- SergeMédiateur
Bonjour, j'ai perdu la photocopie d'un ancien sujet de brevet, étudiant le passage où le personnage, oublié en étude, lit Robinson Crusoé et s'évade grâce à sa lecture.
Quelqu'un aurait-il ces annales dans ses cartons, en scan ses tablettes ou en doc sur son ordi ?
Merci d'avance.
Quelqu'un aurait-il ces annales dans ses cartons, en scan ses tablettes ou en doc sur son ordi ?
Merci d'avance.
- SergeMédiateur
Non, pas une dictée, un texte avec des questions portant dessus.
- Thalia de GMédiateur
C'est de quelle année, à peu près ?
Avec un peu de chance je peux retrouver ça... dans ma cave.
Avec un peu de chance je peux retrouver ça... dans ma cave.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- SergeMédiateur
Je dirais que ça date autour des années 2000, peut-être un peu après, peut-être un peu avant
- NitaEmpereur
e narrateur - un jeune collégien du XIXème siècle - est puni. Il est enfermé dans une salle d'étude vide. Pour s'occuper,il explore les lieux.
Rien, une règle, des plumes rouillées, un bout de ficelle, un petit jeu de dames, le cadavre d'un lézard, une agate perdue.
Dans une fente, un livre : j'en vois le dos, je m'écorche les ongles à essayer de le retirer. Enfin, avec l'aide de la règle, en cassant un pupitre, j'y arrive ; je sens le volume et je regarde le titre :
ROBINSON CRUSOÉ
Il est nuit.
Je m'en aperçois tout d'un coup. Combien y a-t-il de temps que je suis dans ce livre ? quelle heure est-il ?
Je ne sais pas, mais voyons si je puis lire encore ! Je frotte mes yeux, je tends mon regard, les lettres s'effacent, les lignes se mêlent, je saisis encore le coin d'un mot, puis plus rien.
J'ai le cou brisé, la nuque qui me fait mal, la poitrine creuse : je suis resté penché sur les chapitres sans lever la tête, sans entendre rien, dévoré par la curiosité, collé aux flancs de Robinson, pris d'une émotion immense, remué jusqu'au fond de la cervelle et jusqu'au fond du cœur ; et en ce moment où la lune montre là-bas un bout de corne, je fais passer dans le ciel tous les oiseaux de l'île, et je vois se profiler la tète longue d'un peuplier comme le mât du navire de Crusoé ! Je peuple l'espace vide de mes pensées, tout comme il peuplait l'horizon de ses craintes ; debout contre cette fenêtre, je rêve à l'éternelle solitude et je me demande où je ferai pousser du pain...
La faim me vient : j'ai très faim.
Vais-je être réduit à manger ces rats que j'entends dans la cale de l'étude ? Comment faire du feu ? J'ai soif aussi. Pas de bananes ! Ah ! lui, il avait des limons frais ! Justement j'adore la limonade !
Clic, clac ! On farfouille dans la serrure.
Est-ce Vendredi ? Sont-ce des sauvages ?
C'est le petit pion qui s'est souvenu, en se levant, qu'il m'avait oublié, et qui vient voir si j'ai été dévoré par les rats, ou si c'est moi qui les ai mangés.
Il a l'air un peu embarrassé, le pauvre homme ! Il me retrouve gelé, moulu, les cheveux secs, la main fiévreuse ; il s'excuse de son mieux et m'entraîne dans sa chambre, où il me dit d'allumer un bon feu et de me réchauffer.
Jules Vallès (1832-1885), L'Enfant, 1879.
Voilà le texte (mais je n'ai pas les questions).
Rien, une règle, des plumes rouillées, un bout de ficelle, un petit jeu de dames, le cadavre d'un lézard, une agate perdue.
Dans une fente, un livre : j'en vois le dos, je m'écorche les ongles à essayer de le retirer. Enfin, avec l'aide de la règle, en cassant un pupitre, j'y arrive ; je sens le volume et je regarde le titre :
ROBINSON CRUSOÉ
Il est nuit.
Je m'en aperçois tout d'un coup. Combien y a-t-il de temps que je suis dans ce livre ? quelle heure est-il ?
Je ne sais pas, mais voyons si je puis lire encore ! Je frotte mes yeux, je tends mon regard, les lettres s'effacent, les lignes se mêlent, je saisis encore le coin d'un mot, puis plus rien.
J'ai le cou brisé, la nuque qui me fait mal, la poitrine creuse : je suis resté penché sur les chapitres sans lever la tête, sans entendre rien, dévoré par la curiosité, collé aux flancs de Robinson, pris d'une émotion immense, remué jusqu'au fond de la cervelle et jusqu'au fond du cœur ; et en ce moment où la lune montre là-bas un bout de corne, je fais passer dans le ciel tous les oiseaux de l'île, et je vois se profiler la tète longue d'un peuplier comme le mât du navire de Crusoé ! Je peuple l'espace vide de mes pensées, tout comme il peuplait l'horizon de ses craintes ; debout contre cette fenêtre, je rêve à l'éternelle solitude et je me demande où je ferai pousser du pain...
La faim me vient : j'ai très faim.
Vais-je être réduit à manger ces rats que j'entends dans la cale de l'étude ? Comment faire du feu ? J'ai soif aussi. Pas de bananes ! Ah ! lui, il avait des limons frais ! Justement j'adore la limonade !
Clic, clac ! On farfouille dans la serrure.
Est-ce Vendredi ? Sont-ce des sauvages ?
C'est le petit pion qui s'est souvenu, en se levant, qu'il m'avait oublié, et qui vient voir si j'ai été dévoré par les rats, ou si c'est moi qui les ai mangés.
Il a l'air un peu embarrassé, le pauvre homme ! Il me retrouve gelé, moulu, les cheveux secs, la main fiévreuse ; il s'excuse de son mieux et m'entraîne dans sa chambre, où il me dit d'allumer un bon feu et de me réchauffer.
Jules Vallès (1832-1885), L'Enfant, 1879.
Voilà le texte (mais je n'ai pas les questions).
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A clean house is a sign of a broken computer.
- Thalia de GMédiateur
Je descendrai demain à la cave et je te dirai si je l'ai. A priori mes annales sont plus anciennes.Serge a écrit:Je dirais que ça date autour des années 2000, peut-être un peu après, peut-être un peu avant
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- SergeMédiateur
Merci à tous, et particulièrement à Flo qui m'a envoyé ça en mp
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