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- AudreyOracle
Purée, je dois reprendre, c'est truffé de boulettes.... merci Sullien.
- henrietteMédiateur
Là je suis sur tel, mais je relirai demain à tête reposée et sur ordi.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- User14996Niveau 10
Audrey a écrit:Purée, je dois reprendre, c'est truffé de boulettes.... merci Sullien.
Boh non... Par contre, c'est vrai que j'emploierais le conditionnel plutôt que le futur.
D'un point de vue rhétorique, ça me paraît plus judicieux...
- AudreyOracle
Ce qui est clair, c'est que le texte n'était pas aussi merdique du point de vue du style et de la clarté avant que je le modifie au fil des remarques... pfff...
- AudreyOracle
Pour le ne explétif après sans que, boulette de ma part, on ne met le ne explétif qu'avec un verbe principal à la forme négative... si je me souviens bien.
- AudreyOracle
Dans le projet de réforme du collège présenté le mardi 17 mars et applicable dès la rentrée 2016, vous proposez, Mme la Ministre de l’Education Nationale, purement et simplement la suppression des options facultatives jusque là proposées à de nombreux collégiens, et non réservées à une élite comme on tente de le faire croire.
Parmi ces options, le latin et le grec ancien subissent un sort tout particulier. L’inclusion de ces disciplines dans le nouveau dispositif des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires, ou EPI, laisse à penser au grand public qu’elles existeront toujours dans le nouveau collège de 2016, mais c’est un leurre.
À l’heure actuelle, en collège, un élève peut suivre l’option latin, de la 5e à la 3e, avec un horaire hebdomadaire de 2h en 5e et de 3h en 4e et 3e, ou l’option grec 3h par semaine.
Durant ces cours, non seulement les élèves acquièrent des connaissances à propos des civilisations, des arts, de la pensée antique, mais ils apprennent aussi et surtout les langues grecque et latine, pour lire et comprendre de façon directe et personnelle les textes laissés en héritage par les Anciens à l’humanité.
Or les EPI seraient des enseignements assurés conjointement par deux professeurs de matières différentes, dans une dynamique non de cours, mais de projet et ne permettraient un apprentissage approfondi et sérieux d’aucune de leurs deux disciplines par les élèves, chaque EPI devant mener à une réalisation concrète.
De fait, l'enseignement linguistique, historique, littéraire, et même culturel du latin et du grec disparaît dans ce nouveau dispositif. Il semble également impossible, alors qu’il serait déjà irréaliste d’espérer enseigner le latin et lui seul dans ces conditions, d’assurer simultanément l’enseignement des deux langues anciennes dans le cadre des EPI. Cela se résumerait, au mieux, à une découverte superficielle de l’Antiquité et aurait des conséquences lourdes sur les enseignements de langues anciennes au lycée.
De plus, chaque élève devra suivre deux thèmes d’EPI par an. Par mesure dérogatoire, le Ministère autorisera les élèves ayant choisi l’EPI dont le thème serait “Langues et Cultures de l’Antiquité” (LCA) à poursuivre cet “enseignement” durant tout le cycle 4, les autres thèmes d’EPI ne devant en effet être étudiés qu’une seule fois durant le collège.
Cette dérogation semble assurer le suivi des apprentissages pour les élèves concernés mais c’est, encore une fois, faux. Les élèves auront en effet, chaque année, la possibilité d’arrêter de suivre l’EPI “LCA”. A ce stade de la présentation du projet, il semble même possible pour un élève qui n’aurait pas suivi l’EPI “LCA” dès la 5e d’y participer seulement en 4e, pour arrêter en 3e. Qui peut imaginer dès lors qu’un apprentissage sérieux des langues anciennes pourrait être fait avec cette réforme ? Que peut apprendre un élève, en “zappant” un enseignement comme bon lui semble? Cette culture de l’immédiateté, de la superficialité, doit-elle réellement être au cœur du projet de collège pour 2016?
Une autre attaque portée aux langues anciennes est celle de la réduction des horaires hebdomadaires d’enseignement. Les élèves qui auraient choisi de suivre un EPI dont le thème serait les “LCA”, ne suivraient un enseignement de langue ancienne qu'une heure et demie par semaine et par an en cycle 4, soit un total de 4,5 heures hebdomadaires durant le collège, contre 8 actuellement pour les élèves suivant une seule option et 11h pour ceux qui ont la chance d’étudier les deux langues anciennes dans leur collège, ainsi que le permet la loi. Les conséquences de cette réforme sur la maîtrise par les élèves des langues anciennes en fin de collège et sur le service des enseignants de lettres classiques sont donc dramatiques.
Enfin, et c’est un des aspects les plus révoltants de la réforme envisagée, le projet ne présentant la découverte des langues anciennes que dans le cadre des EPI, et les moyens horaires des EPI étant pris et non ajoutés aux moyens horaires des disciplines obligatoires, il faudrait donc, pour continuer à assurer la transmission de ces disciplines séculaires, prélever des heures sur les enseignements de français.
Autant dire que ni les conseils pédagogiques des établissements, présidés par les chefs d’établissement et constitués d’enseignants de toutes les matières, ni les conseils d’administration – les deux instances en charge de l’organisation des EPI – ne permettront probablement aux langues anciennes d’exister encore au collège: cela mettrait en péril les postes de certains enseignants, et réduirait considérablement les possibilités de travailler le français pour des élèves déjà en grande difficulté dans ce domaine. Laisser la responsabilité aux établissements de choisir d’offrir ou non l’enseignement du latin et du grec, c’est renoncer à une éducation nationale et proposer une école à deux vitesses.
Devant l’annonce de ce projet, qui mettrait fin à l’enseignement du latin et du grec offert à tous en collège, et réserverait à quelques spécialistes voués à disparaître la connaissance d'un héritage pourtant découvert avec bonheur par des générations d’élèves et d’étudiants,
Nous,
latinistes,
hellénistes,
amoureux de la langue française,
d’hier, d’aujourd’hui, et de demain,
de tous âges, de tous milieux, et de toutes professions,
Nous, professeurs, élèves, étudiants, parents,
Nous, porteurs et défenseurs des valeurs humanistes,
vous demandons,
Madame la Ministre,
de maintenir l’enseignement optionnel du latin et du grec, chacun à part entière, selon les modalités d’enseignement actuelles, sans que ces deux langues soient subordonnées à une quelconque autre matière dans le cadre envisagé des EPI. Les élèves le souhaitant doivent pouvoir substituer l’étude des langues anciennes aux EPI. Il faut également leur permettre d’étudier, comme c’est le cas actuellement, le latin et le grec en 3e.
