Des élèves qui se liguent contre moi

OK, c'est déjà prévu pour l'un d'entre eux; je prendrai rdv pour les autres. Merci.

Valivalou a écrit:Merci pour vos conseils, vos témoignages.
J'ai vu la CDE adjointe et la CPE ce matin; elles vont mettre en place des sanctions à la rentrée et rencontrer les parents.
De mon côté, je vais préparer des mesures me permettant d'être le + proche de la tolérance 0; notamment en voyant si la PP de la classe peut doubler les sanctions que je donne.

Autre chose : tu as des témoins, CPE, autre prof, chacun (toi aussi) doit faire un rapport sur les propos tenus, un par élève repéré en train de lancer les élèves de l'autre classe. Ensuite convocation, CPE ou plus haut, avec cles parents, pour bien notifier qu'ils sont en train d'inciter d'autres élèves à se liguer contre un prof.  Il faut cibler les élèves qui ont dit cela, ne pas laisser passer et bien leur montrer ce qu'ils font, les mettre le nez dans leur m....ouille.  C'est très bien, tu as des témoins ! Là l'administration aura des billes et du témoignage écrit à l'appui.

seule l'application loi sur la protection des fonctionnaires est l’alliée des fonctionnaires : 7500e d'amende + peine de prison (même avec sursis).
Multiplions les réunions et le blabla et ça restera comme ça. Faire des exemples !

Valivalou a écrit:

[...]

A 10h, voilà que les élèves de la première classe reviennent la bouche en cœur en s'excusant de leur comportement... Je trouve cela bizarre.
Mais en effet, ils sortent de la salle de ma collègue d'en face. Celle-ci m'annonce les avoir entendu dire aux élèves de la seconde classe, en sortant de mon cours: "allez-y, c'est bon, on l'a bien énervée", "allez, jetez-lui des cartouches, des boules de papier" en parlant de moi...
La C.P.E. a assisté à cette "ligue" contre moi entre élèves dans le couloir. De ce fait, durant l'heure de cours qu'ils devaient avoir chez ma collègue, les élèves de la première classe se sont fait remonter les bretelles par ma collègue elle-même et par la C.P.E. Bien sûr, ils se sont défendus en me mettant tous les tords sur le dos (le fait de me donner leurs carnets ou de le poser sur leurs bureaux dès le début de l'heure ne leur convient pas!)!!!

Le principal et son adjointe sont venus me voir après ma troisième heure de cours de la matinée. Je leur avais déjà signalé que je ressentais une espèce d'animosité de la part de cette classe difficile, mais là, ça dépasse ce que je pouvais soupçonner. Ils m'ont dit qu'ils allaient faire quelque chose... Mais que peuvent-ils faire?
Je me sens désarçonnée...

Quelle serait votre réaction à ma place?

Tout cela est très bien :
Ils constestent de mettre leurs carnets sur le bureau. Contestation d'une décision d'enseignants. Sachant qu'on peut aller plus loin : pourquoi votre carnet sur le bureau ?
En plus : ils fichent le zouk et le revendiquent devant témonis ! Parfait :  ils viennent d'avouer avoir mis le bazar, et ce devant tout le monde ! Parfait !
Et en plus : ils incitent d'autres élèves à faire de même ! Perturbent et cherchent à faire perturber par d'autres les cours d'un fonctionnaire !
Et j'en rajoute une couche : à ce niveau nous ne sommes pas loin de la pratique du harcèlement, en plus contre un fonctionnaire d'Etat puisqu'ils cherchent à généraliser une souffrance pour toi à toutes les heures, et qu'ils le revendiquent.  Il s'agit d'une violence qu'ils veulent généraliser.

Rapports par les témoins (toi, CPE et autre prof), éventuellement convocations d'élèves de l'autre classe pour avoir d'autres témoignages (il y  en a toujours qui lâchent le morceau).
Ensuite : convocation (élève + parents), moi j'insiste, par le CDE et selon les cas exclusion quelques jours, voire commission éducative ou conseil de discipline si certains ont déjà un casier long comme le bras.  
Je pense que devant ce type d'attitude ce n'est pas le prof qui doit régler ça mais l'administration qui doit s'en saisir, avec le prof ou pas.  Toi seul(e) tu vas te mettre en danger une nouvelle fois.
Moi je n'irais même pas rencontrer les parents d'élèves qui m'auraient fait ça (ils ne méritent même pas cela), là c'est au CDE de prendre des mesures qui servent d'exemple aux autres élèves et mettent les parents devant les agissements répréhensibles (si on va au harcèlement, c'est même par loi que c'est répréhensible) de leur progéniture, dans le bureau du CDE ou devant au moins une commission éducative pour institutionnaliser la chose.
Pendant qu'ils sont exclus, nouvelle intervention des autorités dans ton cours cette fois pour bien expliquer au reste des élèves la loi et les enjeux s'ils continuent à harceler un enseignant.

