ne pas assister à "mon" conseil de discipline?

turbulette a écrit:Je suis la seule personne à l'origine du conseil  (donc pas d'effet de groupe) et je sais qu'il va nier les faits les plus graves... donc entendre sa version "contradictoire", ça me hérisse d'avance et je ne suis pas sûre de le supporter.

C'est pourtant indispensable, à mon avis. Oui, c'est lui contre vous, oui, il a le droit de nier, justement pour que votre force puisse avoir contre quoi s'exercer. Des faits, que des faits.

turbulette a écrit:C'est contradictoire...j'ai la lettre de convocation mais mon cde m'a dit en me la tendant "si vous ne voulez pas venir, je lirai votre rapport"
Quant à l'importance de ma présence, est-elle bien réelle? Je veux dire, cela influence-t-il l'issue du conseil selon vous?

Cela peut jouer sur certains parents ou sur certains élèves.
C'est aussi éducatif : l'élève fautif doit avoir l'occasion de voir que sa voix n'est pas la seule qu'on entend.

Ergo a écrit:au CD, les témoins ne peuvent pas être interrogés par les parents ni l'élève qui répond d'ailleurs après. Seuls les membres du conseil de discipline peuvent poser des questions aux témoins, qui sont ensuite libérés et après seulement, l'élève peut se défendre. Mais il n'y a pas confrontation.

Motif de cassation du conseil. Votre établissement exploite honteusement le manque de culture juridique de votre population scolaire. Tous les membres du conseil de discipline peuvent interroger chaque personne convoquée. Je corrige donc votre présentation "au CD" : c'est votre particularisme local, strictement opposé au principe d'un conseil "paritaire".

Soyons honnêtes, oui ça va être un moment difficile. Mais, d'une part, non ce n'est pas "ton" conseil de discipline (car même si c'est ironique, il y a un fond de ce que tu ressens dans ce déterminant possessif), tu es victime avant tout. On ne convoque pas, surtout actuellement, un conseil de discipline pour rien. Et surtout, le fait d'être là physiquement, va te permettre de donner vraiment ta version et éventuellement de mettre l'élève face à ses contradictions. Lors du dernier CD auquel j'ai assisté (comme membre du CA), la collègue, jeune contractuelle, a su se défendre face au gamin qui niait, lui opposant des faits précis et très vite, il s'est mélangé dans ses propos et a commencé à se contredire. N'oublions pas tout de même que ce ne sont que des gamins et que face à la solennité du lieu et des circonstances, ça reste compliqué pour les élèves. Donc, sois claire et précise dans ce que tu dis, sans y mettre d'affect.

Sur le déroulé, sinon:
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idSectionTA=LEGISCTA000020743384&cidTexte=LEGITEXT000006071191

Et la version eduscol:
http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Sanctions_disciplinaires/86/4/12-le-conseil-de-discipline_197864.pdf

Un truc quand même qui n'est pas évident pour le prof victime. Lors de l'audience des questions vont être posées par les membres, elles ont pour but d'éclairer la situation. La parole de l'élève ou de son défenseur vont être respectées. C'est absolument nécessaire au respect du principe du contradictoire. Ce qui ne veut pas dire que les questions posées ne vont pas mettre l'élève face à ses contradictions s'il y a lieu. Par ailleurs le collègue peut être interrogé pour préciser des points. Pour certains collègues, et je parle d'expérience, cela peut conduire à penser que l'on a remis sa parole en question et que ses collègues ne l'ont pas "défendu" (et quelle que soit la décision). Et effectivement, comme tous les autres membres du CC  ils ne sont pas là pour cela mais pour juger.
Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas y aller (je partage complètement le point de vue de Cripure) mais il faut bien comprendre le fonctionnement pour ne pas mal interpréter ce qui va se passer.

kero a écrit:

Lora a écrit:Chez nous, le prof victime n'est jamais convoqué.

Même pas pour témoignage ?

Non, son témoignage est lu par le cde. Disons que tout est bien préparé en amont. Après, s'il y avait vraiment des choses plus graves qu'une insulte, peut-être que ce serait le cas.

J'ai dû témoigner une fois et ça a été d'autant plus dur que c'était un élève que j'appréciais malgré son dossier très lourd. Il était insupportable, arrivait en retard, demandait tout le temps à sortir... mais il avait aussi de réelles qualité d'écriture et d'analyse littéraire. Du coup, sa famille m'a remerciée en sortant du conseil, alors qu'il avait été exclu, ce qui était très paradoxal, mais à ce que j'ai compris, il est entré en 1ère L dans son nouveau lycée l'année suivante.