Commission éducative

Je n'enseigne pas depuis longtemps... C'est la première fois que j'assiste à une commission éducative (en tant que PP) ... bagarre entre élèves, à laquelle je n'ai pas assisté. Y a-t-il quelque chose que je dois préparer? Un document officiel à remplir? Faut-il avoir une attitude particulièrement ferme ce jour-là? Où puis-je trouver des renseignements fiables sur ce genre de problématique?
Merci par avance pour votre aide.

Bonjour à tous! *

J'ai assisté à une commission éducative une fois et en ai entendu parler d'autres.
Il s'agit de faire comparaitre l'élève devant le maximum d'adultes dans une salle (professeurs, mère, parents de la famille d'accueil, personne d'un service social etc. pour celle à laquelle j'ai assisté). Ca dure trois quart d'heure en général.
En gros, il s'agit d'un avertissement avant le conseil de discipline. On revient sur les manquements de l'élève, on cherche à lui faire comprendre qu'il faut faire attention. On lui présente ce qu'on va faire pour l'aider s'il fait des efforts...

Le plus souvent, cela va mieux pendant quelques semaines. Cela ne dure jamais très longtemps en général.

A priori, le cde ou l'adjoint, voire le CPE lisent les rapports ou relatent les événements qui ont déclenché la commission, en détachant bien les mots et avec un petit effet théâtral s'ils ont un peu de métier.

On demande ensuite aux élèves ce qu'ils ont à dire (9 fois sur 10 : "ben rien..."), ainsi qu'à leurs parents (9 fois sur 10 : "ben ché pas moi pourquoi qui fait des conneries comme ça, il a tout c'qui veut, il a la télé, il a la DS, sa mamie elle lui donne de l'argent...").

Puis on parle des conséquences possibles si un problème se présente à nouveau : "Tu as été averti (ça veut dire que maintenant, t'es au courant que tes conneries nous broutent), alors attention, hein, parce que la prochaine fois, on déclenche un... roulements de tambour, on déclenche un conseil de discipline."

Après un silence gravissime où il convient de hocher de la tête gravement, les professeurs en profitent pour dire tout le mal qu'ils pensent de l'élève. En tant que PP, tu peux éventuellement faire là une petite synthèse de ce qui avait été dit sur l'élève au CC du 1ier trimestre.

Puis quelqu'un se charge de jouer le gentil pour dire à l'élève qu'on est tous là pour l'aider, que s'il ne comprend pas il peut demander, qu'on est tous sûrs qu'il va réussir parce qu'il en est tout à fait capable, hop on se lève et au revoir.


Va voir ton CDE ou l'adjoint pour lui demander directement ce qu'il attend de toi en tant que PP : les pratiques peuvent changer selon les établissements, il est légitime que tu poses la question.

Bon résumé. :lol:

kero a écrit:Bon résumé. :lol:

En réalité, Dinaaa n'est pas enseignante. Elle est animatrice de commissions éducatives et nous l'avait caché.

Dinaaa a écrit:A priori, le cde ou l'adjoint, voire le CPE lisent les rapports ou relatent les événements qui ont déclenché la commission, en détachant bien les mots et avec un petit effet théâtral s'ils ont un peu de métier.

On demande ensuite aux élèves ce qu'ils ont à dire (9 fois sur 10 : "ben rien..."), ainsi qu'à leurs parents (9 fois sur 10 : "ben ché pas moi pourquoi qui fait des conneries comme ça, il a tout c'qui veut, il a la télé, il a la DS, sa mamie elle lui donne de l'argent...").

Puis on parle des conséquences possibles si un problème se présente à nouveau : "Tu as été averti (ça veut dire que maintenant, t'es au courant que tes conneries nous broutent), alors attention, hein, parce que la prochaine fois, on déclenche un... roulements de tambour, on déclenche un conseil de discipline."

Après un silence gravissime où il convient de hocher de la tête gravement, les professeurs en profitent pour dire tout le mal qu'ils pensent de l'élève. En tant que PP, tu peux éventuellement faire là une petite synthèse de ce qui avait été dit sur l'élève au CC du 1ier trimestre.

Puis quelqu'un se charge de jouer le gentil pour dire à l'élève qu'on est tous là pour l'aider, que s'il ne comprend pas il peut demander, qu'on est tous sûrs qu'il va réussir parce qu'il en est tout à fait capable, hop on se lève et au revoir.


Va voir ton CDE ou l'adjoint pour lui demander directement ce qu'il attend de toi en tant que PP : les pratiques peuvent changer selon les établissements, il est légitime que tu poses la question.

Un résumé très juste !

