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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par l-es-prit1 Jeu 23 Oct - 10:49
Bonjour,

Admis au CAPES 2013-2 et 2014 en Histoire-Géographie (j'avais passé les deux), je suis actuellement stagiaire dans un lycée à temps plein (jusque-là, tout est normal). Le métier me passionne, rien à redire, c'est ce que j'attendais depuis 10 ans.
Cependant, mon objectif a toujours été d'enseigner dans le secondaire tout en gardant un pied dans les travaux de recherche. Je compte passer l'agrégation en interne après les 5 ans demandés (oui je souhaite me laisser un peu le temps de savourer mon métier en temps que capésien), mais je souhaiterais reprendre un mémoire en Histoire, un travail de recherche (y compris en géo spécialité géopolitique, cela m'intéresserait) voire essayer de m'investir dans l'enseignement en licence (sans quitter le secondaire).

Y a-t-il des cas similaires? Que savez-vous sur les PRCE? Témoignez sur votre parcours professionnel typique ou atypique... (en effet pourquoi passer par l'agreg d'abord...)
Sachant que je serai l'an prochain dans la région parisienne quelles sont les possibilités?  

Merci à vous


Dernière édition par John le Jeu 23 Oct - 11:20, édité 1 fois (Raison : titre précisé par rapport au contenu du post)
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Pedro Cordoba
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par Pedro Cordoba Jeu 23 Oct - 11:18
Les PRCE ou les PRAG ont un poste à l'université. Ils n'enseignent donc plus dans le secondaire. Pour enseigner en licence sans quitter le secondaire, il faut être vacataire à la fac (chargé de cours) : c'est un statut plus facile à obtenir que celui de PRCE ou de PRAG. (Etre PRCE et réussir l'agrégation, interne ou externe, est évidemment contradictoire).

Pour la géopolitique à Paris, il y a l'équipe crée par Lacoste (Hérodote) et dirigée aujourd'hui par Barbara Loyer, qui fit il y a fort longtemps une interview célèbre à Michel Foucault. Le philosophe avait toujours eu des rapports, parfois très tendus, avec les historiens mais il pensait ne rien avoir à dire sur la géographie (histoire-géo, bof comme pensent la plupart des historiens). Foucault avait apparemment accepté pour faire plaisir à ces deux jeunes étudiantes de Vincennes et, puis progressivement, au fur et à mesure des questions et des remarques, il commence à changer d'avis et finit par se passionner pour le sujet. Lire ce texte est très impressionnant : mieux que Socrate...
http://www.geopolitique.net/institut/lequipe
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par l-es-prit1 Jeu 23 Oct - 11:21
Merci beaucoup ! Très intéressant !!
Tu as été vacataire en espagnol à l'université

Ce qui a été créée par Lacoste m'intéresse beaucoup, c'est à cela que je pensais (Lacoste-Giblin).
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barèges
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par barèges Jeu 23 Oct - 11:24
Pedro Cordoba a écrit: (Etre PRCE et réussir l'agrégation, interne ou externe, est évidemment contradictoire).


Pourquoi ? Rien n'empêche un PRCE de passer et d'avoir l'agrégation, si ? Je ne vois pas la contradiction.
Marie65
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par Marie65 Jeu 23 Oct - 11:30
barèges a écrit:
Pourquoi ? Rien n'empêche un PRCE de passer et d'avoir l'agrégation, si ? Je ne vois pas la contradiction.
Un PRCE est certifié, un PRAG est agrégé
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barèges
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par barèges Jeu 23 Oct - 11:33
Oui, le PRCE devient PRAG s'il est reçu au concours. J'ai peut-être mal compris la phrase de départ ("être PRCE et avoir réussi le concours est contradictoire", ça devait être dans ce sens).
Kelem
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par Kelem Jeu 23 Oct - 11:59
barèges a écrit:Oui, le PRCE devient PRAG s'il est reçu au concours. J'ai peut-être mal compris la phrase de départ ("être PRCE et avoir réussi le concours est contradictoire", ça devait être dans ce sens).

