Comment réagiriez-vous à ces propos tenus par un élève ?

Il y 10 jours, un élève de la 4è dont je suis PP est venu me voir.
"Madame, je voulais vous dire qu'un élève m'a insulté en parlant de vous.
- Pardon, Abdel, mais je ne comprends pas trop...tu peux expliquer...?
- Ben il a dit "Si tu continues à grossir comme ça, tu vas avoir un (Abdel hésite...) postérieur aussi gros que celui de Mme Audrey et tu vas devoir porter un soutien-gorge."
- Ok...Ben tu sais quoi Abdel? Si nous on a gros postérieur, lui, il a un ptit pois à la place du cerveau, et à choisir, je préfère vraiment avoir un gros postérieur.
- (gros sourire d'Abdel) Merci madame!"

Sur le coup, le gosse avait l'air si mal que j'ai juste voulu le mettre à l'aise et ne pas rajouter à sa gêne. Il est régulièrement la cible de moqueries sur son obésité, et j'ai voulu lui donner l'exemple d'une répartie efficace sans vulgarité ni violence face à ce genre de connerie...
Mais franchement, je me vois mal ne pas réagir face à ce propos et coinçant l'élève responsable.

Je précise que j'ai effectivement un bon gros postérieur... ;-)
Mais étrangement, c'est la première fois que j'ai vent d'un propos ciblant mon physique, alors qu'honnêtement, d'autres bien plus minces que moi en ont fait les frais un paquet de fois...personnellement,étrangement peut-être, je ne l'ai pas ressenti violemment, mais je ne peux pas laisser passer de tels propos, ni laisser penser à mon élève qu'on peut dire de tels trucs sans sanctions...

Mais je n'ai pas l'élève coupable en cours, et j'ai envie de bien gérer la situation, d'autant plus délicate que je n'ai pas entendu ses propos, mais qu'ils m'ont été rapportés. Je ne veux pas laisser de marge de manoeuvre à l'élève.

Des conseils? Merci d'avance! ;-)

Tu le chopes dans un couloir en lui disant : "Ah ben tiens, j'ai du cul, je te vois. Viens là, toi !"

Très drôle Cripure! ;-)

Pardon

Tu es PP ? Organise une petite séance-débat sur la relativité des normes en matière de beauté corporelle selon les époques et les civilisations. Commence par un petit diaporama avec 6 ou 8 photographies aussi variées qu'exemplaires et contre-exemplaires. C'est un sujet qui les passionne et qui soulage leur anxiété intime. Tu leur apprendras des choses qui vont les étonner, les faire réfléchir et les aider à prendre du recul par rapport aux pressions publicitaires et autres diktats sociaux. Au besoin demande à l'infirmière si elle peut être là ou te filer de la doc.

Ils vont adorer et t'adorer. Le coupable aussi qui comprendra le message en douceur.

Je ne suis pas PP de l'élève coupable, je ne le connais même pas, comme je le disais dans mon message...

Et puis franchement, là, je veux juste le remettre à sa place. Hors de question, si j'étais PP, d'organiser un truc sur la question des normes esthétiques au fil des époques... ils savent tous parfaitement ce qui est "normal", "gentil", respectueux ou pas. Vraiment. Faut arrêter de réinventer l'eau chaude à chaque fois dans ce domaine, et si ce genre de "débat" fonctionnait, on n'aurait plus de racisme, plus d'incivilité, plus de sexisme, plus d'addictions dans les collèges, et ce depuis longtemps...

Et puis je me fous qu'ils m'adorent... elle est bizarre ta remarque.

Ah ok. Alors vois avec l'infirmière et informe le PP de sa classe (ou celui ou celle de ses profs dont tu te sens le plus proche) pour qu'il lui en touche un mot. Ou encore le CPE.

Je ne veux pas déléguer le problème, désolée.

l'infirmière ?

Je ne ferais rien... Mais j'aurais les oreilles aux aguets pour choper l'imbécile en flag...

