faire la pub du latin

Je suis dans un collège rural où l'accès à la culture n'est pas une priorité pour les familles. Le CDE me demande expressément de faire remonter les effectifs des classes de latin qui sont de plus en plus en baisse sous peine de voir l'option disparaître.
L'an dernier en initiation 6ème j'avais fait des jeux sur les dieux et l'étymologie, ça n'a pas convaincu puisque je n' ai eu que 10 élèves.
Et par le bouche à oreille quand ils apprennent qu'il faut quand même travailler et que les bonnes notes ne tombent pas du ciel, ça coince.

Bref, que me conseillez-vous? Comment faites-vous pour recruter?

Tu peux passer dans toutes les classes de 6èmes,
et donner des explications sur l'option,
comme dans ces liens par exemple :
http://patrick.nadia.pagesperso-orange.fr/Choisir_option_latin.html
http://www.ac-nice.fr/lettres/eganaude/articles.php?lng=fr&pg=56
http://www.college-lebocage-dinard.ac-rennes.fr/latin.pdf

puis enchaîner sur une courte activité pédagogique.

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/lettres/languesanciennes/Pages/2013/143_2.aspx

Je te conseille de continuer à être aussi exigeante sur le travail et parallèlement de mettre en place une "pédagogie de l'événement" ie une sortie culturelle ou un (petit) voyage ( un ou deux jours en Provence/ à Paris/ en Italie si tu es courageuse) qui ne concerne que les latinistes. Sortie et voyage bien sûr consciencieusement immortalisés par des photos ou des expositions de travaux affichées dans le collège aux yeux de tous ( parents compris). Le tout est de ne jamais rien promettre à part un travail salvateur pour leurs neurones et de veiller à ne pas devenir un GO de club de vacances. Bref, il faut savoir doser.

J'ai le même problème dans mon collège, et, de plus, les élèves peuvent abandonner en fin d'année. Mieux encore : cette année, pour la 4e toute une partie de mes bons élèves faisant de l'allemand a dû abandonner l'option qui n'était pas compatible avec l'euro...
Que faire ? Ce n'est pas évident. Continue ce que tu as déjà fait : les élèves changent selon les années et j'ai rarement vu des enfants peu touchés par la mythologie. N'hésite pas à proposer des interros de rattrapage ou des exposés qui feront travailler et valoriseront les élèves. Propose-leur aussi de l'aide en français (en la "rattachant" bien sûr au latin).
Pense à faire au moins une sortie d'une journée : les musées proposent souvent des activités originales pour compléter une visite, et les élèves peu habitués à se cultiver y sont souvent sensibles.

Zazk a écrit:J'ai le même problème dans mon collège, et, de plus, les élèves peuvent abandonner en fin d'année. Mieux encore : cette année, pour la 4e toute une partie de mes bons élèves faisant de l'allemand a dû abandonner l'option qui n'était pas compatible avec l'euro...
Que faire ? Ce n'est pas évident. Continue ce que tu as déjà fait : les élèves changent selon les années et j'ai rarement vu des enfants peu touchés par la mythologie. N'hésite pas à proposer des interros de rattrapage ou des exposés qui feront travailler et valoriseront les élèves. Propose-leur aussi de l'aide en français (en la "rattachant" bien sûr au latin).
Pense à faire au moins une sortie d'une journée : les musées proposent souvent des activités originales pour compléter une visite, et les élèves peu habitués à se cultiver y sont souvent sensibles.

Tout à fait d'accord avec Zazk.

Je suis d'accord en tous points avec Armide.

Voici ce que je distribue:

Idée d'activité: Une collègue avait "joué" avec les prénoms, donnant leur étymologie, après elle avait de la chance, dans la classe il y avait un Victor, un Adrien etc. ça semblait avoir plu aux élèves, ils étaient intéressés par l'origine de leurs prénoms.

Moi aussi je passe dans toutes les classes (1h). Diaporama + activités.
J'insiste sur le travail.

Siggy a écrit:Idée d'activité: Une collègue avait "joué" avec les prénoms, donnant leur étymologie, après elle avait de la chance, dans la classe il y avait un Victor, un Adrien etc. ça semblait avoir plu aux élèves, ils étaient intéressés par l'origine de leurs prénoms.

Idem, plus les marques (Lactel, Asics...) Je donne aussi la petite planche d'Astérix où Panoramix leur reproche de toujours parler latin (aquarium, ultimatum...) ainsi qu'une feuille rédigée pour les parents où j'explique l'intérêt de l'option (études futures, points au brevet et au bac), les modalités (engagement pour trois ans, volume horaire), la nécessité du travail. A la journée portes ouvertes, j'affiche des travaux d'élèves : exposés sur les jeux du cirque, mais aussi le travail de décorticage des erreurs dans les péplums (l'an dernier, on a fait Gladiator, je pense attaquer Pompéi cette année) que je fais avec les malheureux qui ne partent pas en Angleterre ou autre. En général ça plaît bien aux parents.

Tu devrais aussi présenter l'option aux parents, peut-être que certains parviendront à motiver leurs enfants.

Merci Provence.
Je vais essayer de plancher sur une lettre à envoyer aux parents, si quelqu'un a différentes moutures à proposer pour éventuellement faire un mix, ce serait sympa.

Sinon, je passe dans toutes les classes, accompagnée de latinistes, et j'invite les 6e hésitants à venir assister à une heure de cours.

