- Docteur OXGrand sage
«J'ai été notée avec des couleurs au lycée: ça n'a rien changé»
Des points verts ou rouges pour valider les connaissances: depuis cinq ans, c'est le système expérimenté (et soutenu par la ministre Vallaud-Belkacem) par un collège du Gers comme alternative aux notes. Petites gomettes, appréciations, lettres de A à F… nos internautes racontent les expérimentations qu'ils ont testées.
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/11/18/31003-20141118ARTFIG00152-j-ai-ete-notee-avec-des-couleurs-au-lycee-ca-n-a-rien-change.php
- NitaEmpereur
oh, comme c'est surprenant, l'article se termine par une petite allusion au fait que la notation se fait à la tête du client...
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A clean house is a sign of a broken computer.
- RabelaisVénérable
Il est impossible de discuter avec les partisans tellement bienveillants du " tout sauf les notes".
Ont-ils souffert dans leur enfance? Mystère.
Je n'ai pas réussi à savoir sur quels faits avérés ils s'appuyaient mais ce que j'ai compris, c'est qu'il allait falloir que nous nous y fassions, parce qu'il n'y a aucun moyen d'argumenter face à un mur, sourd, solide sous les coups, lisse à l'extérieur malgré les fissures internes . J'ai de fait un peu peur, peur que toute une génération soit perdue dans le mensonge de la validation de leurs compétences.
Comment en effet séparer les concepts? On peut avoir décodé les rouages du théâtre et ne pas savoir conceptualiser un texte argumentatif ( si, si, je confirme) , ou alors il faut rajouter des milliers de mini -competences ? Ou alors n'évacuer qu'à la fin de l'année, lorsque l'on sait si la compétence générale est validée ou non.
Et comment progresser si on n'a pas de repères gradués? Comment pointer exactement le renfort dont l'élève aurait besoin, au millimètre près? Si vous voulez, j'évalue en double décimètre ou en repère orthonormé, peu importe, ce que je veux, c'est de la dentelle, du détail.
La note n'est pas une sanction, c'est une échelle qu'on monte et qu'on descend et si on manque une marche , on se casse la bobinette.
Bref, je m'inquiète
Ont-ils souffert dans leur enfance? Mystère.
Je n'ai pas réussi à savoir sur quels faits avérés ils s'appuyaient mais ce que j'ai compris, c'est qu'il allait falloir que nous nous y fassions, parce qu'il n'y a aucun moyen d'argumenter face à un mur, sourd, solide sous les coups, lisse à l'extérieur malgré les fissures internes . J'ai de fait un peu peur, peur que toute une génération soit perdue dans le mensonge de la validation de leurs compétences.
Comment en effet séparer les concepts? On peut avoir décodé les rouages du théâtre et ne pas savoir conceptualiser un texte argumentatif ( si, si, je confirme) , ou alors il faut rajouter des milliers de mini -competences ? Ou alors n'évacuer qu'à la fin de l'année, lorsque l'on sait si la compétence générale est validée ou non.
Et comment progresser si on n'a pas de repères gradués? Comment pointer exactement le renfort dont l'élève aurait besoin, au millimètre près? Si vous voulez, j'évalue en double décimètre ou en repère orthonormé, peu importe, ce que je veux, c'est de la dentelle, du détail.
La note n'est pas une sanction, c'est une échelle qu'on monte et qu'on descend et si on manque une marche , on se casse la bobinette.
Bref, je m'inquiète
- User5899Demi-dieu
Il faut les comprendre, tous ces gens qui bavassent, ministre en tête : tous les problèmes de l'éducation nationale ayant été réglés, il ne restait plus que ça.
- retraitéeDoyen
En tout cas, l'offensive est générale dans les media : une page entière dans l'Est Répugnant ce matin !
- MoonchildSage
Moi je propose un compromis : on écrit les notes supérieures ou égales à 10/20 en vert et les notes inférieures à 10/20 en rouge, comme ça les partisans des notes et des couleurs sont tous satisfaits.
:diable:
:diable:
- bruno09Niveau 10
Les débats sur la pédagogie et l'évaluation me font penser à la médecine du temps de Molière. On louvoie, on esquive et on n'appelle pas un chat un chat. Si les résultats ne sont pas aussi bons qu''ils devraient être, c'est pour une raison simple: les élèves ne travaillent plus. Ils peuvent apprécier le cours, être intéressés, préférer le support des TICE, mais dès qu'on rentre dans le dur, c'est fini. Moi, je bossais. J'étais mieux qu'eux? Pas du tout. Mes parents étaient derrière, j'avais peur des mauvaises notes et de redoubler. Point. Je n'aimais pas l'école et je regardais souvent l'horloge en attendant la récré. Même dans mes matières préférées apprendre la leçon et faire les devoirs, c'était pénible (ça saoule, version moderne)
Parlez un peu avec les gamins. Ils ont l'air traumatisé? Généralement non. Ils savent très bien qu'en travaillant plus cela irait mieux. Mais pourquoi faire? Cela me rappelle un interview de Marc Ferro parlant de la fin de l'URSS. "Les magasins étaient vides et les gens ne travaillaient pas, mais alors pas du tout." Je ne nie pas que certains élèves peuvent être découragés mais le sentiment général est quand même: "j'ai eu de mauvaises notes dans telle matière. Que m'est-il arrivé? Rien. Alors pourquoi s'embêter?