Les langues anciennes ne peuvent être réduites à des enseignements interdisciplinaires. Ces deux langues se suffisent à elles-mêmes, en ce sens qu’elles sont déjà profondément ancrées dans l’interdisciplinarité : l’enseignant de Lettres Classiques, spécialiste du français, du latin, et du grec, langues intimement liées par leurs histoires et leurs cultures, permet à ses élèves de connaître les civilisations passées pour mieux comprendre le monde qui les entoure et construire celui de demain.
Bon, j'arrête pour ce soir... faut que je dorme un peu et j'ai un conseil de classe à préparer demain...
Le blog attendra jusque là.
Parmi ces options, le latin et le grec ancien subissent un sort tout particulier. L’inclusion de ces disciplines dans le nouveau dispositif des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires, ou EPI, laisse à penser au grand public qu’elles existeront toujours dans le nouveau collège de 2016, mais c’est un leurre.
À l’heure actuelle, en collège, un élève peut suivre l’option latin, de la 5e à la 3e, avec un horaire hebdomadaire de 2h en 5e et de 3h en 4e et 3e, ou l’option grec 3h par semaine.
Durant ces cours, non seulement les élèves acquièrent des connaissances à propos des civilisations, des arts, de la pensée antique, mais ils apprennent aussi et surtout les langues grecque et latine, pour lire et comprendre de façon directe et personnelle les textes laissés en héritage par les Anciens à l’humanité.
Or les EPI seraient des enseignements assurés conjointement par deux professeurs de matières différentes, dans une dynamique non de cours, mais de projet et ne permettraient un apprentissage approfondi et sérieux d’aucune de leurs deux disciplines par les élèves, chaque EPI devant mener à une réalisation concrète.
De fait, l'enseignement linguistique, historique, littéraire, et même culturel du latin et du grec disparaît dans ce nouveau dispositif. Il semble également impossible, alors qu’il serait déjà irréaliste d’espérer enseigner le latin et lui seul dans ces conditions, d’assurer simultanément l’enseignement des deux langues anciennes dans le cadre des EPI. Cela se résumerait, au mieux, à une découverte superficielle de l’Antiquité et aurait des conséquences lourdes sur les enseignements de langues anciennes au lycée.
De plus, chaque élève devra suivre deux thèmes d’EPI par an. Par mesure dérogatoire, le Ministère autorisera les élèves ayant choisi l’EPI dont le thème serait “Langues et Cultures de l’Antiquité” (LCA) à poursuivre cet “enseignement” durant tout le cycle 4, les autres thèmes d’EPI ne devant en effet être étudiés qu’une seule fois durant le collège.
Cette dérogation semble assurer le suivi des apprentissages pour les élèves concernés mais c’est, encore une fois, faux. Les élèves auront en effet, chaque année, la possibilité d’arrêter de suivre l’EPI “LCA”. A ce stade de la présentation du projet, il semble même possible pour un élève qui n’aurait pas suivi l’EPI “LCA” dès la 5e d’y participer seulement en 4e, pour arrêter en 3e. Qui peut imaginer dès lors qu’un apprentissage sérieux des langues anciennes pourrait être fait avec cette réforme ? Que peut apprendre un élève, en “zappant” un enseignement comme bon lui semble? Cette culture de l’immédiateté, de la superficialité, doit-elle réellement être au cœur du projet de collège pour 2016?
Une autre attaque portée aux langues anciennes est celle de la réduction des horaires hebdomadaires d’enseignement. Les élèves qui auraient choisi de suivre un EPI dont le thème serait les “LCA”, ne suivraient un enseignement de langue ancienne qu'une heure et demie par semaine et par an en cycle 4, soit un total de 4,5 heures hebdomadaires durant le collège, contre 8 actuellement pour les élèves suivant une seule option et 11h pour ceux qui ont la chance d’étudier les deux langues anciennes dans leur collège, ainsi que le permet la loi. Les conséquences de cette réforme sur la maîtrise par les élèves des langues anciennes en fin de collège et sur le service des enseignants de lettres classiques sont donc dramatiques.
Enfin, et c’est un des aspects les plus révoltants de la réforme envisagée, le projet ne présentant la découverte des langues anciennes que dans le cadre des EPI, et les moyens horaires des EPI étant pris et non ajoutés aux moyens horaires des disciplines obligatoires, il faudrait donc, pour continuer à assurer la transmission de ces disciplines séculaires, prélever des heures sur les enseignements de français.
Autant dire que ni les conseils pédagogiques des établissements, présidés par les chefs d’établissement et constitués d’enseignants de toutes les matières, ni les conseils d’administration – les deux instances en charge de l’organisation des EPI – ne permettront probablement aux langues anciennes d’exister encore au collège: cela mettrait en péril les postes de certains enseignants, et réduirait considérablement les possibilités de travailler le français pour des élèves déjà en grande difficulté dans ce domaine. Laisser la responsabilité aux établissements de choisir d’offrir ou non l’enseignement du latin et du grec, c’est renoncer à une éducation nationale et proposer une école à deux vitesses.
Devant l’annonce de ce projet, qui mettrait fin à l’enseignement du latin et du grec offert à tous en collège, et réserverait à quelques spécialistes voués à disparaître la connaissance d'un héritage pourtant découvert avec bonheur par des générations d’élèves et d’étudiants,
Nous,
latinistes,
hellénistes,
amoureux de la langue française,
d’hier, d’aujourd’hui, et de demain,
de tous âges, de tous milieux, et de toutes professions,
Nous, professeurs, élèves, étudiants, parents,
Nous, porteurs et défenseurs des valeurs humanistes,
vous demandons,
Madame la Ministre,
de maintenir l’enseignement optionnel du latin et du grec, chacun à part entière, selon les modalités d’enseignement actuelles, sans que ces deux langues soient subordonnées à une quelconque autre matière dans le cadre envisagé des EPI. Les élèves le souhaitant doivent pouvoir substituer l’étude des langues anciennes aux EPI. Il faut également leur permettre d’étudier, comme c’est le cas actuellement, le latin et le grec en 3e.
