Comment réussir à faire cours en filière pro ? (bavardages)

Bonsoir tous,

Allez, je me lance. Je suis donc prof d'anglais en lycée polyvalent. Un petit lycée de campagne, pépère, les élèves sont dans l'ensemble méga cools et c'est super de bosser avec eux.
Il y a un mais bien sûr
J'ai une classe de 1ère pro, et même si ce sont des bons gamins (absolument pas violents, et pour la plupart ils sont bien élevés), ils sont affreusement bavards...
Donc j'essaye plein de trucs depuis que je les ai.

Ce qui a échoué :
- gueuler (j'ai vite arrêté, au bout de deux fois, ça les fait marrer)
- attendre (arrêter le cours tant qu'il n'y a pas le silence, sauf que ça peut durer toute l'heure... donc j'ai arrêté aussi)
- système de croix (3 croix pour bavardages = 2h de colle, je crois que ça ne les marquait pas assez, pas assez visible)
- faire lever les bavards (j'ai eu droit à deux gros clash avec des élèves qui ont refusé de se lever, il y en a un qui va être exclu trois jours d'ailleurs parce qu'il m'a gueulé dessus...)

Ce qui semble à peu près fonctionner pour le moment :
- mettre le nom des bavards au tableau : le nom au tableau = avertissement / 1 bâton à côté du nom = 10 verbes irréguliers à recopier (si pas fait pour le cours suivant, je double, si toujours pas, collé 2h) / 3 bâtons à côté du nom = 30 verbes + 2h de colle

Je ne sais pas si ça va durer (j'ai eu trois cours normaux cette semaine, incroyable...), ni si c'est suffisant.
Donc je suis preneuse de tous vos conseils et toutes vos idées !

Je préviens que je bosser loin de chez moi la semaine (les joies des mutations) et je n'ai pas toujours le temps de me connecter au bahut pour faire autre chose que pronote et des recherches pour mes cours, donc je vais réagir sur le forum jusque dimanche soir, mais les deux prochaines semaines ce n'est pas très sûr. Mais je reviendrai juré craché !

Merci !

Tu as essayé de leur faire faire du travail par groupe?

On a parfois des surprises assez étranges: en groupes (donc quand ils ont le droit de parler entre eux), le niveau sonore est moins élevé que dans les cas de bavardages diffus... en revanche, il faut que les consignes soient TRES claires et données par écrit. Tu prends en compte leur comportement dans la note.

Sinon, dans un tout autre ordre d'idées, tu as essayé de virer les perturbateurs, d'appeler les parents? Parfois, ça a un effet radical!

Bon courage en tous cas!

J'utilise le même genre de système : quand ça devient trop pénible, je brandis mon marqueur : comme ils ont l'habitude, ça suffit souvent pour que j'ai un silence de mort. Si ça ne suffit pas, je marque le nom du bavard au tableau ("dernier avertissement").
Si récidive, 1 bâton = 1 heure de colle.
Il est exceptionnel d'aller jusque là. Mais si c'est le cas, il faut mettre l'heure de colle, sinon l'effet dissuasif retombe comme un soufflé.

Dans la mesure où ils sont sympas, ce serait dommage de gâcher l'ambiance en entrant dans un affrontement permanent. Perso j'ai arrêté d'essayer d'imposer mon autorité en criant le jour où je me suis fait engueuler par une élève - mais je dois bien admettre qu'en criant, c'est finalement plus ou moins moi qui l'ait poussée à ça. Je te suis donc quand tu dis que ce n'est pas la peine d'essayer de les contraindre frontalement.
Lorsque j'étais prof d'anglais en LP, je laissais plus ou moins de côté le travail oral : ce qui marchait le mieux, c'était des fiches : CE / PE / PRL / PE, déclinées en au moins deux versions (on va dire que c'était de la pédagogie différenciée) dont l'une comprenait de l'aide et des exos intermédiaires supplémentaires, des exigences différentes. Les élèves pourvus de ces documents, je passais dans les rangs en regardant la progression de chacun avant la mise en commun et la correction.
N'oublie pas qu'en LP,  les élèves sont tous des élèves qui étaient en difficulté au collège, et dont la plupart posaient des problèmes plus ou moins importants de gestion de classe. Ce que tu perçois comme une ambiance difficile peut être miraculeuse par comparaison, surtout en anglais. Ne t'affole pas, essaie de les remetre au travail petit à petit sans chercher à faire cesser le bavardage immédiatement, en visant progressivement une diminution du volume, une "meilleure" ou "plus saine" ambiance de travail.
Il leur faut des fiches super claires, car certains ont de grosses difficultés en français. Tu peux alterner la CE (les exams en LP sont toujours axés sur la CE ?) avec de la CO à partir d'une video, avec un document à compléter au fil d'écoutes fragmentées successives - là c'est le document video qui va les canaliser.
Et aussi : fais émerger ce qu'ils aiment dans le monde anglophone, et va voir de ce côté. Motivation is key.

