Nos dernières lectures (tome 4)

Nadejda a écrit:L'idée que la littérature est tout entière liée à l'Histoire est devenue une sorte de lieu commun de la critique littéraire. On oublie un peu trop vite à quel point la cartographie, les rêveries enfantines sur les grandes cartes topographiques, l'imaginaire associé à un simple nom de lieu ont aussi fasciné nombre d'écrivains.

Catsoune a écrit:Pour mon projet théâtre, nous montons cette  pièce.


Et pour le plaisir

Je te taquine, je trouve cela très bien ! :

LouisBarthas a écrit:

Nadejda a écrit:L'idée que la littérature est tout entière liée à l'Histoire est devenue une sorte de lieu commun de la critique littéraire. On oublie un peu trop vite à quel point la cartographie, les rêveries enfantines sur les grandes cartes topographiques, l'imaginaire associé à un simple nom de lieu ont aussi fasciné nombre d'écrivains.

Géographie est une des entrées de l'abécédaire de Pierre Jourde que j'ai présenté précédemment. L'auteur y parle de sa passion des cartes et des atlas depuis l'enfance, et comment, très vite, la géographie réelle ne lui suffisant plus, il s'est mis à bâtir sa propre géographie mentale et à dessiner des cartes de fantaisie. Il se dit parfois que cette production à perte aura été l'activité la plus constamment suivie de son existence, jusqu'à rédiger une thèse de de littérature comparée intitulée Géographies imaginaires.

« …il y a dans les configurations géographiques des ventres et des lames, des diffusions de matière et des concentrations, des espaces vides s'opposant à des espaces surinvestis, etc. On trouverait là, dans la contemplation, quelque chose d'assez semblable à l'audition musicale : la perception de structures qui correspondent à certaines dispositions de l'énergie mentale. Non seulement lui correspondent, mais aussi l'activent, lui donnent les formes dans lesquelles elle trouve à se mobiliser. »

Ils l’ont attaquée, conspuée, condamnée, sous tous les prétextes, sous tous les régimes, avec les meilleures ou les pires intentions, pour de mauvaises raisons et parfois même pour de bonnes. Ils ont exilé les poètes, brûlé leurs livres – ou en ont simplement formulé le souhait. Voilà 2500 ans que la littérature est sujette à toutes les critiques et toutes les accusations de la part de philosophes et de théologiens, de prêtres et de pédagogues, de scientifiques et de sociologues, de rois, d’empereurs et même de présidents.
De Platon à Nicolas Sarkozy, ce livre fournit toutes les pièces de ce procès ahurissant, fait le portrait d’une incroyable galerie de grotesques et de ridicules, et retrace à sa manière une autre histoire de la littérature occidentale depuis les origines, pleine de bruit et de fureur, de bêtise, d’hypocrisie et d’ignorance, avec ses querelles et ses combats, ses défaites et ses triomphes, ses stratèges, ses traîtres et ses héros.
Avec la haine de la littérature se révèle la face cachée de l’histoire de la littérature – celle qui lui donne peut-être son sens véritable.

Nadejda a écrit:

LouisBarthas a écrit:

Nadejda a écrit:L'idée que la littérature est tout entière liée à l'Histoire est devenue une sorte de lieu commun de la critique littéraire. On oublie un peu trop vite à quel point la cartographie, les rêveries enfantines sur les grandes cartes topographiques, l'imaginaire associé à un simple nom de lieu ont aussi fasciné nombre d'écrivains.

Géographie est une des entrées de l'abécédaire de Pierre Jourde que j'ai présenté précédemment. L'auteur y parle de sa passion des cartes et des atlas depuis l'enfance, et comment, très vite, la géographie réelle ne lui suffisant plus, il s'est mis à bâtir sa propre géographie mentale et à dessiner des cartes de fantaisie. Il se dit parfois que cette production à perte aura été l'activité la plus constamment suivie de son existence, jusqu'à rédiger une thèse de de littérature comparée intitulée Géographies imaginaires.