Jacq a écrit:

Valivalou a écrit:
A 10h, voilà que les élèves de la première classe reviennent la bouche en cœur en s'excusant de leur comportement... Je trouve cela bizarre.
Mais en effet, ils sortent de la salle de ma collègue d'en face. Celle-ci m'annonce les avoir entendu dire aux élèves de la seconde classe, en sortant de mon cours: "allez-y, c'est bon, on l'a bien énervée", "allez, jetez-lui des cartouches, des boules de papier" en parlant de moi...
La C.P.E. a assisté à cette "ligue" contre moi entre élèves dans le couloir. De ce fait, durant l'heure de cours qu'ils devaient avoir chez ma collègue, les élèves de la première classe se sont fait remonter les bretelles par ma collègue elle-même et par la C.P.E. Bien sûr, ils se sont défendus en me mettant tous les tords sur le dos (le fait de me donner leurs carnets ou de le poser sur leurs bureaux dès le début de l'heure ne leur convient pas!)!!!

Le principal et son adjointe sont venus me voir après ma troisième heure de cours de la matinée. Je leur avais déjà signalé que je ressentais une espèce d'animosité de la part de cette classe difficile, mais là, ça dépasse ce que je pouvais soupçonner. Ils m'ont dit qu'ils allaient faire quelque chose... Mais que peuvent-ils faire?
Je me sens désarçonnée...

Quelle serait votre réaction à ma place?

Tout cela est très bien :
Ils contestent de mettre leurs carnets sur le bureau. Contestation d'une décision d'enseignants. Sachant qu'on peut aller plus loin : pourquoi votre carnet sur le bureau ?
En plus : ils fichent le zouk et le revendiquent devant témonis ! Parfait :  ils viennent d'avouer avoir mis le bazar, et ce devant tout le monde ! Parfait !
Et en plus : ils incitent d'autres élèves à faire de même ! Perturbent et cherchent à faire perturber par d'autre les cours d'un fonctionnaire !
Et j'en rajoute une couche : à ce niveau nous ne sommes pas loin de la pratique du harcèlement, en plus contre un fonctionnaire d'Etat puisqu'ils cherchent à généraliser une souffrance pour toi à toutes les heures, et qu'ils le revendiquent.  Il s'agit d'une violence qu'ils veulent généraliser.

Rapports par les témoins (toi, CPE et autre prof), éventuellement convocations d'élèves de l'autre classe pour avoir d'autres témoignages (il y  en a toujours qui lâchent le morceau).
Ensuite : convocation (élève + parents), moi j'insiste, par le CDE et selon les cas exclusion quelques jours, voire commission éducative ou conseil de discipline si certains ont déjà un casier long comme le bras.  
Je pense que devant ce type d'attitude ce n'est pas le prof qui doit régler ça mais l'administration qui doit s'en saisir, avec le prof ou pas.  Toi seul(e) tu vas te mettre en danger une nouvelle fois.
Moi je n'irais même pas rencontrer les parents d'élèves qui m'auraient fait ça (ils ne méritent même pas cela), là c'est au CDE de prendre des mesures qui servent d'exemple aux autres élèves et mettent les parents devant les agissements répréhensibles (si on va au harcèlement, c'est même par loi que c'est répréhensible) de leur progéniture, dans le bureau du CDE ou devant au moins une commission éducative pour institutionnaliser la chose.
Pendant qu'ils sont exclus, nouvelle intervention des autorités dans ton cours cette fois pour bien expliquer au reste des élèves la loi et les enjeux s'ils continuent à harceler un enseignant.

Propositions très claires, argumentées et qui s'appuient sur la loi !

Dernière chose : tu dois exiger cette réaction, et si tu ne penses pas pouvoir l'exiger seul(e) il faut en parler et l'exiger avec les autres collègues de la classe.
Ca nous est arrivé, une fois, pour une collègue victime de harcèlement d'une élève en autre (c'était encore au délà de ce que tu décris) d'aller dans le bureau du CDE (pas moi, j'étais un petit débutant à l'époque, ce sont les "vieux" qui y sont allés) pour dire : "si ce n'est pas une demande d'exclusion définitive nous cessons le travail" (le CDE ne voulait pas demander l'exclu définitive au Conseil de discipline).


EDIT : et nous avons eu la demande d'exclu définitive (pourtant à l'époque nous avions encore la possibilté de 2 à 4 semaines -merci Chatel d'avoir supprimé cela, on ne remerciera jamais assez Luc Chatel pour son rôle très positif dans l'autorité en établissement ) et l'exclusion définitive à la clef.

Merci Jacq pour cette expertise! Je vais imprimer ton message pour m'appuyer sur tes propos en allant voir le CDE à la rentrée. Je sais que ma collègue ainsi que la CPE ont dit aux élèves que j'étais en droit d'aller porter plainte contre harcèlement et que dans ce cas, leurs parents seraient convoqués au tribunal et auraient à payer une amende. Ils auraient été abasourdis mais je pense malheureusement que les vacances vont tout effacer de leurs mémoires donc il sera nécessaire d'en remettre une couche à la rentrée.

