Page 3 sur 4 • 1, 2, 3, 4
- lenidjiNiveau 8
Effectivement, les profs sont parmi les plus représentés sur les divans des psys. Je crois qu'il y a là plusieurs explications: d'abord, les intellectuels sont moins gênés à l'idée de déballer leur mal-être à un psy. D'autre part, c'est le côté pervers du métier stable et du cocon: très vite, on se sent coincé. Ce qui revient souvent c'est "je ne peux rien faire d'autre". Or se sentir coincé, que ce soit en couple, dans son métier ou dans n'importe quel autre domaine de la vie, c'est ce qu'il y a de plus anxiogène. C'est terrible d'avoir l'impression qu'on est enfermé...
- Reine MargotDemi-dieu
Dimka a écrit:Par simple curiosité, tu as des sources ? Au pif, j’aurais pensé aux agriculteurs, aux ouvriers, aux jobs pourris ou précaires, aux gens sans emploi voire dans la rue… J’ai voulu vérifier plus scientifiquement, mais je ne trouve rien de très précis, ni de très récent. Si j’en crois ce document : http://www.invs.sante.fr/publications/2010/suicide_activite_professionnelle_france/rapport_suicide_activite_professionnelle_france.pdf (p. 4, 6 sur le lecteur pdf), c’est un taux relativement faible, mais ils ne détaillent pas par métier précis et on peut raisonnablement penser que dans l’éducation, les profs sont en première ligne donc au-dessus de la moyenne.Reine Margot a écrit:Oui c'est connu, avec l'un des taux de suicides les plus importants avec les policiers...
Par ailleurs, des gens du domaine médical m’ont aussi dit que les profs… patata, patati : sauf que j’ai l’impression que les profs parlent plus, agissent plus (en allant chez un médecin, chez un psy) quand ils vont mal, alors que dans d’autres milieux, on n’y pense pas ou ça ne se fait pas. Et les profs ont plus de possibilités pour médiatiser leurs problèmes. Tout comme les policiers qui ont des syndicats organisés et capables d’avoir l’oreille des médias.
je l'ai lu il y a longtemps mais je serais incapable de retrouver quel texte...
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- User5899Demi-dieu
C'est un peu prévisible, je trouve. C'est un des rares métiers où le travail fourni peut très bien n'avoir aucun effet, du simple fait que l'apprenant peut librement décider d'ignorer ce travail. Imagine-t-on un mur défiant le maçon ?Sei a écrit:Pseudo a écrit: Mes psy m'ont tous dit que l'EN est un milieu particulièrement toxique. D'ailleurs les profs représentent jusqu'au 3/4 de leur clientèle, parait-il. Il est certain que c'est un milieu qui vous laisse seul face à vos doutes/craintes/peurs, ce qui permet la remontée nauséabondes de divers sentiments traumatiques.
:shock: Ça vaudrait le coup qu'ils fassent remonter.
- DimkaVénérable
(message supprimé : tout compte fait, je ferais mieux de me la fermer, en plus c’est hors-sujet…)
_________________
- Spoiler:
- 288Niveau 10
Cripure a écrit:C'est un peu prévisible, je trouve. C'est un des rares métiers où le travail fourni peut très bien n'avoir aucun effet, du simple fait que l'apprenant peut librement décider d'ignorer ce travail. Imagine-t-on un mur défiant le maçon ?Sei a écrit:Pseudo a écrit: Mes psy m'ont tous dit que l'EN est un milieu particulièrement toxique. D'ailleurs les profs représentent jusqu'au 3/4 de leur clientèle, parait-il. Il est certain que c'est un milieu qui vous laisse seul face à vos doutes/craintes/peurs, ce qui permet la remontée nauséabondes de divers sentiments traumatiques.
:shock: Ça vaudrait le coup qu'ils fassent remonter.
La psychanalyse, aussi.
- pailleauquebecFidèle du forum
J'ajoute un malaise quand on est T1 est qu'on a atteint son but (devenir prof) et qu'on a plus cet objectif qui pouvait galvaniser.
On se retrouve face à un vide, que faire de sa vie ?
