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- vivi1982Niveau 10
Cripure a écrit:Et comme ils sont grands, en 4e, ils se lèvent, aussi. Une minute de silence, ça se fait debout.tiptop77 a écrit:vivi1982 a écrit:Question pratique: mes 4ème seront en devoir de 11h40 à 13h, donc pile pendant la minute de silence. Donc en devoir, de toutes manières ils doivent se taire. Donc comment je procède: j'arrête le devoir une minute le temps du recueillement?
Oui. A ta place, je les préviendrais dès le début du cours que je leur demanderais de retourner leur copie pendant 1mn pour se recueillir.
Finalement le CDE a organisé un discours et une minute de silence de 11h45 à 12h pour toutes les classes réunies dans le self. Après on a fait un petit débat dans la classe, certains étaient très bien informés et ont tout saisi.
Cependant, je suis affligée par l'attitude désinvolte et outrageante de certains 4ème qui n'y ont vu en ricanant qu'une manière de louper 20 min de contrôle. Avec l'espoir qu'on ne ferait pas le contrôle d'ailleurs (espoir que j'ai vite cassé d'ailleurs)
- HannaeNiveau 9
J'en ai parlé avec mes 4ème, je n'ai vraiment pas pu passer outre. J'ai plusieurs élèves qui sont restés bien après la sonnerie pour continuer à en discuter, et des élèves de confession musulmane m'ont remerciée d'avoir fait le point et d'avoir insisté sur l'importance d'abolir tout amalgame. J'ai le cœur un peu plus léger désormais.
- illiziaEsprit éclairé
Finalement, l'adjointe est venue faire le point en salle des profs: la minute de silence a bien été organisée, un peu avant midi, pour qu'elle ne soit pas interrompue par la sonnerie,portes des salles ouvertes, les personnels administratifs et profs n'ayant pas cours (comme moi) venant rejoindre des collègues dans leurs classes.
Ce fut un moment émouvant (ce silence qui s'est abattu soudain sur tout le lycée) et désolant à la fois: des élèves très peu émus, beaucoup de rires étouffés, des collègues obligés de se gendarmer pour avoir le silence et que leurs élèves lâchent leurs portables, des élèves qui ont refusé de se lever (argument: "ben quand Dieudonné est condamné, on ne fait pas de minute de silence..." )
Mais bon, la direction a assuré pour une fois: les chefs sont passées dans toutes les classes ce matin pour annoncer cette minute de silence (et les consignes vigipirate), nous ont demandé de ne pas argumenter avec les élèves réfractaires (ou pire), de seulement noter leurs noms pour qu'on les reçoive individuellement ensuite...
Voilà, c'est fait. Mais, toute la journée, les allusions et les chuchotements plus ou moins discrets de nos "adolescents en pleine construction d'eux-même", très clairement complaisants, voire admiratifs vis-à-vis des assassins, ne donnaient pas bien à espérer de l'humanité.
Comment ça s'est passé dans vos établissements? On m'a dit que des collèges, en Seine-saint-Denis notamment, (comme mon lycée) avaient préféré annuler la minute de silence: des exemples vécus?
Ce fut un moment émouvant (ce silence qui s'est abattu soudain sur tout le lycée) et désolant à la fois: des élèves très peu émus, beaucoup de rires étouffés, des collègues obligés de se gendarmer pour avoir le silence et que leurs élèves lâchent leurs portables, des élèves qui ont refusé de se lever (argument: "ben quand Dieudonné est condamné, on ne fait pas de minute de silence..." )
Mais bon, la direction a assuré pour une fois: les chefs sont passées dans toutes les classes ce matin pour annoncer cette minute de silence (et les consignes vigipirate), nous ont demandé de ne pas argumenter avec les élèves réfractaires (ou pire), de seulement noter leurs noms pour qu'on les reçoive individuellement ensuite...
