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- RellNiveau 6
Je ressens une pression de la part de mes collègues pour faire des travaux de groupe. Certains collègues en sont très friands et mettent les élèves sur au moins 2 ou 3 séances à chaque séquence.
L'année dernière, alors que j'étais stagiaire, je l'ai fait pendant quelques séances, à la demande pressante de ma tutrice : j'ai trouvé ça inutile, bruyant (j'y suis très sensible), très chronophage en préparation et, surtout, peu pertinent d'un point de vue pédagogique. C'est très difficile de savoir ce que chaque élève à compris et mes séances ayant pour dominante la lecture, la langue ou l'écriture, j'aime savoir ce que chaque élève fait, lui-même. Par exemple, je ramasse souvent les travaux d'écriture, je les annote et les élèves doivent recommencer en suivant mes conseils avant la note finale.
L'argument qu'ils avancent est aussi que cela permettrait de voir les élèves évoluer différemment, prendre une responsabilité au sein d'un groupe. Je comprends. Mais je pense pouvoir dire que j'ai très bonnes relations avec mes élèves, qu'ils m'apprécient, donc je n'ai pas le besoin de les "voir différemment".
Que ce soit clair, je ne cherche pas de conseils ou d'idées pour créer des séances en groupe. Je m'interroge juste sur leur intérêt en général. Est-ce réellement pertinent ou n'est-ce qu'une énième manière de cacher les difficultés individuelles ?
L'année dernière, alors que j'étais stagiaire, je l'ai fait pendant quelques séances, à la demande pressante de ma tutrice : j'ai trouvé ça inutile, bruyant (j'y suis très sensible), très chronophage en préparation et, surtout, peu pertinent d'un point de vue pédagogique. C'est très difficile de savoir ce que chaque élève à compris et mes séances ayant pour dominante la lecture, la langue ou l'écriture, j'aime savoir ce que chaque élève fait, lui-même. Par exemple, je ramasse souvent les travaux d'écriture, je les annote et les élèves doivent recommencer en suivant mes conseils avant la note finale.
L'argument qu'ils avancent est aussi que cela permettrait de voir les élèves évoluer différemment, prendre une responsabilité au sein d'un groupe. Je comprends. Mais je pense pouvoir dire que j'ai très bonnes relations avec mes élèves, qu'ils m'apprécient, donc je n'ai pas le besoin de les "voir différemment".
Que ce soit clair, je ne cherche pas de conseils ou d'idées pour créer des séances en groupe. Je m'interroge juste sur leur intérêt en général. Est-ce réellement pertinent ou n'est-ce qu'une énième manière de cacher les difficultés individuelles ?
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Classes 2020-2021 : deux classes de 1ère générale + HLP 1ère
"Le temps était encore ténébreux et sentant l'infélicité et calamité des Goths, qui avaient mis à destruction toute bonne littérature ; mais, par la bonté divine, la lumière et dignité a esté de mon âge rendue ès lettres [...] Maintenant toutes disciplines sont restituées, les langues instaurées, grecque, sans laquelle c'est honte que une personne se die savant, Hébraïque, Chaldaïque, Latine "[...]
François Rabelais, Les Horribles et Épouvantables Faits et Prouesses du très renommé Pantagruel, chap. 8, 1532.
- NormandyxNeoprof expérimenté
JE déteste cela, et ma fille encore plus que moi, sans doute parce que plus d'une fois nous avons passé le week end à remettre debout un supposé travail de groupe dans lequel je reconnaissais régulièrement des copier coller grossiers mal reliés entre eux par les autres membres du groupe qui s'étaient chargés d'une partie, le pompon étant que les groupes étaient composés par les profs, dans ce cas, je suis à 200% pour les appréciations avec des couleurs, parce que j'appelle cela du foutage de gueule.
Le seul cas pour lequel je serais favorable c'est que ce travail de groupe se fasse uniquement en séance en classe et en petit groupe que les professeurs puissent passer dans les groupes pour guider le travail et vérifier que tout le monde bosse.
Le seul cas pour lequel je serais favorable c'est que ce travail de groupe se fasse uniquement en séance en classe et en petit groupe que les professeurs puissent passer dans les groupes pour guider le travail et vérifier que tout le monde bosse.
- CathEnchanteur
Depuis quand tes collègues peuvent-ils te mettre une pression pour te faire faire ton boulot à leur goût ? :shock:
- NLM76Grand Maître
Généralement, c'est une fumisterie. Mais enfin, bon, pourquoi pas. Dites-leur que cela vous paraît très intéressant et que vous voudriez bien profiter de leur expérience : dans quelle mesure le niveau de leurs élèves a-t-il progressé ? Vous liriez avec plaisir des monographies d'élèves qui ont été aidés par ce système, ou les copies qui sont devenus peu à peu plus rigoureuses et plus conséquentes. A mon avis, vous allez attendre longtemps avant qu'on vous montre quoi que ce soit...
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- ProvenceEnchanteur
Rell a écrit:Je ressens une pression de la part de mes collègues pour faire des travaux de groupe.
Qu'est-ce que que ça peut bien leur faire? :shock:
- YoKonokéFidèle du forum
On peut ressentir une pression...et parfois on se met aussi soi même la pression.
Mais bon, chacun fait ce qu'il veut/peut, on n'est pas des machines !
Mais bon, chacun fait ce qu'il veut/peut, on n'est pas des machines !
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«Plus on partage, plus on possède, voilà le miracle.» Léonard Nimoy
- User9397Niveau 9
Le travail de groupe n'empêche pas de voir la progression des élèves. Je travaille en îlots.
Personnellement, je travaille à 85% en groupe et je trouve au moins un avantage : les élèves qui sont davantage en difficultés osent demander de l'aide à leur camarade (même si je reste en soutien quand besoin est, je passe dans les rangs sans cesse, sans m'asseoir). Ce travail en groupe permet de montrer aux élèves que dans la vie, il est nécessaire de faire des concessions et ce travail en groupe le permet très régulièrement.