Les langues anciennes ne peuvent être réduites à des enseignements interdisciplinaires. Ces deux langues se suffisent à elles-mêmes, en ce sens qu’elles sont déjà profondément ancrées dans l’interdisciplinarité : l’enseignant de Lettres Classiques, spécialiste du français, du latin, et du grec, langues intimement liées par leurs histoires et leurs cultures, permet à ses élèves de connaître les civilisations passées pour mieux comprendre le monde qui les entoure et construire celui de demain.
Bon, j'arrête pour ce soir... faut que je dorme un peu et j'ai un conseil de classe à préparer demain...
Le blog attendra jusque là.
- HypermnestreÉrudit
Audrey, tout d'abord, un immense merci pour tout ce que tu fais .
Si je savais faire des couronnes de laurier, je t'en enverrais une !
Comme je n'ai pas vos pouvoirs magiques et que je dors la nuit , je découvre le texte ce matin. C'est très bien, accessible au grand public ; tous les problèmes et les revendications sont mentionnés. Bravo Audrey !
Quelques (simples) remarques au fil du texte :
Edit : j'ai modifié le texte en word et la couleur ne passe pas ! Je recommence ma relecture...
Dans le projet de réforme du collège présenté le mardi 17 mars et applicable dès la rentrée 2016, vous proposez, Mme la Ministre de l’Education Nationale,purement et simplement la suppression la suppression pure et simple des options facultatives jusque-là proposées à de nombreux collégiens, et non réservées à une élite comme on tente de le faire croire peut-être s’appuyer sur un chiffre (il me semble que 20% d’élèves suivent l’enseignement, non ?).
Parmi ces options, le latin et le grec ancien subissent un sort tout particulier. L’inclusion de ces disciplines dans le nouveau dispositif des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires, ou EPI, laisse à penser au grand public qu’elles existeront toujours dans le nouveau collège de 2016, mais c’est un leurre.
À l’heure actuelle, en collège, un élève peut suivre l’option latin, de la 5e à la 3e, avec un horaire hebdomadaire de 2h en 5e et de 3h en 4e et 3e, ou ainsi que ? l’option grec 3h par semaine.
Durant ces cours, non seulement les élèves acquièrent des connaissances à propos des civilisations, des arts, de la pensée antique, mais ils apprennent aussi et surtout les langues grecque et latine, pour lire et comprendre de façon directe et personnelle les textes laissés en héritage par les Anciens à l’humanité.
Or, les EPI seraient des enseignements assurés conjointement par deux professeurs de matières différentes, dans une dynamique non de cours, mais de projet et ne permettraient un apprentissage approfondi et sérieux d’aucune de leurs deux disciplines par les élèves, chaque EPI devant mener à une réalisation concrète il me semble que cette précision est maladroite, car elle critique l’EPI d’une façon générale, le travail en projet, l’interdisciplinarité… on peut être contre, mais c’est un autre combat. Ce que nous voulons montrer, c’est uniquement que le latin a été inclus de force dans un dispositif qui ne lui est absolument pas approprié : on peut ponctuellement (et on le fait) faire de l’interdisciplinarité en langues anciennes ou réaliser des projets… mais uniquement ponctuellement.
De fait, l'enseignement linguistique, historique, littéraire, et même culturel du latin et du grec disparaît dans ce nouveau dispositif il me semble que l’on va nous rétorquer « mais siiii ! c’est possible ! faites un projet « création de site sur les grands empereurs ou sur le vocabulaire français dérivant du latin, et voilà, vous enseignerez la langue, l’histoire… » Il me semble que l’on devrait plutôt souligner la disparation d’un programme à l’échelle nationale, et donc d’une véritable progression raisonnée concernant l’apprentissage de la langue, de la grammaire, du vocabulaire… = les professeurs en lycée seront incapables de dire ce que leurs élèves auront vu, certains collègues auront mis l’accent sur la traduction, d’autres sur la civilisation… . Il semble également impossible, alors qu’il serait déjà irréaliste d’espérer enseigner le latin et lui seul dans ces conditions, d’assurer simultanément l’enseignement des deux langues anciennes dans le cadre des EPI. Cela se résumerait, au mieux, à une découverte superficielle de l’Antiquité et aurait des conséquences lourdes sur les enseignements de langues anciennes au lycée.
De plus, chaque élève devra suivre deux thèmes d’EPI par an. Par mesure dérogatoire, le Ministère autorisera les élèves ayant choisi l’EPI dont le thème serait “Langues et Cultures de l’Antiquité” (LCA) à poursuivre cet “enseignement” durant tout le cycle 4, les autres thèmes d’EPI ne devant en effet être étudiés qu’une seule fois durant le collège.
Cette dérogation semble assurer le suivi des apprentissages pour les élèves concernés mais c’est, encore une fois, faux. Les élèves auront en effet, chaque année, la possibilité d’arrêter de suivre l’EPI “LCA”. A ce stade de la présentation du projet, il semble même possible pour un élève qui n’aurait pas suivi l’EPI “LCA” dès la 5e d’y participer seulement en 4e, pour arrêter en 3e et reprendre en 2nde ? Je proposerais : « On peut imaginer une classe de 3 regroupant des élèves commençant l’option, des élèves qui en auront fait un an en 5e, ou un semestre en 4e, et d’autres entamant leur troisième année…. Qui peut imaginer dès lors qu’un apprentissage sérieux des langues anciennes pourrait être fait avec cette réforme ? Que peut apprendre un élève, en “zappant” un enseignement comme bon lui semble surtout quand cet enseignement est une langue ! ? Cette culture de l’immédiateté, de la superficialité, doit-elle réellement être au cœur du projet de collège pour 2016 ?