Voilà, c'est fait. Mais, toute la journée, les allusions et les chuchotements plus ou moins discrets de nos "adolescents en pleine construction d'eux-même", très clairement complaisants, voire admiratifs vis-à-vis des assassins, ne donnaient pas bien à espérer de l'humanité.
Comment ça s'est passé dans vos établissements? On m'a dit que des collèges, en Seine-saint-Denis notamment, (comme mon lycée) avaient préféré annuler la minute de silence: des exemples vécus?
- OlympiasProphète
Nos élèves ont été tres choqués par cette tuerie. Mais les élèves qui sont très complaisants ont la même attitude que certains ados dans des établissements toulousains, tres contents parce que Mohamed Merah avait tué des juifs. J'ai eu l'occasion d'en discuter avec des collègues qui les avaient en cours...illizia a écrit:Finalement, l'adjointe est venue faire le point en salle des profs: la minute de silence a bien été organisée, un peu avant midi, pour qu'elle ne soit pas interrompue par la sonnerie,portes des salles ouvertes, les personnels administratifs et profs n'ayant pas cours (comme moi) venant rejoindre des collègues dans leurs classes.
Ce fut un moment émouvant et désolant à la fois: des élèves très peu émus, beaucoup de rires étouffés, des collègues obligés de se gendarmer pour avoir le silence et que leurs élèves lâchent leurs portables, des élèves qui ont refusé de se lever (argument: "ben quand Dieudonné est condamné, on ne fait pas de minute de silence..." )
Mais bon, la direction a assuré pour une fois: les chefs sont passées dans toutes les classes ce matin pour annoncer cette minute de silence (et les consignes vigipirate), nous ont demandé de ne pas argumenter avec les élèves réfractaires (ou pire), de seulement noter leurs noms pour qu'on les reçoive individuellement ensuite...
Voilà, c'est fait. Mais, toute la journée, les allusions et les chuchotements plus ou moins discrets de nos "adolescents en pleine construction d'eux-même", très clairement complaisants, voire admiratifs vis-à-vis des assassins, ne donnaient pas bien à espérer de l'humanité.
- LoreleiiNeoprof expérimenté
Chez moi, les élèves étaient graves et recueillis. Leur attitude m'a fait du bien et m'a donné espoir en la jeunesse !
Je suis en collège, c'étaient des 4°.
Je suis en collège, c'étaient des 4°.
- BalthamosDoyen
Hannae a écrit:J'en ai parlé avec mes 4ème, je n'ai vraiment pas pu passer outre. J'ai plusieurs élèves qui sont restés bien après la sonnerie pour continuer à en discuter, et des élèves de confession musulmane m'ont remerciée d'avoir fait le point et d'avoir insisté sur l'importance d'abolir tout amalgame. J'ai le cœur un peu plus léger désormais.
J'ai au contraire le coeur plus lourd après aujourd'hui et la réaction de plusieurs élèves.
Des élèves qui se sentent déjà exclus par leur religion ou origine ne comprennent pas la gravité des actes passés. La loi du Talion.
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- Spoiler:
- SibylleNeoprof expérimenté
Moi, j'étais en formation dans un collège et c'était tous les élèves dans la cour. Très calme et sobre. Par contre, c'était mal introduit.
J'ai oublié de dire que beaucoup d'élèves ont applaudi à la fin.
C'était difficile de ne pas en être dans mon établissement et demain, j'en parle forcément aux élèves.
J'ai oublié de dire que beaucoup d'élèves ont applaudi à la fin.
C'était difficile de ne pas en être dans mon établissement et demain, j'en parle forcément aux élèves.
- OlympiasProphète
Les gens ne rejettent pas l'islam. Ils rejettent l'intégrisme et ne comprennent pas que certains musulmans refusent de se conformer aux principes laïques.balthamos a écrit:Hannae a écrit:J'en ai parlé avec mes 4ème, je n'ai vraiment pas pu passer outre. J'ai plusieurs élèves qui sont restés bien après la sonnerie pour continuer à en discuter, et des élèves de confession musulmane m'ont remerciée d'avoir fait le point et d'avoir insisté sur l'importance d'abolir tout amalgame. J'ai le cœur un peu plus léger désormais.