Concernant le bruit, il est vrai que c'est davantage bruyant car les élèves ne savent plus chuchoter aujourd'hui. Mais, il est possible de contrôler ce bruit par la mise en place de points de travail de groupe qui prennent en compte le travail et la gestion du bruit.
Je réalise tout de même des travaux individuels pour voir où en est l'élève. Qu'on le veuille ou non, je trouve de nets progrès chez les élèves en difficultés car ils reprennent pour eux les idées et les propositions faites par leurs camarades lors du travail en groupe (si un camarade explique autrement que le professeur, c'est peut être cette explication qui va lui paraître plus clair)
Personnellement, je travaille à 85% en groupe et je trouve au moins un avantage : les élèves qui sont davantage en difficultés osent demander de l'aide à leur camarade (même si je reste en soutien quand besoin est, je passe dans les rangs sans cesse, sans m'asseoir). Ce travail en groupe permet de montrer aux élèves que dans la vie, il est nécessaire de faire des concessions et ce travail en groupe le permet très régulièrement.
Concernant le bruit, il est vrai que c'est davantage bruyant car les élèves ne savent plus chuchoter aujourd'hui. Mais, il est possible de contrôler ce bruit par la mise en place de points de travail de groupe qui prennent en compte le travail et la gestion du bruit.
Je réalise tout de même des travaux individuels pour voir où en est l'élève. Qu'on le veuille ou non, je trouve de nets progrès chez les élèves en difficultés car ils reprennent pour eux les idées et les propositions faites par leurs camarades lors du travail en groupe (si un camarade explique autrement que le professeur, c'est peut être cette explication qui va lui paraître plus clair)
- NLM76Grand Maître
Donc, historien14, vos élèves ont de meilleures connaissances en histoire, depuis que vous faites des travaux de groupes? Par exemple ? Quelles peuvent être les "idées" et les "propositions" auxquelles vous faites allusion ?
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- User9397Niveau 9
Je travaille beaucoup l'écrit en histoire-géographie. Des élèves en difficultés ont fait des progrès grâce au travail de groupe, y compris quand nous repassons en individuel. Ils s'écoutent, ils échangent, ils deviennent plus autonomes et font des progrès qui sont dans l'ensemble de mes classes indéniables : sinon quoi une de mes classes qui au début de l'année ne fonctionnait absolument pas me font des choses très bonnes depuis que nous sommes en travaux de groupes, y compris quand je décide de les faire travailler seul sur une étude de cas ou une thématique.
Il arrive que les consignes d'un prof ne soit pas compréhensibles pour certains élèves. Ils arrivent (sans que je me vexe, mais probablement que certains ne l'accepteraient pas) les élèves reformulent avec leur mot pour faire comprendre à tous ce qu'il faut faire.
Donc oui, de mon point de vue et dans l'ensemble de mes classes, les travaux de groupe ont permis aux élèves de progresser en l'espace d'un trimestre.
Il arrive que les consignes d'un prof ne soit pas compréhensibles pour certains élèves. Ils arrivent (sans que je me vexe, mais probablement que certains ne l'accepteraient pas) les élèves reformulent avec leur mot pour faire comprendre à tous ce qu'il faut faire.
Donc oui, de mon point de vue et dans l'ensemble de mes classes, les travaux de groupe ont permis aux élèves de progresser en l'espace d'un trimestre.
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Je penche pour cette solution de plus en plus avec mes L. Je procède de la manière suivante. Chaque éléve a une note qui prend en compte, l'attitude,, l'implication dans le travail et les objectifs atteints. Cela me permet de valoriser'les élèves en difficultés (ils ont droit à une aide plus importante) mais qui travaillent. Cette méthode est impitoyable pour ceux qui ont l'habitude de ronfler pendant que les autres répondent vaguement aus questions dans un cours dialogué classique. J'ajoute que, lors de la reprise, je pars du principe que tous les élèves ont au moins lu et compris les documents.
Je vais de plus en plus alterner avec des cours magistraux purs.
J'y vois deux avantages : aider davantage les élèves en difficultés et mieux les entraîner au commentaire de documents.
Je vais de plus en plus alterner avec des cours magistraux purs.
J'y vois deux avantages : aider davantage les élèves en difficultés et mieux les entraîner au commentaire de documents.
- JohnMédiateur
Rell, si les travaux de groupes ne te semblent rien apporter à ta pratique, eh bien ne fais pas de travaux de groupe.
Je ne comprends pas ta question : si tu "ne cherches pas de conseils ou d'idées pour créer des séances en groupe", c'est que le travail en groupe ne te semble pas avoir d'intérêt. Donc tu réponds à la question par toi-même en ce qui te concerne, et tu y réponds ainsi sans doute mieux que nous pour ta pratique.
Je ne comprends pas ta question : si tu "ne cherches pas de conseils ou d'idées pour créer des séances en groupe", c'est que le travail en groupe ne te semble pas avoir d'intérêt. Donc tu réponds à la question par toi-même en ce qui te concerne, et tu y réponds ainsi sans doute mieux que nous pour ta pratique.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- NLM76Grand Maître
Cela semble assez convaincant. Mais est-ce que vous pourriez préciser un peu : qu'est-ce qu'une "étude de cas", ou une "thématique" en histoire-géographie ?historien14 a écrit:Je travaille beaucoup l'écrit en histoire-géographie. Des élèves en difficultés ont fait des progrès grâce au travail de groupe, y compris quand nous repassons en individuel. Ils s'écoutent, ils échangent, ils deviennent plus autonomes et font des progrès qui sont dans l'ensemble de mes classes indéniables : sinon quoi une de mes classes qui au début de l'année ne fonctionnait absolument pas me font des choses très bonnes depuis que nous sommes en travaux de groupes, y compris quand je décide de les faire travailler seul sur une étude de cas ou une thématique.
