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- roxanneOracle
Je remarque que de plus en plus les élèves mentent effrontément. Évidemment, ça a toujours existé, mais disons qu'"avant ", pris sur le fait, la plupart cédaient, ne confrontaient pas leur parole à celle du professeur. Aujourd'hui, souvent' même en flagrant délit , ils continuent à jurer que ce n'est pas eux, j'ai même un 6e qui est capable de se mettre dans un état pas possible, s'énerver, pleurer alors qu'il sait qu'il est en tort. Même ses copains lui disent d'arrêter. Ils sont totalement dans le déni, comme si le fait de nier l'évidence la rendait fausse. Et du coup, certains parents suivent ( d'ailleurs, est-ce la cause ou la conséquence ?). Je trouve qu'il y a encore quelques années' l'élève pris la main dans le sac avait au moins l'honnêteté de reconnaître ses torts et d'en assumer la suite. C'est assez inquiétant, mais il est vrai que l'exemple vient de haut aussi...
- CathEnchanteur
D'accord : mes élèves de 2nde se mettent dans des états pas possibles et jurent leurs grands dieux que non, je ne leur ai pas distribué la feuille sur laquelle on travaille depuis 8 jours et sur laquelle figure aussi l'énoncé du DM que je leur réclame depuis 1 semaine.
Apparemment, je les contourne quand je distribue les feuilles, ils ne remarquent pas qu'ils n'ont pas le texte pendant les 2 heures qui suivent, n'entendent pas quand je fixe la date du DM, ne remarquent pas quand je le ramasse une semaine après, ni quand j'accorde généreusement un délai supplémentaire. Se réveillent au bout de J+2 et poussent de hauts cris.
Ah, et accessoirement, ne lisent pas pronotes non plus.
Apparemment, je les contourne quand je distribue les feuilles, ils ne remarquent pas qu'ils n'ont pas le texte pendant les 2 heures qui suivent, n'entendent pas quand je fixe la date du DM, ne remarquent pas quand je le ramasse une semaine après, ni quand j'accorde généreusement un délai supplémentaire. Se réveillent au bout de J+2 et poussent de hauts cris.
Ah, et accessoirement, ne lisent pas pronotes non plus.
- JohnMédiateur
Des élèves qui mentent, ça a toujours existé - et pas que des élèves, d'ailleurs.
Je ne vois pas qu'il y en aurait plus ou moins qu'avant.
Je ne vois pas qu'il y en aurait plus ou moins qu'avant.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Annabel LeeNiveau 9
roxanne a écrit:Et du coup, certains parents suivent ( d'ailleurs, est-ce la cause ou la conséquence ?)
Historiquement, les choses ont dû commencer le jour où quelqu'un a décidé d'ouvrir les vannes du dénigrement des professeurs et de la calomnie des parents.
A petite échelle, les choses commencent quand d'aucuns décident de ne pas briser une certaine omerta. Par exemple, quand certains collègues utilisent le terme " sympathique" pour désigner une classe paresseuse et qui bordélise le cours plus qu'assez fréquemment.
Conclusion : la cause est dans la prise de parole des uns, et dans le silence des autres.
- ParatgeNeoprof expérimenté
Ça arrive tous les jours chez nous. Je ne suis pas convaincu que ce soit forcément toujours de la mauvaise foi, certains vivent dans un monde parallèle.roxanne a écrit:Je remarque que de plus en plus les élèves mentent effrontément. Évidemment, ça a toujours existé, mais disons qu'"avant ", pris sur le fait, la plupart cédaient, ne confrontaient pas leur parole à celle du professeur. Aujourd'hui, souvent' même en flagrant délit , ils continuent à jurer que ce n'est pas eux...
Même si l'on est à 50 cm de l'excité pris sur le fait !