Bon courage - excuse-moi pour les "fais ci fais ça", c'est pour la simplicité du propos.

Si tu veux, précise quelle est leur spécialité, je peux te passer des docs peut-être.

Cath a écrit:J'utilise le même genre de système : quand ça devient trop pénible, je brandis mon marqueur : comme ils ont l'habitude, ça suffit souvent pour que j'ai un silence de mort. Si ça ne suffit pas, je marque le nom du bavard au tableau ("dernier avertissement").
Si récidive, 1 bâton = 1 heure de colle.
Il est exceptionnel d'aller jusque là. Mais si c'est le cas, il faut mettre l'heure de colle, sinon l'effet dissuasif retombe comme un soufflé.

Mais c'est pire qu'en collège !

Pire ? Imagine que tous les "mauvais" élèves de toutes les classes du collège sont réunis dans une classe en LP.

Je parle tout doucement et si ils n'entendent pas, tant pis. Ensuite, je ramasse au pif et je note.

Nicolin, maintenant en anglais, ce n'est plus que de l'oral...

PrTournesol1988 a écrit:Bonsoir tous,
[...]
Ce qui a échoué :
- gueuler (j'ai vite arrêté, au bout de deux fois, ça les fait marrer)
- attendre (arrêter le cours tant qu'il n'y a pas le silence, sauf que ça peut durer toute l'heure... donc j'ai arrêté aussi)
- système de croix (3 croix pour bavardages = 2h de colle, je crois que ça ne les marquait pas assez, pas assez visible)
- faire lever les bavards (j'ai eu droit à deux gros clash avec des élèves qui ont refusé de se lever, il y en a un qui va être exclu trois jours d'ailleurs parce qu'il m'a gueulé dessus...)

Gueuler, cela m'arrive toujours quand il faut.
Attendre, je fais, mais ils savent que si j'attends trop nous passons en mode devoir (je relève pour les élèves pénibles, pas toute classe).

Faire lever les bavards ? Connais pas.
Par contre je déplace, de façon définitive au bout d'un moment. Mais pour cela il faut avoir une salle assez grande pour isoler. Sur 24 élèves d'une classe de seconde j'ai en ai 9 qui sont seuls à une place imposée jusqu'à la fin de l'année (les autres en placement libre, je n'ai pas fait de plan de classe). Est-ce que parmi l'équipe péda de cette classe certains ont fait un plan de classe ?

Donc lever non, par contre il m'arrive de mettre un élève qui ne cesse de bavarder non pas "au coin", mais "dans un coin", tournant le dos au reste de la classe [EDIT : à une table tournée vers le mur du fond]. C'est incroyable d'en arriver là avec des élèves de 18 ans, mais ils sont tellement gamins maintenant y compris en terminale bac pro !

Et puis si j'estime que la pollution d'un ou deux élèves perturbe trop, c'est dehors avec rapport mais ça c'est vrai qu'il faut ensuite faire un suivi avec la Vie sco pour que cela débouche sur quelque chose.

