- awqasiriNiveau 2
Bonsoir à tou(te)s,
Je suis professeur d'espagnol en collège depuis 6 ans. Je n'ai jamais vraiment accroché ni bien assimilé la pédagogie "officielle" enseignée à l'époque à l'IUFM : beaucoup d'oral, approche actionnelle, immersion, tâches finales, mini-tâches, etc...
J'ai été inspecté il y a deux ans, cela s'est bien passé et pourtant...
En fait je fais cours à ma façon. J'ai appris tout seul plusieurs langues étrangères, certaines très "exotiques". J'estime que l'immersion est une gageure avec 3 heures hebdomadaires, et bientôt seulement 2! C'est de la pseudo-immersion. Pour moi, à partir d'un certain âge, à défaut d'une véritable immersion on peut apprendre très bien une langue de manière raisonnée. Je donne à mes élèves tous les outils pour qu'ils puissent construire eux-mêmes leurs propres phrases, d'où l'importance que j'accorde au lexique et à la grammaire (ils ont un mini-test au début de chaque séance).
C'est pourquoi même si je travaille quand même en séquences (et fais de temps en temps des tâches finales), je passe pas mal de temps à expliquer aux élèves les structures de la langue qu'ils étudient en recourant pas mal à la grammaire. Je n'en fais pas une fin en soi car ce qui prime c'est le thème de la séquence mais j'aide les élèves à s'exprimer en s'appuyant sur la grammaire et en comparant le fonctionnement des deux langues : français et espagnol.
J'avoue que je fais plus d'écrit que d'oral, mais comment faire avec 7 classes et 25 élèves par classe? Vous savez bien.
Mes traces écrites sont assez chargées : la partie de gauche au tableau contient 2 à 3 phrases-types, la partie de droite en haut le vocabulaire (10 mots ou groupes de mots avec traduction en français !!! quand le mot n'est pas transparent), la partie de droite en bas la grammaire.
Bizarrement les élèves aiment bien . Je fais mes enquêtes et ils disent qu'ils préfèrent mes cours car ils comprennent mieux comment la langue fonctionne, ils trouvent que c'est cadré. Ils me disent qu'en anglais, au contraire, ils ne comprennent rien, qu'ils ne font que répéter et qu'ils ne savent pas la signification de ce qu'ils répètent. Une mère d'élève m'a même dit que sa fille, maintenant au lycée, se débrouillait très bien grâce à ce qu'elle avait appris dans mes cours et de conclure "ne changez pas votre façon de faire cours, continuez comme ça".
Je ne raconte pas tout cela pour me faire mousser . Derrière en fait il y a une grosse angoisse car je sens bien que je suis "hors la loi" et que mes cours seraient tout de suite disqualifiés aux yeux de l'EN. Certes mes élèves aiment bien mes cours et mes nombreuses digressions culturelles et anecdotes plus ou moins personnelles. Ceux qui ne s'en sortent pas me disent qu'ils ont juste la flemme d'apprendre. Mais j'ai toujours la sensation que je fais mal mon boulot. J'entends les profs d'anglais parler entre eux de ce qu'ils font et je les envie car ils ont compris la "technique" et on ne pourra pas le leur reprocher.
Mais dans le même temps je suis à la recherche d'autres méthodes pour l'enseignement des langues, des méthodes raisonnées qui soient efficaces. Personnellement j'aime bien les méthodes de langues de la collection Pocket (j'ai appris l'italien et le portugais avec) alors que Assimil je n'accroche pas du tout. Vous voyez la différence entre les deux collections? Quelqu'un dans ce forum parlait d'une méthode de FLE des années 1950 utilisée avec une russophone et qui donnait des résultats extraordinaires. Quelle est cette méthode et sur quoi était-elle basée? Veuillez m'excuser si j'ai été un peu confus mais je souhaite vraiment que mes élèves parlent bien espagnol, à défaut de parler couramment, du moins de comprendre et de faire des phrases correctes, sans baragouiner. Ne serait-ce que par respect pour leurs interlocuteurs.
Est-ce que vous savez si dans d'autres pays on est en train de revenir à des méthodes d'enseignement des langues plus "traditionnelles" (avec plus d'utilisation de la grammaire)? J'aimerais bien connaître l'opinion de professeurs chevronnés ayant enseigné pendant de nombreuses années et savoir quelles sont, selon eux, les méthodes réellement les plus efficaces avec les moyens que nous avons actuellement au collège (peu d'heures, beaucoup d'élèves, problèmes de discipline, problèmes d'attention, peu de motivation pour le travail).
Awqasiri :|
Je suis professeur d'espagnol en collège depuis 6 ans. Je n'ai jamais vraiment accroché ni bien assimilé la pédagogie "officielle" enseignée à l'époque à l'IUFM : beaucoup d'oral, approche actionnelle, immersion, tâches finales, mini-tâches, etc...
J'ai été inspecté il y a deux ans, cela s'est bien passé et pourtant...
En fait je fais cours à ma façon. J'ai appris tout seul plusieurs langues étrangères, certaines très "exotiques". J'estime que l'immersion est une gageure avec 3 heures hebdomadaires, et bientôt seulement 2! C'est de la pseudo-immersion. Pour moi, à partir d'un certain âge, à défaut d'une véritable immersion on peut apprendre très bien une langue de manière raisonnée. Je donne à mes élèves tous les outils pour qu'ils puissent construire eux-mêmes leurs propres phrases, d'où l'importance que j'accorde au lexique et à la grammaire (ils ont un mini-test au début de chaque séance).
C'est pourquoi même si je travaille quand même en séquences (et fais de temps en temps des tâches finales), je passe pas mal de temps à expliquer aux élèves les structures de la langue qu'ils étudient en recourant pas mal à la grammaire. Je n'en fais pas une fin en soi car ce qui prime c'est le thème de la séquence mais j'aide les élèves à s'exprimer en s'appuyant sur la grammaire et en comparant le fonctionnement des deux langues : français et espagnol.
J'avoue que je fais plus d'écrit que d'oral, mais comment faire avec 7 classes et 25 élèves par classe? Vous savez bien.
Mes traces écrites sont assez chargées : la partie de gauche au tableau contient 2 à 3 phrases-types, la partie de droite en haut le vocabulaire (10 mots ou groupes de mots avec traduction en français !!! quand le mot n'est pas transparent), la partie de droite en bas la grammaire.
