- supersosoSage
Ceux du CNED sont plus proches de ceux du CAPES (ce sont les mêmes qu'ils donnent pour le CAPES ext, il me semble).
- User19866Expert
Parménide, j'ai suivi le début de ce fil, parce que le sujet d'origine m'intéressait : "Quelle bibliographie générale pour le CAPES de philosophie ?". Depuis, je le survole de temps en temps, au cas des références apparaitraient dans la conversation.
Avant d'aller plus loin, je dois te dire que je n'enseigne pas la philo ; je ne l'ai même jamais étudiée après la terminale. (Sauf Kant, parce qu' "on" me l'a présenté comme l'alpha et l'omega de la pensée philosophique, mais c'est une autre histoire. ) Je n'ai pas non plus préparé qui que ce soit à des concours, en dehors de moi-même. Tu vois que je suis particulièrement bien placée pour te donner un avis.
Bref, de mon point de vue de béotienne, cette discussion tourne en rond. Tu es arrivé en demandant des conseils bibliographiques, auquel tu as immédiatement opposé tes problèmes méthodologiques. Puis, lorsque quelqu'un te suggérait une ou plusieurs méthodes, tu objectais que tout cela était bien beau, mais que tu ne savais pas sur quel corpus les appliquer. Et pour finir, tu t'étonnes qu'on te suggère de résoudre d'abord tes blocages psychologiques.
Sinon, tu changes de région, tu t'inscris à la fac, et tu bosses sous les ordres de PauvreYorick.
Avant d'aller plus loin, je dois te dire que je n'enseigne pas la philo ; je ne l'ai même jamais étudiée après la terminale. (Sauf Kant, parce qu' "on" me l'a présenté comme l'alpha et l'omega de la pensée philosophique, mais c'est une autre histoire. ) Je n'ai pas non plus préparé qui que ce soit à des concours, en dehors de moi-même. Tu vois que je suis particulièrement bien placée pour te donner un avis.
Bref, de mon point de vue de béotienne, cette discussion tourne en rond. Tu es arrivé en demandant des conseils bibliographiques, auquel tu as immédiatement opposé tes problèmes méthodologiques. Puis, lorsque quelqu'un te suggérait une ou plusieurs méthodes, tu objectais que tout cela était bien beau, mais que tu ne savais pas sur quel corpus les appliquer. Et pour finir, tu t'étonnes qu'on te suggère de résoudre d'abord tes blocages psychologiques.
Sinon, tu changes de région, tu t'inscris à la fac, et tu bosses sous les ordres de PauvreYorick.
- GrypheMédiateur
Faut sérieusement arrêter le tout ou rien, là, Parménide.Liberté de penser, d'accord, l'ennui c'est que ça devient une sorte d'alibi pour dire qu'aucune stratégie de préparation n'est légitime ni même possible !
- Nom d'utilisateurNiveau 10
Gryphe a écrit:Faut sérieusement arrêter le tout ou rien, là, Parménide.Liberté de penser, d'accord, l'ennui c'est que ça devient une sorte d'alibi pour dire qu'aucune stratégie de préparation n'est légitime ni même possible !
Prouver que l'existant est impossible (des étudiants se préparent et obtiennent le concours chaque année, mais la préparation est impossible, ils ne se préparent donc pas - et soit obtiennent le concours sans préparation, soit ne l'obtiennent pas du tout) : voilà qui constitue en soi une manière de penser bien documentée tant dans l'histoire de la philosophie et de l'épistémologie que dans celle des sciences. Et c'est bien dans le Parménide, hein, qu'on parle de Zénon ? Et donc, peut-être : Parménide n'a pas lu Platon... pour autant qu'il l'a lu ("Si vous avez lu Freud, vous n'avez pas lu Freud" , disait-on il y a quelques années).
- ParménideNeoprof expérimenté
Va falloir que je l'avoue car sinon je risque de ne jamais avancer : je n'ai jamais lu aucune œuvre intégrale de philosophes. Enfin si, 3 ou 4 à peine, mais il ne s'agit pas vraiment de classiques en plus.
J'ai toujours procédé à l'aide d'extraits figurant dans des recueils et anthologies.
J'ai toujours procédé à l'aide d'extraits figurant dans des recueils et anthologies.
