Les universités économes pénalisées.

Si leur budget, voté par le Parlement, est stable (à 12,8 milliards d’euros), l’ensemble des établissements qui dépendent du ministère de l’enseignement supérieur recevront cependant 200 millions supplémentaires cette année. Pour les financer, l’Etat dégage 100 millions d’euros grâce à la fin du chantier de désamiantage de Jussieu. L’autre moitié sera récupérée sur la dotation prévue de 47 établissements, l’Etat considérant qu’ils ont mis trop d’argent de côté ces dernières années.

Sont concernés 11 universités sur 76, 25 écoles d’ingénieurs sur 36 et 12 « grands établissements ». Les règles prudentielles imposent aux universités d’avoir au moins 30 jours de réserve − les « fonds de roulement » − devant elles. L’Etat s’est intéressé aux établissements qui avaient économisé plus du double (soit 65 jours).

Selon un rapport des inspections générales de Bercy et du ministère de l’éducation remis le 10 avril, sur un total de 1,4 milliard d’euros de fonds de roulement, « de 350 à 375 millions d’euros ne sont pas engagés [dans des projets] et sont donc mobilisables », précise le ministère. Manière de montrer que l’Etat, qui n’en retient que 100, est resté mesuré.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/education/article/2015/04/24/les-universites-soumises-a-un-exercice-de-solidarite-inedit_4621908_1473685.html#V5WxTP3fVozir3Uf.99

L'université d'Artois à Arras (Pas-de-Calais) fournira à elle seule un quart de la somme, soit plus de 24 millions d'euros. Parmi les plus concernées par cet "exercice de solidarité" figurent aussi l'université de Lille II (8,75 millions d'euros), Paris II (7,66 millions d'euros) et Grenoble II (6,68 millions d'euros). Les chancelleries d'université contribueront à hauteur de 5%.

Mais c’est le président de Région, Daniel Percheron (PS), qui a eu les mots les plus durs : « C’est impossible d’accepter ! Imaginez, l’université d’Artois est celle qui compte le plus de boursiers de France. C’est de la péréquation à rebours. Ce n’est pas à nous d’assurer l’effort principal ! » Il a fait adopter l’idée qu’une page revendicative soit publiée dans les grands journaux parisiens. « Il faut faire savoir qu’il y a des limites à ne pas franchir. Elle n’est pas bien dans sa tête, la République, pour penser de cette manière. » Avant d’ironiser : « Ah, quand la gauche sera au pouvoir, ça changera, tout ça. »

Ronin a écrit:C'est la logique Robin des bois du PS.

Sandrine Rousseau, a dénoncé une « profonde et inadmissible injustice ». « Nous avons obtenu 2,12 % du plan campus, 3,4 % du plan d’investissement avenir et nous n’avons que 3,4 % des chercheurs de France. Or, nous représentons 6 % de la population et on nous demande 36 % de l’effort national ! »

Finrod a écrit:

Sandrine Rousseau, a dénoncé une « profonde et inadmissible injustice ». « Nous avons obtenu 2,12 % du plan campus, 3,4 % du plan d’investissement avenir et nous n’avons que 3,4 % des chercheurs de France. Or, nous représentons 6 % de la population et on nous demande 36 % de l’effort national ! »

De quoi parle-t-elle ? (ce n'est pas très clair)

e-Wanderer a écrit:http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/04/24/01016-20150424ARTFIG00011-les-universites-economes-penalisees.php

C'est le cas chez moi : nous faisons des efforts considérables pour être "vertueux" (gel ou suppression de postes – avec la réduction de l'offre de formation qui va avec –, suppression des imprimantes des bureaux, politique offensive pour obtenir des financements privés, développement de filières spécifiques pour les étudiants chinois qui paient leur inscription 10 fois plus cher que les étudiants français etc.). Résultat : le ministère va exiger que nous lui reversions une part importante de notre fonds de roulement.