Dernière chose, comme signalé : la définition du silence dans beaucoup de classes du LP n'est pas tout à fait la même qu'au LGT (ce qui ne veut pas dire que toutes les classes sont faciles  au LGT, loin de là).

nicolin a écrit:Pire ? Imagine que tous les "mauvais" élèves de toutes les classes du collège sont réunis dans une classe en LP.

Je sais, je connais. Les 1 ELEC de cette année sont une bande de sauvages irrespectueux et d'une grande vulgarité .

KaLà. a écrit:

Cath a écrit:J'utilise le même genre de système : quand ça devient trop pénible, je brandis mon marqueur : comme ils ont l'habitude, ça suffit souvent pour que j'ai un silence de mort. Si ça ne suffit pas, je marque le nom du bavard au tableau ("dernier avertissement").
Si récidive, 1 bâton = 1 heure de colle.
Il est exceptionnel d'aller jusque là. Mais si c'est le cas, il faut mettre l'heure de colle, sinon l'effet dissuasif retombe comme un soufflé.

Mais c'est pire qu'en collège !

De plus en plus, avec la perte de maturité de nos élèves. Certains restent des gamins jusqu'à la terminale.

D'ailleurs j'ai envoyé un rapport que j'ai rédigé sur la ligne de témoignage de SOS-homophobie pour témoigner.

Figurez-vous que les 1ELEC ont commencé et terminé un cours en hurlant " on t'***, on t'***, on t'*** " pour mettre la pression à mes filles parce que le cours était trop bruyant selon eux !

C'est la première fois en 23 ans que je vois ça et le collègue d'EPS n'a rien dit et pas bronché :shock:

scot69 a écrit:Tu as essayé de leur faire faire du travail par groupe?

On a parfois des surprises assez étranges: en groupes (donc quand ils ont le droit de parler entre eux), le niveau sonore est moins élevé que dans les cas de bavardages diffus... en revanche, il faut que les consignes soient TRES claires et données par écrit. Tu prends en compte leur comportement dans la note.

Sinon, dans un tout autre ordre d'idées, tu as essayé de virer les perturbateurs, d'appeler les parents? Parfois, ça a un effet radical!

Bon courage en tous cas!

Ahlala. J'ai essayé oui. Mais ça n'a franchement pas été concluant. Les consignes étaient bien détaillées (même si au tableau) et ils étaient en demi-groupe (je les ai une heure en classe entière à 27 et deux heures en demi groupes), mais franchement ils ont pas bossé ou si peu... Et je n'arrive pas à me résoudre à noter ce genre de travail parce que bon, c'était une tâche intermédiaire et je n'arrive pas à justifier pédagogiquement une note à ce moment-là.
Donc je ne sais pas trop... Surtout que j'ai l'impression que quand ils grattent ils sont moins soûlants. Du coup ils grattent beaucoup depuis deux semaines

Cath a écrit:J'utilise le même genre de système : quand ça devient trop pénible, je brandis mon marqueur : comme ils ont l'habitude, ça suffit souvent pour que j'ai un silence de mort. Si ça ne suffit pas, je marque le nom du bavard au tableau ("dernier avertissement").
Si récidive, 1 bâton = 1 heure de colle.
Il est exceptionnel d'aller jusque là. Mais si c'est le cas, il faut mettre l'heure de colle, sinon l'effet dissuasif retombe comme un soufflé.

Ca me conforte alors dans mon idée. J'espère que mon petit système va continuer à marcher à peu près...

