- gdronneJe viens de m'inscrire !
S'agissant de la défense des langues anciennes en tant qu'option, la tâche me paraît ardue car plusieurs associations de parents d'élèves - notamment la FCPE - encouragent la réforme telle que présentée par le ministère : http://www.fcpe.asso.fr/index.php/actualites/item/1391-reforme-du-college-les-langues-vivantes-et-anciennes-pour-tous-les-élèves-la-fcpe-est-d-accord
Comment aborder la question avec eux ? Comment envoyer un message explicite, qui ne résonne pas comme un simple combat d'arrière-garde, le baroud d'honneur de professeurs s'arc-boutant sur leurs horaires disciplinaires ? Il y a bien la lettre proposée sur le site arretetonchar.fr, mais bon...
Je lis et relis les articles divers, des uns (souvent mes collègues de lettres classiques) défendant les langues anciennes en tant que tel, et des autres (enseignants aussi, parfois) prônant l'ouverture des LCA dans le cadre de la réforme.
Je ne puis rejeter en bloc ni les uns ni les autres, même si j'ai signé les pétitions ;-)
Je m'interroge surtout sur l'image que peut renvoyer notre lutte - pour ma part la défense des langues anciennes est pugnace depuis toujours ! - auprès des familles, alors même que leurs représentants encouragent le changement.
Merci d'éclairer ma lanterne et bon courage à tous...
Sursum corda !
Comment aborder la question avec eux ? Comment envoyer un message explicite, qui ne résonne pas comme un simple combat d'arrière-garde, le baroud d'honneur de professeurs s'arc-boutant sur leurs horaires disciplinaires ? Il y a bien la lettre proposée sur le site arretetonchar.fr, mais bon...
Je lis et relis les articles divers, des uns (souvent mes collègues de lettres classiques) défendant les langues anciennes en tant que tel, et des autres (enseignants aussi, parfois) prônant l'ouverture des LCA dans le cadre de la réforme.
Je ne puis rejeter en bloc ni les uns ni les autres, même si j'ai signé les pétitions ;-)
Je m'interroge surtout sur l'image que peut renvoyer notre lutte - pour ma part la défense des langues anciennes est pugnace depuis toujours ! - auprès des familles, alors même que leurs représentants encouragent le changement.
Merci d'éclairer ma lanterne et bon courage à tous...
Sursum corda !
- Luigi_BGrand Maître
Une collègue propose une motion à faire voter au CA : http://avenirlatingrec.fr/forum/temoignez/26-a-faire-passer-par-les-profs-les-parents-au-ca#81
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- HypermnestreÉrudit
L'APLAAL de Lille propose des documents : un appel aux parents d'élèves et une lettre à envoyer à la ministre.
Je peux mettre ces documents en lien ce soir, si certains sont intéressés.
Je peux mettre ces documents en lien ce soir, si certains sont intéressés.
- MaieuHabitué du forum
gdronne a écrit:S'agissant de la défense des langues anciennes en tant qu'option, la tâche me paraît ardue car plusieurs associations de parents d'élèves - notamment la FCPE - encouragent la réforme telle que présentée par le ministère : http://www.fcpe.asso.fr/index.php/actualites/item/1391-reforme-du-college-les-langues-vivantes-et-anciennes-pour-tous-les-élèves-la-fcpe-est-d-accord
Comment aborder la question avec eux ? Comment envoyer un message explicite, qui ne résonne pas comme un simple combat d'arrière-garde, le baroud d'honneur de professeurs s'arc-boutant sur leurs horaires disciplinaires ? Il y a bien la lettre proposée sur le site arretetonchar.fr, mais bon...
Je lis et relis les articles divers, des uns (souvent mes collègues de lettres classiques) défendant les langues anciennes en tant que tel, et des autres (enseignants aussi, parfois) prônant l'ouverture des LCA dans le cadre de la réforme.
Je ne puis rejeter en bloc ni les uns ni les autres, même si j'ai signé les pétitions ;-)
Je m'interroge surtout sur l'image que peut renvoyer notre lutte - pour ma part la défense des langues anciennes est pugnace depuis toujours ! - auprès des familles, alors même que leurs représentants encouragent le changement.