J'ai au contraire le coeur plus lourd après aujourd'hui et la réaction de plusieurs élèves.
Des élèves qui se sentent déjà exclus par leur religion ou origine ne comprennent pas la gravité des actes passés. La loi du Talion.
- KimberliteExpert
Bonjour,
J'ai eu peur, le matin, quand j'ai récupéré ma première classe, où un élève était en train de mimer à un autre le geste de quelqu'un en train d'abattre une personne à terre avec une arme... ceci dit, je pense qu'il avait été choqué par la vidéo (que personnellement je n'ai pas vue et espère ne jamais voir), et ma première impression a été qu'il trouvait ça "marrant"... mais après coup, je n'en suis pas du tout certaine (?).
Chez nous, la façon dont les choses ont été gérées et surtout la réaction des élèves ont été réconfortants.
La minute de silence a été organisée dans la cour. Sur plus de 500 élèves, à peine quelques zozos ont bronché (ils étaient aussi bien surveillés...). Je n'en ai entendu aucun se plaindre du chamboulement de l'organisation de la journée, ni non plus s'en réjouir.
De très nombreux applaudissements spontanés à la fin du passage de l'allocution du président se terminant par "vive la République, vive la France", et il m'a semblé que pas mal d'élèves étaient vraiment émus.
L'après-midi, dans mes classes, j'ai vu qu'ils étaient nombreux à porter un "je suis charlie" ou à l'avoir écrit sur leurs mains.
K
J'ai eu peur, le matin, quand j'ai récupéré ma première classe, où un élève était en train de mimer à un autre le geste de quelqu'un en train d'abattre une personne à terre avec une arme... ceci dit, je pense qu'il avait été choqué par la vidéo (que personnellement je n'ai pas vue et espère ne jamais voir), et ma première impression a été qu'il trouvait ça "marrant"... mais après coup, je n'en suis pas du tout certaine (?).
Chez nous, la façon dont les choses ont été gérées et surtout la réaction des élèves ont été réconfortants.
La minute de silence a été organisée dans la cour. Sur plus de 500 élèves, à peine quelques zozos ont bronché (ils étaient aussi bien surveillés...). Je n'en ai entendu aucun se plaindre du chamboulement de l'organisation de la journée, ni non plus s'en réjouir.
De très nombreux applaudissements spontanés à la fin du passage de l'allocution du président se terminant par "vive la République, vive la France", et il m'a semblé que pas mal d'élèves étaient vraiment émus.
L'après-midi, dans mes classes, j'ai vu qu'ils étaient nombreux à porter un "je suis charlie" ou à l'avoir écrit sur leurs mains.
K
- ZakalweNiveau 9
Chez moi c'est plutôt l'inverse, bonne campagne bien profonde où donc on exhibe ses "Je suis Charlie" et respecte la minute de silence... tout en appelant ouvertement à l'élimination des "bougnoules" et autres joyeusetés sur MLP et le FN. La récupération par l'extrême-droite est bien en marche...
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INJUSTE Terme utilisé pour désigner les avantages dont on a essayé de spolier d'autres gens, mais sans y arriver. Voir aussi MALHONNETETE, DISSIMULATION, et TIENS J'AI DU POT
- ClodoaldNeoprof expérimenté
Mes élèves sont étranges.
Je n'avais qu'une classe de seconde (deux heures) aujourd'hui.
Aucune réaction ou question. Je fais mon cours normalement.
A la fin, je leur explique que je n'ai pas pu finir de corriger leurs copies d'avant les vacances (qu'ils n'avaient même pas réclamé) car j'avais passé la journée d'hier devant les infos vu les événements etc.
Silence. "Ah oui, la fusillade à Paris" tente un élève.
Je tente alors de leur expliquer la gravité de l'acte, le symbole d'attaquer un journal, le fait que ça soit du jamais vu.
Ils ont écouté sagement.
"Des questions?".
