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- keroGrand sage
Rendash a écrit: kero tient des statistiques ethniques! Au bûcher!
Bah ouais, histoire de préparer l'orientation.
- ZenxyaGrand sage
kero a écrit:Ah, zut. Et moi qui note mes élèves en fonction de leur couleur de peau (B'oui, ça va plus vite). :/
J'savais pas qu'il fallait pas !
Bein, tu le dis toi même, tu notes en fonction de leur couleur de peau donc ils ont de bonnes noteskero a écrit:Non mais bon. Faut qu'ils arrêtent, les gentils sociologues, à pendre des débilités sans connaître rien à rien.
L'an dernier, dans ma classe 1: meilleure note: élève d'origine marocaine. Classe 2, meilleure note: élève d'origine malgache. Classe 3, meilleure note: une blackounette dont je connais pas l'origine précise. Classe 4: élève d'origine algérienne. Classe 5: je sais plus.
Bon. Comprends pas. Qu'est-ce qui cloche ? :/
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Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres - La Boétie
La folie c’est faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent - Albert Einstein
L'École est le lieu où l'on va s'instruire de ce que l'on ignore ou de ce que l'on sait mal pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître - Jacques Muglioni
- PascalNiveau 9
Je ne pense pas qu'il parle des stages en troisième.... Il évoque le BEP dans son discours, donc il parle des plus grands.
- keroGrand sage
Zenxya a écrit:Bein, tu le dis toi même, tu notes en fonction de leur couleur de peau donc ils ont de bonnes notes
En même temps, quand dans les classes, 95% à 100% des élèves sont issus de familles immigrées... ^^
- JacqGuide spirituel
Envoyer nos élèves en stage selon leur origine ?
Une fois de plus, je n'ai pas lu toutes vo contrib, mais je constate, pas en troisième, mais en terminale bac pro que :
- 1 les élèves se placent selon leurs connaissances, celles de leurs parents, ce qui reproduit les inégalités, et aussi selon les entreprises qu'ils connaissent (le Proxi du coin) ou dans lesquelles leurs parents travaillent, ils vont là où ils connaissent et les petits enfants des milieux privilégiés ont plus de facilité à envisager des stages dans des domaines plus variés que les autres, c'est une réalité.
- 2 les entreprises prennent plus facilement des "souchiens' (en dessous du chien ) plutôt que les autres, sauf les entreprises de non "souchiens", qui discriminent autant, mais dans l'autre sens,
- 3 justement, mes élèves, que nous tentons de placer dans toutes entreprises et sans discrimination constatent tout simplement que si tu n'es pas arabe tu as plus de chances..... pas la faute de l'EN, mais la société dans laquelle nous vivons c'est celle-là. Au bout de trois ans (mes élèves sont en terminales) nous constatons simplement l'évidence. Les élèves en ont pleinement conscience, ils le savent, et nous, prof, nous avons beau faire ce que nous pouvons, nous n'arrivons pas à changer cela. D'ailleurs, malheureusement, est-ce à l'EN seule de changer cela ?
Petit exemple personnel, qui va vers la discrimination. J'ai un élève (actuellement en terminale). Famille originaire d'Afrique du nord, l'apparence du "mec de cité", mais le meilleur vendeur que j'ai vu. Je l'ai suivi en stage il y a trois ans, en seconde, et c'est vraiment un très bon vendeur, l'un des meilleurs que j'ai eu. Voyant cela, pour son deuxième stage, il y a trois ans, je suis allé dans un magasin du centre ville, magasin très bourgeois, en me disant, justement, je vais le caser là pour le sortir de son petit monde à lui. Ca n'est pas passé. Pourquoi ? Pourtant j'ai la confiance du tuteur, il sait que lorsque je viens lui demander de prendre un élève en stage c'est que j'assume la qualité de l'élève. La première chose c'est que sa clientèle est bourgeoise et blanche, ça il ne le dit pas, ou en d'autres termes, mais surtout parce qu'avec les gamins de cité il n'a eu que des problèmes, entre autre avec les gamins masculins vis à vis de sa clientèle féminine. Parce qu'avec les garçons de cité lorsqu'il avait un garçon de cité en stage il avait aussi à la sortie de son magasin tous les potes du gamin qui venait glandouiller devant son magasin. Sa réponse a été : vous pouvez m'envoyer qui vous voulez de "cité" mais pas des garçons. Et il m'a d'ailleurs pris une gamine de cité, d'origne étrangère, tout s'est bien passé, il en a été très content et l'a embauchée pour faire les soldes, puis pendant les vacances.
Question : qui est responsable ?
L'EN qui discriminons ? Non. On doit tenter d'envoyer nos gamins partout et les sortir de leur milieux, et c'est ce que nous tentons de faire le plus souvent.
Le patron : oui parfois, mais le patron dont je vous parlais ci-dessus, il a aussi sa clientèle à entretenir, et si une population de stagiaire lui pose systématiquement problème et bien il ne prend plus cette population. C'est simple.
Et pour reprendre le titre du post, la discrimination n'est pas de la responsabilité de l'EN ou des prof, c'est celle de la société. Nous pouvons tenter d'aller contre, mais nous ne pouvons faire des miracles. Et ensuite la discrimination n'est pas seulement ethnique, elle est sociale. Réfléchir en terme ethnique c'est bien, mais c'est insuffissant. Mes gamins "populaires" trouvent moins que les autres, ils ont moins de contacts, ces contacts se limitent à la boite où travaillent leurs parents, leur capacité à imaginer plusieurs métiers, différents, est plus limitée. L'aspect ethnique s'ajoute à l'aspect social, mais ce n'est qu'un ajout.