Il arrive que les consignes d'un prof ne soit pas compréhensibles pour certains élèves. Ils arrivent (sans que je me vexe, mais probablement que certains ne l'accepteraient pas) les élèves reformulent avec leur mot pour faire comprendre à tous ce qu'il faut faire.
Donc oui, de mon point de vue et dans l'ensemble de mes classes, les travaux de groupe ont permis aux élèves de progresser en l'espace d'un trimestre.
Je comprends bien ce que vous voulez dire à propos de la reformulation: je demande souvent à mes élèves de reformuler mes propos, en direction de leurs camarades. C'est très formateur.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- MalagaModérateur
Je fais faire de temps en temps des travaux en groupe à mes élèves (je dirais deux fois par an à vue de nez). Cela permet de casser un peu le rythme du cours et cela peut permettre d'avancer plus vite lors de chapitres très chronophages.
Je pense à un chapitre de 3e dans lequel nous devons faire trois études de cas : une sur un espace agricole, une sur un espace industriel et une sur un espace tertiaire. J'ai repris l'idée de Fifi et mes élèves sont divisés en six groupes : deux groupes bossent sur l'espace agricole, deux groupes sur l'espace industriel et deux groupes sur l'espace tertiaire.
Les groupes passent ensuite à l'oral et on remplir un tableau ensemble en classe reprenant les différents éléments.
Dans ce type de chapitre, le travail en groupe me semble utile. En revanche, noter un travail de groupe me semble très compliqué, ce sont effectivement des cours plus bruyants et il est nécessaire pour l'enseignant de passer sans cesse voir les groupes pour les guider.
Je pense à un chapitre de 3e dans lequel nous devons faire trois études de cas : une sur un espace agricole, une sur un espace industriel et une sur un espace tertiaire. J'ai repris l'idée de Fifi et mes élèves sont divisés en six groupes : deux groupes bossent sur l'espace agricole, deux groupes sur l'espace industriel et deux groupes sur l'espace tertiaire.
Les groupes passent ensuite à l'oral et on remplir un tableau ensemble en classe reprenant les différents éléments.
Dans ce type de chapitre, le travail en groupe me semble utile. En revanche, noter un travail de groupe me semble très compliqué, ce sont effectivement des cours plus bruyants et il est nécessaire pour l'enseignant de passer sans cesse voir les groupes pour les guider.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- JEMSGrand Maître
Idem ici, je pratique le travail de groupe sur de gros TP. Par deux essentiellement. Ils savent qu'ils doivent prendre le temps de lire le sujet, il y a une accroche toujours identique (check list), cela permet de prendre ses marques et de se répartir le travail. J'ai la chance d'être très bien équipé en informatique dans ma salle. A la fin de leur travail, ils scannent leurs productions et présentent (souvent deux à trois groupes pris au hasard) leur travail aux autres élèves.
- ElyasEsprit sacré
Bonjour,
J'ai hésité à intervenir mais une personne m'a dit de venir, au pire ça ne coûte rien.
Tout d'abord, cette pression que tu ressens, est-ce une vraie pression (tes collègues te disent-ils : "Tu dois faire du travail de groupe sinon t'es pas des nôtres, t'es nulle et tu vas voir ta note baisser" ?) ou alors c'est toi qui te mets toute seule la pression car tu vois une pratique "fréquente" chez tes collègues alors que tu ne la pratiques jamais voire même que ça te semble vain (et là, tu es en position de jugement, genre je suis la seule sensée et je ne comprends pas pourquoi ils font tous cela, ça me met la pression d'être la dernière enseignante de mon établissement lucide).
Bref, peu importe. Pression ou non, tu ne fais pas ce qui ne te convainc pas. La liberté pédagogique n'est pas une vaine expression.
Maintenant, ta réflexion initiale m'a fait hésiter à intervenir (surtout avec les interventions suivantes allant dans ton sens) car tu sembles surtout chercher à voir que ce que tu penses est réel. Je vais être franc, oui, tu as raison. Si tu penses que tu peux faire ta pratique sans faire de travaux de groupes, il faut continuer ainsi. On ne se saisit de pratiques "nouvelles" (on ne va pas commencer à raconter des khônneries en disant que le travail de groupe est nouveau et innovant, il a toujours été massivement pratiqué, parfois bien plus que maintenant, les gens semblent redécouvrir des pratiques et nomment cela "innovation" pour les uns et "hérésies inutiles" pour les autres, les deux camps étant l'idiot utile de l'autre car ils pensent être face à une nouveauté... vieille de plusieurs siècles voire millénaires) que si ça nous plaît et qu'on y trouve une pertinence et une efficacité.
Pour parler travail de groupe, il faut savoir de quoi en parle ?
- groupe de deux, les fameux binômes ?
- groupes de plus que 2, la commune mesure des travaux de groupes actuels ?
- free-lance : les élèves, voici le boulot, vous vous débrouillez, vous bossez à 1, 2 ou 3 maximum mais vous me faîtes le boulot ?
- la classe entière en classe collaborative style Freinet ?
Le premier est très fréquent quand il s'agit de travailler l'oral, surtout en LV. Le deuxième est le "travail de groupe" tel qu'il est pensé et critiqué/encensé. Le troisième et le quatrième sont beaucoup plus rares.
Dans tous les cas, faire du travail de groupe pour du travail de groupe et pour voir les élèves différemment a peu d'effet sauf pour faire avancer le cours rapidement avec une mise en commun car le programme est très dense (Malaga l'a bien expliqué) OU dans les disciplines techniques demandant du travail d'équipe, travail d'équipe qui sera de toute façon la règle dans le travail que les élèves feront après leurs études.
Un travail de groupe efficace est un travail qui vise à faire de la transmission de compétences OU de la collaboration intensive entre élèves.