Rien.
Attente de la sonnerie en silence, puis "Aurevoir m'sieur Clodoald".
Je n'avais qu'une classe de seconde (deux heures) aujourd'hui.
Aucune réaction ou question. Je fais mon cours normalement.
A la fin, je leur explique que je n'ai pas pu finir de corriger leurs copies d'avant les vacances (qu'ils n'avaient même pas réclamé) car j'avais passé la journée d'hier devant les infos vu les événements etc.
Silence. "Ah oui, la fusillade à Paris" tente un élève.
Je tente alors de leur expliquer la gravité de l'acte, le symbole d'attaquer un journal, le fait que ça soit du jamais vu.
Ils ont écouté sagement.
"Des questions?".
Rien.
Attente de la sonnerie en silence, puis "Aurevoir m'sieur Clodoald".
- Marie LaetitiaBon génie
illizia a écrit:Finalement, l'adjointe est venue faire le point en salle des profs: la minute de silence a bien été organisée, un peu avant midi, pour qu'elle ne soit pas interrompue par la sonnerie,portes des salles ouvertes, les personnels administratifs et profs n'ayant pas cours (comme moi) venant rejoindre des collègues dans leurs classes.
Ce fut un moment émouvant et désolant à la fois: des élèves très peu émus, beaucoup de rires étouffés, des collègues obligés de se gendarmer pour avoir le silence et que leurs élèves lâchent leurs portables, des élèves qui ont refusé de se lever (argument: "ben quand Dieudonné est condamné, on ne fait pas de minute de silence..." )
Mais bon, la direction a assuré pour une fois: les chefs sont passées dans toutes les classes ce matin pour annoncer cette minute de silence (et les consignes vigipirate), nous ont demandé de ne pas argumenter avec les élèves réfractaires (ou pire), de seulement noter leurs noms pour qu'on les reçoive individuellement ensuite...
Voilà, c'est fait. Mais, toute la journée, les allusions et les chuchotements plus ou moins discrets de nos "adolescents en pleine construction d'eux-même", très clairement complaisants, voire admiratifs vis-à-vis des assassins, ne donnaient pas bien à espérer de l'humanité.
Comment ça s'est passé dans vos établissements? On m'a dit que des collèges, en Seine-saint-Denis notamment, (comme mon lycée) avaient préféré annuler la minute de silence: des exemples vécus?
Misère...
Ici, il paraît qu'il y en a eu dans les couloirs qui se réjouissaient. En classe, c'était moins frontal ("oui mais ils n'avaient pas à faire de caricature"). Avec certains, de toute façon, c'est désespéré. Avec d'autres, la discussion a sans doute fait avancer les choses. Mais en ce domaine comme dans d'autres, si nous n'avons pas le soutien des familles...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- User20401Vénérable
Chez nous, ça a été fait à 10h, à la fin de la récré. 1000 élèves dans la cours, avec tous les professeurs, en silence... Très émouvant...illizia a écrit:Oui, même réflexionOlympias a écrit:On se demande vraiment s'ils réfléchissent ! 9h ou 10h, c'était une meilleure idée !Babayaga a écrit:Je me suis fait la même réflexion que John. A supposer que nous ne soyons pas tous au courant, et que la direction ne nous informe pas, vu que c'est le rush pour être à l'heure à la cantine... Enfin on verra.
- ErgoDevin
Bon. C'est pas gagné, c'est pas fini, c'était...
Les 6e avec lesquels j'ai fait la minute de silence ont été très bien, très posés, à expliquer des trucs comme ceux de ML.
Les 4e/3e, ben...les jours à venir vont être très très tendus malgré quelques bonnes surprises.
Les 6e avec lesquels j'ai fait la minute de silence ont été très bien, très posés, à expliquer des trucs comme ceux de ML.