Et, nous, dans l'EN, nous pouvons tenter de lutter contre cela, mais on ne peut pas refaire la société. Par contre il est clair que nous devons tenter de sortir les élèves de leur milieu social ou ethnique.... Mais ce n'est pas nous qui faisons le monde, nous nous tentons simplement de faire avec le monde.
Une fois de plus, je n'ai pas lu toutes vo contrib, mais je constate, pas en troisième, mais en terminale bac pro que :
- 1 les élèves se placent selon leurs connaissances, celles de leurs parents, ce qui reproduit les inégalités, et aussi selon les entreprises qu'ils connaissent (le Proxi du coin) ou dans lesquelles leurs parents travaillent, ils vont là où ils connaissent et les petits enfants des milieux privilégiés ont plus de facilité à envisager des stages dans des domaines plus variés que les autres, c'est une réalité.
- 2 les entreprises prennent plus facilement des "souchiens' (en dessous du chien ) plutôt que les autres, sauf les entreprises de non "souchiens", qui discriminent autant, mais dans l'autre sens,
- 3 justement, mes élèves, que nous tentons de placer dans toutes entreprises et sans discrimination constatent tout simplement que si tu n'es pas arabe tu as plus de chances..... pas la faute de l'EN, mais la société dans laquelle nous vivons c'est celle-là. Au bout de trois ans (mes élèves sont en terminales) nous constatons simplement l'évidence. Les élèves en ont pleinement conscience, ils le savent, et nous, prof, nous avons beau faire ce que nous pouvons, nous n'arrivons pas à changer cela. D'ailleurs, malheureusement, est-ce à l'EN seule de changer cela ?
Petit exemple personnel, qui va vers la discrimination. J'ai un élève (actuellement en terminale). Famille originaire d'Afrique du nord, l'apparence du "mec de cité", mais le meilleur vendeur que j'ai vu. Je l'ai suivi en stage il y a trois ans, en seconde, et c'est vraiment un très bon vendeur, l'un des meilleurs que j'ai eu. Voyant cela, pour son deuxième stage, il y a trois ans, je suis allé dans un magasin du centre ville, magasin très bourgeois, en me disant, justement, je vais le caser là pour le sortir de son petit monde à lui. Ca n'est pas passé. Pourquoi ? Pourtant j'ai la confiance du tuteur, il sait que lorsque je viens lui demander de prendre un élève en stage c'est que j'assume la qualité de l'élève. La première chose c'est que sa clientèle est bourgeoise et blanche, ça il ne le dit pas, ou en d'autres termes, mais surtout parce qu'avec les gamins de cité il n'a eu que des problèmes, entre autre avec les gamins masculins vis à vis de sa clientèle féminine. Parce qu'avec les garçons de cité lorsqu'il avait un garçon de cité en stage il avait aussi à la sortie de son magasin tous les potes du gamin qui venait glandouiller devant son magasin. Sa réponse a été : vous pouvez m'envoyer qui vous voulez de "cité" mais pas des garçons. Et il m'a d'ailleurs pris une gamine de cité, d'origne étrangère, tout s'est bien passé, il en a été très content et l'a embauchée pour faire les soldes, puis pendant les vacances.
Question : qui est responsable ?
L'EN qui discriminons ? Non. On doit tenter d'envoyer nos gamins partout et les sortir de leur milieux, et c'est ce que nous tentons de faire le plus souvent.
Le patron : oui parfois, mais le patron dont je vous parlais ci-dessus, il a aussi sa clientèle à entretenir, et si une population de stagiaire lui pose systématiquement problème et bien il ne prend plus cette population. C'est simple.
Et pour reprendre le titre du post, la discrimination n'est pas de la responsabilité de l'EN ou des prof, c'est celle de la société. Nous pouvons tenter d'aller contre, mais nous ne pouvons faire des miracles. Et ensuite la discrimination n'est pas seulement ethnique, elle est sociale. Réfléchir en terme ethnique c'est bien, mais c'est insuffissant. Mes gamins "populaires" trouvent moins que les autres, ils ont moins de contacts, ces contacts se limitent à la boite où travaillent leurs parents, leur capacité à imaginer plusieurs métiers, différents, est plus limitée. L'aspect ethnique s'ajoute à l'aspect social, mais ce n'est qu'un ajout.
Et, nous, dans l'EN, nous pouvons tenter de lutter contre cela, mais on ne peut pas refaire la société. Par contre il est clair que nous devons tenter de sortir les élèves de leur milieu social ou ethnique.... Mais ce n'est pas nous qui faisons le monde, nous nous tentons simplement de faire avec le monde.
- PascalNiveau 9
Jacq a écrit:Envoyer nos élèves en stage selon leur origine ?
Une fois de plus, je n'ai pas lu toutes vo contrib, mais je constate, pas en troisième, mais en terminale bac pro que :
- 1 les élèves se placent selon leurs connaissances, celles de leurs parents, ce qui reproduit les inégalités, et aussi selon les entreprises qu'ils connaissent (le Proxi du coin) ou dans lesquelles leurs parents travaillent, ils vont là où ils connaissent et les petits enfants des milieux privilégiés ont plus de facilité à envisager des stages dans des domaines plus variés que les autres, c'est une réalité.