Pour la transmission de compétences, le but est qu'après avoir méthodiquement expliqué à la classe pendant plusieurs mois une méthode (comme le croquis de paysage, le croquis de synthèse, la composition, le commentaire de document(s), le récit...), tu mets tes élèves en groupes (pas plus de 3 même si les contraintes matérielles de nos classes nous obligent à mettre 4 car on manque de tables) pour utiliser l'effet vicariant (des élèves de niveaux proches travaillent ensemble et s'expliquent comment faire car ils ont la mémoire fraîche de comment, eux, ont compris alors que le professeur sait comment faire depuis des décennies parfois et ne se souvient pas du déclic ou rarement).
J'utilise ceci assez fréquemment, surtout pour le croquis de paysage. Je fais 11 croquis de paysage en classe de 6e. Les 4 premiers, travail classique où j'explicite et explique toutes les exigences et techniques. Le 5e croquis, ils le font en groupe pour qu'ils mutualisent leurs connaissances et s'entraident quand l'un fait une erreur. A plusieurs, ils voient mieux que tout seul. Les 6e et 7e croquis, retour au croquis solo. Le 8e est à nouveau en groupe. Le 9e est une évaluation de capacité pour voir s'ils ont compris, évaluation faite en solitaire. Pour répondre à NLM, oui, je vois une différence de maîtrise énorme. 95% de mes élèves de 6e savent faire un croquis tout seul après le 5e (celui du travail de groupe) et à partir du 8e, ils savent faire un croquis avec une légende rédigée. Je n'ai pas scanné mes croquis les uns après les autres pour prouver mais je peux retrouver des croquis épars pour te montrer si tu n'y crois pas. Les progrès sont assez sidérants (pas la maîtrise de la langue, cependant). Pour les 10e et 11e croquis, je leur donne la liberté de travailler à 1, 2 ou 3 max. La masse de travail étant telle que tous les élèves s'y retrouvent. Je vois même des très faibles refuser de travailler avec d'autres pour montrer qu'ils y parviennent.
Donc, pour de la transmission de capacité, c'est très bon si c'est penser dans une programmation annuelle de transmission méthodologique.
Ensuite, il y a la classe collaborative. Là, le but est de construire à la fois une culture aux élèves et une méthode de travail collégiale. Voici ce que je fais sur un travail transdisciplinaire avec ma collègue de lettres (nous avons une classe de 6e où nous intervenons sur la même heure ensemble à deux toutes les deux semaines) : nous travaillons sur Les Argonautiques d'Apollonios de Rhodes à travers 5 pages A4 complètes (i y a 5 textes, chacun fait 1 page A4 en time new roman taille 12 avec interligne 1,15). Ils ont tous un plan de travail :
- relever tous les mots de vocabulaire inconnus.
- relever tous les noms de héros/dieux/monstres/adversaires/alliés des textes.
- relever tous les noms de lieux.
- relever tous les noms d'objets utiles à la quête des Argonautes.
- faire un fichier vocabulaire avec les définitions de tous les mots de vocabulaire inconnus.*
- faire une fiche de présentation (nom en français, nom en grec écrit en grec, description et origine, une légende autour, une illustration) de chaque héros/dieux/monstres/adversaires/alliés.**
- Construction d'une carte avec iconographie et textes descriptifs et explicatifs de chaque lieu relevé.*
- Biographie de l'auteur du texte.*
Ils ont 5 heures pour réaliser tout cela. Impossible pour un seul élève de faire ça tout seul, même à 4-5. Le but est que la classe s'organise pour que tout soit fait et que chacun ait dans son cahier ce qui est indiqué en * et choisisse 5 fiches sur ce qui est indiqué en **. Autant dire que ça bosse dans tous les coins, envoi d'équipe au CDI ou sur les ordinateurs, rédaction et constitution de groupes de travail, mise en place de table de récupération des travaux obligatoires à avoir tous (avec un "lecteur" et des copistes qui ne font pas que de la copie mais de la critique de texte) et même création d'un agenda de classe de travail. Le travail n'est autorisé qu'en classe, interdiction de poursuivre seul à la maison. Quant aux professeurs, il y a une table d'aide où ils s'installent et où la classe peut envoyer des gens pour avoir des informations ou pour aider sur des points d'incompréhension. Sinon, le(s) professeur(s) passe(nt) dans les groupes de travail collaboratif pour donner des pistes, mettre en garde ou corriger, ou accompagne(nt) des groupes qui doivent aller au CDI ou en salle informatique (on travaille avec le professeur documentaliste qui sait qu'il va recevoir des élèves).
Le travail réalisé par les élèves est assez impressionnant, surtout qu'ils se nourrissent de ce qu'ils ont vu en histoire grecque avec moi et des récits fondateurs et héroïques en lettres avec ma collègue.
Il est clair, aussi, que ce type de travail de groupe doit donner une telle quantité de travail que personne ne peut tirer au flanc.
J'ai hésité à intervenir mais une personne m'a dit de venir, au pire ça ne coûte rien.
Tout d'abord, cette pression que tu ressens, est-ce une vraie pression (tes collègues te disent-ils : "Tu dois faire du travail de groupe sinon t'es pas des nôtres, t'es nulle et tu vas voir ta note baisser" ?) ou alors c'est toi qui te mets toute seule la pression car tu vois une pratique "fréquente" chez tes collègues alors que tu ne la pratiques jamais voire même que ça te semble vain (et là, tu es en position de jugement, genre je suis la seule sensée et je ne comprends pas pourquoi ils font tous cela, ça me met la pression d'être la dernière enseignante de mon établissement lucide).
Bref, peu importe. Pression ou non, tu ne fais pas ce qui ne te convainc pas. La liberté pédagogique n'est pas une vaine expression.
