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- GrypheMédiateur
C'est beau de se contredire à quelques lignes d'intervalle.Parménide a écrit:Je ne veux plus parler de choses trop personnelles dans des discussions au départ consacrées uniquement à la philosophie.
***
je me rends compte, enfin c'est le cas depuis déjà plusieurs mois, que même les compte-rendus de ce correcteur me posent des problèmes de compréhension. Tout comme les textes des philosophes. Comme si j'étais vraiment rouillé intellectuellement et si j'avais une atrophie cognitive assez grave. En plus peut être d'un défaut structurel.
- Spoiler:
- Ceci dit, c'est normal de se sentir rouillé intellectuellement quand on a fait du sur-place pendant six ans. Et ça doit être dur d'en sortir. Bon courage.
Ce qu'il dit du texte est très intéressant dans les rapprochements qu'il fait avec les différentes "théories" de la liberté.PauvreYorick a écrit:En tout cas ces remarques montrent que le correcteur n'est pas un amateur. Ce qu'il dit du texte est tout à fait juste.
Il est évident lorsqu'on lit la page écrite par le correcteur qu'une bonne culture philosophique avec une certaine "épaisseur", une vision globale des concepts, de l'histoire de la philo, etc., apporte une vraie richesse permettant de lire le texte comme je n'ai pas pu le faire moi-même, lisant juste le passage sans tout cet arrière-plan culturel philosophique (mais que de bonnes études servent à donner, me semble-t-il).
- User19866Expert
J'allais écrire : "c'est rassurant, quelque part, quand on sait qu'il demande la somme exorbitante de 20€ pour ce travail".PauvreYorick a écrit:En tout cas ces remarques montrent que le correcteur n'est pas un amateur. Ce qu'il dit du texte est tout à fait juste.
Et puis j'ai soudainement connecté deux données qui ne l'étaient pas encore : je me suis souvenu que Parménide avait écrit que son correcteur était normalien et agrégé. Et j'ai
- User17706Bon génie
Non mais sérieux, 20 € pour corriger une copie au niveau théorique bac+5/6 ça n'a rien d'exorbitant. Je serais extrêmement étonné qu'il soit possible de trouver moins cher.
- GrypheMédiateur
On est bien d'accord.PauvreYorick a écrit:Non mais sérieux, 20 € pour corriger une copie au niveau théorique bac+5/6 ça n'a rien d'exorbitant. Je serais extrêmement étonné qu'il soit possible de trouver moins cher.
- philopoussinNiveau 8
PauvreYorick a écrit:Non mais sérieux, 20 € pour corriger une copie au niveau théorique bac+5/6 ça n'a rien d'exorbitant. Je serais extrêmement étonné qu'il soit possible de trouver moins cher.
Je dirais même : il casse le marché
- henrietteMédiateur
Je dirai même : il fait œuvre de philanthropie.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- User17706Bon génie
Mais grave ! C'est du dumping éhonté !philopoussin a écrit:Je dirais même : il casse le marchéPauvreYorick a écrit:Non mais sérieux, 20 € pour corriger une copie au niveau théorique bac+5/6 ça n'a rien d'exorbitant. Je serais extrêmement étonné qu'il soit possible de trouver moins cher.
- ParménideNeoprof expérimenté
Je n'ai jamais dit que 20 euros était exorbitant. Je dis juste que par rapport à mon budget, ça m'impose des sacrifices.
Pour ce texte, je pense que même en connaissant bien Descartes et toute la tradition de l'époque, je n'aurais jamais eu l'idée de parler de la "liberté d'indifférence"... J'ai l'impression que face à un texte, je serai toujours censé parler de choses dont je ne soupçonne même pas la parenté avec le texte. ça me fait peur, ça.
Pour ce texte, je pense que même en connaissant bien Descartes et toute la tradition de l'époque, je n'aurais jamais eu l'idée de parler de la "liberté d'indifférence"... J'ai l'impression que face à un texte, je serai toujours censé parler de choses dont je ne soupçonne même pas la parenté avec le texte. ça me fait peur, ça.
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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https://www.babelio.com/monprofil.php
- User17706Bon génie
Pourtant les allusions au traitement classique de cette question ne manquent pas dans le texte. Je les souligne.
Prenons la phrase « Aussi a-t-on eu tort, pour prouver que l'homme est capable de choisir sans motif, d'aller chercher des exemples dans les circonstances ordinaires et même indifférentes de la vie ».
