- Spinoza1670Esprit éclairé
Nous sommes très nombreux à observer chez nos élèves petits ou grands une baisse remarquable de l'attention, de la concentration, de la mémorisation, conditions sine qua non d'apprentissages réussis et de la construction de la personne.
Le phénomène est-il fortement lié à un usage massif et non régulé des écrans ? Et si oui, que faire concrètement pour contribuer à améliorer leur relation aux écrans ?
Voir sur le blog Laviemoderne de Loys Bonod (merci à fran24 pour l'info) :
Le massacre des innocents
Le phénomène est-il fortement lié à un usage massif et non régulé des écrans ? Et si oui, que faire concrètement pour contribuer à améliorer leur relation aux écrans ?
Voir sur le blog Laviemoderne de Loys Bonod (merci à fran24 pour l'info) :
Le massacre des innocents
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- KalypsoExpert spécialisé
ah, je me doutais qu'il s'agissait de Stiegler !!
- Ed is DeadNiveau 3
Je copie colle les précisions que j'ai ajouté ailleurs:
Ed is Dead a écrit:Je voudrais juste préciser un peu le propos de Stiegler: derrière le concept des "écrans", il ne désigne pas un matériel ou une technologie. Son propos touche avant tout le marketing (économique mais aussi politique) et l'industrie du loisir. D'ailleurs, rejeter en bloc le numérique ne collerait ni avec son concept de pharmakon, ni avec ses prophéties sur les mutations économiques et industrielles.sourceStiegler, en 2012 a écrit:Les profs ne sont pas armés intellectuellement pour suivre notre vie technicisée, ils n’ont actuellement aucune critique là-dessus. Il faut donc repenser en totalité l’Université. Il faut surtout comprendre que le numérique est en train de faire exploser ce qui est à la base de l’Université du XIXe siècle. Il faut repenser tout cela. En totalité. En fait, l’informatique est absolument partout, et on n’enseigne pas ça à l’école. On ne l’a pas même enseigné aux profs. Alors ils ne sont pas intellectuellement armés pour faire face à une génération bardée de smart phones, de caméras, de transformateurs. Il n’y a aucune réflexion sur ces changements, ni en France ni en Europe.
Mais si les philosophes et les chercheurs (amusant d'ailleurs de s'émouvoir parfois de l'hermétisme de l'institution à l'égard de le recherche, quand dans le même temps on s'en méfie à d'autres propos) sont d'accord sur les ravages psychologiques et neurologiques de cette "société des écrans" sur le "spectateur pulsionnel", faut il se replier comme le propose Brighelli, à la "low tech" des écoles Waldorf-Steiner, qui sont presque devenues un mème depuis qu'un article du Times à peine sourcé donnait en exemple "des cadres en informatique" (quelle suprise, en plein silicon valley, les écoliers ont des parents informaticiens), puis Steve jobs un peu plus tard, qui préfèrent protéger leurs enfants des écrans?
Brighelli est d'ailleurs amusant: d'abord il démontre que le TNI/TBI est un outil comme les autres, voire un tableau comme les autres, puis affirme du coup qu'il ne sert à rien (plus ou moins que les autres outils?). Il omet d'ailleurs de penser la relation entre l'outil et le geste et c'est dommage.
Pour résumer, l'amalgame constant entre l'outil, l'usage, le support, le media, son contenu et surtout les idéologies associées, amène des positions de principe qui empêchent tout examen lucide de la question. Et pour paraphraser Stiegler de transformer le poison en remède.
- cliohistHabitué du forum
+1000Son propos touche avant tout le marketing (économique mais aussi politique) et l'industrie du loisir [...]
L'enjeu est pleinement industriel et culturel : faire du monde du spectacle l'alpha et l'omega de toute forme de culture.
De ce point de vue, il y aurait aussi une étude à faire sur les discours des médias sur l'Ecole depuis au moins une décennie. Pour ces médias mis à mal par le capitalisme et la technologie, toute activité scolaire devrait être « ludique » et ressembler à la promotion d'un film ou d'un téléfilm. « Qu'est-ce qu'on s'est bien amusé pendant le tournage ! qu'est-ce qu'on a rigolé ! » répètent les acteurs pour vendre une production.
Il est probable aussi que le conditionnement par la pub omniprésente (pour vendre des objets souvent dérisoires) et par une info saucissonnée en brèves de 30 secondes ne prédispose pas à suivre un cours de 50 ou 55 minutes sans zapper.
Oui, pourquoi faire d'une cible unique (« les écrans ») un terme qui recouvre des usages et des acteurs très différents : la TV (« l'ancêtre d'internet » disent à tort les Guignols), les jeux vidéos, les smartphones, les ordis et les tablettes, etc. ? Ne pourrait-on pas distinguer ce qui ressort du divertissement et ce qui est traitement de données, ce qui est loisir (intelligent ou pas) et ce qui est travail intellectuel ?Pour résumer, l'amalgame constant entre l'outil, l'usage, le support, le media, son contenu et surtout les idéologies associées, amène des positions de principe qui empêchent tout examen lucide de la question. Et pour paraphraser Stiegler de transformer le poison en remède.
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