Maintenant, ta réflexion initiale m'a fait hésiter à intervenir (surtout avec les interventions suivantes allant dans ton sens) car tu sembles surtout chercher à voir que ce que tu penses est réel. Je vais être franc, oui, tu as raison. Si tu penses que tu peux faire ta pratique sans faire de travaux de groupes, il faut continuer ainsi. On ne se saisit de pratiques "nouvelles" (on ne va pas commencer à raconter des khônneries en disant que le travail de groupe est nouveau et innovant, il a toujours été massivement pratiqué, parfois bien plus que maintenant, les gens semblent redécouvrir des pratiques et nomment cela "innovation" pour les uns et "hérésies inutiles" pour les autres, les deux camps étant l'idiot utile de l'autre car ils pensent être face à une nouveauté... vieille de plusieurs siècles voire millénaires) que si ça nous plaît et qu'on y trouve une pertinence et une efficacité.
Pour parler travail de groupe, il faut savoir de quoi en parle ?
- groupe de deux, les fameux binômes ?
- groupes de plus que 2, la commune mesure des travaux de groupes actuels ?
- free-lance : les élèves, voici le boulot, vous vous débrouillez, vous bossez à 1, 2 ou 3 maximum mais vous me faîtes le boulot ?
- la classe entière en classe collaborative style Freinet ?
Le premier est très fréquent quand il s'agit de travailler l'oral, surtout en LV. Le deuxième est le "travail de groupe" tel qu'il est pensé et critiqué/encensé. Le troisième et le quatrième sont beaucoup plus rares.
Dans tous les cas, faire du travail de groupe pour du travail de groupe et pour voir les élèves différemment a peu d'effet sauf pour faire avancer le cours rapidement avec une mise en commun car le programme est très dense (Malaga l'a bien expliqué) OU dans les disciplines techniques demandant du travail d'équipe, travail d'équipe qui sera de toute façon la règle dans le travail que les élèves feront après leurs études.
Un travail de groupe efficace est un travail qui vise à faire de la transmission de compétences OU de la collaboration intensive entre élèves.
Pour la transmission de compétences, le but est qu'après avoir méthodiquement expliqué à la classe pendant plusieurs mois une méthode (comme le croquis de paysage, le croquis de synthèse, la composition, le commentaire de document(s), le récit...), tu mets tes élèves en groupes (pas plus de 3 même si les contraintes matérielles de nos classes nous obligent à mettre 4 car on manque de tables) pour utiliser l'effet vicariant (des élèves de niveaux proches travaillent ensemble et s'expliquent comment faire car ils ont la mémoire fraîche de comment, eux, ont compris alors que le professeur sait comment faire depuis des décennies parfois et ne se souvient pas du déclic ou rarement).
J'utilise ceci assez fréquemment, surtout pour le croquis de paysage. Je fais 11 croquis de paysage en classe de 6e. Les 4 premiers, travail classique où j'explicite et explique toutes les exigences et techniques. Le 5e croquis, ils le font en groupe pour qu'ils mutualisent leurs connaissances et s'entraident quand l'un fait une erreur. A plusieurs, ils voient mieux que tout seul. Les 6e et 7e croquis, retour au croquis solo. Le 8e est à nouveau en groupe. Le 9e est une évaluation de capacité pour voir s'ils ont compris, évaluation faite en solitaire. Pour répondre à NLM, oui, je vois une différence de maîtrise énorme. 95% de mes élèves de 6e savent faire un croquis tout seul après le 5e (celui du travail de groupe) et à partir du 8e, ils savent faire un croquis avec une légende rédigée. Je n'ai pas scanné mes croquis les uns après les autres pour prouver mais je peux retrouver des croquis épars pour te montrer si tu n'y crois pas. Les progrès sont assez sidérants (pas la maîtrise de la langue, cependant). Pour les 10e et 11e croquis, je leur donne la liberté de travailler à 1, 2 ou 3 max. La masse de travail étant telle que tous les élèves s'y retrouvent. Je vois même des très faibles refuser de travailler avec d'autres pour montrer qu'ils y parviennent.
Donc, pour de la transmission de capacité, c'est très bon si c'est penser dans une programmation annuelle de transmission méthodologique.
Ensuite, il y a la classe collaborative. Là, le but est de construire à la fois une culture aux élèves et une méthode de travail collégiale. Voici ce que je fais sur un travail transdisciplinaire avec ma collègue de lettres (nous avons une classe de 6e où nous intervenons sur la même heure ensemble à deux toutes les deux semaines) : nous travaillons sur Les Argonautiques d'Apollonios de Rhodes à travers 5 pages A4 complètes (i y a 5 textes, chacun fait 1 page A4 en time new roman taille 12 avec interligne 1,15). Ils ont tous un plan de travail :
- relever tous les mots de vocabulaire inconnus.
- relever tous les noms de héros/dieux/monstres/adversaires/alliés des textes.
- relever tous les noms de lieux.
- relever tous les noms d'objets utiles à la quête des Argonautes.
- faire un fichier vocabulaire avec les définitions de tous les mots de vocabulaire inconnus.*
- faire une fiche de présentation (nom en français, nom en grec écrit en grec, description et origine, une légende autour, une illustration) de chaque héros/dieux/monstres/adversaires/alliés.**
- Construction d'une carte avec iconographie et textes descriptifs et explicatifs de chaque lieu relevé.*
- Biographie de l'auteur du texte.*
Ils ont 5 heures pour réaliser tout cela. Impossible pour un seul élève de faire ça tout seul, même à 4-5. Le but est que la classe s'organise pour que tout soit fait et que chacun ait dans son cahier ce qui est indiqué en * et choisisse 5 fiches sur ce qui est indiqué en **. Autant dire que ça bosse dans tous les coins, envoi d'équipe au CDI ou sur les ordinateurs, rédaction et constitution de groupes de travail, mise en place de table de récupération des travaux obligatoires à avoir tous (avec un "lecteur" et des copistes qui ne font pas que de la copie mais de la critique de texte) et même création d'un agenda de classe de travail. Le travail n'est autorisé qu'en classe, interdiction de poursuivre seul à la maison. Quant aux professeurs, il y a une table d'aide où ils s'installent et où la classe peut envoyer des gens pour avoir des informations ou pour aider sur des points d'incompréhension. Sinon, le(s) professeur(s) passe(nt) dans les groupes de travail collaboratif pour donner des pistes, mettre en garde ou corriger, ou accompagne(nt) des groupes qui doivent aller au CDI ou en salle informatique (on travaille avec le professeur documentaliste qui sait qu'il va recevoir des élèves).
