Nice : un élève de CE2 auditionné au commissariat pour apologie d'acte terroriste.

C'est ce qui a été dit ce matin à la radio et sur le site de Libé!
L'école a porté plainte contre la famille parce que l'enfant a dit "je ne suis pas Charlie", suite à la dénonciation de l'instit' au directeur.

Je ne dis pas que c'est vrai, je dis que c'est ce que ce matin la presse rapportait.

Inter a eu le mérite d'être plus prudente dès ce matin.

V.Marchais a écrit:C'est interdit par la loi.
D'après Inter ce matin, le directeur aurait justement porté plainte pour intrusion, entre autres choses sympathiques.

Mais là, on est au delà de l'intrusion : il est venu, ou il a voulu venir, pour diffuser sa propagande auprès des enfants.

Caveat : toujours sous réserve que le compte rendu journalistique soit exact.

Cath a écrit:Dommage que le recteur ne soit pas celui de Poitiers, il serait immédiatement intervenu pour protéger les enseignants de cette école.

C'est pour tout ça que j'avais écrit ce qui précède...

http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/enfant-de-8-ans-au-commissariat-l-ecole-a-bien-reagi-selon-vallaud-belkacem-7776381827

V.Marchais a écrit:

Bouboule a écrit:C'est le même avocat que dans l'affaire de la mère voilée qui voulait rentrer chez les cathos.
Remarque qui n'apporte (presque) rien.

À mes yeux, ça n'a rien d'anodin.

[...]

Merci Véronique d'avoir relevé dans le bon sens.
Malgré ma deuxième simple remarque un peu plus loin, certaine a réagi trop vite comme trop souvent.

C'est V. comme Véronique... ;-)

Tristana a écrit:

Bouboule a écrit:Renseignons-nous d'abord sur les faits exacts, et parlons-en après.

Mais enfin... comment peut-on prendre au sérieux les paroles d'un enfant de 8 ans ? Au point de le traîner dans un commissariat ?
Je ne dis pas que l'école ou la police font mal leur travail, mais on marche sur la tête là. On va inculper tous ceux qui ne disent pas que le terrorisme c'est mal ?
C'est un enfant. Et ses parents, ou certains de ses copains ont peut-être dit des bêtises, qu'il a répétées, mais mince ! C'est un enfant.

Amnesty International s'est déjà prononcé sur la folie qui a frappé notre système judiciaire, qui accuse tout le monde et n'importe qui d'apologie du terrorisme.
On veut vraiment un Patriot Act, et les conséquences délétères qui s'en suivent ?

http://www.francetvinfo.fr/faits-divers/attaque-au-siege-de-charlie-hebdo/apologie-du-terrorisme-amnesty-international-interpelle-la-france-sur-ses-arrestations_799495.html

Merci à V. Marchais d'avoir lu et explicité.
À la prochaine Tristana.

Bouboule, qui est cette "Valérie"?
Lis-tu les messages précédant les tiens?

Audrey a écrit:Bouboule, qui est cette "Valérie"?
Lis-tu les messages précédant les tiens?

J'appelle Valérie, V. Marchais mais j'ai dû me tromper, j'édite.
Je tape avec des moufles donc très lentement et je n'ai pas vu ton message s'insérer.

Véronique, je retiens.

Vallaud-Belkacem : "L'équipe de l'établissement scolaire a bien réagi"

http://www.lepoint.fr/societe/vallaud-belkacem-l-equipe-de-l-etablissement-scolaire-a-bien-reagi-29-01-2015-1900765_23.php

Premier paragraphe :

La ministre de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem a affirmé jeudi que l'équipe de l'établissement où est scolarisé un enfant de 8 ans convoqué dans un commissariat de Nice pour avoir dit sa solidarité avec les tueurs de Charlie Hebdo s'était "bien comportée". "Je le dis avec force, non seulement cette équipe a bien fait de se comporter ainsi, mais son travail de suivi, et pédagogique et social, est une oeuvre utile, et je l'en remercie", a-t-elle déclaré depuis la cour de l'Élysée, où elle participait à des rencontres entre le chef de l'État et des acteurs éducatifs et associatifs.

On y lit ceci, sans utilisation du conditionnel, qui est tout de même bien différent du raccourci opéré par les médias ces derniers jours :

"Lorsque le père est venu dans l'établissement, il a eu en revanche une attitude brutale, il s'est même à plusieurs reprises introduit sans autorisation dans l'établissement scolaire en menaçant le personnel de l'établissement. Donc c'est pour cette raison précise, et cette raison seulement, que le directeur de l'école a porté plainte contre le père et pas contre l'enfant", a-t-elle rappelé.

Encore une belle leçon de journalisme.
Où comment avec un avocat vindicatif et très actif dans les média et réseaux sociaux, on arrive à se poser en victimes.


Ce qui suit n'apporte pas grand chose, mais je partage l'avis de plusieurs sur l'emballement invérifié de la presse, notamment à cause des réseaux sociaux.
Voila la chronologie. C'est ce que j'ai compris, merci de me corriger.

- un enfant tient des propos douteux, s'identifiant aux terroristes. Il ne fait pas la minute de silence et fait un entretien avec le directeur.

- le père avec agressivité tente de voir le directeur

- le directeur convoque le père pour un entretien sur ces questions. L'entretien se passe mal et les propos du père sont plus que déplacés.

