- 34crugerNiveau 4
C'était un objectif en début d'année, en tant que novice: ne pas me mettre de classe à dos... et j'ai quasiment échoué pour une classe difficile de 4ème. Difficile signifie: en REP+, le tiers de la classe en avertissement de conduit et de travail, les autres pas motivés, et disons 5 qui veulent vraiment travailler, qui sont sympas et qui ont un niveau décent. Beaucoup de sournois et de contestataires "nés" qui taclent le prof dès que possible.
En effet, en classe, il y en a un (un dur) qui lâche un truc du genre: "j'espère bien qu'on vous aura pas comme prof l'année prochaine", un autre acquiesce à haute voix dans le groupe des pas motivés, un certain malaise s'installe, seul un dit "monsieur moi j'aimerais vous avoir mais les autres de la classe non".
Alors question:
- Cela doit-il me toucher, m'interroger, me remettre en question?
- notamment: est-ce un échec? est un objectif fort de garder une relation positive avec la classe?
- comment trouver des pistes pour changer ça: demander aux élèves ou à certains élèves par questionnaire?
Moi ça me touche clairement: je n'ai plus eu envie de leur faire cours après ça.
Contexte: j'essaye de gérer la classe depuis le début, donc j'interviens fort quand ça déborde, rapport et compagnie, mais ça dure depuis le début ce bras de fer avec les plus durs... là où la majorité des autres profs laisse faire, bref je suis celui qui punis. Et donc je leur disais régulièrement "je suis là pour vous faire progresser", "vous comprenez?" pas de réponse, "ça ne vous intéresse pas?: non"...
Merci de vos avis!
En effet, en classe, il y en a un (un dur) qui lâche un truc du genre: "j'espère bien qu'on vous aura pas comme prof l'année prochaine", un autre acquiesce à haute voix dans le groupe des pas motivés, un certain malaise s'installe, seul un dit "monsieur moi j'aimerais vous avoir mais les autres de la classe non".
Alors question:
- Cela doit-il me toucher, m'interroger, me remettre en question?
- notamment: est-ce un échec? est un objectif fort de garder une relation positive avec la classe?
- comment trouver des pistes pour changer ça: demander aux élèves ou à certains élèves par questionnaire?
Moi ça me touche clairement: je n'ai plus eu envie de leur faire cours après ça.
Contexte: j'essaye de gérer la classe depuis le début, donc j'interviens fort quand ça déborde, rapport et compagnie, mais ça dure depuis le début ce bras de fer avec les plus durs... là où la majorité des autres profs laisse faire, bref je suis celui qui punis. Et donc je leur disais régulièrement "je suis là pour vous faire progresser", "vous comprenez?" pas de réponse, "ça ne vous intéresse pas?: non"...
Merci de vos avis!
- ElaïnaDevin
Dans ce cas, quelques réponses toutes faites qui marchent bien
"moi non plus, j'espère que je ne vous aurai pas, ne vous en faites pas"
"ça ne vous intéresse pas, tant pis pour vous, on n'a pas le choix".
Tu as probablement des choses à ajuster dans ta méthode, ta gestion de classe, et il est normal que ce genre de remarques te touche au départ. Mais cela ne doit pas t'atteindre, toi. Tu leur tend la main, ils refusent de la prendre. Que ça soit clair : ils le savent et le font exprès, d'être comme ça. Continue de punir, de sévir, ne lâche rien, tu as raison, et eux tort de ne pas saisir l'occasion de progresser. Tant pis pour eux.
"moi non plus, j'espère que je ne vous aurai pas, ne vous en faites pas"
"ça ne vous intéresse pas, tant pis pour vous, on n'a pas le choix".
Tu as probablement des choses à ajuster dans ta méthode, ta gestion de classe, et il est normal que ce genre de remarques te touche au départ. Mais cela ne doit pas t'atteindre, toi. Tu leur tend la main, ils refusent de la prendre. Que ça soit clair : ils le savent et le font exprès, d'être comme ça. Continue de punir, de sévir, ne lâche rien, tu as raison, et eux tort de ne pas saisir l'occasion de progresser. Tant pis pour eux.
- stenchMonarque
C'est normal que ça te touche, surtout au début, ça n'est jamais agréable. Avec l'expérience tu découvriras que ce n'est souvent que du vent et je croise souvent d'anciens élèves qui me disent garder un bon souvenir de moi alors que les relations étaient plus que tendues à l'époque.
Enfin, tu ne vas quand même pas trop t'interroger sur une remarque d'un élève perturbateur de 13 ans, dont le système de réflexion est bien loin du tien et qui joue beaucoup sur la recherche de limites et la provocation.
Enfin, tu ne vas quand même pas trop t'interroger sur une remarque d'un élève perturbateur de 13 ans, dont le système de réflexion est bien loin du tien et qui joue beaucoup sur la recherche de limites et la provocation.