Les 4e/3e, ben...les jours à venir vont être très très tendus malgré quelques bonnes surprises.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- RendashBon génie
J'ai aimé la réaction de mes élèves. Pour les 4e, je ne suis pas surpris, c'est une classe d'une rare maturité pour leur âge. Mais même les 5e ont été tout à fait sérieux quand on a abordé le sujet ; et ils ont remarqué à quel point j'étais secoué, quoique j'aie essayé de le cacher. Je n'avais pas de classe pendant la minute de silence.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- choup78Habitué du forum
moi les élèves avaient bcp de questions et beaucoup avaient l'air d'être très au courant des évènements... j'ai juste été un peu choquée que certains aient vu la vidéo du policier qui a été abattu, vidéo non floutée (moi je n'ai pas voulu la regarder)... ils sont en 6ème... mais ils n'ont pas paru plus choqués que cela, un m'a même dit "je vois pire dans Call of Duty (jeu vidéo... comme quoi c'est dangereux les jeux vidéos puisqu'ils n'ont pas l'air de se rendre compte de la différence avec la réalité). Ils ont été très respectueux de la minute de silence, sauf une de mes élèves de 4ème qui a beaucoup pouffé de rire, mais je crois que c'était plus nerveux qu'autre chose, je lui ai juste dit que c'était un manque de respect, elle s'est excusé.
Après je suis dans un établissement très tranquille de centre ville, peu d'élèves musulmans, j'imagine bien que ce qui a pu se dire dans le 93.
Après je suis dans un établissement très tranquille de centre ville, peu d'élèves musulmans, j'imagine bien que ce qui a pu se dire dans le 93.
- *Fifi*Modérateur
Nous avons choisi ensemble de faire ca de manière collective dans la cour. C'était très émouvant, d'autant que nous avons également parlé en classe de cette tuerie.
Pour ma part, en 6eme je suis partie de la citation de Pericles dont nous venions de parler pour évoquer les choses. En 3ème, j'ai plus développé sur la caricature, la liberté d'expression, ce qu'était le journal.
Rien de problématique, si ce n'est quelques discours à déconstruire (notamment que c'était des dessins racistes).
Pour ma part, en 6eme je suis partie de la citation de Pericles dont nous venions de parler pour évoquer les choses. En 3ème, j'ai plus développé sur la caricature, la liberté d'expression, ce qu'était le journal.
Rien de problématique, si ce n'est quelques discours à déconstruire (notamment que c'était des dessins racistes).
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Pour accéder à la banque de données en HG, merci de lire le règlement ici :
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- Li-LiNeoprof expérimenté
Mes 4e de l'Enfer assez surprenant j'ai expliqué simplement pourquoi on allait faire une minute de silence, je leur ai demandé de descendre en silence et de se ranger dans la cour, ce qu'ils ont fait dans le calme (première fois de l'année) ils se sont bien tenus.
Après la remontée en classe personne n'avait de questions, puis finalement la parole s'est détendue, et beaucoup de choses ont été dites on a aussi parlé de l'attaque du commissariat de Joué les Tours car je suis en campagne pas si loin que cela. Finalement, j'avais beaucoup de crainte et après cette journée rassérénée je suis.
Après la remontée en classe personne n'avait de questions, puis finalement la parole s'est détendue, et beaucoup de choses ont été dites on a aussi parlé de l'attaque du commissariat de Joué les Tours car je suis en campagne pas si loin que cela. Finalement, j'avais beaucoup de crainte et après cette journée rassérénée je suis.
- RendashBon génie
choup78 a écrit:
Après je suis dans un établissement très tranquille de centre ville, peu d'élèves musulmans, j'imagine bien que ce qui a pu se dire dans le 93.
Des larmes dans une classe de 4e à Vaulx-en-Velin, un respect absolu de cette minute de silence chez des 3e et des 5e de Vénissieux, des panneaux "Je suis Charlie" chez des 2ndes de La Duchère, d'après des collègues et amis à moi, en tout cas.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- KhalieNiveau 5
Zakalwe a écrit:Chez moi c'est plutôt l'inverse, bonne campagne bien profonde où donc on exhibe ses "Je suis Charlie" et respecte la minute de silence...