_________________
"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- User5899Demi-dieu
Et si vous posiez comme hypothèse (oui, pléonasme, bon, mais j'ai chaud) que vos échecs successifs viennent de là ? Non ? Pour les lettres, en tout cas, ce serait un diagnostic que je formerais sans hésiter.Parménide a écrit:Va falloir que je l'avoue car sinon je risque de ne jamais avancer : je n'ai jamais lu aucune œuvre intégrale de philosophes. Enfin si, 3 ou 4 à peine, mais il ne s'agit pas vraiment de classiques en plus.
J'ai toujours procédé à l'aide d'extraits figurant dans des recueils et anthologies.
- supersosoSage
Et bien voilà, tu sais par quoi commencer. Tu dois avoir certaines œuvres dont tu maîtrises suffisamment l'argumentation, le raisonnement, pour qu'elles te servent de point d'appui lorsque tu fais une dissert. Je ne vois pas comment tu peux en faire l'économie. Après ne vise pas la quantité. Mais un petit nombre d’œuvres bien choisies te permettra d'avancer dans la plupart des dissert.
- GrypheMédiateur
Je crois qu'on avait compris.Parménide a écrit:Va falloir que je l'avoue car sinon je risque de ne jamais avancer : je n'ai jamais lu aucune œuvre intégrale de philosophes.
J'ai toujours procédé à l'aide d'extraits figurant dans des recueils et anthologies.
Pourtant, passer une nuit sur les Méditations métaphysiques, d'une traite, c'est quand même drôlement plus poignant que d'en analyser trois extraits minutieusement.
Parménide, je comprends un peu ta démarche car j'ai tendance à procéder de la même manière, à travailler des tables des matières et des anthologies plus que des œuvres elles-mêmes. En démarche "scolaire", c'est vrai que cela peut donner de bons résultats. Mais là, il te faut un "bond méthodologique" : si tu veux véritablement pouvoir enseigner cette discipline, il faudrait oser te jeter à l'eau pour la vivre davantage pleinement. Quand tu lis des extraits, c'est un peu comme si tu te baignais dans le petit bassin avec des brassards, vois-tu. Ose avancer en eaux profondes, et tu verras bien si ça t'éclate ou si tu coules à pic.
Du coup, j'ai envie de te suggérer de travailler en permanence avec les deux méthodes : 9h-12h : anthologies ; 14h-17h : plans de disserts ; 20h-22h : lecture d’œuvres complètes sans prendre de notes ou très très peu, cela peut bien te faire une dizaine d’œuvres complètes dans l'année comme ça, l'air de rien.
Pour prendre un exemple, cela faisait quelques années que j'avais envie de me remettre au grec, et plus spécialement de travailler le grec biblique. Il a fallu me rendre à l'évidence : je n'ai pas le temps. Eh bien j'ai fait comme toi : j'ai ouvert un topic sur Neo pour en parler. J'ai reçu de bons conseils. Et puis j'en fais... 2 minutes par jour. Pas plus. Parce que je n'ai pas le temps. Mais mine de rien, je suis contente de m'être jetée à l'eau, c'est déjà un début.
- User5899Demi-dieu
Et 2 minutes par jour, c'est plus que ce qu'ont la plupart des lycéens en grec
- ParménideNeoprof expérimenté
J'ai beau prendre le problème dans tous les sens , je ne vois pas ce que peut m'apporter la lecture d'œuvres intégrales, à moins qu'ils ne s'agissent d'œuvres extrêmement courtes comme la Lettre à Ménécée par exemple.
PY a été clair quant à mon idée de cibler des textes -clés : ce n'est pas une bonne méthode. Pourtant , Tinland, dans son guide a l'air d'être plutôt partisan de la méthode "extraits" que de la méthode " œuvres intégrales".
Lire une œuvre intégrale c'est lire quelque chose dont le format n'est absolument pas adapté à l'état d'esprit du concours. Qu'il s'agisse d'une dissertation ou d'un commentaire il faudra connaitre des textes précis situés dans un ouvrage, répondant à un problème précis, et avec telle argumentation, etc...
De ce point de vue privilégier l'ouvrage sur l'extrait me semble insoutenable. Pourtant on dit qu'il faut lire aussi des ouvrages... C'est ça que je ne comprends pas...
ça ne correspond pas à mon état d'esprit et je ne vois pas comment ça pourrait se faire concrètement...
Justement, j'ai tenté plusieurs fois la lecture d'ouvrages, mais j'ai très vite arrêté tellement l'inefficacité me semblait évidente... J'avais l'impression de lire un roman pour mon propre plaisir et être à 10 000 lieues de préparer des textes qui me serviraient pour les épreuves.