Bizarrement les élèves aiment bien . Je fais mes enquêtes et ils disent qu'ils préfèrent mes cours car ils comprennent mieux comment la langue fonctionne, ils trouvent que c'est cadré. Ils me disent qu'en anglais, au contraire, ils ne comprennent rien, qu'ils ne font que répéter et qu'ils ne savent pas la signification de ce qu'ils répètent. Une mère d'élève m'a même dit que sa fille, maintenant au lycée, se débrouillait très bien grâce à ce qu'elle avait appris dans mes cours et de conclure "ne changez pas votre façon de faire cours, continuez comme ça".
Je ne raconte pas tout cela pour me faire mousser . Derrière en fait il y a une grosse angoisse car je sens bien que je suis "hors la loi" et que mes cours seraient tout de suite disqualifiés aux yeux de l'EN. Certes mes élèves aiment bien mes cours et mes nombreuses digressions culturelles et anecdotes plus ou moins personnelles. Ceux qui ne s'en sortent pas me disent qu'ils ont juste la flemme d'apprendre. Mais j'ai toujours la sensation que je fais mal mon boulot. J'entends les profs d'anglais parler entre eux de ce qu'ils font et je les envie car ils ont compris la "technique" et on ne pourra pas le leur reprocher.
Mais dans le même temps je suis à la recherche d'autres méthodes pour l'enseignement des langues, des méthodes raisonnées qui soient efficaces. Personnellement j'aime bien les méthodes de langues de la collection Pocket (j'ai appris l'italien et le portugais avec) alors que Assimil je n'accroche pas du tout. Vous voyez la différence entre les deux collections? Quelqu'un dans ce forum parlait d'une méthode de FLE des années 1950 utilisée avec une russophone et qui donnait des résultats extraordinaires. Quelle est cette méthode et sur quoi était-elle basée? Veuillez m'excuser si j'ai été un peu confus mais je souhaite vraiment que mes élèves parlent bien espagnol, à défaut de parler couramment, du moins de comprendre et de faire des phrases correctes, sans baragouiner. Ne serait-ce que par respect pour leurs interlocuteurs.
Est-ce que vous savez si dans d'autres pays on est en train de revenir à des méthodes d'enseignement des langues plus "traditionnelles" (avec plus d'utilisation de la grammaire)? J'aimerais bien connaître l'opinion de professeurs chevronnés ayant enseigné pendant de nombreuses années et savoir quelles sont, selon eux, les méthodes réellement les plus efficaces avec les moyens que nous avons actuellement au collège (peu d'heures, beaucoup d'élèves, problèmes de discipline, problèmes d'attention, peu de motivation pour le travail).
Awqasiri :|
- ProustichouNiveau 5
J'enseigne dans une autre discipline et suis tout neuf dans le métier mais si tu dis que tes élèves progressent et qu'au niveau de l'inspection ça passe, que demande le peuple !
- awqasiriNiveau 2
Au niveau de l'inspection c'est passé parce que j'avais tant bien que mal construit une séquence à la mode IUFM et aussi parce que les élèves ont joué le jeu.
Après mes élèves progressent certes mais selon mes critères. Je suis le seul prof d'espagnol dans mon collège et par conséquent je ne peux pas comparer mon travail et mes résultats avec ceux d'un collègue. En outre il me semble que les élèves qui réussissent sont souvent ceux qui se sentent spécialement motivés par la matière pour une raison x ou y.
Après mes élèves progressent certes mais selon mes critères. Je suis le seul prof d'espagnol dans mon collège et par conséquent je ne peux pas comparer mon travail et mes résultats avec ceux d'un collègue. En outre il me semble que les élèves qui réussissent sont souvent ceux qui se sentent spécialement motivés par la matière pour une raison x ou y.
- ProustichouNiveau 5
Ah mais il fallait le dire tout de suite
Je comprends cette impression d'être hors la loi constamment, je suis stagiaire et les trucs de l'ESPE ne me conviennent que moyennement. Pour ce qui est des élèves, même avec la méthode citée plus haut, s'ils ne veulent pas bosser, ça ne fonctionne pas, quoi qu'ils en disent.
Tu ne connais pas de collègues d'autres établissements ?
L'essentiel est que tes élèves progressent. D'autres, plus légitimes, te le diront sans doute autant que moi. Bon courage en tout cas
Je comprends cette impression d'être hors la loi constamment, je suis stagiaire et les trucs de l'ESPE ne me conviennent que moyennement. Pour ce qui est des élèves, même avec la méthode citée plus haut, s'ils ne veulent pas bosser, ça ne fonctionne pas, quoi qu'ils en disent.
Tu ne connais pas de collègues d'autres établissements ?
L'essentiel est que tes élèves progressent. D'autres, plus légitimes, te le diront sans doute autant que moi. Bon courage en tout cas
- awqasiriNiveau 2
Merci Proustichou. Bonne continuation :-)
- HonchampDoyen
Bonsoir je suis professeur principal de 3ème. Dans mon collège, les profs d'espagnol et la prof d'allemand travaillent globalement comme vous. Il y a du lexique (bref, du vocabulaire), des points de grammaire, de la conjugaison, et des interros sur tout cela. Pas que cela bien sur, la prof d'allemand fait souvent faire des affiches, des brochures..
Je viens de devoir gérer une fronde entre la prof d'anglais et la classe dont je suis PP. Fronde pour diverses raisons, mais ce qui revenait, c'est "en anglais, on ne comprend pas ce qu'on fait", "en allemand (ou en espagnol), c'est mieux, car..".
J'ai souvent le même son de cloche des parents, qui, quand ils veulent aider en anglais, ne voient pas ce qu'ils peuvent faire, alors que dans les 2 autres langues, ils repèrent qu'il peut avoir des apprentissages systématiques...et qui peuvent donner des "bonnes notes".
Bref, je pense que la manière dont on enseigne l'anglais actuellement est un peu déroutante. Bon, après, je ne suis pas spécialiste des langues.
Bon courage, et chaque prof doit trouver son style, il est bon dans ce à quoi il adhère vraiment.
