EPS : Comment noter les élèves de manière bienveillante en sports.

En toute chose, mesure est bonne...
Je ne faisais pas partie des bons élèves de sport, mais pas non plus des pires (enfin, ceci variait selon les profs et les sports).

J'ai eu un prof qui se moquait facilement (je me souviens d'un copain bloqué à la barre fixe, qui pendouillait tristement, sous les moqueries de ce prof... lamentable), mais j'ai vu des profs d'autres matières avoir des comportements humiliants.

La plupart des profs que j'ai eus insistaient non seulement sur la performance, mais aussi sur la participation, l'arbitrage, le fait de préparer son enchaînement à la gym, etc...
La note dépendait donc des aptitudes individuelles (ce qui ne me choque pas... ni en sport, ni dans une autre matière) mais aussi du travail fourni.
En 6ème, j'ai eu une prof de français qui donnait des "bonus" de progression aux élèves les plus faibles quand ils avaient progressé d'un devoir à l'autre. Je me demande si ça n'était pas plus favorable au progrès que les fameuses  évaluations "adaptées" que l'on nous conseille de faire à l'ESPE (genre on fait plus facile mais le gamin ne peut pas avoir plus de 16/2O...).

Un truc que nous avons remarqué au collège: les élèves qui ont pris l'option sport, contrairement à ce que certains auraient pu attendre, forment des classes agréables, en tout cas bien plus agréables que les "sans option". Ils ont intégré le goût de l'effort, l'envie de faire mieux, non seulement en sport, mais aussi pour le reste du travail scolaire.

K
OK Cripure, on est d'accord alors...
JPhMM on est aussi d'accord. J'osais espérer que, parmi les vrais dyslexiques, on a quand même moins d'enfants qui échappent au diagnostic et ont finalement un suivi... mais de ce que j'observe, c'est vrai que l'on peut avoir des doutes. A côté de ça, j'ai eu l'impression de pisser dans un violoncelle en signalant plusieurs fois qu'un assez bon élève que j'avais l'an dernier écrivait parfois d'une façon qui pouvait signaler une dyslexie... mais comme il avait de plutôt bons résultats, tout le monde m'a envoyé paître.

KinetteKinette a écrit:Un truc que nous avons remarqué au collège: les élèves qui ont pris l'option sport, contrairement à ce que certains auraient pu attendre, forment des classes agréables, en tout cas bien plus agréables que les "sans option". Ils ont intégré le goût de l'effort, l'envie de faire mieux, non seulement en sport, mais aussi pour le reste du travail scolaire.

Absolument.
Tout est là.
Et on ne le dira JAMAIS assez.

KinetteKinette a écrit:Un truc que nous avons remarqué au collège: les élèves qui ont pris l'option sport, contrairement à ce que certains auraient pu attendre, forment des classes agréables, en tout cas bien plus agréables que les "sans option". Ils ont intégré le goût de l'effort, l'envie de faire mieux, non seulement en sport, mais aussi pour le reste du travail scolaire.

Il y a une classe "foot" dans l'un des collèges de ma ville. J'espère qu'un collègue de cet établissement viendra partager ses frémissements de joie avec vous...
Pour ma part, j'ai interrogé plusieurs fois à Montbéliard les footeux du centre de Sochaux. Voilà, oui, le goût de l'effort. 9 sur 10 avec 1/20, les autres avec 2.

Tous les sports n'ont pas le même "esprit", disons...
Ce qui n'est pas intrinsèque au sport lui-même, mais qui peut se constater en moyenne sur ses pratiquants par expérience.

Cripure a écrit:

KinetteKinette a écrit:Un truc que nous avons remarqué au collège: les élèves qui ont pris l'option sport, contrairement à ce que certains auraient pu attendre, forment des classes agréables, en tout cas bien plus agréables que les "sans option". Ils ont intégré le goût de l'effort, l'envie de faire mieux, non seulement en sport, mais aussi pour le reste du travail scolaire.

Il y a une classe "foot" dans l'un des collèges de ma ville. J'espère qu'un collègue de cet établissement viendra partager ses frémissements de joie avec vous...
Pour ma part, j'ai interrogé plusieurs fois à Montbéliard les footeux du centre de Sochaux. Voilà, oui, le goût de l'effort. 9 sur 10 avec 1/20, les autres avec 2.