J'ai ressenti ce genre de malaise à la fin de mes classes prépas quand j'ai réussi les concours. J'avais tout pour être heureux, mais j'étais épuisé, et sans but, assez déprimé et angoissé.
On se retrouve face à un vide, que faire de sa vie ?
J'ai ressenti ce genre de malaise à la fin de mes classes prépas quand j'ai réussi les concours. J'avais tout pour être heureux, mais j'étais épuisé, et sans but, assez déprimé et angoissé.
- Mcready1Fidèle du forum
C'est un peu le cas chez moi. J'ai obtenu le poste que je voulais (à 10 minutes, en plus), les élèves sont gentils dans l'ensemble, on a une bonne équipe...
Je pense que c'est aussi dû à l'intensité de l'année de stage. Cette année a été très enrichissante mais sans relâche et avec beaucoup de pression.
Bref ! Je pense que, dans quelques semaines, ça aura disparu.
Je pense que c'est aussi dû à l'intensité de l'année de stage. Cette année a été très enrichissante mais sans relâche et avec beaucoup de pression.
Bref ! Je pense que, dans quelques semaines, ça aura disparu.
- lenidjiNiveau 8
Cripure a écrit:C'est un peu prévisible, je trouve. C'est un des rares métiers où le travail fourni peut très bien n'avoir aucun effet, du simple fait que l'apprenant peut librement décider d'ignorer ce travail. Imagine-t-on un mur défiant le maçon ?Sei a écrit:Pseudo a écrit: Mes psy m'ont tous dit que l'EN est un milieu particulièrement toxique. D'ailleurs les profs représentent jusqu'au 3/4 de leur clientèle, parait-il. Il est certain que c'est un milieu qui vous laisse seul face à vos doutes/craintes/peurs, ce qui permet la remontée nauséabondes de divers sentiments traumatiques.
:shock: Ça vaudrait le coup qu'ils fassent remonter.
On abattrait alors le mur pour en bâtir un autre. Le problème fondamental, c'est qu'il nous est formellement interdit de détruire l'élève récalcitrant à coups de masse
- LoreiaNiveau 2
Je ressens exactement la même chose. Je suis néotit' cette année et j'étais dans un bon lycée pour mon stage, j'aimais bien mes collègues et mes élèves, le lycée était à côté de chez moi dans un bon quartier.
Cette année je suis en banlieue parisienne, dans un collège classé APV. Les élèves ont un niveau très bas, j'ai trois niveaux au lieu de 2, une heure sup donc je suis à 19h contre 15 l'an passé.
J'ai deux classes de 4e hyper bruyantes, c'est le bordel en cours, j'arrive pas à gérer ces deux classes. Le programme de 6e me déprime, je m’ennuie profondément. Il n'y a qu'avec les 3e que je retrouve mes repères et que j'arrive à prendre du plaisir.
Je suis stressée tous les matins avec un emploi du temps assez difficile. J'ai pas encore fait le deuil de mon année de stage et le public lycéen me manque terriblement.
Je ne supporte pas faire la police en permanence, les bagarres dans les couloirs, les insultes, les dessins pornos griffonnés, les élèves vulgaires et bruyants qui défient mon autorité. J'ai jamais eu ça en stage et je me sens totalement démunie.
Le pire c'est ma collègue à côté qui m'avoue n'avoir que des "crèmes" cette année. Tous les élèves à option et je vois que dans sa classe, c'est le calme complet et ça me déprime encore plus.
Ca me soulage de voir que certains ressentent aussi ce malaise et que peut-être que c'est normal et que ça passera...
Cette année je suis en banlieue parisienne, dans un collège classé APV. Les élèves ont un niveau très bas, j'ai trois niveaux au lieu de 2, une heure sup donc je suis à 19h contre 15 l'an passé.
J'ai deux classes de 4e hyper bruyantes, c'est le bordel en cours, j'arrive pas à gérer ces deux classes. Le programme de 6e me déprime, je m’ennuie profondément. Il n'y a qu'avec les 3e que je retrouve mes repères et que j'arrive à prendre du plaisir.
Je suis stressée tous les matins avec un emploi du temps assez difficile. J'ai pas encore fait le deuil de mon année de stage et le public lycéen me manque terriblement.