Je viens de devoir gérer une fronde entre la prof d'anglais et la classe dont je suis PP. Fronde pour diverses raisons, mais ce qui revenait, c'est "en anglais, on ne comprend pas ce qu'on fait", "en allemand (ou en espagnol), c'est mieux, car..".
J'ai souvent le même son de cloche des parents, qui, quand ils veulent aider en anglais, ne voient pas ce qu'ils peuvent faire, alors que dans les 2 autres langues, ils repèrent qu'il peut avoir des apprentissages systématiques...et qui peuvent donner des "bonnes notes".
Bref, je pense que la manière dont on enseigne l'anglais actuellement est un peu déroutante. Bon, après, je ne suis pas spécialiste des langues.
Bon courage, et chaque prof doit trouver son style, il est bon dans ce à quoi il adhère vraiment.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- FDNiveau 7
Je ne suis pas prof de langue non plus et ce n’est pas moi qui en ai parlé, mais je connais une méthode de FLE des années 50 : Cours de langue et de civilisation françaises de Mauger. Les deux premiers tomes sont encore trouvables neufs ou d’occasion, le tome 3 se trouve d’occasion mais est plus rare, le tome 4 est introuvable (il est à la BNF et je crois qu’on peut commander des scans ou photocopies). Les trois premiers tomes sont aussi trouvables en téléchargement, avec l’audio pour les deux premiers. Bon ça m’étonnerait que ça corresponde à la pédagogie officielle :awqasiri a écrit:Quelqu'un dans ce forum parlait d'une méthode de FLE des années 1950 utilisée avec une russophone et qui donnait des résultats extraordinaires. Quelle est cette méthode et sur quoi était-elle basée?
Préface du tome I a écrit:« Quel français devons-nous enseigner ? » demandait un jour quelqu’un qui voulait, sans doute, proposer aux étrangers un français médiocre de sa façon.
Le français — et, je tiens à le dire, celui que nous enseignons à l’Alliance Française, — n’est pas une langue à bon marché. Tout en faisant sa part à la langue familière de la vie quotidienne, le présent ouvrage met nos jeunes débutants et nos « grands commençants » en présence, le plus vite possible, d’un français excellent et juste et qui, élémentaire encore, est déjà cependant un français difficile. Au bout d’un an environ d’études, et à la cadence de deux heures de leçon par jour, les étudiants sont généralement capables d’affronter seuls les œuvres de bon nombre de nos écrivains. Et il y a longtemps, naturellement, que tous, même les plus rétifs, sont capables de demander leur chemin dans les rues de Paris ou de Marseille.
Qu’on nous permette d’insister quelque peu. Nous croyons, à l’Alliance Française, savoir pourquoi les citoyens des Nations d’Outre-mer et les élites étrangères étudient le français. Ce n’est pas pour nouer, entre eux, des échanges rudimentaires. Ce n’est pas pour rendre plus commodes leurs voyages ou leurs plaisirs de touristes. C’est d’abord pour entrer en contact avec une des civilisations les plus riches du monde moderne, cultiver et orner leur esprit par l’étude d’une littérature splendide, et devenir, véritablement, des personnes distinguées. C’est aussi pour avoir à leur disposition la clé d’or de plusieurs continents et parce qu’ils savent que le français, langue belle, est en même temps langue utile. Le français élève, et, en même temps, il sert.
- ProvenceEnchanteur
Normal: c'est cadré et il y a du contenu. C'est rassurant pour les élèves.awqasiri a écrit:
Bizarrement les élèves aiment bien .
C'est ce qu'on m'a parfois dit pour le latin, et heureusement: j'en avais besoin pour continuer et sentir que je n'étais pas sur la mauvaise voie, à faire n'importe quoi en m'éloignant de la doxa officielle.Une mère d'élève m'a même dit que sa fille, maintenant au lycée, se débrouillait très bien grâce à ce qu'elle avait appris dans mes cours et de conclure "ne changez pas votre façon de faire cours, continuez comme ça".
Derrière en fait il y a une grosse angoisse car je sens bien que je suis "hors la loi" et que mes cours seraient tout de suite disqualifiés aux yeux de l'EN. Certes mes élèves aiment bien mes cours et mes nombreuses digressions culturelles et anecdotes plus ou moins personnelles. Ceux qui ne s'en sortent pas me disent qu'ils ont juste la flemme d'apprendre. Mais j'ai toujours la sensation que je fais mal mon boulot. J'entends les profs d'anglais parler entre eux de ce qu'ils font et je les envie car ils ont compris la "technique" et on ne pourra pas le leur reprocher.
Je comprends tout à fait. Lorsque j'ai commencé à enseigner et que j'ai compris que je ne m'en sortirais pas avec ces *** de séquences, j'ai éprouvé la même angoisse. C'est très inconfortable, déstabilisant, d'être réfractaire et de refuser la méthode institutionnelle. On se sent vite déchiré par des injonctions contradictoires: faire un cours dont nul ne comprend vraiment le déroulé (prof comme élève) ou agir conformément à son caractère, à sa logique en suivant ses observations pratiques et se heurter aux volontés des IPR... Il y a de quoi devenir fou.
- PseudoDemi-dieu
awqasiri a écrit:
Je ne raconte pas tout cela pour me faire mousser . Derrière en fait il y a une grosse angoisse car je sens bien que je suis "hors la loi" et que mes cours seraient tout de suite disqualifiés aux yeux de l'EN. Certes mes élèves aiment bien mes cours et mes nombreuses digressions culturelles et anecdotes plus ou moins personnelles. Ceux qui ne s'en sortent pas me disent qu'ils ont juste la flemme d'apprendre. Mais j'ai toujours la sensation que je fais mal mon boulot. J'entends les profs d'anglais parler entre eux de ce qu'ils font et je les envie car ils ont compris la "technique" et on ne pourra pas le leur reprocher.
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Hé oui... L'En rend fou (c'est ce qui me tient éveillé un dimanche à 4h00 du mat...), l'EN fonctionne à la culpabilisation de l'individu, il ne fait jamais bien, l'échec des élèves, c'est sa faute, et s'il réussi quelque chose c'est mal aussi. Ne rien faire c'est mal, faire quelque chose c'est pire, faire autrement c'est pas mieux.
