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Paratge
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lieux - Lieux communs de la « pédagogie innovante » - Page 3 Empty Re: Lieux communs de la « pédagogie innovante »

par Paratge Mer 5 Nov 2014 - 17:29
L'enseignement mutuel était influencé par les écoles indigènes de l'Inde britannique : un seul maître et des dizaines d'élèves assis par terre écrivant sur le sable. Enseignement de pays pauvres, permettant des économies de salaires et de matériel.

Ce qu'on peut voir en Afrique subsaharienne aujourd'hui…
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par Marmont Mer 5 Nov 2014 - 19:08
Il parait qu'il les a mis en place en expliquant aux bourgeois qu'il fallait le faire pour éviter que les ouvriers ne le fassent seuls, pour pouvoir contrôler l'instruction.
Comme il s'agit d'une rumeur, on ne saura jamais... Smile


L'enseignement mutuel (l'instruction des niveaux inf par les niveaux sup au sein d'une même classe) aurait été torpillé car il permettait d'instruire trop vite et trop bien et il a été remplacé par l'enseignement par classe de niveau identique.
Il me semble que c'est ce qui se pratiquait en France entre les lois Guizot et les lois Ferry : une dose d'improvisation, des programmes plus ou moins flous, pratiquement aucun financement de l'Etat (tout était à la discrétion des communes, donc on peut imaginer aisément les fossés !) aucune formation de maîtres recrutés directement par les communes, mais une émulation certaine dans ce qui était le plus souvent une classe unique. Il y avait cinq semaines de vacances dans la plupart des écoles communales et le seuil d'ouverture de classe - dirait-on aujourd'hui - était de 50. Le problème est que rien n'était véritablement uniformisé et harmonisé à ce sujet (seul Duruy tenta un premier programme "national" sous le Second Empire, mais c'était assez limité) et les disparités très grandes.

Et je le répète, les principes pédagogiques sur lesquels l'école primaire a été créée étaient très bons dès le départ. Perfectibles et amendables sans doute (Freinet et l'Education nouvelle ont eu et ont encore des choses à dire : l'histoire pédagogique ne s'est pas arrêtée en 1923), mal ou peu appliqués dans bien des écoles et par bien des maîtres, peut-être : mais leur rejet dans les années 60 fut une grande erreur.
Sans accès de nostalgie - j'ai pas connu... - ni de troubles conservateurs, je partage ton point de vue.
Sauf qu'on te répondra que cette école s'arrêtait à 13 ans et qu'après, la suite était réservée à l'élite de la société (c'est cette forme de "discrimination" sociale devant l'instruction qui fait aussi passer Ferry pour un "pourri" chez certains)




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par doctor who Mer 5 Nov 2014 - 19:35
A 13 ans ou avant, d'ailleurs, le Certificat de Fin d'Etude étant le sésame pour arrêter plus tôt, si l'on pouvait prouver qu'on avait le niveau suffisant.

Mais ce n'est pas Ferry qui a fait que les familles désiraient des études courtes pour leurs enfants. La brièveté du cursus primaire est avant tout un problème de demande, et non d'offre. L'existence d'une frange importante de "capables non intégrés" semble permettre d'affirmer cela.
Je renvoie à mon petit article : http://pedagoj.eklablog.com/en-1957-le-niveau-montait-a107701266

Les études s'allongent quand la demande d'études plus longues augmente, après la 2e guerre mondiale, avec les "Trente glorieuses" (avec un premier coup de boutoir en 1836 : l'allongement à 14 ans, la fin du certif comme "permis d'arrêter plus tôt" et la création des classes de fin d'étude).

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par Iphigénie Mer 5 Nov 2014 - 19:42
Sur l'école au début du siècle il y a un livre à lire, le dernier roman de Zola , qui figurait dans son projet des Quatre Evangiles: Vérité
Malgré quelques longueurs, excellent éclairage sur les origines et le contexte de la séparation de l'église et de l'état , le combat pour l'école laïque, la philosophie des écoles normales et la "mission" dont se sentaient investis les instituteurs et institutrices de cet âge héroïque (mais c'est là qu'on voit qu'enseigner a toujours été un combat héroïque, en fait...)
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par Nita Mer 5 Nov 2014 - 19:51
Paratge a écrit:L'enseignement mutuel était influencé par les écoles indigènes de l'Inde britannique : un seul maître et des dizaines d'élèves assis par terre écrivant sur le sable. Enseignement de pays pauvres, permettant des économies de salaires et de matériel.