Je ne supporte pas faire la police en permanence, les bagarres dans les couloirs, les insultes, les dessins pornos griffonnés, les élèves vulgaires et bruyants qui défient mon autorité. J'ai jamais eu ça en stage et je me sens totalement démunie.
Le pire c'est ma collègue à côté qui m'avoue n'avoir que des "crèmes" cette année. Tous les élèves à option et je vois que dans sa classe, c'est le calme complet et ça me déprime encore plus.
Ca me soulage de voir que certains ressentent aussi ce malaise et que peut-être que c'est normal et que ça passera...
- inviteeMNiveau 8
Je ressens aussi ce malaise.
J'étais dans un collège de profil ZEP pour mon stage, et j'en ai bavé avec l'une de mes classes. J'allais alors en cours la boule au ventre parfois. Mais j'y avais trouvé une équipe formidable, je m'y étais fait des amis.
Là, je suis dans un lycée APV. Le public n'est pas sensiblement différent, mais je tiens mes classes et je n'ai pour le moment à déplorer aucun débordement. Jusque-là, tout va bien.
Mais j'ai débarqué dans une véritable usine, je croise les collègues mais nos relations s'arrêtent à quelques mots échangés à la volée. Je me sens terriblement seule, et d'autant plus seule que j'ai déménagé pour me rapprocher de mon poste, dans un coin où je ne connais personne.
Enfin, j'ai l'impression d'être nulle comme prof de lycée. J'ai été formée uniquement pour le collège, et je ne sais concrètement pas comment m'y prendre pour les préparer maintenant au bac. J'ai des 1re, je me mets la pression par rapport à ça, j'ai peur de sacrifier une génération pour faire moi-même l'apprentissage de mon métier. De ce fait, je ne suis pas à l'aise, je me demande incessamment si j'ai réellement le niveau pour occuper ce poste. En somme, je développe un vaste sentiment d'imposture, d'autant plus vif que je sais avoir eu malgré tout beaucoup de chance avec mon affectation (poste fixe en lycée).
J'étais dans un collège de profil ZEP pour mon stage, et j'en ai bavé avec l'une de mes classes. J'allais alors en cours la boule au ventre parfois. Mais j'y avais trouvé une équipe formidable, je m'y étais fait des amis.
Là, je suis dans un lycée APV. Le public n'est pas sensiblement différent, mais je tiens mes classes et je n'ai pour le moment à déplorer aucun débordement. Jusque-là, tout va bien.
Mais j'ai débarqué dans une véritable usine, je croise les collègues mais nos relations s'arrêtent à quelques mots échangés à la volée. Je me sens terriblement seule, et d'autant plus seule que j'ai déménagé pour me rapprocher de mon poste, dans un coin où je ne connais personne.
Enfin, j'ai l'impression d'être nulle comme prof de lycée. J'ai été formée uniquement pour le collège, et je ne sais concrètement pas comment m'y prendre pour les préparer maintenant au bac. J'ai des 1re, je me mets la pression par rapport à ça, j'ai peur de sacrifier une génération pour faire moi-même l'apprentissage de mon métier. De ce fait, je ne suis pas à l'aise, je me demande incessamment si j'ai réellement le niveau pour occuper ce poste. En somme, je développe un vaste sentiment d'imposture, d'autant plus vif que je sais avoir eu malgré tout beaucoup de chance avec mon affectation (poste fixe en lycée).
- User5899Demi-dieu
:lol:288 a écrit:Cripure a écrit:C'est un peu prévisible, je trouve. C'est un des rares métiers où le travail fourni peut très bien n'avoir aucun effet, du simple fait que l'apprenant peut librement décider d'ignorer ce travail. Imagine-t-on un mur défiant le maçon ?Sei a écrit:
:shock: Ça vaudrait le coup qu'ils fassent remonter.
La psychanalyse, aussi.
Mais le psychiatre ne pratique pas nécessairement la psychanalyse.
- Mezzo voceNiveau 9
Pseudo a écrit:Je souffre beaucoup en cette rentrée. J'espère que ça va se tasser.