Merci d'éclairer ma lanterne et bon courage à tous...
Sursum corda !
Lisez ce qui est dit sur le fil "la pétition..."
Il faut à la fois un changement d'optique d'enseignement chez les profs eux-mêmes, et que la lutte contre la disparition à terme de l'apprentissage soit menée par d'autres que les profs. Difficile... Les pesanteurs sont très lourdes et à la connotation de "luxe" des LA s'oppose l'utilitarisme des apprentissages.
- pulcinellaNiveau 5
Cela n'a pas forcément grand chose à voir avec ce fil de discussion mais, au milieu de toutes ces tristes annonces issues de cette réforme nocive, je trouvais l'anecdote pleine de fraîcheur.
J'explique (rapidement) à mes latinistes de cinquième les dangers courus par le latin et un de mes élèves s'écrie spontanément : "Mais nous, Madame, on aime le latin ! S'ils ne veulent plus qu'on enseigne le latin, on pourra se regrouper et vous nous l'apprendrez en cachette !" Et ça venait du coeur, on le voyait bien !
C'est mignon, cela m'a un peu remonté le moral...
J'explique (rapidement) à mes latinistes de cinquième les dangers courus par le latin et un de mes élèves s'écrie spontanément : "Mais nous, Madame, on aime le latin ! S'ils ne veulent plus qu'on enseigne le latin, on pourra se regrouper et vous nous l'apprendrez en cachette !" Et ça venait du coeur, on le voyait bien !
C'est mignon, cela m'a un peu remonté le moral...
- AsarteLilithBon génie
Maieu a écrit:gdronne a écrit:S'agissant de la défense des langues anciennes en tant qu'option, la tâche me paraît ardue car plusieurs associations de parents d'élèves - notamment la FCPE - encouragent la réforme telle que présentée par le ministère : http://www.fcpe.asso.fr/index.php/actualites/item/1391-reforme-du-college-les-langues-vivantes-et-anciennes-pour-tous-les-élèves-la-fcpe-est-d-accord
Comment aborder la question avec eux ? Comment envoyer un message explicite, qui ne résonne pas comme un simple combat d'arrière-garde, le baroud d'honneur de professeurs s'arc-boutant sur leurs horaires disciplinaires ? Il y a bien la lettre proposée sur le site arretetonchar.fr, mais bon...
Je lis et relis les articles divers, des uns (souvent mes collègues de lettres classiques) défendant les langues anciennes en tant que tel, et des autres (enseignants aussi, parfois) prônant l'ouverture des LCA dans le cadre de la réforme.
Je ne puis rejeter en bloc ni les uns ni les autres, même si j'ai signé les pétitions ;-)
Je m'interroge surtout sur l'image que peut renvoyer notre lutte - pour ma part la défense des langues anciennes est pugnace depuis toujours ! - auprès des familles, alors même que leurs représentants encouragent le changement.
Merci d'éclairer ma lanterne et bon courage à tous...
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Lisez ce qui est dit sur le fil "la pétition..."
Il faut à la fois un changement d'optique d'enseignement chez les profs eux-mêmes, et que la lutte contre la disparition à terme de l'apprentissage soit menée par d'autres que les profs. Difficile... Les pesanteurs sont très lourdes et à la connotation de "luxe" des LA s'oppose l'utilitarisme des apprentissages.
Qu'entendez-vous par là ? Si vous parler de la manière d'enseigner les LCA, ça fait quelques années que je me bats pour montrer que mon enseignement ne correspond pas au préjugés/souvenirs que peuvent en avoir les parents.