N'est-ce pas aussi une question de charge de travail ? Etre PRCE et travailler l'agrégation en même temps me semble en effet très délicat (et quasiment contradictoire).
Ingeborg B.
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par Ingeborg B. Jeu 23 Oct - 12:28
Le problème est surtout qu'actuellement les départements de sciences humaines manquent d'heures . Du coup, il y a de moins en moins de postes de Prag ou Prce. Cerrains sont même supprimés.
Par ailleurs, effectivement' passer l'agreg interne sans enseigner dans le secodnaire me semble compliqué. En effet, le concours repose essentiellement sur une connaissance approfondi des programmes et de leur mise en oeuvre, surtout à l'oral.
Enfin, si tu dois faire un master recherche, ton cv risque d'être léger, étant donnée  la concurrence pour postuler comme PRCE.
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barèges
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par barèges Jeu 23 Oct - 13:13
Kelem a écrit:
barèges a écrit:Oui, le PRCE devient PRAG s'il est reçu au concours. J'ai peut-être mal compris la phrase de départ ("être PRCE et avoir réussi le concours est contradictoire", ça devait être dans ce sens).

N'est-ce pas aussi une question de charge de travail ? Etre PRCE et travailler l'agrégation en même temps me semble en effet très délicat (et quasiment contradictoire).

Si le département concerné n'est pas trop cruel, ça paraît plus jouable que dans le secondaire (384 heures annuelles, soit ça fait environ 14-15 heures hebdomadaires sur 26 semaines, soit il y a plus d'heures par semaine mais avec moins de semaines de cours sur l'année). Après il ne faut pas tomber sur des exploiteurs...
Le problème de la charge de travail qui se pose pour l'agreg se posera a fortiori pour garder un pied dans la recherche.
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barèges
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par barèges Jeu 23 Oct - 13:13
Ingeborg B. a écrit:
Par ailleurs, effectivement' passer l'agreg interne sans enseigner dans le secodnaire me semble compliqué.
Je connais quelques contre-exemples.
Ingeborg B.
Ingeborg B.
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par Ingeborg B. Jeu 23 Oct - 13:50
barèges a écrit:
Ingeborg B. a écrit:
Par ailleurs, effectivement' passer l'agreg interne sans enseigner dans le secondaire me semble compliqué.
Je connais quelques contre-exemples.
Il y a toujours des contre-exemples. De toute façon, déjà, trouver un poste vacant de Prag ou de PCRE en histoire ou en géographie actuellement relève de l'exploit. De plus, il faut avoir un dossier étoffé (donc au moins un master 2 recherche + plusieurs années d'enseignement) une spécialité ou originalité recherchée (j'ai par exemple un ami qui a été recruté car il maîtrise le serbo-croate). De mes dernières discussions avec mes amis MCF en histoire dans des universités parisiennes, j'ai retenu que les facs de sciences humaines étaient en crise.
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barèges
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par barèges Jeu 23 Oct - 13:57
Ingeborg B. a écrit:
. De mes dernières discussions avec mes amis MCF en histoire dans des universités parisiennes, j'ai retenu que les facs de sciences humaines étaient en crise.
Ah ça, c'est peu de le dire. Il y a aussi des PRCE et PRAG en écoles d'ingénieurs et instituts variés, peut-être moins proches de la faillite pure et simple que les UFR de SHS ?
A moyen et long terme, il y aura peut-être des ouvertures : l'enseignement supérieur va devoir absorber les cohortes sans cesse plus nombreuses de bacheliers qui doivent aller jusqu'à bac+3 selon les dernières directives. Les Universités ne peuvent pas le faire dans leur état actuel. Je ne sais pas comment ça va se passer, mais il y a une petite chance pour qu'il y ait un appel d'air du côté des enseignants du second degré, moins chers et donnant plus d'heures de cours que les enseignants-chercheurs.
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Pedro Cordoba
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par Pedro Cordoba Jeu 23 Oct - 16:39
Les PRCE et les PRAG coûtent moins cher que les MCF mais beaucoup plus cher que les vacataires car il y a les charges sociales. Depuis l'autonomie budgétaire des universités (Pécresse), les recrutements sont en berne. Et les gros regroupements en cours (Fioraso) permettent une économie d'échelle et par suite, des suppressions de postes. Cela compense l'effet des "50% titulaires d'une licence". Même pour un poste de vacataire la concurrence est donc rude. Il faut au moins un M2 recherche et être engagé dans une thèse pour avoir une petite chance.