Ce serait en un sens beaucoup trop facile si mes hésitations se limitaient à extraits "vs" ouvrage. Il y a aussi notions "vs" auteurs, maitriser vraiment bien un grand philosophe "vs" avoir une assez bonne culture sur les auteurs classiques, philosophes "vs" cours, philosophes "vs" commentateurs, fiches "vs" pas de fiches, etc...
Il faut bien comprendre ceci : ce n'est pas comme si je ne savais rien. C'est juste que je n'en sais pas vraiment plus en philo qu'un élève de terminale. En 10 ans de philo je n'ai pour ainsi dire rien appris, ou alors rien retenu, ce qui est la même chose.
De ce point de vue mes études de philo ont été une tragédie absolue.
C'est à se demander comment je peux être titulaire d'un master... :shock:
PY a été clair quant à mon idée de cibler des textes -clés : ce n'est pas une bonne méthode. Pourtant , Tinland, dans son guide a l'air d'être plutôt partisan de la méthode "extraits" que de la méthode " œuvres intégrales".
Lire une œuvre intégrale c'est lire quelque chose dont le format n'est absolument pas adapté à l'état d'esprit du concours. Qu'il s'agisse d'une dissertation ou d'un commentaire il faudra connaitre des textes précis situés dans un ouvrage, répondant à un problème précis, et avec telle argumentation, etc...
De ce point de vue privilégier l'ouvrage sur l'extrait me semble insoutenable. Pourtant on dit qu'il faut lire aussi des ouvrages... C'est ça que je ne comprends pas...
supersoso a écrit:Et bien voilà, tu sais par quoi commencer. Tu dois avoir certaines œuvres dont tu maîtrises suffisamment l'argumentation, le raisonnement, pour qu'elles te servent de point d'appui lorsque tu fais une dissert. Je ne vois pas comment tu peux en faire l'économie. Après ne vise pas la quantité. Mais un petit nombre d’œuvres bien choisies te permettra d'avancer dans la plupart des dissert.
ça ne correspond pas à mon état d'esprit et je ne vois pas comment ça pourrait se faire concrètement...
Gryphe a écrit:
Pourtant, passer une nuit sur les Méditations métaphysiques, d'une traite, c'est quand même drôlement plus poignant que d'en analyser trois extraits minutieusement.
Justement, j'ai tenté plusieurs fois la lecture d'ouvrages, mais j'ai très vite arrêté tellement l'inefficacité me semblait évidente... J'avais l'impression de lire un roman pour mon propre plaisir et être à 10 000 lieues de préparer des textes qui me serviraient pour les épreuves.
Gryphe a écrit:
Du coup, j'ai envie de te suggérer de travailler en permanence avec les deux méthodes : 9h-12h : anthologies ; 14h-17h : plans de disserts ; 20h-22h : lecture d’œuvres complètes sans prendre de notes ou très très peu, cela peut bien te faire une dizaine d’œuvres complètes dans l'année comme ça, l'air de rien.
Ce serait en un sens beaucoup trop facile si mes hésitations se limitaient à extraits "vs" ouvrage. Il y a aussi notions "vs" auteurs, maitriser vraiment bien un grand philosophe "vs" avoir une assez bonne culture sur les auteurs classiques, philosophes "vs" cours, philosophes "vs" commentateurs, fiches "vs" pas de fiches, etc...
Il faut bien comprendre ceci : ce n'est pas comme si je ne savais rien. C'est juste que je n'en sais pas vraiment plus en philo qu'un élève de terminale. En 10 ans de philo je n'ai pour ainsi dire rien appris, ou alors rien retenu, ce qui est la même chose.
De ce point de vue mes études de philo ont été une tragédie absolue.
C'est à se demander comment je peux être titulaire d'un master... :shock:
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- AspasieNiveau 10
Et bien en ce cas, considère que tu ne sais pas ce que cela peut t'apporter, mais fais-le... tu dois bien te rendre compte qu'il y a unanimité sur ce point contre ton "ressenti" tout de même non ?Parménide a écrit:J'ai beau prendre le problème dans tous les sens , je ne vois pas ce que peut m'apporter la lecture d'œuvres intégrales, à moins qu'ils ne s'agissent d'œuvres extrêmement courtes comme la Lettre à Ménécée par exemple.