_________________
Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- Presse-puréeGrand sage
Rappelons juste que la pétition de le FCPE vient de la nationale, et que les situations locales sont parfois différentes.
http://www.lexpress.fr/education/la-fcpe-au-bord-du-putsch_1675506.html
Et que l'équation "FCPE = parents d'élèves" est un peu rapide...
http://www.lexpress.fr/education/la-fcpe-au-bord-du-putsch_1675506.html
Et que l'équation "FCPE = parents d'élèves" est un peu rapide...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- IphigénieProphète
+AsarteLilith a écrit:Maieu a écrit:gdronne a écrit:S'agissant de la défense des langues anciennes en tant qu'option, la tâche me paraît ardue car plusieurs associations de parents d'élèves - notamment la FCPE - encouragent la réforme telle que présentée par le ministère : http://www.fcpe.asso.fr/index.php/actualites/item/1391-reforme-du-college-les-langues-vivantes-et-anciennes-pour-tous-les-élèves-la-fcpe-est-d-accord
Comment aborder la question avec eux ? Comment envoyer un message explicite, qui ne résonne pas comme un simple combat d'arrière-garde, le baroud d'honneur de professeurs s'arc-boutant sur leurs horaires disciplinaires ? Il y a bien la lettre proposée sur le site arretetonchar.fr, mais bon...
Je lis et relis les articles divers, des uns (souvent mes collègues de lettres classiques) défendant les langues anciennes en tant que tel, et des autres (enseignants aussi, parfois) prônant l'ouverture des LCA dans le cadre de la réforme.
Je ne puis rejeter en bloc ni les uns ni les autres, même si j'ai signé les pétitions ;-)
Je m'interroge surtout sur l'image que peut renvoyer notre lutte - pour ma part la défense des langues anciennes est pugnace depuis toujours ! - auprès des familles, alors même que leurs représentants encouragent le changement.
Merci d'éclairer ma lanterne et bon courage à tous...
Sursum corda !
Lisez ce qui est dit sur le fil "la pétition..."
Il faut à la fois un changement d'optique d'enseignement chez les profs eux-mêmes, et que la lutte contre la disparition à terme de l'apprentissage soit menée par d'autres que les profs. Difficile... Les pesanteurs sont très lourdes et à la connotation de "luxe" des LA s'oppose l'utilitarisme des apprentissages.
Qu'entendez-vous par là ? Si vous parler de la manière d'enseigner les LCA, ça fait quelques années que je me bats pour montrer que mon enseignement ne correspond pas au préjugés/souvenirs que peuvent en avoir les parents.
Oh ben oui, et on devrait associer l'initiation pour tous au sanskrit et au hittite aussi.Dans le même esprit, la découverte du latin, du grec et des cultures de l'antiquité (vraiment? les trois? :lol: :lol: ) doit pouvoir profiter à chaque élève au cours du cycle 4.
=
Bon avec des soutiens comme ça, on est vraiment mal barrés.
- SteredDoyen
Presse-purée a écrit:
Et que l'équation "FCPE = parents d'élèves" est un peu rapide...
Voui.
Chez moi, d'ailleurs, les nains des parents délégués de la FCPE font tous allemand et latin ou grec. Marrant non ?
Ils participent aussi tous aux voyages scolaires alors que leurs parents votent contre aux CA car ils arguent que les-dits voyages devraient être gratuits pour les familles. Mais ils y inscrivent leurs enfants, hein. On a des principes mais pas trop parfois...
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"Il nous faut arracher la joie aux jours qui filent." Maïakovski
- pulcinellaNiveau 5
" Mais ils y inscrivent leurs enfants, hein. On a des principes mais pas trop parfois... "
Ben, c'est exactement comme les politiques qui mettent leurs enfants dans le privé ou dans les écoles privilégiées et huppées et qui clament ensuite le refus de l'élitisme et qui mettent en place les cartes scolaires... pour les autres ! Quelle hypocrisie !
Je ne sais plus où j'avais lu qu'un IPR (favorable à la réforme et faisant des discours contre les classes bilangues) avait mis ses enfants... en classe bilangue anglais-allemand !
Notre ministre a deux enfants qui sont actuellement au CP. Dans quelques années, je serai bien curieuse de voir dans quel collège elle mettra ses enfants et si, quand ses enfants entreront en sixième, les classes bilangues existent encore (On peut toujours espérer...), je parierais qu'elle y mettra ses enfants et qu'elle leur fera même suivre l'option latin. (Si les LCA existent encore..). Il serait vraiment naïf de croire que la ministre n'appliquera pas pour ses deux enfants l'élitisme qu'elle affirme vouloir combattre. (D'ailleurs le mot "élitisme" est absurde quand elle l'applique à l'enseignement des LCA .)