Une autre attaque portée aux langues anciennes est celle de la réduction des horaires hebdomadaires d’enseignement. Les élèves qui auraient choisi de suivre un EPI dont le thème serait les “LCA”, ne suivraient un enseignement de langue ancienne qu'une heure et demie ou peut-être une heure seulement ? Si l’autre EPI proposé fait 2h ? Tout est possible, non ? par semaine et par an en cycle 4, soit un total de 4,5 heures hebdomadaires durant le collège, contre 8 actuellement pour les élèves suivant une seule option et 11h pour ceux qui ont la chance d’étudier les deux langues anciennes dans leur collège, ainsi que le permet la loi. Les conséquences de cette réforme sur la maîtrise par les élèves des langues anciennes en fin de collège et sur le service des enseignants de lettres classiques sont donc dramatiques. Vraie question, je m’interroge : n’est-ce pas contre-productif de parler des postes ? C’est une véritable inquiétude aussi, mais ne pourra-t-on nous reprocher de critiquer cette réforme avant tout pour défendre nos intérêts ? J’ai envie de ne laisser aucune prise à la critique…
Enfin, et c’est un des aspects les plus révoltants de la réforme envisagée, le projet ne présentant la découverte des langues anciennes que dans le cadre des EPI, et les moyens horaires des EPI étant pris et non ajoutés aux moyens horaires des disciplines obligatoires, il faudrait donc, pour continuer à assurer la transmission de ces disciplines séculaires, prélever des heures sur les enseignements de français ou autre ! On peut imaginer quémander une demi-heure au professeur d’histoire par exemple, non ?.
Autant dire que ni les conseils pédagogiques des établissements, présidés par les chefs d’établissement et constitués d’enseignants de toutes les matières, ni les conseils d’administration – les deux instances en charge de l’organisation des EPI – ne permettront probablement aux langues anciennes d’exister encore au collège dans des conditions permettant un véritable enseignement de ces matières : cela mettrait en péril les postes de certains enseignants même remarque,et réduirait considérablement les possibilités de travailler le français pour des élèves déjà en grande difficulté dans ce domaine. Laisser la responsabilité aux établissements de choisir d’offrir ou non l’enseignement du latin et du grec, c’est renoncer à une éducation nationale et proposer une école à deux vitesses.
Devant l’annonce de ce projet, qui mettrait fin de fait à l’enseignement du latin et du grec offert à tous en collège, et réserverait à quelques spécialistes voués à disparaître la connaissance d'un héritage pourtant découvert avec bonheur par des générations d’élèves et d’étudiants,
Nous,
latinistes,
hellénistes,
amoureux de la langue française,
d’hier, d’aujourd’hui, et de demain,
de tous âges, de tous milieux, et de toutes professions,
Nous, professeurs, élèves, étudiants, parents,
Nous, porteurs et défenseurs des valeurs humanistes,
vous demandons,
Madame la Ministre,
de maintenir l’enseignement optionnel du latin et du grec, chacun à part entière, selon les modalités d’enseignement actuelles, avec un vrai programme, et des horaires qui ne soient pas ,sans que ces deux langues soient subordonnées à une quelconque autre matière dans le cadre envisagé des EPI. Les élèves le souhaitant doivent pouvoir substituer l’étude des langues anciennes aux EPI. Il faut également leur permettre d’étudier, comme c’est le cas actuellement, le latin et le grec en 3e.
Les langues anciennes ne peuvent être réduites à des enseignements interdisciplinaires. Ces deux langues se suffisent à elles-mêmes, en ce sens qu’elles sont déjà profondément ancrées dans l’interdisciplinarité : l’enseignant de Lettres Classiques, spécialiste du français, du latin, et du grec, langues intimement liées par leurs histoires et leurs cultures, permet à ses élèves de connaître les civilisations passées pour mieux comprendre le monde qui les entoure et construire celui de demain.
Si je savais faire des couronnes de laurier, je t'en enverrais une !
Comme je n'ai pas vos pouvoirs magiques et que je dors la nuit , je découvre le texte ce matin. C'est très bien, accessible au grand public ; tous les problèmes et les revendications sont mentionnés. Bravo Audrey !
Quelques (simples) remarques au fil du texte :
Edit : j'ai modifié le texte en word et la couleur ne passe pas ! Je recommence ma relecture...
Dans le projet de réforme du collège présenté le mardi 17 mars et applicable dès la rentrée 2016, vous proposez, Mme la Ministre de l’Education Nationale,
Parmi ces options, le latin et le grec ancien subissent un sort tout particulier. L’inclusion de ces disciplines dans le nouveau dispositif des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires, ou EPI, laisse à penser au grand public qu’elles existeront toujours dans le nouveau collège de 2016, mais c’est un leurre.
À l’heure actuelle, en collège, un élève peut suivre l’option latin, de la 5e à la 3e, avec un horaire hebdomadaire de 2h en 5e et de 3h en 4e et 3e, ou ainsi que ? l’option grec 3h par semaine.
Durant ces cours, non seulement les élèves acquièrent des connaissances à propos des civilisations, des arts, de la pensée antique, mais ils apprennent aussi et surtout les langues grecque et latine, pour lire et comprendre de façon directe et personnelle les textes laissés en héritage par les Anciens à l’humanité.
Or, les EPI seraient des enseignements assurés conjointement par deux professeurs de matières différentes, dans une dynamique non de cours, mais de projet et ne permettraient un apprentissage approfondi et sérieux d’aucune de leurs deux disciplines par les élèves, chaque EPI devant mener à une réalisation concrète il me semble que cette précision est maladroite, car elle critique l’EPI d’une façon générale, le travail en projet, l’interdisciplinarité… on peut être contre, mais c’est un autre combat. Ce que nous voulons montrer, c’est uniquement que le latin a été inclus de force dans un dispositif qui ne lui est absolument pas approprié : on peut ponctuellement (et on le fait) faire de l’interdisciplinarité en langues anciennes ou réaliser des projets… mais uniquement ponctuellement.
De fait, l'enseignement linguistique, historique, littéraire, et même culturel du latin et du grec disparaît dans ce nouveau dispositif il me semble que l’on va nous rétorquer « mais siiii ! c’est possible ! faites un projet « création de site sur les grands empereurs ou sur le vocabulaire français dérivant du latin, et voilà, vous enseignerez la langue, l’histoire… » Il me semble que l’on devrait plutôt souligner la disparation d’un programme à l’échelle nationale, et donc d’une véritable progression raisonnée concernant l’apprentissage de la langue, de la grammaire, du vocabulaire… = les professeurs en lycée seront incapables de dire ce que leurs élèves auront vu, certains collègues auront mis l’accent sur la traduction, d’autres sur la civilisation… . Il semble également impossible, alors qu’il serait déjà irréaliste d’espérer enseigner le latin et lui seul dans ces conditions, d’assurer simultanément l’enseignement des deux langues anciennes dans le cadre des EPI. Cela se résumerait, au mieux, à une découverte superficielle de l’Antiquité et aurait des conséquences lourdes sur les enseignements de langues anciennes au lycée.