Ben euh... parmi 600 élèves, en guetter un que je ne connais pas en particulier, en espérant qu'il va dire à nouveau un truc sur mon gros cul et mes bourrelets, désolée, mais Violet, ce sera non.

Tu n'as aucune preuve de ce qu'il a dit, ça n'a pas été dit en public ?

Non, aucune preuve...
C'est un peu le souci. Mais l'élève qui me l'a dit semblait réellement affecté de ce qu'il avait entendu, et je ne mets pas son propos en doute, d'autant qu'il était très gêné de m'en parler...

c'est délicat de faire ou dire quoique ce soit sans incriminer l'élève qui t'a rapporté ces propos, non ?

Une passante a écrit:c'est délicat de faire ou dire quoique ce soit sans incriminer l'élève qui t'a rapporté ces propos, non ?

+1 les élèves (et on en a fait partie) disent pis que pendre des profs entre eux (c'est l'âge), je crois que ta réponse à l'élève qui a entendu a été bonne, tu as montré que tu n'étais pas touchée par cette pique, maintenant chercher à le sanctionner pour ça aurait plus tendance à montrer que ça t'a heurtée, non?
Il n'a pas dit ça devant toi (encore heureux), donc autant faire celle qui n'a rien entendu et attendre ton heure quand tu le prendras sur le fait à faire une bêtise quelconque.

Ce n'est pas pour moi que je veux réagir, c'est surtout pour l'élève moqué.. je suis un dommage collatéral.

Et je répète: je ne connais pas le coupable, je ne risque pas de le prendre sur le fait de quoi que ce soit.

alors comme dit plus haut, en heure de vie de classe, sensibilisation sur les questions d'intolérance par rapport au physique? (l'infirmière n'est pas forcément utile, des extraits de textes littéraires ou des images de films peuvent aider)

Je ne ferais rien...

Si tu connais le nom de l'élève, tu peux peut-être prévoir un petit entretien avec lui qui le fera bien flipper ?

Justement, Sylvain, je voulais savoir comment mener l'entretien pour le remettre à sa place et le faire trembler un peu.

J'avoue que je suis surprise de voir que personne me me suit sur le terrain de la "sanction"...
Bref...

Merci quand même.

[quote="Violet"]Je ne ferais rien...[/quote]

Moi aussi.
Quel pouvait être l'intérêt pour l'élève de te raconter cela Audrey?
Surtout s' il n'est pas dans la même classe  que celle de l'autre élève  et qu'il doit savoir que tu ne l'as pas en cours.

Tu nous as demandé comment nous réagirions... Désolée si la réponse ne te plait pas...

L'élève a été choqué de ce qu'il a entendu contre lui, et choqué qu'on ait parlé de moi ainsi.

Je ne comprends pas que tu ne comprennes pas, Clodoald....

Et pour le coup, ça s'est passé après une journée d'exercice du droit de retrait de nos aed pour cause de violence dans le collège... profs et aed ont pris les élèves en assemblée dans le self pour dire qu'ils ne toléraient plus la violence, qu'elle soit physique ou verbale, ni l'irrespect...
Ceci explique aussi pourquoi l'élève est venu m'en parler dès qu'il m'a vue le lendemain...

Bref, sérieusement, j'en reste là sur le sujet...

Violet: j'ai exprimé clairement dans mon message ma volonté de parler à l'élève incriminé. C'était sur ça que la réaction demandée portait.

Sanctionner un élève pour des propos rapportés par un autre élève, sans aucun témoin, peut s'avérer difficile si l'élève coupable nie. C'est la parole d'un élève contre un autre et même si on "sent" qui dit la vérité, s'appuyer là-dessus pour sanctionner me semble compliqué.

Néanmoins, un entretien en tête-à-tête avec l'élève qui a tenu les propos peut lui faire peur. Lui dire que les moqueries qu'il fait sur les élèves ont été entendues, que si cela continue, ça sera sanctionné car cela peut être assimilé à du harcèlement etc.