Le travail réalisé par les élèves est assez impressionnant, surtout qu'ils se nourrissent de ce qu'ils ont vu en histoire grecque avec moi et des récits fondateurs et héroïques en lettres avec ma collègue.
Il est clair, aussi, que ce type de travail de groupe doit donner une telle quantité de travail que personne ne peut tirer au flanc.
- doctor whoDoyen
Le travail de groupe est intéressant s'il a un rapport dialectique avec le travail individuel. Il faut faire des allers-retours.
Le déroulement habituellement décrit (du groupe à l'individuel), étayé par une lecture biaisée de Vygotski, me semble moins logique que ce qui est décrit par Elyas (individu, puis groupe, puis individu, etc.). Je suis content d'être arrivé intuitivement aux mêmes conclusions que lui !
En groupe, il faut parler de ce qui marche ou pas. C'est une préparation au dialogue intérieur.
EDIT : l'avantage du travail de groupe n'est pas, à mon avis, de déléguer les explications des consignes et des attendus des exercices aux élèves. Contrairement à ce que disait Elyas, je ne pense pas que la valeur ajoutée de l'explication de l'élève soit si grande que ça en termes intellectuels (en termes affectifs, peut-être).
En revanche, parler avec ses camarade autour d'une tâche à effectuer permet aux élèves de verbaliser les démarches adoptées, de remettre en question certains processus instinctifs, qu'ils soient fautifs ou non, d'ailleurs.
Bref, le groupe permet de faire passer sur le plan conscient les mécanismes intellectuels. Je ne suis pas du tout sûr qu'ils permettent de les corriger ou de les amender. Le travail individuel me semble incontournable pédagogiquement (et éthiquement : je travaille à l'émancipation de l'individu par l'instruction, et non au façonnage de compétences sociales, sauf à dire que ces compétences permettent la première). Le travail de groupe est serf du travail individuel.
J'ajoute que l'alternance des travaux de groupes et des travaux individuels a de la valeur s'il met en jeu des exercices et des savoir-faire récurrents. SI l'on isole le travail de groupe du reste et que l'on ne le place pas dans une progression explicite, il me semble purement décoratif.
Le déroulement habituellement décrit (du groupe à l'individuel), étayé par une lecture biaisée de Vygotski, me semble moins logique que ce qui est décrit par Elyas (individu, puis groupe, puis individu, etc.). Je suis content d'être arrivé intuitivement aux mêmes conclusions que lui !
En groupe, il faut parler de ce qui marche ou pas. C'est une préparation au dialogue intérieur.
EDIT : l'avantage du travail de groupe n'est pas, à mon avis, de déléguer les explications des consignes et des attendus des exercices aux élèves. Contrairement à ce que disait Elyas, je ne pense pas que la valeur ajoutée de l'explication de l'élève soit si grande que ça en termes intellectuels (en termes affectifs, peut-être).
En revanche, parler avec ses camarade autour d'une tâche à effectuer permet aux élèves de verbaliser les démarches adoptées, de remettre en question certains processus instinctifs, qu'ils soient fautifs ou non, d'ailleurs.
Bref, le groupe permet de faire passer sur le plan conscient les mécanismes intellectuels. Je ne suis pas du tout sûr qu'ils permettent de les corriger ou de les amender. Le travail individuel me semble incontournable pédagogiquement (et éthiquement : je travaille à l'émancipation de l'individu par l'instruction, et non au façonnage de compétences sociales, sauf à dire que ces compétences permettent la première). Le travail de groupe est serf du travail individuel.
J'ajoute que l'alternance des travaux de groupes et des travaux individuels a de la valeur s'il met en jeu des exercices et des savoir-faire récurrents. SI l'on isole le travail de groupe du reste et que l'on ne le place pas dans une progression explicite, il me semble purement décoratif.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
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- BrindIfFidèle du forum
Merci Elyas pour ce long message. Tes interventions (et d'autres ici) sont très denses et remplies de notions que j'aimerais approfondir... quand j'en trouverai le temps.
Dans ce cas là, de retransmission de connaissances entre pairs de niveau proche, comment t'assures-tu que les niveaux sont effectivement proches ? Tu laisses les élèves choisir leur(s) partenaire(s) de travail ?Elyas a écrit:Un travail de groupe efficace est un travail qui vise à faire de la transmission de compétences OU de la collaboration intensive entre élèves.
Pour la transmission de compétences, le but est qu'après avoir méthodiquement expliqué à la classe pendant plusieurs mois une méthode (comme le croquis de paysage, le croquis de synthèse, la composition, le commentaire de document(s), le récit...), tu mets tes élèves en groupes (pas plus de 3 même si les contraintes matérielles de nos classes nous obligent à mettre 4 car on manque de tables)
[...]
Pour les 10e et 11e croquis, je leur donne la liberté de travailler à 1, 2 ou 3 max.
- bruno09Niveau 10
Rell a écrit:Je ressens une pression de la part de mes collègues pour faire des travaux de groupe. Certains collègues en sont très friands et mettent les élèves sur au moins 2 ou 3 séances à chaque séquence.
L'année dernière, alors que j'étais stagiaire, je l'ai fait pendant quelques séances, à la demande pressante de ma tutrice : j'ai trouvé ça inutile, bruyant (j'y suis très sensible), très chronophage en préparation et, surtout, peu pertinent d'un point de vue pédagogique. C'est très difficile de savoir ce que chaque élève à compris et mes séances ayant pour dominante la lecture, la langue ou l'écriture, j'aime savoir ce que chaque élève fait, lui-même. Par exemple, je ramasse souvent les travaux d'écriture, je les annote et les élèves doivent recommencer en suivant mes conseils avant la note finale.