nicolin a écrit:Dans la mesure où ils sont sympas, ce serait dommage de gâcher l'ambiance en entrant dans un affrontement permanent. Perso j'ai arrêté d'essayer d'imposer mon autorité en criant le jour où je me suis fait engueuler par une élève - mais je dois bien admettre qu'en criant, c'est finalement plus ou moins moi qui l'ait poussée à ça. Je te suis donc quand tu dis que ce n'est pas la peine d'essayer de les contraindre frontalement.
Lorsque j'étais prof d'anglais en LP, je laissais plus ou moins de côté le travail oral : ce qui marchait le mieux, c'était des fiches : CE / PE / PRL / PE, déclinées en au moins deux versions (on va dire que c'était de la pédagogie différenciée) dont l'une comprenait de l'aide et des exos intermédiaires supplémentaires, des exigences différentes. Les élèves pourvus de ces documents, je passais dans les rangs en regardant la progression de chacun avant la mise en commun et la correction.
N'oublie pas qu'en LP,  les élèves sont tous des élèves qui étaient en difficulté au collège, et dont la plupart posaient des problèmes plus ou moins importants de gestion de classe. Ce que tu perçois comme une ambiance difficile peut être miraculeuse par comparaison, surtout en anglais. Ne t'affole pas, essaie de les remetre au travail petit à petit sans chercher à faire cesser le bavardage immédiatement, en visant progressivement une diminution du volume, une "meilleure" ou "plus saine" ambiance de travail.
Il leur faut des fiches super claires, car certains ont de grosses difficultés en français. Tu peux alterner la CE (les exams en LP sont toujours axés sur la CE ?) avec de la CO à partir d'une video, avec un document à compléter au fil d'écoutes fragmentées successives - là c'est le document video qui va les canaliser.
Et aussi : fais émerger ce qu'ils aiment dans le monde anglophone, et va voir de ce côté. Motivation is key.

Bon courage - excuse-moi pour les "fais ci fais ça", c'est pour la simplicité du propos.

Si tu veux, précise quelle est leur spécialité, je peux te passer des docs peut-être.

Le jour où je me suis fait gueuler dessus, je n'avais absolument pas levé la voix (il y a longtemps que je ne lève plus la voix !). J'avais demandé à l'élève en question de se lever, plusieurs fois, j'ai même dit "s'il vous plaît" C'est un sanguin, il a disjoncté.

Sinon, effectivement j'ai remarqué que l'écrit passe mieux que l'oral, ce qui est dommage parce que concrètement, leurs interventions orales (quand elles sont autres que bavardages !) sont souvent intéressantes et on a de bons moments (purée jeudi j'ai eu des cours sympas et on a même bien rigolé ensemble ! :shock: ). Donc j'essaie de faire un peu plus d'écrit mais j'imagine qu'il faudrait effectivement que ce soit un peu plus formalisé. Des exos écrits on en fait, de la PRL avec, pour la CE je passe beaucoup par l'oral et c'est peut-être là qu'il faudrait que je prépare plus de fiches. A méditer.

Sinon, dans la classe en question, j'ai effectivement beaucoup d'élèves fâchés avec l'anglais, mais aussi des élèves qui kiffent Donc bon, pas toujours facile de contenter tout le monde. Mais j'arrive parfois à accrocher les plus faibles au cours et ils peuvent apporter leur pierre

Pour les examens, j'avoue que je n'ai pas été trop me renseigner... Shame on me. A ma décharge, c'est une classe de 1ère, donc pas d'examens cette année, et j'ai juste mille fois trop de boulot pour tout faire en même temps (6 niveaux, 7 classes, 350km tous les week-ends, et je suis néo-tit ).

Pour ce qui est de la motivation, ils ont fait connaître leurs centres d'intérêt : des films et de la musique. Sauf que ça me pose un double problème... Déjà beaucoup ont de grandes difficultés et bon, quand on regarde un film, ça prend facilement 3h du cours et l'input ne leur sera pas bénéfique dans un avenir immédiat. Donc des films en entier, c'est niet, et c'est ça la demande, parce que regarder des extraits pour les étudier, tu parles que ça les intéresse Et pour la musique, ils aimeraient bien du rap, mais euh... Je ne connais pas de type de musique plus difficile à comprendre ! Même moi je galère à comprendre, alors je suis sûre d'à peu près tous les perdre sauf un ou deux. Je leur ai expliqué ça, que la musique c'était ce qu'il y avait de plus difficile et que je n'allais pas forcément en proposer cette année. Donc je suis un peu embêtée. Sauf si quelqu'un a des titres à suggérer ? C'est pas comme si j'écoutais du rap tous les jours

Sinon, ils sont en TISEC/TMSEC (appareils de chauffages et trucs comme ça je crois).