- FiatLuxFidèle du forum
Courage à tous ceux qui sont dans le même cas. Et, je dois avouer que ça me rassure de constater que je ne suis pas la seule à ressentir ça. Espérons que ça évolue d'ici la fin de l'année (et le plus rapidement possible ...).
- pailleauquebecFidèle du forum
On a beaucoup parlé des causes de ce malaise du début de carrière (vrai dans beaucoup de métiers), mais assez peu des moyens de le dépasser.
A mon sens cela passe par un plus grand recul sur la situation. Recul qui est difficile à obtenir.
Bien sûr c'est toujours plus facile quand on a de l'expérience dans le métier, un bon poste,... Le temps joue en notre faveur, mais ce n'est pas suffisant, il y a un certain nombre de pièges à éviter.
Souvent on se fait laver le cerveau par les discours ambiants des collègues en salle des profs ou de l'administration (très courant, on le voit bien ici dans les discussions ultra pessimistes)
D'autres se font endoctriner, tombent dans les théories fumeuses de la pédagogie, et par orgueil croient qu'ils sont des références. Du coup ils ont souvent tendance à travailler excessivement.
J'en vois aussi qui se noient dans un verre d'eau, tant ils sont sclérosés par des années d'immobilisme. Ils n'ont pas su garder la créativité, le plaisir au travail, souvent ils se dévalorisent et sont déprimés.
Enfin je ne miserais pas trop sur les collègues, par expérience il y a aussi des désillusions de ce côté. Je pense qu'il est préférable de ne pas mélanger l'amitié et le travail, même si on a parfois quelques heureuses surprises en chemin.
Je pense qu'une fois arrivé en T1 la priorité doit être de développer un équilibre personnel : loisirs, autres moyens de s'épanouir... ne pas tout miser sur le travail. Ce qui évitera bien des déboires au long cours.
A mon sens cela passe par un plus grand recul sur la situation. Recul qui est difficile à obtenir.
Bien sûr c'est toujours plus facile quand on a de l'expérience dans le métier, un bon poste,... Le temps joue en notre faveur, mais ce n'est pas suffisant, il y a un certain nombre de pièges à éviter.
Souvent on se fait laver le cerveau par les discours ambiants des collègues en salle des profs ou de l'administration (très courant, on le voit bien ici dans les discussions ultra pessimistes)
D'autres se font endoctriner, tombent dans les théories fumeuses de la pédagogie, et par orgueil croient qu'ils sont des références. Du coup ils ont souvent tendance à travailler excessivement.
J'en vois aussi qui se noient dans un verre d'eau, tant ils sont sclérosés par des années d'immobilisme. Ils n'ont pas su garder la créativité, le plaisir au travail, souvent ils se dévalorisent et sont déprimés.
Enfin je ne miserais pas trop sur les collègues, par expérience il y a aussi des désillusions de ce côté. Je pense qu'il est préférable de ne pas mélanger l'amitié et le travail, même si on a parfois quelques heureuses surprises en chemin.
Je pense qu'une fois arrivé en T1 la priorité doit être de développer un équilibre personnel : loisirs, autres moyens de s'épanouir... ne pas tout miser sur le travail. Ce qui évitera bien des déboires au long cours.
- abricotedapiExpert spécialisé
Je suis tout à fait d'accord. Je me sens fatiguée et angoissée depuis la rentrée. Depuis quelques jours je me force à faire autre chose que bosser et je sais que c'est ce qui va me sauver.pailleauquebec a écrit:Je pense qu'une fois arrivé en T1 la priorité doit être de développer un équilibre personnel : loisirs, autres moyens de s'épanouir... ne pas tout miser sur le travail. Ce qui évitera bien des déboires au long cours.
Courage à tous ceux qui n'en trouvent plus, néo ou non.
_________________
- Spoiler:
- 2024-2025 : en poste fixe !!