Par ailleurs l'inflation des diplômes universitaires ne me semble pas une bonne chose. Je suis partisan d'une forte décroissance en ce domaine-là : moins de facs, moins d'étudiants et, par suite, moins d'enseignants-chercheurs. Si je prenais la succession de Pécresse et de Fioraso, il y aurait encore moins de postes dans le supérieur Sad Sad Aucune solution en vue.
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par l-es-prit1 Jeu 23 Oct - 19:39
Merci pour vos réponses Smile
Pas très encourageant tout cela. Déjà, faire un master recherche (j'avais commencé mais dû faire un M2 CAPES pour le concours) serait peut-être bien Smile
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Pedro Cordoba
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par Pedro Cordoba Jeu 23 Oct - 22:33
Faire un master recherche est bien dans tous les cas de figure, y compris pour passer le CAPES. Cela augmente la durée des études mais on n'y peut rien : le CAPES se passait à Bac+4 en 1950, il se passe encore à Bac+4. C'est insensé au vu de la dévaluation considérable des diplômes entre ces deux dates.

D'ici 3 ou 4 ans la question ne se posera même plus. Tous les étudiants qui aiment tant soit peu leur discipline seront obligés de faire un master-recherche puisque les licences deviennent pluridisciplinaires sur le modèle des BA américains, qui étaient naguère considérés comme l'équivalent d'un bac français. Et comme en plus tous les candidats au CAPES qui le passeront en M1 se feront coller au bénéfice de ceux qui le passeront à Bac +6 avec un master complet, plus personne ne le passera à Bac+4 et cela en sera fini des Espé.

Tu es jeune, tu commences, ta carrière va se dérouler toute entière dans le contexte que je viens de décrire. Si tu aimes la géopolitique, le mieux est de t'inscrire l'an prochain à Paris 8 dans le master correspondant. Paris 8 est une université un peu étrange qui est en réalité le résultat de la juxtaposition de deux universités qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre : des premiers cycles-poubelle et des "graduate studies" qui peuvent être nulles ou, au contraire, à la pointe de la recherche. Je ne sais pas où en est aujourd'hui l'équipe crée par Lacoste mais j'espère qu'ils sont du bon côté de la barrière. De toute façon ils continuent à être liés à Hérodote, qui a gardé tout son prestige. L'avantage d'un tel master, c'est qu'il ouvre à l'enseignement supérieur mais pas seulement. La géopolitique est une discipline qui permet d'échapper au monde de l'enseignement. C'est assez rare dans le domaine des SHS et ce n'est pas à négliger par les temps qui courent.
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par l-es-prit1 Ven 24 Oct - 9:42
Je prends note.
Titulaire d'un master 1 recherche et d'un master 2, puis je fais un mémoire ou dois je refaire l'ensemble du parcours master?
Osmie
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Sage

Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par Osmie Ven 24 Oct - 9:56
Pedro Cordoba a écrit:Faire un master recherche est bien dans tous les cas de figure, y compris pour passer le CAPES. Cela augmente la durée des études mais on n'y peut rien : le CAPES se passait à Bac+4 en 1950, il se passe encore à Bac+4. C'est insensé au vu de la dévaluation considérable des diplômes entre ces deux dates.

D'ici 3 ou 4 ans la question ne se posera même plus. Tous les étudiants qui aiment tant soit peu leur discipline seront obligés de faire un master-recherche puisque les licences deviennent pluridisciplinaires sur le modèle des BA américains, qui étaient naguère considérés comme l'équivalent d'un bac français. Et comme en plus tous les candidats au CAPES qui le passeront en M1 se feront coller au bénéfice de ceux qui le passeront à Bac +6 avec un master complet, plus personne ne le passera à Bac+4 et cela en sera fini des Espé.

