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- RoninMonarque
C'est pas très sympa ce que tu dis. ET je m'inscris en faux. Il y a bien des gamins non diagnostiqués.Il y a aussi des gamins qui sont suivis et qui guérissent, lentement.
Mais l'EN, mon IEN par exemple, ne comprend rien à la psy et supprime mes moyens alloués à l'hôpital. Donc là tu vois je suis en rogne. Parce que des psys qui prennent en charge ces mômes il y en a. Des psys qui savent que c'est dur pour l'école et qui essayent à la fois de soigner les gamins tout en évitant le point de rupture à l'école. ET pour cela ils n'ont pas beaucoup de demandes envers l'EN : deux ou trois postes de PE spécialisés qui puisse évaluer les gamins, faire le lien avec les établissements et prendre en charge les gamins.
Mais ça, c'est insupportable pour l'EN. Tous les collègues qui bossent en psy ou dans des Sessad ont des problèmes avec les IEN qui ne supportent pas de ne pas tout contrôler, de ne pas avoir la main, même dans les services hospitaliers.
Si les abrutis de bureaucrates bornés qui nous servent de chefs nous faisaient confiance et nous laissaient bosser en psy ou dans les ITEP on pourrait avoir de meilleurs résultats. Mais on est tellement emmerdé que la plupart des PE nommés sur ces postes sont des débutants sans formation ou des nouveaux entrants dans le département qui se dépêchent de demander leurs mutations le plus vite possible. Quant tu es face à des psychotiques profonds, que tu galères, et que l'IEN qui n'a jamais vu un malade de sa vie te démolit parce que tu n'as pas une belle fiche de prep ou que le gamin bave ou hurle ( ben oui du con, il est fou et délirant ) tu as juste envie de leur cracher au visage.
L'EN a un fonctionnement totalitaire et veut contrôler, les inspecteurs ne supportent pas de ne pas avoir la main sur TOUT. Et je suis malheureusement très très très bien placé pour en parler. Nous sommes justement en conflit avec notre IEN. Et ça va finir par des suppressions de postes. Et les médecins ont déjà annoncé que dans ce cas, ils renverront certains gamins à temps plein dans les bahuts. La faute à qui ?
Mais l'EN, mon IEN par exemple, ne comprend rien à la psy et supprime mes moyens alloués à l'hôpital. Donc là tu vois je suis en rogne. Parce que des psys qui prennent en charge ces mômes il y en a. Des psys qui savent que c'est dur pour l'école et qui essayent à la fois de soigner les gamins tout en évitant le point de rupture à l'école. ET pour cela ils n'ont pas beaucoup de demandes envers l'EN : deux ou trois postes de PE spécialisés qui puisse évaluer les gamins, faire le lien avec les établissements et prendre en charge les gamins.
Mais ça, c'est insupportable pour l'EN. Tous les collègues qui bossent en psy ou dans des Sessad ont des problèmes avec les IEN qui ne supportent pas de ne pas tout contrôler, de ne pas avoir la main, même dans les services hospitaliers.
Si les abrutis de bureaucrates bornés qui nous servent de chefs nous faisaient confiance et nous laissaient bosser en psy ou dans les ITEP on pourrait avoir de meilleurs résultats. Mais on est tellement emmerdé que la plupart des PE nommés sur ces postes sont des débutants sans formation ou des nouveaux entrants dans le département qui se dépêchent de demander leurs mutations le plus vite possible. Quant tu es face à des psychotiques profonds, que tu galères, et que l'IEN qui n'a jamais vu un malade de sa vie te démolit parce que tu n'as pas une belle fiche de prep ou que le gamin bave ou hurle ( ben oui du con, il est fou et délirant ) tu as juste envie de leur cracher au visage.
L'EN a un fonctionnement totalitaire et veut contrôler, les inspecteurs ne supportent pas de ne pas avoir la main sur TOUT. Et je suis malheureusement très très très bien placé pour en parler. Nous sommes justement en conflit avec notre IEN. Et ça va finir par des suppressions de postes. Et les médecins ont déjà annoncé que dans ce cas, ils renverront certains gamins à temps plein dans les bahuts. La faute à qui ?
- 34crugerNiveau 4
J'essayerai de le voir (Mommy), merci!
Tout à fait d'accord avec Kolyma. Moi je trouve très juste ce que j'ai lu sur ce forum: leur besoin essentiel, et pour beaucoup d'entre eux en REP+, c'est un besoin affectif, leurs lacunes sont là, les autres lacunes, scolaires, ne sont rien à côté de celles-là. Avis personnel, je ne pense pas détenir une quelconque vérité (je la cherche).
Donc moi, j'ai l'impression que quand j'essaye d'être professionnel, de faire passer les textes, d'aller au conflit, de remplir des rapports, d'être cohérent dans mes punitions, je vais dans le mur dans le sens où ça ne donne pas de solution à court, moyen et long terme (virer d'un établissement, je ne considère pas cela une solution). Alors ça devient hyper flou dans ma tête, ce que je dois faire, ce que je devrais faire: le cadre explose. Le sourire semble plus important que tout presque, mais évidemment, c'est très loin de suffire.