Courage en tout cas à toi! Tiens-nous au courant et en attendant profite bien de ces vacances pour te reposer

Merci Sub Rosa!

Je dirais que les tenir, c'est mieux.
Mais tenir ou gérer, qu'importe, du moment que tu peux faire ton travail !
Tu ne pourras lutter contre la dyscalculie et l'analphabétisme (et le reste) que quand ils seront un minimum attentifs.

dudu59 a écrit:Bonsoir chers collègues,

Je viens de m'inscrire sur le forum. Je fais du pro comme contractuel depuis 5 ans en maths/sciences.

Je suis très sensible aux réponses de ce topic, et je souhaiterai avoir de votre part des conseils supplémentaires.

Dans la pratique, je ne maîtrise pas la différence entre gérer les élèves, et tenir les élèves.

Si je les occupe en leur proposant des activités, il me foutent mon cours en l'air, si je les laisse tranquilles, ils finissent par m'insulter, et si je monte le ton, c'est limite si je m'en prends une.

Mettre en activité, bon, entre l'IUFM, 5 ans de pratique et 3 inspections, je sais faire, mais gérer et tenir une classe de 20 élèves dont 1/4 frôle la dyscalculie, 1/4 l'analphabétisme, 1/4 est en marge du système, je ne sais plus quoi faire.

Des conseils ?

Merci par avance, à bientôt.

En théorie, qu'appelles-tu "tenir" et "gérer" ? En tout cas, "gérer" est un terme qui me gène, pour moi, on "gère" de l'argent.
Mais du coup, je ne vois pas bien ce que tu peux faire si tu n'arrives pas à les mettre en activité.
Peut-être essayer de placer des élèves plus doués à côté de ceux qui ont du mal. En tout cas, tu ne peux pas agir seul. Est-ce que les élèves n'emmerdent que toi, ou toute l'équipe ?
Je ne vois qu'une seule et unique solution, compliquée, mais peut-être moins que ce que tu vis : la pédagogie différenciée. Fais travailler en autonomie les élèves qui s'en sortent en leur donnant une feuille d'activité puis le cours et passe les voir de temps en temps. Si les autres ne savent toujours pas additionner (ou je ne sais quoi), reprends les bases avec eux : s'ils sont totalement largués, ils ne feront pas d'efforts. Si ça ne marche toujours pas, ma foi, tu auras fait tout ce qui est en ton pouvoir.

dudu59, as-tu parlé de tes difficultés avec tes collègues? Ces élèves agissent comme ça avec d'autres profs? Comment font-ils pour les calmer?

J'ai remarqué que de nombreux profs donnent l'impression que la classe qui t'embête se tient comme par magie super bien chez eux. Mais quand tu creuses le sujet, tu constates que ce n'est pas toujours rose avec eux non plus. Et là, ça peut être intéressant d'échanger sur les dispositifs qui marchent pour réussir à canaliser les élèves turbulents.

Deux jours avant les vacances (avant même que j'apprenne que les élèves de deux classes avaient fomenté le projet de se liguer contre moi), j'avais avoué à deux collègues mon désespoir quant à la gestion de ma classe difficile, l'impression de ne pas faire un travail satisfaisant avec eux du fait de mon incapacité à obtenir un climat serein et à maîtriser les agitateurs. Mes collègues m'ont rassurée en m'avouant qu'elles n'y arrivaient pas toujours non plus, que la gestion de classe, cela s'acquiert au fur et à mesure des années d'expérience et que sur une semaine de cours, peu de séances s'avéraient vraiment satisfaisantes... Je me suis sentie un peu mieux après cet échange.

Mais à la rentrée, il est évident que je vais devoir sévir et rapidement, étant donné ce qu'il s'est passé...

+100 pour Jacq, il t'a donné la base de ta discussion pour la rentrée.

Oui à la rentrée tu gardes l'habitude du carnet, tu n'hésites pas à leur rappeler que leur comportement peut aller loin et tu sévis. Si ta classe est comme la mienne, ils ont tendance à nier et à pleurnicher : on fait les zouaves mais on n'assume pas... cela m'horripile à un point ! Bref, garde ton cap, tu es sur la bonne voie, tu verras que la gestion vient avec le temps et surtout en gagnant une petite bataille après l'autre. Au début j'avais tendance à m'attendrir et à culpabiliser mais là après un trimestre de "M'dame on n'a jamais écrit autant en français" / "M'dame on n'a jamais vu ça" et de répéter dix fois la même phrase ou la même explication, je vais devoir me pencher sur ce point après les fêtes. Ce qui rassure : nous ne sommes pas seules, nos collègues sont comme nous et l'entraide existe encore ^^

Profite-bien de tes vacances et rappelle-toi :  :malmaisbien: = c'est comme cela qu'ils voient les profs et le français, alors perso, je vais leur donner plus que raison :diable:

Ah Valivalou, voilà du bon, des collègues qui te disent en baver sec avec les élèves de cette classe ! Donc tu n'es pas seule et si tu dois sévir à la rentrée il est certain qu'il doit aussi y avoir une action ou réaction collective !