De plus, chaque élève devra suivre deux thèmes d’EPI par an. Par mesure dérogatoire, le Ministère autorisera les élèves ayant choisi l’EPI dont le thème serait “Langues et Cultures de l’Antiquité” (LCA) à poursuivre cet “enseignement” durant tout le cycle 4, les autres thèmes d’EPI ne devant en effet être étudiés qu’une seule fois durant le collège.
Cette dérogation semble assurer le suivi des apprentissages pour les élèves concernés mais c’est, encore une fois, faux. Les élèves auront en effet, chaque année, la possibilité d’arrêter de suivre l’EPI “LCA”. A ce stade de la présentation du projet, il semble même possible pour un élève qui n’aurait pas suivi l’EPI “LCA” dès la 5e d’y participer seulement en 4e, pour arrêter en 3e et reprendre en 2nde ? Je proposerais : « On peut imaginer une classe de 3 regroupant des élèves commençant l’option, des élèves qui en auront fait un an en 5e, ou un semestre en 4e, et d’autres entamant leur troisième année…. Qui peut imaginer dès lors qu’un apprentissage sérieux des langues anciennes pourrait être fait avec cette réforme ? Que peut apprendre un élève, en “zappant” un enseignement comme bon lui semble surtout quand cet enseignement est une langue ! ? Cette culture de l’immédiateté, de la superficialité, doit-elle réellement être au cœur du projet de collège pour 2016 ?
Une autre attaque portée aux langues anciennes est celle de la réduction des horaires hebdomadaires d’enseignement. Les élèves qui auraient choisi de suivre un EPI dont le thème serait les “LCA”, ne suivraient un enseignement de langue ancienne qu'une heure et demie ou peut-être une heure seulement ? Si l’autre EPI proposé fait 2h ? Tout est possible, non ? par semaine et par an en cycle 4, soit un total de 4,5 heures hebdomadaires durant le collège, contre 8 actuellement pour les élèves suivant une seule option et 11h pour ceux qui ont la chance d’étudier les deux langues anciennes dans leur collège, ainsi que le permet la loi. Les conséquences de cette réforme sur la maîtrise par les élèves des langues anciennes en fin de collège et sur le service des enseignants de lettres classiques sont donc dramatiques. Vraie question, je m’interroge : n’est-ce pas contre-productif de parler des postes ? C’est une véritable inquiétude aussi, mais ne pourra-t-on nous reprocher de critiquer cette réforme avant tout pour défendre nos intérêts ? J’ai envie de ne laisser aucune prise à la critique…
Enfin, et c’est un des aspects les plus révoltants de la réforme envisagée, le projet ne présentant la découverte des langues anciennes que dans le cadre des EPI, et les moyens horaires des EPI étant pris et non ajoutés aux moyens horaires des disciplines obligatoires, il faudrait donc, pour continuer à assurer la transmission de ces disciplines séculaires, prélever des heures sur les enseignements de français ou autre ! On peut imaginer quémander une demi-heure au professeur d’histoire par exemple, non ?.
Autant dire que ni les conseils pédagogiques des établissements, présidés par les chefs d’établissement et constitués d’enseignants de toutes les matières, ni les conseils d’administration – les deux instances en charge de l’organisation des EPI – ne permettront probablement aux langues anciennes d’exister encore au collège dans des conditions permettant un véritable enseignement de ces matières : cela mettrait en péril les postes de certains enseignants même remarque,et réduirait considérablement les possibilités de travailler le français pour des élèves déjà en grande difficulté dans ce domaine. Laisser la responsabilité aux établissements de choisir d’offrir ou non l’enseignement du latin et du grec, c’est renoncer à une éducation nationale et proposer une école à deux vitesses.
Devant l’annonce de ce projet, qui mettrait fin de fait à l’enseignement du latin et du grec offert à tous en collège, et réserverait à quelques spécialistes voués à disparaître la connaissance d'un héritage pourtant découvert avec bonheur par des générations d’élèves et d’étudiants,
Nous,
latinistes,
hellénistes,
amoureux de la langue française,
d’hier, d’aujourd’hui, et de demain,
de tous âges, de tous milieux, et de toutes professions,
Nous, professeurs, élèves, étudiants, parents,
Nous, porteurs et défenseurs des valeurs humanistes,
vous demandons,
Madame la Ministre,
de maintenir l’enseignement optionnel du latin et du grec, chacun à part entière, selon les modalités d’enseignement actuelles, avec un vrai programme, et des horaires qui ne soient pas ,
Les langues anciennes ne peuvent être réduites à des enseignements interdisciplinaires. Ces deux langues se suffisent à elles-mêmes, en ce sens qu’elles sont déjà profondément ancrées dans l’interdisciplinarité : l’enseignant de Lettres Classiques, spécialiste du français, du latin, et du grec, langues intimement liées par leurs histoires et leurs cultures, permet à ses élèves de connaître les civilisations passées pour mieux comprendre le monde qui les entoure et construire celui de demain.
- IphigénieProphète
On s'éloigne du forum un jour et on découvre qu'Audrey ne s'est pas déconnectée de sa tâche pendant tout ce temps!
Bravo Audrey, ton texte est très bien! je le signerai des deux mains pour ma part.
La réforme du collège ce sont les désastres des enseignements d'exploration rapportés au collège: perte de temps et de moyens en pure perte.
C'est aussi de facto la suppression du latin au lycée (avec des EPI aussi mal et inégalement ramassés comment assurer une quelconque continuité ensuite au confluent des différents collèges?)
Par contre demander le statu quo est embêtant pour le grec qui a quasi disparu de nombreux lycées: il faudrait remettre le grec à part entière à égalité avec le latin et arrêter de proposer le grec seulement en troisième en concurrence avec le latin (sauf dans quelques endroits privilégiés où les deux restent possibles). On a déjà tué le grec, en fait.
Bravo Audrey, ton texte est très bien! je le signerai des deux mains pour ma part.
La réforme du collège ce sont les désastres des enseignements d'exploration rapportés au collège: perte de temps et de moyens en pure perte.
C'est aussi de facto la suppression du latin au lycée (avec des EPI aussi mal et inégalement ramassés comment assurer une quelconque continuité ensuite au confluent des différents collèges?)