Ça permet de réfléchir à ce que veut dire comprendre cette phrase. Idéalement, ça veut dire, d'abord, identifier ce dont Bergson parle et ici de qui il parle. Suboptimalement, en avoir une idée ou arriver à circonscrire à peu près quel genre de cible il vise là.
Parménide a écrit:"Nos actions journalières s'inspirent bien moins de nos sentiments eux-mêmes, infiniment mobiles, que des images invariables auxquelles ces sentiments adhèrent (...). Aussi l'acte suit-il l'impression sans que ma personnalité s'y intéresse : je suis ici un automate conscient, et je le suis parce que j'ai tout avantage à l'être. On verrait que la plupart de nos actions journalières s'accomplissent ainsi, et que grâce à la solidification, dans notre mémoire, de certaines sensations, de certains sentiments, de certaines idées, les impressions du dehors provoquent de notre part des mouvements qui, conscients et même intelligents, ressemblent par bien des côtés à des actes réflexes (...). Quand nos amis les plus sûrs s'accordent à nous conseiller un acte important, les sentiments qu'ils expriment avec tant d'insistance viennent se poser à la surface de notre moi, et s'y solidifier à la manière des idées dont nous parlions tout à l'heure. Petit à petit ils formeront une croûte épaisse qui recouvrira nos sentiments personnels ; nous croirons agir librement, et c'est seulement en y réfléchissant plus tard que nous reconnaîtrons notre erreur. Mais aussi, au moment où l'acte va s'accomplir, il n'est pas rare qu'une révolte se produise.
C'est le moi d'en bas qui remonte à la surface. C'est la croûte extérieure qui éclate, cédant à une irrésistible poussée. Il s'opérait donc, dans les profondeurs de ce moi, et au-dessous de ces arguments très raisonnablement juxtaposés, un bouillonnement et par là même une tension croissante de sentiments et d'idées, non point inconscients sans doute, mais auxquels nous ne voulions pas prendre garde. En y réfléchissant bien, en recueillant avec soin nos souvenirs, nous verrons que nous avons formé nous-mêmes ces idées, nous-mêmes vécu ces sentiments, mais que, par une inexplicable répugnance à vouloir, nous les avions repoussés dans les profondeurs obscures de notre être chaque fois qu'ils émergeaient à la surface. Et c'est pourquoi nous cherchons en vain à expliquer notre brusque changement de résolution par les circonstances apparentes qui le précédèrent. Nous voulons savoir en vertu de quelle raison nous nous sommes décidés, et nous trouvons que nous nous sommes décidés sans raison, peut-être même contre toute raison. Mais c'est là précisément, dans certains cas, la meilleure des raisons. Car l'action accomplie n'exprime plus alors telle idée superficielle, presque extérieure à nous, distincte et facile à exprimer : elle répond à l'ensemble de nos sentiments, de nos pensées et de nos aspirations les plus intimes, à cette conception particulière de la vie qui est l'équivalent de toute notre expérience passée, bref, à notre idée personnelle du bonheur et de l'honneur. Aussi a-t-on eu tort, pour prouver que l'homme est capable de choisir sans motif, d'aller chercher des exemples dans les circonstances ordinaires et même indifférentes de la vie. On montrerait sans peine que ces actions insignifiantes sont liées à quelque motif déterminant. C'est dans les circonstances solennelles, lorsqu'il s'agit de l'opinion que nous donnerons de nous aux autres et surtout à nous-mêmes, que nous choisissons en dépit de ce qu'on est convenu d'appeler un motif ; et cette absence de toute raison tangible est d'autant plus frappante que nous sommes plus profondément libres."
Prenons la phrase « Aussi a-t-on eu tort, pour prouver que l'homme est capable de choisir sans motif, d'aller chercher des exemples dans les circonstances ordinaires et même indifférentes de la vie ».
Ça permet de réfléchir à ce que veut dire comprendre cette phrase. Idéalement, ça veut dire, d'abord, identifier ce dont Bergson parle et ici de qui il parle. Suboptimalement, en avoir une idée ou arriver à circonscrire à peu près quel genre de cible il vise là.