Idem dans notre collège... On sent clairement l’amalgame et la confusion chez certains élèves (pas la majorité), choqués lorsqu'on leur rappelle que les terroristes sont des Français ("bah non c'est des Arabes") mais je préfère oublier ces réactions et retenir la suite. Un de nos élèves musulman s'est exprimé pour dire son malaise, que ce n'était pas forcément facile de venir ce matin et que les copains ne réfléchissaient pas forcément avant de parler. Un autre élève a évoqué son inquiétude car typé physiquement. La majorité des élèves avaient beaucoup de questions.... des réflexions touchantes d'élèves de 5e : "en fait faut pas que ce journal s'arrête sinon les terroristes vont gagner", "ils ont touché à quelque chose de la France", "mais comment des personnes normales peuvent faire ça ?" La majorité ont vu la vidéo non floutée sur les réseaux sociaux. Beaucoup d'élèves, parmi les petits, très inquiets, se sentant en danger, à rassurer.
- RendashBon génie
Khalie a écrit:, "mais comment des personnes normales peuvent faire ça ?"
Pareil. Et c'est plutôt rassurant chez des élèves qui aiment habituellement paraître blasés de beaucoup de choses.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- keroGrand sage
Rendash a écrit:choup78 a écrit:
Après je suis dans un établissement très tranquille de centre ville, peu d'élèves musulmans, j'imagine bien que ce qui a pu se dire dans le 93.
Des larmes dans une classe de 4e à Vaulx-en-Velin, un respect absolu de cette minute de silence chez des 3e et des 5e de Vénissieux, des panneaux "Je suis Charlie" chez des 2ndes de La Duchère, d'après des collègues et amis à moi, en tout cas.
Même expérience. Mes élèves (Collège, ZEP, 93) ont été globalement très mesurés et responsables. Je ne savais pas trop comment appréhender la chose ce matin et l'ambiance était pesante. J'ai décidé de me limiter à dire un mot sur la question en début de cours, quitte à voir ensuite comment ils réagissaient et éventuellement, enchaîner sur une discussion des événements, dans le cas où j'en sentirais le besoin de la part des élèves. Au final, avec toutes les classes, on a discuté, et je n'ai pas entendu un seul élève émettre des bétises dans le genre "Bien fait pour eux". Même de la part de ceux dont je craignais ce genre de sortie provocatrice.
Ça n'a pas empêché que de la discussion émergent certaines rumeurs hors de propos, certaines tensions aussi. J'ai eu droit à quelques sorties complotistes, j'en ai profité pour leur tordre le cou d'entrée. Plus étonnant, dans l'une de mes classes (une classe plus tendue, plus dans l'opposition) ça a pris une tournure politique sur le statut des musulmans, certains considérant par exemple que les diatribes anti-musulmanes ne soulèvent jamais condamnation, alors que Dieudonné se trouve interdit de spectacle en raison de ses sorties anti-sémites. Ce sur quoi ils n'avaient, au passage, pas totalement tort. Une élève a soulevé la question des Palestiniens et du soutien américain à Israël. La police et son attitude vis-à-vis des jeunes de banlieue était aussi de la discussion... Ce qui m'a rappelé à quel point une fracture terrible existe dans la société française, celle-là même qui a embrasé les banlieues en 2005.
Bref, j'ai senti monter la maïonnaise et ça n'a pas été facile mais au final, on a pu échanger sur tous ces sujets de manière correcte et ça n'a jamais dérapé. Au final, j'ai le sentiment qu'ils avaient un besoin très fort de parler de tout ça - même là où le sujet dérive, mais quelque part, là où ça a dérivé, c'est que ça soulevait quelque chose de profond. Ça a été assez éprouvant mais au final, vraiment nécessaire.
- miss teriousDoyen
Le CDE ne savait pas grand-chose sur l'organisation de cette minute de silence ce matin. Pourtant, il me semblait que les CDE avaient eu des infos dès hier soir (Gryph ?).