On passe donc notre carrière à errer, selon ce qui ponctuellement nous rend moins malade, entre l'application des injonctions, une pédagogie qu'on sent utile, et l'abandon pur et simple. En règle général on sent un mieux à chaque changement de cap, avant de se retourner dans le même marasme.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- AshtrakFidèle du forum
Je ne suis pas prof de langue mais je pense que le principal est d'avoir en face de nous des élèves éveillés (par leur intérêt ET par notre présence) et intéressés (dans la mesure du possible). Dès lors, si le message passe, si le temps long (les anciens qui reviennent témoigner pour vous conforter dans votre pratique) confirme la justesse pédagogique ET surtout, si l'envie perdure, peu importe les mascarades programmatiques et/ou méthodologiques.
Quant à l'inspection, autant qu'elle se passe bien. C'est une fiction complète. Le travail quotidien et la volonté de questionner en permanence sa pratique sont bien plus importants. C'est le meilleur moyen selon moi de ne pas devenir ou avoir une au plafond.
Quant à l'inspection, autant qu'elle se passe bien. C'est une fiction complète. Le travail quotidien et la volonté de questionner en permanence sa pratique sont bien plus importants. C'est le meilleur moyen selon moi de ne pas devenir ou avoir une au plafond.
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Un âne dit toujours ce qu'il pense : hi-han !
- lumeekaExpert spécialisé
:lol: Ce n'est pas vraiment un scoop - la motivation est un élément clef de l'apprentissage mais aussi dans la psychologie de l'addiction. Mais pas que : http://www.dunod.com/sciences-sociales-humaines/psychologie/psychologie-cognitive/master-et-doctorat/traite-de-psychologie-de-la-motivationawqasiri a écrit:Au niveau de l'inspection c'est passé parce que j'avais tant bien que mal construit une séquence à la mode IUFM et aussi parce que les élèves ont joué le jeu.
Après mes élèves progressent certes mais selon mes critères. Je suis le seul prof d'espagnol dans mon collège et par conséquent je ne peux pas comparer mon travail et mes résultats avec ceux d'un collègue. En outre il me semble que les élèves qui réussissent sont souvent ceux qui se sentent spécialement motivés par la matière pour une raison x ou y.
Le livre dont tu parlais au tout début, c'est Coindeparadis qui l'a mentionné sur le fil dédié à la place de la grammaire dans l'apprentissage d'une LV. Ce fil devrait en rassurer beaucoup vu que les enseignants de LV semblent unanimes : https://www.neoprofs.org/t86264-la-grammaire-est-elle-utile-necessaire-a-l-enseignement-d-une-langue-etrangere
Mais attention, on n'obtient pas les mêmes résultats en groupe classe qu'en cours particulier. ^^
Sinon, que tes élèves progressent est le plus important et à chaque enseignant son style.
Ah cela me manquait, du "cassage de profs d'anglais" de bon matin. On connaît un "collègue qui", donc "conclusion que".Honchamp a écrit:Bonsoir je suis professeur principal de 3ème. Dans mon collège, les profs d'espagnol et la prof d'allemand travaillent globalement comme vous. Il y a du lexique (bref, du vocabulaire), des points de grammaire, de la conjugaison, et des interros sur tout cela. Pas que cela bien sur, la prof d'allemand fait souvent faire des affiches, des brochures..
Je viens de devoir gérer une fronde entre la prof d'anglais et la classe dont je suis PP. Fronde pour diverses raisons, mais ce qui revenait, c'est "en anglais, on ne comprend pas ce qu'on fait", "en allemand (ou en espagnol), c'est mieux, car..".
J'ai souvent le même son de cloche des parents, qui, quand ils veulent aider en anglais, ne voient pas ce qu'ils peuvent faire, alors que dans les 2 autres langues, ils repèrent qu'il peut avoir des apprentissages systématiques...et qui peuvent donner des "bonnes notes".
Bref, je pense que la manière dont on enseigne l'anglais actuellement est un peu déroutante. Bon, après, je ne suis pas spécialiste des langues.
Bon courage, et chaque prof doit trouver son style, il est bon dans ce à quoi il adhère vraiment.
Et les gosses que je récupère qui ne comprennent rien en maths, qui ne savent pas placer Paris sur une carte, qui écrivent "je peut" ou "je sait pas s'est qui ?" (je ne parlerai même pas de la syntaxe), qui n'ont toujours pas compris que l'on mettait une majuscule quand on commence une phrase (voire à son prénom...), etc ? Personnellement, je n'aurai jamais l'outrecuidance d'aller poster que tel collègue de telle matière fait mal son travail.
Petite précision : toutes les langues sont censées suivre les mêmes recommandations et sont régies par les mêmes principes. Les professeurs d'anglais *roulements de tambour* font eux aussi étudier et apprendre par cœur "du lexique, des points de grammaire" et font même "des interros sur tout cela". Et comme cette collègue germaniste, les anglicistes font également réaliser "des affiches, des brochures" pour certaines tâches finales.
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Animals are my friends... and I don't eat my friends. George Bernard Shaw
https://www.facebook.com/sansvoixpaca/
http://www.nonhumanrightsproject.org/about-us-2/
- JEMSGrand Maître
Du moment que votre propre pédagogie fonctionne, conservez-la.
C'est quand on vous impose que cela ne marche pas.
Quand vous êtes dans votre salle, vous êtes seul.
Personnellement, je me moque des pratiques de certains de mes collègues, travail en groupes, mini entreprises, projets... j'avance tranquillement, à un rythme que je fixe, avec mes supports. Si je décide de faire "relâche" sur une semaine et de ne travailler que l'oral, je prends cette opportunité. Je vous rassure, je viens également d'être inspecté. J'ai produit une séquence de méthodologie, assez longue et rien ne m'a été reproché. Ne pas chercher absolument à vous investir dans une nouvelle tendance si vous n'êtes pas à l'aise avec cette pratique, les élèves ressentent notre manque de maîtrise et cela peut vite devenir déstabilisant.
Après, je peux comprendre que l'on se questionne. C'est important. Le public change, les programmes aussi, on teste certaines choses qui ne fonctionnent pas avec une classe A et pourtant elle fonctionne avec la classe B...
Prenez confiance en vous, ce sont les élèves qui sont les révélateurs de votre pédagogie, pas les IPR ni les CDE.
C'est quand on vous impose que cela ne marche pas.