Les politiques prônent des" réformes pour le bien de la nation" mais ils sont les premiers à tout faire pour que leurs chers rejetons échappent à ces réformes. Pourquoi si ces réformes sont si positives ?
Ben, c'est exactement comme les politiques qui mettent leurs enfants dans le privé ou dans les écoles privilégiées et huppées et qui clament ensuite le refus de l'élitisme et qui mettent en place les cartes scolaires... pour les autres ! Quelle hypocrisie !
Je ne sais plus où j'avais lu qu'un IPR (favorable à la réforme et faisant des discours contre les classes bilangues) avait mis ses enfants... en classe bilangue anglais-allemand !
Notre ministre a deux enfants qui sont actuellement au CP. Dans quelques années, je serai bien curieuse de voir dans quel collège elle mettra ses enfants et si, quand ses enfants entreront en sixième, les classes bilangues existent encore (On peut toujours espérer...), je parierais qu'elle y mettra ses enfants et qu'elle leur fera même suivre l'option latin. (Si les LCA existent encore..). Il serait vraiment naïf de croire que la ministre n'appliquera pas pour ses deux enfants l'élitisme qu'elle affirme vouloir combattre. (D'ailleurs le mot "élitisme" est absurde quand elle l'applique à l'enseignement des LCA .)
Les politiques prônent des" réformes pour le bien de la nation" mais ils sont les premiers à tout faire pour que leurs chers rejetons échappent à ces réformes. Pourquoi si ces réformes sont si positives ?
- AsarteLilithBon génie
Iphigénie a écrit:+AsarteLilith a écrit:Maieu a écrit:
Lisez ce qui est dit sur le fil "la pétition..."
Il faut à la fois un changement d'optique d'enseignement chez les profs eux-mêmes, et que la lutte contre la disparition à terme de l'apprentissage soit menée par d'autres que les profs. Difficile... Les pesanteurs sont très lourdes et à la connotation de "luxe" des LA s'oppose l'utilitarisme des apprentissages.
Qu'entendez-vous par là ? Si vous parler de la manière d'enseigner les LCA, ça fait quelques années que je me bats pour montrer que mon enseignement ne correspond pas au préjugés/souvenirs que peuvent en avoir les parents.
Oh ben oui, et on devrait associer l'initiation pour tous au sanskrit et au hittite aussi.Dans le même esprit, la découverte du latin, du grec et des cultures de l'antiquité (vraiment? les trois? :lol: :lol: ) doit pouvoir profiter à chaque élève au cours du cycle 4.
=
Bon avec des soutiens comme ça, on est vraiment mal barrés.
Je n'ai pas compris ta réponse. Avons-nous des visions différentes ? Je voulais simplement dire que j'essaye, dans mon recrutement, de démolir les préjugés pour justement que les parents aient une autre vision des choses et comprennent l'importance des LCA (=latin, grec dans mon esprit). En relisant ta réponse, j'ai eu l'impression que je faisais mal et que j'appuyais la réforme, ce qui est faux, et les préjugés des parents, ce qui n'est certainement pas dans mes intentions. Si je mentionne quelques années, c'est que je ne ne suis prof que depuis peu et que c'est encore récemment que j'ai compris qu'apaiser les craintes/préjugés/souvenirs des parents leur permettait d'avoir l'esprit plus ouvert face à mon discours. Aurais-je mal compris ?
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- IphigénieProphète
Je t'ai peut-être mal comprise, AsarteLilith, et dans tous les cas il est bien évident que tu fais comme tu le sens.
Mais personnellement , je deviens allergique au discours sur "les langues anciennes ouvertes à tous avec une pédagogie rénovée qui n'a plus rien à voir avec avant" :
pour moi, il n'y a pas cinquante pédagogies efficaces pour faire du latin ou (et non "et", dans le même cours, s'entend!) du grec: il faut en faire progressivement, grammaticalement et lexicalement. Si c'est pour faire des exposés, effectivement on peut les faire en EPi, ou pas, c'est pareil.