- 2 les entreprises prennent plus facilement des "souchiens' (en dessous du chien ) plutôt que les autres, sauf les entreprises de non "souchiens", qui discriminent autant, mais dans l'autre sens,
- 3 justement, mes élèves, que nous tentons de placer dans toutes entreprises et sans discrimination constatent tout simplement que si tu n'es pas arabe tu as plus de chances..... pas la faute de l'EN, mais la société dans laquelle nous vivons c'est celle-là. Au bout de trois ans (mes élèves sont en terminales) nous constatons simplement l'évidence. Les élèves en ont pleinement conscience, ils le savent, et nous, prof, nous avons beau faire ce que nous pouvons, nous n'arrivons pas à changer cela. D'ailleurs, malheureusement, est-ce à l'EN seule de changer cela ?
Petit exemple personnel, qui va vers la discrimination. J'ai un élève (actuellement en terminale). Famille originaire d'Afrique du nord, l'apparence du "mec de cité", mais le meilleur vendeur que j'ai vu. Je l'ai suivi en stage il y a trois ans, en seconde, et c'est vraiment un très bon vendeur, l'un des meilleurs que j'ai eu. Voyant cela, pour son deuxième stage, il y a trois ans, je suis allé dans un magasin du centre ville, magasin très bourgeois, en me disant, justement, je vais le caser là pour le sortir de son petit monde à lui. Ca n'est pas passé. Pourquoi ? Pourtant j'ai la confiance du tuteur, il sait que lorsque je viens lui demander de prendre un élève en stage c'est que j'assume la qualité de l'élève. La première chose c'est que sa clientèle est bourgeoise et blanche, ça il ne le dit pas, ou en d'autres termes, mais surtout parce qu'avec les gamins de cité il n'a eu que des problèmes, entre autre avec les gamins masculins vis à vis de sa clientèle féminine. Parce qu'avec les garçons de cité lorsqu'il avait un garçon de cité en stage il avait aussi à la sortie de son magasin tous les potes du gamin qui venait glandouiller devant son magasin. Sa réponse a été : vous pouvez m'envoyer qui vous voulez de "cité" mais pas des garçons. Et il m'a d'ailleurs pris une gamine de cité, d'origne étrangère, tout s'est bien passé, il en a été très content et l'a embauchée pour faire les soldes, puis pendant les vacances.
Question : qui est responsable ?
L'EN qui discriminons ? Non. On doit tenter d'envoyer nos gamins partout et les sortir de leur milieux, et c'est ce que nous tentons de faire le plus souvent.
Le patron : oui parfois, mais le patron dont je vous parlais ci-dessus, il a aussi sa clientèle à entretenir, et si une population de stagiaire lui pose systématiquement problème et bien il ne prend plus cette population. C'est simple.
Et pour reprendre le titre du post, la discrimination n'est pas de la responsabilité de l'EN ou des prof, c'est celle de la société. Nous pouvons tenter d'aller contre, mais nous ne pouvons faire des miracles. Et ensuite la discrimination n'est pas seulement ethnique, elle est sociale. Réfléchir en terme ethnique c'est bien, mais c'est insuffissant. Mes gamins "populaires" trouvent moins que les autres, ils ont moins de contacts, ces contacts se limitent à la boite où travaillent leurs parents, leur capacité à imaginer plusieurs métiers, différents, est plus limitée. L'aspect ethnique s'ajoute à l'aspect social, mais ce n'est qu'un ajout.
Et, nous, dans l'EN, nous pouvons tenter de lutter contre cela, mais on ne peut pas refaire la société. Par contre il est clair que nous devons tenter de sortir les élèves de leur milieu social ou ethnique.... Mais ce n'est pas nous qui faisons le monde, nous nous tentons simplement de faire avec le monde.
+1000
- Luigi_BGrand Maître
@Pascal : tu as raison, je pense, même si l'article évoque "l'école" en général et le collège au début.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- PascalNiveau 9
Luigi_B a écrit:@Pascal : tu as raison, je pense, même si l'article évoque "l'école" en général et le collège au début.
Oui, le stage en 3ème n'a pas vraiment d'enjeu, il faut arrêter..
- Handsome DevilNiveau 9
Analyse très complète.Jacq a écrit:Envoyer nos élèves en stage selon leur origine ?
Une fois de plus, je n'ai pas lu toutes vo contrib, mais je constate, pas en troisième, mais en terminale bac pro que :
- 1 les élèves se placent selon leurs connaissances, celles de leurs parents, ce qui reproduit les inégalités, et aussi selon les entreprises qu'ils connaissent (le Proxi du coin) ou dans lesquelles leurs parents travaillent, ils vont là où ils connaissent et les petits enfants des milieux privilégiés ont plus de facilité à envisager des stages dans des domaines plus variés que les autres, c'est une réalité.
- 2 les entreprises prennent plus facilement des "souchiens' (en dessous du chien ) plutôt que les autres, sauf les entreprises de non "souchiens", qui discriminent autant, mais dans l'autre sens,
- 3 justement, mes élèves, que nous tentons de placer dans toutes entreprises et sans discrimination constatent tout simplement que si tu n'es pas arabe tu as plus de chances..... pas la faute de l'EN, mais la société dans laquelle nous vivons c'est celle-là. Au bout de trois ans (mes élèves sont en terminales) nous constatons simplement l'évidence. Les élèves en ont pleinement conscience, ils le savent, et nous, prof, nous avons beau faire ce que nous pouvons, nous n'arrivons pas à changer cela. D'ailleurs, malheureusement, est-ce à l'EN seule de changer cela ?