2023-2024 (TZR) AFA : 2 classes de 6e (PP 6e)
2022-2023 (TZR) AFA : 1 classe de 5e, 2 classes de 4e, 1 classe de 3e (PP 5e)
2021-2022 (TZR) 2 remplacements : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e / 3 classes de 6e
2020-2021 (TZR) AFA 2 collèges dont le RAD : 2 classes de 5e, 1 classe de 4e (PP 5e) + 1 classe de 6e
2019-2020 (TZR) AFA RAD : 2 classes de 6e, 2 classes de 5e (PP 6e)
2018-2019 (TZR) AFA : 4 classes de 6e
2014-2018 : quatre ans en poste fixe (8 classes de 6e, 4 classes de 4e, 3 classes de 5e, 2 classes de 3e et 4 x PP 6e)
2013-2014 (stagiaire) : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e
- FiatLuxFidèle du forum
Tes propos trouvent écho en moi, pailleauquebec. Je vais tenir compte de tes conseils et les appliquer au mieux, ça me semble vraiment sain.
- AlExpert spécialisé
Pour le sentiment de vide après l'année de stage (ça y est, on est prof), je l'avais vivement ressenti au début de mon stage. Tout était défi, et j'ai été autonome très vite, avec des paroles très encourageantes de ma tutrice. L'impression que "c'était dans la poche" aurait dû me combler de joie mais au lieu de ça j'ai ressenti un énorme coup de déprime, je n'avais plus d'entrain, je me suis dit "ah? ce n'est que ça? ça y est ça va être comme ça ma vie maintenant jusqu'à la retraite", heureusement le dynamisme est revenu (ce n'était pas si "dans la poche" que ça :lol: ) et que dire de mon année de T1...
Il y a beaucoup de choses dans ce que tu dis, je ressens la même chose en "inversé" car je débute au collège cette année, je ne suis formée que sur du lycée, n'hésite pas à m'écrire en mp si tu as des questions, que tu veux m'envoyer des L.A. pour te rassurer. Plein de monde sur ce forum peut t'aider. Pour l'instant je ne trouve pas d'aide de mes collègues de collège et je sollicite du monde ici, et, le comble, la mère d'une fille qui est dans le niveau où j'enseigne (pourquoi faire simple...) j'ai aussi très peur de "sacrifier" une génération surtout à l'âge où ça compte encore. Rassure-toi, en 1re, tu ne peux pas "gâcher" grand chose :lol: et l'essentiel est de tenir tes classes (ça veut dire aussi que ton cours est bon, on ne tient pas longtemps une classe avec un cours mauvais et les élèves sont des juges très sévères, à l'inverse bien sûr on peut faire un TBon cours et avoir le b... quand même). Je te conseille de leur faire faire 4 bacs blancs (sans doute 1 organisé par ton lycée) dans l'année, sur chaque OE. Le résultat pour les miens a dépassé toutes les espérances (oui, car souviens-toi, il y a surnotation également, donc ne t'inquiète pas!). Enfin, tu es en poste fixe donc tu as une plage de temps devant toi pour t'améliorer et prendre confiance d'année en année, repose-toi sur cette certitude.
ps : les élèves sont précisément là pour que nous testions des choses sur eux, comme des cobayes, c'est normal et parfois on constate qu'on a de bonnes idées, parfois de mauvaises, mais on ne le sait jamais sans avoir essayé.
maelia a écrit:Je ressens aussi ce malaise.
J'étais dans un collège de profil ZEP pour mon stage, et j'en ai bavé avec l'une de mes classes. J'allais alors en cours la boule au ventre parfois. Mais j'y avais trouvé une équipe formidable, je m'y étais fait des amis.
Là, je suis dans un lycée APV. Le public n'est pas sensiblement différent, mais je tiens mes classes et je n'ai pour le moment à déplorer aucun débordement. Jusque-là, tout va bien.
Mais j'ai débarqué dans une véritable usine, je croise les collègues mais nos relations s'arrêtent à quelques mots échangés à la volée. Je me sens terriblement seule, et d'autant plus seule que j'ai déménagé pour me rapprocher de mon poste, dans un coin où je ne connais personne.
Enfin, j'ai l'impression d'être nulle comme prof de lycée. J'ai été formée uniquement pour le collège, et je ne sais concrètement pas comment m'y prendre pour les préparer maintenant au bac. J'ai des 1re, je me mets la pression par rapport à ça, j'ai peur de sacrifier une génération pour faire moi-même l'apprentissage de mon métier. De ce fait, je ne suis pas à l'aise, je me demande incessamment si j'ai réellement le niveau pour occuper ce poste. En somme, je développe un vaste sentiment d'imposture, d'autant plus vif que je sais avoir eu malgré tout beaucoup de chance avec mon affectation (poste fixe en lycée).