En tout cas, ma 5e option foot/handball a peut-être intégré le goût de l'effort en sport, mais pas pour le reste. La classe réunit une bonne brochette de décrocheurs lourds. L'idée même de réviser juste quelques définitions pour un DST d'histoire leur passe totalement au-dessus.

Ces gars (les garçons en tout cas) font du foot à l'école, du foot après l'école, du foot le weekend. C'est bien joli, mais on en est au point qu'il n'y a plus que cela... En entretien individuel je me permets de leur faire remarquer que - bien que j'espère pour eux qu'ils réaliseront leur rêve - ils n'iront évidemment pas tous jouer au PSG. Ou à l'OM, c'est selon...

Cripure a écrit:

Vddw a écrit:Heureusement que la réflexion ne s'arrête pas à son vécu personnel... Imagine un ministre ayant détesté ta discipline mais adore l'eps ... Enfin les collègues d'eps apprécieront certainement ta vision des choses ...

En plus c'est une méconnaissance totale de la discipline, sur les relevés de notes vois tu plus de notes d'eps que d autres disciplines?
Tu supprimerais le seul cursus universitaire uniquement centre sur l enseignement des la première année ??
Ou alors je n ai pas bien saisi le sens de ta réflexion mais elle me derange grandement

Ca fait du bien d'être dérangé.
Je n'ai jamais vu un élève mal à l'aise avec son corps tirer profit de l'eps. En revanche, des moqueries, des humiliations, parfois des insultes, ça... Discipline pour ceux qui y sont déjà bons, et risquant d'exclure a priori les autres. Oui, je le trouve dangereuse et potentiellement nocive.

Et je n'ai pas raconté en détail ma propre expérience, justement. Une torture de 4 années, qui a fini par se résoudre par une dispense complète de trois ans. Alors que je pratiquais le ski, la natation, la plongée sous-marine en-dehors.

Et bien si, au collège j'étais en surpoids, mais j'ai toujours pratiqué du sport à un certain niveau, et le fait d'avoir ce niveau sportif malgré mon surpoids m'a permis l'arrêt des moqueries, en l'occurrence parce que j'étais meilleur que pas mal de types maigres.

Vous n'avez pas contredit mon "je n'ai jamais vu"

Hélips a écrit:J'ai peut-être eu des profs à la pointe du progrès, mais en tout cas, il y a 25 ans, j'avais la moyenne en sport (12 au bac, même), en ayant les capacités physiques d'un mollusque obèse et anémié.

Mais je connaissais les règles du sport qu'on pratiquait, j'aidais à installer et à ranger le matériel, j'essayais de faire les exercices, sans succès, mais j'essayais, j'avais mes affaires etc... Donc le coup de la notation bienveillante, c'était déjà dans les mœurs.

 Même vécu . Et pour le bac, ma note était de 13 car les profs de sports avaient compté dans l'évaluation une note d'écrit sur les régles du basket où j'avais eu 16  alors que sur le terrain, j'étais une buse : on me donnait donc souvent le rôle d'arbitre, ce qui avait un double avantage :m'éloigner du terrain  (pour ne pas faire perdre mon équipe) et  me confier un rôle " valorisant" que je remplissais avec le plus grand sérieux.
 En ce qui me concerne, j'ai remarqué cependant une nette différence d'attitude des professeurs d'EPS entre le collège et le lycée ; les professeurs du collège étaient beaucoup plus sèches et basaient tout sur la performance et sur la compétition. Au lycée , les professeurs partaient davantage de nos capacités individuelles pour nous faire progresser ; elles n'étaient ni moqueuses, ni cassantes, ni indifférentes comme j'avais pu le constater au collège.Ce fut une agréable surprise pour moi .

palomita a écrit:

Hélips a écrit:J'ai peut-être eu des profs à la pointe du progrès, mais en tout cas, il y a 25 ans, j'avais la moyenne en sport (12 au bac, même), en ayant les capacités physiques d'un mollusque obèse et anémié.