« Moi ? J'ai rien fait ! », à quoi je réponds « Et moi je ne suis même pas là ! »
Une nouveauté ces dernières années : ils sont tellement dans leur bulle, comme à l'arrière d'un bus, que certains n'entendent même pas quand on leur dit qu'on sera absent tel jour… Alors que c'était la seule chose audible par eux il n'y a pas si longtemps.
- roxanneOracle
I, y a une différence entre mentir quand il y a la possibilité d'un doute, et mentir effrontément alors qu'on est pris la main dans le sac. Hier, j'ai vu la gamine écrire un mot,' elle l'a avalé devant moi, et bien non, elle m'a juré que c'était son cours ! Même les autres lui ont montré son incohérence. Un élève a été pris avec un objet prohibé trouve dans don sac, il l'a montré à plusieurs camarades, il a mis trois jours à le reconnaître, meme devant la preuve de son mensonge. Ils mentent de façon systématique, tout le temps. Et, oui, je trouve que ca s'aggrave.John a écrit:Des élèves qui mentent, ça a toujours existé - et pas que des élèves, d'ailleurs.
Je ne vois pas qu'il y en aurait plus ou moins qu'avant.
- RoninMonarque
Cela s'accentue depuis que de plus en plus de parents refusent d'êtres des adultes face à leurs enfants et se comportent comme des grands frères ou des grandes soeurs et qu'il y a de moins en moins de cadre éducatif. Environ les 2/3 des consultations en psy ado concernent des problèmes qui ne sont pas psy mais éducatif. Et ça augmente lentement mais sûrement depuis qqes années. Un des pédopsy avec qui je bosse note également une aggravation des problèmes depuis que les parents se mêlent de l'école et contestent les enseignants, et qu'en parallèle certains enseignants jouent aux conseillers familiaux ou conjugaux.
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- Annabel LeeNiveau 9
Paratge a écrit:« Moi ? J'ai rien fait ! », à quoi je réponds « Et moi je ne suis même pas là ! »
Ah, celle-là, je me la garde sous le coude. Elle est encore plus puissante que "C'est justement cela que je vous reproche."
- ParatgeNeoprof expérimenté
Certains parents, ayant toujours 15 ans dans leur tête, veulent se venger des profs en soutenant contre vents et marées leur mignon Kevin et leur charmante Kimberley, leurs portraits crachés au même âge !
- NormandyxNeoprof expérimenté
c'est la même chose partout, regardez le nombre de délits de fuite en cas d'accident et ceux qui essaient de faire croire qu'ils n'étaient pas au volant mais que le chauffeur s'est enfui quand ils sont coincés.
J'ai même vu l'an dernier une maman prof aller raconter à un IEN que son rejeton n'était jamais interrogé en poésie, qu'il ne faisait jamais ni histoire ni géographie parce que son chéri ne racontait jamais qu'il avait été interrogé et qu'il ne rapportait jamais son cahier à la maison, même mise devant les faits, le cahier de l'année précédente continué, elle n'en démordait pas. 3 mois plus tard durant la réunion d'équipe éducative en CE2 et après bilan confirmant la nécessité d'une rééducation réclamée depuis la GS elle a eu le culot de dire qu'elle n'y avait jamais été opposée...
J'espère qu'elle aura affaire à des élèves du même métal et à des parents ayant le même comportement à son égard... :lol:
J'ai même vu l'an dernier une maman prof aller raconter à un IEN que son rejeton n'était jamais interrogé en poésie, qu'il ne faisait jamais ni histoire ni géographie parce que son chéri ne racontait jamais qu'il avait été interrogé et qu'il ne rapportait jamais son cahier à la maison, même mise devant les faits, le cahier de l'année précédente continué, elle n'en démordait pas. 3 mois plus tard durant la réunion d'équipe éducative en CE2 et après bilan confirmant la nécessité d'une rééducation réclamée depuis la GS elle a eu le culot de dire qu'elle n'y avait jamais été opposée...