Il y a beaucoup de choses dans ce que tu dis, je ressens la même chose en "inversé" car je débute au collège cette année, je ne suis formée que sur du lycée, n'hésite pas à m'écrire en mp si tu as des questions, que tu veux m'envoyer des L.A. pour te rassurer. Plein de monde sur ce forum peut t'aider. Pour l'instant je ne trouve pas d'aide de mes collègues de collège et je sollicite du monde ici, et, le comble, la mère d'une fille qui est dans le niveau où j'enseigne (pourquoi faire simple...) j'ai aussi très peur de "sacrifier" une génération surtout à l'âge où ça compte encore. Rassure-toi, en 1re, tu ne peux pas "gâcher" grand chose :lol: et l'essentiel est de tenir tes classes (ça veut dire aussi que ton cours est bon, on ne tient pas longtemps une classe avec un cours mauvais et les élèves sont des juges très sévères, à l'inverse bien sûr on peut faire un TBon cours et avoir le b... quand même). Je te conseille de leur faire faire 4 bacs blancs (sans doute 1 organisé par ton lycée) dans l'année, sur chaque OE. Le résultat pour les miens a dépassé toutes les espérances (oui, car souviens-toi, il y a surnotation également, donc ne t'inquiète pas!). Enfin, tu es en poste fixe donc tu as une plage de temps devant toi pour t'améliorer et prendre confiance d'année en année, repose-toi sur cette certitude.
ps : les élèves sont précisément là pour que nous testions des choses sur eux, comme des cobayes, c'est normal et parfois on constate qu'on a de bonnes idées, parfois de mauvaises, mais on ne le sait jamais sans avoir essayé.
_________________
"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- floxmulderNiveau 3
Je ressens moi aussi ce malaise quotidien depuis que j'ai commencé à enseigner il y a trois ans. Cette année c'est pire que tout. Parfois ce malaise se manifeste de manière violente (pleurs et mal de tête notamment, et ce week-end, je me suis rongé les ongles quasiment jusqu'au sang, chose que je ne faisais plus depuis des années...).
Enseignant est un métier qui, comme il a été dit plus haut, nous laisse seul face à nos doutes et nos peurs. Il faut un mental solide.
Pour moi le plus dur n'est pas la préparation des cours et les tâches annexes (j'arrive à gérer même si je manque encore d'organisation) mais les interactions avec les élèves.
Le lien entre le professeur et l'élève est un perpétuel rapport de force, que psychologiquement, je ne suis pas sûre de pouvoir gérer...
Enseignant est un métier qui, comme il a été dit plus haut, nous laisse seul face à nos doutes et nos peurs. Il faut un mental solide.
Pour moi le plus dur n'est pas la préparation des cours et les tâches annexes (j'arrive à gérer même si je manque encore d'organisation) mais les interactions avec les élèves.
Le lien entre le professeur et l'élève est un perpétuel rapport de force, que psychologiquement, je ne suis pas sûre de pouvoir gérer...
- SosoBNiveau 3
D'abord, bon courage à toutes et à tous! (et notamment à ceux qui vivent une situation éprouvante)
Je découvre ce fil, et je dois dire que certains d'entre vous (Al notamment) semblent décrire quasiment mot pour mot ce que je ressens.
C'est très étrange : j'ai passé une excellente année de stage, je suis dans un lycée très sympa, avec des collègues adorables (et des élèves plutôt sages, avec qui je n'ai pas à entrer dans un rapport de force permanent). Tout va bien donc me direz-vous? Mais étrangement, je ressens actuellement un énorme sentiment de vide. Passer le concours a été dur, l'année de stage a été stressante (persepective de la validation). Puis plus rien, plus de sentiment de défi à relever, avec le sentiment d'être entrée dans une sorte de "ronron" (même si, je le sais, l'enseignement présentera d'autres sortes de défis).