Merci pour les "fais ci, fais ça" : ça me permet de réfléchir à mes pratiques pédagogiques et essayer de les faire évoluer tout doucement

nicolin a écrit:Pire ? Imagine que tous les "mauvais" élèves de toutes les classes du collège sont réunis dans une classe en LP.

C'est malheureusement un peu ça Mais c'est un très grand débat...

WonderWoman a écrit:Je parle tout doucement et si ils n'entendent pas, tant pis. Ensuite, je ramasse au pif et je note.

J'ai aussi essayé, mais je ne suis pas satisfaite. Déjà même moi je ne m'entendais pas Mais aussi, les fauteurs de trouble s'en fichaient et ce sont ceux qui voulaient écouter qui payaient les pots cassés. J'ai l'impression que c'est un peu un échec d'en arriver là.


Merci à tous pour vos conseils

Jacq a écrit:

Gueuler, cela m'arrive toujours quand il faut.
Attendre, je fais, mais ils savent que si j'attends trop nous passons en mode devoir (je relève pour les élèves pénibles, pas toute classe).

J'ai peur qu'en ne relevant qu'une partie des devoirs ils prennent ça pour une injustice et pire, qu'ils contestent et que ça dégénère (comme c'est arrivé avec l'élève qui m'a gueulé dessus...).

Faire lever les bavards ? Connais pas.
Par contre je déplace, de façon définitive au bout d'un moment. Mais pour cela il faut avoir une salle assez grande pour isoler. Sur 24 élèves d'une classe de seconde j'ai en ai 9 qui sont seuls à une place imposée jusqu'à la fin de l'année (les autres en placement libre, je n'ai pas fait de plan de classe). Est-ce que parmi l'équipe péda de cette classe certains ont fait un plan de classe ?

Donc lever non, par contre il m'arrive de mettre un élève qui ne cesse de bavarder non pas "au coin", mais "dans un coin", tournant le dos au reste de la classe [EDIT : à une table tournée vers le mur du fond]. C'est incroyable d'en arriver là avec des élèves de 18 ans, mais ils sont tellement gamins maintenant y compris en terminale bac pro !

Et puis si j'estime que la pollution d'un ou deux élèves perturbe trop, c'est dehors avec rapport mais ça c'est vrai qu'il faut ensuite faire un suivi avec la Vie sco pour que cela débouche sur quelque chose.

Dernière chose, comme signalé : la définition du silence dans beaucoup de classes du LP n'est pas tout à fait la même qu'au LGT (ce qui ne veut pas dire que toutes les classes sont faciles  au LGT, loin de là).

Faire lever les bavards, ça marche assez bien... mais pas en pro
J'ai fait un plan de classe, je ne suis pas sûre que ça ait changé grand chose. Je ne sais pas ce qu'ont fait les collègues mais ça n'a pas l'air d'être la solution, ils se parlent à 10 tables d'écart sans souci
Et j'ai une salle méga petite. Ils sont 27 pour 28 places :shock: Donc pour isoler, c'est compliqué...

Sinon, j'ai une petite table comme ça, près du tableau. Parfois j'y mets un élève trop perturbateur mais je crois que ce n'est pas la peine. L'élève en question se retourne et parle quand même. Bon, celui-là c'est compulsif. Il est en sursis. Il sera collé la semaine prochaine et on va écrire aux parents...

Et oui oui, j'ai bien compris que le "silence" n'était pas le même partout J'ai eu trois cours normaux cette semaine : ils n'étaient pas complètement silencieux hein... (pas possible ça je crois...) Mais on a pu bosser dans de bonnes conditions et je crois que c'est le saint graal, même s'il reste quelques bavardages parasites.

Ils sont sensibles à la note?

Cath a écrit:Nicolin, maintenant en anglais, ce n'est plus que de l'oral...

