Rue des écoles - 29/10 : une prof d'ESPE qui manque de formation!

Dans Rue des Ecoles, sur France culture, hier : une jeune prof qui enseigne dans une ESPE, qui forme donc des profs, se plaint de... son manque de formation!

Faudrait-il créer des doctorats "MEEF"? des ESPE-Supérieur? des formateurs de formateurs de formateurs?   Ou bien se demander si le contenu même de ces formations existe?

http://www.franceculture.fr/emission-rue-des-ecoles-faut-il-pedagogiser-la-fac-si-oui-comment-2014-10-29

Un stagiaire agacé...

À l'IUFM il y avait des formations de formateurs...

On pourrait aussi envisager de détacher partiellement des gens qui ont déjà fait leurs preuves sur le terrain pour qu'ils communiquent ce qu'ils savent faire, en ouvrant suffisamment l'éventail des pratiques, chacun finirait peut être par y trouver son propre mode de fonctionnement et éviter certaines erreurs qu'il n'est pas normal de répéter car les victimes en sont souvent les élèves.

Et la formation des formateurs assurant la formation des formateurs ?

Oui, et c'est logique.

N'empêche : on nous fait comprendre à l'ESPE qu'il y a de bonnes façons d'enseigner (sans aucun doute), ce qu'il faut faire et ne pas faire, les choses bien vues et mal vues par l'Inspection. J'en déduis donc qu'il y a un corpus de bonnes pratiques : mais cela, on ne nous le donne jamais... Peut-être n'existe-t-il pas? Je me le demande, si même une prof de l'ESPE ne sait pas quoi nous enseigner.

Mais qui gardera les gardiens ?

c'est toute la question...

Normandyx a écrit:On pourrait aussi envisager de détacher partiellement des gens qui ont déjà fait leurs preuves sur le terrain pour qu'ils communiquent ce qu'ils savent faire, en ouvrant suffisamment l'éventail des pratiques, chacun finirait peut être par y trouver son propre mode de fonctionnement et éviter certaines erreurs qu'il n'est pas normal de répéter car les victimes en sont souvent les élèves.

Cela existe dans le secondaire.

Dans le secondaire et dans le primaire. Ces derniers ont un CAFIPEMF et sont sur le terrain, tout comme leurs homologues du second degré.
Faudrait arrêter deux secondes de placer ainsi tout le monde dans le même sac et faire croire que certains vieux hiboux, qui ne voient plus d'élèves depuis des lustres, forment la majorité des professeurs "formateurs" et que de toute manière c'est "comme de mon temps", on apprend rien avec ce genre de zozos (ce qui est partiellement vrai). Sauf que ces derniers sont en voie de disparition (postes non remplacés...) et des professeurs affectés en école, collège et lycée leur succèdent.
Cela dit, au regard de l'année scolaire en cours il sera difficile d'observer les résultats de ces changements. Vu que bien souvent ces formateurs viennent à peine de commencer dans un contexte pour le moins tendu.

Ouidius a écrit:Oui, et c'est logique.

N'empêche : on nous fait comprendre à l'ESPE qu'il y a de bonnes façons d'enseigner (sans aucun doute), ce qu'il faut faire et ne pas faire, les choses bien vues et mal vues par l'Inspection. J'en déduis donc qu'il y a un corpus de bonnes pratiques : mais cela, on ne nous le donne jamais... Peut-être n'existe-t-il pas? Je me le demande, si même une prof de l'ESPE ne sait pas quoi nous enseigner.

Oui, c'est exactement ça, cela fait deux mois que j'attends ce corpus et chaque fois, le même discours mais rien de concret: balancez nous la liste des pratiques les meilleures à adapter à notre " style", notre établissement, nos élèves!!pitié.
C'est vraiment comme si je passais mon temps à dire à mes élèves : le commentaire composé, ce n'est pas ça, pas ça , pas ça mais que jamais je ne leur donnais la méthodologie correcte en une fois, par exemple lors d'un cours, avec une fiche méthodologique...mais oups, c'est vrai, j'oubliais, il faut travailler par petites touches et ne pas les assomer avec ces fiches terribles de " bonnes façons de faire".

Ma conclusion personnelle: les formateurs agissent avec nous comme ils souhaitent que l'on agisse avec nos élèves , en dilué, en " circonvolution" comme ils disent.
Mon avis: je ne sais pas si ce qui ne nous convient déjà pas à nous ,qui avons un certain esprit synthétique et sommes capables de saisir l'essentiel dans un flot de blabla redondant et inutile , peut convenir à nos élèves.
Qui vivra verra...en attendant je m'ennuie à mort en formation et j'ai une fiche en cours de création où je note à chaque fois la bonne pratique à acquérir (à la fin de l'année peut-être aurai-je donc enfin ce fameux sésame servant de base à la construction de notre pratique).

Je peux t'envoyer la mienne en MP si tu veux mais ne t'attends à rien d'extraordinaire : c'est juste quelques remarques de bon sens glanées au fil de l'expérience...

Marmont a écrit:Dans le secondaire et dans le primaire. Ces derniers ont un CAFIPEMF et sont sur le terrain, tout comme leurs homologues du second degré.

Sauf quand ils sont conseillers pédagogiques, non?

ycombe a écrit:

Marmont a écrit:Dans le secondaire et dans le primaire. Ces derniers ont un CAFIPEMF et sont sur le terrain, tout comme leurs homologues du second degré.

Sauf quand ils sont conseillers pédagogiques, non?

Ceux ci, en règle générale - mais cela peut dépendre des Académies -, n'interviennent normalement pas dans le cadre de la formation continue en M2 MEEF - 1er degré pour le coup - (même s'ils aimeraient bien, d'autant plus qu'ils ont maintenant une place dans les textes... ).
Par contre, dans ce qui reste de la formation continue pour les PE titularisés, ce sont eux qui ont, le plus souvent, la haute main sur l'organisation de cette dernière dans les circonscriptions (en théorie c'est l'IEN qui s'en occupe, mais il délègue de plus en plus).  
Il est certain que leur "intrusion" dans les ESPE (cela n'était pas le cas du temps des IUFM) va à l'encontre de la récente (4-5 ans) politique de recrutement visant à éjecter toutes celles et tous ceux qui n'avaient plus de classes de la "formation" et plus largement des ESPE tout court pour parvenir à ce schéma : un M1 dévolu à une préparation disciplinaire des concours et réalisé par des enseignants des UFR en question ; un M2 professionnalisant avec uniquement des professeurs formateurs à temps partagé (établissement d'origine/école-ESPE) ou déchargés de quelques heures. Ce M2 va sans doute mettre quelques années - vu ses débuts calamiteux...  :bebe:  - à atteindre son rythme de croisière et voir ainsi disparaitre tous les formateurs made in sciences de l'éduc. (sauf peut-être du "tronc commun" ) , qui trainent encore dans ces parcours...

nitescence a écrit:Je peux t'envoyer la mienne en MP si tu veux mais ne t'attends à rien d'extraordinaire : c'est juste quelques remarques de bon sens glanées au fil de l'expérience...

Avec grand plaisir, merci!