À cela s'ajoute le fait que j'ai du mal à me dire que tous les ans, je vais recommencer. Mine de rien, j'avais trouvé mes élèves attachants l'année dernière... Et là, ils sont tous partis et pour la plupart je n'aurais probablement jamais l'occasion de savoir si ce que j'ai fait a été utile (même un tout petit peu). C'est assez frustrant. Et comme je n'enseigne qu'en terminale, je suis "condamnée" à ne jamais voir les élèves plus d'un an, à ne jamais avoir de suivi réel (enfin sauf avec les redoublants mais ce sont rarement les plus attachants). Du coup j'ai beaucoup de mal à entrer dans une nouvelle relation avec mes nouveaux élèves, j'ai pris encore plus de distance cette année que je n'en avais l'année dernière...
Et si on y ajoute les nombreux dysfonctionnements administratifs que l'on commence à remarquer, et le sentiment de délaissement qui peut apparaître (plus de tuteurs, moins de conseils, le sentiment de n'avoir plus le droit à l'erreur...), il y a de quoi avoir un vrai spleen
Je découvre ce fil, et je dois dire que certains d'entre vous (Al notamment) semblent décrire quasiment mot pour mot ce que je ressens.
C'est très étrange : j'ai passé une excellente année de stage, je suis dans un lycée très sympa, avec des collègues adorables (et des élèves plutôt sages, avec qui je n'ai pas à entrer dans un rapport de force permanent). Tout va bien donc me direz-vous? Mais étrangement, je ressens actuellement un énorme sentiment de vide. Passer le concours a été dur, l'année de stage a été stressante (persepective de la validation). Puis plus rien, plus de sentiment de défi à relever, avec le sentiment d'être entrée dans une sorte de "ronron" (même si, je le sais, l'enseignement présentera d'autres sortes de défis).
À cela s'ajoute le fait que j'ai du mal à me dire que tous les ans, je vais recommencer. Mine de rien, j'avais trouvé mes élèves attachants l'année dernière... Et là, ils sont tous partis et pour la plupart je n'aurais probablement jamais l'occasion de savoir si ce que j'ai fait a été utile (même un tout petit peu). C'est assez frustrant. Et comme je n'enseigne qu'en terminale, je suis "condamnée" à ne jamais voir les élèves plus d'un an, à ne jamais avoir de suivi réel (enfin sauf avec les redoublants mais ce sont rarement les plus attachants). Du coup j'ai beaucoup de mal à entrer dans une nouvelle relation avec mes nouveaux élèves, j'ai pris encore plus de distance cette année que je n'en avais l'année dernière...
Et si on y ajoute les nombreux dysfonctionnements administratifs que l'on commence à remarquer, et le sentiment de délaissement qui peut apparaître (plus de tuteurs, moins de conseils, le sentiment de n'avoir plus le droit à l'erreur...), il y a de quoi avoir un vrai spleen
- UnbeliebubbleNiveau 2
Je rejoins le post car je me retrouve dans ce qui est dit. Après une année de stage plutôt réussie je me retrouve à 900 bornes de chez moi dans un nouvel établissement. Je suis tellement stressée depuis la rentrée que je ne déjeune plus le matin (impossible alors qu'avant je pouvais au moins avaler un peu de café et un gâteau). Ensuite je pars au collège et j'ai mal au ventre sur tout le trajet. Je stresse d'être malade en cours et de devoir sortir en urgence. Je n'ai globalement pas le moral du tout. J'ai l'impression que mes cours sont nuls et je n'arrive pas à bien fonctionner à partir d'une tâche finale.
Le niveau de mes élèves est très bas... et mes deux quatrièmes sont infernales.
J'adore ce métier mais je ne sais pas si je suis douée pour çà.
Là j'ai quasiment mes deux classes de cinquième qui n'ont pas la moyenne à un devoir sur 10, je ne sais pas quoi faire (devoir supplémentaire? signature des parents?)
Le niveau de mes élèves est très bas... et mes deux quatrièmes sont infernales.
J'adore ce métier mais je ne sais pas si je suis douée pour çà.
Là j'ai quasiment mes deux classes de cinquième qui n'ont pas la moyenne à un devoir sur 10, je ne sais pas quoi faire (devoir supplémentaire? signature des parents?)