Vous avez bien du courage. Avec ce qui nous tombe dessus, je ne passerai même plus dans les classes... De toute manière, avec le rognage progressif de la "marge", c'est dans un avenir cuit, fini , terminé. Je n'ai rien à vendre,, je ne suis pas un communicant, un marchand. La société veut en finir avec ça , par la voix de ses baltringues de politiciens, qu'elle en finisse, après avoir mis des bâtons dans les roues à l'option (déjà, faire du latin un option .. )pendant des lustres.
Je préfère garder mon énergie pour autre chose...

Si tu m'envoies ton adresse mail en MP, je pourrai t'envoyer en fichier joint la lettre que je distribue lors de mon passage en 6e.
(cette année, je ne suis pas passée, mon ras-le-bol de la réforme a eu raison de ma volonté à recruter, quand je vois le grand n'importe quoi que ça va être au niveau des EPI / EC)

Provence a écrit:Sinon, je passe dans toutes les classes, accompagnée de latinistes, et j'invite les 6e hésitants à venir assister à une heure de cours.

C'est ce qui a séduit mon enfant l'an dernier, lors d'une heure de présentation de l'option. Et je peux vous dire qu'elle adore le latin et était fort inquiète de sa disparition (comme bien d'autres élèves).
Courage, collègues !

Merci alprechac2

Siggy a écrit:Idée d'activité: Une collègue avait "joué" avec les prénoms, donnant leur étymologie, après elle avait de la chance, dans la classe il y avait un Victor, un Adrien etc. ça semblait avoir plu aux élèves, ils étaient intéressés par l'origine de leurs prénoms.

Si tu as des Sofiane, des Killian et des Yacine, c'est clair que l'étymologie latine marche moins bien, mais il suffit de traduire la signification de leur nom en latin et ça passe comme une lettre à la poste.

Le voyage, c'est sans doute la meilleure publicité possible.

La première année, emmener en Italie tous les niveaux à la fois si ça ne fait pas plus de 45-50 élèves.

L'année suivante, les inscriptions vont progresser.

Personnellement, je sonde quelques mois à l'avance les classes de 6e et si des élèves qui ont le profil ne s'inscrivent toujours pas, je convoque les parents. Oui, je "convoque" ! et je les exhorte. Et souvent, ça marche.

Sans pub : 10-12 élèves s'inscrivent spontanément sur environ 90 élèves de 6e. Avec pub : 37 qui postulent l'an dernier, on a dû en refuser 10. Cette année, promo moins favorable et pub modérée : une classe de 23.

Autre chose : penser à faire commencer le latin en 4e pour des élèves qui hésitaient en début de 5e. C'est techniquement possible et en général ces élèves n'ont pas de mal à continuer. Si on a une classe de 6e, il ne faut pas hésiter à les saturer de latin pendant les heures de français pour que l'option leur paraisse naturelle. Même en 4e cette année j'ai 5 élèves qui ont voulu commencer en 3e...

Bon courage !

Je passe présenter l’option pendant une demi-heure dans toutes les classes de 6e. Cette année, j'ai mis l'accent sur le fait qu'ils allaient commencer la LV2 l'espagnol ou italien dans mon collège) et je leur ai montré que le latin pouvait les aider en faisant une activité sur des mots italiens ou espagnols transparents avec le latin, mais pas avec le français (j'en ai parlé sur un autre fil, d'ailleurs).
J'ai aussi le modèle de lettre qui accompagne le talon d'inscription, que je peux t'envoyer.
En tout cas, ça a très bien marché (trop bien, même, puisque j'ai trop d'élèves inscrits et que le chef m'a dit qu'il procéderait du coup à un tirage au sort...)

Henriette, il ne peut pas être envisagé de faire un groupe supplémentaire?

Apparemment non... il faut dire qu'on est déjà sur la base de 2 groupes.
Mais là, j'en ai 63 pour le latin 5e, et 31 pour le grec 3e au tout dernier décompte.
J'espère obtenir l'ouverture d'un 3e groupe en 5e, ce qui ne représente qu'une heure.

henriette a écrit:Apparemment non... il faut dire qu'on est déjà sur la base de 2 groupes.
Mais là, j'en ai 63 pour le latin 5e, et 31 pour le grec 3e au tout dernier décompte.
J'espère obtenir l'ouverture d'un 3e groupe en 5e, ce qui ne représente qu'une heure.

Surtout que le but de la réforme est, dixit la ministre, d'ouvrir l'option à tous.
Si j'étais parent et que par tirage au sort on refusait l'option à mon enfant, je ferais un scandale !

Moi non plus, je ne supporterais pas qu'on choisisse ainsi!
Et je ne sais pas encore combien d'élèves de 5e j'aurai l'an prochain, mais j'espère bien qu'on ne le refusera à personne. D'ailleurs, il faut que je fasse passer le message à mes collègues de 6e: s'il n'y a plus qu'une heure de latin, c'est pour qu'il y en ait pour tous!
Sinon, pour répondre au fil, j'ai vu 5 des 7 classes de 6e: autrefois, j'intervenais pendant le cours d'un collègue. Maintenant, je prends les classes en remplacement de courte durée, histoire de ne plus avoir l'impression de travailler dans le vide.

Je veux bien aussi cet autre modèle de lettres, Henriette.