Pardon ? On ne doit pas avoir le même Tinland...Parménide a écrit:Pourtant , Tinland, dans son guide a l'air d'être plutôt partisan de la méthode "extraits" que de la méthode " œuvres intégrales".
P. 17 : "Loin de nous l'idée selon laquelle il faudrait se dispenser de lire une oeuvre dans sa totalité, bien au contraire."
On peut difficilement faire plus clair...
Faux.Parménide a écrit:Lire une œuvre intégrale c'est lire quelque chose dont le format n'est absolument pas adapté à l'état d'esprit du concours.
Mais que tu fasses l'erreur n'est pas étonnant puisque tu reconnais toi-même être perdu face concours. Il est donc logique que tu aies du mal à cerner ce qui en est l'esprit et ce qui n'en est pas.
- GrypheMédiateur
J'avais l'impression de lire un roman pour mon propre plaisir et être à 10 000 lieues de préparer des textes qui me serviraient pour les épreuves.
Mais justement, il faut quand même que tu puisses te faire un peu plaisir de temps en temps. Et si tu n'es pas persuadé de l'utilité de la chose, crois au moins ceux qui te disent que c'est important.
Je réponds encore de manière personnelle : je n'ai pas lu suffisamment d’œuvres "pour le plaisir" dans mes propres matières. Mais j'en ai tiré les conclusions qui s'imposaient : j'ai arrêté d'enseigner ces matières pour travailler autrement dans l'EN. Je pense que c'est complémentaire. Je suis une bosseuse et continue à travailler beaucoup (et là, pour le coup, ça me passionne), mais honnêtement, je ne vois pas comment on peut enseigner une matière sans en faire aussi un peu "pour le plaisir" (aimer aller en Angleterre pour un prof d'anglais, faire des jeux de logique pour un prof de maths, pratiquer une activité sportive pour un prof d'EPS...). Comment peux-tu transmettre quelque chose de manière durable, à des élèves de 17 à 20 ans, si profondément, ce n'est pas ta came ?
En fait, on sent bien que ta préoccupation est davantage la réussite au concours que le fait d'exercer après ce concours le métier auquel il ouvre les portes. Ce n'est pas un reproche, c'est juste un constat. J'entends bien que la réussite à ce concours est quelque chose qui mobilise toute ton énergie, mais il ne faut pas oublier que le concours est uniquement un moyen. Si tu le vois comme une fin en soi, même en cas de réussite, tu risques des déceptions après coup... Il vaut mieux y penser dès maintenant.
- GrypheMédiateur
Au fait, Parménide, du coup j'ai quelques questions qui sont comme plusieurs facettes d'une même pièce.
- Pourquoi souhaites-tu passer le CAPES et/ou l'agreg ?
- Souhaites-tu réussir ces concours ?
- Pourquoi le choix de la philosophie ?
- Veux-tu devenir professeur de philosophie ? Pourquoi ?
- Quelle est la question la plus "facile" pour toi dans la liste ci-dessus ? La plus "difficile" ?
- Y en a-t-il une sur laquelle tu bloquerais ou qui te laisserait un sentiment bizarre ? Laquelle ?
- Pourquoi souhaites-tu passer le CAPES et/ou l'agreg ?
- Souhaites-tu réussir ces concours ?
- Pourquoi le choix de la philosophie ?
- Veux-tu devenir professeur de philosophie ? Pourquoi ?
- Quelle est la question la plus "facile" pour toi dans la liste ci-dessus ? La plus "difficile" ?
- Y en a-t-il une sur laquelle tu bloquerais ou qui te laisserait un sentiment bizarre ? Laquelle ?
- supersosoSage
Bon pour appuyer sur ce que dit Aspasie, je vais te donner un exemple : parler de la caverne chez Platon dans la République sans connaître sa place dans le Livre 7, dans son rapport aux autres livres de la République, sans voir le rapport avec la ligne, etc, sans faire le lien avec le fait que nous sommes en face d'un traité politique où la question initiale est celle de la justice (et non une question de connaissance) t'amènera au mieux à te mettre au même niveau qu'un lycéen, au pire à faire de vrais contresens sur le texte. Tu ne peux faire l'économie d'avoir quelques livres dont tu connais le cheminement de pensée et ne pas en rester à un ensemble de textes disparates où tu te mets au même niveau qu'un élève de terminale (c'est-à-dire que tu ne connais l'argument que par ce qu'on t'en a dit puisque tu n'as pas assez fréquenté le livre lui-même pour savoir ce qu'il en est).