- keroGrand sage
Parménide a écrit:Pour ce texte, je pense que même en connaissant bien Descartes et toute la tradition de l'époque, je n'aurais jamais eu l'idée de parler de la "liberté d'indifférence"... J'ai l'impression que face à un texte, je serai toujours censé parler de choses dont je ne soupçonne même pas la parenté avec le texte. ça me fait peur, ça.
Il me semble tout de même qu'en philosophie - le commentaire du correcteur le montre - de même d'ailleurs que dans les autres sciences sociales (histoire, anthropologie, sociologie), l'argumentation avancée par un auteur s'inscrit nécessairement dans un contexte théorique, dans la continuité de réflexions préexistentes, par rapport auxquelles elle se situe - que ce soit pour infirmer, nuancer, préciser, corriger... Toute réflexion scientifique s'articule ainsi avec un corpus de pensées, écrits, théories. Personne ne part de rien. Sauf à vouloir éternellement réinventer la roue. C'est par rapport à cela qu'il faut contextualiser.
- User17706Bon génie
En l'occurrence ce texte de Bergson, comme beaucoup de textes de Bergson, est nourri d'histoire de la philosophie. Après tout Bergson était professeur. Il a passé sa vie à enseigner ces classiques.
- GrypheMédiateur
"Automate" = vocabulaire de Descartes ?
- User17706Bon génie
Vocabulaire cartésien au sens large. « Automate spirituel », expression de Spinoza puis de Leibniz.
- DesolationRowEmpereur
Parménide a écrit:Je n'ai jamais dit que 20 euros était exorbitant. Je dis juste que par rapport à mon budget, ça m'impose des sacrifices.
Pour ce texte, je pense que même en connaissant bien Descartes et toute la tradition de l'époque, je n'aurais jamais eu l'idée de parler de la "liberté d'indifférence"... J'ai l'impression que face à un texte, je serai toujours censé parler de choses dont je ne soupçonne même pas la parenté avec le texte. ça me fait peur, ça.
… et c'est pour cette raison qu'il te faut… lire des oeuvres complètes de grands philosophes ! J'ignore si cette suggestion iconoclaste a déjà été susurrée à ton oreille, mais il faudrait que tu l'envisages.
- ParménideNeoprof expérimenté
PauvreYorick a écrit:Pourtant les allusions au traitement classique de cette question ne manquent pas dans le texte. Je les souligne.Parménide a écrit:"Nos actions journalières s'inspirent bien moins de nos sentiments eux-mêmes, infiniment mobiles, que des images invariables auxquelles ces sentiments adhèrent (...). Aussi l'acte suit-il l'impression sans que ma personnalité s'y intéresse : je suis ici un automate conscient, et je le suis parce que j'ai tout avantage à l'être. On verrait que la plupart de nos actions journalières s'accomplissent ainsi, et que grâce à la solidification, dans notre mémoire, de certaines sensations, de certains sentiments, de certaines idées, les impressions du dehors provoquent de notre part des mouvements qui, conscients et même intelligents, ressemblent par bien des côtés à des actes réflexes (...). Quand nos amis les plus sûrs s'accordent à nous conseiller un acte important, les sentiments qu'ils expriment avec tant d'insistance viennent se poser à la surface de notre moi, et s'y solidifier à la manière des idées dont nous parlions tout à l'heure. Petit à petit ils formeront une croûte épaisse qui recouvrira nos sentiments personnels ; nous croirons agir librement, et c'est seulement en y réfléchissant plus tard que nous reconnaîtrons notre erreur. Mais aussi, au moment où l'acte va s'accomplir, il n'est pas rare qu'une révolte se produise.
C'est le moi d'en bas qui remonte à la surface. C'est la croûte extérieure qui éclate, cédant à une irrésistible poussée. Il s'opérait donc, dans les profondeurs de ce moi, et au-dessous de ces arguments très raisonnablement juxtaposés, un bouillonnement et par là même une tension croissante de sentiments et d'idées, non point inconscients sans doute, mais auxquels nous ne voulions pas prendre garde. En y réfléchissant bien, en recueillant avec soin nos souvenirs, nous verrons que nous avons formé nous-mêmes ces idées, nous-mêmes vécu ces sentiments, mais que, par une inexplicable répugnance à vouloir, nous les avions repoussés dans les profondeurs obscures de notre être chaque fois qu'ils émergeaient à la surface. Et c'est pourquoi nous cherchons en vain à expliquer notre brusque changement de résolution par les circonstances apparentes qui le précédèrent. Nous voulons savoir en vertu de quelle raison nous nous sommes décidés, et nous trouvons que nous nous sommes décidés sans raison, peut-être même contre toute raison. Mais c'est là précisément, dans certains cas, la meilleure des raisons. Car l'action accomplie n'exprime plus alors telle idée superficielle, presque extérieure à nous, distincte et facile à exprimer : elle répond à l'ensemble de nos sentiments, de nos pensées et de nos aspirations les plus intimes, à cette conception particulière de la vie qui est l'équivalent de toute notre expérience passée, bref, à notre idée personnelle du bonheur et de l'honneur. Aussi a-t-on eu tort, pour prouver que l'homme est capable de choisir sans motif, d'aller chercher des exemples dans les circonstances ordinaires et même indifférentes de la vie. On montrerait sans peine que ces actions insignifiantes sont liées à quelque motif déterminant. C'est dans les circonstances solennelles, lorsqu'il s'agit de l'opinion que nous donnerons de nous aux autres et surtout à nous-mêmes, que nous choisissons en dépit de ce qu'on est convenu d'appeler un motif ; et cette absence de toute raison tangible est d'autant plus frappante que nous sommes plus profondément libres."
Prenons la phrase « Aussi a-t-on eu tort, pour prouver que l'homme est capable de choisir sans motif, d'aller chercher des exemples dans les circonstances ordinaires et même indifférentes de la vie ».
Ça permet de réfléchir à ce que veut dire comprendre cette phrase. Idéalement, ça veut dire, d'abord, identifier ce dont Bergson parle et ici de qui il parle. Suboptimalement, en avoir une idée ou arriver à circonscrire à peu près quel genre de cible il vise là.
J'étais à 10 000 lieues de voir ce qui était sous-jacent. Est ce de l'ignorance? de l'incapacité à lire? Je n'ai pas fini de m'inquiéter. Vraiment pas...
Je me souviens effectivement de ce passage fameux des Méditations de Descartes où il est question de la liberté d'indifférence et où il est dit que l'erreur provient du fait que la volonté déborde l'entendement.
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- GrypheMédiateur
Arrête de t'inquiéter et mets-toi à lire. Enfin si tu veux réussir à t'en sortir, mais c'est toi qui vois.Est ce de l'ignorance? de l'incapacité à lire? Je n'ai pas fini de m'inquiéter. Vraiment pas...
- ParménideNeoprof expérimenté
Gryphe a écrit:Arrête de t'inquiéter et mets-toi à lire. Enfin si tu veux réussir à t'en sortir, mais c'est toi qui vois.Est ce de l'ignorance? de l'incapacité à lire? Je n'ai pas fini de m'inquiéter. Vraiment pas...
Non mais je sens une gravité de la chose, là. Parce que pour l'explication de texte, j'ai l'impression que le fond et la forme ont tendance à se mélanger...
On me dit que je ne peux pas savoir ce que je suis censé faire formellement face au texte donné au concours sans avoir fait des lectures. Mais faire ces lectures n'est pas vraiment possible sans méthode. Donc je suis perdu...
Et sur tous les textes que je vais étudier à l'avenir il va y avoir des tas de choses à coté desquelles je vais passer.
S'il faut passer un texte aux "rayons X"... comment je vais faire...
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
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- GrypheMédiateur
Parménide a écrit:On me dit que je ne peux pas savoir ce que je suis censé faire formellement face au texte donné au concours sans avoir fait des lectures. Mais faire ces lectures n'est pas vraiment possible sans méthode. Donc je suis perdu...
Et sur tous les textes que je vais étudier à l'avenir il va y avoir des tas de choses à coté desquelles je vais passer.
S'il faut passer un texte aux "rayons X"... comment je vais faire...
Lâche toute méthode et laisse-toi imprégner des textes au lieu de vouloir les maîtriser.
Quand tu essayes d'expliquer un texte en le passant à la moulinette de ta méthode, par stress d'être sûr de le comprendre, en fait, tu essayes de dompter et de maîtriser le texte. Avec un peu plus d'humilité, tu accepterais que ce soit le texte qui agisse en toi, qui te forme et t'élève.