Tu es jeune, tu commences, ta carrière va se dérouler toute entière dans le contexte que je viens de décrire. Si tu aimes la géopolitique, le mieux est de t'inscrire l'an prochain à Paris 8 dans le master correspondant. Paris 8 est une université un peu étrange qui est en réalité le résultat de la juxtaposition de deux universités qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre : des premiers cycles-poubelle et des "graduate studies" qui peuvent être nulles ou, au contraire, à la pointe de la recherche. Je ne sais pas où en est aujourd'hui l'équipe crée par Lacoste mais j'espère qu'ils sont du bon côté de la barrière. De toute façon ils continuent à être liés à Hérodote, qui a gardé tout son prestige. L'avantage d'un tel master, c'est qu'il ouvre à l'enseignement supérieur mais pas seulement. La géopolitique est une discipline qui permet d'échapper au monde de l'enseignement. C'est assez rare dans le domaine des SHS et ce n'est pas à négliger par les temps qui courent.
Crois-tu ? Avec 1160 postes en lettres modernes en 2014 et 2336 présents aux écrits (300 postes et 200 présents en LC), on voit que le métier ne fait pas rêver, même en période de chômage ; ceux qui se feront coller risquent de ne plus être bien nombreux, quel que soit leur parcours et leur niveau, sauf si les jurys sont exigeants.
Les candidats avec un master complet choisiront-ils encore l'enseignement ? Pour être payés 1388 euros nets ? Je me pose sincèrement la question ; à moins de tomber sur des moines laïcs ou d'avoir fait sienne une devise de Peillon : "Le dévouement ne s'achète pas."

Je suis d'accord avec toi : celui qui aime sa discipline a tout intérêt à faire un master recherche.
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par l-es-prit1 Ven 24 Oct - 10:02
J'étais engagé dans un master recherche mais le capes 2013-2 se présentant, j'ai "sauté" sur l'occasion
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Pierre-Henri
Habitué du forum

Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par Pierre-Henri Ven 24 Oct - 10:32
Janne a écrit:
Crois-tu ? Avec 1160 postes en lettres modernes en 2014 et 2336 présents aux écrits (300 postes et 200 présents en LC), on voit que le métier ne fait pas rêver, même en période de chômage ; ceux qui se feront coller risquent de ne plus être bien nombreux, quel que soit leur parcours et leur niveau, sauf si les jurys sont exigeants.
Les candidats avec un master complet choisiront-ils encore l'enseignement ? Pour être payés 1388 euros nets ? Je me pose sincèrement la question ; à moins de tomber sur des moines laïcs ou d'avoir fait sienne une devise de Peillon : "Le dévouement ne s'achète pas."

Il s'agit, dans tous les cas, d'une gestion de pénurie, pour ne pas dire d'un plan ORSEC.

On peut imaginer, dans un futur assez proche, une répartition de plus en plus inégalitaire des lauréats. Suite aux pressions des parents qui ont de l'influence, qui ont eux-mêmes assez de connaissances pour juger de la faiblesse disciplinaire des enseignants, les agrégés et les meilleurs diplômés auront des postes dans les établissements les plus recherchés, et on comblera les autres postes avec les candidats de fin de liste et les contractuels niveau licence.

En d'autres termes, malgré la pénurie globale, il est possible que certains postes attractifs se maintiennent, avec des chefs d'établissements prêts à toutes les magouilles pour faire venir les meilleurs diplômés au mépris du mouvement -- face à la colère de parents bien informés qui hurlent parce que la prof de français commet 8 fautes par phrase et que le prof de maths ne sait pas poser une équation.

Au pays des aveugles, les borgnes sont rois.
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Pedro Cordoba
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par Pedro Cordoba Ven 24 Oct - 12:36
Janne a écrit:
Pedro Cordoba a écrit: Et comme en plus tous les candidats au CAPES qui le passeront en M1 se feront coller au bénéfice de ceux qui le passeront à Bac +6 avec un master complet, plus personne ne le passera à Bac+4 et cela en sera fini des Espé.