Alors parfois sur des livres très longs, tu n'auras peut-être pas le temps de tout lire. Par exemple, si tu n'as jamais lu la critique de la raison pure, lis les préface en entier, l'intro, l'esthétique transcendantale et essaie de voir quelle est la structure du livre. Tu complèteras ce qui te manque au fur et à mesure. Mais les textes lus ne prendront de sens que si tu as un minimum de bagage sur la structure de l’œuvre, sur les concepts qui sont abordés, etc.
Une argumentation arrive toujours dans un certain contexte. Il est impossible, me semble-t-il, d'en tirer quelque chose de pertinent philosophiquement si tu ne connais pas un minimum de ce contexte. En ce sens, les manuels de terminale ne peuvent suffire seuls à préparer, mais ils sont des pistes qui t'indique où tu peux aller chercher les bonnes infos. Tu ne pourras transposer une argumentation que si tu comprends comment elle se produit. C'est de ça qu'on te parle quand on veut dire connaître un texte. Ce n'est pas citer des phrases par cœur.
De plus, tu peux au moins accorder à tes interlocuteurs - surtout pour ceux qui ont réussi les concours, ce qui n'est pas mon cas, je te l'avoue volontiers - qu'ils savent quand même de quoi ils parlent. Et donc, choisis-toi une œuvre que tu vas lire pour le moment. ET bataille un peu avec le texte (certains livres de philo sont abrupts, pas toujours faciles mais j'ai peine à croire qu'on arrive en fin de M2 sans avoir connu la satisfaction que l'on éprouve quand après n'avoir rien compris, on commence à cerner un petit peu une argumentation, à comprendre un petit peu où veut en venir l'auteur, etc....)
Alors parfois sur des livres très longs, tu n'auras peut-être pas le temps de tout lire. Par exemple, si tu n'as jamais lu la critique de la raison pure, lis les préface en entier, l'intro, l'esthétique transcendantale et essaie de voir quelle est la structure du livre. Tu complèteras ce qui te manque au fur et à mesure. Mais les textes lus ne prendront de sens que si tu as un minimum de bagage sur la structure de l’œuvre, sur les concepts qui sont abordés, etc.
Une argumentation arrive toujours dans un certain contexte. Il est impossible, me semble-t-il, d'en tirer quelque chose de pertinent philosophiquement si tu ne connais pas un minimum de ce contexte. En ce sens, les manuels de terminale ne peuvent suffire seuls à préparer, mais ils sont des pistes qui t'indique où tu peux aller chercher les bonnes infos. Tu ne pourras transposer une argumentation que si tu comprends comment elle se produit. C'est de ça qu'on te parle quand on veut dire connaître un texte. Ce n'est pas citer des phrases par cœur.
De plus, tu peux au moins accorder à tes interlocuteurs - surtout pour ceux qui ont réussi les concours, ce qui n'est pas mon cas, je te l'avoue volontiers - qu'ils savent quand même de quoi ils parlent. Et donc, choisis-toi une œuvre que tu vas lire pour le moment. ET bataille un peu avec le texte (certains livres de philo sont abrupts, pas toujours faciles mais j'ai peine à croire qu'on arrive en fin de M2 sans avoir connu la satisfaction que l'on éprouve quand après n'avoir rien compris, on commence à cerner un petit peu une argumentation, à comprendre un petit peu où veut en venir l'auteur, etc....)
- GrypheMédiateur
+ 1.C'est de ça qu'on te parle quand on veut dire connaître un texte. Ce n'est pas citer des phrases par cœur.
- ParménideNeoprof expérimenté
Mais tu oublies de citer la suite : " Le problème est qu'une fois l'œuvre lue, on n'est guère plus avancé pour effectuer les exercices proposés au concours. Pourquoi? Essentiellement parce que le format de l'œuvre est trop large pour s'adapter à une utilisation pertinente dans une dissertation ou une explication."Aspasie a écrit:
Pardon ? On ne doit pas avoir le même Tinland...
P. 17 : "Loin de nous l'idée selon laquelle il faudrait se dispenser de lire une oeuvre dans sa totalité, bien au contraire."
On peut difficilement faire plus clair...
Ce qui fait que la citation que tu donnes peut à mes yeux être vue comme une concession de la part de Tinland !