Par contre demander le statu quo est embêtant pour le grec qui a quasi disparu de nombreux lycées: il faudrait remettre le grec à part entière à égalité avec le latin et arrêter de proposer le grec seulement en troisième en concurrence avec le latin (sauf dans quelques endroits privilégiés où les deux restent possibles). On a déjà tué le grec, en fait.
- KilmenyEmpereur
Bravo ! Merci !
Je me pose cependant une question : ne faut-il pas mentionner le projet de saupoudrage dans le programme de français comme une aberration ? Il ne faudrait pas que l'on argue de cela pour contrer la pétition et nous dire : "mais on ne supprime pas le latin, on l'ouvre à tous. Et les profs de langues anciennes s'opposent à cela, car ils préfèrent l'élitisme".
Je me pose cependant une question : ne faut-il pas mentionner le projet de saupoudrage dans le programme de français comme une aberration ? Il ne faudrait pas que l'on argue de cela pour contrer la pétition et nous dire : "mais on ne supprime pas le latin, on l'ouvre à tous. Et les profs de langues anciennes s'opposent à cela, car ils préfèrent l'élitisme".
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- HypermnestreÉrudit
+ 1Kilmeny a écrit:Bravo ! Merci !
Je me pose cependant une question : ne faut-il pas mentionner le projet de saupoudrage dans le programme de français comme une aberration ? Il ne faudrait pas que l'on argue de cela pour contrer la pétition et nous dire : "mais on ne supprime pas le latin, on l'ouvre à tous. Et les profs de langues anciennes s'opposent à cela, car ils préfèrent l'élitisme".
- VioletEmpereur
Tu as corrigé ce qui me gênait. ( le terme de mensonge)
C'est très bien. Un grand merci Audrey !
Je trouve juste la pétition un peu longue, sera-t-elle lue en entier ?
C'est très bien. Un grand merci Audrey !
Je trouve juste la pétition un peu longue, sera-t-elle lue en entier ?
- IphigénieProphète
S'il faut ouvrir à tous c'est que c'est important.mais on ne supprime pas le latin, on l'ouvre à tous. Et les profs de langues anciennes s'opposent à cela, car ils préfèrent l'élitisme".
Et si on ouvre sans permettre d'apprendre, c'est donc tragique:
... et c’est chose très claire
Que qui n’a rien n’a nul partage à faire.
Je propose à Mila Saint-Anne d'expliquer le Mondain de Voltaire sans passer par Ovide.
- KilmenyEmpereur
Iphigénie a écrit:S'il faut ouvrir à tous c'est que c'est important.mais on ne supprime pas le latin, on l'ouvre à tous. Et les profs de langues anciennes s'opposent à cela, car ils préfèrent l'élitisme".
Et si on ouvre sans permettre d'apprendre, c'est donc tragique:
Oui, c'est quelque chose dans ce genre qu'il faudrait rajouter pour souligner l'incohérence de cette réforme.
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- SergeMédiateur
Dans le projet de réforme du collège présenté le mardi 17 mars et applicable dès la rentrée 2016, vous proposez, Mme la Ministre de l’Education Nationale, purement et simplement la suppression des options facultatives jusque là proposées à de nombreux collégiens de tous niveaux, et non réservées à une élite comme on tente de le faire croire.
Parmi ces options, le latin et le grec ancien subissent un sort tout particulier. L’inclusion de ces disciplines dans le nouveau dispositif des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires, ou EPI, laisse à penser au grand public qu’elles existeront toujours dans le nouveau collège de 2016, mais ce dispositif n'est en rien comparable.
À l’heure actuelle, en collège, un élève peut suivre l’option latin, de la 5e à la 3e, avec un horaire hebdomadaire de 2h en 5e et de 3h en 4e et 3e, ou l’option grec 3h par semaine.
Durant ces cours, les élèves acquièrent non seulement des connaissances à propos des civilisations, des arts, de la penséeantique(j'enlèverais "antique", mot qui revient souvent et qui n'a pas la même connotation chez nous que chez ceux qui ont pondu cette réforme, ce mot leur donnant à penser que cette pensée est ...dépassée), mais aussi et surtout, apprennent les langues grecque et latine, pour lire et comprendre de façon directe et personnelle les textes de notre patrimoine culturel laissés en héritage par les Anciens à l’humanité.
Qui peut imaginer qu’un réel apprentissage des langues anciennes pourrait être fait dans ces conditions? Que peut apprendre un élève, en “zappant” un enseignement comme bon lui semble, ou dès qu'il rencontre la moindre difficulté, pourtant si nécessaire pour progresser ? Cette culture de l’immédiateté, de la superficialité, doit-elle réellement être au cœur du projet de collège pour 2016?
J'aurais aussi glissé quelque chose dans ce genre (à reformuler)
Quels élèves voudraient en effet rester dans un EPI nécessitant de la rigueur pour construire des savoirs quand ils pourraient choisir un EPI construction de cabane dans la cour ? En tant qu'adulte, nous savons que nous progressons en nous frottant à la difficulté au lieu de la contourner, mais les adolescents n'ont pas encore ce recul et cette maturité pour s'en rendre compte, et vont naturellement vers ce qui leur semble le plus facile ou le plus ludique. La mise en concurrence des EPI conduirait fatalement à un racolage préjudiciable pour obtenir (et surtout maintenir) le nombre d'élèves, au détriment de l'exigence du contenu, donc au détriment des élèves.
- HypermnestreÉrudit
(suite de mon précédent post) : je pense vraiment qu'il est contre-productif d'évoquer dans cette pétition la perte de postes. D'une façon générale, quand des ouvriers se battent contre la suppression de leurs emplois, tout le monde applaudit ; si ce sont des professeurs, ce sont des méchants corporatistes. C'est injuste, mais c'est ainsi...
Bref, c'est prêter le flanc aux critiques toutes prêtes.
Edit : cf. l'article de M Watrelot posté par Luigi sur un autre fil...
Bref, c'est prêter le flanc aux critiques toutes prêtes.
Edit : cf. l'article de M Watrelot posté par Luigi sur un autre fil...
- User5899Demi-dieu
Une ou deux en bleu pour moi...
Sullien a écrit:De simples remarques...Audrey a écrit:Deuxième mouture, j'ai fait au mieux (et non, Trompette, la réforme est bien pour 2016!)...
