Une classe irrespectueuse et qui ne travaille pas... Des astuces ?

C'est trop long, laisse pas de temps à la menace vue la situation actuelle. Tant pis pour la vie sco, préviens-les dès demain que la prochaine fois qu'ils ne sont pas rangés tu colleras le nombre qu'il faudra.
Je sais la posture n'est pas simple quand on est stagiaire, mais on est prof avant tout. Je crois que tu te mets trop de barrières. Et encore une fois ce n'est pas un jugement, je comprends très bien tes réticences, mais justement on se met en difficulté avec ces considérations l'année de stage.

En fait j'ai surtout peur de sortir l'artillerie lourde, pour qu'ils en jouent ensuite (genre : "ça va l'énerver, donc on continue, et de toute façon on est en groupe donc c'est encore plus marrant").
J'ai pensé aussi, leur pourrir la g***** en ramassant leurs exercices à chaque cours (quitte à me donner du travail, j'aime encore mieux ça), en leur dictant tout le cours pendant 15 mn, et rallonger la trace écrite exprès, puis leur donner tout à apprendre pour le prochain cours (interro). Le problème, et vous allez dire que je psychote, il n'empêche, c'est que si je fais ça à chaque cours, les élèves pourraient, devant l'inspecteur, dire naïvement "tiens vous ne ramassez/dictez/ne faites pas d'interro aujourd'hui ?" Et là, j'aurai l'air c**

A mon arrivée dans un nouveau collège, il y a quelques années, j'avais peur de gêner la vie scolaire et d'acquérir une mauvaise réputation en collant une quinzaine d'élèves.

Résultat : j'ai chronométré le temps que je perdais avec eux à cause de leurs puérilités. Dès que je dépassais 20 minutes par heure, je leur rajoutais une heure de cours dans leur emploi du temps. J'ai fait du bénévolat pendant 2 heures, mais ensuite, ils n'ont jamais recommencé à me chercher.

"Ce n'est pas une colle, vous avez la chance de récupérer le temps que vous perdez, et même un peu plus" "Oh, si vous râlez, on risque de perdre quelques minutes, et on va donc se revoir davantage la semaine prochaine ..."

Jézabel a écrit:En fait j'ai surtout peur de sortir l'artillerie lourde, pour qu'ils en jouent ensuite (genre : "ça va l'énerver, donc on continue, et de toute façon on est en groupe donc c'est encore plus marrant").
J'ai pensé aussi, leur pourrir la g***** en ramassant leurs exercices à chaque cours (quitte à me donner du travail, j'aime encore mieux ça), en leur dictant tout le cours pendant 15 mn, et rallonger la trace écrite exprès, puis leur donner tout à apprendre pour le prochain cours (interro). Le problème, et vous allez dire que je psychote, il n'empêche, c'est que si je fais ça à chaque cours, les élèves pourraient, devant l'inspecteur, dire naïvement "tiens vous ne ramassez/dictez/ne faites pas d'interro aujourd'hui ?" Et là, j'aurai l'air c**

Mais vous le feriez le jour de l'inspection, tiens. Vous montreriez ce que vous faites, quelle est la stratégie que vous avez choisi de mettre en œuvre pour une classe particulière, sachant que dans la classe voisine, vous ne procédez pas ainsi. Faire ce qu'on dit, dire ce qu'on fait.

Ce serait mal vu, je pense. Je n'ai pas trop envie de risquer ma titu pour cette bande de ***** qui en plus, en rigoleraient. C'est d'ailleurs pour cette raison que je ne les préviendrai pas de mon inspection (si c'est avec eux) : ils le sauront le jour-même, afin qu'ils ne puissent pas imaginer des plans (avec les réseaux sociaux, ça va vite) pour me pourrir mon inspection. Oui, ils peuvent vraiment être comme ça. Certains, en tout cas.
Dans tous les cas, je suis pressée d'être titulaire et d'avoir toutes les libertés en gestion de classe, y compris les retenues collectives

Jézabel a écrit:En fait j'ai surtout peur de sortir l'artillerie lourde, pour qu'ils en jouent ensuite (genre : "ça va l'énerver, donc on continue, et de toute façon on est en groupe donc c'est encore plus marrant").
J'ai pensé aussi, leur pourrir la g***** en ramassant leurs exercices à chaque cours (quitte à me donner du travail, j'aime encore mieux ça), en leur dictant tout le cours pendant 15 mn, et rallonger la trace écrite exprès, puis leur donner tout à apprendre pour le prochain cours (interro). Le problème, et vous allez dire que je psychote, il n'empêche, c'est que si je fais ça à chaque cours, les élèves pourraient, devant l'inspecteur, dire naïvement "tiens vous ne ramassez/dictez/ne faites pas d'interro aujourd'hui ?" Et là, j'aurai l'air c**

Tu fais comme d'habitude même si l'inspecteur est là, tu pourras lui expliquer en fin de cours pourquoi tu fais ça avec eux.
 Edit: évidemment tu ne fais pas de cours dicté devant l'inspecteur mais tu peux toujours faire une interro en début de cours de 5-10min à mon avis.