Oui , c'est ce qu'il faudrait faire, évidemment. Or, j'en suis rigoureusement INCAPABLE, du moins pour l'instant. Car c'est quelque chose qui posera des tas de problèmes : esprit de synthèse, mémoire, sélection, prise de notes, fichages...supersoso a écrit:
parler de la caverne chez Platon dans la République sans connaître sa place dans le Livre 7, dans son rapport aux autres livres de la République, sans voir le rapport avec la ligne, etc, sans faire le lien avec le fait que nous sommes en face d'un traité politique où la question initiale est celle de la justice (et non une question de connaissance) t'amènera au mieux à te mettre au même niveau qu'un lycéen, au pire à faire de vrais contresens sur le texte.
Déjà que je ne m'en sors absolument pas sur des textes issus d'anthologie et totalement isolés les uns des autres, je crois qu'il est hors de question pour moi pour l'instant de travailler à un niveau supérieur qui impliquera démarche d'ensemble de l'ouvrage, son plan, rapport entre les parties, problématiques générales...
Ou alors à la limite apprendre des résumés des grandes œuvres en parallèle de l'apprentissage de textes précis.
Mais franchement je ne m'y retrouve pas du tout...
supersoso a écrit:
Tu ne peux faire l'économie d'avoir quelques livres dont tu connais le cheminement de pensée et ne pas en rester à un ensemble de textes disparates où tu te mets au même niveau qu'un élève de terminale
Déjà, il faut savoir quels livres. Et ensuite, la question se posera de comment retenir ce cheminement de pensée. Mais dans une dissertation je dois recourir à des textes ciblés de toute façon, donc savoir grosso modo ce que fait Platon dans chaque livre de la République et l'exposer sommairement sera à mon avis très mal vu.
En plus , l'exemple de Platon corse encore les choses vu que c'est un des auteurs les plus caricaturés et malmenés dans les copies !
supersoso a écrit:
Alors parfois sur des livres très longs, tu n'auras peut-être pas le temps de tout lire. Par exemple, si tu n'as jamais lu la critique de la raison pure, lis les préface en entier, l'intro, l'esthétique transcendantale et essaie de voir quelle est la structure du livre. Tu complèteras ce qui te manque au fur et à mesure. Mais les textes lus ne prendront de sens que si tu as un minimum de bagage sur la structure de l’œuvre, sur les concepts qui sont abordés, etc.
Pour arriver à faire un travail aussi cohérent et construit il va me falloir un niveau d'organisation et de rigueur que je suis très loin d'avoir...
supersoso a écrit:
Une argumentation arrive toujours dans un certain contexte. Il est impossible, me semble-t-il, d'en tirer quelque chose de pertinent philosophiquement si tu ne connais pas un minimum de ce contexte. En ce sens, les manuels de terminale ne peuvent suffire seuls à préparer, mais ils sont des pistes qui t'indique où tu peux aller chercher les bonnes infos. Tu ne pourras transposer une argumentation que si tu comprends comment elle se produit. C'est de ça qu'on te parle quand on veut dire connaître un texte. Ce n'est pas citer des phrases par cœur.
Oui, tout ça est vrai mais j'en suis à des années lumières...
Ce n'est pas seulement mon approche du concours qui doit être modifiée, c'est la plus grande partie de ma perception de la philo
Il va falloir que je sorte progressivement de la vision scolaire où on bachote avec des extraits, etc... Pourtant le risque me semble très grand, si on veut passer à un autre niveau, de se condamner à des propos généraux sur les grandes œuvres des auteurs, sans citer de textes précis...
Gryphe a écrit:
En fait, on sent bien que ta préoccupation est davantage la réussite au concours que le fait d'exercer après ce concours le métier auquel il ouvre les portes.
Oui, c'est vrai, et c'est un phénomène normal vu que je me heurte depuis 6 ans à d'immenses difficultés pour l'obtention de ce concours. Je suis conscient des difficultés autres qui m'attendent une fois le concours réussi, j'y pense même souvent, ce qui est plutôt bon signe... Mais elle passent largement au deuxième plan si on les compare aux difficultés actuelles, qui sont quand même les plus graves.
Gryphe a écrit:Au fait, Parménide, du coup j'ai quelques questions qui sont comme plusieurs facettes d'une même pièce.
- Pourquoi souhaites-tu passer le CAPES et/ou l'agreg ?
- Souhaites-tu réussir ces concours ?