L'argument qu'ils avancent est aussi que cela permettrait de voir les élèves évoluer différemment, prendre une responsabilité au sein d'un groupe. Je comprends. Mais je pense pouvoir dire que j'ai très bonnes relations avec mes élèves, qu'ils m'apprécient, donc je n'ai pas le besoin de les "voir différemment".
Que ce soit clair, je ne cherche pas de conseils ou d'idées pour créer des séances en groupe. Je m'interroge juste sur leur intérêt en général. Est-ce réellement pertinent ou n'est-ce qu'une énième manière de cacher les difficultés individuelles ?
Je hais les travaux de groupe pour les raisons que tu as évoquées, je n'en fais pas et je m'en porte bien. Toi, comptes-tu demander à tes collègues d’arrêter d'en faire? Non? Alors, envoie les paître.
- ErgoDevin
Si tu n'as pas envie d'en faire, tu n'en fais pas, c'est tout.
Pour le bruit, moi qui déteste ça (vraiment, vraiment, un élève qui touche son carnet en classe m'exaspère et ils le savent), j'arrive pourtant à travailler en groupes. La 1e fois, c'est infernal, j'arrête tout le temps (signe du temps mort, pas question de parler par-dessus le bruit), la 2e fois, un peu moins, la 3e fois, ils prennent le pli. Un élève est libre à tout moment de faire le signe du temps mort s'il estime qu'il y a trop de bruit et en général, ils n'en abusent pas.
Dans chaque groupe, il y a un responsable du bruit qui est celui qui rappelle aux autres qu'ils chuchotent. Je fais cours porte ouverte, chaque heure que je passe en groupes, je demande à mes voisins de salle de me dire honnêtement s'il y a eu trop de bruit - jamais eu de plainte.
Pour la répartition des rôles, le type de travail, c'est variable, en fonction des objectifs.
Mais comme toute façon de fonctionner, si c'est quelque chose qui est imposé, ça passera mal.
Pour le bruit, moi qui déteste ça (vraiment, vraiment, un élève qui touche son carnet en classe m'exaspère et ils le savent), j'arrive pourtant à travailler en groupes. La 1e fois, c'est infernal, j'arrête tout le temps (signe du temps mort, pas question de parler par-dessus le bruit), la 2e fois, un peu moins, la 3e fois, ils prennent le pli. Un élève est libre à tout moment de faire le signe du temps mort s'il estime qu'il y a trop de bruit et en général, ils n'en abusent pas.
Dans chaque groupe, il y a un responsable du bruit qui est celui qui rappelle aux autres qu'ils chuchotent. Je fais cours porte ouverte, chaque heure que je passe en groupes, je demande à mes voisins de salle de me dire honnêtement s'il y a eu trop de bruit - jamais eu de plainte.
Pour la répartition des rôles, le type de travail, c'est variable, en fonction des objectifs.
Mais comme toute façon de fonctionner, si c'est quelque chose qui est imposé, ça passera mal.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
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« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- NLM76Grand Maître
La réponse d'Elyas m'a intéressé, parce qu'elle était précise et décrivait un véritable apprentissage. Elle montre bien que "les groupes" ne sont aucunement une panacée, qu'ils peuvent éventuellement être un moment du travail, lequel ne se déroule pas forcément sous les yeux du professeur, en classe.
Et puis c'est vrai, mon cours magistral est toujours un travail de groupe, où je dialogue avec les élèves pour arriver à expliquer le texte que nous travaillons.
Je suis trop content de cette discussion. Je vais pouvoir dire que je suis un moderne. Non, non, je ne fais pas de cours magistraux : je fais du travail de groupe, mais en grand !
Et puis c'est vrai, mon cours magistral est toujours un travail de groupe, où je dialogue avec les élèves pour arriver à expliquer le texte que nous travaillons.
Je suis trop content de cette discussion. Je vais pouvoir dire que je suis un moderne. Non, non, je ne fais pas de cours magistraux : je fais du travail de groupe, mais en grand !
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- RellNiveau 6
John a écrit:Rell, si les travaux de groupes ne te semblent rien apporter à ta pratique, eh bien ne fais pas de travaux de groupe.
Je ne comprends pas ta question : si tu "ne cherches pas de conseils ou d'idées pour créer des séances en groupe", c'est que le travail en groupe ne te semble pas avoir d'intérêt. Donc tu réponds à la question par toi-même en ce qui te concerne, et tu y réponds ainsi sans doute mieux que nous pour ta pratique.
En fait, je suis encore en début de carrière et il est vrai que j'absorbe assez facilement les approches de mes collègues pour que chacune d'entre elles interroge ma propre pratique.
Quand je parle de "pression", c'est évidemment un ressenti, je ne pense pas que cela soit l'objectif de mes collègues. Mais, j'ai tellement le sentiment que cela soit naturel dans leur pratique, et si peu dans la mienne, que je me dis qu'il y a un truc à revoir.
Merci de m'avoir décomplexé ! C'est très enrichissant, cette lecture.
EDIT. Cela fait écho à une situation rencontrée aujourd'hui. Mes élèves de 3ème devaient rédiger un paragraphe argumentatif. Je leur ai rendu leur travaux corrigés ce matin et trois d'entre eux, des élèves sérieux mais pas excellents, m'ont rendu de très bons paragraphes mais aux arguments et exemples très proches. Sans les accuser, je leur ai demandé d'où venait cette proximité évidente : ils m'ont répondu, très honnêtement, qu'ils avaient travaillé ensemble mais que cela les avait aidés, qu'ils avaient bien compris le principe. Je ne les ai pas blâmés, j'ai compris l'intérêt ... mais j'aurais beaucoup de mal à mettre ça en oeuvre dans ma classe.