-le directeur signale à la cellule pour la protection des mineurs du rectorat (ou de la préfecture) l'enfant.

- Le directeur porte plainte contre le père pour lesdits propos

- Le père porte plainte (après ) contre l'établissement pour mauvais traitements (refus de soigner l'enfant, insulte, violence physique contre l'enfant)

- L'enfant de 8 ans (et ses frères), les parents et l'instituteur sont entendus par les policiers.

Je n'ai pas lu de plaintes ou de poursuites contre l'enfant ou d'apologie d'acte terroritste.
Mais deux plaintes, une contre le père, l'autre contre l'instit.

Je rappelle que l'affaire, sous cette forme est parti de tweets de .... l'avocat de la famille.

Bref, j'ai l'impression qu'il y a un enfumage qui cache les vraies questions pour transformer l'accusé de la première plainte en victime.
Les média suivent.

À Joué, c'était parti de SMS de mères du quartier, "soutenues" (menées ? téléguidées ?) par personnalités des JRE sorties d'on ne sait où.
Et pareil, emballement médiatique.
Beurk.

Balthamos, c'est ce que j'ai cru comprendre aussi.
Pour une fois, j'ai apprécié les propos de NVB, sans équivoque, même si on peut être agacé d'une certaine mollesse dans la voix, comme si cette affaire l'ennuyait, quand je l'ai entendue hier à la radio.

balthamos a écrit:Encore une belle leçon de journalisme.
Où comment avec un avocat vindicatif et très actif dans les média et réseaux sociaux, on arrive à se poser en victimes.

Ce qui suit n'apporte pas grand chose, mais je partage l'avis de plusieurs sur l'emballement invérifié de la presse, notamment à cause des réseaux sociaux.
Voila la chronologie. C'est ce que j'ai compris, merci de me corriger.

- un enfant tient des propos douteux, s'identifiant aux terroristes. Il ne fait pas la minute de silence et fait un entretien avec le directeur.
- le père avec agressivité tente de voir le directeur
- le directeur convoque le père pour un entretien sur ces questions. L'entretien se passe mal et les propos du père sont plus que déplacés.
-le directeur signale à la cellule pour la protection des mineurs du rectorat (ou de la préfecture) l'enfant.
- Le directeur porte plainte contre le père pour lesdits propos
- Le père porte plainte (après ) contre l'établissement pour mauvais traitements (refus de soigner l'enfant, insulte, violence physique contre l'enfant)
- L'enfant de 8 ans (et ses frères), les parents et l'instituteur sont entendus par les policiers.
Je n'ai pas lu de plaintes ou de poursuites contre l'enfant ou d'apologie d'acte terroritste.
Mais deux plaintes, une contre le père, l'autre contre l'instit.

Je rappelle que l'affaire, sous cette forme est parti de tweets de .... l'avocat de la famille.
Bref, j'ai l'impression qu'il y a un enfumage qui cache les vraies questions pour transformer l'accusé de la première plainte en victime.
Les média suivent.  

Tous les média ne suivent pas, mais c'est clair que jeudi BFMTV et I.Télé surtout ont relayé une information dont la source était plus que douteuse et sans recouper les informations, ce qui est la base du travail de vrais journalistes (amusant, je fais la "construction de l'information" en ce moment avec mes élèves, cela m'a fait un bel exemple de mauvais travail). Le jeudi soir, démenti, le lendemain, démenti mais vendredi soir, sur I.Télé (émission CQFD, dont j'ai vu la redif ce jour) on nous ressert les mêmes bêtises avec en plus des erreurs énormes. L'élève est devenu un collégien, on nous parle de la direction du collège etc.... Beau travail I.Télé ! Donc, deux jours après, avec le jeu des redif, I.Télé en est encore à diffuser des informatins tronquées !

Infos erronées mais 4ème pouvoir ...

Le 4ème pouvoir est capable du pire comme du meilleur. Comment trier la "bonne" presse de la "mauvaise" ? Qui décide des critères ? Comment ne pas tourner en rond sans avaler quelques couleuvres ? On en revient toujours à l'éducation et à la titillation du sens critique.

Quoi qu'on en pense, sur Radio France (Inter et France Info), ils ont d'abord utilisé le conditionnel et très vite donné des précisions qui se sont avérées.

Europe1 aussi dans la matinale.

Les déclarations de la DDSLP ne vont pas dans le même sens pourtant...Les propos de l'enfant auraient entraîné l'audition et le père aurait été présent en tant que responsable civil.

https://www.dailymotion.com/video/x2fv3d8_nice-un-enfant-de-huit-ans-auditionne-pour-apologie-du-terrorisme_news

ouais bon c'est Oumma quoi, tout dans la mesure et la pondération afin d'apaiser les tensions sociétales.

http://www.leparisien.fr/faits-divers/video-apologie-du-terrorisme-ahmed-8-ans-met-en-cause-le-directeur-et-le-maitre-d-ecole-05-02-2015-4509327.php#xtor=AD-1481423552

ça va finir par retomber sur les enseignants... c'est fou...

Non mais sérieusement, vous en connaissez des PE qui fracasseraient trois fois la tête d'un enfant de huit ans contre le tableau ? Qui refuserait à un gosse un traitement contre le diabète ?

Voilà ce qui arrive quand on persiste à vouloir mettre des notes.
On n'est pas bienveillant, et ça fini par se savoir.