Ce qu'on peut voir en Afrique subsaharienne aujourd'hui…

L'enseignement mutuel était surtout protestant ce me semble (et résulte de la nécessité de savoir lire pour lire la Bible).

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Pedro Cordoba
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par Pedro Cordoba Mer 5 Nov 2014 - 19:56
Puisqu'on est passé des lieux communs du pédagogisme à des considérations sur "l'école de Jules Ferry" je me permets d'indiquer ce que j'en écrivais au printemps dernier sur mon blog :
http://pedrocordoba.blog.lemonde.fr/2014/01/05/monsieur-maurin-bouleverse-la-science/
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Pedro Cordoba
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par Pedro Cordoba Mer 5 Nov 2014 - 20:22
Une histoire attentive aux taux de scolarisation en France tout au long du XIXème siècle montre que les lois-Ferry ont eu un impact très inférieur à ce qu'on imagine. En 1882, la très grande majorité des petits français allait déjà à l'école et la courbe s'est simplement poursuivie sur sa lancée antérieure (tout commence avec les lois-Guizot) jusqu'en 1914.

La vérité, c'est que la grande "nouveauté" des lois-Ferry se situe au niveau symbolique : les deux principes (gratuite et obligatoire) frappent les imaginaires. Or les mythes ont un grand effet sur la réalité. Bien plus grand que la plupart des faits "réels". A partir de Ferry, les français se sont passionnés pour l'école - et cela dure jusqu'à aujourd'hui. C'est aussi la "passion" qui a animé les "hussards noirs" donnant naissance à un autre mythe, lui aussi très réel. Et ainsi de suite.

Cette "mythification" de "l'école de Jules Ferry" a évidemment aussi des inconvénients, surtout depuis que les pédagogistes en ont fait le symbole du mal absolu : l'école qui exclut. Et l'argument du Ferry colonialiste est sans cesse mis en avant. Or l'école de Jules Ferry n'est pas l'école de Jules Ferry. Ce dernier n'a été ministre de l'éducation que très peu de temps - pas plus d'un an si mes souvenirs sont bons. Un Benoit Hamon de l'époque, pour ainsi dire! Juste le temps de faire voter ces lois symboliques et de partir... aux colonies justement. Bref, comme quelqu'un d'autre l'a rappelé plus haut, l'école de Jules Ferry est en vérité celle de Ferdinand Buisson, qui n'avait rien d'un colonialiste ni d'un tyran opprimant le peuple. Et c'est avec la pédagogie-Buisson que s'est lentement opérée la jonction du mythe et de la réalité.
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Pedro Cordoba
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par Pedro Cordoba Mer 5 Nov 2014 - 20:24
Il faut arrêter de rêver sur l'enseignement mutuel, encensé par Hugo. J'ai l'impression en lisant ce qui précède que certains de ceux qui en parlent ne savent pas de quoi il s'agit (s'agissait).
C'est Guizot qui a supprimé l'enseignement mutuel.
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par Marmont Jeu 6 Nov 2014 - 6:39
doctor who a écrit:A 13 ans ou avant, d'ailleurs, le Certificat de Fin d'Etude étant le sésame pour arrêter plus tôt, si l'on pouvait prouver qu'on avait le niveau suffisant.

Mais ce n'est pas Ferry qui a fait que les familles désiraient des études courtes pour leurs enfants. La brièveté du cursus primaire est avant tout un problème de demande, et non d'offre. L'existence d'une frange importante de "capables non intégrés" semble permettre d'affirmer cela.
Je renvoie à mon petit article : http://pedagoj.eklablog.com/en-1957-le-niveau-montait-a107701266

Les études s'allongent quand la demande d'études plus longues augmente, après la 2e guerre mondiale, avec les "Trente glorieuses" (avec un premier coup de boutoir en 1836 : l'allongement à 14 ans, la fin du certif comme "permis d'arrêter plus tôt" et la création des classes de fin d'étude).
Nous sommes bien d'accord. (sauf pour la dernière date, faute de frappe sans aucun doute... Wink )

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par Pedro Cordoba Jeu 6 Nov 2014 - 10:30
D'accord avec la mise au point de docteur who.

- L'école "de Jules Ferry" n'excluait personne. Si beaucoup d'élèves s'arrêtaient après l'école élémentaire, ce n'est pas parce qu'on (qui?) ne voulait pas que les "fils de pauvres" aillent plus loin dans leurs études. La faible proportion d'élèves en sixième s'explique par le choix des familles. Choix tout à fait rationnel, comme toujours. Car même le certif était inutile pour la plupart des boulots. Une partie importante de ceux qui l'obtenaient n'en faisaient rien du tout : ils encadraient le diplôme et l'accrochaient au-dessus de leur cheminée. Beaucoup donc passaient le certif juste pour montrer qu'ils étaient "cultivés". Quant à entrer en sixième classique, avec du latin et du grec, la plupart des parents pensaient qu'ils n’étaient absolument pas concernés par cette "offre", bonne pour des extra-terrestres.

- Dans l'école "de Jules Ferry", l'obligation scolaire s'arrêtait à 12 ans. C''est en 1936 que Jean Zay la porte à 13 ans puis après-guerre qu'elle passe à 14 ans.

Il convient cependant d'ajouter que cette prolongation de la scolarité obligatoire n'a pas eu que des effets positifs. Car ceux qui, pour une raison ou pour une autre, se trouvaient dans le système primaire après l'âge de 11-12 ans avaient beaucoup plus de mal à rejoindre le système secondaire, la sixième ayant toujours commencé à 11 ans.

Un deuxième aspect des choses, qui contrebalance le premier et que tous les contempteurs de l'école "de Jules Ferry" oublient systématiquement est l'existence d'une filière post-élémentaire à l'intérieur même du système primaire. On a tendance aujourd'hui à confondre élémentaire et primaire et à projeter cette synonymie dans le passé. On rate ainsi un pan entier, et qui plus est absolument décisif, dans l'éducation des classes populaires dans l'entre-deux guerres. L'école primaire se prolongeait, bien après "l'âge du certif" et jusqu'aux ENS de Saint-Cloud et Fontenay, qui appartenaient donc au système primaire : peuplées par des fils ou des petit-fils d'ouvriers et de paysans alors que leur recrutement est aujourd'hui aussi bourgeois qu'à la rue d'Ulm : c'est ce qu'on appelle "progrès de la démocratisation".

Ne pas oublier donc l'existence de ces "collèges du peuple" - titre d'un livre excellent de Briand et Chapoulie dont je ne saurais trop recommander la lecture : cours complémentaires, EPS, ENI, possibilité de rejoindre les lycées en seconde et, comme je le disais à l'instant, ENS de Fontenay et de Saint-Cloud. Ce sont ces "collèges du peuple" qui accueillaient une partie fort importante de ces soi-disant "exclus" par le "pourri" de Ferry : beaucoup plus du double que les "fils de bourgeois" et les "quelques boursiers-alibi" scolarisés dans le secondaire dans les années 30.

A défaut du livre de Chapoulie, on peu en lire le compte-rendu par JP Terrail sur Persée :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1994_num_35_4_4361

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retraitée
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par retraitée Jeu 6 Nov 2014 - 13:33
Il me semble d'ailleurs que les ENS que vous citez formaient les professeurs exerçant dans les Écoles Normales d'instituteurs.
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Pedro Cordoba
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par Pedro Cordoba Jeu 6 Nov 2014 - 18:07
retraitée a écrit:Il me semble d'ailleurs que les ENS que vous citez formaient les professeurs exerçant dans les Écoles Normales d'instituteurs.
Oui, tout à fait exact. C'est bien pourquoi le primaire formait un ordre d'enseignement par lui-même, fonctionnant d'une certaine façon en vase clos : les anciens élèves des ENS formaient les professeurs des ENI qui formaient les instituteurs qui instruisaient les élèves, qui à leur tout pouvaient devenir élèves des ENS - en nombre réduit bien sûr mais pas plus réduit que celui des élèves de la rue d'Ulm et de Sèvres. Cette "étanchéité" des deux systèmes n'empêchait pas les points de passage de l'un à l'autre, en particulier en sixième et en seconde, ni l'accès des élèves du primaire à l'enseignement supérieur (dans des proportions restreintes il est vrai). Mais il faut surtout, lorsqu'on parle de l'école "de Jules Ferry" se défaire de l'idée, propre au système actuel, d'une succession entre le primaire et le secondaire. Le primaire va au-delà du bac et le secondaire commence avant la sixième dans les "petites classes des lycées" (onzième, dixième, etc.). Ce sont deux réseaux parallèles, socialement discriminés, entre autres raisons parce que le secondaire était payant dès la onzième, mais aussi "élitistes" l'un que l'autre au niveau intellectuel. La plupart de ceux qui vouent aux gémonies "Ferry-le pourri" sont probablement persuadés que les élèves du primaire étaient systématiquement éjectés après l'école élémentaire.
Olympias
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par Olympias Jeu 6 Nov 2014 - 20:32
doctor who a écrit:
Handsome Devil a écrit:Il y a de quoi alimenter le Meirieutron en phrases toutes faites...

