- Mezzo voceNiveau 9
Bonsoir tout le monde!
A lire plusieurs fils, je me pose la question de savoir ce qu'est le respect aujourd'hui en classe et, plus largement, dans l'établissement ? Respect de l'élève vis-à-vis de l'adulte enseignant, notamment, respect de l'adulte enseignant vis-à-vis de l'élève? Un élève qui entend mille et mille fois des mots grossiers chez lui, les emploie avec ses camarades, en dépit d'un travail assidu sur la question des niveaux de langue, ne semble plus concevoir la nécessité d'adapter sa prise de parole en classe, ne semble pas toujours à même de respecter le travail de l'adulte non plus, enseignant ou pas. Face à cela, l'adulte doit-il aujourd'hui adapter son niveau de langue, jusqu'à friser le familier, notamment en situation de conflit? Bon, je ne sais pas si je suis claire...
A lire plusieurs fils, je me pose la question de savoir ce qu'est le respect aujourd'hui en classe et, plus largement, dans l'établissement ? Respect de l'élève vis-à-vis de l'adulte enseignant, notamment, respect de l'adulte enseignant vis-à-vis de l'élève? Un élève qui entend mille et mille fois des mots grossiers chez lui, les emploie avec ses camarades, en dépit d'un travail assidu sur la question des niveaux de langue, ne semble plus concevoir la nécessité d'adapter sa prise de parole en classe, ne semble pas toujours à même de respecter le travail de l'adulte non plus, enseignant ou pas. Face à cela, l'adulte doit-il aujourd'hui adapter son niveau de langue, jusqu'à friser le familier, notamment en situation de conflit? Bon, je ne sais pas si je suis claire...
- GilbertineNeoprof expérimenté
Remettre la notion de "respect" au centre de toutes les préoccupations liées au savoir-vivre est pour moi une dérive lexicale étrange. J'ai parfois l'impression que notre société renoue avec un code d'honneur féodal. La notion de respect me semble des plus floues. Qu'entend-on par là ? Politesse ? Réserve ? Distance ? Non-agression ?
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"votre mystère étant resté là où est mort mon silence"
- Longyearbyen's loverNiveau 5
C'est la notion de "confiance" qui est importante. mais trop de jeunes ont été "gâchés" et n'ont guère confiance en l'adulte;
- Mezzo voceNiveau 9
Gilbertine a écrit:Remettre la notion de "respect" au centre de toutes les préoccupations liées au savoir-vivre est pour moi une dérive lexicale étrange. J'ai parfois l'impression que notre société renoue avec un code d'honneur féodal. La notion de respect me semble des plus floues. Qu'entend-on par là ? Politesse ? Réserve ? Distance ? Non-agression ?
C'est pourquoi je pose la question, en effet. Beaucoup de jeunes enseignants (et moins jeunes) éprouvent le sentiment de ne pas être "respectés" (voir les fils qui courent sur le forum), et la notion de respect est associée à celle d'autorité.
- AshtrakFidèle du forum
Oui, je crois que le respect est lié à l'autorité mais je ne suis pas certain qu'il soit la conséquence de l'autorité. Je pense plutôt que l'autorité est légitimée par le respect des élèves envers le prof.
Reste à trouver la source de légitimation.
Pour ma part, je considère les notions de justice et d'exemplarité comme centrales. Ensuite, d'autres peuvent trouver d'autres sources mais je crois que certaines sont des pièges : l'autoritarisme, qui ne génère que de la peur et sûrement pas du respect (mais qui permet d'avoir la paix ) ; le "je suis votre ami" qui un déni de la réalité car l'enseignant n'est pas l'ami de ses élèves : il n'est pas là pour ça ; enfin la position consistant à se cacher systématiquement derrière quelque chose (le règlement, la décision du conseil machin, etc) ou quelqu'un (je vais le dire à ta mère, ton père, ton curé, le CDE, le PA, le boulanger, le député, etc.)
Reste à trouver la source de légitimation.
Pour ma part, je considère les notions de justice et d'exemplarité comme centrales. Ensuite, d'autres peuvent trouver d'autres sources mais je crois que certaines sont des pièges : l'autoritarisme, qui ne génère que de la peur et sûrement pas du respect (mais qui permet d'avoir la paix ) ; le "je suis votre ami" qui un déni de la réalité car l'enseignant n'est pas l'ami de ses élèves : il n'est pas là pour ça ; enfin la position consistant à se cacher systématiquement derrière quelque chose (le règlement, la décision du conseil machin, etc) ou quelqu'un (je vais le dire à ta mère, ton père, ton curé, le CDE, le PA, le boulanger, le député, etc.)
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Un âne dit toujours ce qu'il pense : hi-han !