Quand vous êtes dans votre salle, vous êtes seul.
Personnellement, je me moque des pratiques de certains de mes collègues, travail en groupes, mini entreprises, projets... j'avance tranquillement, à un rythme que je fixe, avec mes supports. Si je décide de faire "relâche" sur une semaine et de ne travailler que l'oral, je prends cette opportunité. Je vous rassure, je viens également d'être inspecté. J'ai produit une séquence de méthodologie, assez longue et rien ne m'a été reproché. Ne pas chercher absolument à vous investir dans une nouvelle tendance si vous n'êtes pas à l'aise avec cette pratique, les élèves ressentent notre manque de maîtrise et cela peut vite devenir déstabilisant.
Après, je peux comprendre que l'on se questionne. C'est important. Le public change, les programmes aussi, on teste certaines choses qui ne fonctionnent pas avec une classe A et pourtant elle fonctionne avec la classe B...
Prenez confiance en vous, ce sont les élèves qui sont les révélateurs de votre pédagogie, pas les IPR ni les CDE.
- awqasiriNiveau 2
Merci beaucoup pour vos réponses
C'est rassurant de voir qu'on n'est pas le seul à vivre ce genre de problème. J'aime bien la façon dont le manuel de FLE dans sa préface considère la langue et son apprentissage, un peu comme un bel outil qu'on apprend à manier après beaucoup d'efforts mais qui permet de réaliser un beau travail. Malheureusement je ne parviens pas à trouver ce manuel en pdf gratuit
Après je ne dis pas que tout est parfait. Ma façon de faire cours marche bien avec certains élèves, qui sont apparemment assez "carrés" dans leur tête et qui semblent bien maîtriser le français. Pour les autres je suis désamparé par leurs erreurs : par exemple lorsqu'ils n'accordent pas les adjectifs au féminin (alors que cela existe aussi en français) et lorsqu'ils me font des phrases qui n'ont ni queue ni tête dans lesquelles ils conjuguent une préposition par exemple! Ceux-là oui montrent qu'ils ne maîtrisent pas le français. Certains aussi pensent que la terminaison -o de la 1ère personne du singulier au présent est en fait un -o qui indique le masculin. Donc certaines élèves conjuguent "*habla" au lieu de "hablo" pour dire "je parle" car, évidemment, ce sont des filles
Dans le même temps je vois bien que si je ne faisais pas ces points de grammaire l'expression serait catastrophique car ils ne sauraient pas comment "monter une phrase" alors que la grammaire leur donne des repères.
Concernant la progression j'ai un élève qui est passé cette année à 14/20 de moyenne alors que l'année dernière (en 4ème) il tournait autour de 5 ou 6. Je l'ai montré en exemple à toute la classe et ils l'ont applaudi. C'est un élève dit "difficile". Mais il a réussi à remonter la pente en apprenant à fond les cours que l'on fait. Comme quoi c'est faisable!
Mes 4èmes de cette année ont de moins bons résultats que celles de l'année dernière. Quand je leur demande quelle est la cause du problème, si je n'explique pas bien, si c'est mes cours, si je dois changer ma façon de faire, etc. ils me disent "non, non, c'est intéressant ce qu'on fait en classe mais une fois chez nous on a la flemme d'apprendre". Et un autre d'ajouter "ouais on a d'autres choses à faire!". Je précise que j'enseigne en collège ZEP (bien qu'on nous retire la qualification à partir de l'année prochaine ).
Le problème actuel et nos résultats catastrophiques dans les classements internationaux, ce n'est pas une question de pédagogie. Les élèves qui sont cadrés et qui sont motivés ou poussés pour une raison ou pour une autre, ceux-là réussissent. La plupart de nos élèves ne savent pas pourquoi ils étudient, ils se disent que ça ne sert à rien puisque de toutes façons ils auront leur brevet, voire leur bac (c'est eux qui le disent). Ils ont besoin d'émulation mais il semble que ce soit devenu un gros mot. C'est malheureux à dire mais il leur faut une "carotte". Les notes pour certains ont encore cet effet de "carotte" alors imaginez ce qui va arriver lorsqu'on va les supprimer! Mais pour d'autres même les notes ne suffisent pas à les motiver, ils "réussissent leur vie" en dehors du collège, à travers les réseaux sociaux, le collège ce n'est pas l'essentiel de leur quotidien. C'est pourquoi j'essaie de les intéresser un maximum en leur racontant plein d'anecdotes historiques et culturelles, des choses que j'ai vécues pendant mes voyages (en saupoudrant quelques points de langue par ci par là). Au moins ils retiennent quelque chose, j'essaie de réveiller leur curiosité, c'est ça aussi le moteur de l'apprentissage.
C'est rassurant de voir qu'on n'est pas le seul à vivre ce genre de problème. J'aime bien la façon dont le manuel de FLE dans sa préface considère la langue et son apprentissage, un peu comme un bel outil qu'on apprend à manier après beaucoup d'efforts mais qui permet de réaliser un beau travail. Malheureusement je ne parviens pas à trouver ce manuel en pdf gratuit
Après je ne dis pas que tout est parfait. Ma façon de faire cours marche bien avec certains élèves, qui sont apparemment assez "carrés" dans leur tête et qui semblent bien maîtriser le français. Pour les autres je suis désamparé par leurs erreurs : par exemple lorsqu'ils n'accordent pas les adjectifs au féminin (alors que cela existe aussi en français) et lorsqu'ils me font des phrases qui n'ont ni queue ni tête dans lesquelles ils conjuguent une préposition par exemple! Ceux-là oui montrent qu'ils ne maîtrisent pas le français. Certains aussi pensent que la terminaison -o de la 1ère personne du singulier au présent est en fait un -o qui indique le masculin. Donc certaines élèves conjuguent "*habla" au lieu de "hablo" pour dire "je parle" car, évidemment, ce sont des filles
Dans le même temps je vois bien que si je ne faisais pas ces points de grammaire l'expression serait catastrophique car ils ne sauraient pas comment "monter une phrase" alors que la grammaire leur donne des repères.
Concernant la progression j'ai un élève qui est passé cette année à 14/20 de moyenne alors que l'année dernière (en 4ème) il tournait autour de 5 ou 6. Je l'ai montré en exemple à toute la classe et ils l'ont applaudi. C'est un élève dit "difficile". Mais il a réussi à remonter la pente en apprenant à fond les cours que l'on fait. Comme quoi c'est faisable!