Mais je connaissais les règles du sport qu'on pratiquait, j'aidais à installer et à ranger le matériel, j'essayais de faire les exercices, sans succès, mais j'essayais, j'avais mes affaires etc... Donc le coup de la notation bienveillante, c'était déjà dans les mœurs.

 Même vécu . Et pour le bac, ma note était de 13 car les profs de sports avaient compté dans l'évaluation une note d'écrit sur les règles du basket où j'avais eu 16  alors que sur le terrain, j'étais une buse : on me donnait donc souvent le rôle d'arbitre, ce qui avait un double avantage :m'éloigner du terrain  (pour ne pas faire perdre mon équipe) et  me confier un rôle " valorisant" que je remplissais avec le plus grand sérieux.

Pas d'écrit au bac pour moi, hélas. Je n'ai peut-être pas eu la moyenne, à moins que n'ait déjà existé le 10 pour assiduité : une seule dispense en 7 ans ! (si j'exclus la période qui a suivi ma fracture mentionnée supra)

J'avais pris avec un copain le menu Tennis de table-Gym au sol-Relais stratégiquement pour être avec que des filles ou presque, et cartonner au tennis de table. Ce qu'il s'est passé, j'ai eu 17. J'ai été honteusement sous noté en gym au sol (11) et ai eu 14 en relais. Résultat : 14 au bac
Et franchement, les exigences pour les filles au relais étaient tellement basses que c'en était presqu'insultant pour elles.
Sinon, pas de pot car l'année d'avant, il y avait volley à la place du relais et ça m'aurait permis d'assurer un autre 17 ou 18

J'ai toujours beaucoup pratiqué le sport, mais j'étais très inégalement bon selon les disciplines : ça se passait très bien en natation et en rugby (les deux sports que je pratiquais en dehors), et aussi en athlétisme (sauf le lancer de poids) ou à la lutte (on avait testé ça au collège, c'était rigolo, sauf avec le gus qui avait trois ans de plus que moi).

C'était très moyen au handball (que faire avec ce drôle de ballon tout rond ? En plus, il a juste la dimension pour qu'on croie qu'on peut le tenir d'une main alors qu'il vous échappe tout le temps ! Heureusement qu'on peut emplâtrer un peu l'adversaire, sinon ce ne serait pas drôle du tout) et au volley.

J'étais carrément pitoyable en gym (sol ou agrès, c'était la même Bérézina), pathétique au basket (c'est encore un truc rond, et en plus absolument énorme et d'un poids considérable !). Sans parler du foot : il faut quand même être un peu taré pour jouer au ballon avec les pieds quand le bon Dieu nous a donné deux bras ! Du coup je me mettais dans les buts, mais on s'embête un peu…

Je comprends tout à fait la frustration qu'on peut avoir quand on a envie de bien faire mais qu'on n'y arrive pas. "Allez, fais au moins la planche", et hop, on joue au héron bourré pendant 10 secondes pour faire plaisir, avec un sentiment de ridicule absolu pendant que les potes se marrent en attendant leur tour. Et puis l'odeur abominable des tapis bleus de gymnastique avec la mousse dure qui se désagrège… beurk ! Le pire, c'est qu'on se dit que ça pourrait marcher en s'entraînant un peu, mais quand on pratique déjà deux sports, on ne va pas en plus s'amuser à faire de la gym chez soi juste pour faire le héron convenablement.

Et puis il y a les cas où on n'y peut rien, quand la réussite tient à l'équipement (franchement, qui a un cheval d'arçon ou des barres parallèles chez soi ?) ou à la morphologie : si tu fais 1,50 m, c'est dur d'être bon en saut en hauteur… Pour ça, je trouve le rugby assez chouette, car il y a une place pour les petits gros comme pour les grands costauds, pour les lents et pour les rapides. Et puis au moins, le ballon est normal (ovale, quoi…), on fait des passes vers l'arrière comme la logique l'exige, si on veut on ne s'occupe même pas du ballon, et surtout on n'a pas besoin de faire le héron.

Bof le rugby... à part la troisième mi-temps...

tiens une petite question aux collègues de sport :

comment est établie la différence de notation entre les garçons et les filles ?