J'espère qu'elle aura affaire à des élèves du même métal et à des parents ayant le même comportement à son égard... :lol:
- ParatgeNeoprof expérimenté
Écoutez les pédagos en plein déni : « Mais non, le niveau monte, ce sont ces salauds de profs qui sont des brutes passant leur temps à faire échouer les jeunes ! »
- SergeMédiateur
Nous avons remarqué l'an dernier que beaucoup plus d'élèves qu'avant se permettaient de mentir à leurs parents concernant la raison d'une mauvaise note, du travail à faire (consignes délirantes, travail donné à faire du soir pour le lendemain, etc.).
L'an dernier, la consigne fut simple dans mon collège : si on doit perdre du temps à rétablir la vérité lors d'une réunion parents/profs au lieu d'utiliser ce temps pour donner des conseils permettant les progrès des élèves en question, c'est une heure de colle par mensonge avéré (et c'est pas cher payé), mensonge considéré comme insulte envers les enseignants.
Si leurs parents acceptent que leur enfants les ai pris pour des billes, ce n'est pas notre cas :lol!:
Mais généralement, quand les parents s'en rendent compte, les élèves ont aussi le deuxième effet Kiss Cool.
Cette année, aucun souci de mensonge constaté par les collègues. Les élèves les avouent d'eux-mêmes parfois ... juste avant la réunion, dixit un collègue en cette semaine chargée.
L'an dernier, la consigne fut simple dans mon collège : si on doit perdre du temps à rétablir la vérité lors d'une réunion parents/profs au lieu d'utiliser ce temps pour donner des conseils permettant les progrès des élèves en question, c'est une heure de colle par mensonge avéré (et c'est pas cher payé), mensonge considéré comme insulte envers les enseignants.
Si leurs parents acceptent que leur enfants les ai pris pour des billes, ce n'est pas notre cas :lol!:
Mais généralement, quand les parents s'en rendent compte, les élèves ont aussi le deuxième effet Kiss Cool.
Cette année, aucun souci de mensonge constaté par les collègues. Les élèves les avouent d'eux-mêmes parfois ... juste avant la réunion, dixit un collègue en cette semaine chargée.
- JohnMédiateur
Pardon mais j'ai vu exactement la même anecdote du petit mot avalé quand j'étais élève ! Et la réponse était : "non non, je n'ai pas écrit de mot !"Hier, j'ai vu la gamine écrire un mot,' elle l'a avalé devant moi, et bien non, elle m'a juré que c'était son cours !
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- Singing in The RainHabitué du forum
roxanne a écrit:Je remarque que de plus en plus les élèves mentent effrontément. Évidemment, ça a toujours existé, mais disons qu'"avant ", pris sur le fait, la plupart cédaient, ne confrontaient pas leur parole à celle du professeur. Aujourd'hui, souvent' même en flagrant délit , ils continuent à jurer que ce n'est pas eux, j'ai même un 6e qui est capable de se mettre dans un état pas possible, s'énerver, pleurer alors qu'il sait qu'il est en tort. Même ses copains lui disent d'arrêter. Ils sont totalement dans le déni, comme si le fait de nier l'évidence la rendait fausse. Et du coup, certains parents suivent ( d'ailleurs, est-ce la cause ou la conséquence ?). Je trouve qu'il y a encore quelques années' l'élève pris la main dans le sac avait au moins l'honnêteté de reconnaître ses torts et d'en assumer la suite. C'est assez inquiétant, mais il est vrai que l'exemple vient de haut aussi...
+ 1000 et des fois, je suis obligée de passer par la CPE pour forcer l'élève à reconnaître un mensonge flagrant ! C'est épuisant.
Et le pire, c'est qu'on met sur le même plan la parole de l'élève et la parole de l'enseignant. Franchement, comme si nous aussi on inventait des mensonges sur nos élèves.... on rêve... on a autre chose à faire que d'inventer des délits ou dérives... Mais maintenant, dans toutes les procédures disciplinaires, il est précisé que l'élève a trois jours pour présenter sa défense et sa version des faits, raison de plus pour bien encourager la mauvaise foi...