Ne vous fiez pas à la mise en page, c'est copié collé depuis word, du coup la mise en page a sauté, et il y a des espaces en trop parfois..
Dans le projet de réforme du collège présenté le mardi 17 mars et applicable dès la rentrée 2016, vous proposez, Mme la Ministre de l’Education Nationale, purement et simplement la suppression des options facultatives jusque-là proposées à de nombreux collégiens, et non réservées à une élite comme on tente de le faire croire.
Parmi ces options, le latin et le grec ancien subissent un sort tout particulier. L’inclusion de ces disciplines dans le nouveau dispositif des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires, ou EPI, laisse à penser au grand public qu’elles existeront toujours dans le nouveau collège de 2016. Or, c’est un leurre.
À l’heure actuelle, en effet, en collège, un élève peut suivre l’option latin,de la 5e à la 3e,avec un horaire hebdomadaire de 2h en 5e et de 3h en 4e et 3e, ou l’option grec 3h par semaine.
Durant ces cours, (non seulement) les élèves acquièrentnon seulementdes connaissances à propos des civilisations, des arts, de la pensée antique, mais (ils apprennent) aussi et surtout, apprennentles langues grecque et latine, pour lire et comprendre de façon directe et personnelle les textes laissés en héritage par les Anciens à l’humanité.
Or les EPI, assurés conjointement par deux professeurs de matières différentes, seraient des enseignements qui visent tout entiers une réalisation concrète (bizarre, cette phrase, non ?).
De fait, l'enseignement linguistique, historiqueet(virgule) littéraire, et même culturel du latin et du grecdisparaissent([l'enseignement...] disparaît) dans ce nouveau dispositif. Il semble également impossible, alors qu’il serait déjà irréaliste d’espérer enseigner réellement le latin dans ces conditions, d’assurer l’enseignement des deux langues anciennes, latine et grecque, dans le cadre des EPI (pas sûr de comprendre...) . Cela se résumerait, au mieux, à une découverte superficielle de l’Antiquité et aurait des conséquences lourdes sur les enseignements de langues anciennes au lycée.
De plus, chaque élève devra suivre deux thèmes d’EPI par an. Par mesure dérogatoire, le Ministère autorisera les élèves ayant choisi l’EPI dont le thème serait “Langues et Cultures de l’Antiquité” (LCA) à poursuivre cet “enseignement” durant tout le cycle 4, les autres thèmes d’EPI ne devant en effet être étudiés qu’une seule fois durant le collège.
Cette dérogation semble assurer le suivi des apprentissages pour les élèves concernés mais c’est, encore une fois,fauxune illusion. Les élèves auront en effet, chaque année, la possibilité d’arrêter de suivre l’EPI “LCA”. A ce stade de la présentation du projet, il semble même possible pour un élève qui n’aurait pas suivi l’EPI “LCA” dès la 5e d’y participer seulement en 4e, pour arrêter en 3e. Qui peut imaginer (dès lors) qu’unréel(répétition) apprentissage (sérieux) des langues anciennes pourrait être faitavoir lieudans ces conditions(répétition) ? Que peut apprendre un élève, en “zappant” un enseignement comme bon lui semble? Cette culture de l’immédiateté, de la superficialité, doit-elle réellement être au cœur du projet de collège pour 2016?
Une autre attaque portée aux langues anciennes est celle de la réduction des horaires hebdomadaires d’enseignement. Les élèves qui auraientont choisi de suivre un EPI dont le thèmeseraitest les “LCA”, ne suivront (suivraient ?) non un enseignement de langue ancienne qu'une heure et demie par semaine et par an en cycle 4, soit un total de 4,5 heures hebdomadaires durant le collège, contre 8 actuellement pour les élèves suivant une seule option et 11h pour ceux qui ont la chance d’étudier les deux langues anciennes dans leur collège, ainsi que lepermet la loipermettent les dispositions actuelles. Les conséquences de cette réforme sur la maîtrise par les élèves des langues anciennes en fin de collège et sur le service des enseignants de lettres classiques sont donc très lourdes (répétition : graves, alarmantes, dramatiques, etc.).
Enfin, et c’est un des aspects les plus révoltants de la réforme envisagée, le projet ne présentant la découverte des langues anciennes que dans le cadre des EPI, et les moyens horaires des EPI étant prélevés et non ajoutés aux moyens horaires des disciplines obligatoires, il faudra (faudrait ?) non, le futur est meilleur, l'indicatif marquant qu'on considère cela comme réel donc, pour continuer à assurer la transmission de ces disciplines séculaires, prélever des heures sur les enseignements de français (répétition : voudrait-on continuer à assurer..., il faudrait en prélever les heures sur les enseignements de français ?).
Autant dire que ni les conseils pédagogiques des établissements, présidés par les chefs d’établissement et constitués d’enseignants de toutes les matières (est-ce utile de le préciser ?), ni les conseils d’administration,(–) les deux instances en charge de l’organisation des EPI,(–) ne permettront probablement aux langues anciennes d’exister encore au collège (espace) : cela mettraita en péril les postes de certains enseignants, et réduiraita considérablement les possibilités de travailler le français pour des élèves déjà en grande difficulté dans ce domaine. Laisser la responsabilité aux établissements de choisir d’offrir ou non l’enseignement du latin et du grec, c’est renoncer à une éducation nationale et proposer une école à deux vitesses. (en remettre une couche sur l'élitisme ?)
Devant l’annonce de ce projet,qui mettraitdont la réalisation mettra immanquablement fin à l’enseignement du latin et du grec en collège pour tous, et réserveraita, surtout après la disparition du CAPES de Lettres Classiques, à quelques spécialistes voués ainsid’autant plus à disparaîtreà disparaître rapidement la connaissance d’un héritage pourtant découvert avec bonheur par des générations d’élèves et d’étudiants, de la Renaissance jusqu’à nos jours, (phrase un peu lourde)
Nous,
latinistes,
hellénistes,
amoureux de la langue française,
d’hier, d’aujourd’hui, et de demain,
de tous âges, de tous milieux, et de toutes professions,
Nous, professeurs, élèves, étudiants, parents,
Nous, porteurs et défenseurs des valeurs humanistes,
vous demandons,
Madame la Ministre,
de maintenir l’enseignement optionnel du latin et du grec, chacun à part entière, selon les modalités d’enseignement actuelles, sans que ces deux langues ne (il y a un ne explétif après sans que ? Bouh, j'vais me coucher) Nan, il n'y en a pas soient subordonnées à une quelconque autre matière dans le cadre envisagé des EPI. Les élèves le souhaitant doivent pouvoir substituer l’étude des langues anciennes aux EPI. Il faut également leur permettre d’étudier, comme c’est le cas actuellement, le latin et le grec en 3e.