- User17706Bon génie
Le concept de « respect » recouvre plusieurs choses différentes.
Au nombre des distinctions indispensables, il y a la différence entre ce qu'on pourrait appeler un « respect intérieur » qui implique une forme d'approbation ou plus exactement d'estime (« j'ai énormément de respect pour le travail de cet homme »), et un « respect extérieur » qui n'implique strictement rien de tel, de sorte que le respect extérieur n'est pas l'extériorisation du respect intérieur ni ce dernier l'intériorisation du premier. Par « respect extérieur », on entendra le simple fait de se conformer à un usage ou à une pratique, même s'il ne s'agit pas, sous cette forme, d'une définition à proprement parler (c'est ainsi, par exemple, qu'on peut respecter une loi, et même contribuer à la faire respecter, sans pour autant l'approuver).
La seconde espèce de respect est toujours exigible et la première ne l'est absolument jamais. D'où l'importance de les distinguer avec soin.
PS. « Autorité » est au moins aussi polysémique sinon davantage (on tend à confondre l'autorité avec une forme de charisme).
Au nombre des distinctions indispensables, il y a la différence entre ce qu'on pourrait appeler un « respect intérieur » qui implique une forme d'approbation ou plus exactement d'estime (« j'ai énormément de respect pour le travail de cet homme »), et un « respect extérieur » qui n'implique strictement rien de tel, de sorte que le respect extérieur n'est pas l'extériorisation du respect intérieur ni ce dernier l'intériorisation du premier. Par « respect extérieur », on entendra le simple fait de se conformer à un usage ou à une pratique, même s'il ne s'agit pas, sous cette forme, d'une définition à proprement parler (c'est ainsi, par exemple, qu'on peut respecter une loi, et même contribuer à la faire respecter, sans pour autant l'approuver).
La seconde espèce de respect est toujours exigible et la première ne l'est absolument jamais. D'où l'importance de les distinguer avec soin.
PS. « Autorité » est au moins aussi polysémique sinon davantage (on tend à confondre l'autorité avec une forme de charisme).
- archebocEsprit éclairé
Je signale que la phrase du code civil "A tout âge l’enfant doit honneur et respect à ses parents" (Art 371) est en passe d'être aboli pour une formulation qui conserve le respect mais met parents et enfants sur le même pied. Dans les attendus du projet, rien n'est mentionné qui justifie cette modification.
Source :
http://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl13-664.html
Source :
http://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl13-664.html
- User5899Demi-dieu
Pour moi, le respect, c'est le regard (ça n'étonnera pas les étymologistes) posé sur chacun, qui reconnaît ce qu'est ce chacun. Respecter un élève, selon moi, c'est lui fournir de quoi grandir, par exemple, et non se mettre à son niveau. Être respecté, pour moi, c'est être regardé pour ce que je suis, ni plus ni moins.
- isocèleNiveau 7
Cripure a écrit:Être respecté, pur moi, c'est être regardé pour ce que je suis, ni plus ni moins.
C'est vrai que vous semblez l'être, Cri...
- 34crugerNiveau 4
Pour moi, c'est le plus important, le respect: c'est un pilier qui est fracturé dans les sociétés modernes actuelles et j'ai l'impression qu'on endure particulièrement cet état de fait sociétal en étant prof.
A mon avis il ne faut pas chercher une définition claire car c'est un terme très intuitif (et il y a peut être une impossibilité à le définir clairement, un peu comme le temps, la vérité...): je dirais que c'est associé à un vivre-ensemble satisfaisant.
Je ne comprends pas pourquoi l'Education Nationale n'en fait pas une priorité. A quoi sert d'apprendre une matière si on n'est pas capable de vivre ensemble correctement en classe? On fait un socle commun qui tourne autour du pot en n'en parlant pas clairement, je trouve ça aberrant, alors que tout ce qu'on leur demande, c'est travail et respect. La confiance, le respect, sont à la base de tout interaction humaine, s'ils ne sont pas là cette interaction perd irrémédiablement beaucoup de sens...
A mon avis il ne faut pas chercher une définition claire car c'est un terme très intuitif (et il y a peut être une impossibilité à le définir clairement, un peu comme le temps, la vérité...): je dirais que c'est associé à un vivre-ensemble satisfaisant.
Je ne comprends pas pourquoi l'Education Nationale n'en fait pas une priorité. A quoi sert d'apprendre une matière si on n'est pas capable de vivre ensemble correctement en classe? On fait un socle commun qui tourne autour du pot en n'en parlant pas clairement, je trouve ça aberrant, alors que tout ce qu'on leur demande, c'est travail et respect. La confiance, le respect, sont à la base de tout interaction humaine, s'ils ne sont pas là cette interaction perd irrémédiablement beaucoup de sens...
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