Si j'en crois les programmes de 2009 :
"Les cinq activités langagières devront toutes faire l’objet d’un entraînement dans le cadre des formations, mais il conviendra d’accorder à l’expression orale, dans ses deux composantes, une place particulière"

Par conséquent, rien n'interdit de travailler quelques temps la compréhension de l'écrit, la production écrite, et quand les choses se seront un peu pacifiées, de renouer avec le travail oral.
Pour le travail oral, voilà ce que je fais (je cite un précédent message) :

J'ai un tableau avec le nom de tous les élèves et un certain nombre de colonnes en face. Les élèves, en entrant, ont 5/10 (ou 4/10, ou 3/10 en fonction du niveau, du trimestre...). S'ils écoutent (participation minimale) et n'interviennent pas, ils ont donc 5/10 en sortant. S'ils répondent en anglais à l'appel de leur nom, en ayant changé la façon de répondre par rapport à l'élève précédent, ils ont +1 : je coche en face de leur nom. Ils ont ensuite +1 pour chaque intervention pertinente au cours de l'heure, - 1 pour une intervention intempestive, un bavardage génant (en pratique, je ne mets des - que très rarement.). A la fin de l'heure, j'ai une feuille qui me permet de mettre une note sur 10 à tous les élèves. En cours de séance, je vois très précisément lesquels n'ont pas assez participé, que je peux solliciter.

J'ai cette fiche en main dès le début du cours sur un support rigide et j'écris la date puis je coche, je note, j'écris ce qu'on fait dessus. La moindre intervention est pointée. Je rentre les notes dans pronote. Essaye, tu verras si ça marche.

scot69 a écrit:Ils sont sensibles à la note?

Je n'en ai pas vraiment l'impression... Ceux qui dérangent le plus sont souvent ceux qui ont baissé les bras.

nicolin a écrit:

Cath a écrit:Nicolin, maintenant en anglais, ce n'est plus que de l'oral...

Si j'en crois les programmes de 2009 :
"Les cinq activités langagières devront toutes faire l’objet d’un entraînement dans le cadre des formations, mais il conviendra d’accorder à l’expression orale, dans ses deux composantes"

Par conséquent, rien n'interdit de travailler quelques temps la compréhension de l'écrit, la production écrite, et quand les choses se seront un peu pacifiées, de renouer avec le travail oral.
Pour le travail oral, voilà ce que je fais (je cite un précédent message) :

J'ai un tableau avec le nom de tous les élèves et un certain nombre de colonnes en face. Les élèves, en entrant, ont 5/10 (ou 4/10, ou 3/10 en fonction du niveau, du trimestre...). S'ils écoutent (participation minimale) et n'interviennent pas, ils ont donc 5/10 en sortant. S'ils répondent en anglais à l'appel de leur nom, en ayant changé la façon de répondre par rapport à l'élève précédent, ils ont +1 : je coche en face de leur nom. Ils ont ensuite +1 pour chaque intervention pertinente au cours de l'heure, - 1 pour une intervention intempestive, un bavardage génant (en pratique, je ne mets des - que très rarement.). A la fin de l'heure, j'ai une feuille qui me permet de mettre une note sur 10 à tous les élèves. En cours de séance, je vois très précisément lesquels n'ont pas assez participé, que je peux solliciter.

J'ai cette fiche en main dès le début du cours sur un support rigide et j'écris la date puis je coche, je note, j'écris ce qu'on fait dessus. La moindre intervention est pointée. Je rentre les notes dans pronote. Essaye, tu verras si ça marche.

Ca a l'air pas mal comme système. Par contre du coup, ils ont tous une note à chaque cours ? Comment tu fais pour les coefficients ? Ca va être une avalanche...

PrTournesol1988 a écrit:

Jacq a écrit:

Gueuler, cela m'arrive toujours quand il faut.
Attendre, je fais, mais ils savent que si j'attends trop nous passons en mode devoir (je relève pour les élèves pénibles, pas toute classe).

J'ai peur qu'en ne relevant qu'une partie des devoirs ils prennent ça pour une injustice et pire, qu'ils contestent et que ça dégénère (comme c'est arrivé avec l'élève qui m'a gueulé dessus...).

