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- DimkaVénérable
C’est un peu caricatural de penser que passer une nuit dehors permet de « sentir » ce qu’ont vécu des soldats, la spécificité de l’expérience de guerre n’est pas dans le fait de pieuter dehors ou d’avoir froid.Hermiony a écrit:Selon elle, il fallait vraiment que les élèves s'immergent dans le froid pour "sentir" ce qu'avaient pu vivre les poilus. Elle a reconnu qu'au début de la soirée, les élèves étaient un peu dans l'ambiance colo mais que la lecture de lettres de poilus les avaient calmés. Elle espérait que la nuit leur permettrait d'être vraiment plongés dans le quotidien d'un poilu. Elle voulait qu'ils aient bien froid.
Avec la lecture des lettres, je trouve que ça fait presque « communion », « messe » : un acte symbolique, pour créer une émotion collective afin de commémorer un événement important pour la société. Le prêtre organise une cérémonie rappelant symboliquement l’événement, puis lit les textes sacrés… La seule différence avec la religion, c’est que quand on assiste à un culte, on sait que c’est un culte, alors que là, on affirme faire de l’histoire.
- RendashBon génie
Dimka a écrit:C’est un peu caricatural de penser que passer une nuit dehors permet de « sentir » ce qu’ont vécu des soldats, la spécificité de l’expérience de guerre n’est pas dans le fait de pieuter dehors ou d’avoir froid.Hermiony a écrit:Selon elle, il fallait vraiment que les élèves s'immergent dans le froid pour "sentir" ce qu'avaient pu vivre les poilus. Elle a reconnu qu'au début de la soirée, les élèves étaient un peu dans l'ambiance colo mais que la lecture de lettres de poilus les avaient calmés. Elle espérait que la nuit leur permettrait d'être vraiment plongés dans le quotidien d'un poilu. Elle voulait qu'ils aient bien froid.
Avec la lecture des lettres, je trouve que ça fait presque « communion », « messe » : un acte symbolique, pour créer une émotion collective afin de commémorer un événement important pour la société. Le prêtre organise une cérémonie rappelant symboliquement l’événement, puis lit les textes sacrés… La seule différence avec la religion, c’est que quand on assiste à un culte, on sait que c’est un culte, alors que là, on affirme faire de l’histoire.
Y'en a bien qui viennent te dire "j'ai déjà enseigné" pour justifier qu'ils viennent t'expliquer comment faire ton travail, alors que leur expérience d'enseignement se résume à deux cours particuliers et/ou un peu d'aide aux devoirs
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- DimkaVénérable
Je ne crois pas que le problème ici soit l’enseignement mais la conception que l’on se fait de l’histoire. Il n’y a pas besoin d’être enseignant pour avoir son mot à dire sur les usages sociaux de l’histoire et en particulier sur les commémorations, notamment celles des deux guerres mondiales.
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- Spoiler:
- RendashBon génie
Tu n'as pas compris ce que je voulais dire, qui était que donner trois cours particuliers est aussi différent du métier d'enseignant que passer une nuit dans une tranchée-blague l'était de la vie des poilus.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- DimkaVénérable
Hmmmm… Voui, j’n’avais pas compris.
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- Spoiler:
- verdurinHabitué du forum
Il me semble que l'expérience est trop incomplète.
Il manque un élément important du genre on tire quelques obus sur la tranché, puis quelques rafales à la mitrailleuse sur ceux qui sortent.
Les survivants auraient bien mieux compris ce qu'était la guerre de quatorze.
Quand aux autres : on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.
Il manque un élément important du genre on tire quelques obus sur la tranché, puis quelques rafales à la mitrailleuse sur ceux qui sortent.
Les survivants auraient bien mieux compris ce qu'était la guerre de quatorze.
Quand aux autres : on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.
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Contre la bêtise, les dieux eux mêmes luttent en vain.
Ni centidieux, ni centimètres.
- roxanneOracle
Au delà de l'anecdote, j'ai bien peur que ce soit ce qui nous attend et ce qu'on nous demande de plus en plus....
Mais je rejoins un post précédent sur le fait qu'il soit étonnant que les parents et l'administration laissent les gamins creuser un trou et y dormir. Remarquez, ils ont dû passer à la télé, ça change tout.
Mais je rejoins un post précédent sur le fait qu'il soit étonnant que les parents et l'administration laissent les gamins creuser un trou et y dormir. Remarquez, ils ont dû passer à la télé, ça change tout.
- Presse-puréeGrand sage
ça me rappelle l'anecdote racontée par Willingham dans son livre.
Dans une école américaine, l'enseignant fait avec les élèves un chapitre sur l'esclavage qui aboutit à un travail de cuisine (se faire sa galette de maïs comme les anciens esclaves fugitifs).
Bilan cognitif et de connaissances:
"- Qu'avez-vous retenu de l'esclavage aux Etats-Unis?
- Leur vie était dure parce que c'est long de faire des galettes!"
Pour poser la question autrement: qu'auront appris les élèves à la fin?
On ne peut pas le savoir en se basant sur cet article, mais l'impression que cela laisse, c'est que le projet a écrasé les objectifs du projet.
Dans une école américaine, l'enseignant fait avec les élèves un chapitre sur l'esclavage qui aboutit à un travail de cuisine (se faire sa galette de maïs comme les anciens esclaves fugitifs).
Bilan cognitif et de connaissances:
"- Qu'avez-vous retenu de l'esclavage aux Etats-Unis?
- Leur vie était dure parce que c'est long de faire des galettes!"
Pour poser la question autrement: qu'auront appris les élèves à la fin?
On ne peut pas le savoir en se basant sur cet article, mais l'impression que cela laisse, c'est que le projet a écrasé les objectifs du projet.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
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