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"Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend." Yannis Youlountas
"Ils veulent dessiner l'apartheid, on dessinera le maquis."
- MelanieSLBDoyen
Rep+, 4e? L'objectif, c'est de survivre à l'année, pas d'avoir une relation positive!34cruger a écrit:
- notamment: est-ce un échec? est un objectif fort de garder une relation positive avec la classe?
Attention à ne pas donner des signes contradictoires aux élèves: tu les punis quand il le faut, c'est bien; mais tu dois arrêter de chercher leur assentiment. Ils ne sont pas intéressés? Tant pis, même s'ils ne le voient pas, c'est important qu'ils connaissent ce que tu leur enseignes.
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La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- olive-in-oilSage
Moi je dirais plutôt de ne pas entrer dans ce jeu là et ne pas plier : tu es celui qui punit non pas parce que tu es "mauvais" mais parce que tu fais ce que tu dois faire. Inutile de répondre sur le même ton qu'eux, ne laisse pas passer et apaise toi. C'est normal d'être touché par ces mots, mais ils visent surtout le système, l'école, l'ordre : tout ce que ces gosses détestent et que tu incarnes : ce n'est pas toi en tant qu'homme :
Courage !
Courage !
- ycombeMonarque
Ne leur laisse pas croire que c'est possible.34cruger a écrit:C'était un objectif en début d'année, en tant que novice: ne pas me mettre de classe à dos... et j'ai quasiment échoué pour une classe difficile de 4ème. Difficile signifie: en REP+, le tiers de la classe en avertissement de conduit et de travail, les autres pas motivés, et disons 5 qui veulent vraiment travailler, qui sont sympas et qui ont un niveau décent. Beaucoup de sournois et de contestataires "nés" qui taclent le prof dès que possible.
Le premier qui a ouvert sa gueule passe à la porte, exclusion rapport, etc. Si quelqu'un essaie de contester l'exclusion, il accompagne. On est pas là pour être aimé, et on n'a pas à accepter ce genre de commentaire désobligeant.
En effet, en classe, il y en a un (un dur) qui lâche un truc du genre: "j'espère bien qu'on vous aura pas comme prof l'année prochaine", un autre acquiesce à haute voix dans le groupe des pas motivés, un certain malaise s'installe, seul un dit "monsieur moi j'aimerais vous avoir mais les autres de la classe non".
J'ai subi plusieurs fois. Je fais cours la porte ouverte le plus possible, pour bien montrer à ce genre de contestataire que ce qui se passe en classe, je l'assume totalement, que n'importe qui peut le voir et que mon attitude est normale.
Alors question:
- Cela doit-il me toucher, m'interroger, me remettre en question?
Fixe toi plutôt comme objectif de les faire beaucoup travailler. De touts façons, les relations avec la classes ne sont bonnes que s'ils sentent que tu es là pour les faire bosser.
- notamment: est-ce un échec? est un objectif fort de garder une relation positive avec la classe?
Surtout pas. Ce n'est pas à eux d'avoir un avis sur ta gestion de classe.
- comment trouver des pistes pour changer ça: demander aux élèves ou à certains élèves par questionnaire?
Commence par ne pas leur donner la parole sur ce genre de question. Fais ton boulot le mieux possible en pensant à ceux qui veulent progresser. Ne laisse pas les autres avoir le pas dans la classe. Et détends-toi.
Moi ça me touche clairement: je n'ai plus eu envie de leur faire cours après ça.
Contexte: j'essaye de gérer la classe depuis le début, donc j'interviens fort quand ça déborde, rapport et compagnie, mais ça dure depuis le début ce bras de fer avec les plus durs... là où la majorité des autres profs laisse faire, bref je suis celui qui punis. Et donc je leur disais régulièrement "je suis là pour vous faire progresser", "vous comprenez?" pas de réponse, "ça ne vous intéresse pas?: non"...
Merci de vos avis!
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- Audrey HepburnNiveau 3
Cher collègue,
je pense que vous avez donné à cette classe un certain pouvoir sur vous, peut-être en prenant trop de gants afin de, je cite, "ne pas vous mettre la classe à dos" : dites-moi si je me trompe.
Une classe n'a pas à aimer ou ne pas aimer ses professeurs : cela relève d'un chantage affectif fort dommageable à la qualité de la relation pédagogique. Aussi ne faut-il surtout entrer dans cette dimension qui vous échappe forcément.
J'ai vécu bien sûr ce genre de réflexion dans ma carrière, et dès que j'ai ri au nez de ces impudents, leur expliquant sans discussion possible que l'affect n'avait pas lieu d'être entre nous, ils ont été contraints de constater que ce chantage n'avait pas de prise sur moi. Ces élèves ont aussitôt abandonné cette attitude et nos rapports se sont normalisés.
Le professeur met ses élèves au travail et ces derniers accomplissent leurs devoirs, sans état d'âme ni complication relationnelle, dans le respect et une certaine distance. De l'empathie si le contexte s'y prête. Voilà ma conception des relations avec mes élèves, et je peux dire qu'elles sont en général assez agréables
je pense que vous avez donné à cette classe un certain pouvoir sur vous, peut-être en prenant trop de gants afin de, je cite, "ne pas vous mettre la classe à dos" : dites-moi si je me trompe.
Une classe n'a pas à aimer ou ne pas aimer ses professeurs : cela relève d'un chantage affectif fort dommageable à la qualité de la relation pédagogique. Aussi ne faut-il surtout entrer dans cette dimension qui vous échappe forcément.
J'ai vécu bien sûr ce genre de réflexion dans ma carrière, et dès que j'ai ri au nez de ces impudents, leur expliquant sans discussion possible que l'affect n'avait pas lieu d'être entre nous, ils ont été contraints de constater que ce chantage n'avait pas de prise sur moi. Ces élèves ont aussitôt abandonné cette attitude et nos rapports se sont normalisés.
Le professeur met ses élèves au travail et ces derniers accomplissent leurs devoirs, sans état d'âme ni complication relationnelle, dans le respect et une certaine distance. De l'empathie si le contexte s'y prête. Voilà ma conception des relations avec mes élèves, et je peux dire qu'elles sont en général assez agréables
- 34crugerNiveau 4
Merci!
Ce que je leur ai dit spontanément: "un prof n'est pas là pour être aimé... et heureusement! je suis là pour vous faire progresser, rien de plus".
Je retiens de vos avis que: non, ce n'est important qu'une classe nous aime bien ou ne nous aime pas.
Ce n'est donc pas un paramètre à prendre en compte, voilà qui simplifie les choses! Moi je trouvais en débutant que construire une relation positive avec une classe était important.
Ycombe: faire un rapport et virer pour ça? mais je vire et je fais déjà des rapports régulièrement, il y a plein de fiches de suivis dans la classe, je suis gêné de faire tant de rapports... en fait, les collègues s’accommodent de ça je pense, mon problème en tant que nouveau c'est aussi que je suis plus exigeant que les autres et je dois passer pour celui qui fais pleins de rapports, qui ne tient pas la classe... et voilà la question cruciale de quelle exigence en gestion de classe! j'essaye de tenir des exigences fortes, je crois que les 90% de collègues non, donc ça merde.
Une interrogation: ça m'inquiète car il y a une réputation dans le collège et je pense que les collègues essaient d'avoir une réputation du style "les élèves m'aiment bien". Donc cela risque de me singulariser et de me mettre peu ou prou en défaut, vous ne pensez pas? décidément, il y en a des inconvénients à essayer d'avoir une gestion de classe sans complaisance...
Ce que je leur ai dit spontanément: "un prof n'est pas là pour être aimé... et heureusement! je suis là pour vous faire progresser, rien de plus".
Je retiens de vos avis que: non, ce n'est important qu'une classe nous aime bien ou ne nous aime pas.
Ce n'est donc pas un paramètre à prendre en compte, voilà qui simplifie les choses! Moi je trouvais en débutant que construire une relation positive avec une classe était important.
Ycombe: faire un rapport et virer pour ça? mais je vire et je fais déjà des rapports régulièrement, il y a plein de fiches de suivis dans la classe, je suis gêné de faire tant de rapports... en fait, les collègues s’accommodent de ça je pense, mon problème en tant que nouveau c'est aussi que je suis plus exigeant que les autres et je dois passer pour celui qui fais pleins de rapports, qui ne tient pas la classe... et voilà la question cruciale de quelle exigence en gestion de classe! j'essaye de tenir des exigences fortes, je crois que les 90% de collègues non, donc ça merde.
Une interrogation: ça m'inquiète car il y a une réputation dans le collège et je pense que les collègues essaient d'avoir une réputation du style "les élèves m'aiment bien". Donc cela risque de me singulariser et de me mettre peu ou prou en défaut, vous ne pensez pas? décidément, il y en a des inconvénients à essayer d'avoir une gestion de classe sans complaisance...
- CatLeaBon génie
Je comprends que ça vous touche car c'est loin d'être agréable d'avoir ce genre de réflexion mais, comme il a déjà été dit, nous ne sommes pas là pour nous faire aimer. C'est ce que je leur dis régulièrement : ça se passe bien, tant mieux, sinon, bah, tant pis, on fait avec, point barre. J'ai déjà été confrontée à ce genre de situation et n'ai pas cédé à leur chantage affectif. Et bien quand j'ai été amenée à retrouver ces gamins en BTS quelques années plus tard, eux étaient finalement heureux de me retrouver (moi beaucoup moins mais bon, passons ) alors qu'on était régulièrement dans le conflit lorsque je les avais eu auparavant. Comme quoi..
Bref, il faut prendre du recul là-dessus. Plus facile à dire qu'à faire mais c'est ça ou on y laisse des plumes.
Bref, il faut prendre du recul là-dessus. Plus facile à dire qu'à faire mais c'est ça ou on y laisse des plumes.
- AspasieNiveau 10
En fait tout dépend de ce qu'on appelle une relation positive, non ?34cruger a écrit:Moi je trouvais en débutant que construire une relation positive avec une classe était important.
Il ne s'agit pas de faire ami-ami. Il s'agit d'être dans une relation de dynamique de travail. Mais comme disent les anglais "You need two hands to clap" : tu ne peux pas construire à toi seul la relation positive. S'ils n'en veulent pas, eux, de leur côté, tu n'y pourras rien. A défaut de cela donc, tu construis une relation de travail.
Ceci étant, comme l'ont suggéré certains, il faut mettre à distance ce genre de remarque d'élève : ils manifestent par là le fait que tu es un empêcheur de tourner en rond. Ok. C'est vrai non ? Mais quelle est la part de sincérité dans leurs propos, et quelle est la part de provoc ? Tu verrouilles leur comportement. Ils tentent donc de t'atteindre autrement. Tu peux donc y voir au contraire la preuve que tu atteins une partie de ton but.
Et pour tout dire, je trouve très courageux, dans une classe difficile, le fait qu'un élève ait osé dire l'inverse de ce que les "durs" disent. Pour un qui a osé parler, combien ont eu peur ?
Quant à la question de la réputation, ne t'inquiète pas trop de cela. Mieux vaut que les élèves arrivent vers toi en ayant le sentiment que tu n'es pas "cool". Ils découvriront à l'usage que cela a des vertus.
Je ne pense donc pas que cela te mettra en défaut. Loin de là.
- ycombeMonarque
Provocation destinée à perturber le cours. Ça me suffit. Surtout si ma première remarque n'est pas suivi d'un silence immédiat.34cruger a écrit:
Ycombe: faire un rapport et virer pour ça?
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- Marie LaetitiaBon génie
MelanieSLB a écrit:Rep+, 4e? L'objectif, c'est de survivre à l'année, pas d'avoir une relation positive!34cruger a écrit:
- notamment: est-ce un échec? est un objectif fort de garder une relation positive avec la classe?
Attention à ne pas donner des signes contradictoires aux élèves: tu les punis quand il le faut, c'est bien; mais tu dois arrêter de chercher leur assentiment. Ils ne sont pas intéressés? Tant pis, même s'ils ne le voient pas, c'est important qu'ils connaissent ce que tu leur enseignes.
Voilà. Pas la peine de faire un long discours, tout est résumé :lol!:
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- keroGrand sage
34cruger a écrit:Je retiens de vos avis que: non, ce n'est important qu'une classe nous aime bien ou ne nous aime pas.
Ce n'est donc pas un paramètre à prendre en compte, voilà qui simplifie les choses! Moi je trouvais en débutant que construire une relation positive avec une classe était important.
Je m'inscris en faux avec cette idée que mettent en avant plusieurs. De mon point de vue, construire une relation positive est important. Parfois on n'y arrive pas, et ce n'est pas grave, mais ça n'interdit jamais de poser des bases (ou les reposer) pour essayer de rétablir un rapport plus constructif avec une classe.
Mais il faut bien s'entendre sur ce que veut dire construire un rapport positif. Ça n'est évidemment pas tenter d'être plus gentil, plus cool, plus laxiste. Ça n'est pas leur faire plaisir. Ce n'est pas chercher l'assentiment des élèves. En matière relationnelle, il y a une règle que les bons séducteurs connaissent bien: on n'est pas apprécié en essayant d'être apprécié, on est apprécié en projetant quelque chose. L'erreur classique du professeur qui tente de se faire aimer des élèves et de transiger sur les règles, d'aller dans leur sens, de leur faire plaisir, d'acheter la paix sociale, en réduisant les exigences. Ça, c'est de la recherche de validation et en général, ça n'entraîne que mépris.
Le paradoxe est donc que c'est en n'essayant surtout pas d'être apprécié que le professeur le sera. Mais pour cela, il faut également que sa pratique attire le respect. Savoir sanctionner sans être injuste et autoritaire. Savoir recadrer sans violence (donc, sans crier systématiquement). Savoir construire une progression qu'ils peuvent suivre tout en étant exigeant sur les attentes. Savoir imposer une ligne de travail mais s'intéresser aux élèves dans ce qu'ils sont.
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