- Pourquoi le choix de la philosophie ?
- Veux-tu devenir professeur de philosophie ? Pourquoi ?
- Quelle est la question la plus "facile" pour toi dans la liste ci-dessus ? La plus "difficile" ?
- Y en a-t-il une sur laquelle tu bloquerais ou qui te laisserait un sentiment bizarre ? Laquelle ?
Moi je veux bien répondre mais je ne voudrais pas que mes réponses soient interprétées dans une perspective d'un renoncement nécessaire de ma part à ce concours...
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
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- AspasieNiveau 10
L'exemple de Supersoso est limpide.
Idem.Gryphe a écrit:+ 1.C'est de ça qu'on te parle quand on veut dire connaître un texte. Ce n'est pas citer des phrases par cœur.
- AspasieNiveau 10
Non. C'est une précision : celui lui permet d'expliquer pourquoi la référence doit être précise parce qu'il ne peut pas s'agir de parler de l'oeuvre en général, mais de tel ou tel problème qu'aborde l'auteur dans tel ou tel passage. Cela lui donne alors l'occasion d'expliquer comment lire une oeuvre. Et pour le coup, le conseil est loin d'être inutile pour toi, précisément, puisque tu ne sais comment lire une oeuvre.Parménide a écrit:
Mais tu oublies de citer la suite : " Le problème est qu'une fois l'œuvre lue, on n'est guère plus avancé pour effectuer les exercices proposés au concours. Pourquoi? Essentiellement parce que le format de l'œuvre est trop large pour s'adapter à une utilisation pertinente dans une dissertation ou une explication."
Ce qui fait que la citation que tu donnes peut à mes yeux être vue comme une concession de la part de Tinland !
Précisément parce que c'est un auteur trop souvent entrevu par des lorgnettes et non fréquenté dans une lecture totale...Parménide a écrit:savoir grosso modo ce que fait Platon dans chaque livre de la République et l'exposer sommairement sera à mon avis très mal vu.
En plus , l'exemple de Platon corse encore les choses vu que c'est un des auteurs les plus caricaturés et malmenés dans les copies !
Je ne sais pas moi... mais c'est un peu comme quelqu'un qui considérerait qu'il peut expliquer ce qu'est un Tikka Massala parce qu'il connait le goût du curry... comme si le curry était emblématique du Tikka Massala d'une part, et comme si d'autre, part, il pouvait donner un sens général au curry.
Mon analogie est un peu pourrie, mais l'idée c'est qu'il y a plus dans le tout que la somme des parties d'une part, et que d'autre part une partie prend son relief dans un tout qui est l'oeuvre ou le problème dans lequel elle se débat.... Alors c'est sûr, ça complique... mais c'est aussi tout l'intérêt !
- ParménideNeoprof expérimenté
Donc le mieux c'est de faire comment? Des extraits à l'œuvre ou de l'œuvre aux extraits?Aspasie a écrit: Non. C'est une précision : celui lui permet d'expliquer pourquoi la référence doit être précise parce qu'il ne peut pas s'agir de parler de l'oeuvre en général, mais de tel ou tel problème qu'aborde l'auteur dans tel ou tel passage. Cela lui donne alors l'occasion d'expliquer comment lire une oeuvre. Et pour le coup, le conseil est loin d'être inutile pour toi, précisément, puisque tu ne sais comment lire une oeuvre.
De toute façon en ce qui concerne un travail général sur une œuvre, ce n'est pas vraiment la lecture de l'auteur qui servira mais plus celle des commentateurs, j'ai l'impression...
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- supersosoSage
Non c'est te battre avec un texte qu'il faut faire (en tout cas, je ne crois pas avoir lu de philosophie avec autant de facilité qu'un roman, au moins sur les grands auteurs, mais mon neurone est parfois laborieux ). Mince alors ! Je me rappelle avoir passé un mois sur la Critique de la raison pure en DEUG, à en lire un peu tous les jours, à faire des va et viens, pour essayer de comprendre ce que c'était que ce truc. Puis au bout d'un moment, tu commences à cerner ce qui se passe. Alors tu peux t'aider de commentateurs ou de cours mais tu ne peux pas faire l'économie du texte lui-même (et quand je dis texte, je veux dire le texte de l'auteur dans son entier, donc le livre, le bouquin !). Je n'imagine même pas qu'on puisse envisager d'être prof de philo sans lire soi-même les œuvres que l'on va faire étudier à ses élèves :shock: . Sérieusement Parménide, tu te rends bien compte de ce que ça signifie comme boulot, parce que là, je rejoins Gryphe, à force de te fixer sur les concours, tu oublies que c'est une fin pour un boulot !