Je me suis pris à lire un certain nombre d'articles du dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson (dispo en ligne et téléchargeable en PDF), et le contraste est saisissant par rapport au discours prédigéré (régurgité ?) de l'institution. Et pas en faveur des "innovants". A mon avis une lecture nécessaire pour tout professionnel de l'EN en devenir.

Une association pédagogique qui se réclame de Buisson, le GRIP : http://www.instruire.fr

L'article fondateur qui établit cette filiation : http://www.slecc.fr/buisson.htm


On peut dire ce qu'on veut de Ferry, mais les lois de 1880 sont tout de même difficilement attaquables. Et il faut le louer au moins pour une chose : avoir mis justement Buisson à la tête de l'école primaire.
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par Spinoza1670 Dim 9 Nov 2014 - 11:26
Pedro Cordoba a écrit:
retraitée a écrit:Il me semble d'ailleurs que les ENS que vous citez formaient les professeurs exerçant dans les Écoles Normales d'instituteurs.
Oui, tout à fait exact. C'est bien pourquoi le primaire formait un ordre d'enseignement par lui-même, fonctionnant d'une certaine façon en vase clos : les anciens élèves des ENS formaient les professeurs des ENI qui formaient les instituteurs qui instruisaient les élèves, qui à leur tout pouvaient devenir élèves des ENS - en nombre réduit bien sûr mais pas plus réduit que celui des élèves de la rue d'Ulm et de Sèvres. Cette "étanchéité" des deux systèmes n'empêchait pas les points de passage de l'un à l'autre, en particulier en sixième et en seconde, ni  l'accès des élèves du primaire à l'enseignement supérieur (dans des proportions restreintes il est vrai). Mais il faut surtout, lorsqu'on parle de l'école "de Jules Ferry" se défaire de l'idée, propre au système actuel, d'une succession entre le primaire et le secondaire. Le primaire va au-delà du bac et le secondaire commence avant la sixième dans les "petites classes des lycées" (onzième, dixième, etc.). Ce sont deux réseaux parallèles, socialement discriminés, entre autres raisons parce que le secondaire était payant dès la onzième, mais aussi "élitistes" l'un que l'autre au niveau intellectuel. La plupart de ceux qui vouent aux gémonies "Ferry-le pourri" sont probablement persuadés que les élèves du primaire étaient systématiquement éjectés après l'école élémentaire.

exemple :
primaire --> cm1
secondaire --> 8e

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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)

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par Spinoza1670 Sam 22 Nov 2014 - 17:02
GhD a écrit:Conserver / progresser

Argument en apparence imparable : le numérique est un progrès. Ces outils vont faire progresser vos élèves. Vous allez gagner un temps précieux en classe. blablabla…
Cet argument du progrès est plutôt un bel exemple de conservatisme : on le ressort du formol régulièrement. Autant pour justifier la colonisation d’un continent que pour creuser en plein Alaska pour trouver du pétrole.

Or, le numérique ne peut être un progrès que si l’on s’entend sur ce qui doit être conservé (et pourquoi) et sur ce qui doit être revu. Car si les MOOC sont un progrès par exemple, c’est d’abord le progrès du magistral. Car si les tablettes sont un progrès, c’est d’abord le progrès économique des sociétés qui les ont créées.

article supprimé sur le net et blog supprimé
sauvegarde : http://www.linuxedu.org/de-lincertitude-2-0-le-retour/
cf. aussi : http://www.lesinrocks.com/2014/11/13/actualite/ordinateurs-tablettes-lecole-les-plans-numeriques-essuient-les-echecs-11535262/

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par Paratge Sam 6 Déc 2014 - 16:59
Petite application des quatre procédés principaux. En les appliquant, on a tout de suite l’air d'un innovateur innovant !

1. Inventer des situations  ou des préjugés qui n’existent pas. Logiquement, le discours élaboré pour lutter contre ces ennemis inexistants n’est qu’une addition de niaiseries :
« La culture scolaire dominante consiste en la transmission directe de connaissances non connectées et parfois non mises à jour et non pertinentes, en l’apprentissage mécanique et répétitif, en l’évaluation pour sélectionner et pour sanctionner et dans la prolongation de la journée scolaire des mineurs assortie de tâches et de devoirs trop nombreux. Les jeunes finissent par identifier le savoir avec la capacité à retenir de l’information jusqu’au jour de l’examen. »

2. Identifier le traditionnel avec le mal et le nouveau avec le bien. De cette manière on obtient deux choses. La première, maintenir son image, toujours si gratifiante, d’innovateur et d’avant-gardiste. La seconde, disqualifier le contradicteur en le cataloguant sans autre forme de procès de nostalgique et d’ancré dans le passé, en s’épargnant de cette façon l’effort de penser, démarche toujours difficile et douloureuse, sans aucun doute, mais indispensable pour élaborer des arguments rationnels :
« Il est urgent de diffuser, en particulier chez les enseignants en formation, pour lutter contre cet enseignement traditionnel, une pédagogie moderne qui prend en compte l’élève dans sa globalité et qui permet la réussite de tous. Autrement dit, tout ce que l’enseignement traditionnel ne permet pas. »

3. Proclamer comme propres à notre époque des situations qui ont toujours existé :
« La majorité des élèves ont de grandes difficultés à comprendre ce qu’on leur enseigne. À l’heure où l’information circule par l’Internet, où l’humanité connaît de graves problèmes de caractère interdisciplinaires, où les certitudes absolues ont disparu et où nous entrons dans un avenir incertain et complexe, l’École est toujours bloquée dans des contenus et des méthodes du passé. »
4. Présenter comme des innovations des choses que tous les bons professeurs ont toujours faites :
« L’École dont nous avons besoin de façon urgente doit se centrer sur l’élève et sur son développement intellectuel, pratique et éthique. Avec des enseignants bienveillants et des moments pour l’évaluation, pour rechercher et se former. »
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Normandyx
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par Normandyx Sam 6 Déc 2014 - 18:24
Paratge a écrit:Petite application des quatre procédés principaux. En les appliquant, on a tout de suite l’air d'un innovateur innovant !

1. Inventer des situations  ou des préjugés qui n’existent pas. Logiquement, le discours élaboré pour lutter contre ces ennemis inexistants n’est qu’une addition de niaiseries :
« La culture scolaire dominante consiste en la transmission directe de connaissances non connectées et parfois non mises à jour et non pertinentes, en l’apprentissage mécanique et répétitif, en l’évaluation pour sélectionner et pour sanctionner et dans la prolongation de la journée scolaire des mineurs assortie de tâches et de devoirs trop nombreux. Les jeunes finissent par identifier le savoir avec la capacité à retenir de l’information jusqu’au jour de l’examen. »

2. Identifier le traditionnel avec le mal et le nouveau avec le bien. De cette manière on obtient deux choses. La première, maintenir son image, toujours si gratifiante, d’innovateur et d’avant-gardiste. La seconde, disqualifier le contradicteur en le cataloguant sans autre forme de procès de nostalgique et d’ancré dans le passé, en s’épargnant de cette façon l’effort de penser, démarche toujours difficile et douloureuse, sans aucun doute, mais indispensable pour élaborer des arguments rationnels :
« Il est urgent de diffuser, en particulier chez les enseignants en formation, pour lutter contre cet enseignement traditionnel, une pédagogie moderne qui prend en compte l’élève dans sa globalité et qui permet la réussite de tous. Autrement dit, tout ce que l’enseignement traditionnel ne permet pas. »

3. Proclamer comme propres à notre époque des situations qui ont toujours existé :
« La majorité des élèves ont de grandes difficultés à comprendre ce qu’on leur enseigne. À l’heure où l’information circule par l’Internet, où l’humanité connaît de graves problèmes de caractère interdisciplinaires, où les certitudes absolues ont disparu et où nous entrons dans un avenir incertain et complexe, l’École est toujours bloquée dans des contenus et des méthodes du passé. »
4. Présenter comme des innovations des choses que tous les bons professeurs ont toujours faites :
« L’École dont nous avons besoin de façon urgente doit se centrer sur l’élève et sur son développement intellectuel, pratique et éthique. Avec des enseignants bienveillants et des moments pour l’évaluation, pour rechercher et se former. »

Je crois qu'on peut retourner presque toutes les propositions et les appliquer à la pédagogie dite traditionnelle versus ce qui serait la pédagogie dominante ou moderne

exemple
2. Identifier le nouveau avec le mal et le traditionnel avec le bien. De cette manière on obtient deux choses. La première, maintenir son image, toujours si gratifiante, de gardien et d'heritier d'une tradition. La seconde, disqualifier le contradicteur en le cataloguant sans autre forme de procès d'aventurier tenant de pédagogie aventuriste, en s’épargnant de cette façon l’effort de penser, démarche toujours difficile et douloureuse, sans aucun doute, mais indispensable pour élaborer des arguments rationnels :

Bref, c'est le discours des militants qui ont besoin de se rassurer en se construisant de bons petits remparts de certitudes pour être au chaud.
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par Paratge Sam 6 Déc 2014 - 18:26
Le hic : qui est du côté du manche ?
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par Maria Téguy Sam 6 Déc 2014 - 18:41
Normandyx a écrit:Je crois qu'on peut retourner presque toutes les propositions et les appliquer à la pédagogie dite traditionnelle versus ce qui serait la pédagogie dominante ou moderne

ça c'est de l'argumentation. Qu'on peut retourner à son tour je suppose.

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Il est nuisible au développement de l'art et de la science d'imposer par des mesures administratives un style particulier d'art ou une école de pensée à l'exclusion d'une autre.
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par Normandyx Sam 6 Déc 2014 - 18:46
Paratge a écrit:Le hic : qui est du côté du manche ?

parce que vous voyez quelqu'un qui tient le manche?

vous êtes optimiste
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par wanax Sam 6 Déc 2014 - 18:52
(...) À l’heure où l’information circule par l’Internet
Ouaips. Bon, en l'occurrence, l'information, c'est 30% de porno...  :lol:
, où l’humanité connaît de graves problèmes de caractère interdisciplinaires
Ah bon, lesquels ? Le réchauffement climatique est année après année toujours moins crédible
( Les prédictions les plus optimistes du Giec pour les dix années écoulées se sont fracassées sur la réalité: la Terre refuse obstinément de se réchauffer.  Ingrate.  No  )

, où les certitudes absolues ont disparu et où nous entrons dans un avenir incertain et complexe, l’École est toujours bloquée dans des contenus et des méthodes du passé.
C'est sûr que les types de l'ESPE, ils n'ont aucune certitude. Euh, Pythagore, c'est bien pour les triangles isocèles ?


Dernière édition par wanax le Sam 6 Déc 2014 - 18:54, édité 1 fois (Raison : Paratge ne fait bien sûr que citer.)
Maria Téguy
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par Maria Téguy Sam 6 Déc 2014 - 19:12
Oui nous voyons parfaitement qui tient le manche. Ouvrez les yeux.

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par Normandyx Sam 6 Déc 2014 - 22:10
Vous devez être influencée par votre choix d'avatar :lol:
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par Maria Téguy Sam 6 Déc 2014 - 22:45
Et encore tu n'as pas vu ma gueule en vrai.

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par ycombe Sam 6 Déc 2014 - 23:36
wanax a écrit:
(...) À l’heure où l’information circule par l’Internet
Ouaips. Bon, en l'occurrence, l'information, c'est 30% de porno...  :lol:
Les 70% restant sont occupés par les images de chats.

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Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
ycombe
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Monarque

lieux - Lieux communs de la « pédagogie innovante » - Page 3 Empty Re: Lieux communs de la « pédagogie innovante »

par ycombe Sam 6 Déc 2014 - 23:40
Spinoza1670 a écrit:
primaire --> cm1
secondaire --> 8e
Bel exemple de la supériorité intrinsèque du secondaire sur le primaire: au secondaire, on compte jusqu'à 11 à l'envers, tandis qu'au primaire, on compte 1 2 1 2…
:Lool:

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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".

Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
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