Dans un autre fil, on évoque une petite de quatre an qui a déjà compris que ce n'est plus la peine de soigner les coloriages vu qu'elle aura de toute façon une pastille verte... Pense-t-on à ces élèves pour qui un quinze sur vingt est un drame? Bientôt ils pourront se reposer, ils l'auront leur pastille verte...
Parlez un peu avec les gamins. Ils ont l'air traumatisé? Généralement non. Ils savent très bien qu'en travaillant plus cela irait mieux. Mais pourquoi faire? Cela me rappelle un interview de Marc Ferro parlant de la fin de l'URSS. "Les magasins étaient vides et les gens ne travaillaient pas, mais alors pas du tout." Je ne nie pas que certains élèves peuvent être découragés mais le sentiment général est quand même: "j'ai eu de mauvaises notes dans telle matière. Que m'est-il arrivé? Rien. Alors pourquoi s'embêter?
Dans un autre fil, on évoque une petite de quatre an qui a déjà compris que ce n'est plus la peine de soigner les coloriages vu qu'elle aura de toute façon une pastille verte... Pense-t-on à ces élèves pour qui un quinze sur vingt est un drame? Bientôt ils pourront se reposer, ils l'auront leur pastille verte...
- Docteur OXGrand sage
bruno09 a écrit:Les débats sur la pédagogie et l'évaluation me font penser à la médecine du temps de Molière. On louvoie, on esquive et on n'appelle pas un chat un chat. Si les résultats ne sont pas aussi bons qu''ils devraient être, c'est pour une raison simple: les élèves ne travaillent plus. Ils peuvent apprécier le cours, être intéressés, préférer le support des TICE, mais dès qu'on rentre dans le dur, c'est fini. Moi, je bossais. J'étais mieux qu'eux? Pas du tout. Mes parents étaient derrière, j'avais peur des mauvaises notes et de redoubler. Point. Je n'aimais pas l'école et je regardais souvent l'horloge en attendant la récré. Même dans mes matières préférées apprendre la leçon et faire les devoirs, c'était pénible (ça saoule, version moderne)
Parlez un peu avec les gamins. Ils ont l'air traumatisé? Généralement non. Ils savent très bien qu'en travaillant plus cela irait mieux. Mais pourquoi faire? Cela me rappelle un interview de Marc Ferro parlant de la fin de l'URSS. "Les magasins étaient vides et les gens ne travaillaient pas, mais alors pas du tout." Je ne nie pas que certains élèves peuvent être découragés mais le sentiment général est quand même: "j'ai eu de mauvaises notes dans telle matière. Que m'est-il arrivé? Rien. Alors pourquoi s'embêter?
Dans un autre fil, on évoque une petite de quatre an qui a déjà compris que ce n'est plus la peine de soigner les coloriages vu qu'elle aura de toute façon une pastille verte... Pense-t-on à ces élèves pour qui un quinze sur vingt est un drame? Bientôt ils pourront se reposer, ils l'auront leur pastille verte...
Tout est dit !
- Luigi_BGrand Maître
Hélas la pastille est quand même dure à avaler.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- pmullerHabitué du forum
Et vous savez quoi ? Je viens de découvrir que le nouvel ENT met les couleurs en fonction de la moyenne de classe : l'élève est dans la moyenne, sa note s'affiche dans un beige sale - il est en-dessous, c'est rouge, au-dessus, c'est vert. J'ai noté des exposés, au demeurant plutôt bons, et j'ai eu une moyenne de classe de 15/20. Du coup, l'élève qui a eu un 14 est en rouge - et donc mauvais.
- SeiferÉrudit
pmuller a écrit:Et vous savez quoi ? Je viens de découvrir que le nouvel ENT met les couleurs en fonction de la moyenne de classe : l'élève est dans la moyenne, sa note s'affiche dans un beige sale - il est en-dessous, c'est rouge, au-dessus, c'est vert. J'ai noté des exposés, au demeurant plutôt bons, et j'ai eu une moyenne de classe de 15/20. Du coup, l'élève qui a eu un 14 est en rouge - et donc mauvais.
Rire, sérieusement ?
C'est débile au possible.
- JPhMMDemi-dieu
Les thuriféraires de la novpéd vous diront que l'enjeu n'est pas dans la pastille, mais dans l'enseignement différencié par compétence et nigauds bonifiés. Et cela, même si vous pratiquez la différenciation pédagogique, l'enseignement par compétence et les nigauds bonifiés mais que vous notez les élèves. Les pastilles sont inutiles, mais ne pas les mettre c'est mal. En français cela s'appelle de la superstition ou du fétichisme.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- "Viens avec nous, on a besoin de toi" : la nouvelle campagne de recrutement d'enseignants "L'école change avec vous".
- François Kersaudy - Rentrée des classes 2014 : public-privé, rien n'a changé !
- Etats généraux de la sécurité à l'école ("nan, nan, rien n'a changé, tout, tout a continué...")
- Je n'arrive plus à rien avec mes 5e!
- premier RDV avec le CDE : ne rien oublier !
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