Petit exemple personnel, qui va vers la discrimination. J'ai un élève (actuellement en terminale). Famille originaire d'Afrique du nord, l'apparence du "mec de cité", mais le meilleur vendeur que j'ai vu. Je l'ai suivi en stage il y a trois ans, en seconde, et c'est vraiment un très bon vendeur, l'un des meilleurs que j'ai eu. Voyant cela, pour son deuxième stage, il y a trois ans, je suis allé dans un magasin du centre ville, magasin très bourgeois, en me disant, justement, je vais le caser là pour le sortir de son petit monde à lui. Ca n'est pas passé. Pourquoi ? Pourtant j'ai la confiance du tuteur, il sait que lorsque je viens lui demander de prendre un élève en stage c'est que j'assume la qualité de l'élève. La première chose c'est que sa clientèle est bourgeoise et blanche, ça il ne le dit pas, ou en d'autres termes, mais surtout parce qu'avec les gamins de cité il n'a eu que des problèmes, entre autre avec les gamins masculins vis à vis de sa clientèle féminine. Parce qu'avec les garçons de cité lorsqu'il avait un garçon de cité en stage il avait aussi à la sortie de son magasin tous les potes du gamin qui venait glandouiller devant son magasin. Sa réponse a été : vous pouvez m'envoyer qui vous voulez de "cité" mais pas des garçons. Et il m'a d'ailleurs pris une gamine de cité, d'origne étrangère, tout s'est bien passé, il en a été très content et l'a embauchée pour faire les soldes, puis pendant les vacances.
Question : qui est responsable ?
L'EN qui discriminons ? Non. On doit tenter d'envoyer nos gamins partout et les sortir de leur milieux, et c'est ce que nous tentons de faire le plus souvent.
Le patron : oui parfois, mais le patron dont je vous parlais ci-dessus, il a aussi sa clientèle à entretenir, et si une population de stagiaire lui pose systématiquement problème et bien il ne prend plus cette population. C'est simple.
Et pour reprendre le titre du post, la discrimination n'est pas de la responsabilité de l'EN ou des prof, c'est celle de la société. Nous pouvons tenter d'aller contre, mais nous ne pouvons faire des miracles. Et ensuite la discrimination n'est pas seulement ethnique, elle est sociale. Réfléchir en terme ethnique c'est bien, mais c'est insuffissant. Mes gamins "populaires" trouvent moins que les autres, ils ont moins de contacts, ces contacts se limitent à la boite où travaillent leurs parents, leur capacité à imaginer plusieurs métiers, différents, est plus limitée. L'aspect ethnique s'ajoute à l'aspect social, mais ce n'est qu'un ajout.
Et, nous, dans l'EN, nous pouvons tenter de lutter contre cela, mais on ne peut pas refaire la société. Par contre il est clair que nous devons tenter de sortir les élèves de leur milieu social ou ethnique.... Mais ce n'est pas nous qui faisons le monde, nous nous tentons simplement de faire avec le monde.
Une des conclusions à en tirer, c'est que pour des jeunes "populaires" qui ont de l'ambition, simplement suivre le même chemin que tout le monde ne suffira pas à les aider à se distinguer, il est nécessaire pour eux de développer plus tôt un réseau informel de contacts : associatif, famille étendue (parfois dans d'autres régions ou pays), amis (rapprochement par centres d'intérêt, en particulier sur Internet), etc.
- JacqGuide spirituel
Pascal a écrit:Luigi_B a écrit:@Pascal : tu as raison, je pense, même si l'article évoque "l'école" en général et le collège au début.
Oui, le stage en 3ème n'a pas vraiment d'enjeu, il faut arrêter..
Pascal, Luigi je ne suis pas d'accord (oh fichtre foutre, je suis content, je ne suis pas d'accord avec Luigi, c'est la première fois ^^).
Ce stage vous, enseignants du collège, lui donnez l'importance que vous lui donnez. Je peux vous dire, voyant les gamins arrivant en LP, que cela peut avoir beaucoup d'importance s'il est bien fait et bien préparé. On peut le prendre à la légère, pour des gamins allant vers des études supérieurs et générales, mais je pense qu'il faudrait 'l'aborder comme une vraie découverte. J'ai parmi mes élèves des gamins qui me disent "j'ai fait cela en troisième et cela m'a plu et cela m'a orienté".
Je vais prendre mon exemple (c'est une habitude).
Je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire plus tard, j'aimais le dessin, lire et l'histoire. Chance, je n''étais pas trop mauvais en classe. Etude générales (même si j'ai terminé par le technologique, par manque de travail, oui), puis études supérieures en histoire. Pour moi les math, la science, la physique, les langues, tout cela n'avait aucun sens et acuun intérêt et je n'avais donc aucune motivation pour ces matières. C'est bon, j'ai eu mon bac malgré les langues, malgré les sciences et les math, j'ai réussi ma fac d'histoire... c'est cool, tant mieux.