« …il y a dans les configurations géographiques des ventres et des lames, des diffusions de matière et des concentrations, des espaces vides s'opposant à des espaces surinvestis, etc. On trouverait là, dans la contemplation, quelque chose d'assez semblable à l'audition musicale : la perception de structures qui correspondent à certaines dispositions de l'énergie mentale. Non seulement lui correspondent, mais aussi l'activent, lui donnent les formes dans lesquelles elle trouve à se mobiliser. »

Merci d'avoir partagé cet extrait.

J'ai lu Poésie du gérondif de Jean-Pierre Minaudier.
Très très bien. Ce sont des réflexions très libres et drôles d'un passionné de grammaire. Il nous en apprend plus sur des tas de langues dont on n'entend jamais parler. Où l'on découvre des langues sans adjectif, des langues où le genre suscite moins de débats qu'ici, des langues où les accords défient notre logique, des langues qui révèlent en somme d'autres perceptions du monde, d'autres manières de penser.

Je commence La Haine de la littérature de William Marx.

Ils l’ont attaquée, conspuée, condamnée, sous tous les prétextes, sous tous les régimes, avec les meilleures ou les pires intentions, pour de mauvaises raisons et parfois même pour de bonnes. Ils ont exilé les poètes, brûlé leurs livres – ou en ont simplement formulé le souhait. Voilà 2500 ans que la littérature est sujette à toutes les critiques et toutes les accusations de la part de philosophes et de théologiens, de prêtres et de pédagogues, de scientifiques et de sociologues, de rois, d’empereurs et même de présidents.
De Platon à Nicolas Sarkozy, ce livre fournit toutes les pièces de ce procès ahurissant, fait le portrait d’une incroyable galerie de grotesques et de ridicules, et retrace à sa manière une autre histoire de la littérature occidentale depuis les origines, pleine de bruit et de fureur, de bêtise, d’hypocrisie et d’ignorance, avec ses querelles et ses combats, ses défaites et ses triomphes, ses stratèges, ses traîtres et ses héros.
Avec la haine de la littérature se révèle la face cachée de l’histoire de la littérature – celle qui lui donne peut-être son sens véritable.

palomita a écrit:Je viens de finir Le maître des illusions de Donna Tartt . J'ai été un peu déçue par la fin .

Cath a écrit:

Cath a écrit:Je lis La Septième fonction du langage, de Laurent Binet.

J'aime assez, c'est amusant de croiser Barthes, Foucault, Eco etc. comme des personnages de romans.
Ça a un petit côté David Lodge.

Bingo ! Je ne croyais pas si bien dire !

Arrive, lors d'un congrès à Ithaque, Etats-Unis, le fameux Morris Zapp lui-même, en Lotus !

Reine Margot a écrit:

stench a écrit:Mes lectures de ces derniers jours :

2084 de Boualem Sansal.

Je suis resté sur ma faim. Certes, l'idée de voir les ravages d'un totalitarisme à l'envers (ici lié de façon à peine voilée à l'islamisme) est intéressante, puisque le personnage découvre petit à petit que son univers n'est que mensonge; ça reste cependant souvent confus et la fin m'a déçu.

coindeparadis a écrit:Ah, c'est le passage avec le chien , non ? Pas d'année en CM sans que je ne propose Pagnol en lecture expliquée.

Ronin a écrit:Je viens de finir "Réapprendre à lire" de Sandrine Garcia et Anne-Claudine Oller. Je le recommande très vivement, non seulement aux PE masi à tous les neos. Non seulement les auteurs font une mise au point théorique sur l'apprentissage de la lecture mais elle livre un éclairage historique très intéressant sur la rénovation pédagogique, la formation des enseignants, les injonctions contradictoires de l'Institution mais aussi les questions de différenciation, de déterminisme social, la médicalisation des difficultés, l'hypocrisie des politiques, le double jeu des prescripteurs, de l'Inspection Générale, à lire absolument !!!



Lisez-le, offrez-le, parlez-en  !!!