Le latin pour tous, je n'y crois pas un instant. Quand je dis pour tous, ce n'est pas en refusant certaines catégories sociales, non, mais certaines attitudes intellectuelles. Chez les héritiers ou chez les autres. Ou on veut travailler ou on ne veut pas (je me demande d'ailleurs s'il y a des statistiques sur l'échec des enfants de famille bourgeoise: à mon avis il y en a un paquet aussi.)
Le latin est aride dans les débuts: ou on y met le prix, ou pas. Mais le ludique latin-grec en chantant je n'y crois pas. C'est ce qu'on a voulu faire depuis , en gros vingt à trente ans, depuis qu'a (en réalité) germé l'idée de supprimer ces options chronophages et peu populaires (dans le mauvais sens du terme). Je crois que c'est de ce jour qu'on a perdu la bataille, en concédant l'idée qu'on pouvait faire du latin light. Alors même que nous n'avions aucune difficulté pédagogique, au contraire, tout était parfaitement huilé et efficace, les difficultés sont venus des conditions administratives et pas d'autre chose.Pour aucune autre matière on n'a osé ce discours démagogique: les maths pour tous, le français pour tous, etc. On y est arrivé aussi, cela dit, mais plus hypocritement, de manière plus feutrée. En latin, les enseignants ont largement collaboré à la destruction de leur discipline, hélas.
Voilà, mon discours est politiquement très incorrect, historiquement très daté et plein de pessimisme, mais heureusement, je ne suis pas très loin de laisser la main. Mais dans mes moments les plus pessimistes (ou lucides) je me dis que le combat est perdu, et depuis longtemps. QUand je vois qu'en terminale aucun élève n'est capable de traduire seul deux lignes de Suétone ou de Virgile (il faut voir le traitement de la pauvre version à l'écrit du bac L!), c'est sûr que ça fait un gros gaspillage d'heures d'enseignement...
Mais personnellement , je deviens allergique au discours sur "les langues anciennes ouvertes à tous avec une pédagogie rénovée qui n'a plus rien à voir avec avant" :
pour moi, il n'y a pas cinquante pédagogies efficaces pour faire du latin ou (et non "et", dans le même cours, s'entend!) du grec: il faut en faire progressivement, grammaticalement et lexicalement. Si c'est pour faire des exposés, effectivement on peut les faire en EPi, ou pas, c'est pareil.
Le latin pour tous, je n'y crois pas un instant. Quand je dis pour tous, ce n'est pas en refusant certaines catégories sociales, non, mais certaines attitudes intellectuelles. Chez les héritiers ou chez les autres. Ou on veut travailler ou on ne veut pas (je me demande d'ailleurs s'il y a des statistiques sur l'échec des enfants de famille bourgeoise: à mon avis il y en a un paquet aussi.)
Le latin est aride dans les débuts: ou on y met le prix, ou pas. Mais le ludique latin-grec en chantant je n'y crois pas. C'est ce qu'on a voulu faire depuis , en gros vingt à trente ans, depuis qu'a (en réalité) germé l'idée de supprimer ces options chronophages et peu populaires (dans le mauvais sens du terme). Je crois que c'est de ce jour qu'on a perdu la bataille, en concédant l'idée qu'on pouvait faire du latin light. Alors même que nous n'avions aucune difficulté pédagogique, au contraire, tout était parfaitement huilé et efficace, les difficultés sont venus des conditions administratives et pas d'autre chose.Pour aucune autre matière on n'a osé ce discours démagogique: les maths pour tous, le français pour tous, etc. On y est arrivé aussi, cela dit, mais plus hypocritement, de manière plus feutrée. En latin, les enseignants ont largement collaboré à la destruction de leur discipline, hélas.
Voilà, mon discours est politiquement très incorrect, historiquement très daté et plein de pessimisme, mais heureusement, je ne suis pas très loin de laisser la main. Mais dans mes moments les plus pessimistes (ou lucides) je me dis que le combat est perdu, et depuis longtemps. QUand je vois qu'en terminale aucun élève n'est capable de traduire seul deux lignes de Suétone ou de Virgile (il faut voir le traitement de la pauvre version à l'écrit du bac L!), c'est sûr que ça fait un gros gaspillage d'heures d'enseignement...