Faire lever les bavards ? Connais pas.
Par contre je déplace, de façon définitive au bout d'un moment. Mais pour cela il faut avoir une salle assez grande pour isoler. Sur 24 élèves d'une classe de seconde j'ai en ai 9 qui sont seuls à une place imposée jusqu'à la fin de l'année (les autres en placement libre, je n'ai pas fait de plan de classe). Est-ce que parmi l'équipe péda de cette classe certains ont fait un plan de classe ?

Donc lever non, par contre il m'arrive de mettre un élève qui ne cesse de bavarder non pas "au coin", mais "dans un coin", tournant le dos au reste de la classe [EDIT : à une table tournée vers le mur du fond]. C'est incroyable d'en arriver là avec des élèves de 18 ans, mais ils sont tellement gamins maintenant y compris en terminale bac pro !

Et puis si j'estime que la pollution d'un ou deux élèves perturbe trop, c'est dehors avec rapport mais ça c'est vrai qu'il faut ensuite faire un suivi avec la Vie sco pour que cela débouche sur quelque chose.

Dernière chose, comme signalé : la définition du silence dans beaucoup de classes du LP n'est pas tout à fait la même qu'au LGT (ce qui ne veut pas dire que toutes les classes sont faciles  au LGT, loin de là).

Faire lever les bavards, ça marche assez bien... mais pas en pro  
J'ai fait un plan de classe, je ne suis pas sûre que ça ait changé grand chose. Je ne sais pas ce qu'ont fait les collègues mais ça n'a pas l'air d'être la solution, ils se parlent à 10 tables d'écart sans souci  
Et j'ai une salle méga petite. Ils sont 27 pour 28 places  :shock: Donc pour isoler, c'est compliqué...

Oui, ça c'est la galère. J'ai une salle de plus de 30 places pour 24 élèves, là au moins c'est confortable.

PrTournesol1988 a écrit:
Pour ce qui est de la motivation, ils ont fait connaître leurs centres d'intérêt : des films et de la musique. Sauf que ça me pose un double problème... Déjà beaucoup ont de grandes difficultés et bon, quand on regarde un film, ça prend facilement 3h du cours et l'input ne leur sera pas bénéfique dans un avenir immédiat. Donc des films en entier, c'est niet, et c'est ça la demande, parce que regarder des extraits pour les étudier, tu parles que ça les intéresse   Et pour la musique, ils aimeraient bien du rap, mais euh... Je ne connais pas de type de musique plus difficile à comprendre ! Même moi je galère à comprendre, alors je suis sûre d'à peu près tous les perdre sauf un ou deux. Je leur ai expliqué ça, que la musique c'était ce qu'il y avait de plus difficile et que je n'allais pas forcément en proposer cette année. Donc je suis un peu embêtée. Sauf si quelqu'un a des titres à suggérer ? C'est pas comme si j'écoutais du rap tous les jours  

Oui alors là c'est simple :

1) Tu peux travailler sur des séries. Elles supportent qu'on retire quelques scènes puisqu'elles sont souvent écrites en mélant plusieurs fils narratifs. Je le fais tout le temps. J'utilise Black Books, IT crowd, Father Ted, Fawlty Towers - j'aime bien l'humour - mais je suis sûr que tu connais plein de séries sur lesquelles tu aimerais travailler. Si j'étais encore en lycée pro, j'essaierai Sherlock, la nouvelle série, peut-être the wire, breaking bad... et d'autres plus récentes, mais le caractère "récent" n'est pas forcément essentiel. Il s'agit que toi tu aies envie de bosser dessus. Les raisons pour lesquelles tu aimes une série sont les raisons pour lesquelles ils apprécieront aussi.