Le PP fait aussi un petit résumé des infos transmises par les autres profs.

Thalia de G a écrit:

kero a écrit:Bon résumé. :lol:

En réalité, Dinaaa n'est pas enseignante. Elle est animatrice de commissions éducatives et nous l'avait caché.

Effectivement, il y a une part d'animation et de théâtralisation lors des ces réunions. Ce n'est pourtant pas l'essentiel
Malgré tout, la plupart des adultes présents ont pour objectif de "rattraper" un gamin, de lui faire comprendre qu'il faut qu'il fasse attention. Ils cherchent à atteindre cet objectif de façon plus ou moins convaincue mais l'intérêt principal est de faire comprendre à l'élève convoqué que c'est bientôt le conseil de discipline. On lui laisse une dernière chance.

Clodoald a écrit:

Thalia de G a écrit:

kero a écrit:Bon résumé. :lol:

En réalité, Dinaaa n'est pas enseignante. Elle est animatrice de commissions éducatives et nous l'avait caché.

Effectivement, il y a  une part d'animation et de théâtralisation lors des ces réunions. Ce n'est pourtant pas l'essentiel.

Je crois au contraire que c'est l'une des clés.

Ça peut être un moment assez éprouvant et difficile pour un gamin. Encore juste avant les vacances (c'était une bétise de le faire à ce moment là, mais bon...), on a fait une commission éducative et le gamin s'est mis plusieurs fois à pleurer. Pourtant, nous n'étions pas nombreux (la plupart des profs étant partis en fin de journée).

Bien gérer ce moment est important. Ça permet de faire un vrai recadrage et de lui faire prendre conscience des problèmes, ce qu'il fait souvent à ce moment-là. Mais il est aussi important de renouveler la confiance à l'élève, histoire de lui permettre d'avoir envie de repartir sur de nouvelles bases.

Dans tout ça, la théâtralisation joue un rôle important. Attitude posée et dure, ton sévère. Ménager des moments de silence où on ne dit rien (typiquement après avoir demandé à l'élève d'expliquer son comportement). Ce sont ces moments de silence pesant qui frappent le plus.

J'ai vu plus d'un gamin changer vraiment d'attitude avec une commission bien menée. Évidemment, ça ne marche pas à tous les coups...

Ça marche aussi à quatre yeux, d'ailleurs. Il m'est arrivé plusieurs fois d'avoir une vraie discussion avec un élève à problème, la discussion étant construite en gros sur une progression silence pesant/reproches disciplinaires/discussion sur la situation scolaire/renouvellement de confiance. J'ai pu en rattraper quelques-uns comme ça.

Tu sais j'ai eu des élèves qui ont pleuré pour une punition ou un mot sur le carnet pour simples bavardages...
L'émotion de l'élève ne peut se résumer à des pleurs. Ce n'est pas parce qu'il pleure qu'il comprend qu'il est dans une situation merdique. La plupart du temps, il pleure sur lui même lors de ces réunions.

Bref, on peut pleurer pour rien quoi.

Clodoald a écrit:Tu sais j'ai eu des élèves qui ont pleuré pour une punition ou un mot sur le carnet pour simples bavardages...
L'émotion de l'élève ne peut se résumer à des pleurs. Ce n'est pas parce qu'il pleure qu'il comprend qu'il est dans une situation merdique. La plupart du temps, il pleure sur lui même lors de ces réunions.

Bref, on peut pleurer pour rien quoi.

Je le sais bien, qu'on peut pleurer et oublier deux minutes après.

M'enfin, c'est quand même souvent un signe qu'il y a trouble émotionnel, trouble qui permet d'imprimer dans la mémoire certaines choses.

kero a écrit:

Clodoald a écrit:Tu sais j'ai eu des élèves qui ont pleuré pour une punition ou un mot sur le carnet pour simples bavardages...
L'émotion de l'élève ne peut se résumer à des pleurs. Ce n'est pas parce qu'il pleure qu'il comprend qu'il est dans une situation merdique. La plupart du temps, il pleure sur lui même lors de ces réunions.

Bref, on peut pleurer pour rien quoi.

Je le sais bien, qu'on peut pleurer et oublier deux minutes après.

M'enfin, c'est quand même souvent un signe qu'il y a trouble émotionnel, trouble qui permet d'imprimer dans la mémoire certaines choses.

Si c'est un garçon il faut lui rappeler qu'il ne doit pas pleurer !

Spoiler:

La grande majorité des élèves que j'ai fait pleurer en 13 ans de "carrière" sont des garçons. Je ne parle que du collège. Au lycée, RAS.

Vraiment, beaucoup d'esbroufe souvent avec le recul.