- AsarteLilithBon génie
Heu.. je ne suis pas comme ça !
Chez nous, on fait une sorte de "tri" en 6è quand on sent l'élève trop faible pour venir en latin en plus des matières obligatoires.
Je ne fais pas faire d'exposés (pas fan et pas que ça à faire). Traduction, grammaire, civi étymologie, mais j'utilise des idées un peu différentes par ci par là : j'ai les élèves 5è,4è et 3è ensemble (2 ou 3 niveaux selon les heures) et par le passé, j'ai été trop rigide et cela a desservi mon option et moi-même. j'essaye de piocher intelligemment dans ce que je vois.
Et là, je suis contente (même si je pourrais faire mieux) : mes 3è sont plus contents de venir en cours, l'une m'a même réclamé de la traduction^^. J'avais peu d'élèves en 5è cette année (3, je suis dans un très petit collège) , j'ai été nommée PP 6è + prof de français 6è cette année et j'ai donc martelé l'importance des LCA. Résultat: 13 volontaires au 2è trimestre, soir presque une classe chez nous ! Et certains veulent faire du latin depuis le CM2, quand ils ont vu mon "clip de promo" à la JPO l'année dernière ! Je prévois de faire une réunion d'info aux parents avec ma collègue d'occitan si possible, pour renforcer les options et casser les préjugés; qui sont un frein au recrutement.
Sans être dans le "pédago", que j'exècre, j'essaye de me faire mieux entendre. Après, j'ai été enseignée de manière "traditionnelle" et j'aurais aimé le faire ainsi. Mais ça n'est pas passé. Alors j'essaye à la fois d'être exigeante, mais en prenant ce qui me semble utile dans les idées avancées.
J'avoue que cela me fait vraiment beaucoup de peine qu'on puisse me considérer comme "pédagogiste excessif" alors que je suis justement opposée à la réforme, aux EPI et tout le tintouin.
Chez nous, on fait une sorte de "tri" en 6è quand on sent l'élève trop faible pour venir en latin en plus des matières obligatoires.
Je ne fais pas faire d'exposés (pas fan et pas que ça à faire). Traduction, grammaire, civi étymologie, mais j'utilise des idées un peu différentes par ci par là : j'ai les élèves 5è,4è et 3è ensemble (2 ou 3 niveaux selon les heures) et par le passé, j'ai été trop rigide et cela a desservi mon option et moi-même. j'essaye de piocher intelligemment dans ce que je vois.
Et là, je suis contente (même si je pourrais faire mieux) : mes 3è sont plus contents de venir en cours, l'une m'a même réclamé de la traduction^^. J'avais peu d'élèves en 5è cette année (3, je suis dans un très petit collège) , j'ai été nommée PP 6è + prof de français 6è cette année et j'ai donc martelé l'importance des LCA. Résultat: 13 volontaires au 2è trimestre, soir presque une classe chez nous ! Et certains veulent faire du latin depuis le CM2, quand ils ont vu mon "clip de promo" à la JPO l'année dernière ! Je prévois de faire une réunion d'info aux parents avec ma collègue d'occitan si possible, pour renforcer les options et casser les préjugés; qui sont un frein au recrutement.
Sans être dans le "pédago", que j'exècre, j'essaye de me faire mieux entendre. Après, j'ai été enseignée de manière "traditionnelle" et j'aurais aimé le faire ainsi. Mais ça n'est pas passé. Alors j'essaye à la fois d'être exigeante, mais en prenant ce qui me semble utile dans les idées avancées.
J'avoue que cela me fait vraiment beaucoup de peine qu'on puisse me considérer comme "pédagogiste excessif" alors que je suis justement opposée à la réforme, aux EPI et tout le tintouin.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- IphigénieProphète
Je suis désolée que tu lises ainsi mon propos : je donnais le fond de ma pensée , en parlant de l'orientation générale prise par l'enseignement du latin depuis qu'il est devenu LCA. ( et même un peu avant!) et non un jugement sur ton enseignement. C'est juste ton propos précédent que je n'étais pas sûre de bien comprendre (je n'ai d'ailleurs toujours pas compris ce que tu appelles "préjugés"!) mais voilà : je suis très remontée contre la réforme proposée mais pas du tout sûre non plus que le statu quo sauve quelque chose, pas même s'il reste quelque chose à sauver, en fait...
