de Spinoza, il faut adapter en conséquence, bien sûr.
-Trois parties = un moment argumentatif de l'auteur et donc un moment de mon propre développement à l'oral.
-Un paragraphe = une idée que j'illustre d'une explication voire d'un exemple.
(on peut postuler qu'il y a environ 3 ou 4 paragraphes par partie)
-S'appuyer sur les concepts et intertextualité s'il y en a et saisir les perches tendues pour exposer des grands principes.
Transition - les expliciter mais bien montrer qu'elles sont internes au texte et justifiées par lui afin de montrer un découpage cohérent et que je suis de près la pensée de l'auteur et le mouvement textuel.
Voilà, à vue de nez, comment je compte m'y prendre (je manque cruellement d'expérience sur cette épreuve, je l'avoue et les deux seuls entraînements que j'ai pu décrocher était avec un Monsieur, très cultivé et doué, mais pas philosophe de profession et n'ayant jamais passé les concours).
Je ne suis pas trop à côté de la plaque? Le cas échéant, je suis très preneur d'une bonne méthode pour cette épreuve.
PS : bon, si c'est un dialogue ou un bout de l'Ethique de Spinoza, il faut adapter en conséquence, bien sûr.
- VipèreNiveau 6
PauvreYorick a écrit:Tu es tombé sur quoi, ô Panturle ?
Oui: rédiger intro et conclusion. Si possible ne pas rédiger grand'chose d'autre à part un fil conducteur qui insiste sur les articulations, les exemples, qui récapitule éventuellement aux moments-clefs... Ça force à avoir le nez sur le texte et non dans ses notes. Plus facile à dire qu'à faire, certes: pour ceux qui ont enseigné c'est incomparablement plus aisé. (Ceux qui ont enseigné risquent en revanche d'être souvent trop bavards, trop lents; il y a un ajustement à trouver.) D'où: comme Aspasie (comme souvent).
Effectivement, ne surtout pas surestimer l'impératif de technicité. Si un candidat me parle d'en-et-pour-soi, moi, jury («moi, président...»), in petto, je me dis: «j'espère bien qu'il va nous expliquer combien de pattes a cet animal-là».
Effectivement, c'est une des vertus de la concision des notes de brouillon... On se reporte plus volontiers au texte. J'ai remarqué ça durant mes entraînements, et je pense que c'est une bonne chose. Maintenant, l'écueil propre à cette méthode, c'est qu'on a plus vite tendance à verser dans la paraphrase... J'imagine qu'il faut trouver un juste milieu entre moments explicatifs purs et suivi du texte.
Merci en tout cas pour tous ces conseils!
- User17706Bon génie
Bah, je dirais que tu auras à «adapter en conséquence» quel que soit le texte. Je ne suis pas sûr de voir dans le détail ce que ça donnerait, mais j'ai envie de dire que toutes les méthodes sont bonnes à condition d'éviter à tout prix de les appliquer mécaniquement.
Cette épreuve ressemble beaucoup à une explication de texte écrite, il ne faut pas considérer que ce sont deux exercices de nature différente; simplement, les contraintes de l'oral font qu'il faut savoir être encore plus clair et encore plus simple qu'à l'écrit.
Cette épreuve ressemble beaucoup à une explication de texte écrite, il ne faut pas considérer que ce sont deux exercices de nature différente; simplement, les contraintes de l'oral font qu'il faut savoir être encore plus clair et encore plus simple qu'à l'écrit.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
D'accord, merci, mais jusqu'à disons l'hiver dernier, j'étais extrêmement faible sur cette épreuve dont je ne voyais pas bien les exigences.
Et puis j'ai eu un genre de "stop" après une humiliation - qui se présentait comme telle dans l'appréciation du correcteur - sur un entraînement sur un texte de Marx.
Du coup j'ai eu 7 à l'agrégation sur cette épreuve et j'ai compris ce que "en gros" on attendait de moi sur ce type d'épreuve dont le support est "le texte, le texte et rien que le texte" comme dirait mon entraîneur de fortune.
Du coup je ne sais pas combien j'ai eu sur Husserl mais j'ai fait à peu près ce que je t'explique ici (car evidemment, commenter ligne à ligne n'a pas non plus de sens - et encore moins mots à mots comme pour une épreuve de traduction).
Et en appliquant la stratégie des trois questions - qui pour le coup sont vraiment de nature à fournir un fil d'Ariane solide.
Bref, ça t'explique mieux mon stress, je me sens encore fragile sur ce type d'exercice mais au fond si tout le monde les redoutent moins que la grande leçon, il doit y avoir une raison.
Et puis j'ai eu un genre de "stop" après une humiliation - qui se présentait comme telle dans l'appréciation du correcteur - sur un entraînement sur un texte de Marx.
Du coup j'ai eu 7 à l'agrégation sur cette épreuve et j'ai compris ce que "en gros" on attendait de moi sur ce type d'épreuve dont le support est "le texte, le texte et rien que le texte" comme dirait mon entraîneur de fortune.