Tant pis si tu passes à côté de tas de choses au début, ce n'est pas grave. Mais avant de "maîtriser" un texte, étrangement, il faut peut-être accepter que ce soit lui qui te guide, dans la mesure où ces grands textes, s'ils sont restés dans le patrimoine philosophique européen, sont des textes qui "disent" des choses importantes, plus importantes que ce qu'on peut penser tout seul dans son coin sans sortir de son bocal.
Lâche prise. Lâche toute méthode. Contrains-toi juste à lire un livre pas trop dur par semaine : cela fait quelques heures de lecture lente par jour, ça doit être accessible.
Cela revient à ce que je disais en septembre. Le perfectionnisme extrême manque sa cible dans la mesure où il perd de vue le global et l'efficacité. Il s'épuise sur des micro-tâches. Il rend stérile.
Pour s'en sortir, il faut accepter d'être imparfait, de ne pas tout savoir, de se laisser guider.
On te dit de lire, lis. Des choses faciles. Mais des choses qui petit à petit nourriront ton esprit, ta culture, ta personnalité. Tu en ressortiras plus riche. Et tant pis si tu n'as pas compris la 3ème phrase de la 2ème page : elle s'éclairera à la page cinquante. Mais tu ne peux pas le savoir avant d'avoir avancé dans ta lecture...
- AlExpert spécialisé
Parménide a écrit:Gryphe a écrit:Arrête de t'inquiéter et mets-toi à lire. Enfin si tu veux réussir à t'en sortir, mais c'est toi qui vois.Est ce de l'ignorance? de l'incapacité à lire? Je n'ai pas fini de m'inquiéter. Vraiment pas...
Non mais je sens une gravité de la chose, là.
Je te rassure, nous aussi!
Bonne questionParménide a écrit:S'il faut passer un texte aux "rayons X"... comment je vais faire...
Le point positif de tout ceci c'est que je découvre ainsi ce que peut être la philo (à travers les corrigés du correcteur de P. et les posts des autres membres ici), et j'ai l'impression que ce sont vraiment des études passionnantes et extrêmement nourrissantes. Blague à part je peux comprendre le vertige "cognitif" qu'on peut ressentir devant ce type de textes, et vous êtes rassurants de dire qu'il se dissipe en fréquentant les grands auteurs, tout simplement.
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- User5899Demi-dieu
D'autant que le travail du correcteur me semble soigné, détaillé, pertinent. Franchement, un plombier prend 60€ rien que pour se déplacer, jdçjdrPauvreYorick a écrit:Non mais sérieux, 20 € pour corriger une copie au niveau théorique bac+5/6 ça n'a rien d'exorbitant. Je serais extrêmement étonné qu'il soit possible de trouver moins cher.
- User5899Demi-dieu
Parménide, la méthode s'applique sur un contenu. En grec, "méthode", c'est "chemin" : une façon de parcourir ce qu'on sait.
- AlexisPNiveau 5
Disons qu'il doit être possible de faire un bon commentaire interne du texte, c'est à dire qui ne soit pas un commentaire de l'histoire de la philosophie dans laquelle il s'inscrit (ou contre laquelle il traite). Sans savoir ce qu'est la liberté d'indifférence, il est très facile de donner de la profondeur au terme d'indifférence, tel qu'il est employé dans le texte de Bergson.
- User17706Bon génie
Oui, l'expression technique « liberté d'indifférence » n'est pas ce qui importe ici. Mais manquer à voir que l'insistance sur l'acte libre comme acte non « motivé au sens ordinaire » est de nature polémique, et constitue vis-à-vis de toute une tradition un paradoxe, c'est en revanche passer à côté d'un aspect très important du texte (toute la fin, en fait).AlexisP a écrit:Disons qu'il doit être possible de faire un bon commentaire interne du texte, c'est à dire qui ne soit pas un commentaire de l'histoire de la philosophie dans laquelle il s'inscrit (ou contre laquelle il traite). Disons que sans savoir ce qu'est la liberté d'indifférence, il est très facile de donner de la profondeur au terme d'indifférence, tel qu'il est employé dans le texte de Bergson.
(Edit. Et lorsque le texte, de l'intérieur, renvoie à une tradition (« on ») qu'il entend contester, le commentaire ne peut pas être « interne » sans s'« externaliser », si j'ose ainsi barbariser).
((Edit, 2. D'ailleurs le terme « indifférentes » ne renvoie pas de façon directe au concept d'« indifférence » tel qu'il apparaît dans l'expression « liberté d'indifférence », sauf à interpréter celle-ci d'une manière bien précise.))