- AsarteLilithBon génie
Préjugés pour moi c'est que souvent, les parents de mes élèves ont un mauvais souvenir de leurs cours de latin quand ils étaient élèves eux-mêmes, pensent que le latin, c'est version/thème/grammaire uniquement. Ou bien ils ne savent pas et ont peur du latin. C'est plus ça que "ça sert à rien" souvent.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- pulcinellaNiveau 5
Oui, mais on peut dire la même chose du français ! Ma mère se rappelle des lignes d'écriture qu'elle devait faire en français, des règles de grammaire à apprendre par coeur, des dictées exigeantes aux barêmes rigoureux, aux exercices de style et de conjugaison, de la discipline stricte...
L'enseignement du français aussi a évolué il me semble...
Du reste j'ai l'impression que, pour chaque discipline, la manière d'enseigner a évolué.
Mais ce sont surtout le latin et le grec qui gardent une certaine image "poussiéreuse" et injuste...
L'enseignement du français aussi a évolué il me semble...
Du reste j'ai l'impression que, pour chaque discipline, la manière d'enseigner a évolué.
Mais ce sont surtout le latin et le grec qui gardent une certaine image "poussiéreuse" et injuste...
- IphigénieProphète
Dépoussiérons, dépoussiérons.
En fait, l'ennui du latin, c'est bien qu'il soit antique.
Le français aussi d'ailleurs: la littérature, c'est bien poussiéreux, tout ça:
heureusement on peut rénover, en parlant de la publicité, des fictions télévisuelles, des arts plastiques, ça permet d'intéresser davantage les élèves.
En fait, l'ennui du latin, c'est bien qu'il soit antique.
Le français aussi d'ailleurs: la littérature, c'est bien poussiéreux, tout ça:
heureusement on peut rénover, en parlant de la publicité, des fictions télévisuelles, des arts plastiques, ça permet d'intéresser davantage les élèves.
- AsarteLilithBon génie
Heu non... c'est juste que les gens gardent l'image d'un truc de prof sadique. je précise que ce n'est pas ma manière de voir les choses. Donc je leur montre mon point de vue, de prof passionnée et soucieuse de faire découvrir une langue ET une civilisation, afin de leur montrer une autre perspective.
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ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- dandelionVénérable
En tout cas, pour 'vendre' l'apprentissage du latin, je disais à mes élèves que je n'avais compris la grammaire du français qu'en faisant du latin. C'était un argument qui portait, notamment chez des élèves moyens, mais studieux et volontaires.
Bien sûr, si l'on n'enseigne pas la grammaire...
A ce propos, j'ai l'âge d'être parent d'un enfant qui choisirait de faire le latin, et pour moi le souvenir des cours de latin c'est justement que la rigueur a manqué, et que, malgré ma bonne volonté et mon travail, on n'a pas assez exigé de moi, de sorte que j'étais très loin d'avoir le niveau requis en arrivant dans un établissement plus prestigieux que celui dont je venais.
Bien sûr, si l'on n'enseigne pas la grammaire...
A ce propos, j'ai l'âge d'être parent d'un enfant qui choisirait de faire le latin, et pour moi le souvenir des cours de latin c'est justement que la rigueur a manqué, et que, malgré ma bonne volonté et mon travail, on n'a pas assez exigé de moi, de sorte que j'étais très loin d'avoir le niveau requis en arrivant dans un établissement plus prestigieux que celui dont je venais.
- AsarteLilithBon génie
Je le dis aussi, ainsi que l'orthographe, le vocabulaire, la culture.
Et j'enseigne la grammaire ! Dans les deux matières ! J'essaye de rester à la portée, tout en étant rigoureuse sur ce que je demande.