Personnellement, j'aurais souhaité quelque chose de très solennel, tous les élèves dans la cour, comme en témoignent certains ici. Mais le CDE a préféré que chaque collègue respecte la minute de silence dans sa salle. Alors, à midi, le CPE a annoncé cette minute au micro.
J'avais les 4e dont je suis PP. Ç'a été très compliqué.
En fait, avant cette minute de silence, nous avons parlé des événements (ds mon etb, les cours vont de 11:30 à 12:30). Et là deux élèves ont dit qu'ils l'avaient cherché. Un à ajouter qu'ils avaient trouvé. « Ils n'avaient pas qu'à se moquer du prophète ». J'ai eu du mal à me contenir et à leur faire comprendre qu'en disant cela, ils disaient en fait que les victimes l'avaient mérité. « Mais non, j'ai dit "cherché" pas "mérité", ça ne s'écrit pas pareil. » Et les camarades de rire. Pas tous : ouf !
La minute de silence arrive donc. Alors, je sais que ce sont des ados, mais quand même ! de suite les rires ont fusé et se sont propagés chez une dizaine d'élèves ! Je ne pense vraiment pas que c'était pour tous une manière d'exorciser.
J'ai demandé aux élèves de chercher sur le net une image qui, pour eux, représente la défense de la liberté de la presse et de m'expliquer en quelques lignes leur choix. On verra ce que ça donne.
Avec mes autres classes de la matinée (une 3e et une 4e), je suis allée en salle info. et nous avons travaillé sur liberté d'expression et presse. En fait, je me suis réveillée en sursaut ce matin en me disant qu'il fallait que j'organise quelque chose ; que je ne pouvais pas faire cours comme si rien ne s'était passé. J'ai pondu vite fait un questionnaire (qu'est-ce que la liberté d'expression(avec leurs mots) ? quel article de la DDHC la garantit ? Quelle organisation française la défend à travers le monde ?, etc.). Ils se sont investis.
Quant à mes collègues, presqu'aucune remarque ce matin en SDP. Je crois (mais je peux me tromper) que tous ont fait cours normalement, n'abordant les événements que rapidement avant la minute de silence. J'espère me tromper...
Ce midi, un peu plus de discussion et de réactions.
Édit : j'ai appris à midi que la mère d'un des 4e dont je suis PP avait téléphoné au CDE pour indiquer qu'elle ne voulait pas que ses enfants participent à la minute de silence...
Personnellement, j'aurais souhaité quelque chose de très solennel, tous les élèves dans la cour, comme en témoignent certains ici. Mais le CDE a préféré que chaque collègue respecte la minute de silence dans sa salle. Alors, à midi, le CPE a annoncé cette minute au micro.
J'avais les 4e dont je suis PP. Ç'a été très compliqué.
En fait, avant cette minute de silence, nous avons parlé des événements (ds mon etb, les cours vont de 11:30 à 12:30). Et là deux élèves ont dit qu'ils l'avaient cherché. Un à ajouter qu'ils avaient trouvé. « Ils n'avaient pas qu'à se moquer du prophète ». J'ai eu du mal à me contenir et à leur faire comprendre qu'en disant cela, ils disaient en fait que les victimes l'avaient mérité. « Mais non, j'ai dit "cherché" pas "mérité", ça ne s'écrit pas pareil. » Et les camarades de rire. Pas tous : ouf !
La minute de silence arrive donc. Alors, je sais que ce sont des ados, mais quand même ! de suite les rires ont fusé et se sont propagés chez une dizaine d'élèves ! Je ne pense vraiment pas que c'était pour tous une manière d'exorciser.
J'ai demandé aux élèves de chercher sur le net une image qui, pour eux, représente la défense de la liberté de la presse et de m'expliquer en quelques lignes leur choix. On verra ce que ça donne.