- RendashBon génie
"Vis-à-vis de toute une tradition"...le truc qu'on connaît quand on lit de la philo? C'est ça?
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- User17706Bon génie
Oui, ô renne perspicaceRendash a écrit:"Vis-à-vis de toute une tradition"...le truc qu'on connaît quand on lit de la philo? C'est ça?
- keroGrand sage
Parménide, imagine un athlète qui se prépare pour une compétition. Pour, mettons, un 400 mètres.
Il faut qu'il travaille sa musculature. Surtout des jambes, mais aussi du reste du corps, pour ne pas créer de déséquilibres.
Mais il faut aussi qu'il travaille son endurance, puisqu'un 400 mètres implique un effort aérobique.
Par ailleurs, il faut qu'il travaille sa souplesse par des exercices longs et répétés, afin d'éviter tendinites, problèmes articulaires, et autres.
Ça, c'était pour le côté purement sportif. En marge, il faut également qu'il soigne son alimentation: beaucoup d'eau et d'aliments adaptés. Il faut qu'il ait un temps de repos correct.
Toi, avec ton histoire de méthode du commentaire, t'es comme un athlète qui ne bosserait que sa musculature, persuadé qu'il faut du muscle pour arriver à la fin de la course. Ce en quoi il a raison, mais il oublie que sa musculature ne lui sert à rien sans endurance et souplesse musculaire. À la première course, il se tord la cheville au premier virage (les premiers 100 mètres). Et out.
Lorsque je passais les concours, je bossais sur un principe simple: définir une organisation de qui m'oblige à traiter l'ensemble des domaines de travail, sans en négliger aucun. En gros, ça donnait:
- 1/3 de temps de pure lecture (il en reste toujours quelque chose et ça donne une familiarité de fond avec les thèmes étudiés)
- 1/3 de temps de révision pure (et là je faisais des fiches, et réviser des chapitres de manuels et mes fiches)
- 1/3 de temps d'exercices divers et variés (faire des plans de disserte, commenter un texte, et ainsi de suite). En réalité, la ventilation était différente, mais l'idée est là.
Pour le côté plaisir: travail en bibliothèque, pour papoter avec les potes et draguer de jolies filles. Et bien sûr je n'oubliais pas l'apéro syndical le soir.
Si tu essayais, pour voir ?
Note. Tiens, j'ai oublié les cours magistraux.
Il faut qu'il travaille sa musculature. Surtout des jambes, mais aussi du reste du corps, pour ne pas créer de déséquilibres.
Mais il faut aussi qu'il travaille son endurance, puisqu'un 400 mètres implique un effort aérobique.
Par ailleurs, il faut qu'il travaille sa souplesse par des exercices longs et répétés, afin d'éviter tendinites, problèmes articulaires, et autres.
Ça, c'était pour le côté purement sportif. En marge, il faut également qu'il soigne son alimentation: beaucoup d'eau et d'aliments adaptés. Il faut qu'il ait un temps de repos correct.
Toi, avec ton histoire de méthode du commentaire, t'es comme un athlète qui ne bosserait que sa musculature, persuadé qu'il faut du muscle pour arriver à la fin de la course. Ce en quoi il a raison, mais il oublie que sa musculature ne lui sert à rien sans endurance et souplesse musculaire. À la première course, il se tord la cheville au premier virage (les premiers 100 mètres). Et out.
Lorsque je passais les concours, je bossais sur un principe simple: définir une organisation de qui m'oblige à traiter l'ensemble des domaines de travail, sans en négliger aucun. En gros, ça donnait:
- 1/3 de temps de pure lecture (il en reste toujours quelque chose et ça donne une familiarité de fond avec les thèmes étudiés)
- 1/3 de temps de révision pure (et là je faisais des fiches, et réviser des chapitres de manuels et mes fiches)
- 1/3 de temps d'exercices divers et variés (faire des plans de disserte, commenter un texte, et ainsi de suite). En réalité, la ventilation était différente, mais l'idée est là.
Pour le côté plaisir: travail en bibliothèque, pour papoter avec les potes et draguer de jolies filles. Et bien sûr je n'oubliais pas l'apéro syndical le soir.
Si tu essayais, pour voir ?
Note. Tiens, j'ai oublié les cours magistraux.
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