2) Depuis que je suis au collège il y a une partie songbook dans le cahier des élèves. On note, chante, travaille sur des chansons diverses quand on a un moment. En LP je ne te vois pas trop les faire chanter avec une guitare en main. Cependant, je pense que tes élèves pourraient eux amener quelque chose en faisant un travail dans lequel ils t'expliqueraient quel artiste ils aiment (où habite-t-il ? quelle enfance / histoire ? quelles idées ? quelle est son originalité ? Quelle chanson représentative ?) cela pourrait même être un fil rouge, les élèves présentant qqch pendant 5 mn de cours en cours. A toi de trouver comment faire retour vers une production : avec une fiche ? avec une présentation en anglais de quelques éléments pendant que les autres doivent deviner de qui  / quelle chanson il s'agit ? en faisant une CE sur un extrait du texte ? Une CE sur un fil dans lequel des contributeurs échangent des arguments pour ou contre tel ou tel artiste (Kanye west / eminem et les paroles de son récent album e.g.  http://www.metafilter.com/144854/Eminem-at-42) dans lequel tu auras prélevé des echanges significatifs et élagué / élagué...
Leur demander de produire quelques phrases sur le modèle des phrases des rappers : c'est de la poésie, et donc assez exigeant mais..
(http://www.nytimes.com/2009/09/13/books/review/Dreisinger-t.html)

Evidemment c'est du boulot pour des élèves pénibles mais plus ils sont pénibles plus ça demande de boulot, et c'est quelque chose que tu pourras réutiliser donc..

En ce qui concerne la fiche c'est aussi souvent que tu veux. Tu donnes ce que tu veux comme coeff. (moi c'est 0,5). Il y a beaucoup de notes, mais l'avantage c'est qu'ils n'ont pas l'impression de parler dans le vide.

J'appelle cela l'effet télé, on rencontre la même chose dans les classes de primaires, ils tapent la discute d'un bout à l'autre de la journée si on ne passe pas son temps à faire le gendarme, et sans même chuchoter.
J'appelle cela l'effet télé parce que je retrouve le même comportement au cinéma, au concert, et pas seulement dans les concerts de musique amplifiée, j'ai vécu la même chose lors d'une représentation des contes d'Hoffmann, à 2 rangs de moi, un couple passait son temps à commenter tel ou tel détail...

Normandyx a écrit:J'appelle cela l'effet télé, on rencontre la même chose dans les classes de primaires, ils tapent la discute d'un bout à l'autre de la journée si on ne passe pas son temps à faire le gendarme, et sans même chuchoter.
J'appelle cela l'effet télé parce que je retrouve le même comportement au cinéma, au concert, et pas seulement dans les concerts de musique amplifiée, j'ai vécu la même chose lors d'une représentation des contes d'Hoffmann, à 2 rangs de moi, un couple passait son temps à commenter tel ou tel détail...

J'ai un collègue qui constatait pour ses classes de pro que les élèves n'arrivaient même plus à suivre un reportage, un film ou autre, plus d'un quart d'heure !

nicolin : Merci pour les idées et suggestions. Je vais essayer d'y réfléchir !

Normandyx : Ouais c'est sûr... L'autre jour j'étais au cinéma, et à deux places de moi, en plein milieu du film, ya un mec qui répond au téléphone... Sans chuchoter hein J'ai cru que j'allais le taper...

Je ne sais si c'est un échec de faire comme je fais, par ailleurs je trouve ça un peu condescendant de dire ça , en fait : on fait comme on peut avec les élèves qu'on a.
Ils ont toutes les notions de cours sur un polycop'. Ils sont tous hyper bavards, ben à un moment donné, feuque quoi.



(oui, je suis découragée *soupir* )

Je ne voulais pas être condescendante...
En ce qui me concerne, j'estime que c'est un échec. C'est comme ça que je le ressens. Après, un cours sur deux avec eux est un échec et j'en pleurerais. Je suis bien placée pour parler des échecs... Je me sens tellement nulle en fait.

C'est que, bien évidemment, on n'a pas envie que les élèves sérieux souffrent de l'attitude de leurs camarades. Que du coup, forcément, on se sent mal vis à vis d'eux. J'ai choisi pour moi la moins mauvaise solution - celle qui consiste à me fatiguer le moins possible. Sinon, je suis malade trop souvent et je ne fais plus cours du tout.
Ce compromis n'est pas facile à vivre.
Je crois cependant qu'on n'a pas à se sentir nuls à cause de ça. On fait ce qu'on peut avec les moyens qu'on a...