Les stagiaires à la rentrée 2014

Audrey a écrit:Merci de tous vos conseils, remarques mots de soutien...

Aujourd'hui, elle est venue me voir pour la première fois en cours, et elle en est ressortie sans voix. Elle m'a dit avoir été sidérée du fait que pas une seule fois je n'ai regardé la montre, que j'ai pris le temps d'aller au bout des échanges avec les élèves sur les calligrammes qu'ils devaient chercher et présenter à la classe, et du fait, comble de l'horreur pour elle apparemment, que j'ai commencé ma séance de langue sur la ponctuation 10 minutes avant la fin du cours. Mais elle est sortie de mon cours avec le sourire, et rien que ça, ça fait du bien!

En fait, je sens mes vieux réflexes anti-iufm remonter violemment quand je parle avec elle et qu'elle m'explique comment on la formate et ce qui du coup l'angoisse.
Accrochez-vous, on leur a dit qu'au bout d'une semaine, apparemment, ils devaient connaître les noms de tous leurs élèves. Ma stagiaire en a 120 à peu près (4 classes et demie). C'est impossible à moins d'avoir une mémoire du feu de dieu.
On insiste également sur le fait qu'une séance doit durer une heure, et une seule, et pile poil. D'où sa surprise en me voyant commencer une séance 10 minutes avant la fin, après avoir achevé ma précédente en 35 minutes.

Je suis furieuse de voir des formateurs de toute évidence déconnectés de la réalité des choses mettre une pression invivable sur les stagiaires avec des impératifs intenables.

Je lui ai expliqué que la réalité du terrain rendant absolument inapplicables ces "conseils", surtout en début d'année, où l'on brasse des tonnes de paperasse, de mise en place de méthode de travail, de reprise du rythme scolaire...

Bref, l'IUFM is back, et c'est encore et toujours la chienlit.

A la fin de mon cours, elle m'a dit avoir compris des choses, et vouloir essayer de se laisser plus de souplesse dans l'échange avec les élèves, puisqu'en dehors du contenu, mon gros souci était le "refus du cours dialogué".

Je lui ai proposé de venir la voir l'après-midi, lors de la mise en oeuvre d'une séance de langue en 5è, elle a accepté.

A midi, en mangeant ensemble dans la salle des profs pour la première fois (j'y vois un signe positif), elle m'a spontanément ( j'ai apprécié) montré un cours écrit de sa main, sur le nom. Je l'ai trouvé satisfaisant, malgré une redondance du cours, qu'elle a justifiée par une volonté de répéter les choses pour que les élèves les comprennent et les assimilent. Je lui ai dit que ces répétitions se faisaient à l'oral, et dans la pratique des exercices divers, et au fil de l'année, mais pas au sein même du cours, par écrit. Elle a compris ma remarque, et on a simplifié ensemble son cours pour en faire une synthèse efficace, mémorisable et utilisable par les élèves.

Quand j'ai assisté au cours, assez rapidement, ça a été le bazar. Pas le gros bazar, avec objet qui vole, insultes et irrespect mais celui où le bruit est permanent, où tout le monde commente tout à voix haute, parle avec son voisin et intervient sans lever la main.
Point positif, elle a essayé de dialoguer avec les élèves et a fait de l'ironie sur l'attitude incorrecte d'une élève, ce qui a fait rire la classe, non par insolence, mais parce qu'elle a remis l'élève à sa place par un humour encore aride mais bien senti qu'ils ont compris et approuvé.
Elle m'a avoué à la fin de l'heure ne pas avoir osé punir parce que j'étais là... je lui ai dit évidement qu'au contraire, je n'attendais que ça, que c'est essentiel de voir comment elle crée les conditions d'un cours efficace.
Elle est retombée dans ses travers: elle n'a pas réussi à mettre en oeuvre son cours au tableau de la façon dont elle l'avait présenté sur le papier (qui était correct!). Elle fait un cours sur le nom, en précisant qu'il est précédé d'un déterminant, et hop, elle s'embourbe dans un cours sur le déterminant, en refaisant la même confusion partitif/ article défini contracté (alors que les élèves eux étaient au clair sur la différence), et en listant toutes les sortes de déterminants possibles ou presque. Du coup, elle n'a pas fini son cours et a écrit comme dernière phrase un truc incomplet du genre: "On distingue le nom commun, qui sert à désigner une chose, un être, une idée ou un sentiment appartenant à une catégorie générale." (elle devait ajouter "du nom propre blablabla...").

C'est assez difficile à définir, mais je l'ai sentie moins rigide face aux élèves (qui disent dans les couloirs qu'elle a un regard et une voix qui les glace, d'où le fait que ça ne brasse pas au point que ce soit le dérapage total dans ses cours). Elle n'a clairement pas géré correctement l'attitude des élèves, a laissé s'installer le bazar, a commis des erreurs de contenus, a été sourde à nombre d'interventions d'élèves pourtant pertinentes, a de nouveau paniqué au point de ne pas faire ce qu'elle avait pourtant couché clairement sur le papier, mais au moins, elle a essayé quelque chose, et s'est montrée plus ouverte et volontaire avec moi.