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Classes 2020-2021 : deux classes de 1ère générale + HLP 1ère
"Le temps était encore ténébreux et sentant l'infélicité et calamité des Goths, qui avaient mis à destruction toute bonne littérature ; mais, par la bonté divine, la lumière et dignité a esté de mon âge rendue ès lettres [...] Maintenant toutes disciplines sont restituées, les langues instaurées, grecque, sans laquelle c'est honte que une personne se die savant, Hébraïque, Chaldaïque, Latine "[...]
François Rabelais, Les Horribles et Épouvantables Faits et Prouesses du très renommé Pantagruel, chap. 8, 1532.
- MalagaModérateur
Je suis allée à une formation et nous avons évoqué les travaux en groupe. Pour la formatrice, il est in-dis-pen-sable de faire travailler les élèves, c'est forcément profitable à tous les élèves car ils vont se réexpliquer entre eux les notions vues en classe (et donc forcément mieux que l'enseignant).
Je suis intervenue lors de la formation pour dire qu'à mon avis, les travaux pouvaient être intéressants mais parfois également compliqués à mettre en oeuvre. Certains élèves ont de gros problèmes relationnels avec les autres et les travaux de groupe peuvent être une souffrance pour eux. Mon objection a été balayée d'un revers de la main.
Et dans mon cas, on va pouvoir parler de pression pour faire ces travaux car la formation a débuté avec un speech de l'IPR qui a expliqué qu'il viendrait nous voir au printemps pour vérifier si on applique bien les merveilleux conseils reçus lors de cette formation...
Je suis intervenue lors de la formation pour dire qu'à mon avis, les travaux pouvaient être intéressants mais parfois également compliqués à mettre en oeuvre. Certains élèves ont de gros problèmes relationnels avec les autres et les travaux de groupe peuvent être une souffrance pour eux. Mon objection a été balayée d'un revers de la main.
Et dans mon cas, on va pouvoir parler de pression pour faire ces travaux car la formation a débuté avec un speech de l'IPR qui a expliqué qu'il viendrait nous voir au printemps pour vérifier si on applique bien les merveilleux conseils reçus lors de cette formation...
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- roxanneOracle
Allez, je vais tenter aujourd'hui
- ysabelDevin
Rell a écrit:John a écrit:Rell, si les travaux de groupes ne te semblent rien apporter à ta pratique, eh bien ne fais pas de travaux de groupe.
Je ne comprends pas ta question : si tu "ne cherches pas de conseils ou d'idées pour créer des séances en groupe", c'est que le travail en groupe ne te semble pas avoir d'intérêt. Donc tu réponds à la question par toi-même en ce qui te concerne, et tu y réponds ainsi sans doute mieux que nous pour ta pratique.
En fait, je suis encore en début de carrière et il est vrai que j'absorbe assez facilement les approches de mes collègues pour que chacune d'entre elles interroge ma propre pratique.
Quand je parle de "pression", c'est évidemment un ressenti, je ne pense pas que cela soit l'objectif de mes collègues. Mais, j'ai tellement le sentiment que cela soit naturel dans leur pratique, et si peu dans la mienne, que je me dis qu'il y a un truc à revoir.
Merci de m'avoir décomplexé ! C'est très enrichissant, cette lecture.
EDIT. Cela fait écho à une situation rencontrée aujourd'hui. Mes élèves de 3ème devaient rédiger un paragraphe argumentatif. Je leur ai rendu leur travaux corrigés ce matin et trois d'entre eux, des élèves sérieux mais pas excellents, m'ont rendu de très bons paragraphes mais aux arguments et exemples très proches. Sans les accuser, je leur ai demandé d'où venait cette proximité évidente : ils m'ont répondu, très honnêtement, qu'ils avaient travaillé ensemble mais que cela les avait aidé, qu'ils avaient bien compris le principe. Je ne les ai pas blâmés, j'ai compris l'intérêt ... mais j'aurais beaucoup de mal à mettre ça en oeuvre dans ma classe.
Mais c'est très bien cela. J'aime bien quand mes élèves préparent un travail à plusieurs spontanément mais la phase de rédaction doit rester absolument personnelle.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- doctor whoDoyen
Je crois aussi que les travaux de groupe sont plus difficiles à mettre en œuvre quand on débute.
En faire l'alpha et l'oméga de la formation initiale, culpabiliser les nouveaux professeurs s'ils n'en font pas, c'est la meilleure façon de les en dégoûter.
Quand on débute, il faut d'abord apprendre à organiser sa progression, choisir le contenu à enseigner et trouver des manières de le faire passer.
Actuellement, je retrouve certaines pratiques que l'on a voulu me forcer à appliquer en début de carrière, et que mon habileté pédagogique d'alors ne me permettait pas de maîtriser.
Entre temps, j'ai appris mon métier.
Et l'on voit certains nouveaux profs qui vont attaquer bille en tête avec des travaux de groupe, et ne pas s'interroger sur les contenus standardisés de leur cours, qu'ils enseignent sans se les être appropriés pédagogiquement (même quand ils les maîtrisent scientifiquement).
En faire l'alpha et l'oméga de la formation initiale, culpabiliser les nouveaux professeurs s'ils n'en font pas, c'est la meilleure façon de les en dégoûter.
Quand on débute, il faut d'abord apprendre à organiser sa progression, choisir le contenu à enseigner et trouver des manières de le faire passer.
Actuellement, je retrouve certaines pratiques que l'on a voulu me forcer à appliquer en début de carrière, et que mon habileté pédagogique d'alors ne me permettait pas de maîtriser.
Entre temps, j'ai appris mon métier.
Et l'on voit certains nouveaux profs qui vont attaquer bille en tête avec des travaux de groupe, et ne pas s'interroger sur les contenus standardisés de leur cours, qu'ils enseignent sans se les être appropriés pédagogiquement (même quand ils les maîtrisent scientifiquement).
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