Le Monde : "Au collège Olivier-de-Serres, les bienfaits de l'évaluation par les compétences"

Maryline Baumard a écrit:En 2006, Olivier-de-Serres cherchait des solutions à ses résultats médiocres. « Le socle nous a obligés à travailler collectivement, à casser les frontières entre les disciplines, puisque nous convergeons tous vers la validation du socle commun, puisque tout le monde travaille par exemple à la maîtrise de la langue. Cela a créé une dynamique », rappelle le principal Laurent Jacquet. Depuis, le niveau de cet établissement d'éducation prioritaire s'est élevé. Plus d'un élève sur deux va désormais au lycée général et 77 % obtiennent leur diplôme du brevet.

Mais le collège, qui recrute pour un tiers dans la cité de la Grande Borne à Grigny, voudrait encore amener plus loin les meilleurs et ne plus laisser personne sur le bord de la route. « Nous accueillons 47,3 % de catégories socioprofessionnelles défavorisées contre 26,4 % dans l'académie », précise Laurent Jacquet, pour qui le travail à partir du socle permet de mieux aider les plus faibles. « Grâce au travail mené avec les écoles primaires, nous connaissons le niveau de chaque enfant à l'entrée en 6e et mettons en place des groupes de lecture et de mathématiques », ajoute Laurent Jacquet. De plus, dès qu'un enseignant remarque d'autres lacunes antérieures au collège, ou juste installées, il les signale à un enseignant surnuméraire qui prend en charge un petit groupe d'élèves.

TROIS COUPLETS SANS ERREUR

Si le socle commun est utilisé à Olivier-de-Serres, alors que beaucoup d'autres collèges ne l'ont pas adopté, c'est grâce à l'outil informatique sur lequel Laurent Jacquet a sué quelques nuits. « Après chaque devoir, l'enseignant renseigne le niveau de maîtrise de chaque élève dans les compétences travaillées, grâce à un code couleur : le vert pour ce qui est acquis, le bleu en cours d'acquisition, le jaune pour la difficulté… et le rouge pour ce qu'un élève ne sait pas faire, explique M. Jacquet. Les savoir-faire transversaux, eux, se construisent de la même manière, mais grâce aux évaluations de plusieurs enseignants. »

Vendredi 19 septembre, Fanny Mouquod, l'enseignante de musique, évalue dans une classe de 6e l'item « J'apprends mes leçons par cœur » en même temps qu'elle contrôle la capacité à « lire et pratiquer différents langages ». Pour avoir chanté trois couplets sans erreur, Naïr, Andy et Assetou valident l'apprentissage par cœur. Il leur faudra encore une bonne dizaine de carrés verts pour passer maîtres de la compétence, mais déjà, leur estime de soi est montée d'un cran… Et si ce « bon point » les sert, il est aussi utilisable par les autres enseignants.

« Si un élève n'apprend pas ses définitions, je lui fais remarquer qu'il a validé le “j'apprends par cœur” dans d'autres disciplines et peut donc le faire en maths », dit Carole Caublot. Cette enseignante n'avait jamais travaillé avec le socle avant son arrivée à Olivier-de-Serres, en 2013. « Je manque encore de recul, avoue-t-elle. Pourtant, j'observe une finesse de diagnostic. Un élève peut avoir 0 sur 20 parce qu'il rend copie blanche ou parce qu'il a tout faux. Avec le code couleur des compétences, on sait tout de suite dans quelle catégorie il se situe. »

DU VERT SUR LA COPIE

Par ailleurs, évaluer plusieurs savoir-faire dans un même devoir donne plus de chances à un élève faible de voir apparaître du vert sur sa copie. Un moyen de permettre à quelques-uns de se prendre au jeu des apprentissages. « Ça ne marche pas à tous les coups, mais parfois, oui », se réjouit Francis Arnould-Laurent, professeur de SVT.

Au fil des ans, les élèves deviennent assez familiers avec les compétences attendues pour s'autoévaluer. Les parents, eux, peinent davantage à comprendre. D'autant que la culture de la note, profondément enracinée, a créé un a priori difficile à lever.

Maria Téguy a écrit:Tiens un nouveau torchon de propagande, tiens comme par hasard dans un canard que je n'achète plus depuis longtemps (et qui n'est plus ce qu'il était depuis longtemps).

VVach a écrit:J'ai trouvé la solution à tous nos problèmes.
http://librairie.cahiers-pedagogiques.com/632-des-ceintures-pour-%C3%A9valuer-les-comp%C3%A9tences-des-%C3%A9l%C3%A8ves.html

John a écrit:Les compétences évaluent plus blanc que blanc