Mes 4èmes de cette année ont de moins bons résultats que celles de l'année dernière. Quand je leur demande quelle est la cause du problème, si je n'explique pas bien, si c'est mes cours, si je dois changer ma façon de faire, etc. ils me disent "non, non, c'est intéressant ce qu'on fait en classe mais une fois chez nous on a la flemme d'apprendre". Et un autre d'ajouter "ouais on a d'autres choses à faire!". Je précise que j'enseigne en collège ZEP (bien qu'on nous retire la qualification à partir de l'année prochaine ).
Le problème actuel et nos résultats catastrophiques dans les classements internationaux, ce n'est pas une question de pédagogie. Les élèves qui sont cadrés et qui sont motivés ou poussés pour une raison ou pour une autre, ceux-là réussissent. La plupart de nos élèves ne savent pas pourquoi ils étudient, ils se disent que ça ne sert à rien puisque de toutes façons ils auront leur brevet, voire leur bac (c'est eux qui le disent). Ils ont besoin d'émulation mais il semble que ce soit devenu un gros mot. C'est malheureux à dire mais il leur faut une "carotte". Les notes pour certains ont encore cet effet de "carotte" alors imaginez ce qui va arriver lorsqu'on va les supprimer! Mais pour d'autres même les notes ne suffisent pas à les motiver, ils "réussissent leur vie" en dehors du collège, à travers les réseaux sociaux, le collège ce n'est pas l'essentiel de leur quotidien. C'est pourquoi j'essaie de les intéresser un maximum en leur racontant plein d'anecdotes historiques et culturelles, des choses que j'ai vécues pendant mes voyages (en saupoudrant quelques points de langue par ci par là). Au moins ils retiennent quelque chose, j'essaie de réveiller leur curiosité, c'est ça aussi le moteur de l'apprentissage.
- awqasiriNiveau 2
Merci JEMS , cette phrase vaut de l'or, je vais me l'encadrer et me la relire chaque matin
Ce sont les élèves qui sont les révélateurs de votre pédagogie, pas les IPR ni les CDE.
Ce sont les élèves qui sont les révélateurs de votre pédagogie, pas les IPR ni les CDE.
- jonjon71Fidèle du forum
Honchamp a écrit:Bonsoir je suis professeur principal de 3ème. Dans mon collège, les profs d'espagnol et la prof d'allemand travaillent globalement comme vous. Il y a du lexique (bref, du vocabulaire), des points de grammaire, de la conjugaison, et des interros sur tout cela. Pas que cela bien sur, la prof d'allemand fait souvent faire des affiches, des brochures..
Je viens de devoir gérer une fronde entre la prof d'anglais et la classe dont je suis PP. Fronde pour diverses raisons, mais ce qui revenait, c'est "en anglais, on ne comprend pas ce qu'on fait", "en allemand (ou en espagnol), c'est mieux, car..".
J'ai souvent le même son de cloche des parents, qui, quand ils veulent aider en anglais, ne voient pas ce qu'ils peuvent faire, alors que dans les 2 autres langues, ils repèrent qu'il peut avoir des apprentissages systématiques...et qui peuvent donner des "bonnes notes".
Bref, je pense que la manière dont on enseigne l'anglais actuellement est un peu déroutante. Bon, après, je ne suis pas spécialiste des langues.
Bon courage, et chaque prof doit trouver son style, il est bon dans ce à quoi il adhère vraiment.
Je ne suis pas prof de langue mais en 3eme les élèves font de l'anglais depuis 4 ans, l'espagnol et l'allemand depuis 2 ans seulement. Alors forcement le niveau d'exigence n'est pas le même. Et comme les élèves ne fichent pas grand chose les acquis des 3 années précédentes en anglais ont disparu et forcément les élèves ont plus de mal à suivre. C'est ce que je répondrais si j'étais PP des élèves, en leur disant qu'on reparlera des cours d'espagnol ou d'allemand dans 2 ans.
- scot69Modérateur
Je suis prof de langue, et j'adhère totalement à ce que tu dis: il faut que tu adoptes une méthode avec laquelle TU es à l'aise, les élèves le ressentent et sont plus à l'aise eux aussi. Si tu sais bien faire aimer et faire apprendre une langue avec une méthode traditionnelle, je ne vois pas où est le problème si tes élèves progressent. Ma façon de faire n'est pas vraiment dans l'air du temps (je fais de la grammaire, du lexique, il m'arrive même régulièrement de parler français pendant le cours...) sauf que je suis à l'aise comme ça et que les élèves semblent bien comprendre. Après, il faut savoir gruger l'inspecteur lors de sa visite tous les 5 ans (et ça, je n'ai pas réussi!).
- bruno09Niveau 10
awqasiri a écrit:
Bizarrement les élèves aiment bien . Je fais mes enquêtes et ils disent qu'ils préfèrent mes cours car ils comprennent mieux comment la langue fonctionne, ils trouvent que c'est cadré. Ils me disent qu'en anglais, au contraire, ils ne comprennent rien, qu'ils ne font que répéter et qu'ils ne savent pas la signification de ce qu'ils répètent. Une mère d'élève m'a même dit que sa fille, maintenant au lycée, se débrouillait très bien grâce à ce qu'elle avait appris dans mes cours et de conclure "ne changez pas votre façon de faire cours, continuez comme ça".
Awqasiri :|
Je ne suis pas prof de langues. Ce que je connais par contre c'est la fameuse "méthode audio visuelle" des années 74/80 qui m'a coulé en Anglais, pourri mes études et dont j'ai mis des années à me remettre (sauvé par des profs d'anglais "casque à pointe"). J'étais un excellent élève mais pas doué au niveau auditif: les deux-trois élèves doués de la classe ont dû profiter de la méthode, les autres, dont moi, ont été coulés. J'ai un souvenir très net de l'inspection: seuls eux avaient le droit de répondre...
C'est vrai que les gamins aiment bien quand ils savent où on va.
- HonchampDoyen
Bonjour, notamment Lumeeka. Je regrette si vous ressentez du prof d'anglais-bashing.