Du coup je ne sais pas combien j'ai eu sur Husserl mais j'ai fait à peu près ce que je t'explique ici (car evidemment, commenter ligne à ligne n'a pas non plus de sens - et encore moins mots à mots comme pour une épreuve de traduction).
Et en appliquant la stratégie des trois questions - qui pour le coup sont vraiment de nature à fournir un fil d'Ariane solide.
Bref, ça t'explique mieux mon stress, je me sens encore fragile sur ce type d'exercice mais au fond si tout le monde les redoutent moins que la grande leçon, il doit y avoir une raison.
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- AspasieNiveau 10
Je ne crois pas qu'il y ait un risque de paraphrase. Quand y a-t-il paraphrase ? Quand on répète le texte avec d'autres mots et qu'on ne fait que cela. Si l'on rend compte de la démarche de l'auteur, qu'on s'arrête sur les concepts, qu'on les définit, qu'on tire la conséquence de ces définitions sur le sens des propos de l'auteur, il ne peut y avoir de paraphrase. Idem avec les exemples : quand, sur une phrase donnée dont on vient de rendre compte, on choisit un exemple, qu'on l'explicite, puis qu'on montre comment il éclaire la compréhension des propos de l'auteur, et même (surtout je dirais, un exemple purement illustratif est peu utile, il faut que l'exemple fasse plus) oriente la compréhension, et qu'on reprend donc l'idée à partir de cela, il ne peut y avoir de paraphrase.Vipère a écrit: l'écueil propre à cette méthode, c'est qu'on a plus vite tendance à verser dans la paraphrase...
Il y a un fil d'Ariane facile et nécessaire : le plan du texte.
Intro précise au brouillon. Plan du texte au brouillon. Sur le texte même (sur le poly), les concepts-clés entourés, quelques flèches pour indiquer une illustration, un rapprochement, un horizon, etc. Au brouillon, à l'intérieur du plan des notes concernant les concepts, les illustrations, les rapprochements, etc. -ça, c'est juste pour se rassurer, pour se dire que si on bloque, c'est là sous la main-. La conclusion précise au brouillon.
Tout cela peut se faire très vite. Et on garde ainsi un temps de "relecture", c'est-à-dire de réactivation du dispositif d'ensemble, qui fera que, face au jury, il y aura une aisance.
C'est une démarche possible.
Mais vraiment, pour la paraphrase, quand on ne se contente pas de redire ce que dit l'auteur, mais qu'on dit ce qu'il fait, qu'on le cite, qu'on définit, explicite l'implicite, justifie l'explicite, etc., il ne peut y avoir de paraphrase. C'est une sorte de rigueur à laquelle il s'agit de se tenir.
- AspasieNiveau 10
Oui, voilà. Je cherchais ce qui me faisait "tiquer" dans le descriptif de cette méthode, et c'est exactement cela ; il y a danger dès qu'on a tendance à appliquer mécaniquement.PauvreYorick a écrit: j'ai envie de dire que toutes les méthodes sont bonnes à condition d'éviter à tout prix de les appliquer mécaniquement.
Il faut se laisser guider par le texte même. C'est le plus sûr moyen de l'expliquer vraiment.
Un moment de l'auteur = un moment de ton développement, oui, cela semble logique. C'est suivre le plan du texte et c'est un requisit minimal. Il arrive cependant qu'il soit nécessaire d'ajouter un moment (pour un rappel absolument nécessaire à la saisie du reste). Donc, se laisser cette possibilité-là.Zarathoustra-Educateur a écrit:-Trois parties = un moment argumentatif de l'auteur et donc un moment de mon propre développement à l'oral.
Ca, ça me semble très contraignant... d'autant qu'à l'oral un "paragraphe", cela ne signifie pas grand chose.-Un paragraphe = une idée que j'illustre d'une explication voire d'un exemple.(on peut postuler qu'il y a environ 3 ou 4 paragraphes par partie)
On ne peut pas toujours (et je dirais même, il ne faut pas du tout) saucissonner l'argumentation de l'auteur en une série d'idées qu'on pourrait séparer les unes des autres ; on en montre le lien, l'enchaînement... mais c'est peut-être très loin de ce que tu veux dire quand tu exposes comment tu procèdes.
Essentiel mais... pas "pour exposer des grands principes". Le but n'est pas d'étaler un horizon de principes ; le but est d'exposer ce qui éclaire le texte. Donc, ce qui est exposé là doit être repris dans la démarche de l'auteur, sans quoi, on court le risque de faire du texte un prétexte...-S'appuyer sur les concepts et intertextualité s'il y en a et saisir les perches tendues pour exposer des grands principes.
Oui, totalement.Transition - les expliciter mais bien montrer qu'elles sont internes au texte et justifiées par lui afin de montrer un découpage cohérent et que je suis de près la pensée de l'auteur et le mouvement textuel
Oui... mais je ne suis pas certaine que cette raison soit objective ou bonne... Regarde, rien que la manière de présenter les épreuves... "la grande leçon"... ça fait grand, ça fait peur... alors que l'explication de texte français, on a l'impression que c'est tout gentil.au fond si tout le monde les redoutent moins que la grande leçon, il doit y avoir une raison.