Maintenant il m'arrive de faire des visites d'entreprises, en tant que prof, avec mes élèves. Je découvre un monde que je ne connais pas, le monde industriel entre autre. Nous avions fait la visite de plusieurs entreprises industrielles avec des bac pro commerce. Aucun rapport avec leur formation puisqu'ils sont déjà orientés. Mais nous avons tous été étourdis par le travail, voir des personnes travailler sur de la programmation, sur des modèles en 3D, assis, derrière un ordinanteur, dessinant des plans... Dans mes élèves, qui avaient choisi le monde tertiaire parce que justement leurs parents étaient du secondaire, il y a eu découverte : on peut être dans l'industrie en bossant sur PC derrière un bureau/ les math et les sciences ont une application concrète / l'usine c'est pas seulement la blouse bleue etc....
Je repense à moi. Quand est-ce que dans ma scolarité on m'a expliqué à quoi servaient les math ? les sciences ? Jamais !
Moi je vais dire, un seul stage de découverte en troisième c'est insuffisant.
Il faut aller, non pas vers le patronat, non pas faire entrer l'entreprise dans l'EN pour faire de l'EN le vassal du monde de l'entreprise, mais il faut que l'EN aille voir le patronat pour donner du sens et un objectif à nos élèves. Il faut aller visiter dès le collège des entreprises des divers secteurs de l'activité pour qu'un jour un gamin se dise "je veux travailler là" et pour y parvenir voici quelles sont les matières, même celles que j'aime moins, qui vont me permettre d'y parvenir. Cela donnerait un sens à notre enseignement et donc une motivation pour ce qui semble totalement abstrait et donc sans intérêt pour beaucoup de nos élèves.
- keroGrand sage
Jacq,
je réfléchissais à un moyen de mieux illustrer à mes élèves le fait que, sans qu'ils s'en rendent compte, la plupart des matières peuvent avoir des applications pratiques dans un futur cadre professionnel. Même celles pour lesquelles ça ne parait pas évident.
Tu viens de me donner une idée !
je réfléchissais à un moyen de mieux illustrer à mes élèves le fait que, sans qu'ils s'en rendent compte, la plupart des matières peuvent avoir des applications pratiques dans un futur cadre professionnel. Même celles pour lesquelles ça ne parait pas évident.
Tu viens de me donner une idée !
- ycombeMonarque
Les élèves découvrent surtout le supermarché du coin. Remarque que c'est pas mal, ils reviennent avec des anecdotes sur les règles d'hygiènes:Jacq a écrit:
Maintenant il m'arrive de faire des visites d'entreprises, en tant que prof, avec mes élèves. Je découvre un monde que je ne connais pas, le monde industriel entre autre.
−Il y a des gants, mais on ne le met que s'il y a un contrôle. On est prévenu avant pour les contrôles…
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- JPhMMDemi-dieu
Merci.Jacq a écrit:Envoyer nos élèves en stage selon leur origine ?
Une fois de plus, je n'ai pas lu toutes vo contrib, mais je constate, pas en troisième, mais en terminale bac pro que :
- 1 les élèves se placent selon leurs connaissances, celles de leurs parents, ce qui reproduit les inégalités, et aussi selon les entreprises qu'ils connaissent (le Proxi du coin) ou dans lesquelles leurs parents travaillent, ils vont là où ils connaissent et les petits enfants des milieux privilégiés ont plus de facilité à envisager des stages dans des domaines plus variés que les autres, c'est une réalité.
- 2 les entreprises prennent plus facilement des "souchiens' (en dessous du chien ) plutôt que les autres, sauf les entreprises de non "souchiens", qui discriminent autant, mais dans l'autre sens,
- 3 justement, mes élèves, que nous tentons de placer dans toutes entreprises et sans discrimination constatent tout simplement que si tu n'es pas arabe tu as plus de chances..... pas la faute de l'EN, mais la société dans laquelle nous vivons c'est celle-là. Au bout de trois ans (mes élèves sont en terminales) nous constatons simplement l'évidence. Les élèves en ont pleinement conscience, ils le savent, et nous, prof, nous avons beau faire ce que nous pouvons, nous n'arrivons pas à changer cela. D'ailleurs, malheureusement, est-ce à l'EN seule de changer cela ?
Petit exemple personnel, qui va vers la discrimination. J'ai un élève (actuellement en terminale). Famille originaire d'Afrique du nord, l'apparence du "mec de cité", mais le meilleur vendeur que j'ai vu. Je l'ai suivi en stage il y a trois ans, en seconde, et c'est vraiment un très bon vendeur, l'un des meilleurs que j'ai eu. Voyant cela, pour son deuxième stage, il y a trois ans, je suis allé dans un magasin du centre ville, magasin très bourgeois, en me disant, justement, je vais le caser là pour le sortir de son petit monde à lui. Ca n'est pas passé. Pourquoi ? Pourtant j'ai la confiance du tuteur, il sait que lorsque je viens lui demander de prendre un élève en stage c'est que j'assume la qualité de l'élève. La première chose c'est que sa clientèle est bourgeoise et blanche, ça il ne le dit pas, ou en d'autres termes, mais surtout parce qu'avec les gamins de cité il n'a eu que des problèmes, entre autre avec les gamins masculins vis à vis de sa clientèle féminine. Parce qu'avec les garçons de cité lorsqu'il avait un garçon de cité en stage il avait aussi à la sortie de son magasin tous les potes du gamin qui venait glandouiller devant son magasin. Sa réponse a été : vous pouvez m'envoyer qui vous voulez de "cité" mais pas des garçons. Et il m'a d'ailleurs pris une gamine de cité, d'origne étrangère, tout s'est bien passé, il en a été très content et l'a embauchée pour faire les soldes, puis pendant les vacances.
Question : qui est responsable ?
L'EN qui discriminons ? Non. On doit tenter d'envoyer nos gamins partout et les sortir de leur milieux, et c'est ce que nous tentons de faire le plus souvent.
Le patron : oui parfois, mais le patron dont je vous parlais ci-dessus, il a aussi sa clientèle à entretenir, et si une population de stagiaire lui pose systématiquement problème et bien il ne prend plus cette population. C'est simple.
Et pour reprendre le titre du post, la discrimination n'est pas de la responsabilité de l'EN ou des prof, c'est celle de la société. Nous pouvons tenter d'aller contre, mais nous ne pouvons faire des miracles. Et ensuite la discrimination n'est pas seulement ethnique, elle est sociale. Réfléchir en terme ethnique c'est bien, mais c'est insuffissant. Mes gamins "populaires" trouvent moins que les autres, ils ont moins de contacts, ces contacts se limitent à la boite où travaillent leurs parents, leur capacité à imaginer plusieurs métiers, différents, est plus limitée. L'aspect ethnique s'ajoute à l'aspect social, mais ce n'est qu'un ajout.
Et, nous, dans l'EN, nous pouvons tenter de lutter contre cela, mais on ne peut pas refaire la société. Par contre il est clair que nous devons tenter de sortir les élèves de leur milieu social ou ethnique.... Mais ce n'est pas nous qui faisons le monde, nous nous tentons simplement de faire avec le monde.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- JacqGuide spirituel
kero a écrit:Jacq,
je réfléchissais à un moyen de mieux illustrer à mes élèves le fait que, sans qu'ils s'en rendent compte, la plupart des matières peuvent avoir des applications pratiques dans un futur cadre professionnel. Même celles pour lesquelles ça ne parait pas évident.
Tu viens de me donner une idée !
Il existe des programmes du MEDEF qui proposent des conférences de professionnels, des visites d'entreprises volontaires. Et là ce n'est pas de la propagande du MEDEF "direction", ce sont des patrons volontaires qui ont l'envie de montrer le fonctionnement d'une entreprise, d'expliquer, de faire découvrir. Lorsqu'on dit MEDEF tout le monde pense "propagande libérale". Nos patrons au local sont bien loin de cela, ils sont juste tout simplement heureux de présenter leur entreprise, d'expliquer son développement à des élèves, de faire visiter les locaux, montrer le travail. Certains sont venus dans notre établissement faire des conférences (je pense entre autre à une dame d'un cabinet de recrutement qui vient présenter son travail aux élèves régulièrement au lycée). Nous, une fois de plus, c'est un peu tardif, nos élèves sont déjà orientés, mais la rencontre entre les deux mondes est je trouve très profitable pour nos élèves. Et quand ils viennent chez nous ces patrons ou salariés voient aussi comment nous travaillons. Il ne s'agit pas du tout, comme beaucoup le craignent, de "faire entrer l'enteprise dans l'EN" pour en prendre le contrôle.
- Ben93Neoprof expérimenté
Voilà -enfin- un article de fond, on sent la recherche, l'étude ! La vérité est maintenant dévoilée au grand jour "le scandale des stages scolaires". Tremblez chers collègues !
Ils se foutent vraiment de la gueule du monde.
Ils se foutent vraiment de la gueule du monde.
- Handsome DevilNiveau 9
A ma connaissance, le port des gants dans les rayons traditionnels n'est pas obligatoire. Il vaut mieux un travailleur qui se lave souvent et consciencieusement les mains qu'un autre qui garde ses gants pour manipuler plusieurs produits, rendre la monnaie, etc.ycombe a écrit:Les élèves découvrent surtout le supermarché du coin. Remarque que c'est pas mal, ils reviennent avec des anecdotes sur les règles d'hygiènes:Jacq a écrit:
Maintenant il m'arrive de faire des visites d'entreprises, en tant que prof, avec mes élèves. Je découvre un monde que je ne connais pas, le monde industriel entre autre.
−Il y a des gants, mais on ne le met que s'il y a un contrôle. On est prévenu avant pour les contrôles…
- RendashBon génie
Handsome Devil a écrit:
A ma connaissance, le port des gants dans les rayons traditionnels n'est pas obligatoire. Il vaut mieux un travailleur qui se lave souvent et consciencieusement les mains qu'un autre qui garde ses gants pour manipuler plusieurs produits, rendre la monnaie, etc.
+1. Surtout quant à la monnaie, y'a rien de plus sale.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- AnaxagoreGuide spirituel
Jacq a écrit: J'ai parmi mes élèves des gamins qui me disent "j'ai fait cela en troisième et cela m'a plu et cela m'a orienté".
[...]
Maintenant il m'arrive de faire des visites d'entreprises, en tant que prof, avec mes élèves. Je découvre un monde que je ne connais pas, le monde industriel entre autre. Nous avions fait la visite de plusieurs entreprises industrielles avec des bac pro commerce. Aucun rapport avec leur formation puisqu'ils sont déjà orientés. Mais nous avons tous été étourdis par le travail, voir des personnes travailler sur de la programmation, sur des modèles en 3D, assis, derrière un ordinateur, dessinant des plans... Dans mes élèves, qui avaient choisi le monde tertiaire parce que justement leurs parents étaient du secondaire, il y a eu découverte : on peut être dans l'industrie en bossant sur PC derrière un bureau/ les math et les sciences ont une application concrète / l'usine c'est pas seulement la blouse bleue etc...
Jacq a écrit:
Pour moi les math, la science, la physique, les langues, tout cela n'avait aucun sens et aucun intérêt et je n'avais donc aucune motivation pour ces matières. C'est bon, j'ai eu mon bac malgré les langues, malgré les sciences et les math, j'ai réussi ma fac d'histoire... c'est cool, tant mieux.
Je repense à moi. Quand est-ce que dans ma scolarité on m'a expliqué à quoi servaient les math ? les sciences ? Jamais !
Moi je vais dire, un seul stage de découverte en troisième c'est insuffisant.
Il faut aller, non pas vers le patronat, non pas faire entrer l'entreprise dans l'EN pour faire de l'EN le vassal du monde de l'entreprise, mais il faut que l'EN aille voir le patronat pour donner du sens et un objectif à nos élèves. Il faut aller visiter dès le collège des entreprises des divers secteurs de l'activité pour qu'un jour un gamin se dise "je veux travailler là" et pour y parvenir voici quelles sont les matières, même celles que j'aime moins, qui vont me permettre d'y parvenir. Cela donnerait un sens à notre enseignement et donc une motivation pour ce qui semble totalement abstrait et donc sans intérêt pour beaucoup de nos élèves.
J'ai découpé ce qu'a dit Jacq. A mon avis il ne faut pas tout mettre dans le même sac.
Un esprit capable d'effort, de curiosité et de réflexion uniquement par ce que ça va hypothétiquement "servir" rapidement pour moi c'est un échec total du point de vue de l'éducation intellectuelle. C'est la fabrique des Papaguenos. Le "sens" de ce que l'on fait est dans les domaines que l'on enseigne et tout le contexte qui les accompagne, le "sens" est dans les liens que l'on crée en permanence entre les domaines. Le "sens" c'est que l'on donne à voir et à comprendre l’œuvre de l'Humanité aux élèves. Pour comprendre, pour être acteur mais pour être un Homme.
En ce sens découvrir les activités des Hommes, la société, est intéressant pour les faire réfléchir aux places qu'ils pourraient occuper et à ce qu'ils pourraient faire...mais ça il se peut que cela change aussi bien au cours de la vie qu'au cours de leurs études.
- DimkaVénérable
Bonsoir,
Et de façon pragmatique, si des élèves se mettent à bosser telle discipline parce qu’ils ont fait un stage qui a changé leur vision de tel domaine et les a motivés pour se mettre à bosser les maths, où est le soucis ? C’est quand même mieux que de rester perché sur une vision idéaliste du savoir et de larguer plein de jeunes qui pourraient être par ailleurs motivés : mieux vaut de la curiosité pour des raisons qui ne nous plaisent pas que pas de curiosité du tout, non ? Sans compter qu’une fois motivés par un motif concret, ils peuvent prendre un réel plaisir (plus gratuit) en découvrant mieux la matière.
Je ne suis pas d’accord (et j’en profite pour dire que je trouve le message de Jacq hyper intéressant, dans sa vision de la chose) : on ne peut pas exiger une mentalité particulière de la part des élèves. Certains individus sont hyper-concrets, ont besoin d’un lien avec le réel, d’une utilité, etc. et il n’y a rien de méprisable, là-dedans. Les professeurs peuvent présenter, proposer une vision des choses (la savoir pour le savoir), mais certainement pas l’imposer, ni juger la façon de fonctionner des élèves.Anaxagore a écrit:Un esprit capable d'effort, de curiosité et de réflexion uniquement par ce que ça va hypothétiquement "servir" rapidement pour moi c'est un échec total du point de vue de l'éducation intellectuelle. C'est la fabrique des Papaguenos.
Et de façon pragmatique, si des élèves se mettent à bosser telle discipline parce qu’ils ont fait un stage qui a changé leur vision de tel domaine et les a motivés pour se mettre à bosser les maths, où est le soucis ? C’est quand même mieux que de rester perché sur une vision idéaliste du savoir et de larguer plein de jeunes qui pourraient être par ailleurs motivés : mieux vaut de la curiosité pour des raisons qui ne nous plaisent pas que pas de curiosité du tout, non ? Sans compter qu’une fois motivés par un motif concret, ils peuvent prendre un réel plaisir (plus gratuit) en découvrant mieux la matière.
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- Spoiler:
- AnaxagoreGuide spirituel
Dimka a écrit:Bonsoir,Je ne suis pas d’accord (et j’en profite pour dire que je trouve le message de Jacq hyper intéressant, dans sa vision de la chose) : on ne peut pas exiger une mentalité particulière de la part des élèves. Certains individus sont hyper-concrets, ont besoin d’un lien avec le réel, d’une utilité, etc. et il n’y a rien de méprisable, là-dedans. Les professeurs peuvent présenter, proposer une vision des choses (la savoir pour le savoir), mais certainement pas l’imposer, ni juger la façon de fonctionner des élèves.Anaxagore a écrit:Un esprit capable d'effort, de curiosité et de réflexion uniquement par ce que ça va hypothétiquement "servir" rapidement pour moi c'est un échec total du point de vue de l'éducation intellectuelle. C'est la fabrique des Papaguenos.