Et non les commentateurs, c'est en plus (d'ailleurs si tu lis enfin des œuvres, tu verras que tu ne seras pas toujours d'accord avec certains sur l'interprétation). Tu commences par acheter le Gorgias comme le proposait John. Tu le lis. Tu lis l'appareil critique éventuellement (qui te donnera d'autres pistes pour d'autres lectures). Et c'est tout. Par contre, quand tu rencontres une difficulté de compréhension, tu n'éludes pas mais tu cherches à comprendre. C'est aussi simple que ça.
Et puis tu passes au suivant de la liste.
Et non les commentateurs, c'est en plus (d'ailleurs si tu lis enfin des œuvres, tu verras que tu ne seras pas toujours d'accord avec certains sur l'interprétation). Tu commences par acheter le Gorgias comme le proposait John. Tu le lis. Tu lis l'appareil critique éventuellement (qui te donnera d'autres pistes pour d'autres lectures). Et c'est tout. Par contre, quand tu rencontres une difficulté de compréhension, tu n'éludes pas mais tu cherches à comprendre. C'est aussi simple que ça.
Et puis tu passes au suivant de la liste.
- User5899Demi-dieu
:lol:Parménide a écrit:J'ai beau prendre le problème dans tous les sens , je ne vois pas ce que peut m'apporter la lecture d'œuvres intégrales
Et sinon, chauffeur routier, vous y avez pensé ?
- SeiGrand Maître
:[/quote]Parménide a écrit:J'ai beau prendre le problème dans tous les sens , je ne vois pas ce que peut m'apporter la lecture d'œuvres intégrales
C'est pourtant l'objet même du topic que tu as ouvert.
Ce fil se mord la queue et caresse ta névrose.
- supersosoSage
Dis Parménide, en fait, c'est une blague ? T'as décidé d'animer un peu le forum, non ?
- supersosoSage
Sei a écrit:Parménide a écrit:J'ai beau prendre le problème dans tous les sens , je ne vois pas ce que peut m'apporter la lecture d'œuvres intégrales
C'est pourtant l'objet même du topic que tu as ouvert.
Ce fil se mord la queue et caresse ta névrose.
Bah en fait pas tout à fait, puisqu'il partait de manuels de term dans son premier message.
- User5899Demi-dieu
Il faut imprimer ces pages et les montrer à un psy pour avoir une petite idée de comment répondre pour l'aider un peu.
- SaphyrNiveau 9
Je suis le fil depuis le début sans intervenir en me disant que je ne peux pas donner des conseils de méthode en philo. Pourtant, là ça relève du bon sens: comment peut-on envisager de passer le capes de philo en ayant lu seulement 3/4 oeuvres intégrales ? !
Si en six années de tentatives, tu n'as pas constitué une bibliothèque contenant les ouvrages des auteurs incontournables ? Et durant tes études tu n'as pas lu d'œuvres intégrales? Rien qu'en terminale nous avions cinq livres à acheter et je n'étais pas en L...
J'espère que c'est une blague, sinon il va falloir se mettre les doigts dans la prise et lire pour le plaisir de lire. C'est comme si pour passer le capes de lettres tu n'avais lu que les Lagarde et Michard sans jamais ouvrir un livre... bref j'hallucine!
Si en six années de tentatives, tu n'as pas constitué une bibliothèque contenant les ouvrages des auteurs incontournables ? Et durant tes études tu n'as pas lu d'œuvres intégrales? Rien qu'en terminale nous avions cinq livres à acheter et je n'étais pas en L...
J'espère que c'est une blague, sinon il va falloir se mettre les doigts dans la prise et lire pour le plaisir de lire. C'est comme si pour passer le capes de lettres tu n'avais lu que les Lagarde et Michard sans jamais ouvrir un livre... bref j'hallucine!
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"Ecoutez, mon vieux, peu importe qu'un homme vive trente ou cent ans, dans la mesure où il fait quelque chose qui en vaut la peine avant de casser sa pipe", Etats d'urgence, André Brink.
“I'm right and you're wrong, I'm big and you're small, and there's nothing you can do about it.”, Matilda, Roald Dahl
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