- JohnMédiateur
L’opinion doit s’en saisir. Il en va de l’avenir de nos enfants.L’école française, derrière des résultats d’ensemble assez moyens, se révèle parmi
les plus inégalitaires des pays développés, celle où l’origine sociale des élèves influe
le plus sur leurs résultats scolaires. Elle produit un nombre important d’élèves en
grand échec scolaire et, alors que son fonctionnement est élitiste, s’avère incapable
de former une élite suffisamment fournie. La France a certes réussi en plus d’un
siècle à massifier l’accès à l’école mais elle peine à répondre au défi de la
démocratisation, qui consisterait à donner un égal accès à tous à la réussite scolaire.
Pourtant, des pays économiquement comparables au nôtre y parviennent. Ils forment
une élite plus large tout en réduisant fortement le nombre de leurs élèves en grand
échec scolaire. Ils diminuent aussi la corrélation entre origine sociale et réussite
scolaire. Or les études comparatives établissent que la justice d’un système est la
condition de sa performance, et ceci à tous les niveaux. De même, la mixité sociale
de ses établissements et de ses classes est, avec la continuité du parcours scolaire,
une condition essentielle de cette justice.
Une précédente note de Terra Nova sur l’école commune s’étant penchée sur la
question de la continuité du parcours du CP à la Troisième, ce travail se propose
d’étudier la question de la gestion de l’hétérogénéité des élèves dans les
établissements et les classes, dans la perspective de leur meilleure réussite. Là est
en effet le point faible de notre système éducatif. Comment faire réussir le plus grand
nombre et réduire l’échec scolaire tout en permettant l’émergence d’une élite
conséquente ? Ce sont les questions que se posent au quotidien tous les acteurs de
l’éducation, professeurs, assistants d’éducation, assistants pédagogiques, chefs
d’établissements, directeurs d’école, inspecteurs, recteurs. Il est urgent d’y répondre.
Dans le cas contraire, nous laisserions s’installer un déterminisme insidieux ainsi que
l’idée, parfois partagée mais inexacte, que tout a été fait ou expérimenté.
Il existe d’autres alternatives que le retour à l’école d’un passé fantasmé. Loin de
solutions simplistes, comme une orientation précoce par exemple à la fin de la 5e, la gestion de l’hétérogénéité est un sujet complexe qui gagnerait à être démocratisé.
http://www.educationetdevenir.fr/IMG/pdf/democratiser_l_ecole_vers_une_nouvelle_organisation_des_classes_et_des_etablissements.pdf
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- ysabelDevin
Mais comme peut-on parler d'échec avec le taux de réussite au baccalauréat ?
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- ycombeMonarque
Son fonctionnement n'est pas élitiste, au moins jusqu'en troisième. Puisqu'on prend n'importe qui dans les classes, quel que soit le niveau. Cela explique d'ailleurs en partie les inégalités sociales devant l'école.L’école française, derrière des résultats d’ensemble assez moyens, se révèle parmi
les plus inégalitaires des pays développés, celle où l’origine sociale des élèves influe
le plus sur leurs résultats scolaires. Elle produit un nombre important d’élèves en
grand échec scolaire et, alors que son fonctionnement est élitiste, s’avère incapable
de former une élite suffisamment fournie.
_________________
Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- trompettemarineMonarque
Il y a de l'élistisme : le recours à des options à nombre limité d'élèves (classe bilangue ou classe européenne) devrait être interdit. Il ne s'agit pas de supprimer la classe bilangue ou la classe européenne, mais de ne pas choisir les meilleurs élèves pour les composer.
- e-WandererGrand sage
Je ne suis pas vraiment d'accord. Je ne crois pas du tout que la constitution de classes hétérogènes permette d'élever le niveau des plus mauvais : les bons s'ennuient, c'est tout, et les mauvais sont encore plus noyés. Je suis pour la constitution de classes de niveau. Pour les professeurs, c'est aussi beaucoup plus simple : on sait pour qui on bâtit le cours, sans être obligé de fonctionner à plusieurs vitesses.trompettemarine a écrit:Il y a de l'élistisme : le recours à des options à nombre limité d'élèves (classe bilangue ou classe européenne) devrait être interdit. Il ne s'agit pas de supprimer la classe bilangue ou la classe européenne, mais de ne pas choisir les meilleurs élèves pour les composer.