Et je n'ai pas dit ce que je répondais aux plaintes des élèves lors du débrieffing/parfois mur des lamentations d'avant conseil de classe, quand ils comparent les langues.
Je réponds :
1. L'intelligence, c'est l'adaptation ! Donc, on s'adapte aux méthodes différentes d'une matière à l'autre et d'un prof à l'autre...Et on ne discute pas, on fait son métier d'élève !
2. L'anglais est fondamental, ils en feront dans toutes les filières d'études, presque tous en auront besoin. Un professionnel de l'industrie venu au collège leur a dit récemment qu'il fallait que ses opérateurs niveau bac Pro puissent donner des renseignements en anglais, même un anglais simple, quand un client visitait l'usine.
3. Effectivement, les collègues d'anglais préparent des affiches pour la Saint-Patrick.
4. Quelque soit la méthode ou le prof, il y a de gros paresseux en langues (chez les élèves !!!). Les EPI vont changer cela.
Il n'empêche que dans l'académie, il semble les IPR de langues n'aient pas tout à fait les mêmes remarques quand ils sont en inspection.
Il se peut aussi qu'en anglais , les collègues aient eu plus de préconisation à l'IUFM ?
Mais je ne vais pas dans le sens des élèves...
Jonjon71, je retiens l'argument.
Cordialement.
Et je n'ai pas dit ce que je répondais aux plaintes des élèves lors du débrieffing/parfois mur des lamentations d'avant conseil de classe, quand ils comparent les langues.
Je réponds :
1. L'intelligence, c'est l'adaptation ! Donc, on s'adapte aux méthodes différentes d'une matière à l'autre et d'un prof à l'autre...Et on ne discute pas, on fait son métier d'élève !
2. L'anglais est fondamental, ils en feront dans toutes les filières d'études, presque tous en auront besoin. Un professionnel de l'industrie venu au collège leur a dit récemment qu'il fallait que ses opérateurs niveau bac Pro puissent donner des renseignements en anglais, même un anglais simple, quand un client visitait l'usine.
3. Effectivement, les collègues d'anglais préparent des affiches pour la Saint-Patrick.
4. Quelque soit la méthode ou le prof, il y a de gros paresseux en langues (chez les élèves !!!). Les EPI vont changer cela.
Il n'empêche que dans l'académie, il semble les IPR de langues n'aient pas tout à fait les mêmes remarques quand ils sont en inspection.
Il se peut aussi qu'en anglais , les collègues aient eu plus de préconisation à l'IUFM ?
Mais je ne vais pas dans le sens des élèves...
Jonjon71, je retiens l'argument.
Cordialement.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- awqasiriNiveau 2
Mais le problème aussi c'est que je n'arrive pas à travailler de manière rigoureuse les activités langagières. Exemple avec mes 3ème ce matin : on a étudié deux affiches sur la sécurité routière. Je les ai laissés se poser des questions/réponses entre eux. Certains jouent le jeu mais le reste des élèves soit est amorphe, soit bavarde. Du coup je reprends la main et dirige les activités, et là ça suit mieux! Mais je ne les ai pas évalués pour autant, on a juste expliqué les documents et appris à formuler des phrases sur le modèle "pour ne pas avoir d'accident, il est important que + SUBJONCTIF" ainsi que des slogans en utilisant l'impératif. Voilà comment on travaille. Et ils seront évalués à l'écrit par un test. Je devrais les évaluer à l'oral mais comment faire? Et comment faire passer 25 élèves sans que les autres fassent le bazar pendant ce temps?
Tout ça n'est pas très "technique", rien à voir avec ce qui se fait à l'IUFM ou les séances sont compartimentées avec des activités et des tâches qui s'enchaînent très précisément à la minute près. Des trucs très techniques, vous voyez ce que je veux dire? Chez moi c'est plus à la cool, informel. C'est là où je me dis que je ne fais pas bien mon taff.
Tout ça n'est pas très "technique", rien à voir avec ce qui se fait à l'IUFM ou les séances sont compartimentées avec des activités et des tâches qui s'enchaînent très précisément à la minute près. Des trucs très techniques, vous voyez ce que je veux dire? Chez moi c'est plus à la cool, informel. C'est là où je me dis que je ne fais pas bien mon taff.
- lumeekaExpert spécialisé
Je te trouve assez injuste envers toi-même : les élèves sont beaucoup moins actifs en LV à partir de la quatrième - ils ont de plus en plus conscience de leur image et sont des bombes hormonales. D'autres sont, malheureusement, de grands timides. Et puis, je trouve , il y a ce côté français qui a peur de l'erreur et du ridicule; cela peut également les paralyser.
Faire parler chaque élève au moins une fois pendant 55 minutes peut relever de la science-fiction de toute façon, soyons honnêtes. J'utilise donc certaines stratégies (mais attention, je n'ai que des 6e et des 5e) - comme principalement l'avantage de ma matière. J'enseigne ma LV en ne communiquant que dans la langue cible. J'ai mis des affiches dans ma salle pour qu'ils aient certaines structures en tête et je leur ai fourni des feuilles bilingues afin qu'ils puissent s'exprimer le plus possible en classe. Je pourrais te les montrer si tu veux, c'est une sorte de trousse de secours qu'ils utilisent selon certaines situations et qu'ils doivent avoir avec eux tout le temps. J'ai d'ailleurs fait un "memory challenge" dessus afin de m'assurer qu'ils se l'appropriaient vraiment.
Ensuite, toutes les participations orales sont notées, c'est une carotte pour les encourager à parler et cela me permet aussi de voir qui a parlé beaucoup, peu ou pas du tout (et l'on a des surprises). Un élève différent s'occupe de cette fiche de participation et chacun peut voir où il se situe. Je donne "un bâton" pour une réponse courte et deux, voire plus, dès qu'une jolie phrase a été prononcée et même si elle n'a aucun rapport avec le cours. Ils se corrigent entre eux aussi et j'évite de leur faire remarquer leurs erreurs de suite pour ne pas les casser dans leur élan. En revanche, si un élève dit quelque chose en français alors qu'il avait tous les mots pour le dire en anglais, je pénalise - l'élève sait qu'il devra alors redoubler d'effort et parler au moins une fois pour rattraper son "bâton". A la fin d'une période donnée, j'arrête et je convertis en note, note qui comptera pour l'oral, coefficient 1.