- pailleauquebecFidèle du forum
courage,
Être là et tenir bon suffit souvent.
Être là et tenir bon suffit souvent.
- mblondeNiveau 9
Stagiaire à plein temps et dans des conditions difficiles, j'ai quand même aussi très mal vécue mon année de T1. J'étais en collège pour la première fois avec un gros décalage entre mes études, mes ambitions et le public en face duquel j'étais notamment en 6e (pourtant des gamins plutôt sympas). J'étais à plus de 100 km de chez moi alors que j'ai la trouille en voiture et mes relations avec l’administration étaient exécrables. Bref, j'ai frôlé la dépression en Janvier (pour moi c'est la période la plus dure puisque je me repose rarement pendant les vacances de Noël). J'ai fini par aller consulter une psy qui m'a suivi pendant un an et demie. Elle connaissait très très bien les problématiques/jargon de l'éducation nationale... Elle aussi avait un gros "public" enseignant. Ca m'a beaucoup aidé.
L'année suivante malgré une mutation m..que et très décevante, j'ai apprécié le début d'année que j'ai fait. Je pense que ça tient beaucoup au travail fait avec la psy qui m'a aidé à prendre beaucoup de recul, l'impression de maitriser un peu plus les choses et surtout un principal exceptionnel qui m'a aidé à reprendre confiance en moi. J'ai arrêté de travailler au bout de quatre mois à deux mois de grossesse. J'ai presque regretté...
Bref, il en faut parfois peu pour reprendre pied. Je pense qu'une aide psychologique devrait être obligatoire pour tous les enseignants...
L'année suivante malgré une mutation m..que et très décevante, j'ai apprécié le début d'année que j'ai fait. Je pense que ça tient beaucoup au travail fait avec la psy qui m'a aidé à prendre beaucoup de recul, l'impression de maitriser un peu plus les choses et surtout un principal exceptionnel qui m'a aidé à reprendre confiance en moi. J'ai arrêté de travailler au bout de quatre mois à deux mois de grossesse. J'ai presque regretté...
Bref, il en faut parfois peu pour reprendre pied. Je pense qu'une aide psychologique devrait être obligatoire pour tous les enseignants...
- ClodoaldNeoprof expérimenté
mblonde a écrit:
Je pense qu'une aide psychologique devrait être obligatoire pour tous les enseignants...
Ou pas...
- yogiSage
09.10.2014
Une aide proposée serait un bon départ déjà! Pas de visite médicale officielle au cours de notre carrière...c'est idiot!
Clodoald a écrit:mblonde a écrit:
Je pense qu'une aide psychologique devrait être obligatoire pour tous les enseignants...
Ou pas...
Une aide proposée serait un bon départ déjà! Pas de visite médicale officielle au cours de notre carrière...c'est idiot!
_________________
"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- MomouthNiveau 6
pailleauquebec a écrit:Je pense qu'une fois arrivé en T1 la priorité doit être de développer un équilibre personnel : loisirs, autres moyens de s'épanouir... ne pas tout miser sur le travail. Ce qui évitera bien des déboires au long cours.
Voilà un conseil très sage ! J'ai connu un vrai creux de la vague depuis la rentrée, et depuis deux semaines je m'oblige à lâcher prise et à trouver du temps pour moi, mes loisirs et mon copain et ça va beaucoup mieux. Tant pis si certains jours mes cours ne sont pas parfaitement préparés, tant pis si parfois j'ai l'impression que je fais un cours de m****, même si nous aimons (pour la majorité) notre boulot, notre vie n'est pas notre boulot et il faut apprendre à se préserver sous peine de ne plus avoir envie de s'impliquer du tout.
- lorine75Niveau 1
yogi a écrit:09.10.2014Clodoald a écrit:mblonde a écrit:
Je pense qu'une aide psychologique devrait être obligatoire pour tous les enseignants...
Ou pas...
Une aide proposée serait un bon départ déjà! Pas de visite médicale officielle au cours de notre carrière...c'est idiot!
si! moi j'ai eu des tests psycho-machins (cocher des cases sur une cinquantaine d'items). Apparemment ça a passé mais si j'avais vu un psy, pas sur qu'il m'aurait laisser enseigner...
Page 3 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum