- JohnMédiateur
http://blog.educpros.fr/Jean-Michel-Zakhartchouk/2015/04/23/jargon/C'est vrai qu’il faut inlassablement faire l’effort de chasser toute expression inutilement obscure, qui éloignerait des lecteurs du but recherché : lire les programmes, même quand on n’est pas spécialiste. Dans le groupe dont je faisais partie, nous avons travaillé dans ce sens, à travers de très nombreux échanges, des réécritures, des corrections, en nous demandant à chaque fois : le langage technique est-il toujours nécessaire ? La consultation nationale peut permettre des améliorations [...].
Les améliorations seraient davantage à trouver du côté de la syntaxe qui est oubliée dans les critiques, alors qu’elle pèse plus lourd : éviter les phrases trop longues, impersonnelles et l’abus du passif, préférer des verbes à des nominalisations… Oui, il est plus lisible et plus conforme au « génie de la langue » d’écrire « construire ensemble » que « co-construire » et même si l’expression est moins juste, mieux vaut parler d’élève que d’ « apprenant », même s’il est absurde de rejeter ce vocable lorsqu’il se justifie pleinement dans certains contextes.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Spinoza1670Esprit éclairé
Re: Jean-Michel Zakhartchouk prêt à améliorer les programmes pour "éviter les phrases trop longues".
C'est le discours-type, binaire bien-mal, des défunts IUFM :
L' "élève" "reçoit" du "maître" un "savoir tout fait" et l' "apprenant" "co-construit" "activement" son "savoir" avec l'aide du "médiateur des apprentissages".
Le pédagogue traditionnel est dans une position de domination, il enseigne de manière frontale.
Le pédagogue socio-constructiviste est à côté, il fournit des aides, attire l'attention.
La confusion peut être démontée :
L' "élève" "reçoit" du "maître" un "savoir tout fait" et l' "apprenant" "co-construit" "activement" son "savoir" avec l'aide du "médiateur des apprentissages".
Le pédagogue traditionnel est dans une position de domination, il enseigne de manière frontale.
Le pédagogue socio-constructiviste est à côté, il fournit des aides, attire l'attention.
La confusion peut être démontée :
J.-M. Muglioni a écrit:Car la même confusion rend aujourd’hui inintelligibles les idées d’autorité, de hiérarchie et de discipline. Sarkozy a parlé de « hiérarchie entre celui qui sait et celui qui ne sait pas ». Dans un livre dont il a été question sur Mezetulle, Rama Yade cite ce mot du Président de la République pour montrer qu’il est un ami de l’instruction telle que nous l’entendons. Or quiconque comprend quelle différence il y a entre le maître qui domine (dominus) et le maître qui enseigne (magister), voit immédiatement que la relation du maître et de l’élève n’est pas hiérarchique contrairement à celle du contremaître avec les exécutants qu’il surveille. Il y a une relation hiérarchique dans un établissement scolaire entre l’instituteur et son directeur, entre celui-ci et son inspecteur, entre l’inspecteur et le recteur, mais non pas entre le maître et l’élève ou entre l’instituteur et le plus grand savant du monde. La relation de l’ignorant à celui qui lui enseigne la vérité n’est pas hiérarchique. Le prétendre est aussi bête que croire qu’il y a dans la rue une relation hiérarchique entre celui qui demande son chemin et celui qui le lui indique.C’est confondre savoir et pouvoir, confusion naguère commune à des penseurs célébrés, mais confusion qui n’étonnera pas de la part de politiciens.
On objectera que le maître d’école était sur une estrade : mais faut-il conclure qu’à la Sorbonne, où les étudiants dominent le maître du haut des amphithéâtres, la hiérarchie est inversée ? L’estrade n’est pas un symbole de domination ; elle permet seulement aux élèves qui sont au fond de la classe de voir le maître et le tableau. On dira aussi que le maître note les élèves et donc a une supériorité hiérarchique : non, il note tel ou tel travail, il ne note pas un élève ou un homme. Et la supériorité que lui donne en un sens l’âge n’est pas une supériorité hiérarchique : il a seulement de l’avance sur les apprentis qui un jour en sauront autant ou plus que lui. Entre le maître et l’élève il y a égalité : l’élève n’est pas un inférieur comme le prétendent certains mauvais défenseurs de l’école. L’enfant qui prend conscience de cette égalité respecte son maître et s’élève à hauteur d’homme. Alors la discipline ne lui pèse plus.
Au demeurant, croira-t-on que dans une entreprise quelconque, dans un lycée ou dans un ministère, le supérieur hiérarchique est plus savant que ses subordonnés ? Il demeure vrai, et sans doute est-ce une des origines de la confusion que j’essaie de démêler, que celui qui sait peut faire usage de son savoir pour dominer les autres. Comme l’a remarqué Catherine Kintzler avec qui je parlais de mon commentaire du mot de Sarkozy, une relation hiérarchique et de pouvoir s'installe quand, à celui qui demande son chemin, celui qui sait répond volontairement par une fausse indication ! De même un médecin peut faire de sa science un pouvoir, et il ne manque pas de maîtres d’école ou de professeurs despotiques. Le savoir en tant que tel n’y est pour rien. Reste que la seule façon de garantir les hommes contre la domination de ceux qui en savent plus qu’eux est de leur donner une réelle instruction. Tel était le dessein explicite de Condorcet, fondateur de notre instruction publique.
http://www.mezetulle.net/article-quelques-remarques-sur-la-discipline-par-j-m-muglioni-92180113.html
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- Spinoza1670Esprit éclairé
Re: Jean-Michel Zakhartchouk prêt à améliorer les programmes pour "éviter les phrases trop longues".
J.-M. Muglioni a écrit:Nul ne peut comprendre à la place de l’élève. Voilà pourquoi suivre une leçon magistrale est un exercice difficile qui exclut la passivité, comme suivre un guide en haute montagne.
http://www.mezetulle.net/article-33094458.html
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- Steph1.14Niveau 5
Re: Jean-Michel Zakhartchouk prêt à améliorer les programmes pour "éviter les phrases trop longues".
John a écrit:http://blog.educpros.fr/Jean-Michel-Zakhartchouk/2015/04/23/jargon/C'est vrai qu’il faut inlassablement faire l’effort de chasser toute expression inutilement obscure, qui éloignerait des lecteurs du but recherché : lire les programmes, même quand on n’est pas spécialiste. Dans le groupe dont je faisais partie, nous avons travaillé dans ce sens, à travers de très nombreux échanges, des réécritures, des corrections, en nous demandant à chaque fois : le langage technique est-il toujours nécessaire ? La consultation nationale peut permettre des améliorations [...].
Les améliorations seraient davantage à trouver du côté de la syntaxe qui est oubliée dans les critiques, alors qu’elle pèse plus lourd : éviter les phrases trop longues, impersonnelles et l’abus du passif, préférer des verbes à des nominalisations… Oui, il est plus lisible et plus conforme au « génie de la langue » d’écrire « construire ensemble » que « co-construire » et même si l’expression est moins juste, mieux vaut parler d’élève que d’ « apprenant », même s’il est absurde de rejeter ce vocable lorsqu’il se justifie pleinement dans certains contextes.
Voici le monsieur piqué qui se fend d'une explication. Mais ne se vantait-il pas, il y a peu, de ces projets de programmes
"Il n’est pas aisé de simplifier « une progression spiralaire » expression qui est assez parlante" ; "des expressions devenues familières à une partie du grand public sont tout aussi obscures quand on les creuse un peu (en grammaire, le « sujet » commande, contrairement au royaume)" > tout est dit : ça lui parle, donc ça doit parler à tout le monde, c'est simple ; vous, bande de nuls avec la grammaire, vous faites pareil. Euh... je propose de ne pas appeler "règle" l'objet que les élèves utilisent (parfois) pour souligner des mots dans leur cahier : franchement, on pourrait confondre avec règle de grammaire, c'est stupide.
Avec des pédagos de la sorte, où voulez-vous aller ?!
Question : combien y a-t-il encore de lecteurs des Cahiers ? Quelle est la moyenne d'âge ? Ils sont tous à la retraite ?
- JPhMMDemi-dieu
Re: Jean-Michel Zakhartchouk prêt à améliorer les programmes pour "éviter les phrases trop longues".
A lui tout seul ? Quelle dévotion cet homme. :lol:Jean-Michel Zakhartchouk prêt à améliorer les programmes pour "éviter les phrases trop longues"
Éducation nationale, école de modestie.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Jean-Michel Zakhartchouk "se réjouit globalement de la teneur" des programmes auxquels il a participé.
- Pour Jean-Michel Zakhartchouk, il faut rapprocher "les difficultés à se mobiliser pour un vrai socle commun à l’école et celles à résister aux vagues populistes".
- Jean-Michel Zakhartchouk : "Arrêtons de nous considérer comme des quasi forçats qui travaillent pour pas grand-chose".
- Jean-Michel Zakhartchouk : "Passer deux heures en éducation prioritaire sur les adjectifs de couleurs, et pour quel résultat, franchement !"
- Rue des écoles, mercredi 21 mai 15h - Le Nouveau socle avec Alain Boissinot et Jean-Michel Zakhartchouk
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