Il y a tout une tradition, tout un imaginaire derrière la leçon. Il est moins présent derrière l'explication. Du coup, cela produit cet effet un peu étrange, et carrément biaisé à mon avis. Expliquer un texte est au moins aussi difficile que construire une leçon s'il s'agit, dans les deux cas, de faire quelque chose d'ajusté, de rigoureux, de riche...
- VipèreNiveau 6
Merci beaucoup Aspasie, évidemment, ces conseils sont sages... et c'est ce que j'avais tendance à faire quand je devais expliquer un texte aux élèves que j'avais en cours particulier. Là ce qui me bloque je pense, c'est le côté non interactif du commentaire (je crois que je préfèrerais s'il y avait un entretien après), qui fait que je me sens obligée de produire un beau discours fluide, fluidité que j'ai du mal à trouver avec le stress. Je vais continuer à m'entraîner, il me reste deux jours pour ajuster les derniers réglages. Merci en tout cas
- AspasieNiveau 10
Et combien ! Ca, c'est certain, et c'est la marque d'un souci de ses auditeurs qui, dans un concours de recrutement de professeurs, est forcément un atout.Panturle a écrit:Pendant l'exposé, personnellement, j'aime bien regarder les membres du jury qui notent sérieusement ce que je raconte : ça me rappelle que je parle à des humains qui essayent de me comprendre, qui seront reconnaissants si je prends le temps de clarifier mon propos, et qui seront sûrement intéressés si je n'oublie pas de penser tout en leur parlant.
- AspasieNiveau 10
Contente si ce que j'écris peut t'être utile...Vipère a écrit:Là ce qui me bloque je pense, c'est le côté non interactif du commentaire (je crois que je préfèrerais s'il y avait un entretien après), qui fait que je me sens obligée de produire un beau discours fluide, fluidité que j'ai du mal à trouver avec le stress.
Et pour la fluidité... n'oublie pas que la pensée n'est pas un flux. C'est un travail. Alors il y a des noeuds, des temps, des envolées, des reprises. Tout cela nuit parfois à la fluidité et une pensée qui parviendrait, même avec tout cela, à s'exposer de manière belle et fluide, bien sûr, ce serait extra.
Mais si tu dois gommer l'un au profit de l'autre, à ton avis, qu'est-ce que le jury attend que tu privilégies ? La fluidité ou la pensée ?
- PanturleNiveau 8
PauvreYorick a écrit:Tu es tombé sur quoi, ô Panturle ?
Sartre...
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- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Merci Aspasie.
J'ai l'impression que sur cette épreuve on peut plus facilement glisser qu'en leçon effectivement. La métaphore de la glissade en explication de texte est d'ailleurs empruntée à l'une des profs de Nanterre que j'affectionne beaucoup. Contrairement à la leçon, si on glisse dès le début en explication de texte, il est très difficile de se rattraper, mais il faut se dire que si on fait correctement le travail préparatoire, il n'y a pas de raison.
De petits trucs basiques et tout bêtes qui m'aident:
-Numéroter les lignes afin de s'y référer ainsi (ligne 2 à 3...)
-Prendre une règle pour délimiter clairement les parties et éventuellement souligner ce qu'il y a à souligner
J'ai l'impression que sur cette épreuve on peut plus facilement glisser qu'en leçon effectivement. La métaphore de la glissade en explication de texte est d'ailleurs empruntée à l'une des profs de Nanterre que j'affectionne beaucoup. Contrairement à la leçon, si on glisse dès le début en explication de texte, il est très difficile de se rattraper, mais il faut se dire que si on fait correctement le travail préparatoire, il n'y a pas de raison.
De petits trucs basiques et tout bêtes qui m'aident:
-Numéroter les lignes afin de s'y référer ainsi (ligne 2 à 3...)
-Prendre une règle pour délimiter clairement les parties et éventuellement souligner ce qu'il y a à souligner
- VipèreNiveau 6
Panturle a écrit:PauvreYorick a écrit:Tu es tombé sur quoi, ô Panturle ?
Sartre...
Damned! Tous ceux avec qui j'ai discuté pour le moment sont passés sur Sartre :lol:
- VipèreNiveau 6
D'ailleurs, tu es tombé sur quel texte exactement Panturle?
En passant, quelqu'un peut-il me dire si le jury découpe des textes différents pour chaque candidat, ou s'il est possible que des textes reviennent plusieurs fois?
En passant, quelqu'un peut-il me dire si le jury découpe des textes différents pour chaque candidat, ou s'il est possible que des textes reviennent plusieurs fois?
- User17706Bon génie
En principe il est découpé de chaque auteur suffisamment de textes pour exclure que plusieurs candidats aient à plancher sur le même.
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