Et de façon pragmatique, si des élèves se mettent à bosser telle discipline parce qu’ils ont fait un stage qui a changé leur vision de tel domaine et les a motivés pour se mettre à bosser les maths, où est le soucis ? C’est quand même mieux que de rester perché sur une vision idéaliste du savoir et de larguer plein de jeunes qui pourraient être par ailleurs motivés : mieux vaut de la curiosité pour des raisons qui ne nous plaisent pas que pas de curiosité du tout, non ? Sans compter qu’une fois motivés par un motif concret, ils peuvent prendre un réel plaisir (plus gratuit) en découvrant mieux la matière.
Je fais feu de tout bois. Cependant, cela ne me satisfait pas totalement.
- AnaxagoreGuide spirituel
Pour moi cela (l'aspect "court terme" et ""utilitaire") ne peut être qu'à la marge et pas une fin en soi.
Le réel et le concret c'est encore un autre sujet. Je ne suis pas de ceux qui opposent le réel, le concret et la théorie.
Le réel et le concret c'est encore un autre sujet. Je ne suis pas de ceux qui opposent le réel, le concret et la théorie.
- keroGrand sage
Essayer de transmettre aux élèves une vision noble du Savoir n'est pas contradictoire avec le fait d'essayer de leur montrer la dimension pratique de ce même savoir.
Certains élèves, de par leur contexte socioculturel, n'ont jamais eu la possibilité d'intégrer l'idée de la culture comme valeur en soi et fatalement, seront plus hermétiques à ce genre de propos.
Certains élèves, de par leur contexte socioculturel, n'ont jamais eu la possibilité d'intégrer l'idée de la culture comme valeur en soi et fatalement, seront plus hermétiques à ce genre de propos.
- AnaxagoreGuide spirituel
Mais il faut les ouvrir à ce qui n'est pas dans leur contexte de départ.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- DimkaVénérable
Pourtant, il y a quelque chose d’assez fascinant, dans le fait d’apprendre quelque chose et que ça soit immédiatement utile, qu’on le mette tout de suite en œuvre.Anaxagore a écrit:Pour moi cela (l'aspect "court terme" et ""utilitaire") ne peut être qu'à la marge et pas une fin en soi.
Le réel et le concret c'est encore un autre sujet. Je ne suis pas de ceux qui opposent le réel, le concret et la théorie.
Sur d’autres forums/lieux, j’ai vu des gamins qui codent, je trouve ça assez fantastique, la façon dont ils peuvent acquérir un savoir. C’est typiquement utilitaire (je fais un truc, je suis bloqué parce que j’ai besoin de telle connaissance pour ça), pourtant ils sont dans une démarche active et bien plus large que leur simple besoin immédiat. Du coup, je trouve que ce serait dommage de dénigrer leur façon de fonctionner, alors qu’au final, intellectuellement, ils ont une démarche que peu de gamins ont.
Par ailleurs, je suis à peu près certain que si j’avais vu concrètement certains métiers, je me serais orienté différemment (et j’aurais bossé de ce fait plus certaines matières, avec cette motivation). Et justement, ça n’a pas été le cas, je suis resté sur les connaissances que j’avais de mon propre milieu familial, sur mes préjugés et les préjugés de mon milieu, et j’ai fait mes choix, par rapport à ce que m’apportait cette expérience familiale.
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- keroGrand sage
Anaxagore a écrit:Mais il faut les ouvrir à ce qui n'est pas dans leur contexte de départ.
Je n'ai pas dit le contraire. J'ai dit que les deux approches ne sont pas contradictoires.
- AnaxagoreGuide spirituel
Dimka a écrit:Pourtant, il y a quelque chose d’assez fascinant, dans le fait d’apprendre quelque chose et que ça soit immédiatement utile, qu’on le mette tout de suite en œuvre.Anaxagore a écrit:Pour moi cela (l'aspect "court terme" et ""utilitaire") ne peut être qu'à la marge et pas une fin en soi.
Le réel et le concret c'est encore un autre sujet. Je ne suis pas de ceux qui opposent le réel, le concret et la théorie.
Sur d’autres forums/lieux, j’ai vu des gamins qui codent, je trouve ça assez fantastique, la façon dont ils peuvent acquérir un savoir. C’est typiquement utilitaire (je fais un truc, je suis bloqué parce que j’ai besoin de telle connaissance pour ça), pourtant ils sont dans une démarche active et bien plus large que leur simple besoin immédiat. Du coup, je trouve que ce serait dommage de dénigrer leur façon de fonctionner, alors qu’au final, intellectuellement, ils ont une démarche que peu de gamins ont.
Par ailleurs, je suis à peu près certain que si j’avais vu concrètement certains métiers, je me serais orienté différemment (et j’aurais bossé de ce fait plus certaines matières, avec cette motivation). Et justement, ça n’a pas été le cas, je suis resté sur les connaissances que j’avais de mon propre milieu familial, sur mes préjugés et les préjugés de mon milieu, et j’ai fait mes choix, par rapport à ce que m’apportait cette expérience familiale.
Il y a plusieurs choses. Lier les savoirs à leurs tenants et aboutissants en matière d'applications. Mettre en pratique. Je n'ai un problème avec cela ce sont des choses liées au savoir.
Après il y a la question de l'utile. Tout le monde aime savoir faire des choses utiles. Apprendre uniquement avec les œillères de "l'utile", avec une courte vue, c'est l'utilitarisme.
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