Les langues anciennes ne peuvent être réduites à des enseignements interdisciplinaires. Ces deux langues se suffisent à elles-mêmes, en ce sens qu’elles sont déjà profondément ancrées dans l’interdisciplinarité (espace) : l’enseignant de Lettres Classiques, spécialiste du français, du latin, et du grec, langues intimement liées par leurs histoires et leurs cultures, permet à ses élèves de connaître les civilisations passées pour mieux comprendre le monde qui les entoure et construire celui de demain.
- User17706Bon génie
Ce qui serait bien, maintenant, c'est une nouvelle version avec corrections intégrées, qu'on voie s'il en reste à suggérer.
(Perso, mais c'est perso, « nous, porteurs et défenseurs des valeurs humanistes », ça me ferait franchement hésiter à signer ; et c'est bien la seule chose qui me ferait hésiter.)
(Perso, mais c'est perso, « nous, porteurs et défenseurs des valeurs humanistes », ça me ferait franchement hésiter à signer ; et c'est bien la seule chose qui me ferait hésiter.)
- User5899Demi-dieu
RAPPEL. Le SE-UNSA a écrit:On ne supprime pas le latin, on l'ouvre à tous.
Bien rappeler pour répondre cette chose simple que le latin et le grec ont toujours été ouverts à tous et ont vocation à le demeurer, quelles que soient les malhonnêtetés sous-entendues dans la citation. Le seul cas où un collégien ne peut s'inscrire, c'est lorsque son collège ne propose pas l'option (je ne sais pas si ça existe).
Oui, pas faux, ça. Bien vu. Merci, PY.PauvreYorick a écrit:(Perso, mais c'est perso, « nous, porteurs et défenseurs des valeurs humanistes », ça me ferait franchement hésiter à signer ; et c'est bien la seule chose qui me ferait hésiter.)
- User17706Bon génie
Après, ça peut être lu comme habile. Donc je n'en ferais pas un casus belli, et je me rangerai à l'opinion d'autrui, étant bien entendu que je signerai de toute façon cette pétition.Cripure a écrit:Oui, pas faux, ça. Bien vu. Merci, PY.PauvreYorick a écrit:(Perso, mais c'est perso, « nous, porteurs et défenseurs des valeurs humanistes », ça me ferait franchement hésiter à signer ; et c'est bien la seule chose qui me ferait hésiter.)
- Luigi_BGrand Maître
Bien sûr.Cripure a écrit:RAPPEL. Le SE-UNSA a écrit:On ne supprime pas le latin, on l'ouvre à tous.
Bien rappeler pour répondre cette chose simple que le latin et le grec ont toujours été ouverts à tous et ont vocation à le demeurer, quelles que soient les malhonnêtetés sous-entendues dans la citation. Le seul cas où un collégien ne peut s'inscrire, c'est lorsque son collège ne propose pas l'option
"Ouvrir à tous" avec un temps d'enseignement mutilé, c'est surtout mentir à tous.
Au fond c'est ce qui s'est passé avec le collège unique : on a ouvert à tous (et je ne crois pas qu'il y ait lieu d'en regretter le principe) mais en offrant moins. Voir les horaires de français en primaire et au collège avant et après le collège unique. Bref, une massification, mais pas une démocratisation.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- User5899Demi-dieu
Oh ! Y a les pingouins juillettistes et les aoutiens !
- User5899Demi-dieu
Euh, c'était noté, ça, puisque j'ai écrit le nom de l'organisation syndicaleLuigi_B a écrit:Bien sûr.Cripure a écrit:RAPPEL. Le SE-UNSA a écrit:On ne supprime pas le latin, on l'ouvre à tous.
Bien rappeler pour répondre cette chose simple que le latin et le grec ont toujours été ouverts à tous et ont vocation à le demeurer, quelles que soient les malhonnêtetés sous-entendues dans la citation. Le seul cas où un collégien ne peut s'inscrire, c'est lorsque son collège ne propose pas l'option
"Ouvrir à tous" avec un temps d'enseignement mutilé, c'est surtout mentir à tous.
- AdriGrand Maître
Ouvert à tous, mais si la classe est pleine et que l'IA refuse de donner des moyens supplémentaires, ça peut coincer, non ? Ca doit bien arriver... Même si un enseignant volontaire soutenu par son équipe et le CDE peut obtenir ces heures à force de batailler... (J'extrapole à partir de ce que je connais )
Sinon, pour la lisibilité, et parce que le texte est forcément long si on veut être précis, avez-vous pensé à mettre un résumé avec quelques arguments sous forme de liste en début de pétition... Ca permettrait à ceux qui n'auraient pas le courage / l'envie, à ceux qui ne savent pas lire un long texte sur écran, d'avoir quand même une idée globale du contenu...
Sinon, pour la lisibilité, et parce que le texte est forcément long si on veut être précis, avez-vous pensé à mettre un résumé avec quelques arguments sous forme de liste en début de pétition... Ca permettrait à ceux qui n'auraient pas le courage / l'envie, à ceux qui ne savent pas lire un long texte sur écran, d'avoir quand même une idée globale du contenu...
- Luigi_BGrand Maître
On pourrait prendre l'UNSA au mot : si tous les élèves choisissent l'EPI latin, comment on fait ? :lol:
Ah non, c'est vrai : on va choisir les EPI pour eux !
Ah non, c'est vrai : on va choisir les EPI pour eux !
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- mayouNiveau 5
Merci à Audrey et à tous les relecteurs matinaux !
- elisa18Neoprof expérimenté
Bravo à tous les rédacteurs, et surtout à Audrey!
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- Réforme : Pétition pour la défense de l'italien (mort programmée de la LV3)
- Projet de pétition pour les langues anciennes ? (récapitulatif au 6ème post de page 6)
- Pétition langues régionales - réforme du collège
- Signez la pétition : "Le CLES et le C2i2e ne doivent pas être exigés comme preuves supplémentaires de qualification pour être recruté !"
- Pétition pour la sauvegarde des langues anciennes
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