Avec mes autres classes de la matinée (une 3e et une 4e), je suis allée en salle info. et nous avons travaillé sur liberté d'expression et presse. En fait, je me suis réveillée en sursaut ce matin en me disant qu'il fallait que j'organise quelque chose ; que je ne pouvais pas faire cours comme si rien ne s'était passé. J'ai pondu vite fait un questionnaire (qu'est-ce que la liberté d'expression(avec leurs mots) ? quel article de la DDHC la garantit ? Quelle organisation française la défend à travers le monde ?, etc.). Ils se sont investis.
Quant à mes collègues, presqu'aucune remarque ce matin en SDP. Je crois (mais je peux me tromper) que tous ont fait cours normalement, n'abordant les événements que rapidement avant la minute de silence. J'espère me tromper...
Ce midi, un peu plus de discussion et de réactions.
Édit : j'ai appris à midi que la mère d'un des 4e dont je suis PP avait téléphoné au CDE pour indiquer qu'elle ne voulait pas que ses enfants participent à la minute de silence...
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- totoroMonarque
Rien de spécial avec mes 6e choupis. La minute de silence a soulevé des questions, auxquelles je me suis efforcée de répondre. Ils n'ont pas bien compris la gravité de la situation, s'intéressaient aux circonstances pratiques de l'attaque (comment peut-on avoir des Kalachnikovs...). J'ai répondu comme j'ai pu...
Mais j'ai eu les larmes aux yeux à un moment donné et là, j'ai senti le silence s'installer et j'ai senti qu'ils comprenaient, sinon la gravité de la situation, au moins l'émotion qu'elle suscitait...
Mais j'ai eu les larmes aux yeux à un moment donné et là, j'ai senti le silence s'installer et j'ai senti qu'ils comprenaient, sinon la gravité de la situation, au moins l'émotion qu'elle suscitait...
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- keroGrand sage
miss terious a écrit:Quant à mes collègues, presqu'aucune remarque ce matin en SDP. Je crois (mais je peux me tromper) que tous ont fait cours normalement, n'abordant les événements que rapidement avant la minute de silence. J'espère me tromper...
Ce midi, un peu plus de discussion et de réactions.
Le fait que des profs n'en parlent pas n'est pas forcément signe qu'ils n'en ont rien à faire. Je sais pour au moins l'un de mes collègues - stagiaire en français - qu'il aurait éventuellement voulu mais n'osait tout simplement pas, de peur de ne pas savoir comment réagir et gérer ça.
Je sais que dans mon collège aussi, nous ne sommes pas nombreux à l'avoir fait et je crois qu'en fait, ce sont surtout les collègues d'histoire-géographie. Ce qui est normal et compréhensible. Inévitablement, nous sommes les plus à l'"aise" (techniquement parlant) pour aborder ce genre de problèmes, étant donné que nous passons notre temps à leur parler de démocratie, liberté d'expression, partis politiques, guerres dans le monde, et ainsi de suite... Nous pouvons le faire sans vraiment sortir de notre matière.
Je pense donc que beaucoup de collègues se sentaient juste très mal à l'aise et peu légitimes pour en parler. Je ne pense pas qu'il faille leur en tenir rigueur. De toute manière, ça n'aurait pas non plus eu forcément d'intérêt que les élèves passent la journée à parler de cela avec tous leurs profs.
- BalthamosDoyen
On en a beaucoup parlé entre collègues.
Aussi bien sur l'attentat que sur notre ressenti, notre action éventuelle ou parole éventuelle en classe.
Avant de parler avec nos élèves on a pour beaucoup d'entres nous besoin de libérer cette parole. J'ai beaucoup apprécié ces échanges avec mes collègues qui étaient aussi touché que moi.
je ne pensais pas que l'actualité m'affecterait autant.
Aussi bien sur l'attentat que sur notre ressenti, notre action éventuelle ou parole éventuelle en classe.
Avant de parler avec nos élèves on a pour beaucoup d'entres nous besoin de libérer cette parole. J'ai beaucoup apprécié ces échanges avec mes collègues qui étaient aussi touché que moi.
je ne pensais pas que l'actualité m'affecterait autant.
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