La rubrique "what's up?" (quoi de neuf) fonctionne bien dans mes classes : une fois par semaine, les élèves me parlent de ce dont ils ont envie et je l'utilise en trace écrite. Ils racontent ce qu'ils veulent, sur un sujet qui les intéresse. La trace écrite est presque tout le temps composée de productions d'élèves (guidées et parfois améliorées) que je note sous forme de dialogue, le nom des élèves figurent au tableau et ils sont contents.
Ce que je fais aussi, c'est rebondir sur une tranche de vie de classe comme un saignement de nez, une chaise qui s'écroule, un élève qui dort, n'importe quelle situation réelle qui peut offrir un véritable besoin de communication.
Je pratique beaucoup l'inattendu et le comique afin de délier les langues, et surtout j'attends : un adolescent ne supporte généralement pas le silence.
Enfin, face au ridicule engendré par un scénario pédagogique qui est à dix années lumières de la réalité (je connais peu de gosses de 11/13 ans qui réservent une chambre d'hôtel - même pour leurs parents), là encore je joue sur l'humour ou sur l'imaginaire.
Et je m'arrête ici, je viens de pondre un pavé que tu n'avais pas demandé. Désolée, je pars me cacher.
Faire parler chaque élève au moins une fois pendant 55 minutes peut relever de la science-fiction de toute façon, soyons honnêtes. J'utilise donc certaines stratégies (mais attention, je n'ai que des 6e et des 5e) - comme principalement l'avantage de ma matière. J'enseigne ma LV en ne communiquant que dans la langue cible. J'ai mis des affiches dans ma salle pour qu'ils aient certaines structures en tête et je leur ai fourni des feuilles bilingues afin qu'ils puissent s'exprimer le plus possible en classe. Je pourrais te les montrer si tu veux, c'est une sorte de trousse de secours qu'ils utilisent selon certaines situations et qu'ils doivent avoir avec eux tout le temps. J'ai d'ailleurs fait un "memory challenge" dessus afin de m'assurer qu'ils se l'appropriaient vraiment.
Ensuite, toutes les participations orales sont notées, c'est une carotte pour les encourager à parler et cela me permet aussi de voir qui a parlé beaucoup, peu ou pas du tout (et l'on a des surprises). Un élève différent s'occupe de cette fiche de participation et chacun peut voir où il se situe. Je donne "un bâton" pour une réponse courte et deux, voire plus, dès qu'une jolie phrase a été prononcée et même si elle n'a aucun rapport avec le cours. Ils se corrigent entre eux aussi et j'évite de leur faire remarquer leurs erreurs de suite pour ne pas les casser dans leur élan. En revanche, si un élève dit quelque chose en français alors qu'il avait tous les mots pour le dire en anglais, je pénalise - l'élève sait qu'il devra alors redoubler d'effort et parler au moins une fois pour rattraper son "bâton". A la fin d'une période donnée, j'arrête et je convertis en note, note qui comptera pour l'oral, coefficient 1.
La rubrique "what's up?" (quoi de neuf) fonctionne bien dans mes classes : une fois par semaine, les élèves me parlent de ce dont ils ont envie et je l'utilise en trace écrite. Ils racontent ce qu'ils veulent, sur un sujet qui les intéresse. La trace écrite est presque tout le temps composée de productions d'élèves (guidées et parfois améliorées) que je note sous forme de dialogue, le nom des élèves figurent au tableau et ils sont contents.
Ce que je fais aussi, c'est rebondir sur une tranche de vie de classe comme un saignement de nez, une chaise qui s'écroule, un élève qui dort, n'importe quelle situation réelle qui peut offrir un véritable besoin de communication.
Je pratique beaucoup l'inattendu et le comique afin de délier les langues, et surtout j'attends : un adolescent ne supporte généralement pas le silence.
Enfin, face au ridicule engendré par un scénario pédagogique qui est à dix années lumières de la réalité (je connais peu de gosses de 11/13 ans qui réservent une chambre d'hôtel - même pour leurs parents), là encore je joue sur l'humour ou sur l'imaginaire.
Et je m'arrête ici, je viens de pondre un pavé que tu n'avais pas demandé. Désolée, je pars me cacher.
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Animals are my friends... and I don't eat my friends. George Bernard Shaw
https://www.facebook.com/sansvoixpaca/
http://www.nonhumanrightsproject.org/about-us-2/
- awqasiriNiveau 2
Non, non Lumeeka, tu n'as pas à être désolée, ça m'intéresse et je te remercie. Et en effet j'aimerais bien voir ta trousse de secours de feuilles bilingues.
- FDNiveau 7
Je l’avais trouvé dans un gros torrent avec plein de manuels beaucoup plus récents utilisant principalement l’approche actionnelle. Voici un lien magnet pour un torrent qui ne contient que le cours Mauger : magnet:?xt=urn:btih:53acb193565413b0b8b9cd35f0f393b3be131f79&dn=Cours+de+langue+et+de+civilisation+francaises+%28Mauger%29&tr=udp%3A%2F%2Fopen.demonii.com%3A1337&tr=udp%3A%2F%2Ftracker.coppersurfer.tk%3A6969&tr=udp%3A%2F%2Ftracker.leechers-paradise.org%3A6969&tr=udp%3A%2F%2Fexodus.desync.com%3A6969awqasiri a écrit:Malheureusement je ne parviens pas à trouver ce manuel en pdf gratuit
Pour télécharger il suffit d’aller dans “Ajouter un torrent” et copier-coller le lien dans un client BitTorrent qui supporte les liens magnet (par exemple qBittorrent ou Deluge, qui sont aussi des logiciels libres multi-plateformes).
J’ai essayé filedropper mais après avoir passé une heure à uploader il ne me donne pas le lien donc je ne sais pas où trouver la méthode complète ailleurs qu’en torrent.
- awqasiriNiveau 2
Merci FD! Entre temps j'ai trouvé le tome 2 de Mauger et c'est vrai que c'est "à l'ancienne"! Ce serait difficilement applicable aujourd'hui. Ce qui serait intéressant c'est une méthode mixte combinant l'approche grammaticale de Mauger et l'approche actionnelle qu'on utilise actuellement. C'est ce que j'essaie de faire plus ou moins.
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