Pour les autres, je pense que la solution existe par contre.
Mais ceux là, on les entend à chaque cours, chaque minute presque.
Je pense que c'est dangereux de se placer sur un plan médical pour les distinguer. Ils sont "normaux", ils ont juste eu des parents peu ou pas présents, etc etc. Ils font pitié, c'est tout, la misère sociale... et tellement nombreux! dur dur.
Tout à fait d'accord avec Kolyma. Moi je trouve très juste ce que j'ai lu sur ce forum: leur besoin essentiel, et pour beaucoup d'entre eux en REP+, c'est un besoin affectif, leurs lacunes sont là, les autres lacunes, scolaires, ne sont rien à côté de celles-là. Avis personnel, je ne pense pas détenir une quelconque vérité (je la cherche).
Donc moi, j'ai l'impression que quand j'essaye d'être professionnel, de faire passer les textes, d'aller au conflit, de remplir des rapports, d'être cohérent dans mes punitions, je vais dans le mur dans le sens où ça ne donne pas de solution à court, moyen et long terme (virer d'un établissement, je ne considère pas cela une solution). Alors ça devient hyper flou dans ma tête, ce que je dois faire, ce que je devrais faire: le cadre explose. Le sourire semble plus important que tout presque, mais évidemment, c'est très loin de suffire.
Pour les autres, je pense que la solution existe par contre.
Mais ceux là, on les entend à chaque cours, chaque minute presque.
Je pense que c'est dangereux de se placer sur un plan médical pour les distinguer. Ils sont "normaux", ils ont juste eu des parents peu ou pas présents, etc etc. Ils font pitié, c'est tout, la misère sociale... et tellement nombreux! dur dur.
- NLM76Grand Maître
Voilà : quand on voit qu'on ne sait pas faire, avoir l'humilité de le reconnaître, et ne pas vouloir à toute force l'obstination de vouloir "sauver" un élève aux dépens de tous les autres. Veiller donc à ce que d'autres essaient.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- 34crugerNiveau 4
donc tu ne ferais rien dans mon cas, je veux dire à court terme? les autres élèves étaient choqués que je ne réagisse pas à une insulte en classe...
- NLM76Grand Maître
Ah si, je ferais quelque chose! Je veillerais à ce que d'autres que moi s'en chargent en excluant dès lors que son comportement est impossible, en faisant un rapport précis pour signaler les dangers et surtout les dangers juridiques que j'encourrais, et surtout ceux qu'encourraient le chef si rien n'était fait. Il est impossible de tolérer cela : la classe est en danger, et en le gardant vous commettez une faute professionnelle qui pourrait vous faire condamner par le tribunal s'il arrivait quelque chose. Ce rapport exigerait que des mesures efficaces soient prises. Le cas échéant, copie à la hiérarchie, à votre syndicat, au procureur de la république.
Dans ces cas-là, "on" réagit très vite. "On" a peur des procès.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- 34crugerNiveau 4
Merci. Encore un rapport! je vais quand même y réfléchir, car si je n'éprouve aucun danger physique avec cet élève (ce n'est qu'un jeu pour lui, ça le fait rire, et bien rire), dans sa bêtise, c'est vrai qu'il pourrait faire quelque chose de grave sans s'en rendre vraiment compte.
Concernant la classe, les élèves sont fatigués de cet élève, quand au conseil de classe la majorité (je n'en faisais pas partie) des professeurs a dit "ça va bien dans la classe, de petits bavardages", les délégués élève ont dit après "lui il bavarde constamment, on n'en peux plus"... ça m'avait bien fait marrer, comment ridiculiser à cet âge en 1 phrase toute l'équipe éducative!
Faute professionnelle? il me semble qu'il a dit ça, puis s'est tu, donc il ne m'a strictement pas empêché de faire cours, il n'y a pas eu de risque physique: justement, je ne suis pas sûr que c'est autorisé d'exclure dans ce genre de cas. Mais encore une fois, si on excluait toujours dans ces cas là, on ferait un rapport presque quotidien. Et si on suivait les textes, vraiment, je ferai un rapport à chaque heure. Ceux qui sont en REP+ s'en sortent par d'autres moyens j'ai l'impression... car il faut bien s'en sortir!
Concernant la classe, les élèves sont fatigués de cet élève, quand au conseil de classe la majorité (je n'en faisais pas partie) des professeurs a dit "ça va bien dans la classe, de petits bavardages", les délégués élève ont dit après "lui il bavarde constamment, on n'en peux plus"... ça m'avait bien fait marrer, comment ridiculiser à cet âge en 1 phrase toute l'équipe éducative!
Faute professionnelle? il me semble qu'il a dit ça, puis s'est tu, donc il ne m'a strictement pas empêché de faire cours, il n'y a pas eu de risque physique: justement, je ne suis pas sûr que c'est autorisé d'exclure dans ce genre de cas. Mais encore une fois, si on excluait toujours dans ces cas là, on ferait un rapport presque quotidien. Et si on suivait les textes, vraiment, je ferai un rapport à chaque heure. Ceux qui sont en REP+ s'en sortent par d'autres moyens j'ai l'impression... car il faut bien s'en sortir!