Crois-tu ? Avec 1160 postes en lettres modernes en 2014 et 2336 présents aux écrits (300 postes et 200 présents en LC), on voit que le métier ne fait pas rêver, même en période de chômage ; ceux qui se feront coller risquent de ne plus être bien nombreux, quel que soit leur parcours et leur niveau, sauf si les jurys sont exigeants.
Les candidats avec un master complet choisiront-ils encore l'enseignement ? Pour être payés 1388 euros nets ? Je me pose sincèrement la question ; à moins de tomber sur des moines laïcs ou d'avoir fait sienne une devise de Peillon : "Le dévouement ne s'achète pas."

Je suis d'accord avec toi : celui qui aime sa discipline a tout intérêt à faire un master recherche.

Je suis persuadé que très bientôt la réussite au CAPES sera réservée aux titulaires d'un master-recherche. C'est d'ailleurs en très grande partie déjà le cas et c'est pourquoi il y a tant de problèmes cette année avec les stagiaires : la plupart d'entre eux avaient un master avant de passer le concours. Les lettres modernes sont un cas un peu à part dans la mesure où le rapport postes / candidats est bien plus élevé que dans les autres disciplines. Mais même en lettres il faudrait voir quelle est la part des néo-licenciés parmi les lauréats.

Il est vrai que le métier n'attire plus du tout les meilleurs étudiants mais on ne voit pas pourquoi ceux qui ont un master seraient beaucoup plus nombreux à renoncer au concours surtout s'ils savent qu'ils ont beaucoup plus de chances de réussir que les néo-licenciés. Il en résulte que les néo-licenciés, eux, sachant qu'ils n'ont aucune chance cesseront de s'inscrire en M1 meef et feront d'abord un master-recherche. C'est une machine irréversible et d'ailleurs logique : un master-recherche, ce sera bientôt l'équivalent d'une licence d'il y a 10 ou 15 ans. Pour qu'il en aille autrement, il faudrait que tout d'un coup tous les titulaires d'un master renoncent à passer le concours et que les licenciés, eux, fassent massivement ce choix. Cela me semble très peu probable. Je pense que la désaffection se partage de façon à peu près égale dans les deux groupes. Du moins dans les matières littéraires où le master n'apporte pas grand chose de plus en termes de débouchés - sauf s'il s'agit bien sûr de vrais masters pros (je veux dire pas des meef) qui existent de plus en plus en LSH mais qui sont très sélectifs.

Pour en revenir aux questions concrètes de l-es-prit1, il faudrait d'ailleurs voir ce qui existe en matière de masters-pros dans le domaine de la géopolitique. En tout cas, il ne serait pas du tout nécessaire de refaire un cycle complet. Le M1 recherche reste acquis. La seule question est de savoir s'il vaut mieux un M2-recherche ou obliquer sur un M2-pro. Le M2 meef, lui, ne sert à rien.
Osmie
Osmie
Sage

Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par Osmie Ven 24 Oct - 13:52
Pedro Cordoba a écrit:
Janne a écrit:
Pedro Cordoba a écrit: Et comme en plus tous les candidats au CAPES qui le passeront en M1 se feront coller au bénéfice de ceux qui le passeront à Bac +6 avec un master complet, plus personne ne le passera à Bac+4 et cela en sera fini des Espé.

Crois-tu ? Avec 1160 postes en lettres modernes en 2014 et 2336 présents aux écrits (300 postes et 200 présents en LC), on voit que le métier ne fait pas rêver, même en période de chômage ; ceux qui se feront coller risquent de ne plus être bien nombreux, quel que soit leur parcours et leur niveau, sauf si les jurys sont exigeants.
Les candidats avec un master complet choisiront-ils encore l'enseignement ? Pour être payés 1388 euros nets ? Je me pose sincèrement la question ; à moins de tomber sur des moines laïcs ou d'avoir fait sienne une devise de Peillon : "Le dévouement ne s'achète pas."

Je suis d'accord avec toi : celui qui aime sa discipline a tout intérêt à faire un master recherche.

Je suis persuadé que très bientôt la réussite au CAPES sera réservée aux titulaires d'un master-recherche. C'est d'ailleurs en très grande partie déjà le cas et c'est pourquoi il y a tant de problèmes cette année avec les stagiaires : la plupart d'entre eux avaient un master avant de passer le concours. Les lettres modernes sont un cas un peu à part dans la mesure où le rapport postes / candidats est bien plus élevé que dans les autres disciplines. Mais même en lettres il faudrait voir quelle est la part des néo-licenciés parmi les lauréats.

Il est vrai que le métier n'attire plus du tout les meilleurs étudiants mais on ne voit pas pourquoi ceux qui ont un master seraient beaucoup plus nombreux à renoncer au concours surtout s'ils savent qu'ils ont beaucoup plus de chances de réussir que les néo-licenciés. Il en résulte que les néo-licenciés, eux, sachant qu'ils n'ont aucune chance cesseront de s'inscrire en M1 meef et feront d'abord un master-recherche. C'est une machine irréversible et d'ailleurs logique : un master-recherche, ce sera bientôt l'équivalent d'une licence d'il y a 10 ou 15 ans. Pour qu'il en aille autrement, il faudrait que tout d'un coup tous les titulaires d'un master renoncent à passer le concours et que les licenciés, eux, fassent massivement ce choix. Cela me semble très peu probable. Je pense que la désaffection se partage de façon à peu près égale dans les deux groupes. Du moins dans les matières littéraires où le master n'apporte pas grand chose de plus en termes de débouchés - sauf s'il s'agit bien sûr de vrais masters pros (je veux dire pas des meef) qui existent de plus en plus en LSH mais qui sont très sélectifs.

Pour en revenir aux questions concrètes de l-es-prit1, il faudrait d'ailleurs voir ce qui existe en matière de masters-pros dans le domaine de la géopolitique. En tout cas, il ne serait pas du tout nécessaire de refaire un cycle complet. Le M1 recherche reste acquis. La seule question est de savoir s'il vaut mieux un M2-recherche ou obliquer sur un M2-pro. Le M2 meef, lui, ne sert à rien.
Pourquoi ? En raison du traitement, qui est particulièrement bas pour un professeur certifié : 1388 euros nets pour cinq ans d'études, voire davantage, c'est peu.
Cela dit, je suis bien d'accord sur la valeur des diplômes, hélas.
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Pedro Cordoba
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par Pedro Cordoba Ven 24 Oct - 17:33
Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles l'enseignement est peu attractif. Le traitement en est une. Le problème est de savoir

1. si le titulaire d'un master-recherche dans les disciplines littéraires a beaucoup plus d'opportunités sur le marché libre du travail qu'un simple licencié;

2. s'il va gagner en entreprise beaucoup plus de 1388 euros net;

3. s'il va immédiatement être pris en CDI

Ces trois éléments entrent en compte dans le calcul des choix rationnels opéré par les titulaires d'un master. Je ne suis pas sûr que la conclusion soit dans tous les cas de refuser la perspective des concours d'enseignement.
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par l-es-prit1 Sam 25 Oct - 7:08
Pedro Cordoba a écrit:
Janne a écrit:
Pedro Cordoba a écrit: Et comme en plus tous les candidats au CAPES qui le passeront en M1 se feront coller au bénéfice de ceux qui le passeront à Bac +6 avec un master complet, plus personne ne le passera à Bac+4 et cela en sera fini des Espé.

Crois-tu ? Avec 1160 postes en lettres modernes en 2014 et 2336 présents aux écrits (300 postes et 200 présents en LC), on voit que le métier ne fait pas rêver, même en période de chômage ; ceux qui se feront coller risquent de ne plus être bien nombreux, quel que soit leur parcours et leur niveau, sauf si les jurys sont exigeants.
Les candidats avec un master complet choisiront-ils encore l'enseignement ? Pour être payés 1388 euros nets ? Je me pose sincèrement la question ; à moins de tomber sur des moines laïcs ou d'avoir fait sienne une devise de Peillon : "Le dévouement ne s'achète pas."

Je suis d'accord avec toi : celui qui aime sa discipline a tout intérêt à faire un master recherche.

Je suis persuadé que très bientôt la réussite au CAPES sera réservée aux titulaires d'un master-recherche. C'est d'ailleurs en très grande partie déjà le cas et c'est pourquoi il y a tant de problèmes cette année avec les stagiaires : la plupart d'entre eux avaient un master avant de passer le concours. Les lettres modernes sont un cas un peu à part dans la mesure où le rapport postes / candidats est bien plus élevé que dans les autres disciplines. Mais même en lettres il faudrait voir quelle est la part des néo-licenciés parmi les lauréats.

Il est vrai que le métier n'attire plus du tout les meilleurs étudiants mais on ne voit pas pourquoi ceux qui ont un master seraient beaucoup plus nombreux à renoncer au concours surtout s'ils savent qu'ils ont beaucoup plus de chances de réussir que les néo-licenciés. Il en résulte que les néo-licenciés, eux, sachant qu'ils n'ont aucune chance cesseront de s'inscrire en M1 meef et feront d'abord un master-recherche. C'est une machine irréversible et d'ailleurs logique : un master-recherche, ce sera bientôt l'équivalent d'une licence d'il y a 10 ou 15 ans. Pour qu'il en aille autrement, il faudrait que tout d'un coup tous les titulaires d'un master renoncent à passer le concours et que les licenciés, eux, fassent massivement ce choix. Cela me semble très peu probable. Je pense que la désaffection se partage de façon à peu près égale dans les deux groupes. Du moins dans les matières littéraires où le master n'apporte pas grand chose de plus en termes de débouchés - sauf s'il s'agit bien sûr de vrais masters pros (je veux dire pas des meef) qui existent de plus en plus en LSH mais qui sont très sélectifs.

Pour en revenir aux questions concrètes de l-es-prit1, il faudrait d'ailleurs voir ce qui existe en matière de masters-pros dans le domaine de la géopolitique. En tout cas, il ne serait pas du tout nécessaire de refaire un cycle complet. Le M1 recherche reste acquis. La seule question est de savoir s'il vaut mieux un M2-recherche ou obliquer sur un M2-pro. Le M2 meef, lui, ne sert à rien.

Merci pour tous vos conseils et remarques notamment sur le cycle complet de master.
Je suis historien à la base et du côté géographie très porté sur la géopolitique. Je me demande si je peux contacter un enseignant parisien pour voir les sujets etc sachant que je suis jusqu'en juin encore au fond de la Dordogne. Je pense que des mémoires sont possibles avec des ressources numériques notamment dans ces domaines
Annabel Lee
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par Annabel Lee Mer 19 Nov - 6:59
Pedro Cordoba a écrit: Le M2 meef, lui, ne sert à rien.

Suis d'accord avec tout ce que tu as écrit. Une nuance peut-être : le M2 MEEF permet de se présenter à l'agrégation. Et, à partir de là, de raccrocher les wagons avec le supérieur.
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Pedro Cordoba
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Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?  Empty Re: Comment être enseignant certifié tout en gardant un pied dans la recherche ?

par Pedro Cordoba Mer 19 Nov - 8:41
Annabel Lee a écrit:
Pedro Cordoba a écrit: Le M2 meef, lui, ne sert à rien.

Suis d'accord avec tout ce que tu as écrit. Une nuance peut-être : le M2 MEEF permet de se présenter à l'agrégation. Et, à partir de là, de raccrocher les wagons avec le supérieur.

Merci pour ton commentaire. Tout master permet de se présenter à l'agrégation. Le M2 MEEF aussi, bien sûr. Mais je ne donne pas cher des chances à l'agreg si l'on n'a pas d'autres études que la licence suivie d'un master Meef. Ou alors, il faudrait la préparer pendant 3 ou 4 ans de suite, ce qui revient au même que de faire un master-recherche.
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