- JohnMédiateur
Ca par contre, ça s'est accentué depuis une trentaine d'années, oui. Parfois, ça a eu du bon, d'ailleurs. Mais parfois non.Et le pire, c'est qu'on met sur le même plan la parole de l'élève et la parole de l'enseignant.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
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- Annabel LeeNiveau 9
Serge a écrit:L'an dernier, la consigne fut simple dans mon collège : si on doit perdre du temps à rétablir la vérité lors d'une réunion parents/profs au lieu d'utiliser ce temps pour donner des conseils permettant les progrès des élèves en question, c'est une heure de colle par mensonge avéré (et c'est pas cher payé), mensonge considéré comme insulte envers les enseignants.
Là est la clé.
Il faut rester solidaires et soudés.
Répondre à la définition du fonctionnaire "éthique et responsable".
- Reine MargotDemi-dieu
Bah oui, les parents les "écoutent" de plus en plus (au sens de leur céder et non d'essayer de comprendre) et même parfois l'institution leur donne raison. Pourquoi se priveraient-ils?
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- SpartacusNiveau 8
Un vieux prof de philo m'avait raconté cette anecdote qu'il venait de lire dans un livre et qui l'avait laissé bien songeur :
"Un missionnaire avait à son service un factotum indigène en qui il avait toute confiance. Un jour, le missionnaire se rend compte que son domestique lui a menti. Il devient soupçonneux et se mets à observer les faits et gestes de ce dernier et découvre que celui-ci pratique habituellement le mensonge. Choqué, il décide d'avoir une explication et espère naturellement provoquer chez son interlocuteur, confusion et repentir. Il convoque ce dernier et lui dit qu'il a pu remarquer à plusieurs reprises qu'il ne lui avait pas dit la vérité. Réponse candide du factotum :
"Mais pourquoi est-ce que je vous aurais dit la vérité?"
Je crois en effet que pour se sentir moralement tenu de "dire la vérité" il faut s'inscrire dans un système de valeurs qui prône cette vertu. Entre relativisme généralisé, antagonismes culturels, mépris de l'institution scolaire (et des autres), absence de respect pour le savoir et ceux qui le représentent, rejet des adultes, égocentrisme immature des élèves, soutient systématique et inconditionnel de certains parents,et j'en oublie... est-ce le cas aujourd'hui?
Et parallèlement à cela, qu'est-ce qui fait que nous-mêmes, comme le missionnaire de l'anecdote, nous nous attendons à ce que les élèves "disent la vérité" et sommes surpris que ce ne soit pas forcément le cas? Au nom de quoi devraient-ils nous "dire la vérité"? Au nom de quoi devrions nous garantir la vérité à l'autre?
Il est peut-être temps de reconsidérer ce que nous considérons comme acquis, pour admettre qu'il n'y a rien de moins acquis que ces choses-là? Et que, même si c'est bien regrettable, cette exigence de vérité est aujourd'hui assez dépassée et même un peu ringarde, car naïve. Pour bien des élèves aujourd'hui, est "vrai" ce qui va dans le sens de leur intérêt personnel et immédiat, est "faux" tout ce qui s'en éloigne. Tout le reste c'est des trucs de bouffons.
"Un missionnaire avait à son service un factotum indigène en qui il avait toute confiance. Un jour, le missionnaire se rend compte que son domestique lui a menti. Il devient soupçonneux et se mets à observer les faits et gestes de ce dernier et découvre que celui-ci pratique habituellement le mensonge. Choqué, il décide d'avoir une explication et espère naturellement provoquer chez son interlocuteur, confusion et repentir. Il convoque ce dernier et lui dit qu'il a pu remarquer à plusieurs reprises qu'il ne lui avait pas dit la vérité. Réponse candide du factotum :
"Mais pourquoi est-ce que je vous aurais dit la vérité?"
Je crois en effet que pour se sentir moralement tenu de "dire la vérité" il faut s'inscrire dans un système de valeurs qui prône cette vertu. Entre relativisme généralisé, antagonismes culturels, mépris de l'institution scolaire (et des autres), absence de respect pour le savoir et ceux qui le représentent, rejet des adultes, égocentrisme immature des élèves, soutient systématique et inconditionnel de certains parents,et j'en oublie... est-ce le cas aujourd'hui?
Et parallèlement à cela, qu'est-ce qui fait que nous-mêmes, comme le missionnaire de l'anecdote, nous nous attendons à ce que les élèves "disent la vérité" et sommes surpris que ce ne soit pas forcément le cas? Au nom de quoi devraient-ils nous "dire la vérité"? Au nom de quoi devrions nous garantir la vérité à l'autre?
Il est peut-être temps de reconsidérer ce que nous considérons comme acquis, pour admettre qu'il n'y a rien de moins acquis que ces choses-là? Et que, même si c'est bien regrettable, cette exigence de vérité est aujourd'hui assez dépassée et même un peu ringarde, car naïve. Pour bien des élèves aujourd'hui, est "vrai" ce qui va dans le sens de leur intérêt personnel et immédiat, est "faux" tout ce qui s'en éloigne. Tout le reste c'est des trucs de bouffons.
- JPhMMDemi-dieu
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- HerrelisGrand sage
John a écrit:Des élèves qui mentent, ça a toujours existé - et pas que des élèves, d'ailleurs.
Je ne vois pas qu'il y en aurait plus ou moins qu'avant.
Pas au point de s’enferrer dans le mensonge alors qu'il est prouvé que c'en est un. Des fois je me demande s'ils se rendent vraiment compte qu'ils mentent et qu'ils ne sont pas persuadés d'avoir raison...
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Han : "Comment on s'en sort?" Luke : "comme d'habitude." Han : "Si mal que ça?!!" Le Retour du Jedi
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
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- scot69Modérateur
Je trouve que cela a toujours existé, mais le fait de donner plus de crédit à la parole de l'élève a certainement accentué le phénomène.
Quand j'étais caissier à Mammouth (dans mes années d'étudiant), je me souviens des clients pris en flagrant délit de vol qui trouvaient malgré tout le moyen de nier, même avec le film à l'appui!!! Et des gens de tous les âges!
Et avec les élèves, je n'en parle même pas... et je remarque de plus en plus une tendance à jurer sur les textes sacrés de leur religion. (avant, on jurait sur la tête des gens...)
C'est surtout cet aplomb avec lequel ils tiennent tête et avec lequel ils justifient cela qui me dérange.
"Je me permets de vous parler comme ça parce que je déteste l'injustice et que vous refusez de reconnaître que vous êtes en tort..."
Quand j'étais caissier à Mammouth (dans mes années d'étudiant), je me souviens des clients pris en flagrant délit de vol qui trouvaient malgré tout le moyen de nier, même avec le film à l'appui!!! Et des gens de tous les âges!
Et avec les élèves, je n'en parle même pas... et je remarque de plus en plus une tendance à jurer sur les textes sacrés de leur religion. (avant, on jurait sur la tête des gens...)
C'est surtout cet aplomb avec lequel ils tiennent tête et avec lequel ils justifient cela qui me dérange.
"Je me permets de vous parler comme ça parce que je déteste l'injustice et que vous refusez de reconnaître que vous êtes en tort..."
- Thalia de GMédiateur
Je n'ai pas spécialement constaté ce phénomène et cela fait un bail que j'enseigne.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- egometDoyen
Spartacus a écrit:Un vieux prof de philo m'avait raconté cette anecdote qu'il venait de lire dans un livre et qui l'avait laissé bien songeur :
"Un missionnaire avait à son service un indigène en qui il avait toute confiance. Un jour, le missionnaire se rend compte que son domestique lui a menti. Il devient soupçonneux et se mets à observer les faits et gestes de ce dernier et découvre que celui-ci pratique habituellement le mensonge. Choqué, il décide d'avoir une explication et espère naturellement provoquer chez son interlocuteur, confusion et repentir. Il convoque ce dernier et lui dit qu'il a pu remarquer à plusieurs reprises qu'il ne lui avait pas dit la vérité. Réponse candide du factotum :
"Mais pourquoi est-ce que je vous aurais dit la vérité?"
Je crois en effet que pour se sentir moralement tenu de "dire la vérité" il faut s'inscrire dans un système de valeurs qui prône cette vertu. Entre relativisme généralisé, antagonismes culturels, mépris de l'institution scolaire (et des autres), absence de respect pour le savoir et ceux qui le représentent, rejet des adultes, égocentrisme immature des élèves, soutient systématique et inconditionnel de certains parents,et j'en oublie... est-ce le cas aujourd'hui?
Et parallèlement à cela, qu'est-ce qui fait que nous-mêmes, comme le missionnaire de l'anecdote, nous nous attendons à ce que les élèves "disent la vérité" et sommes surpris que ce ne soit pas forcément le cas? Au nom de quoi devraient-ils nous "dire la vérité"? Au nom de quoi devrions nous garantir la vérité à l'autre?
Il est peut-être temps de reconsidérer ce que nous considérons comme acquis, pour admettre qu'il n'y a rien de moins acquis que ces choses-là? Et que, même si c'est bien regrettable, cette exigence de vérité est aujourd'hui assez dépassée et même un peu ringarde, car naïve. Pour bien des élèves aujourd'hui, est "vrai" ce qui va dans le sens de leur intérêt personnel et immédiat, est "faux" tout ce qui s'en éloigne. Tout le reste c'est des trucs de bouffons.
Très intéressante remarque.
Il faudrait aussi relier ça aux nombreux mensonges de l'institution scolaire. Lorsque nous menacions d'un redoublement, ces dernières années, en disant qu'il fallait travailler, nous étions de facto dans un mensonge, parce que la décision ne reposait pas sur le niveau des élèves, et encore moins sur leur travail.
Quand nous parlons des examens, c'est pareil. On sait qu'il y aura des consignes de bienveillance. Quand nous parlons de la fraude aux examens, et que nous mettons en avant l'interdiction d'en repasser un pendant cinq ans, nous sommes encore dans le mensonge, car la loi est tres rarement appliquée.
Quand nous prétendons faire de l'accompagnement personnalisé avec 25 élèves, nous sommes dans le mensonge.
Lorsque lon parle de mixite sociale dans les ZEP, on est encore dans le mensonge.
Lorsqu'on justifie la politique des cycles et la neutralisation du redoublement en arguant que certains élèves ont besoin de olus de temps pour apprendre à lire, on est dans un mensonge éhonté.
Lorsque l'on fait de la remédiation sans moyens sérieux, comment s'attendre à ce que des élèves faibles nous fassent confiance?
C'est très difficile de ne pas faire de mensonges, dans une institution en crise. Le système lui-même est de plus en plus mensonger. Et franchement ça se voit.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- JPhMMDemi-dieu
Finalement, tu n'as jamais quitté le mammouth. :lol:scot69 a écrit:Quand j'étais caissier à Mammouth
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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- scot69Modérateur
maiiiiiiiiiiiiiiiiiiis je compte pas faire ça toute maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa vie...
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- Des élèves mentent à la CPE pour défendre leur camarade
- Pisa en Belgique : les élèves francophones derrière les élèves néerlandophones et germanophones.
- Stratégies d'insctruction pour les élèves en difficulté et les élèves de l'éducation spécialisée.
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