Je crois que ma fermeté d'hier l'a fait réagir, et que m'avoir vue en classe a créé une sorte de déclic... j'espère que ça va se poursuivre.

Je lui ai rapidement dit tout ce que je vous ai écrit, en insistant sur le fait que je l'avais trouvée plus "engageante" avec les élèves, que je trouvais ça positif, malgré les erreurs (elle a reconnu ne pas savoir ce qu'était clairement la différence entre défini contracté et partitif - un élève lui ayant quand même donné la clé en disant: "Mais madame, là, le mot "partie" dans partitif, ça a un rapport avec le sens du mot, non..?", mais elle ne l'a pas entendu, et l'a regretté quand je lui en ai fait part à la fin, réalisant la pertinence de l'élève). Je lui ai donc dit de potasser quand même un peu sa grammaire, de ne jamais dire aux élèves, comme elle l'a fait "Bon, eh bien je suis désolée, mais je ne sais pas comment vous expliquer ça, alors on passe à la suite...", mais j'ai insisté sur le fait que j'avais remarqué ses efforts, et son attitude plus positive dans la classe.

J'y crois... si si... je veux croire qu'elle peut progresser...

Ragnetrude a écrit:"Une séance = 55 min et vous serez foudroyés vivants par Saint IPR si vous débordez de 5 min". C'est le premier conseil que j'ai eu lors de ma maigre formation IUFM et le plus mauvais. Résultat : j'étais complètement obnubilée par le respect de ma programmation et j'ai foiré ma gestion de classe dès le début à cause de ça.

Si j'avais un conseil à donner c'est : on se concentre sur la gestion de classe d'abord, sans penser au temps. C'est une bonne gestion de classe qui permettra de gagner du temps par la suite.

Kalypso a écrit:vous pensez donc que "notre" stagiaire doit contacter directement l'ipr ? l'attribution par bassin pour cette année n'est pas encore faite mais j'imagine qu'on garde le même...

HARDYPINKK a écrit:Alors ici, on a 9h au lycée et 22h obligatoires a l'ESPE !!!!!!!!!!!! avec CLES2, C2i2e ET memoire obligatoire.

De plus on nous a dit qu'en cas d'absence, comme la formation est sur la base de l'alternance, les absences seraient déduites de notre salaire.

Dimka a écrit:

HARDYPINKK a écrit:Alors ici, on a 9h au lycée et 22h obligatoires a l'ESPE !!!!!!!!!!!! avec CLES2, C2i2e ET memoire obligatoire.

De plus on nous a dit qu'en cas d'absence, comme la formation est sur la base de l'alternance, les absences seraient déduites de notre salaire.

Donc d’un côté, ils disent que les stagiaires sont payés pour être en formation, de l’autre côté, ils ont justifié le retour à l’échelon 1 sous prétexte qu’il y avait moins d’heures de cours à assurer.

HARDYPINKK a écrit:Ok mais pour ceux qui ont deja un M2, pourquoi redescendre a l echelon 1.

J'ai bac +6, M....

HARDYPINKK a écrit:Ok mais pour ceux qui ont deja un M2, pourquoi redescendre a l echelon 1.

J'ai bac +6, M....

Naoo a écrit:Moi ils m'ont collé échelon 3 sur iprof, mais je pense que c'est une erreur...

profEPS a écrit:

Dimka a écrit:

HARDYPINKK a écrit:Alors ici, on a 9h au lycée et 22h obligatoires a l'ESPE !!!!!!!!!!!! avec CLES2, C2i2e ET memoire obligatoire.

De plus on nous a dit qu'en cas d'absence, comme la formation est sur la base de l'alternance, les absences seraient déduites de notre salaire.

Donc d’un côté, ils disent que les stagiaires sont payés pour être en formation, de l’autre côté, ils ont justifié le retour à l’échelon 1 sous prétexte qu’il y avait moins d’heures de cours à assurer.

Le retour à l'échelon 1 c'est car le concours est en fin de M1 et non plus de M2!
En fin de M2, tu seras au 3.
Donc c'est le fait d'avoir reculé le concours qui fait que les échelons ont reculé, ça avait été l'inverse quand la mastérisation a été mise en place.

profEPS a écrit:

Naoo a écrit:Moi ils m'ont collé échelon 3 sur iprof, mais je pense que c'est une erreur...

Si tu as réussi l'exceptionnel: c'est pas une erreur
Si tu as réussi lé rénové: c'est une erreur, tu devrais être au 1

AlexisP a écrit:Question de réforme je crois.
En 2013 un agrégé était échelon 3 avec plus de 10h de cours par semaine (genre 12 ou 13) tandis qu'un agrégé 2014 n'a que 7 à 9h de cours (mi-temps) et est donc échelon 1.
Moins de travail au lycée, moins d'argent.

Sambre a écrit:Situations ubuesques: je suis certifiée du concours 2013, mon collègue est agrégé 2014, nous sommes tous les deux stagiaires, et nous sommes tous les deux à 9H.
Je suis échelon 3 et lui échelon 1... :/