Là où je te rejoins, c'est sur les effectifs : les bons élèves n'ont pas de problème particulier pour apprendre dans le cadre de classes nombreuses. On le voit bien en prépa, avec des classes de 40-45 étudiants. Quand j'étais en seconde, ma classe était constituée exclusivement d'élèves faisant allemand LV1 et latin : tout se passait très bien, et nous étions 36.
- RuthvenGuide spirituel
e-Wanderer a écrit:
Je ne suis pas vraiment d'accord. Je ne crois pas du tout que la constitution de classes hétérogènes permette d'élever le niveau des plus mauvais : les bons s'ennuient, c'est tout, et les mauvais sont encore plus noyés. Je suis pour la constitution de classes de niveau. Pour les professeurs, c'est aussi beaucoup plus simple : on sait pour qui on bâtit le cours, sans être obligé de fonctionner à plusieurs vitesses.
A l'usage, je crois qu'il faut nuancer en fonction de ce que l'on entend par niveau ; l'an dernier, j'avais une TL avec une excellente tête de classe et des écarts de notes jusqu'à 13 points, mais cette classe a très bien fonctionné car ceux qui avaient de mauvais résultats avaient de mauvais résultats car ils ne travaillaient pas (suffisamment ou pas du tout) mais ils comprenaient vraiment le cours, et je pense qu'ils ont bénéficié du rôle moteur de la tête de classe ; on pouvait, en lisant les bulletins, trouver que la classe était très hétérogène alors qu'en fait elle ne l'était pas vraiment.
Cette année, j'ai une TL qui me donne des sueurs froides avec une petite tête de classe et des élèves qui sont complètement perdus depuis le premier cours, et là pour le coup, c'est ingérable, je n'ai aucune idée de ce que je vais pouvoir faire pour ne pas en laisser sur le bord du chemin. Je suppose que l'impression à partir des bulletins va être la même que celle de l'an dernier alors que là, pour le coup, on est en plein dans la situation que tu décris (ennui des bons élèves, élèves en difficulté noyés).
Bref, le "niveau" recouvre des choses très différentes.
- BalthazaardVénérable
" les bons élèves n'ont pas de problème particulier pour apprendre dans le cadre de classes nombreuses. On le voit bien en prépa, avec des classes de 40-45 étudiants. Quand j'étais en seconde, ma classe était constituée exclusivement d'élèves faisant allemand LV1 et latin : tout se passait très bien, et nous étions 36."
Je suppose qu'il faut comprendre dans le cas de classes nombreuses composées de bons élèves...en tous cas c'est comme ça que je vois ton exemple d'une classe prépa...j'y suis passé et d'accord pour 40 élèves mais les mouches volaient...
Je suppose qu'il faut comprendre dans le cas de classes nombreuses composées de bons élèves...en tous cas c'est comme ça que je vois ton exemple d'une classe prépa...j'y suis passé et d'accord pour 40 élèves mais les mouches volaient...
- pmullerHabitué du forum
trompettemarine a écrit:Il y a de l'élistisme : le recours à des options à nombre limité d'élèves (classe bilangue ou classe européenne) devrait être interdit. Il ne s'agit pas de supprimer la classe bilangue ou la classe européenne, mais de ne pas choisir les meilleurs élèves pour les composer.
Je ne sais pas comment c'est chez vous, mais les classes européennes qui ouvrent depuis 2-3 ans sont toutes des sections de STMG. Alors, parler d'élitisme ???
- LefterisEsprit sacré
Si l'on veut vraiment maintenir le collège unique, il faut effectivement des classes de niveau , avec plus d'heures pour les faibles et moins de monde pour essayer de leur faire faire la même chose. Les classe hétérogènes plombent l'ensemble , tirent les moyens vers le bas, et font stagner les meilleurs qui n'avancent pas.
A chaque rapport des bobocrates dee Terra Nova, le privé, qui garde les options à haute dose, fait des classes de niveau, éjecte les perturbateurs , doit se réjouir...