Cripure et Siggy ont raison. L'inspecteur doit voir que face à une classe chiante, tu réagis.

Jézabel a écrit:Je viens vous donner des nouvelles.
J'ai donc revu cette classe, cet après-midi même. J'arrive dans la cour pour les prendre: 6 élèves présents à leur emplacement (les autres traînaient, etc).
Que faire, là ? Je ne peux pas coller tous les retardataires, ni mettre un mot dans tous les carnets...

Pourquoi t'emmerder avec des heures de colle ? Donne des punitions ! Une page de manuel à recopier à tous ceux qui ne sont pas rangés. Et je vois pas pourquoi tu te gênerais pour mettre un mot dans le carnet à chacun. Si c'est en fin de journée, tu en profiteras pour le faire après la sonnerie, les élèves fautifs ayant obligation d'attendre assis.

Jézabel a écrit:Bref, ils s'installent, je leur donne 1 minute, une fois calmés, des rires bêtes et généralisés qui repartent, et, alors qu'ils sont toujours debout, je leur passe une soufflante.

Pourquoi t'emmerder avec des soufflantes qui fatiguent les cordes vocales et ne servent à rien ?

- "Un..."
- "Deux..."
- "Trois..."
- "Kevin [choisi au hasard]: punition".
Et on continue avec chacun jusqu'à ce que tu aies le silence. Tu auras le calme en 10 secondes maximum. Maintenant, je n'ai même plus besoin de dépasser le "Deux", en général.

Jézabel a écrit:Puis soudain, deux filles qui se mettent à crier et à gesticuler dans tous les sens : y a un moustiiiiiiiiiiiiiique ! Et là, toute la classe qui repart n'importe comment, rit, chahute...

Prise de parole non autorisée. Punition pour les deux filles qui ont lancé le mouvement.

Bref, tu vois où je veux en venir ? Sanctionner.

Oui, j'avais perdu l'habitude (mes classes s'étaient calmées), mais je vais en effet reprendre les punitions à gogo. Bonne idée pour remplacer la retenue (ou comment punir sans se tirer des balles dans le pied )
Bon, je m'y mets dès le prochain cours.

Jézabel a écrit:Oui, j'avais perdu l'habitude (mes classes s'étaient calmées), mais je vais en effet reprendre les punitions à gogo. Bonne idée pour remplacer la retenue (ou comment punir sans se tirer des balles dans le pied )
Bon, je m'y mets dès le prochain cours.

Il ne faut jamais arrêter de punir.

Même lorsqu'il n'y a pas de raison, il faut en trouver une (de toute façon, si on cherche bien, il y en a toujours une). Histoire de faire planer le risque. Je plaisante à peine.

N'oublie pas qu'une situation difficile commence toujours par une situation simple qui dérape, car on ne sévit pas suffisamment. Généralement, on ne sévit pas suffisamment car on considère que les quelques petits écarts qu'on constate ne sont pas trop graves. Cela n'est vrai qu'au début: ensuite, fatalement, ils montent en puissance, jusqu'à ce que la situation devienne difficile. Trop de professeurs débutants attendent ce moment pour réagir.

+1

Peut-être que cela a déjà été proposé comme "astuce" mais il faut qu'ils mettent leur carnet sur leur table, comme ça tu n'as plus qu'à ramasser. Et tant pis si ça fait une grosse pile!

Siggy a écrit:Peut-être que cela a déjà été proposé comme "astuce" mais il faut qu'ils mettent leur carnet sur leur table, comme ça tu n'as plus qu'à ramasser. Et tant pis si ça fait une grosse pile!

En effet. Toujours tous les carnets sur la table et on ramasse en guise d'avertissement.

Ce matin en S4 j'en avais une dizaine sur ma table.

Pour être sûr que personne n'"oublie", on annonce dès le début : "si je vois une table sans carnet, il viendra directement sur MA table."

Je sens que je vais repasser à ma bonne vieille méthode de l'an dernier (qui n'avait fonctionné qu'une semaine, mais pour ce genre de classe c'était déjà pas mal) : 1 bavardage = 1 croix. 3 croix = 1h. J'ai des classes quand même plus calmes qu'avant, alors ça devrait fonctionner dans le temps...

Moi, franchement, les croix, bof.

C'est un bordel logistique. Je préfère faire simple: prise de carnet en avertissement, punition ensuite si ça continue. Pas systématiquement au moindre mot, mais dès que ça se répète.

Et pour les classes vraiment trop agitées, passage en mode full-magistral/interdiction absolue de parole (questions comprises) sous peine de punition automatique.