- NLM76Grand Maître
S'en sortir, c'est ne prendre des risques que raisonnables et mesurés. Ici, les mesurez-vous ? J'ai enseigné en établissement sensible, et j'ai constaté que ceux qui s'en sortaient le mieux étaient ceux qui étaient les moins tolérants, les plus intransigeants (c'est un peu vite dit, mais c'est globalement l'idée).
Pour moi, le premier risque dont je protège un tel individu, c'est que je le réduise en morceaux. Si ce n'était que ça, ce serait suffisant. Le deuxième, c'est qu'un autre élève le réduise en morceaux. Le troisième, c'est que, dès lors que la loi fondamentale de la classe peut être violée impunément, il est à craindre que lui ou d'autres aillent plus loin. Comment pouvez-vous garantir la sécurité de , la classe si vous ne vous faites pas obéir ? Le quatrième, c'est qu'en permettant à un élève de perturber le cours, vous vous interdisez d'aider les autres à progresser comme ils en ont le droit, de sorte que le service public n'est pas assuré.
Plus on est dans un établissement difficile, sensible, plus on est responsable d'assurer les conditions de la sérénité, puisque c'est là que la moindre étincelle peut avoir de graves conséquences.
Quant à l'autorisation d'exclure, un texte assez récent précise à ce sujet que le fait d'empêcher le bon déroulement d'un cours est un motif suffisant d'exclusion. Ce qui était l'évidence, même sans texte.
Pour moi, le premier risque dont je protège un tel individu, c'est que je le réduise en morceaux. Si ce n'était que ça, ce serait suffisant. Le deuxième, c'est qu'un autre élève le réduise en morceaux. Le troisième, c'est que, dès lors que la loi fondamentale de la classe peut être violée impunément, il est à craindre que lui ou d'autres aillent plus loin. Comment pouvez-vous garantir la sécurité de , la classe si vous ne vous faites pas obéir ? Le quatrième, c'est qu'en permettant à un élève de perturber le cours, vous vous interdisez d'aider les autres à progresser comme ils en ont le droit, de sorte que le service public n'est pas assuré.
Plus on est dans un établissement difficile, sensible, plus on est responsable d'assurer les conditions de la sérénité, puisque c'est là que la moindre étincelle peut avoir de graves conséquences.
Quant à l'autorisation d'exclure, un texte assez récent précise à ce sujet que le fait d'empêcher le bon déroulement d'un cours est un motif suffisant d'exclusion. Ce qui était l'évidence, même sans texte.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- 34crugerNiveau 4
Vous avez un peu ce que j'appelle la position "officielle".
Vous parlez d'étincelles, mais il y a tellement d'étincelles, c'est un feu d'artifices, j'ai l'impression que tout le monde est débordé, donc j'essaye de m'en sortir seul, sans faire des rapports à chaque fois.
Les conditions de la sérénité c'est trop joliment dit: dans certains REP+, faut être honnête, c'est pas mal du mode survie seul face à la classe. Le plus souvent ça ne se passe pas bien, pas mal, ça se passe: tant que c'est pas critique, ça va et là, ça va quand même pour moi.
Comment je garantis la sécurité?: en pariant sur le fait que les autres ne suivront pas ce chemin, ce qui est le cas heureusement. C'est pour cela qu'à mon avis les textes officiels sont nettement décalés par rapport à la réalité... presque tous ceux que j'ai vu s'en sortir nettement, ils passent à des moments clés par le hors texte officiel justement... simple expérience personnelle?
Les autres élèves? c'est triste, mais ils sont bien habitués à ça depuis longtemps qu'ils sont dans le système!
Merci de vos réponses en tout cas, on verra bien!
Vous parlez d'étincelles, mais il y a tellement d'étincelles, c'est un feu d'artifices, j'ai l'impression que tout le monde est débordé, donc j'essaye de m'en sortir seul, sans faire des rapports à chaque fois.
Les conditions de la sérénité c'est trop joliment dit: dans certains REP+, faut être honnête, c'est pas mal du mode survie seul face à la classe. Le plus souvent ça ne se passe pas bien, pas mal, ça se passe: tant que c'est pas critique, ça va et là, ça va quand même pour moi.
Comment je garantis la sécurité?: en pariant sur le fait que les autres ne suivront pas ce chemin, ce qui est le cas heureusement. C'est pour cela qu'à mon avis les textes officiels sont nettement décalés par rapport à la réalité... presque tous ceux que j'ai vu s'en sortir nettement, ils passent à des moments clés par le hors texte officiel justement... simple expérience personnelle?
Les autres élèves? c'est triste, mais ils sont bien habitués à ça depuis longtemps qu'ils sont dans le système!
Merci de vos réponses en tout cas, on verra bien!
- NLM76Grand Maître
Voilà : ma position n'est qu'une position: je n'y suis pas et ne parle que sur des mots. Vous pouvez beaucoup mieux juger que moi de ce que la situation peut donner.
Bon courage !
Bon courage !
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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