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- FiatLuxFidèle du forum
C'est un sentiment que je ne comprends pas du tout.
L'année dernière, j'étais professeur stagiaire. Le premier mois a été un mois de stress, de malaise face à l'inconnu, j'allais travailler à reculons mais après toute l'année s'est vraiment extrêmement bien passée (malgré des hauts et des bas, des élèves pénibles de temps en temps, comme pour tout le monde). Je me sentais "chez moi" dans l'établissement, j'appréciais beaucoup mes élèves et je venais presque tout le temps avec plaisir.
Cette année, je suis néo-titulaire, j'ai donc changé d'établissement. Et, depuis le début de l'année, je ressens un profond malaise. Tous les matins je n'ai pas du tout envie d'aller au travail, une fois là-bas je compte les heures et me dis "plus que 3 heures ..." le soir, quand je rentre chez moi je compte les heures restantes avant d'y retourner.
Je trouve mes élèves pénibles, globalement plus chahuteurs que l'année dernière, mais ce n'est pas le boxon non plus dans mes cours qui se passent bien, ils me fatiguent simplement beaucoup plus. Je trouve que l'administration n'est pas assez sévère en général et me sens souvent démunie lorsqu'un élève mérite une bonne sanction. Le niveau des élèves est aussi beaucoup plus bas dans cet établissement. J'ai l'impression de me battre contre des élèves qui sont très gentils mais n'en ont strictement rien à faire et ne veulent pas progresser. Matins et soirs je vais à mon établissement en voiture, moment qui me stresse particulièrement parce que je conduis depuis peu et que j'ai peur en voiture. Donc j'arrive dans mon établissement avec le cœur battant et je rentre le soir dans le même état après avoir coupé le contact. Je repense tous les jours à mon ancien établissement qui me manque terriblement, plus que je ne l'aurais cru. Mes collègues me manquent (je ne l'aurais jamais cru avant), les lieux me manquent, les élèves me manquent.
J'ai l'impression de perdre goût à mon métier que j'aimais l'année dernière, comme si, brusquement, tout avait changé et ça m'effraie. D'un autre côté mes collègues sont adorables et on peut dire que tout se passe globalement bien. J'essaie de me raisonner en me disant que l'année dernière, le début avait aussi été difficile et que je me pose peut-être des questions trop tôt, que ça ira mieux lorsque j'aurai pris mes marques. Mais j'ai l'impression de ne pas ressentir exactement la même chose pour autant. Je trouve mon malaise indécent vis-à-vis de ceux qui vivent un quotidien beaucoup plus difficile. Et pourtant, je le ressens quand même, et il nuit à mon quotidien.
Ça vous est déjà arrivé ?
L'année dernière, j'étais professeur stagiaire. Le premier mois a été un mois de stress, de malaise face à l'inconnu, j'allais travailler à reculons mais après toute l'année s'est vraiment extrêmement bien passée (malgré des hauts et des bas, des élèves pénibles de temps en temps, comme pour tout le monde). Je me sentais "chez moi" dans l'établissement, j'appréciais beaucoup mes élèves et je venais presque tout le temps avec plaisir.
Cette année, je suis néo-titulaire, j'ai donc changé d'établissement. Et, depuis le début de l'année, je ressens un profond malaise. Tous les matins je n'ai pas du tout envie d'aller au travail, une fois là-bas je compte les heures et me dis "plus que 3 heures ..." le soir, quand je rentre chez moi je compte les heures restantes avant d'y retourner.
Je trouve mes élèves pénibles, globalement plus chahuteurs que l'année dernière, mais ce n'est pas le boxon non plus dans mes cours qui se passent bien, ils me fatiguent simplement beaucoup plus. Je trouve que l'administration n'est pas assez sévère en général et me sens souvent démunie lorsqu'un élève mérite une bonne sanction. Le niveau des élèves est aussi beaucoup plus bas dans cet établissement. J'ai l'impression de me battre contre des élèves qui sont très gentils mais n'en ont strictement rien à faire et ne veulent pas progresser. Matins et soirs je vais à mon établissement en voiture, moment qui me stresse particulièrement parce que je conduis depuis peu et que j'ai peur en voiture. Donc j'arrive dans mon établissement avec le cœur battant et je rentre le soir dans le même état après avoir coupé le contact. Je repense tous les jours à mon ancien établissement qui me manque terriblement, plus que je ne l'aurais cru. Mes collègues me manquent (je ne l'aurais jamais cru avant), les lieux me manquent, les élèves me manquent.
J'ai l'impression de perdre goût à mon métier que j'aimais l'année dernière, comme si, brusquement, tout avait changé et ça m'effraie. D'un autre côté mes collègues sont adorables et on peut dire que tout se passe globalement bien. J'essaie de me raisonner en me disant que l'année dernière, le début avait aussi été difficile et que je me pose peut-être des questions trop tôt, que ça ira mieux lorsque j'aurai pris mes marques. Mais j'ai l'impression de ne pas ressentir exactement la même chose pour autant. Je trouve mon malaise indécent vis-à-vis de ceux qui vivent un quotidien beaucoup plus difficile. Et pourtant, je le ressens quand même, et il nuit à mon quotidien.
Ça vous est déjà arrivé ?
- pmullerHabitué du forum
Oui, mais c'est précoce, chez toi !
C'est lié à un sentiment de perte de sens : décalage entre les programmes et la réalité des élèves, entre la réalité du terrain et les discours ministériels, sentiment qu'on ne sert pas à grand chose, interrogations sur la mission du professeur, qui se perd dans des réunions inutiles et des tâches matérielles au lieu de se centrer sur la transmission du savoir et le développement de l'esprit critique, j'en passe.
C'est lié à un sentiment de perte de sens : décalage entre les programmes et la réalité des élèves, entre la réalité du terrain et les discours ministériels, sentiment qu'on ne sert pas à grand chose, interrogations sur la mission du professeur, qui se perd dans des réunions inutiles et des tâches matérielles au lieu de se centrer sur la transmission du savoir et le développement de l'esprit critique, j'en passe.
- Singing in The RainHabitué du forum
Certains établissements sont anxiogènes et quand on arrive la première année, on peut être mal à l'aise en raison de nombreuses causes sans forcément bien les percevoir :
- une direction pas à la hauteur, incompétence ou tyrannique avec les profs
- une vie scolaire défaillante, avec des retenues mal gérées qui font perdre la crédibilité
- un changement de salles entre les différentes heures de cours qui crée du stress.
- le profil des élèves qui peuvent être arrogants et prendre de haut, c'est aussi désagréable que de vrais trublions.
Une fois que tu auras identifié ce qui te stresse, tu pourras alors essayer de trouver des solutions pour régler les choses. ( changer de salles, voir les retenues avec les collègues....)
Ce sentiment de mal être est fréquent quand on débarque sur un nouveau poste, il faut prendre le temps d'avoir ses repères, ses rituels.
- une direction pas à la hauteur, incompétence ou tyrannique avec les profs
- une vie scolaire défaillante, avec des retenues mal gérées qui font perdre la crédibilité
- un changement de salles entre les différentes heures de cours qui crée du stress.
- le profil des élèves qui peuvent être arrogants et prendre de haut, c'est aussi désagréable que de vrais trublions.
Une fois que tu auras identifié ce qui te stresse, tu pourras alors essayer de trouver des solutions pour régler les choses. ( changer de salles, voir les retenues avec les collègues....)
Ce sentiment de mal être est fréquent quand on débarque sur un nouveau poste, il faut prendre le temps d'avoir ses repères, ses rituels.
- yogiSage
Ce que tu ressens je l'ai ressenti au bout de 7ans et depuis ce sentiment ne me quitte plus. Bon courage.
_________________
"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- amourExpert
Je crois aussi que malgré la difficulté, l'année de stage est pleine "d'aventures" et de nouveauté au niveau de ce qui se passe dans la classe: tes cours sont tous neufs, les réactions de tes élèves aussi et c'est passionnant. L'année suivante, si tu réutilises les mêmes supports, ou la même approche,ça peut devenir ennuyeux. Quand je ressens ce genre de blues, je refais mes cours.
Et pour le trajets, moi à ta place, j'essayerais d'arriver un quart d'heure plus tôt au boulot, le temps de calmer le palpitant
Et pour le trajets, moi à ta place, j'essayerais d'arriver un quart d'heure plus tôt au boulot, le temps de calmer le palpitant
- pmullerHabitué du forum
yogi a écrit:Ce que tu ressens je l'ai ressenti au bout de 7ans et depuis ce sentiment ne me quitte plus. Bon courage.
- MalicouNiveau 8
J'ai ressenti la même chose l'année de T1 (comme moi, mon année de stage s'était bien passée). J'en venais même à souhaiter avoir un accident de voiture pour ne plus aller au travail !
J'ai beaucoup discuté avec une copine qui vivait la même chose que moi. Une TZR est arrivée vers le mois de janvier et elle m'a beaucoup apporté. J'ai appris à me sentir plus zen et à apprécier ce que je pouvais.
Par chance, j'ai changé d'établissement l'année suivante. Et oh miracle tout s'est déroulé impeccablement. J'avais mûri, accepté certaines choses, pris confiance en moi.
Tout ça pour te dire que tu peux peut-être t'appuyer sur les points positifs de ton établissement pour retirer quand même du plaisir. Si tu as un poste fixe, essaie de te faire des amis. Et pour la voiture, as-tu pensé au covoiturage? (sinon, tu peux te faire des petits trajets en voiture le week-end pour maîtriser ton stress).
Courage, courage. ça sera long mais ça va passer.
J'ai beaucoup discuté avec une copine qui vivait la même chose que moi. Une TZR est arrivée vers le mois de janvier et elle m'a beaucoup apporté. J'ai appris à me sentir plus zen et à apprécier ce que je pouvais.
Par chance, j'ai changé d'établissement l'année suivante. Et oh miracle tout s'est déroulé impeccablement. J'avais mûri, accepté certaines choses, pris confiance en moi.
Tout ça pour te dire que tu peux peut-être t'appuyer sur les points positifs de ton établissement pour retirer quand même du plaisir. Si tu as un poste fixe, essaie de te faire des amis. Et pour la voiture, as-tu pensé au covoiturage? (sinon, tu peux te faire des petits trajets en voiture le week-end pour maîtriser ton stress).
Courage, courage. ça sera long mais ça va passer.
- dorémyExpert spécialisé
ça va passer t'inquiète ! Il faut que tu fasses ta place dans ce nouvel environnement : discute avec les collègues, les AED, les femmes de ménages. T'as changé de région ?
- CathEnchanteur
C'est le syndrome de "première année dans un nouvel établissement" !
Ça va durer toute l'année, le temps que tu aies fait le tour complet de toutes les étapes et situations : tout va te paraitre bizarre, moins bien, moins beau...
Mais en septembre, ce sera fini. Promis.
Tu ne l'as pas ressenti l'an dernier parce que tu découvrais le métier.
Ça va durer toute l'année, le temps que tu aies fait le tour complet de toutes les étapes et situations : tout va te paraitre bizarre, moins bien, moins beau...
Mais en septembre, ce sera fini. Promis.
Tu ne l'as pas ressenti l'an dernier parce que tu découvrais le métier.
- Mr_ZNiveau 5
Le monde du travail est, dans l'ensemble et de nos jours, très difficile, on trouve communément des moyens de se le cacher, tu es simplement lucide...
- MalagaModérateur
Nous ne sommes que le 20 septembre, ton malaise est peut être lié au fait que tu ne te sentes pas "chez toi" (ce qui est normal). ll faut un peu de temps pour apprendre à faire sa place dans un établissement, pour se sentir vraiment à l'aise.
_________________
J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- pmullerHabitué du forum
Cath a écrit:C'est le syndrome de "première année dans un nouvel établissement" !
Ça va durer toute l'année, le temps que tu aies fait le tour complet de toutes les étapes et situations : tout va te paraitre bizarre, moins bien, moins beau...
Mais en septembre, ce sera fini. Promis.
Tu ne l'as pas ressenti l'an dernier parce que tu découvrais le métier.
Pas entendu parler et pas expérimenté. Quand j'ai commencé ma carrière (il y a quand même pas mal d'années), je me suis senti bien dans tous les établissements que j'ai fréquentés successivement. CDE sympas, élèves sympas, collègues sympas aussi. Une grande impression de normalité que je n'ai plus depuis quelques années. Mais le monde de l'EN est un monde en crise profonde, c'est normal qu'on s'y sente mal. Selon les jours, je dirais que c'est :
- un zoo
- une ménagerie
- une vallée de larmes,
- un asile de fous
liste non exhaustive.
- FiatLuxFidèle du forum
T'as changé de région ?