Jézabel a écrit:En fait je me vois mal envoyer 20 élèves en retenue... Vis-à-vis de la vie scolaire... Ou alors, si ça se reproduit, je menacerai, et si ça se reproduit encore, j'agirai.

L'année dernière, j'ai la moitié d'une classe de 3e qui est arrivée en retard. "On ne vous avait pas vu dans la cour..."
J'ai les ai tous envoyés chercher un billet de retard, et ils ont tous été collés par la vie scolaire... Ils devaient être une quinzaine...

Autant dire qu'ils n'ont pas essayé de recommencer.

Les croix, avec les classes calmes je ne dis pas, mais avec la classe dont tu parles, je n'y crois pas trop. Il faut qu'il puisse voir la conséquence directe de leur bêtise, donc la punition qui tombe me semble plus appropriée. Une punition comme la copie d'une page de manuel, rien de bien pénible pour toi pour la vérification. Et tant pis s'il faut en donner plusieurs dans la même heure, recopier le manuel ils s'en lasseront avant toi...
En tout cas, courage! Ne lâche rien!
Et je rejoins ce qui a été dit, un inspecteur peut bien entendre qu'avec cette classe, plus pénible que les autres, tu as mis en place un système plus strict de contrôle. En somme, tu t'adaptes à ton public, c'est bien ce qu'on nous demande non?

Disons que c'est une classe qui peut être calme : parfois, j'arrive à les tenir 5 mn dans un silence absolu avant le passage au cours dialogué, et je déguste. Mais dès que se produit un petit truc "marrant" (moustique, etc), c'est-à-dire souvent, ça part n'importe comment.

Jézabel a écrit:Disons que c'est une classe qui peut être calme : parfois, j'arrive à les tenir 5 mn dans un silence absolu avant le passage au cours dialogué, et je déguste. Mais dès que se produit un petit truc "marrant" (moustique, etc), c'est-à-dire souvent, ça part n'importe comment.

Le cours dialogué est une des formes les plus difficiles de cours à mettre en œuvre (bien qu'il paraisse comme le plus naturel).

Avec des classes où ça ne fonctionne pas bien, il conviendrait d'en cibler au maximum l'usage. Se limiter à quelques questions précises et ciblées et pour l'essentiel, se réserver à soi-même la parole.

Quand je fais du récit, deux cas de figure :
- Pas un bruit de fond, tous les élèves regardent vers le tableau (luxe auquel je n'ai pas eu droit une seconde l'an dernier avec mes 2 classes) ; ça peut durer 5-10 mn. Donc oui, je dirais qu'ils ont un "fond" calme.
- Obligée de faire la police, de traquer les bavardages, même si, en soit, ce n'est pas "bruyant". Je parle juste un peu plus fort et ça me fatigue. Des élèves commentent le cours à voix haute, sans lever la main, et ça m'énerve. Je suis mal à l'aise de punir, car ils échangent, et c'est aussi ça le principe. J'ai juste du mal à canaliser.
Pour les exercices : j'arrive à les faire bosser (ou plutôt, à les faire attendre la correction) dans le calme.
Mais dès que l'on corrige, ou alors que l'on fait des traces écrites de géo (comme c'est en ce moment le cas), du type croquis, schémas... Eh bien là, ils sont intenables. C'est pour cela aussi qu'ils sont infects en ce moment : depuis que l'on a repris la géo. Et quand c'est comme ça, je sors de cours avec un gros sentiment d'échec, l'impression que j'ai encore été le clown de la classe (le moyen de défense qui me vient naturellement est de gueuler, même si je sais qu'il ne faut pas faire ; car je perds rapidement les pédales dans des situations comme ça); les élèves rigolent de me voir m'énerver.

Une autre anecdote : vendredi dernier, Kevin (un de ceux qui a pris 2h de colle cette semaine), au moment de la sonnerie, lance un "ouais !" Je ne relève pas, son but étant de me voir me vexer. Je lui réponds juste avec humour, un truc du style "oui je sais, j'ai été élève aussi". Au cours suivant, il me refait la même chose : "ouais !" à la sonnerie. Là, je ne dis rien. Mais je reste outrée de ce genre de provocation. En même temps si je punis, il aura compris que ça me touche.

Je l'aurais fait s'asseoir et poireauter cinq minutes, le Kevin, je pense. Avec un grand sourire.

Jézabel a écrit:Je parle juste un peu plus fort et ça me fatigue.

Faut faire exactement le contraire: parler moins fort.

Jézabel a écrit:Des élèves commentent le cours à voix haute, sans lever la main, et ça m'énerve. Je suis mal à l'aise de punir, car ils échangent, et c'est aussi ça le principe. J'ai juste du mal à canaliser.