A chaque rapport des bobocrates dee Terra Nova, le privé, qui garde les options à haute dose, fait des classes de niveau, éjecte les perturbateurs , doit se réjouir...
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- trompettemarineMonarque
pmuller a écrit:trompettemarine a écrit:Il y a de l'élistisme : le recours à des options à nombre limité d'élèves (classe bilangue ou classe européenne) devrait être interdit. Il ne s'agit pas de supprimer la classe bilangue ou la classe européenne, mais de ne pas choisir les meilleurs élèves pour les composer.
Je ne sais pas comment c'est chez vous, mais les classes européennes qui ouvrent depuis 2-3 ans sont toutes des sections de STMG. Alors, parler d'élitisme ???
Pas chez nous. Dans les collèges tous les élèves ne sont pas pris en classe européenne, et certains ont plus de 15 de moyenne générale, ce qui crée des drames. Au lycée, chez nous du moins, sont ouvertes en quelque sorte des filières d'excellence (seulement en filière générale, pas en technologique) encore plus sélectives que les classes européennes : Abibac, Esabac, Bachibac, EPS. Notre proviseur actuel fait du mieux pour éviter les effets pervers et lutte contre la pression des parents, mais ce n'est pas évident.
- neomathÉrudit
1) Applaudir en matière économique une politique ultra libérale qui a pour effet d'appauvrir la majorité de la population et de faire exploser les inégalités sociales. Puis afficher en matière scolaire un égalitarisme farouche.
2) Mettre ses enfants soit dans le privé soit dans des établissement publics des beaux quartiers. Puis tenir un discours anti-élitiste.
Je ne sais pas si je dois m'indigner d'autant d’hypocrisie ou admirer le culot d'acier de ces gens là.
2) Mettre ses enfants soit dans le privé soit dans des établissement publics des beaux quartiers. Puis tenir un discours anti-élitiste.
Je ne sais pas si je dois m'indigner d'autant d’hypocrisie ou admirer le culot d'acier de ces gens là.
- CasparProphète
trompettemarine a écrit:Il y a de l'élistisme : le recours à des options à nombre limité d'élèves (classe bilangue ou classe européenne) devrait être interdit. Il ne s'agit pas de supprimer la classe bilangue ou la classe européenne, mais de ne pas choisir les meilleurs élèves pour les composer.
Que suggères-tu? Accepter dans ces options des élèves déjà en très grande difficulté?
Dans mon collège, les groupes de latin, de grec ou d'allemand ne sont pas composés uniquement des "meilleurs" élèves et en classe européenne nous acceptons des élèves motivés et sérieux qui n'ont pas forcément des résultats mirobolants.
Je vous rappelle que les titulaires parmi nous ont été sélectionnés par des concours sélectifs qui pourraient être qualifiés d'élitistes.
- BalthazaardVénérable
"Je vous rappelle que les titulaires parmi nous ont été sélectionnés par des concours sélectifs qui pourraient être qualifiés d'élitistes. "
C'est effectivement le discours larvé de certains.....
C'est effectivement le discours larvé de certains.....
- OlympiasProphète
neomath a écrit:1) Applaudir en matière économique une politique ultra libérale qui a pour effet d'appauvrir la majorité de la population et de faire exploser les inégalités sociales. Puis afficher en matière scolaire un égalitarisme farouche.
2) Mettre ses enfants soit dans le privé soit dans des établissement publics des beaux quartiers. Puis tenir un discours anti-élitiste.
Je ne sais pas si je dois m'indigner d'autant d’hypocrisie ou admirer le culot d'acier de ces gens là.
- Que doit-on apprendre à l’école ? Notes sur un rapport de Terra Nova
- IFRAP : Les solutions d'Agnès Verdier-Molinié pour l'éducation.
- Terra Nova cherche des solutions audacieuses pour les politiques éducatives du XXIè siècle
- Les propositions de "Terra nova" pour déformer... euh réformer la formation des enseignants
- Terra Nova : un socle pour fusionner les corps et pousser à la polyvalence en collège
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum