Après avoir conquis le primaire et le secondaire, le pédagogisme arrive dans l'enseignement supérieur.

Selon certains, les enseignants-chercheurs ne sont pas encore capables d'avoir "une vision de l'enseignement éclairée par des principes pédagogiques éprouvés".

C'est pourquoi les séminaires de formation pédagogique, lancés par les spécialistes en sciences de l'éducation, vont désormais fleurir dans l'enseignement supérieur.

Après d'autres universités, l'expérience est lancée à l'université d'Amiens :
http://www.u-picardie.fr/jsp/fiche_actualite.jsp?STNAV=&RUBNAV=&CODE=1412762661766&LANGUE=0

En voici le programme : http://www.u-picardie.fr/servlet/com.univ.utils.LectureFichierJoint?CODE=1412762390260&LANGUE=0

Les étudiants du primaire et du secondaire, formés dans le moule de la pédagogie, ne seront désormais plus confrontés à la terrible épreuve du supérieur : les enseignants-chercheurs, dorénavant éclairés par le pédagogisme et la didactique, apprendront à acquérir, grâce aux maîtres ès-sciences de l'éducation, "une vision de l'enseignement éclairée par des principes pédagogiques éprouvés".

¡¡socorro!! ¡¡socorro!!

J'adore !

On va voir les tronches en maths, physique, lettres ou histoire aller suivre des modules dirigés par les anciens cancres, devenus docteurs en sciences de l'éducation.
Ca va grogner sec.

Dans le lycée où j'enseignais, un jeune et brillant néo agrégé nommé en prépa devait suivre une formation dispensée par une collègue (du Sgen, d'ailleurs) certifiée dont l'enseignement était unanimement jugé calamiteux, et se délectait des conneries qu'elle racontait.

Sans commentaire...

retraitée a écrit:Dans le lycée où j'enseignais, un jeune et brillant néo agrégé nommé en prépa devait suivre une formation dispensée par une collègue (du Sgen, d'ailleurs) certifiée dont l'enseignement était unanimement jugé calamiteux, et de délectait des conneries qu'elle racontait.

On ne peut pas vraiment établir de corrélation.

En tout cas, si ces généreux conférenciers continuent de "se perdre en conjonctures (sic) pour savoir les responsabilités", ils risquent d'éprouver quelques difficultés à trouver les "leviers" permettant de "soutenir la motivation des étudiants".

Programme du séminaire a écrit:On  peut  également  reconnaître  la  pression  mise  sur  les établissements d'enseignement supérieur quant à l'employabilité des diplômés dont l'idée que chacun puisse trouver sa voie à travers l'élaboration d'un projet professionnel personnel. [...]

La conséquence est une augmentation du sentiment d'auto-efficacité tant des enseignants que des étudiants, qui agira favorablement sur leur motivation, avec pour résultat que les étudiants développent leur autonomie et deviennent responsable [sic] de leur réussite dans leurs études et les enseignants retrouvent le plaisir d'enseigner et d'interagir avec leurs étudiants.

Bien que des recherches de haute excellence universitaire occupent sans nul doute l'esprit de ces augustes experts en sciences de l'éducation, oserait-on leur conseiller la lecture d'un modeste manuel de rédaction, afin qu'ils travaillent un peu leur syntaxe ?

Oui, ce qui est vraiment préoccupant c'est le décrochage syntaxique dont témoigne ce document. Qui va les éclairer dans ce domaine? Ne faudrait-il pas mettre en place un séminaire?

Iphigénie a écrit:Oui, ce qui est vraiment préoccupant c'est le décrochage syntaxique dont témoigne ce document. Qui va les éclairer dans ce domaine? Ne faudrait-il pas mettre en place un séminaire?

Voilà en tout cas de quoi rassurer nos démunis étudiants : il n'est plus nécessaire de maîtriser la langue pour trouver un poste de communicant.

Quand mon frère, en 2002, a été qualifié maître de conférences, il a dû se taper un séminaire de trois jours, avec sac de couchage pour souder le groupe (bivouac...). Bon, après le premier après-midi, logique, il est allé prendre une chambre en ville, nous ne campons pas, chez nous. Le deuxième jour, il a eu un atelier danse avec un balai pour mieux appréhender son corps pendant le cours en amphi. Il a cassé le balai sur le bureau (ouf, pas sur la formatrice... Comme il est karatéka...) et est parti. Aucune nouvelle par la suite

Euphémia a écrit:En tout cas, si ces généreux conférenciers continuent de "se perdre en conjonctures (sic) pour savoir les responsabilités", ils risquent d'éprouver quelques difficultés à trouver les "leviers" permettant de "soutenir la motivation des étudiants".

Je vous signale que l'inspection pédagogique de mathématiques de l'académie de Besançon confond sans cesse, dans ses documents pour les enseignants, "conjoncture" et "conjecture", ce qui, en maths, m'a toujours semblé savoureux.

Cripure a écrit:Quand mon frère, en 2002, a été qualifié maître de conférences, il a dû se taper un séminaire de trois jours, avec sac de couchage pour souder le groupe (bivouac...). Bon, après le premier après-midi, logique, il est allé prendre une chambre en ville, nous ne campons pas, chez nous. Le deuxième jour, il a eu un atelier danse avec un balai pour mieux appréhender son corps pendant le cours en amphi. Il a cassé le balai sur le bureau (ouf, pas sur la formatrice... Comme il est karatéka...) et est parti. Aucune nouvelle par la suite

Pas étonnant. Ces formations sont semblables à celles des IUFM. Leur mérite essentiel est que, si y assister est obligatoire, il n'y a rien d'autre à faire pour les valider.

Cripure a écrit: Il a cassé le balai sur le bureau

Mais il est pire que toi ?

Gryphe a écrit:

Cripure a écrit: Il a cassé le balai sur le bureau

Mais il est pire que toi ?

Je suis un modèle de mièvrerie douçâtre à côté

Cripure a écrit:

Gryphe a écrit:

Cripure a écrit: Il a cassé le balai sur le bureau

Mais il est pire que toi ?

Je suis un modèle de mièvrerie douçâtre à côté

Ah quand même. :lol:

Cripure a écrit:Quand mon frère, en 2002, a été qualifié maître de conférences, il a dû se taper un séminaire de trois jours, avec sac de couchage pour souder le groupe (bivouac...). Bon, après le premier après-midi, logique, il est allé prendre une chambre en ville, nous ne campons pas, chez nous. Le deuxième jour, il a eu un atelier danse avec un balai pour mieux appréhender son corps pendant le cours en amphi. Il a cassé le balai sur le bureau (ouf, pas sur la formatrice... Comme il est karatéka...) et est parti. Aucune nouvelle par la suite

:lol:

Gryphe a écrit:

Cripure a écrit:

Gryphe a écrit:
Mais il est pire que toi ?

Je suis un modèle de mièvrerie douçâtre à côté

Ah quand même. :lol:

Je pense qu'il va finir ou poignardé ou en taule. Je l'ai vu une fois sortir physiquement de son amphi un gros con qui téléphonait et ne voulait pas se taire, c'était impressionnant

Le terme de "pédagogisme" me fait toujours un peu peur... En tout cas, de mon expérience récente à l'université, je peux dire que les meilleurs professeurs que j'y ai rencontrés étaient les anciens enseignants du secondaire pour qui "faire cours" était un plaisir et non pas une corvée. La pédagogie qui vous semblez tant détester peut aussi consister à faire réellement travailler les élèves et non pas à croire que par simple imprégnation, en nous regardant faire, ils arriveront à lire un texte, faire de la recherche... Tout cela dit en partageant vos avis sur la formation en IUFM qui pourrait être améliorée par plus de pédagogie, de didactique (comment vraiment les faire lire, écrire, dire) et moins de "pédagogisme" (blabla théorique plus ou moins fumeux).

La pédagogie qui vous semblez tant détester peut aussi consister à faire réellement travailler les élèves et non pas à croire que par simple imprégnation, en nous regardant faire, ils arriveront à lire un texte, faire de la recherche...

Ah non, je ne déteste pas la pédagogie.
Mais quand je lis le programme de ce séminaire dit "de pédagogie", j'ai une confiance limitée dans les bienfaits de l'intervention.

La pédagogie qui vous semblez tant détester peut aussi consister à faire réellement travailler les élèves et non pas à croire que par simple imprégnation, en nous regardant faire, ils arriveront à lire un texte, faire de la recherche...

et à partir de quand les étudiants peuvent-ils avoir un cerveau autonome? Je suis désolée, mais l'idée qu'à la fac encore, ils faut "faire travailler les étudiants" parce qu'ils ne peuvent pas travailler par eux-mêmes a pour moi quelque chose de réellement déprimant. J'ai en somme une plus haute estime de leur intelligence.

Iphigénie a écrit:

La pédagogie qui vous semblez tant détester peut aussi consister à faire réellement travailler les élèves et non pas à croire que par simple imprégnation, en nous regardant faire, ils arriveront à lire un texte, faire de la recherche...

et à partir de quand les étudiants peuvent-ils avoir un cerveau autonome? Je suis désolée, mais l'idée qu'à la fac encore, ils faut "faire travailler les étudiants" parce qu'ils ne peuvent pas travailler par eux-mêmes a pour moi quelque chose de réellement déprimant. J'ai en somme une plus haute estime de leur intelligence.

Certes, mais combien de fois au cours de leur scolarité ont-ils eu l'occasion d'apprendre à se servir de leur intelligence ?

Cripure a écrit:Je pense qu'il va finir ou poignardé ou en taule. Je l'ai vu une fois sortir physiquement de son amphi un gros con qui téléphonait et ne voulait pas se taire, c'était impressionnant

Cripure impressionné. Fichtre. :gratte:

Cripure a écrit:

Gryphe a écrit:

Cripure a écrit: Il a cassé le balai sur le bureau

Mais il est pire que toi ?

Je suis un modèle de mièvrerie douçâtre à côté

C'est drôle et impressionnant à la fois.
Cela dit, jamais au cours des affectations du père de l'héritier, il n'a eu de trucs pareils à subir. Le bivouac, pourtant, j'aurais aimé voir....

Madame de a écrit:La pédagogie qui vous semblez tant détester peut aussi consister à faire réellement travailler les élèves.

C'est au nom de la pédagogie qu'on a détruit l'école primaire, et je peux vous assurer, pour avoir vécu moi-même cette révolution silencieuse  - largement ignorée du grand public qui pense encore que l'école est faite pour instruire - que la pédagogie a quasiment disparu de l'école. En d'autres termes, on ne sait plus enseigner aux élèves à lire, écrire et compter correctement.