Et non, je n'étudie pas les fictions télévisuelles, les films ou autres. J'en parle pour faire des liens, montrer que le latin se niche partout, même là où ne l'attend pas et ça surprend beaucoup. Ca me permet d'embrayer sur mon argumentaire de recrutement après avoir surpris positivement. Ou en classe, pour montrer la vision actuelle de quelque chose d'antique. Exemple, la vision de Cléopâtre à travers l'histoire, de son règne au film avec Elizabeth Taylor, en droite ligne de l'image des historiens romains.
A vous lire, on dirait que je fais partie du clan "pédagol" !
Et j'enseigne la grammaire ! Dans les deux matières ! J'essaye de rester à la portée, tout en étant rigoureuse sur ce que je demande.
Et non, je n'étudie pas les fictions télévisuelles, les films ou autres. J'en parle pour faire des liens, montrer que le latin se niche partout, même là où ne l'attend pas et ça surprend beaucoup. Ca me permet d'embrayer sur mon argumentaire de recrutement après avoir surpris positivement. Ou en classe, pour montrer la vision actuelle de quelque chose d'antique. Exemple, la vision de Cléopâtre à travers l'histoire, de son règne au film avec Elizabeth Taylor, en droite ligne de l'image des historiens romains.
A vous lire, on dirait que je fais partie du clan "pédagol" !
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ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- NLM76Grand Maître
Pas uniquement, mais principalement. Il ne s'agit pas de dire qu'on n'y fait plus ça. Il s'agit de dire combien c'est gratifiant de le faire.AsarteLilith a écrit:Préjugés pour moi c'est que souvent, les parents de mes élèves ont un mauvais souvenir de leurs cours de latin quand ils étaient élèves eux-mêmes, pensent que le latin, c'est version/thème/grammaire uniquement.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- AsarteLilithBon génie
Je vois mieux l'angle. Mais gratifiant sous l'angle "ça sert" (orthographe, grammaire,...) ou plaisir ?
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- IphigénieProphète
Ni ça sert ni c'est du plaisir: c'est, comme ça.
Le plaisir, c'est le résultat des efforts, pas leur substitut.
Si on passait un peu moins de temps à se demander si les élèves avaient du plaisir, d'emblée, peut-être qu'ils en auraient un peu plus à travailler.
(P-S: Je ne veux pas être "donneuse de leçon", je parle en général, je ne sais rien de ta manière de faire cours, hein! )
Cette recherche du plaisir est ce qu'il y a de plus délétère dans l'enseignement non que l'enseignement doive être tortionnaire et empêcher la bonne humeur, mais parce que c'est mettre la charrue avant les bœufs: l'artisan qui fait un mur ne se demande pas s'il prend du plaisir à faire un mur: il le fait et ensuite il il prend plaisir à voir que son mur est bien fait. A force de parler à tout bout de champ de plaisir, on prive les enfants de la découverte du vrai plaisir, on réduit le plaisir à une distraction passagère et sans trace.
Le plaisir, c'est le résultat des efforts, pas leur substitut.
Si on passait un peu moins de temps à se demander si les élèves avaient du plaisir, d'emblée, peut-être qu'ils en auraient un peu plus à travailler.
(P-S: Je ne veux pas être "donneuse de leçon", je parle en général, je ne sais rien de ta manière de faire cours, hein! )
Cette recherche du plaisir est ce qu'il y a de plus délétère dans l'enseignement non que l'enseignement doive être tortionnaire et empêcher la bonne humeur, mais parce que c'est mettre la charrue avant les bœufs: l'artisan qui fait un mur ne se demande pas s'il prend du plaisir à faire un mur: il le fait et ensuite il il prend plaisir à voir que son mur est bien fait. A force de parler à tout bout de champ de plaisir, on prive les enfants de la découverte du vrai plaisir, on réduit le plaisir à une distraction passagère et sans trace.
- AsarteLilithBon génie
Je suis tout à fait d'accord. En fait, je joue sur les deux tableaux : plaisir d'apprendre et plaisir aussi de voir que la modernité contient encore des traces, même là où elles ne sont pas attendues, des LCA. Ca permet de désarmer pas mal de préjugés des parents et voire des élèves dans le recrutement.
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