Oui, je suis loin de ma famille et de mes amis. (Bon ce n'est pas le pire, mais je me rends bien compte que ça n'arrange rien.)
Nous ne sommes que le 20 septembre, ton malaise est peut être lié au fait que tu ne te sentes pas "chez toi" (ce qui est normal). ll faut un peu de temps pour apprendre à faire sa place dans un établissement, pour se sentir vraiment à l'aise. fleurs2
Merci Malaga, je m'accroche désespérément à cette idée !
- User5899Demi-dieu
Il ne faut pas compter les jours, c'est désespérant. Moi, par exemple, savoir que j'ai encore 525 semaines à faire pour être en retraite, ça me tétanise
- SambreNiveau 9
Pour ta peur en voiture, dis-toi que ça ne pourra que s'arranger avec l'habitude
_________________
2016-2017: TZR, 3 classes de 4e, 1 classe de 3e
2015-2016: TZR, 1 classe de 6e, 1 classe de 4e, 1 classe de 3e
2014-2015: Stagiaire (2 classes de 4e)
2008-2014: l'Age d'Or
- lenidjiNiveau 8
Ce sentiment peut aussi n'être que passager. A chaque fois que j'ai changé d'établissement, je me sentais très mal le 2 premiers mois. Après je trouvais mes marques et ça passait. Courage. Et puis c'est vrai qu'être loin de ses proches et avoir de longs trajets, c'est pas terrible pour le moral. Si tu vois que ça persiste, prends contact avec le médecin du rectorat pour être rapproché. Ce n'est qu'un métier et il n'y aucune raison de sombrer en dépression à cause des conditions dans lesquelles nous devons l'exercer. Essaie de te trouver des choses intéressantes à faire en dehors. Je me dis perso: un moment magique à créer par jour, que ce soit en cours ou en dehors. Allez courage
- PseudoDemi-dieu
Ce sentiment, je l'ai ressenti depuis le début à l'EN. Au départ, j'ai pris ça pour les problèmes d'adaptation, d'entrée dans le métier et la vie adulte. Et puis il y avait des hauts et des bas, ce n'était pas constant.
Depuis quelques années, c'est quasi permanent.
Je ne l'explique pas non plus complètement. Il y a une part de mon malaise qui est plus grand que les problèmes concrets. Mes psy m'ont tous dit que l'EN est un milieu particulièrement toxique. D'ailleurs les profs représentent jusqu'au 3/4 de leur clientèle, parait-il. Il est certain que c'est un milieu qui vous laisse seul face à vos doutes/craintes/peurs, ce qui permet la remontée nauséabondes de divers sentiments traumatiques.
Quand je travaille ma tension monte en flèche. On a eu la visite d'un médecin scolaire, qui m'a trouvé de la tension alors que j'ai une tension parfaite quand je vais chez mon toubib. Et pourtant, ce jour-là, j'étais plutôt zen.
Je souffre beaucoup en cette rentrée. J'espère que ça va se tasser.
Depuis quelques années, c'est quasi permanent.
Je ne l'explique pas non plus complètement. Il y a une part de mon malaise qui est plus grand que les problèmes concrets. Mes psy m'ont tous dit que l'EN est un milieu particulièrement toxique. D'ailleurs les profs représentent jusqu'au 3/4 de leur clientèle, parait-il. Il est certain que c'est un milieu qui vous laisse seul face à vos doutes/craintes/peurs, ce qui permet la remontée nauséabondes de divers sentiments traumatiques.
Quand je travaille ma tension monte en flèche. On a eu la visite d'un médecin scolaire, qui m'a trouvé de la tension alors que j'ai une tension parfaite quand je vais chez mon toubib. Et pourtant, ce jour-là, j'étais plutôt zen.
Je souffre beaucoup en cette rentrée. J'espère que ça va se tasser.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- JaneBNeoprof expérimenté
Cripure a écrit:Il ne faut pas compter les jours, c'est désespérant. Moi, par exemple, savoir que j'ai encore 525 semaines à faire pour être en retraite, ça me tétanise
Sacré Cripure! Merci pour l'éclat de rire!
- pmullerHabitué du forum
Pseudo a écrit:Ce sentiment, je l'ai ressenti depuis le début à l'EN. Au départ, j'ai pris ça pour les problèmes d'adaptation, d'entrée dans le métier et la vie adulte. Et puis il y avait des hauts et des bas, ce n'était pas constant.
Depuis quelques années, c'est quasi permanent.
Je ne l'explique pas non plus complètement. Il y a une part de mon malaise qui est plus grand que les problèmes concrets. Mes psy m'ont tous dit que l'EN est un milieu particulièrement toxique. D'ailleurs les profs représentent jusqu'au 3/4 de leur clientèle, parait-il. Il est certain que c'est un milieu qui vous laisse seul face à vos doutes/craintes/peurs, ce qui permet la remontée nauséabondes de divers sentiments traumatiques.
Quand je travaille ma tension monte en flèche. On a eu la visite d'un médecin scolaire, qui m'a trouvé de la tension alors que j'ai une tension parfaite quand je vais chez mon toubib. Et pourtant, ce jour-là, j'étais plutôt zen.
Je souffre beaucoup en cette rentrée. J'espère que ça va se tasser.
Je me demande pourquoi on s'impose cela, au lieu de changer de métier (d'accord, ce n'est pas si simple...).
Je ne savais pas que les psys diagnostiquaient l'EN comme milieu toxique, c'est vraiment intéressant comme info.
- GrypheMédiateur
En complément de ce qui a déjà été dit :
Néotit', j'avais eu un moment de malaise semblable (mais ça date vraiment maintenant !), lié entre autres au changement de "statut" : stagiaire, on est prof, mais encore un peu étudiant ; on est en stage, on a des choses à valider.
Néotit', il faut une certaine forme de solidité et de stabilité intérieure. On enseigne des choses parce qu'on y croit, parce qu'on les aime, et pas seulement parce que c'est au programme.
Passer de ce statut de "bon élève", qui sait faire les choses parce qu'on les lui demande, au statut de celui qui transmet, de celui qui sait, c'est une démarche qui peut être temporairement un peu déroutante.
Une difficulté que j'avais ressentie à l'époque était aussi que je ne pouvais parler de cela à quasiment personne, puisque mes amis, globalement, ont poursuivi leurs études un ou deux ans de plus (ont passé les concours plusieurs fois, en fait). De quoi aurais-je pu me plaindre, puisque j'étais celle qui avait réussi ?
Il faut en fait une sacrée conviction, et une sacrée force de conviction, pour passer de ce statut d'élève-étudiant au statut de transmetteur, de passeur de savoir. J'avais ainsi aussi eu une petite phase de transition, mais t'inquiète, cela ne va pas forcément durer, d'autant que tu vas sûrement te faire des amis dans ton nouvel établissement aussi ! Je l'espère pour toi.
Néotit', j'avais eu un moment de malaise semblable (mais ça date vraiment maintenant !), lié entre autres au changement de "statut" : stagiaire, on est prof, mais encore un peu étudiant ; on est en stage, on a des choses à valider.
Néotit', il faut une certaine forme de solidité et de stabilité intérieure. On enseigne des choses parce qu'on y croit, parce qu'on les aime, et pas seulement parce que c'est au programme.
Passer de ce statut de "bon élève", qui sait faire les choses parce qu'on les lui demande, au statut de celui qui transmet, de celui qui sait, c'est une démarche qui peut être temporairement un peu déroutante.
Une difficulté que j'avais ressentie à l'époque était aussi que je ne pouvais parler de cela à quasiment personne, puisque mes amis, globalement, ont poursuivi leurs études un ou deux ans de plus (ont passé les concours plusieurs fois, en fait). De quoi aurais-je pu me plaindre, puisque j'étais celle qui avait réussi ?
Il faut en fait une sacrée conviction, et une sacrée force de conviction, pour passer de ce statut d'élève-étudiant au statut de transmetteur, de passeur de savoir. J'avais ainsi aussi eu une petite phase de transition, mais t'inquiète, cela ne va pas forcément durer, d'autant que tu vas sûrement te faire des amis dans ton nouvel établissement aussi ! Je l'espère pour toi.
- SeiGrand Maître
Pseudo a écrit: Mes psy m'ont tous dit que l'EN est un milieu particulièrement toxique. D'ailleurs les profs représentent jusqu'au 3/4 de leur clientèle, parait-il. Il est certain que c'est un milieu qui vous laisse seul face à vos doutes/craintes/peurs, ce qui permet la remontée nauséabondes de divers sentiments traumatiques.
:shock: Ça vaudrait le coup qu'ils fassent remonter.
- PseudoDemi-dieu
pmuller a écrit:Pseudo a écrit:Ce sentiment, je l'ai ressenti depuis le début à l'EN. Au départ, j'ai pris ça pour les problèmes d'adaptation, d'entrée dans le métier et la vie adulte. Et puis il y avait des hauts et des bas, ce n'était pas constant.
Depuis quelques années, c'est quasi permanent.
Je ne l'explique pas non plus complètement. Il y a une part de mon malaise qui est plus grand que les problèmes concrets. Mes psy m'ont tous dit que l'EN est un milieu particulièrement toxique. D'ailleurs les profs représentent jusqu'au 3/4 de leur clientèle, parait-il. Il est certain que c'est un milieu qui vous laisse seul face à vos doutes/craintes/peurs, ce qui permet la remontée nauséabondes de divers sentiments traumatiques.
Quand je travaille ma tension monte en flèche. On a eu la visite d'un médecin scolaire, qui m'a trouvé de la tension alors que j'ai une tension parfaite quand je vais chez mon toubib. Et pourtant, ce jour-là, j'étais plutôt zen.
Je souffre beaucoup en cette rentrée. J'espère que ça va se tasser.
Je me demande pourquoi on s'impose cela, au lieu de changer de métier (d'accord, ce n'est pas si simple...).
Je ne savais pas que les psys diagnostiquaient l'EN comme milieu toxique, c'est vraiment intéressant comme info.
Je pense, mais ça n'engage que moi, que comme tous milieu toxique, l'EN "accroche". Les familles toxiques sont celles dont il est le plus difficile de se libérer. Je vais jusqu'à la mise en parrallèle.
Le pire étant quand on a connu une famille toxique et qu'on travaille (bizarrement... ou pas) à l'EN. On reproduit la toile d'araignée psychologique de sa famille, on y retrouve les mêmes failles personnelles invalidantes.
Hé puis, pour se reconvertir, changer de métier, il faut être en forme psychiquement je pense. En tout cas, c'est préférable.
Enfin, l'EN met plutôt des bâtons dans les roues en pratique pour se reconvertir qu'autre chose.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- PseudoDemi-dieu
Sei a écrit:Pseudo a écrit: Mes psy m'ont tous dit que l'EN est un milieu particulièrement toxique. D'ailleurs les profs représentent jusqu'au 3/4 de leur clientèle, parait-il. Il est certain que c'est un milieu qui vous laisse seul face à vos doutes/craintes/peurs, ce qui permet la remontée nauséabondes de divers sentiments traumatiques.
:shock: Ça vaudrait le coup qu'ils fassent remonter.
J'avais lu un article très sérieux là dessus. En plus de l'avis de mes deux psy.
Je pense que les RH de l'en le savent pertinemment. Mais qu'ils s'en contre foutent.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- PseudoDemi-dieu
Sei a écrit:Pseudo a écrit: Mes psy m'ont tous dit que l'EN est un milieu particulièrement toxique. D'ailleurs les profs représentent jusqu'au 3/4 de leur clientèle, parait-il. Il est certain que c'est un milieu qui vous laisse seul face à vos doutes/craintes/peurs, ce qui permet la remontée nauséabondes de divers sentiments traumatiques.
:shock: Ça vaudrait le coup qu'ils fassent remonter.
J'avais lu un article très sérieux là dessus. En plus de l'avis de mes deux psy.
Je pense que les RH de l'en le savent pertinemment. Mais qu'ils s'en contre foutent.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- nuagesGrand sage
D'après ce que tu écris, ton malaise n'est pas lié au métier mais à l'établissement où tu es, qui te déplait par rapport à celui où tu enseignais l'an dernier. Mais tu vas sans doute t'y intégrer petit à petit. Sinon, la solution sera une mutation. Personnellement je me sens bien dans mon lycée mais je n'aime plus le travail que l'Education Nationale me demande de faire depuis quelques années .FiatLux a écrit:Je repense tous les jours à mon ancien établissement qui me manque terriblement, plus que je ne l'aurais cru. Mes collègues me manquent (je ne l'aurais jamais cru avant), les lieux me manquent, les élèves me manquent.
J'ai l'impression de perdre goût à mon métier que j'aimais l'année dernière
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