Faut faire exactement le contraire: ne pas hésiter à punir.

Un petit truc qui marche bien : quand tu sens que tu vas t’énerver, tu arrêtes tout et tu t'assieds. Et tu les regardes. Fixement. Sans rien dire. Là, en général ils commencent à se sentir déstabilisés, parce que oui, ils attendent que tu t'énerves et que tu cries. Après, très calmement, de ta voix la plus douce, tu leur expliques que tout ce qui n'aura pas été fait en cours sera à faire à la maison. Pour la prochaine fois. Et noté. Au début ça sera contraignant, mais petit à petit, ils vont comprendre, et seuls les irréductibles, plus faciles à cerner, continueront leur cirque.

Une fois les noyau dur identifié, toujours calmement, au début d'un cours, tu préviens : machin, truc, muche, chouette et Roberte, si jamais à partir d'aujourd'hui, je vous prends à parler sans autorisation, c'est dehors / 1h de colle / mon pied au luc (on peut rêver :p). Ce sera mon seul avertissement. Compris? Et après, tu leur tombe dessus. En général, deux fois suffisent à ce qu'ils comprennent. Là encore, c'est calmement "ha bien, vous savez ce qui vous attend? Bien? On continue"

Et pour celui qui lance "ouais" à la sonnerie, tu laisses glisser. Pense juste très fort "ouais" toi aussi. Ça veut dire qu'ils vont partir :p.

Déjà, l'exercice maison ramassé, ils ne s'y attendaient pas. Désormais, je vais procéder ainsi à chaque cours pendant un temps indéterminé. Jusqu'à ce qu'ils comprennent.

Jézabel a écrit:Quand je fais du récit, deux cas de figure :
- Pas un bruit de fond, tous les élèves regardent vers le tableau (luxe auquel je n'ai pas eu droit une seconde l'an dernier avec mes 2 classes) ; ça peut durer 5-10 mn. Donc oui, je dirais qu'ils ont un "fond" calme.
- Obligée de faire la police, de traquer les bavardages, même si, en soit, ce n'est pas "bruyant". Je parle juste un peu plus fort et ça me fatigue. Des élèves commentent le cours à voix haute, sans lever la main, et ça m'énerve. Je suis mal à l'aise de punir, car ils échangent, et c'est aussi ça le principe. J'ai juste du mal à canaliser.
Pour les exercices : j'arrive à les faire bosser (ou plutôt, à les faire attendre la correction) dans le calme.
Mais dès que l'on corrige, ou alors que l'on fait des traces écrites de géo (comme c'est en ce moment le cas), du type croquis, schémas... Eh bien là, ils sont intenables. C'est pour cela aussi qu'ils sont infects en ce moment : depuis que l'on a repris la géo. Et quand c'est comme ça, je sors de cours avec un gros sentiment d'échec, l'impression que j'ai encore été le clown de la classe (le moyen de défense qui me vient naturellement est de gueuler, même si je sais qu'il ne faut pas faire ; car je perds rapidement les pédales dans des situations comme ça); les élèves rigolent de me voir m'énerver.

Une autre anecdote : vendredi dernier, Kevin (un de ceux qui a pris 2h de colle cette semaine), au moment de la sonnerie, lance un "ouais !" Je ne relève pas, son but étant de me voir me vexer. Je lui réponds juste avec humour, un truc du style "oui je sais, j'ai été élève aussi". Au cours suivant, il me refait la même chose : "ouais !" à la sonnerie. Là, je ne dis rien. Mais je reste outrée de ce genre de provocation. En même temps si je punis, il aura compris que ça me touche.

Mais punis le! "ah tu te réjouis à vois haute? eh ba pour la peine tu restes 5 mn de plus!" et toi pendant ce temps là, tu fais ta popote...j'ai fait ça une fois avec ma classe de garçons, dès qu'un parlait, 30 secondes supplémentaires. Ils sont restés 2 mn et je t'assure qu'ils ne me l'ont plus jamais refait (bon maintenant, je dois les mettre dehors car ils ne veulent pas aller dans les cours de certains de mes collègues )

Ca me fait toujours marrer ces discussions sur les "classes". Une classe, c'est un fantasme de prof. En fin d'année, il y a toujours des élèves qui ne connaissent pas le prénom des autres membres de nos "classes", et qui ne se sont jamais adressé la parole (j'ai bon, pour l'accord du P.P. ?).
D'autre part, et c'est le sujet qui me met en rogne chaque année, qui constitue ( et comment) ces "classes" ?
Chez nous, chaque année il faut batailler pour que les latinistes soient répartis sur deux classes de 5e (sur 4).
Personnellement, je suis pour l'enseignement obligatoire du latin pour tous, à partir de la 6e : je pense que ce serait très bénéfique, mais c'est un autre sujet...
Bref, observe d'abord la constitution de tes classes ...